lundi 26 juillet 2010

Sermon dialogué du dimanche 25 juillet 2010

Jour de l’apôtre Jacques le Majeur

Texte : Mt 20.20-28

Chants proposés :

Daigne, en cette heure, ô tendre Père LlS 1:1- 3

Ecoutez tous une bonne nouvelle LlS 213:1-5

Dieu de paix, Dieu de charité LlS 268: 1-6

Jésus, Sauveur adorable LlS 165:1-5

20 « Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de Jésus avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande.

21 Il lui dit : "Que veux-tu ?" "Ordonne", lui dit-elle, "que dans ton royaume mes deux fils que voici soient assis l'un à ta droite et l'autre à ta gauche. "

22 Jésus répondit : "Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire [ou être baptisés du baptême dont je dois être baptisé] ?" "Nous le pouvons", dirent-ils.

23 Il leur répondit : "Vous boirez en effet ma coupe [et vous serez baptisés du baptême dont je dois être baptisé]. Mais quant à être assis à ma droite et à ma gauche, cela ne dépend pas de moi et ne sera donné qu'à ceux pour qui mon Père l'a préparé."

24 Après avoir entendu cela, les dix autres furent indignés contre les deux frères.

25 Jésus les appela et leur dit : "Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles, et que les grands les tiennent sous leur pouvoir.

26 Il n'en sera pas ainsi au milieu de vous. Mais si quelqu'un veut être grand parmi vous, il sera votre serviteur ;

27 et si quelqu'un veut être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave.

28 C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup." »

Essayez, d’abord, de trouver les réponses par vous-mêmes.

Puis consultez les réponses en deuxième partie.

A. QUI EST JACQUES LE MAJEUR ?

1. Notre texte parle « des fils de Zébédée » (v. 20). – C’est qui « Zébédée » ?

2. Qu’avait-il comme métier ?

3. Qui sont « les fils de Zébédée » ?

4. Quel était leur métier ?

5. « La mère des fils de Zébédée », donc la femme de Zébédée, intervient dans notre texte. Connaît-on son nom ?

6. La Bible ne nous apprend rien d’autre à propos de la parenté de Zébédée. Par contre, la comparaison de deux textes bibliques suggère une parenté précise pour sa femme. Laquelle ?

7. Les deux textes que nous venons d’entendre pour apprendre le nom de la mère « des fils de Zébédée », nous apprennent qu’il y avait un « Jacques le Jeune » (d’autres versions de la Bible traduisent « Jacques le Mineur »). – Comment appelait-on Jacques, fils de Zébédée et de Salomé, pour le distinguer de « Jacques le Jeune » ?

8. Puisque nous en sommes à citer quelques noms d’apôtres, essayons d’en dresser la liste complète !

9. Revenons à « Jacques » dit « le Majeur », frère de Jean et fils de Zébédée et de Salomé. Au fait, pourquoi en parlons-nous aujourd’hui ?

10. C’est quoi, cette histoire de saints sur le calendrier ?

11. Que savons-nous de la vie et de l’œuvre de « Jacques » « le Majeur » ? Par exemple, dans les Evangiles, Jacques est toujours cité ensemble avec son frère, Jean. Savez-vous dans quel ordre ? Et qu’en conclue-t-on ?

12. Rappelez-vous que Jésus ne prenait souvent que trois disciples avec lui, quand il s’agissait de situations exceptionnelles. Savez-vous qui sont ces trois disciples, et à quelles occasions il n’a pris que ces trois avec lui ?

13. Savez-vous comment Jésus appelait « les deux fils de Zébédée » ? Que pourrait-on en conclure à propos de leur caractère ?

Venons-en maintenant à notre texte !

B. MATTHIEU 20.20-21 : LA DEMANDE DES FILS DE ZEBEDEE

14. Quel autre trait de caractère de Jacques et de Jean nous étonne dès le début de l’histoire ?

15. Cela est-il curieux de la part de futurs apôtres ?

16. Quand on pense aux 3 épîtres de Jean, quel trait de caractère se serait-on plutôt attendu à trouver en lui ?

17. Leur demande – faite par l’intermédiaire de leur mère – est-elle ressentie par les autres disciples comme un acte d’amour envers eux ?

18. Ne serait-ce pas aussi la manière de présenter la demande à Jésus qui les « indigne » ?

19. Mais si c’est leur mère qui a pris cette initiative, peut-on leur en faire reproche ?

20. Venons-en à la demande : avoir les places d’honneur, « être le premier » (v. 27), n’est-ce pas un travers contre lequel nous devons tous lutter ?

21. Cela veut-il dire que nous ne pouvons pas nous efforcer de progresser, d’avancer dans la carrière et d’améliorer notre situation ?

C. MATTHIEU 20.22-23+25-28 :

LA REPONSE DE JESUS

La réponse de Jésus est double :

· d’abord il répond aux deux frères,

· ensuite il répond à tous les douze, car leur indignation, pour justifiée qu’elle pouvait être en partie, était aussi faite de jalousie, d’envie et de rancœur.

22. Voilà ce qu’il répond à Jacques et à Jean :

« "Vous ne savez pas ce que vous demandez.

Pouvez-vous

boire la coupe que je dois boire

[ou être baptisés du baptême dont je dois être baptisé] ?"

"Nous le pouvons", dirent-ils.

Il leur répondit :

"Vous boirez en effet ma coupe

[et vous serez baptisés du baptême dont je dois être baptisé].

Mais quant à être assis à ma droite et à ma gauche, cela ne dépend pas de moi et ne sera donné qu'à ceux pour qui mon Père l'a préparé." » (v. 22-23)

A quoi Jésus fait-il allusion avec cette « coupe » que « les fils de Zébédée » allaient boire comme lui, avec ce « baptême » dont ils allaient être baptisés comme lui ?

23. Mais Jésus n’annonce-t-il aux « fils de Zébédée » que des épreuves comme tout croyant en rencontre dans la vie ?

24. Jésus leur pose la question : « Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ? » (v. 22) Pouvez-vous souffrir avec moi ? Que révèle la réponse de Jacques et de Jean quant à leur état d’esprit à ce moment-là ?

25. Terminons avec la leçon que Jésus fait à tous les douze :

« Jésus les appela et leur dit : "Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles, et que les grands les tiennent sous leur pouvoir.

Il n'en sera pas ainsi au milieu de vous. Mais si quelqu'un veut être grand parmi vous, il sera votre serviteur ;

et si quelqu'un veut être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave." » (v. 25-27)

Est-ce là une leçon facile à appliquer ?

26. En fait, il faut que l’amour du Christ nous presse. C’est pour cela que Jésus termine avec cette phrase bien connue : « C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup." » (v. 28)

Qu’est-ce qu’elle vous inspire ?

Voici ce que nous avons pu dire à l’occasion du jour de Jacques le Majeur.

Cela a plutôt pas trop bien commencé avec lui. Mais le Seigneur a su le faire grandir dans la foi au point qu’il soit mort en témoin de son Sauveur !

Puissions-nous tous, un jour, après une vie de repentance et de foi, le rejoindre devant le trône de notre Sauveur !


REPONSES AUX QUESTIONS

1. « Zébédée » est un pêcheur du Lac de Galilée

« Comme Jésus marchait le long du lac de Galilée, il vit […] des pêcheurs. Il alla un peu plus loin et vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient eux aussi dans une barque et réparaient les filets. Aussitôt, il les appela ; ils laissèrent leur père Zébédée dans la barque avec les ouvriers et le suivirent. » (Mc 1.16+19-20)

2. Zébédée était pêcheur sur le lac de Galilée.

3. Les fils de Zébédée sont « Jacques et Jean ».

4. Ils travaillaient comme pêcheurs avec leur père.

5. En comparant les textes parallèles de Matthieu et de Marc, on découvre que « la mère des fils de Zébédée » (Mt 27.55-56) n’était autre que « Salomé » (Mc 15.40)

« Il y avait là bien des femmes qui regardaient de loin ; elles avaient accompagné Jésus depuis la Galilée pour le servir. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée. » (Mt 27.55-56)

« Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques le jeune et de Joses, ainsi que Salomé. » (Mc 15.40)

6. Si on compare les deux textes précédents de Matthieu (Mt 27.55-56) et de Marc (Mc 15.40), à propos des femmes près de la croix, à cet autre de Jean (Jn 19.25), il est permis de supposer que « Salomé » était « sœur de la mère » de Jésus, donc une sœur de Marie. Marie serait donc la tante de Jacques et de Jean, et ces deux derniers des cousins de Jésus !

« Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. » (Jn 19.25)

7. Par opposition à « Jacques le Mineur » ou « le Jeune », on l’appelle « Jacques le Majeur », c’est-à-dire le plus âgé des deux. Mais il ne porte jamais ce qualificatif dans la Bible. C’est plus tard qu’on lui a donné ce nom.

8. « Voici les noms des douze apôtres.

1. Le premier, Simon, appelé Pierre, et

2. André, son frère,

3. Jacques, fils de Zébédée, et

4. Jean, son frère ;

5. Philippe et

6. Barthélémy, [aussi appelé Nathanaël]

7. Thomas et

8. Matthieu, le publicain [aussi appelé Lévi] ;

9. Jacques, fils d’Alphée et

10. Lebbée, surnommé Thaddée [aussi appelé Jude] ;

11. Simon le Cananite [aussi appelé le Zélote] et

12. Judas l’Iscariot, celui qui trahit Jésus. » (Mt 10.2-4)

Voir aussi Mc 3.16-19 et Lc 6.13-16.

9. Le calendrier a fixé la saint Jacques au 25 juillet. Comme cela tombe cette année sur un dimanche, nous en profitons pour parler de lui.

10. C’est dû à une dérive de l’Eglise de Rome qui déclare certaines personnes comme « saintes », comme ayant fait plus que nécessaire pour se mériter le salut.

Ce n’est, bien entendu, pas pour cette raison que nous en parlons.

L’Eglise luthérienne, quand elle commémore un apôtre ou une autre personne de la Bible ou de l’histoire de l’Eglise, rend toujours et exclusivement culte à Dieu, mais lui rend aussi grâce pour ce qu’il a accordé à la personne en question et pour les bienfaits que Dieu a accordés à l’Eglise en se servant de ces personnes.

11. A part deux fois, Jacques est toujours mentionné en premier (une quinzaine de fois). On dit aussi que Jean est « le frère de Jacques », pas le contraire. On en conclut que Jacques était l’aîné.

12. Jésus ne prenait parfois que trois disciples avec lui, quand il s’agissait de situations exceptionnelles : « Pierre, Jacques et Jean ». Ce fut le cas lors de

· la Transfiguration (Mt 17.1-9 ; Mc 9.2-10 ; Lc 9.28-36),

· la résurrection de la fille de Jaïrus (Mc 5-35-43 ; Lc 8.49-56),

· dans le Jardin de Gethsémané (Mc 14.32-35)

Ce sont encore eux qui s’avancèrent vers lui pour lui demander des explications sur la fin de Jérusalem (Mc 13.1-7)

Jacques faisait donc partie du cercle très restreint des plus intimes du Maître.

13. Dans la liste des douze que nous donne Marc (Mc 3.13-19), nous apprenons que Jésus « donna le nom de Boanergès » à « Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques ». « Boanergès » signifie : « fils du tonnerre ». Jésus faisait-il allusion au tempérament fougueux des deux frères ? Nous n’en avons pas l’explication.

B. MATTHIEU 20.20-21 : LA DEMANDE

DES FILS DE ZEBEDEE

14. Demander des honneurs supérieurs aux autres, s’attendre à des places privilégiées, c’est un signe d’envie et d’orgueil, d’un complexe de supériorité.

15. Dieu n’enjolive jamais la réalité dans la Bible. Les hommes et les femmes qu’il a choisis pour lui rendre un service précis étaient tous des personnes faillibles, car « il n’y a sur la terre point d’homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais. » (Ec 7.20). Cette parole s’applique aussi aux disciples.

Et il y a une raison à cela. C’est Paul qui nous la donne : « afin que cette puissance extraordinaire » « l’Evangile, puissance de Dieu » (Rm 1.16) et le fruit de leur apostolat – « soit attribué à Dieu et non pas à nous. » (2 Co 4.6)

16. Jean est appelé l’apôtre de l’amour : ses épîtres parlent continuellement de l’amour de Dieu pour nous et de notre amour pour Dieu, sa vérité et nos prochains.

17. Certainement pas ! « Après avoir entendu cela, les dix autres furent indignés contre les deux frères. » (v. 27). Aucun groupe ne peut rester soudé si les membres de ce groupe jouent leur carte personnelle contre celle des autres. Cela ne peut que semer la zizanie, l’envie et la jalousie. « Comment ! Jacques et Jean veulent être traités mieux que nous ? veulent avoir des positions privilégiées ? »

18. Déjà la façon dont la demande a été présentée a dû les faire bouillir. Leurs mères à eux n’étaient pas des tantes du Maître. Eux ne pouvaient pas faire fonctionner ce piston. Jacques et Jean ne s’en privent pas.

C’est ce qu’on appellerait aujourd’hui un conflit d’intérêts : faire jouer les relations familiales pour obtenir un poste dans l’Eglise.

19. Qui a pris l’initiative de cette démarche ? Notre texte ne le dit pas. Il dit par contre que Salomé « s’approcha de Jésus avec ses fils ». Ils étaient donc dans le coup.

La réalité est peut-être encore plus sombre. L’initiative est peut-être venue d’eux, et leur mère n’était peut-être que leur porte-parole, ce qui amène Marc à tout à fait passer le rôle de la mère sous silence (Mc 10.35), son rôle n’ayant sans doute été que secondaire.

20. Ça l’est malheureusement. Jésus, un jour, « adressa une parabole aux invités, en voyant qu’ils choisissaient les meilleures places. » (Lc 14.7) Avouons : nous sommes tous attirées par « les meilleures places », à moins qu’elles comportent des choses à faire que nous n’aimons pas, mais alors ce n’est plus une « meilleure place ».

21. Il faut distinguer deux attitudes différentes :

· l’une consiste à faire honnêtement son travail, voire à améliorer sa situation (ou ses notes à l’école) sans recourir à des passe-droits ; cela est tout à fait normal ;

· l’autre consiste à chercher à évincer les autres en recourant à des manigances indignes d’un croyant.

En toute chose il faut des « premiers » (un chef de classe, un chef d’équipe, un chef de service, un directeur ou un patron, un premier ministre et un président de la République, un président de paroisse, d’association ou de synode), ce n’est pas cela qui est répréhensible. Ce qui peut l’être, ce sont certains moyens pour y parvenir.

C. MATTHIEU 20.22-23+25-28 :

LA REPONSE DE JESUS

La réponse de Jésus est double :

· d’abord il répond aux deux frères,

· ensuite il répond à tous les douze, car leur indignation, pour justifiée qu’elle pouvait être en partie, était aussi faite de jalousie, d’envie et de rancœur.

22. « La coupe » et « le baptême » dont Jésus parle, ce sont les souffrances liées à leur état de croyants, et plus encore d’apôtres.

Paul a prêché que « c’est à travers beaucoup de souffrances qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu » (Ac 14.22)

Et Pierre écrit : « Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous prenez aux souffrances de Christ, afin d'être aussi dans la joie et dans l'allégresse lorsque sa gloire sera dévoilée. » (1 P 4.13)

23. Non, car ils vont connaître des « souffrances » exceptionnelles dans leur apostolat.

· « Jacques » va mourir en martyr longtemps avant les autres. C’était encore avant le premier voyage missionnaire de Paul. « En ce temps-là, le roi Hérode se mit à maltraiter des membres de l'Eglise, et il fit mourir par l’épée Jacques, frère de Jean » (Ac 14.1-2)

· « Jean », lui, passe pour être le seul apôtre à ne pas être mort en martyr, mais il connaîtra plusieurs fois la prison (Ac 4.3+21 ; 5.18), sera torturé (Ac 5.40), souvent menacé (Ac 5.33), finalement exilé sur une île de forçats, Patmos (Ap 1.9) âgé de près de 100ans.

24. Sans broncher ils répondent : « Nous le pouvons ! » (v. 22) Là encore, quel orgueil, mais aussi quelle inconscience !

Il est vrai, nous pouvons subir bien des épreuves pour Christ et à sa suite. Mais, avec humilité et foi en Christ. Aussi, avons-nous répondu lors de la confirmation ou de l’admission dans la paroisse que c’est « avec l’aide de Dieu » que nous sommes prêts à tout souffrir plutôt que de renier notre foi en Christ.

25.

26. Que nous en avons de la chance d’avoir un Seigneur et Sauveur comme lui !

L’histoire de Jacques et de Jean, mais aussi celles d’un Pierre ou d’un Paul, ou, dans l’Ancien Testament, celle d’un Moïse, d’un David ou d’un Elie nous montre combien nous sommes chanceux que Jésus soit venu « pour donner sa vie en rançon pour » eux, mais aussi pour nous qui ne sommes pas meilleurs.

Il a réglé notre dette auprès de Dieu en payant de sa vie.

N’oublions jamais : nous devons notre salut à quelqu’un qui était en droit d’exiger notre service et qui, à la place, nous a servis !

Cela devrait avoir de l’importance dans notre vie aussi.

Jean Thiébaut Haessig