4ème Dimanche de l’Avent
Texte :Ph 4.4-9
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4 « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ! Je le répète : réjouissez-vous !
5 Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche.
6 Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance.
7 Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l'on peut comprendre, gardera votre coeur et vos pensées en Jésus-Christ.
8 Enfin, frères et soeurs, portez vos pensées sur tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est digne d'être aimé, tout ce qui mérite l'approbation, ce qui est synonyme de qualité morale et ce qui est digne de louange.
9 Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi et ce que vous avez vu en moi, mettez-le en pratique. Et le Dieu de la paix sera avec vous. »
Chers frères et sœurs
qui cherchez la proximité du Seigneur !
Autour de nous, tout l’annonce, les enfants l’attendent avec impatience : la grande fête de la naissance de notre Sauveur « est proche ». Cet événement que nous commémorons avec faste chaque année est de la plus grande importance pour les pécheurs que nous sommes : la naissance de notre Sauveur nous remplit de joie et de soulagement.
Mais Noël ne veut pas être qu’une fête tournée vers le passé. L’Eglise de Jésus-Christ n’est pas une société d’histoire qui ne fait qu’organiser la commémoration d’événements du passé. Le premier Avent – la première venue – du Christ, à l’époque, à Bethléhem, annonce déjà son dernier Avent au Jour du Jugement Dernier. La naissance de l’enfant Jésus dans une étable n’est qu’une première étape pour parvenir à la fin : nous permettre de nous réjouir lors de sa dernière venue pour nous emmener au ciel.
L’attente de l’Avent de notre Seigneur, notre progression vers la commémoration de sa naissance, devrait en même temps être vécue comme une progression à la rencontre de notre Seigneur à la fin du monde. N’oublions pas :
Le Seigneur peut se pointer d’un jour à l’autre ;
« LE SEIGNEUR EST PROCHE ! »
Cela devrait nous pousser
1. à nous réjouir dans le Seigneur,
2. à tenir ferme à la parole apostolique,
3. à surmonter nos inquiétudes,
4. à être bons envers tous,
5. à prier de tout cœur,
6. à être en paix.
X X X 1 X X X
« Le Seigneur est proche ! »,
Réjouissons-nous dans le Seigneur !
Comment l’apôtre Paul peut-il nous appeler à nous réjouir ? Il se trouve en prison quand il écrit cela ! N’est-ce pas plutôt le moment de gémir : « Jusqu’à quand, Eternel ? » (Ps 89.47) Combien de temps dois-je encore souffrir ainsi ? Es-tu vraiment celui que tu prétends être ? Comment peux-tu permettre que ton enfant endure cela ?
Mais non, Paul n’appelle pas à gémir, mais à nous réjouir ! « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ! Je le répète : réjouissez-vous ! » (v. 4)
Les Philippiens étaient loin, cette communauté à laquelle Paul était liée plus qu’à toute autre. Ses amis étaient loin, mais il savait : « l’Eternel est près de tous ceux qui font appel à lui » (Ps 145.18) C’est une des raisons de se réjouir que Paul rappelle aux Philippiens attristés de le savoir en prison à Rome.
Le Seigneur fait son entrée parmi les siens partout où sa Parole est annoncée, partout où ses sacrements sont administrés. C’est là l’Avent quotidien qu’il fait auprès des siens pour nous apaiser dans nos craintes, nous encourager dans nos difficultés, pour nous réjouir avec la certitude qu’il nous a procuré le pardon et fait adopter comme enfants par son Père céleste.
Mais Paul veut dire plus encore en rappelant que « le Seigneur est proche ». En lisant ses épîtres, on est frappé combien souvent il dirige notre attention vers le retour du Christ et vers notre félicité éternelle.
C’est un peu comme un promeneur qui, de temps en temps, arrivé à un endroit dégagé, jette un regard vers le point d’arrivée. Le fait de voir ce qui l’attend l’encourage à persévérer, même à endurer fatigues et difficultés du terrain, pour arriver au but.
Paul ne s’y prend pas autrement quand il nous rappelle que « le Seigneur est proche ». Quand les difficultés s’amoncellent, quand on voudrait tout laisser tomber, quand on ne voit pas d’issue, le rappel de Paul nous est d’une grande aide : « le Seigneur est proche ».
Le temps « est proche » où il viendra à notre rencontre pour nous arracher à tous nos tracas et nous faire entrer dans son Royaume céleste.
Savoir que nous allons rencontrer notre Seigneur, celui qui nous a aimés jusqu’à se sacrifier pour nous sauver de la damnation éternelle et nous obtenir une place sur le cœur et dans le ciel de Dieu, savoir qu’il viendra nous emmener dans la félicité éternelle, comment cela ne devrait-il pas nous réjouir d’avance ?
Et nous interpellons à notre tour, comme Paul, tous ceux qui se tournent avec repentance et foi vers le Roi de l’Avent : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ! », réjouissez-vous de vous trouver en communion avec lui qui est en train de s’approcher, « Je le répète : réjouissez-vous ! […] Le Seigneur est proche ! » (v. 4-5)
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« Le Seigneur est proche ! »,
Tenons fermes à sa parole apostolique !
C’est dans ctte Parole que nous avons le fondement de toutes nos espérances. C’est le « fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire » (Ep 2.20).
Sans l’Ecriture Sainte, cela ferait belle lurette que nous n’attendrions plus le dernier Avent de notre Seigneur. C’est elle qui alimente notre foi en lui, c’est elle qui entretient notre espérance et attente de son dernier Avent, c’est elle qui nous procure les forces pour avancer à sa rencontre, pour ne pas nous laisser décourager en cours de route.
Là encore, « l’appétit vient en mangeant » : plus nous nous plongeons dans la Parole que notre Seigneur nous adresse par les prophètes et les apôtres, et plus nous y prenons goût et voulons savoir toujours plus des bénédictions et des richesses qu’il nous apporte, déjà maintenant, ici-bas, puis finalement dans la félicité éternelle.
« Le Seigneur est proche ! » Préparons-nous à le rencontrer en consolidant notre foi en lui. Et consolidons notre foi en lui avec la seule énergie qui peut le produire : sa parole d’« Evangile, puissance de Dieu pour le salut » (Rm 1.16).
« Le Seigneur est proche ! » Aussi, tenons ferme sa parole apostolique. « Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi et ce que vous avez vu en moi, mettez-le en pratique. » (v. 9)
Plaçons-nous entièrement sous sa Parole de la croix, cette Bonne Nouvelle que Paul et les autres n’ont cessé d’annoncer ! Plaçons notre foi en ce Seigneur de l’Avent, ce Dieu de parole, qui a déjà tenu parole lorsque cela lui a coûté la vie, qui va encore tenir parole pour nous faire entrer dans la vie, dans la vie éternelle.
Plus nous nous laisserons rappeler : « Le Seigneur est proche ! », et plus nous nous mettrons à l’écoute de sa parole apostolique, de ses promesses de grâce, de son Evangile du salut.
Mais alors ce message.
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« Le Seigneur est proche ! »
nous aidera aussi à
surmonter nos inquiétudes !
Paul nous rassure : « Le Seigneur est proche ! […] Ne vous inquiétez de rien ! » (v. 5-6)
« Ne vous inquiétez de rien ! » … Plus vite dit que fait, n’est-ce pas ? Notre quotidien est parfois bien anxiogène. Un tas de choses sont de nature à nous inquiéter, même à nous angoisser.
C’est que le péché, en entrant dans le monde, a rendu la vie compliquée, parfois pénible, et parfois même pas peu. Il n’y a pas que le sol qui a été maudit et qui porte des ronces et des épines ; Satan a réussi à rendre nos relations avec les autres épineuses aussi. Et cela nous demande parfois bien des efforts sur nous-mêmes pour arracher ces épines de notre cœur par la repentance et la foi en Jésus.
Pourquoi tant de personnes ne connaissent-elles pas « la joie dans le Seigneur » ? Pourquoi nous arrive-t-il de ne pas la connaître non plus ? Serait-ce parce que, par moments, nous perdons notre Seigneur de vue et nous laissons hypnotiser par nos problèmes en oubliant que notre Seigneur nous dit : « Vous aurez à souffrir dans le monde, mais prenez courage : moi, j’ai vaincu le monde. » (Jn 16.33)
Notre problème, quand l’inquiétude nous envahit, n’est-ce pas que nous manquons alors de foi en notre Roi de l’Avent ? Qu’une maladie ou, comme actuellement, une épidémie se pointe à l’horizon, que nos études se compliquent, que le marché de l’emploi se mette à vaciller et les finances à clignoter – sans parler du réchauffement climatique à la une des journaux depuis des mois – et il nous arrive de faire comme si la bonté et la toute-puissance de notre Seigneur ne s’étendaient pas à ces domaines.
Notre Seigneur ne nous sera pas seulement « proche » le Jour du Jugement Dernier – même s’il le sera alors d’une façon tout à fait particulière – non, il nous est aussi « proche » là, maintenant, aujourd’hui, demain et tous les jours de notre vie.
Notre Roi de l’Avent n’est pas un roi lointain, coupé de notre réalité quotidienne, bien au chaud dans son palais céleste. Non, « il sait de quoi nous sommes faits » (Ps 103.14) – depuis sa conception et sa naissance de la vierge Marie « il est fait » de la même matière que nous.
Il sait aussi ce que souffrir signifie. « Il n’est pas incapable de compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous. » (Hé 4.15) Et dans sa grande bonté il nous « est proche », il est « avec nous tous les jours » (Mt 28.20) pour nous accompagner avec ses promesses de grâce, nous rappeler combien nous lui sommes chers et combien il a payé pour que nous puissions nous savoir liés à lui dans son Royaume.
C’est ainsi qu’il affermit nos pas sur le chemin qui nous mène à sa rencontre à la fin des temps. Gardons le regard fixé sur ce moment merveilleux, car à partir de son Dernier Avent, nous serons définitivement délivrés de tout mal et de toute inquiétude.
X X X 4 X X X
« Le Seigneur est proche ! »,
Soyons bons envers tous !
Cette assurance que « le Seigneur » nous « est proche » à chaque instant déjà maintenant et qu’il nous accompagne vers le moment où il nous sera « proche » de façon visible dans sa gloire, cette merveilleuse certitude ne peut pas ne pas affecter notre vie de tous les jours, y compris dans nos relations avec les autres.
Voir notre divin compagnon être bon envers nous, cela nous pousse à l’être avec les autres. De nous savoir accompagnés sur le chemin du Dernier Avent nous pousse à attirer d’autres auprès de nous sur notre chemin.
Voici ce que l’apôtre Paul préconise comme attitude engageante pour en amener d’autres à nous rejoindre auprès de notre Roi de l’Avent : « Que votre douceur soit connue de tous les hommes ! »
Comme le Seigneur nous « est proche » dans sa bonté fidèle et son assistance de tout instant, soyons, nous aussi, bons envers les autres. C’est à la bonté de notre Roi de l’Avent que nous le devons de pouvoir tendre sans crainte vers le moment de son retour visible et glorieux. Au cours de notre marche à sa rencontre, témoignons, à notre tour, de la bonté envers les autres.
« Frères et soeurs, » nous interpelle Paul ici, « portez vos pensées sur tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est digne d'être aimé, tout ce qui mérite l'approbation, ce qui est synonyme de qualité morale et ce qui est digne de louange. » (v. 8)
Quand nous songeons à ceux auxquels nous avons affaire dans la vie, vers quoi « se portent nos pensées » ? Vers « tout ce qui est honorable » ? Pourrions-nous à tout instant dire à voix haute et sans rougir ce que nous pensons de certains ? Vers « tout ce qui est juste » ? Sommes-nous toujours justes avec les autres, ou sommes-nous parfois égoïstes, jaloux, vindicatifs ? Vers « tout ce qui est pur » ? Nos sentiments sont-ils toujours innocents ? Vers « tout ce qui est digne d’être aimée » et « mérite l’approbation » ?
Il est vrai qu’il nous arrive aussi de ne pas être aimés et d’être désapprouvés par le monde quand nous faisons ce que notre Seigneur aime et approuve. Mais ça ne doit pas nous décourager. C’est la volonté et l’approbation de notre Roi de l’Avent qui sont décisifs. Que sa proximité dans la Parole et les sacrements nous aide à faire ce qui lui est agréable et à nous repentir quand nous avons dévié.
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« Le Seigneur est proche ! »,
Prions de tout coeur !
« En toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance. » (v. 6)
En attendant le retour en gloire de notre Roi de l’Avent, durant cette attente qui est semée d’embûches, de problèmes et de souffrances, il nous arrive d’être près de suffoquer, d’avoir besoin de libérer ce qui nous nous opprime, de nous confier pour nous soulager.
Qu’il est bon alors d’avoir un ami digne de ce nom. Ce n’est pas pour rien que Martin Luther inclue dans « le pain quotidien » (Mt 6.11 ; Lc 11.3) « les amis fidèles » (Petit Catéchisme).
Eh bien, voyez-vous, nous en avons un, d’ami fidèle, le plus fidèle de tous, fidèle jusqu’à s’être sacrifié pour nous. Il nous connaît mieux que quiconque, nos états d’âme, nos tourments, nos besoins. Il peut aussi mieux que quiconque nous venir en aide. Et, surtout, il est plein de compassion envers celui qui s’adresse à lui avec humilité et foi.
Il a montré qu’il n’était pas indifférent à nos besoins. Il l’a montré avec son Premier Avent, sa venue à Bethléhem pour nous éviter la damnation éternelle au prix de sa vie. Cela, il nous le montre aussi en nous parlant de son Dernier Avent : ne nous assure-t-il pas vouloir nous prendre alors avec lui dans la félicité éternelle ?
Nous pouvons vraiment tout lui confier, et nous voulons le faire ! Avant tout, nous voulons implorer sa grâce et son pardon, lui demander de nous faire croître dans sa connaissance et dans la foi en lui. Tout cela il nous le promet, si nous nous appuyons sur ses mérites à lui.
Alors nous y puiserons force et courage au cours de notre périple à sa rencontre. Alors une joie et une paix viendront inonder nos cœurs.
Alors les demandes que nous lui adresserons ne seront pas de lamentables … lamentations, mais des demandes empreintes de « reconnaissance », car nous avons l’assurance qu’il nous écoute et répond de la façon qui nous est la plus bénéfique.
Alors, quand nous lui adressons des demandes, même des appels au secours, nous pourrons le faire avec confiance : « le Seigneur est proche », « proche » de façon invisible, et cependant « proche » de façon efficace.
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« Le Seigneur est proche ! »,
Soyons en paix !
car « le Dieu de la paix sera avec vous, » (v. 9) nous assure l’apôtre.
Dans l’Ancien Testament déjà le Messie était annoncé comme « Prince de la paix » (Es 9.5), comme celui qui allait réconcilier le Créateur et ses créatures pécheresses, qui allait nous soustraire à la colère de Dieu et à la damnation, et nous apporter le pardon, ce bienfait qui nous soulage au plus haut point.
Il est vrai qu’ici-bas la paix est souvent brisée, pas seulement entre Etats, aussi au sein d’un pays, même dans les familles. Et notre état pécheur n’y est pas totalement étranger.
Mais dans ce monde de tensions et de luttes nous avons reçu, nous qui demandons pardon à Dieu pour l’amour de son Fils, nous avons reçu un cadeau inestimable : son pardon, sa réconciliation, sa paix, « la paix de Dieu qui dépasse tout ce qu’on peut comprendre » (v. 7)
Cette paix avec Dieu, notre Roi de l’Avent en illumine déjà nos existences ici-bas : quelle aide et quel encouragement, que de savoir que nous pouvons compter sur la bénédiction de Dieu au lieu de devoir craindre sa colère ! Cela nous permet d’être plus sereins et nous fait avancer d’un pas plus assuré sur le chemin de la vie.
Et un jour, plus rien ne troublera cette paix sublime.
Cette « paix », « Dieu » nous l’a déclarée en son Fils. Celui-ci nous en est le garant. Cette « paix » nous pousse à demeurer « en Jésus-Christ » (v. 7), dans une relation de foi et de confiance avec lui jusqu’à son retour en gloire. Qui d’entre nous voudrait gâcher cette « paix de Dieu », la rompre, en perdre les bienfaits ?
« Le Seigneur est proche ! » Aussi
Ø réjouissons-nous dans le Seigneur,
Ø plaçons-nous avec confiance sous sa parole apostolique,
Ø surmontons nos inquiétudes,
Ø soyons bons envers tous,
Ø prions de tout cœur.
« Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l'on peut comprendre, gardera votre coeur et vos pensées en Jésus-Christ. »
Amen.
Jean Thiébaut Haessig
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Chants proposés :
Nos cœurs te chantent AeC 255 : 1-2
Oh ! viens, Jésus, oh ! viens, Emmanuel AeC 307 : 1-4
Oh ! viens, Seigneur, ne tarde pas, AeC 309 : 1-4