vendredi 6 avril 2007

Sermon du 01 avril 2007 - Dimanche des rameaux

Dimanche des Rameaux Es 50.4-10

Châtenay-Malabry 01.04.2007

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50:4 Le Seigneur Dieu m'a donné le langage des disciples,
pour que je sache soutenir par une parole celui qui est épuisé ;
chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille,
pour que j'écoute à la manière des disciples.

50:5 Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille,
et moi, je ne me suis pas rebellé et je ne me suis pas dérobé.

50:6 J'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient
et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe ;
je ne me suis pas détourné des insultes et des crachats.

50:7 Mais le Seigneur Dieu m'a secouru ;
c'est pourquoi je n'ai pas été confus,
c'est pourquoi j'ai rendu mon visage semblable à du granit,
sachant que je n'aurais pas honte.

50:8 Celui qui me justifie est proche : qui veut m'accuser ?
Comparaissons ensemble ! Qui s'oppose à mon droit ?
Qu'il s'avance vers moi !

50:9 Le Seigneur Dieu viendra à mon secours : qui me condamnera ?
Ils tomberont tous en lambeaux comme un vêtement, les mites les dévoreront.

50:10 Qui parmi vous craint le Seigneur, en écoutant son Serviteur ?
Quiconque marche dans les ténèbres et manque de clarté,
qu'il mette sa confiance dans le nom du Seigneur
et qu'il s'appuie sur son Dieu !" »

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Chers amis qui profitez de l’œuvre du « Serviteur de l’Eternel » !

Le « Dimanche des Rameaux » occupe une place particulière dans l’année de l’Eglise ou année liturgique. Ce dimanche ouvre la « Semaine Sainte ».

Dans la lecture traditionnelle de l’Evangile de ce jour (Jn 12.12-19), nous avons entendu, tout à l’heure, les « hosannas » lancés par la foule au passage de Jésus, lorsqu’il a fait son entrée à Jérusalem. Ces acclamations de la foule en liesse donnent au début de la « Semaine Sainte » un aspect solennel, une couleur royale, divine même !

Mais juste auparavant, la lecture de l’Epître traditionnelle de ce dimanche (Ph 2.5-11) nous a rappelé que ce Roi, tout acclamé qu’il était, était en fait en train d’aller courageusement au-devant de sa mort. Avec cette entrée à Jérusalem, il entamait la dernière étape de son abaissement, l’étape la plus tragique. Dans son « obéissance » volontaire, elle allait le mener « jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort sur la croix ».

Mais sa mort ne devait pas être sa dernière étape – heureusement pour nous ! – elle ne devait être, pour ainsi dire, que le tremplin vers la plus glorieuse victoire de tous les temps, victoire à laquelle il nous fait participer !

Aussi, ne nous retenons pas : dès ce « Dimanche des Rameaux », nous pouvons, nous aussi, lancer avec joie : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le Roi d’Israël ! » (Jn 12.13)

Mais nous, nous ne l’acclamons pas pour les mêmes raisons que la foule versatile de l’époque. Nous l’acclamons parce que nous savons et avons cette certitude : c’est « pour nous » qu’il a parcouru le chemin de la croix vers la couronne en vainqueur et avec l’approbation et la satisfaction de Dieu le Père. Ne l’oubliez pas : « pour nous ! »

C’est de la plus haute importance, pour notre vie de chaque instant, que nous n’oublions pas ce « pour nous » dans toute l’histoire des souffrances et de la mort du Christ. Sa Passion est un service qu’il nous rend. Ou, pour le dire différemment : un service qu’il accomplit sur ordre de Dieu en notre faveur.

Pas étonnant que dans les prophéties d’Esaïe – comme dans notre texte – il soit déjà appelé « le Serviteur du Seigneur », « le Serviteur de l’Eternel » ! Car, dans les textes comme le nôtre c’est « le Serviteur de l’Eternel » qui s’adresse à nous, « le Serviteur », dans le nom duquel nous mettons notre confiance, « le Serviteur », sur le Dieu duquel nous nous appuyons.

« CE Serviteur de l’Eternel »
1. reçoit directement instruction de Dieu
2. souffre avec une pleine confiance en Dieu
3. console et affermit les éprouvés.


– 1 –
« LE Serviteur de l’Eternel »
reçoit directement instruction de Dieu

A. Il est à l’écoute de Dieu pour se laisser instruire :

« Le Seigneur Dieu m'a donné le langage des disciples, pour que je sache soutenir par une parole celui qui est épuisé ; chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille, pour que j'écoute à la manière des disciples. » (v. 4)

B. Il est à l’écoute de Dieu pour exécuter sa volonté avec docilité, zèle et enthousiasme :

« Je ne me suis pas rebellé, et je ne me suis pas dérobé. » (v. 5)

– 2 –
« LE Serviteur de l’Eternel »
souffre avec une pleine confiance en Dieu

A. « J’ai rendu mon visage semblable à du granit. » (v. 7)

1. Sans murmurer, de bon gré, il laisse les coups pleuvoir sur lui, de bon gré il s’abandonne aux souffrances auxquelles on le soumet :

« J'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe ; je ne me suis pas détourné des insultes et des crachats. » (v. 6)

« Lui qui était vraiment divin, il ne s'est pas prévalu d'un rang d'égalité avec Dieu, mais il s'est vidé de lui-même en se faisant vraiment esclave, en devenant semblable aux humains ; reconnu à son aspect comme humain, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à la mort – la mort sur la croix. » (Ph 2.6-8)

« Au lieu de la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix. » (Hé 12.2)
2. C’est volontairement et de bon gré qu’il a enduré le mépris et la maltraitance.

B. « Le Serviteur de l’Eternel » est innocent, sans péché.

« Celui qui me justifie est proche : qui veut m'accuser ? Comparaissons ensemble ! Qui s'oppose à mon droit ? Qu'il s'avance vers moi ! » (v. 8)

C. Ceux qui accusent « le Serviteur de l’Eternel » n’obtiendront pas gain de cause ; au contraire, ils seront eux-mêmes accusés et rejetés.

« Le Seigneur Dieu viendra à mon secours : qui me condamnera ? Ils tomberont tous en lambeaux comme un vêtement, les mites les dévoreront. » (v. 9)

D. « Le Serviteur de l’Eternel », lui, est déclaré juste par Dieu en personne.

« Celui qui me justifie est proche : qui veut m'accuser ? […] Qui s'oppose à mon droit ? […] Le Seigneur Dieu viendra à mon secours : qui me condamnera ? » (v. 8-9)

– 3 –

« LE Serviteur de l’Eternel »
console et affermit les éprouvés.

A. Son « langage de disciple sait soutenir par une parole celui qui est épuisé. » (v. 4)

B. Il nous invite tous à « mettre [notre] confiance dans le nom du Seigneur et » à « [nous] appuyer sur [notre] Dieu. » (v. 10)

1. « Ténèbres, nuages, épreuves, invitations des mauvais esprits et des hommes vont croiser notre chemin » écrit Martin Luther.

2. Les remèdes humains n’y sont pas d’un grand secours.

3. Aussi allons-nous chercher refuge auprès « Serviteur de l’Eternel ».

a. car « nous mettons notre confiance en son nom » (v. 10) ;

b. et « nous nous appuyons sur son Dieu » (v. 10).

4. Aussi prions-nous avec le psalmiste :

« Seigneur, que ta fidélité soit sur nous, comme nous t'attendons ! » (Ps 33.22)

« Seigneur, c'est en toi que je trouve un abri. Que jamais je n'aie honte ! Par ta justice, donne-moi d'échapper ! » (Ps 31.2)

Amen.

Jean Thiébaut Haessig

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Chants :
Hosanna ! Hosannah ! LlS 84 : 1-4
Ton Roi vient, pauvre et débonnaire, LlS 86 : 1-4
Que ferais-je sans toi, Sauveur ? LlS 252 : 1-54