mardi 24 septembre 2013

Sermon du dimanche 22 Septembre 2013

17ème dimanche après la Trinité

Ce qui est bon et agréable devant Dieu

1 Timothée 2.1-15
J'encourage donc avant tout à faire des demandes, des prières, des supplications, des prières de reconnaissance pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui exercent l'autorité, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et en tout respect. Voilà ce qui est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, lui qui désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. En effet, il y a un seul Dieu et il y a aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous. Tel est le témoignage rendu au moment voulu et pour lequel j'ai été établi prédicateur et apôtre - je dis la vérité [devant Christ], je ne mens pas - chargé d'enseigner les non-Juifs dans la foi et la vérité.
Je veux donc que les hommes prient en tout lieu en élevant des mains pures, sans colère ni arrière-pensées. De même, je veux [aussi] que les femmes, habillées d'une manière décente, se parent avec pudeur et simplicité, non avec des tresses, de l'or, des perles ou des toilettes somptueuses, mais plutôt avec des œuvres bonnes, comme cela convient à des femmes qui affirment honorer Dieu. Que la femme s'instruise paisiblement, dans une entière soumission. Je ne lui permets pas d'enseigner et de dominer sur l'homme, mais je lui demande de garder une attitude paisible. En effet, Adam a été formé le premier, Eve ensuite. Et Adam n'a pas été trompé, alors que la femme, trompée, s'est rendue coupable d'une transgression. Cependant, elle sera sauvée à travers sa descendance si elle persévère avec simplicité dans la foi, l'amour et la progression dans la sainteté.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Normalement nous accordons beaucoup de confiance aux médecins et autres professionnels qui travaillent dans le domaine médical. Nous sommes convaincus qu’ils tiennent à cœur notre bien-être physique et qu’ils ne cherchent pas à nous faire du mal ni à abuser de nous. Du coup, quand ils nous disent de ne pas fumer, de boire et manger en modération, de perdre du poids et de faire beaucoup plus d'exercice, ils ne le disent pas pour nous rendre la vie misérable. Ils ne sont pas nos ennemis ; ils nous conseillent pour que nous restions en bonne santé autant que possible. Et cela parce que, la santé physique joue un rôle important dans une vie heureuse. Aucun conte ne s’est jamais terminé par la phrase, « Et ils ont contracté le SIDA, l’emphysème, et la cirrhose du foie et ont vécu heureux pour toujours ! »
La parole de Dieu agit souvent de façon semblable. Dans cette lettre, Paul écrit à Timothée pour qu’il sache comment il faut se conduire dans la maison de Dieu qui est l'Eglise du Dieu vivant, pilier et soutien de la vérité. 1Ti 3.15. Certaines de ces instructions de Dieu défient la pensée et les valeurs de notre culture. Certaines instructions nous confondent et nous rendent mal à l’aise. Toutefois, Dieu ne nous a pas donné ces instructions pour nous embêter et nous rendre la vie amère. Tout au contraire ! Dieu désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. A cet effet, il a envoyé des apôtres pour nous instruire sur ce qui est bon et agréable dans son Eglise.
Paul commence cette partie de sa lettre en nous demandant de prier pour tous les hommes parce que c’est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur. Dieu est notre sauveur. Voilà notre point de départ si nous voulons comprendre les instructions de Dieu, nous confier en lui et faire de bon cœur tout ce qu’il nous ordonne.
Quand j’étais tout petit, j’avais beaucoup d’allergies. Pendant un temps, j’ai dû suivre une série d'injections trois fois par semaine. Ces piqûres n’ont pas été particulièrement douloureuses, mais évidement ne m’ont pas fait plaisir non plus. Si vous vous trouviez dans une telle situation, ou pire, si vous suiviez une chimiothérapie, vous n’attendriez pas avec enthousiasme de voir le docteur. Vous pourriez craindre de le voir et seriez impatient de finir le traitement et dire au revoir au docteur et à l’hôpital. Vous pourriez oublier qu’il essayait vous sauver la vie et non vous l’ôter.
Telle peut être notre attitude envers Dieu si nous oublions que, par dessus tout, Dieu est notre sauveur. Il est vrai qu’il jugera les vivants et les morts, mais en Christ, nous sommes déjà passés de la mort à la vie et ne viendrons pas au jugement. Il n’y a plus besoin de nous poser la question pour savoir si nous irons au ciel ou non. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé ! Point. Aussi, comme nous faisons confiance au médecin qui nous prescrit des traitements que nous ne comprenons pas ni n’aimons, de même nous devons avoir la confiance que Dieu fait tout dans la vie pour nous sauver et nous faire parvenir à la vie éternelle. Car nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan. Rm 8.28.
Ce plan, c’est que Dieu désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Et cette vérité est celle-ci : il y a un seul Dieu et il y a aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous. Voilà l’œuvre de Dieu qui est de première importance à l’heure actuelle. Dieu est notre sauveur. Il veut que tous les hommes entendent et comprennent l’Evangile et y croient !
La bonne nouvelle est que le seul Dieu a pris notre chair pour nous sauver. La bonne nouvelle est qu’il y a un médiateur entre nous et Dieu qui nous a réconciliés avec Dieu en faisant la paix entre nous. C’est Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous. Puisque Jésus a subi le jugement de Dieu à notre place, nous savons sans aucun doute qu’il nous aime. Il a fait cela pour nous sauver et non pour nous tuer !
Or, si nous savons que Dieu est notre sauveur, et que Christ s’est donné en rançon pour nous, pouvons-nous alors imaginer qu’il ait établi des règlements pour notre vie qui sont mauvais ou accablants ? Ne devons-nous pas conclure que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan. Ne devons-nous pas conclure que ses règlements pour l'Eglise du Dieu vivant, pilier et soutien de la vérité, sont justes et bons ?
Votre médecin vous prescrit ce qu’il vous faut pour rester en bonne santé. De même, Dieu prescrit ce qui est bon et agréable devant lui, la vie qui reçoit sa bénédiction et effectue notre bien-être. Mais comme un médicament n’est pas toujours facile à avaler, ni une thérapie à supporter, de même les règlements de Dieu ne sont pas toujours facile à mettre en pratique à cause du monde et de notre mauvaise nature propre. Néanmoins, nous avalons ces produits désagréables, nous endurons une physiothérapie ou une chimiothérapie, pour guérir et vivre encore un peu de temps. A combien plus forte raison devons-nous accepter volontiers la parole de notre sauveur, la parole de la vie et de la vérité ?
De ce point de vue donc, regardons ce que Dieu prescrit ici. J'encourage donc avant tout à faire des demandes, des prières, des supplications, des prières de reconnaissance pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui exercent l'autorité, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et en tout respect.
C’est facile n’est-ce pas ? Prier pour les autorités qui nous gouvernent. Pourtant, notons que Paul dit de prier pour eux et non contre eux. En plus, il nous faut prier pour eux tous et non seulement pour ceux que nous aimons ! J’imagine qu’il a beaucoup de monde qui n’aime pas le président de la république actuel. Ils peuvent vouloir demander à Dieu de l’enlever de la présidence et de faire échouer ses projets. Mais peuvent-ils prier pour lui, pour sa santé et pour la sagesse ? Et un mauvais dictateur ? Pourriez-vous prier pour son salut ?
Nous pouvons résister à ceux qui détiennent l’autorité, combattre pour renverser le gouvernement, et ainsi perpétuer un des maux les plus fondamentaux du monde, la lutte du pouvoir. Ou bien, nous pouvons suivre le conseil du Saint-Esprit et prier pour nos autorités, pour leur salut et qu’ils agissent selon la volonté de Dieu. Voilà ce qui est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, lui qui désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.
Une deuxième règle pour l’Eglise est ceci : Je veux donc que les hommes prient en tout lieu en élevant des mains pures, sans colère ni arrière-pensées. Il faut noter un point ici. Bien que Paul écrive, « Je veux », ou « J’encourage », ce n’est pas l’avis de Paul, une opinion démodée qui n’a rien à voir avec l’an 2013. Paul a été établi prédicateur et apôtre, chargé d'enseigner les non-Juifs dans la foi et la vérité. C’est Jésus qui l’a établi prédicateur, littéralement, un héraut. Un héraut transmettait des messages officiels d’un roi ou d’une autre autorité. Il devait transmettre  fidèlement le message, sinon il pouvait payer de sa vie. Un apôtre est un homme envoyé par un autre ; dans ce cas Paul a été envoyé par Jésus-Christ. Paul prenait sérieusement sa responsabilité. Il n’inventait pas d’histoires. Il était un enseignant de la vraie foi aux non-Juifs, c’est-à-dire à nous ! Il aurait préféré mourir que de fausser l’Evangile. Quand alors il dit, « Je veux », ou « J’encourage », nous devons comprendre que c’est la parole de Dieu.
Alors, Dieu notre sauveur veut que les hommes prient en tout lieu en élevant des mains pures, sans colère ni arrière-pensées. Cela veut dire, que les hommes doivent adorer et prier Dieu d’un esprit de pardon et de réconciliation, et non d’un esprit de colère et de dispute.
Cela aussi paraît tout simple. Pourtant nous avons du mal à le faire. Trop souvent, aussi dans l’Eglise nous nous comportons comme le reste du monde. Si une personne nous offense, nous lui en voulons et prenons part à une querelle. Ou bien, nous quittons la paroisse et emportons notre rancune avec nous dans une autre paroisse. Ou peut-être nous quittons entièrement l’Eglise.
Dieu nous dit ici qu’un tel comportement n’est pas bon et agréable devant lui. Ce que fait le monde n’accomplit en rien la bonne volonté de Dieu notre Sauveur, lui qui désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.
Frères et sœurs, étant toujours dans cette chair, nous allons, de temps en temps, nous offenser les uns les autres, comme le dit la Bible : Non, il n'y a sur la terre aucun homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais. Ne fais donc pas attention à toutes les paroles prononcées, ainsi tu n'entendras pas ton serviteur te maudire ! En effet, tu le sais dans ton cœur, bien des fois tu as toi-même maudit les autres. Ec 7.20. Du coup, lorsque nous nous offensons les uns les autres, nous devons faire tout notre possible pour nous pardonner et nous réconcilier. Car, c’est ce que Christ à fait pour nous, et c’est cela qui mène au salut.
La troisième règle ici est sans aucun doute celle qui nous met le plus mal à l’aise : De même, je veux [aussi] que les femmes, habillées d'une manière décente, se parent avec pudeur et simplicité, non avec des tresses, de l'or, des perles ou des toilettes somptueuses, mais plutôt avec des œuvres bonnes, comme cela convient à des femmes qui affirment honorer Dieu. Que la femme s'instruise paisiblement, dans une entière soumission. Je ne lui permets pas d'enseigner et de dominer sur l'homme, mais je lui demande de garder une attitude paisible. En effet, Adam a été formé le premier, Eve ensuite. Et Adam n'a pas été trompé, alors que la femme, trompée, s'est rendue coupable d'une transgression. Cependant, elle sera sauvée à travers sa descendance si elle persévère avec simplicité dans la foi, l'amour et la progression dans la sainteté.
La demande aux femmes de s’habiller modestement ne doit pas nous laisser perplexe. Mesdames, si vous n’en avez pas encore pris connaissance, les hommes sont faibles ! Il nous est très difficile de détourner les yeux d’une femme qui s’habille volontairement pour attirer les regards. Gardez-vous donc d’adopter la mode immodeste du monde afin de ne pas introduire des tentations dans l'Eglise du Dieu vivant, pilier et soutien de la vérité.
Cette règle-là n’est pas trop difficile à accepter. Ce qui est difficile est la règle que, dans l’Eglise, la femme s'instruise paisiblement, dans une entière soumission, et qu’il ne lui est pas permis d'enseigner et de dominer sur l'homme. Voilà une parole qui tape sur les nerfs. A part l’exception possible de la question de l’orientation sexuelle, rien n’agace la culture occidentale plus que la suggestion d’une soumission quelconque de la femme à l’homme, qu’il y a une responsabilité dont Dieu a chargée les hommes et non les femmes. Cela énerve la nature pécheresse.
Paul donne cette règle sur le fondement de la Genèse, en raison de la création et de la chute d’Adam et Eve. Dieu a créé Adam en premier, puis Eve. Eve a écouté le serpent et a été la première à désobéir à Dieu. Le jugement de Dieu sur la femme a été : « J'augmenterai la souffrance de tes grossesses. C'est dans la douleur que tu mettras des enfants au monde. Tes désirs se porteront vers ton mari, mais lui, il dominera sur toi. » Gn 3.16.
Or, si nous croyons que la Genèse est le mythe d’un ancien peuple primitif, nous allons juger Paul misogyne et crier « autres temps, autres mœurs. »  Mais si nous croyons que la Genèse est vraie, est la parole de Dieu, et fait partie de la connaissance de la vérité à laquelle Dieu veut que toute personne parvienne, alors nous avons la raison de cette règle dans l’Eglise. Des questions de droits et de capacités ne sont pas pertinentes. Les hommes ne peuvent pas s’en réjouir, et les femmes ne doivent pas en prendre offense.
Je peux seulement imaginer l’harmonie entre Adam et Eve au commencement, avant la chute, avant de devenir pécheurs. Et je peux seulement imaginer l’harmonie qu’il y aura entre nous à la résurrection, lorsque nous ne serons plus sous l’emprise du péché. La lutte entre les deux sexes n’a pas toujours été, et elle prendra fin un jour. Dieu s’en occupera.
Mais entre temps, Dieu notre Sauveur, lui qui désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, nous donne cette distinction et cet ordre dans l’Eglise. Cela peut confondre certains d’entre nous, et le monde peut nous tourner en ridicule et nous en vouloir pour cela, mais je crois que le Dieu qui nous a créés sait ce qu’il fait. Je crois que Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous, sait ce qu’il fait. Et je sais qu’il donnera son Esprit à tous ceux qui mettent leur confiance en lui, obéissent à sa parole, et se soumettent à son autorité.
Frères et sœurs, si nous arrivons à confier notre vie à des médecins et à suivre leurs instructions, à combien plus forte raison devons-nous nous confier en Dieu notre Sauveur, lui qui désire que tous les hommes soient sauvés, et en le Seigneur Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous ? Que Dieu nous accorde cette confiance !

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett


lundi 16 septembre 2013

Sermon du dimanche 15 Septembre 2013

16ème  Dimanche après la Trinité (C)


Comment appeler et sauver des pécheurs ?

1 Timothée 1.12-17
Je suis reconnaissant envers celui qui m'a fortifié, Jésus-Christ notre Seigneur, car il m'a jugé digne de confiance en m'établissant à son service, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Cependant, il m’a été fait grâce parce que j'agissais par ignorance, dans mon incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l'amour qui sont en Jésus-Christ.
Cette parole est certaine et digne d’être acceptée sans réserve: Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Je suis moi-même le premier d’entre eux, mais il m’a été fait grâce afin que Jésus-Christ montre en moi le premier toute sa patience et que je serve ainsi d'exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle. Au roi des siècles, au Dieu immortel, invisible et seul [sage] soient honneur et gloire aux siècles des siècles! Amen!

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Vraiment, Dieu veut sauver toute personne. Rien n’est plus clair que cela d’après ce que Jésus dit dans l’Evangile de ce matin : Je vous le dit, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de changer d’attitude. Lc 15.7. Sauver les pécheurs ; c’est pour cela que Jésus est venu dans le monde. Et c’est toujours la grande mission de l’église : aller faire des disciples de toutes les nations ; appeler les pécheurs à la repentance pour qu’ils soient sauvés.
Comment pouvons nous faire cela ? Ce serait génial si nous pouvions faire des miracles et d’autres prodiges. Cela attirerait sans doute l’attention des gens sur Jésus. Mais il y en a peu parmi nous qui paraissent avoir une telle autorité. Alors, que pouvons nous faire pour continuer la mission de Jésus de sauver des pécheurs ?
Dans la lecture de l’Epître, Paul écrit au jeune Timothée. Autant que nous sachions, Timothée n’a pas fait de miracles. Pourtant, suivant les instructions de Paul, il a été un évangéliste efficace. Voici une des choses que Paul lui a écrites.
Je suis reconnaissant envers celui qui m’a fortifié, Jésus-Christ notre Seigneur, car il m’a jugé digne de confiance en m’établissant à son service,  moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Cependant, il m’a été fait grâce parce que j’agissais par ignorance, dans mon incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l’amour qui sont en Jésus-Christ.
Cette parole est certaine et digne d’être acceptée sans réserve : Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Je suis moi-même le premier d’entre eux, mais il m’a été fait grâce afin que Jésus-Christ montre en moi le premier toute sa patience et que je serve ainsi d’exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle. Au roi des siècles, au Dieu immortel, invisible et seul [sage] soient honneur et gloire aux siècles des siècles ! Amen !
Je ne dirai pas que nous avons là un programme d’évangélisation. Mais si nous réfléchissons à ce que Paul a vécu, il y a là une approche fondamentale pour rechercher et sauver des pécheurs. C’est une approche à trois étapes.
La première étape, c’est que nous devons comprendre la situation des pécheurs perdus. Paul dit qu’avant sa conversion, il avait agi par l’ignorance et par l’incrédulité. Tout pécheur, c’est-à-dire, toute personne qui est aliénée de Dieu, vit dans l’ignorance et dans l’incrédulité. Etre ignorant ne veut pas dire forcément, que l’on ne connaît rien de Jésus. Paul, ou bien Saul, connaissait quelque chose de Jésus. Mais il n’avait pas de foi en Christ et ne lui obéissait surtout pas. Il était une des personnes contre lesquelles Jésus avait mis en garde ses disciples : On vous exclura des synagogues, et même l’heure vient où tous ceux qui vous feront mourir croiront offrir un culte à Dieu. Ils agiront ainsi parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi. Jn 16.2-3. C’était justement Paul ! Il ne connaissait pas le vrai Jésus et ne croyait pas qu’il soit le Messie. Le Jésus qu’il connaissait contredisait les autres choses que Paul croyait vraies. Du coup, dans cette ignorance, Paul persécutait les chrétiens.
Telle est souvent la situation de nos amis et de nos voisins. Ils ne connaissent pas le vrai Jésus et n’ont jamais lu sa parole ! Ils ne savent que des opinions des autres à son sujet, ce qui est trop souvent une caricature de Jésus. Peut-être qu’ils ont entendu que Jésus est un juge sévère qui n’approuve pas leur style de vie. Ou bien que Jésus n’est qu’un autre prophète, ou prétendu prophète. Sans doute qu’ils ont entendu  que nous en  savons très peu du Jésus historique. Nous ne savons que ce que les premiers chrétiens croyaient à son sujet. Quand les gens vivent dans une telle ignorance, la foi en Christ est hors de question !
L’ignorance fait souvent obstacle dans l’église aussi, parmi les croyants fidèles. Nous aussi, nous en savons trop souvent plus que ce que les autres ont dit de Jésus ou de la Bible, que ce que Jésus a vraiment dit dans la Bible. Combien de fois m’a-t-on dit, « La Bible dit ceci ou cela. » Seulement, la Bible ne dit pas du tout ceci ou cela ! Par exemple : « Dieu aide ceux qui s’aident eux-mêmes. » C’est Benjamin Franklin qui a dit cela ! La Bible dit : « Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, gardera votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ. » Ph 4.6-7. En confondant ces paroles, on a une conception déformée de Jesus, et en conséquence, une foi faussée. Comme Saul, avant sa conversion, on ne peut pas se fier à ce Jésus artificiel, ne peut pas le servir ni lui obéir.
Que faire donc ? Nous devons écouter et parler avec ceux qui ne croient pas ou qui ont une foi fragile, pour découvrir, si possible, l’image déformée qu’ils auraient de Jésus, ou le faux enseignement qu’ils auraient cru. Comme cela nous pourrons démentir, enseigner, convaincre, corriger et instruire dans la vérité.
Je sais, par exemple, qu’autrefois, beaucoup de mes voisins fréquentaient l’église, mais pas plus. Je ne sais pas pourquoi ils sont partis. Ils ne vont pas me le dire si je tape à la porte et leur demande pourquoi. Pour cela, il me faut faire leur connaissance, peut-être manger avec eux, comme Jésus l’a fait, afin de gagner leur confiance et pouvoir discuter les vraies raisons pour lesquelles ils ont abandonné l’église, ou n’y ont jamais mis les pieds. Jésus pouvait connaître les pensées des gens et donc les motifs de leurs actions sans qu’ils en parlent. Mais pas moi. J’ai à découvrir la vérité en faisant la connaissance de mon voisin. Et cela ne se fait pas de soi ; je dois l’initier.
La deuxième étape est de leur enseigner le vrai Evangile. C’est par le moyen de la parole de Christ que le Saint-Esprit implante la foi en nous et nous garde dans cette foi. Cette vérité est au cœur de cette parole à Timothée. Je suis reconnaissant envers celui qui m’a fortifié, Jésus-Christ notre Seigneur, car il m’a jugé digne de confiance en m’établissant à son service, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Cependant, il m’a été fait grâce parce que j’agissais par ignorance, dans mon incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l’amour qui sont en Jésus-Christ.
Vous connaissez l’histoire de la conversion de Saul. Un jour, en allant à Damas pour arrêter des chrétiens, Jésus l’a abattu et l’a aveuglé en chemin. Aussitôt que Jésus s’est identifié, Saul a compris qu’il s’était entièrement trompé et avait fait une grosse bêtise ! Du coup Jésus ne lui a pas passé un savon magistral. Au contraire, il a usé de miséricorde. C’était un acte de grâce, une faveur imméritée, pure et simple. Cette grâce a transformé Paul.
Il y a là une vérité que nous devons saisir. Ni des fausses doctrines, ni des mythes, ni des spéculations ne peuvent amener une personne à la connaissance de la vérité et la sauver. Il faut qu’elle connaisse le vrai Jésus et écoute sa bonne nouvelle.
Ce que nous appelons la loi, fait aussi partie de la parole que nous devons écouter et faire partager aux autres. Mais il faut en faire le bon usage. Juste avant notre texte Paul dit : Nous savons que la loi est bonne, pourvu qu’on en fasse un usage légitime, en sachant bien qu’elle n’est pas faite pour les justes mais pour les malfaiteurs et les rebelles, les impies et les pécheurs, les sacrilèges et les profanateurs, ceux qui tueraient père et mère, les meurtriers, ceux qui vivent dans l’immoralité sexuelle, les homosexuels, les trafiquants d’esclaves, les menteurs, les parjures et tout ce qui est contraire à la saine doctrine. Voilà ce qui est conforme au glorieux Evangile du Dieu bienheureux tel qu’il m’a été confié. 1Ti 1.8-11.
C’est-à-dire que la loi découvre et condamne le péché qui est en nous. Elle nous menace ; elle nous empêche peut-être de faire certaines choses, mais elle ne peut pas nous libérer du jugement de Dieu. Et c’est justement la crainte du jugement et la haine envers Dieu que cela provoque en nous, qui font que beaucoup de monde abandonne la foi en Christ. Ils n’ont compris que la loi ; Christ n’est qu’un juge.
Nous devons absolument comprendre que nous sommes sous le jugement de Dieu, mais ce n’est pas la fin du conte. Car la loi nous prépare à recevoir la bonne nouvelle qui nous transforme. Cette parole est certaine et digne d’être acceptée sans réserve : Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Je suis moi-même le premier d’entre eux, mais il m’a été fait grâce afin que Jésus-Christ montre en moi le premier toute sa patience et que je serve ainsi d’exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle.
Avons-nous compris cela ? Es-tu convaincu que cette parole est certaine et digne d’être acceptée sans réserve : Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Es-tu convaincu que cette parole certaine s’applique à toi, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour te sauver toi ? Sais-tu qu’il t’a fait grâce, t’a pardonné toutes tes fautes, tout comme il l’a fait à Paul ? Si oui, tu es heureux, car tu as compris la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Sinon, tu as toujours besoin de connaitre le vrai Jésus, celui qui est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Cela est absolument nécessaire, car nous ne pouvons pas transmettre la Bonne Nouvelle aux autres si nous ne l’avons pas comprise nous-mêmes.
Si, ne serait-ce que par hasard, nous communiquons aux autres que l’essentiel de la foi et de la vie chrétienne est une bonne conduite, ils ne vont pas se donner de peine. Ils savent déjà qu’ils ne peuvent pas mener une vie parfaite, et d’ailleurs, n’ont pas envie d’essayer. Mais s’ils comprennent que Jésus pardonne les pécheurs et les sauve du jugement de Dieu ; s’ils comprennent qu’une nouvelle vie est possible ; s’ils apprennent l’exemple de Paul, cela peut faire une différence. Souvenez-vous de ce que nous avons appris dans le Catéchisme : « Je crois que je ne puis, par ma raison et mes propres forces, croire en Jésus-Christ, mon Seigneur, ni aller à lui. Mais c’est le Saint-Esprit qui m’a appelé par l’Evangile, éclairé de ses dons, sanctifié et maintenu dans la vraie foi. » Nous pouvons menacer les autres — ou nous-mêmes ! — par la loi, mais ce n’est que lorsque nous savons que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs, et que nous sommes inclus, que nous pouvons croire.
Tout cela paraît très simple, mais ce doit être très difficile. Car en écoutant les gens qui rejettent la foi en Christ, nous trouvons trop souvent qu’ils ne rejettent pas le vrai Evangile, mais plutôt quelque corruption de l’Evangile, quelque mythe moderne qu’ils prennent pour la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Ils ne connaissent pas le Jésus que nous confessons dans notre Credo. Non, ils ne connaissent qu’une caricature créée par un théologien sceptique qui lui-même rejette la parole de Dieu. En conséquence, ils ne peuvent pas avoir confiance en Christ. Ils sont coincés dans l’ignorance et l’incrédulité !
Après avoir communiqué le vrai Evangile, la troisième étape est d’intégrer les gens dans l’Eglise. Bien que Paul avait été auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent, Jésus l’a jugé digne de confiance et l’a établi à son service. Après quelques jours, Paul, le persécuteur des chrétiens, est devenu leur enseignant !
Il est parfois difficile d’intégrer les autres dans l’église locale. Ils ont été parfois des gens peu recommandables. Je trouve que mes pensées portent souvent sur ce que Paul a écrit aux Corinthiens : Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront pas du royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni ceux qui vivent dans l’immoralité sexuelle, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les travestis, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les hommes toujours désireux de posséder plus, ni les ivrognes, ni les calomniateurs, ni les exploiteurs n’hériteront du royaume de Dieu. Et c’est là ce que vous étiez, certains d’entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été déclarés saints, mais vous avez été déclarés justes au nom du Seigneur Jésus[-Christ] et par l’Esprit de notre Dieu. 1Co 6.9-11.
Avez-vous bien entendu la phrase au milieu ? Et c’est là ce que vous étiez, certains d’entre vous. Certains des Corinthiens avaient été des personnes viles. Pourtant ils sont devenus des membres de l’église, des saints ! Paul n’a pas suggéré que les anciens voleurs et avares soient les trésoriers de la paroisse, ni que les anciens pédérastes aient charge de la garderie. Mais il attendait bien que ces personnes fassent partie de l’église locale !
C’est parce que Jésus pardonne sans condition. Et puis, il nous transforme. Et cette transformation a lieu dans l’église, dans le corps de Christ. Si donc nous donnons l’Evangile aux autres, mais omettons de les intégrer dans la vie de l’église, ils sont presque voués à l’échec, à perdre la foi et à retourner à leur ancienne vie. C’est comme un toxicomane qui sort de réhabilitation. S’il ne trouve pas une nouvelle situation avec de nouveaux amis, il va vite reprendre ses anciennes connaissances et habitudes. Et cette condition risque d’être pire que la première.
Jésus a établi Paul à son service comme apôtre. Il veut nous établir tous à quelque service dans son Eglise. Aussi, si nous voulons sauver les pécheurs, — et il ne faut pas nous oublier nous-mêmes — nous devons les aider à s’intégrer dans l’Eglise. Car, Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. 2Co 5.17.
Cette étape me sera difficile si, moi-même, je ne suis pas bien intégré dans l’Eglise. Je risque de m’égarer moi-même. Si donc tu sais que tu as besoin de t’intégrer davantage dans le corps de Christ, fais-le ! N’attends pas qu’un autre te trouve la voie ; recherche-la toi-même ! Demande l’avis des autres et prie que Dieu te la révèle. Tu trouveras alors plus facile d’établir les nouveaux croyants au service de Jésus.
Voilà un peu comment nous pouvons appeler et sauver les pécheurs. C’est n’est pas un programme d’évangélisation, mais ce sont là trois étapes que nous devons suivre pour être efficaces. Nous devons comprendre la situation des autres ; leur communiquer le vrai Evangile ; et les intégrer dans le corps de Christ. Que Dieu nous en rende capables.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett


lundi 9 septembre 2013

Sermon du dimanche 8 Septembre 2013

15ème dimanche après la Trinité

Pour être disciple, cédez tout à Christ

Philémon 1-21
De la part de Paul, prisonnier de Jésus-Christ, et de la part du frère Timothée à Philémon, notre bien-aimé collaborateur, à notre bien-aimée Apphia, à Archippe, notre compagnon de combat, et à l’Eglise qui se réunit dans ta maison : que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !
Je dis constamment à mon Dieu toute ma reconnaissance en faisant mention de toi dans mes prières, car j’entends parler de ta foi dans le Seigneur Jésus et de ton amour pour tous les saints. Je lui demande que ta participation à la foi soit efficace et fasse reconnaître tout le bien que nous accomplissons pour la cause de [Jésus-]Christ. Nous éprouvons en effet beaucoup de reconnaissance et de réconfort au sujet de ton amour, car grâce à toi, frère, le cœur des saints a été tranquillisé.
C’est pourquoi, bien que j’aie en Christ toute liberté de te prescrire ce qui convient, c’est au nom de l’amour que je préfère t’adresser une requête, moi Paul, qui suis un vieillard et de plus, maintenant, un prisonnier de Jésus-Christ. Je t’adresse cette requête à propos de mon enfant, celui qui est devenu mon fils en prison, Onésime. Autrefois il t’a été inutile, mais maintenant il nous est bien utile, à toi comme à moi. Je te le renvoie, [et toi, accueille-le,] lui qui est une partie de moi-même. J’aurais désiré le garder près de moi pour qu’il me serve à ta place pendant que je suis en prison pour l’Evangile, mais je n’ai rien voulu faire sans ton avis, afin que ton bienfait ne paraisse pas forcé, mais qu’il soit volontaire.
Peut-être a-t-il été séparé de toi pour un temps afin que tu le retrouves pour toujours, non plus comme un esclave, mais bien mieux encore, comme un frère bien-aimé. Il l’est particulièrement pour moi, il le sera d’autant plus pour toi dans vos rapports humains et dans le Seigneur.
Si donc tu me considères comme ton ami, accueille-le comme si c’était moi. Et s’il t’a fait du tort ou te doit quelque chose, mets-le sur mon compte. Moi Paul, je l’écris de ma propre main, je te rembourserai, sans vouloir te rappeler que toi aussi, tu as une dette envers moi : c’est toi-même. Oui, frère, rends-moi ce service dans le Seigneur : tranquillise mon cœur en Christ.
C’est en comptant sur ton obéissance que je t’ai écrit, sachant que tu feras même plus que je ne demande.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Il est difficile d’écouter la lecture de l’Evangile d’aujourd’hui (Luc 14.25-35) sans ressentir un peu de confusion, surtout si on le lit dans les versions qui emploient la traduction littérale de haïr son père, sa mère, etc. Entendre qu’il nous faut préférer Christ à nos parents, à notre épouse et à nos enfants, même à notre propre vie, et qu’il nous faut renoncer à tout ce que nous possédons pour pouvoir être disciple de Jésus, — c’est pas évident.
Une partie du heurt est sans doute culturelle. Dans la langue hébraïque, on se sert des opposés comme aimer et haïr pour faire une comparaison très nette et catégorique. Nous autres disons tous simplement qu’il faut préférer une chose ou une personne à une autre. Peut-être qu’il faut la préférer de beaucoup. En tout cas, Jésus dit que nous devons accorder plus de valeur à nos relations avec lui qu’avec toute autre personne, et que nous devons être plus engagés à lui qu’à toute autre personne ou chose. En fait, il nous appelle à une relation avec lui dans laquelle nous lui cédons la maîtrise de notre vie et de nos biens.
Je ne veux pas dire cela dans le sens d’un culte moderne auquel vous transféreriez le titre de propriété de votre maison ! Avec Dieu, cela marche autrement. Quand nous cédons la maîtrise de notre vie et de nos biens à Jésus, nous ne les perdons pas. Nous les utilisons plutôt selon sa volonté et selon son dessein. Nous reconnaissons que notre vie et tout ce que nous possédons sont des dons de Dieu, et que lui, le Créateur omniscient, sait les utiliser mieux que nous. Du coup nous menons une vie qui rend gloire à Dieu ; et nous nous servons de nos biens pour rendre gloire à Dieu, et non pour satisfaire aux désirs de notre nature propre corrompue. Lorsque nous cédons la maîtrise de notre vie et de nos biens à Jésus, notre confession de foi et notre comportement convergent. Jésus n’est pas alors un conseiller de temps en temps, mais Dieu, Seigneur, Sauveur. Et nous, nous sommes le peuple dont il est le berger, le troupeau que sa main conduit (Ps 95.7).
Cela nous amène à la lettre de Paul à Philémon. Voilà l’exemple d’un homme qui a cédé à Jésus la direction de sa vie et de l’emploi de ses biens.
Paul est prisonnier, mais nous ne savons pas où. Onésime, l’esclave de Philémon, a passé un temps avec Paul, mais nous ne savons ni comment ni pourquoi. Apparemment, Onésime avait causé du tort à son maître et s’était enfuit. Ainsi, il avait une dette envers Philémon. Pourtant, durant son séjour avec Paul, Onésime est devenu chrétien et a été aussi très utile à Paul dans son travail d’apôtre. En fait, Paul voudrait bien garder Onésime auprès de lui.
Mais Paul ne peut pas forcer quelqu’un à lui donner sa propriété. Il doit renvoyer Onésime à Philémon. Aussi il écrit cette lettre pour demander deux choses à Philémon. Premièrement, il lui demande de recevoir Onésime, non pas comme un esclave inutile, mais comme un frère bien-aimé et le fils spirituel de Paul lui-même. Deuxièmement, avec beaucoup de tact, Paul demande à Philémon de permettre à Onésime de retourner et travailler avec lui. Il est clair que Paul demandait à Philémon de céder la direction de sa propriété à la cause de Christ.
Notons que cette lettre ne s’adresse pas à Onésime et n’est pas non plus sur le sujet de l’esclavage. Elle s’adresse à Philémon. Paul lui écrit pour lui faire une demande précise. En conséquence, Philémon doit décider comment sera sa vie et ce qu’il fera de son esclave. S’est-il conformé à la demande ? Il y a raison à le croire. Dans la génération après Paul, Ignace, l'évêque d’Antioche, mentionne un certain Onésime qui était un évêque d’Ephèse. C’est fort possible que ce soit la même personne.
Or, n’étant pas des propriétaires d’esclaves, je doute que nous puissions apprécier pleinement la situation de Philémon et donc la demande de Paul. Imaginons un autre scénario. Supposons que ton fils et toi ne vous entendez pas très bien. Il a l’opportunité de faire des études supérieures en médecine et tu veux qu’il devienne médecin. Mais il refuse. Puis un jour tu te lèves et t’aperçoit qu’il est parti en prenant la voiture. Quelque temps plus tard, un très bon ami qui est président d’un séminaire théologique t’appelle. Ton fils est allé le voir en espérant que cet ami pourrait te raisonner. Pendant que ton fils était chez lui, ils ont tous deux compris que ce que le jeune homme voulait vraiment faire, c’est d’aller au séminaire et devenir pasteur. Ton ami te demande donc de pardonner à ton fils d’avoir pris la voiture et d’être parti. Il te demande de ne plus penser à lui seulement comme à un fils, mais aussi comme un homme de foi, un frère dans la foi, et de lui permettre d’aller au séminaire. Et à ce propos, sa formation va te coûter un peu et il pourrait aussi avoir besoin de la voiture !
En bien, je ne sais pas si cela est plus facile à comprendre que la situation d’Onésime, mais c’est semblable. Pourquoi devrais-tu pardonner à ton fils et le renvoyer au séminaire ? Pourquoi Philémon aurait-il dû pardonner à Onésime et le renvoyer auprès de Paul ? Dans les deux cas, la raison est que tu regardes la demande comme si Jésus lui-même l’avait faite, et que tu es prêt à suivre et servir Christ en tout. C’est précisément pour ce motif que Paul a fait sa demande à Philémon. Je dis constamment à mon Dieu toute ma reconnaissance en faisant mention de toi dans mes prières, car j’entends parler de ta foi dans le Seigneur Jésus et de ton amour pour tous les saints… Nous éprouvons en effet beaucoup de reconnaissance et de réconfort au sujet de ton amour, car grâce à toi, frère, le cœur des saints a été tranquillisé. C’est pourquoi, bien que j’aie en Christ toute liberté de te prescrire ce qui convient, c’est au nom de l’amour que je préfère t’adresser une requête.
Philémon est un disciple dévoué de Christ. Une église se rassemble dans sa maison ! Il a toujours fait son possible pour encourager et pour soutenir les autres croyants, les saints. Pour cette raison, Paul le supplie au sujet d’Onésime. Sans doute que cela a été difficile pour Philémon. Nous ne savons pas quelle perte il a subie au départ d’Onésime. Et bien que Paul offre de rembourser toute dette que cette esclave aurait pu avoir, je suis certain que Paul, étant prisonnier, n’avait pas de quoi payer une grande dette. En plus, Philémon devait traiter le sujet de l’esclavage. Onésime était un esclave, une propriété, pas un fils. Pourtant Paul lui demande de l’accueillir non plus comme un esclave, mais bien mieux encore, comme un frère bien-aimé, et comme Paul lui-même. Et le comble, Paul demande à son ami de lui renvoyer Onésime, et ainsi à renoncer à tout service dont il aurait bénéficié de son esclave.
Toutefois, Paul est certain que Philémon fera tout cela. Pourquoi ? Parce que Philémon aime le Seigneur et participe à la confrérie de la foi. Il regarde Paul comme collaborateur dans la foi qui accomplit la volonté de Dieu. Et puis, Philémon considère qu’il doit sa propre vie à Christ et à cet apôtre.
Pour les mêmes raisons, chers frères et sœurs, Jésus peut nous faire le même genre de demande. Il peut nous demander de l’aimer plus que toute personne et toute chose, et de renoncer à tout pour le suivre. Vous et moi, nous croyons que Jésus nous a affranchis de la peine du péché, c’est-à-dire, du jugement de la mort et de la condamnation. Et cela, « non pas à prix d'or ou d'argent, mais par son saint et précieux sang, par ses souffrances et sa mort innocentes. » Il est mort à notre place pour que nous recevions le pardon de nos fautes. Il est mort pour satisfaire à la juste condamnation de la loi de Dieu. Et il est ressuscité des morts en tant que le premier vainqueur sur la mort.
Nous paierions volontiers n’importe quoi si nous et ceux que nous aimons pouvions échapper à la mort, si nous pouvions vivre à perpétuité en bonne santé et dans la jeunesse. C’est justement ce que Jésus nous a préparé ! Il nous a offert la vie éternelle et elle ne nous coute rien, ni une minute de temps, ni un centime. C’est là notre assurance et notre foi : qu’un jour, Jésus nous ressuscitera des morts.
C’est pour ce motif que Paul présente sa demande à Philémon. C’est pourquoi, bien que j’aie en Christ toute liberté de te prescrire ce qui convient, c’est au nom de l’amour que je préfère t’adresser une requête. Philémon a connu l’amour de Christ pour lui. Il a expérimenté la faveur imméritée de Dieu à cause de Christ. Paul lui demande donc d’agir envers Onésime sur le fondement de cet amour. Il ne demande pas à Philémon de remplir une obligation. Il voudrait que Philémon agisse par gratitude en se souvenant de la dette que lui-même ne peut rembourser.
Nous aussi, nous devons notre vie à Christ, et dans une certaine mesure, à quiconque nous a amenés à la foi en Christ. Car sans Jésus, nous n’avons aucun moyen d’acquérir la vie éternelle. Aussi, Jésus nous appelle à le suivre — à le préférer à nos parents, à notre épouse et à nos enfants, même à notre propre vie et à tout ce que nous possédons — parce qu’il a donné sa vie pour nous et nous a gagné la vie éternelle.
Dans le cas de Philémon, Paul dit que, C’est en comptant sur ton obéissance que je t’ai écrit, sachant que tu feras même plus que je ne demande. Jésus, peut-il faire la même demande à vous et à moi ? Peut-il nous dire, bien que j’aie toute liberté de te prescrire ce qui convient, c’est au nom de l’amour que je préfère t’adresser une requête… C’est en comptant sur ton obéissance que je t’ai écrit, sachant que tu feras même plus que je ne demande ? Pouvons-nous nous soumettre, avec tous nos biens, au service de Christ ? Il est difficile de répondre à cette question. La plupart du temps, nous ne connaissons pas la réponse avant le moment de l’épreuve.
Mais je suis certain de ceci : si jamais vous et moi espérons céder tout à la directive de Jésus, nous devons être entièrement convaincus de son amour pour nous. Aucun commandement ne peut nous contraindre à nous confier à Christ. Pour cela nous devons être convaincus que sa mort compte pour la nôtre, et que sa résurrection garantie la nôtre. Nous devons être convaincus que nous avons été joints au Christ et que nous sommes maintenant ses collaborateurs. Nous devons être convaincus que nous sommes membres de son corps, et qu’ainsi nous avons part, avec lui, à la vie du monde à venir.
Pour que nous soyons convaincus de toutes ces choses, il nous a donné sa parole, ses sacrements et son Esprit. Dans la lecture de l’épître dimanche dernier, il nous a été dit : Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Considérez quel est le bilan de leur vie et imitez leur foi. Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité. Hé 13.7-8. Aujourd’hui l’Esprit nous parle de Philémon. Il semble évident qu’il a agi comme Paul le lui avait demandé, qu’il a accueilli Onésime non plus comme un esclave, mais bien mieux encore, comme un frère bien-aimé, et puis qu’il l’a renvoyé auprès de Paul. De cette façon la parole de Dieu nous encourage, parce qu’elle démontre que notre foi et notre travail ne sont pas sans résultat dans le Seigneur. Cette même parole nous encourage d’une manière très personnelle par le Baptême et par la Sainte Cène : « Tes péchés à toi sont pardonnés ; ta dette est payée ; tu es membre toi du corps de Christ ! »
Jésus a accompli tout cela pour nous, comme Luther l’a dit, « afin que je lui appartienne et que je vive dans son Royaume, pour le servir éternellement dans la justice, l'innocence et la félicité. » Dieu vous a donné son fils et vous a promis la vie éternelle. Alors, suivez Christ. Cédez lui la direction de votre vie de vos biens. Vous n’avez rien à perdre, mais tout à gagner.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett



mardi 3 septembre 2013

Sermon du dimanche 1er Septembre 2013

14ème Dimanche après la Trinité (C)

La sainteté au quotidien

Hébreux 13.1-17
Persévérez dans l'amour fraternel. N'oubliez pas l'hospitalité, car en l'exerçant certains ont sans le savoir logé des anges.
Souvenez-vous des prisonniers comme si vous étiez prisonniers avec eux, et de ceux qui sont maltraités comme si vous étiez dans leur corps.
Que le mariage soit honoré de tous et le lit conjugal épargné par la souillure: ceux qui se livrent à l’immoralité sexuelle et à l’adultère, Dieu les jugera.
Que votre conduite ne soit pas guidée par l'amour de l'argent, contentez-vous de ce que vous avez. En effet, Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai pas et je ne t'abandonnerai pas. C'est donc avec assurance que nous pouvons dire: Le Seigneur est mon secours, je n’aurai peur de rien. Que peut me faire un homme? Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Considérez quel est le bilan de leur vie et imitez leur foi.
Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et pour l'éternité. Ne vous laissez pas entraîner par toutes sortes de doctrines étrangères. Il est bon en effet que le cœur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n’ont été d’aucun profit à ceux qui s’en sont fait une règle. Nous avons un autel dont ceux qui accomplissent le service du tabernacle n'ont pas le droit de tirer leur nourriture. En ce qui concerne les animaux dont le sang est apporté par le grand-prêtre dans le sanctuaire pour l’expiation du péché, leur corps est brûlé à l’extérieur du camp. Voilà pourquoi Jésus aussi, afin de procurer la sainteté au peuple au moyen de son propre sang, a souffert à l’extérieur de la ville. Sortons donc pour aller à lui à l’extérieur du camp, en supportant d’être humiliés comme lui. En effet, ici-bas nous n'avons pas de cité permanente, mais nous recherchons celle qui est à venir.
Par Christ, offrons [donc] sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit de lèvres qui reconnaissent publiquement lui appartenir. Et n’oubliez pas de faire le bien et de vous entraider, car c'est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir.
Obéissez à vos conducteurs et soumettez-vous à eux, car ils veillent sur votre âme en hommes qui devront rendre des comptes. Ils pourront ainsi le faire avec joie et non en soupirant, ce qui ne vous serait d'aucun avantage.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Dimanche dernier nous avons vu que nous avons besoin de rechercher la sainteté afin de finir la course de la foi et de voir le Seigneur. La lecture de ce matin en est la suite, et nous donne quelques exemples pratiques de la sainteté au quotidien. Ici, le Saint-Esprit nous exhorte à faire deux choses : pratiquer l’amour fraternel, et comme déjà dit dans cette lettre, garder les regards sur Jésus.
Avant d’aborder ces deux sujets, reculons d’un pas et posons la question, « Pourquoi la sainteté est-elle si importante ? » Eh bien, souvenez-vous de la déclaration de Jésus sur la façon de reconnaitre des prétendus prophètes ? Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des ronces ou des figues sur des chardons ? Tout bon arbre produit de bons fruits, mais le mauvais arbre produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits… C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Mt 7.16-20.
Nous savons donc ce qu’est vraiment une personne par ce qu’elle dit et fait. Toute chose sort du cœur de l’homme, soit des péchés parce que le cœur est mauvais, soit des paroles et des actions saintes parce que le Saint-Esprit a purifié le cœur par la foi en Christ. Alors, la raison pour laquelle la sainteté est si importante, c’est qu’elle est l’expression visible de la foi en Christ et de la présence du Saint-Esprit. Nous pouvons être certains, qu’une personne qui ne se donne aucune peine pour mener une vie qui soit agréable à Dieu, n’a pas de foi ni d’Esprit. Et selon la lecture de la semaine dernière, sans la sainteté, personne ne verra le Seigneur.
Or, si nous n’avions plus de nature corrompue qui résiste à l’Esprit, nous n’aurions pas besoin de leçons de la sainteté. Comme une plante pousse d’elle-même lorsque Dieu donne du soleil et de la pluie, la sainteté poussera d’elle-même. Mais en réalité, notre ancien homme et son péché subsistent en nous, dans une certaine mesure, et nous trompent. Nous ne reconnaissons toujours pas le chemin et avons donc besoin des directives de la parole de Dieu.
Reprenons la lecture d’aujourd’hui. Nous pouvons diviser ce texte en deux parties. La première partie, les versets 1-8 traitent nos rapports avec les autres croyants, et la deuxième, les versets 9-17, nos rapports avec Christ. Voilà la première partie.
Persévérez dans l’amour fraternel. N’oubliez pas l’hospitalité, car en l’exerçant certains ont sans le savoir logé des anges. Souvenez-vous des prisonniers comme si vous étiez prisonniers avec eux, et de ceux qui sont maltraités comme si vous étiez dans leur corps. Que le mariage soit honoré de tous et le lit conjugal épargné par la souillure : ceux qui se livrent à l’immoralité sexuelle et à l’adultère, Dieu les jugera. Que votre conduite ne soit pas guidée par l’amour de l’argent, contentez-vous de ce que vous avez. En effet, Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai pas et je ne t’abandonnerai pas. C’est donc avec assurance que nous pouvons dire : Le Seigneur est mon secours, je n’aurai peur de rien. Que peut me faire un homme ? Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Considérez quel est le bilan de leur vie et imitez leur foi. Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité.
Il y a là plusieurs vertus diverses telles que l’amour fraternel, l’hospitalité, la pureté et le contentement. Mais il y a un fil commun qui les relie toutes. C’est l’engagement mutuel de fidélité entre les membres d’une alliance. C’est comme l’engagement entre les membres d’une équipe sportive.
Pensez à une équipe de course de relais. Les coureurs doivent mettre beaucoup de temps à apprendre à passer le relais. Il ne faut pas qu’ils laissent tomber le bâton ! Ils doivent tout faire de façon coordonnée. L’entraineur met des heures et des heures à évaluer chaque personne pour déterminer quel manche de la course chacune doit courir. Tous doivent être engagés, les uns aux autres, s’ils souhaitent gagner la course. Car ils gagneront tous ensemble, ou bien ils perdront tous ensemble. C’est pareil pour tout sport fait en équipe.
Le Saint-Esprit parle de cet engagement réciproque chez nous. Nous sommes tous membres du corps de Christ et partageons le même Esprit. Dieu a conclu une seule et même alliance avec nous tous : il est notre Dieu et nous sommes son peuple. Nous sommes donc de la même équipe avec un saint lien entre nous, un lien de ressemblance à Jésus. Pour courir l’épreuve qui nous est proposée, finir la course et gagner le prix, nous avons besoin de fortifier ce lien entre nous, car le monde et notre nature propre sont contre cette unité.
Le Saint-Esprit dirige nos pensées sur la communauté, sur le corps de Christ, parce que c’est notre nouvelle nature. Par contre, le monde nous dit de rechercher et de satisfaire à nos désirs individuels ; et la nature propre est toute prête à s’y conformer ! Du coup l’Esprit doit nous exhorter à vivre en corps de Christ. Ainsi les instructions de ce texte.
Persévérez dans l’amour fraternel. Cela veut dire nous consacrer les uns aux autres. Etant unies en Christ, le bien-être de chacun nous importe à tous. Nous sommes plus qu’une équipe sportive ; nous sommes une famille, un seul corps. C’est aussi pour cela que nous voulons pratiquer l’hospitalité, non seulement envers ceux que nous connaissons ici, mais aussi envers les autres croyants que nous ne connaissions pas s’ils passent chez nous. Ce visiteur risque d’être l’envoyé de Dieu, peut être un ange comme dans le cas d’Abraham. Pareillement, nous devons nous souvenir de ceux qui sont prisonniers et ceux qui sont maltraités à cause de Christ. Ce n’est pas que nous devons rendre visite à tous les criminels en prison, mais quand nos frères et sœurs en Christ sont persécutés pour leur foi et pour l’Evangile, nous devons faire notre possible pour les aider. Nous sommes de la même famille, et ce pourrait être notre tour la prochaine fois.
Puis, il y a la pureté sexuelle, surtout dans le mariage. Au premier abord, cela pourrait sembler être d’une autre catégorie que l’amour fraternel. Toutefois, la Bible voit le mariage en tant qu’alliance entre un homme et une femme. C’est une sorte d’image de l’alliance entre Dieu et son peuple. Par la foi, nous sommes unis au Seigneur et sommes un seul esprit avec lui (1Co 6.17) ; par le mariage, nous sommes une seule chair. Ainsi le lien du mariage est une intensification du lien entre croyants dans le corps de Christ. Si nous n’arrivons pas à nous consacrer à notre époux / épouse, il est très douteux que nous puissions nous consacrer les uns aux autres dans l’Eglise.
Ensuite, on nous recommande de nous débarrasser de l’amour de l’argent et de nous contenter de ce que nous avons. Tout cela est nécessaire si nous espérons pratiquer l’amour fraternel et l’hospitalité, et aider ceux qui sont persécutés pour la foi. Pour faire ces choses, il nous faut utiliser nos ressources. Si nous aimons nos biens plus que nos co-croyants, nous ne les aimerons pas. L’amour de l’argent, pas les billets et les jetons, mais le pouvoir d’agir que nous donne l’argent, est une grande tentation au mal, peut-être la plus grande. Rappelons-nous alors, que Dieu nous donne la richesse, et la force pour l’acquérir. Et rappelons-nous que tout ce que nous possédons et nous-mêmes appartenons à Dieu. Soyons donc contents de nos biens et honorons Dieu par le bon usage de notre richesse.
Tout cela établit une norme de sainteté qui n’est pas facile à maintenir. Est-ce vraiment faisable ? Pouvons-nous supporter un tel engagement envers notre voisin ? L’Esprit nous rappelle que jamais Dieu ne nous délaissera ni nous abandonnera. C’est donc avec assurance — sachant que Dieu pourvoira toujours à nos besoins — que nous pouvons rechercher la sainteté et l’engagement dans le corps de Christ. En plus, il y a ceux qui l’ont déjà fait. Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Considérez quel est le bilan de leur vie et imitez leur foi. Ses conducteurs étaient probablement Pierre, Paul et certains autres. Ils ont gardé la foi et leur engagement au peuple de Dieu jusqu’à la fin. Ils nous servent de modèle de la façon dont Dieu traitera avec nous. Car Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité.
Voilà la partie de notre lecture qui traite de nos rapports avec les autres croyants. Voyons maintenant la partie qui traite nos rapports avec Christ.
Ne vous laissez pas entraîner par toutes sortes de doctrines étrangères. Il est bon en effet que le cœur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n’ont été d’aucun profit à ceux qui s’en sont fait une règle. Nous avons un autel dont ceux qui accomplissent le service du tabernacle n’ont pas le droit de tirer leur nourriture. En ce qui concerne les animaux dont le sang est apporté par le grand-prêtre dans le sanctuaire pour l’expiation du péché, leur corps est brûlé à l’extérieur du camp. Voilà pourquoi Jésus aussi, afin de procurer la sainteté au peuple au moyen de son propre sang, a souffert à l’extérieur de la ville. Sortons donc pour aller à lui à l’extérieur du camp, en supportant d’être humiliés comme lui. En effet, ici-bas nous n’avons pas de cité permanente, mais nous recherchons celle qui est à venir. Par Christ, offrons [donc] sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui reconnaissent publiquement lui appartenir. Et n’oubliez pas de faire le bien et de vous entraider, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. Obéissez à vos conducteurs et soumettez-vous à eux, car ils veillent sur votre âme en hommes qui devront rendre des comptes. Ils pourront ainsi le faire avec joie et non en soupirant, ce qui ne vous serait d’aucun avantage.
Il y a encore dans ces versets, beaucoup de détails, mais l’idée principale est claire. Si nous voulons être saints et voir le Seigneur, nous devons persévérer dans la foi en gardant les regards sur Jésus. Au lieu donc de nous laisser entraîner par toutes sortes de doctrines étrangères, nous devons nous accrocher à l’enseignement des Ecritures. Car c’est la parole de Jésus, celui qui fait naître la foi et la mène à la perfection.
Souvenez-vous que cette lettre semble s’adresser aux chrétiens qui ont l’idée d’abandonner leur foi en Christ, et de reprendre l’ancienne alliance avec ces offrandes et règlements. Ces exigences n’étaient qu’une ombre des biens à venir parce qu’elles ont été accomplies par Christ et remplacées par la nouvelle alliance. C’est inutile de respecter certains aliments et de répéter des sacrifices animaux. En effet, il est impossible que le sang de taureaux et de boucs enlève les péchés (Hé 10.4). Combien moins importants seraient le respect des règles alimentaires ou tout autre acte de justice que nous pourrions imaginer offrir à Dieu ?
La Loi de Moïse prescrivait un grand sacrifice annuel qui s’appelle le jour des expiations. C’est expliqué dans le livre de Lévitique, qui est un manuel pour les sacrificateurs en Israël. Après avoir égorgé un taureau et un bouc et aspergé de leur sang sur l’autel dans le Tabernacle, on emportait leur corps hors du camp et les y brûlait. De cette manière le grand-prêtre faisait expiation pour lui-même et pour tout le peuple. C’est-à-dire, Dieu acceptait ce sacrifice comme une réparation des fautes du peuple et leur pardonnait leurs péchés. De la même manière, Jésus est mort à l’extérieur de Jérusalem, et de ce fait, nous voyons qu’il est mort en sacrifice pour tout le peuple de Dieu, pour l’expiation de nos fautes. Dieu a accepté son sacrifice comme la réparation de toutes nos fautes, une fois pour toutes, et nous a pardonnés tous nos péchés ! Pour cette raison il est dit que nous avons un autre autel où nous mangeons, l’autel du corps et du sang de Jésus. Sortons donc pour aller à lui à l’extérieur du camp, en supportant d’être humiliés comme lui. Nous laissons l’ancienne alliance pour vivre sous la nouvelle.
Je doute que vous voulez reprendre une forme du judaïsme et offrir des sacrifices animaux. Mais je suis certain que vous êtes assaillis de toutes sortes de doctrines étrangères. Le monde fait pression sur vous pour que vous conformiez Jésus à la pensée humaine. Par exemple, Jésus dit qu’il est le chemin, la vérité et la vie, le seul moyen par lequel nous pouvons recevoir le pardon et la vie éternelle. Mais le monde voudrait vous contraindre à accepter que Jésus ne soit qu’un enseignant parmi beaucoup. Le monde nous propose un buffet à volonté spirituelle ; prenez donc ce que vous préférez et laissez les autres faire de même. Personne n’a ni tort ni raison car la spiritualité n’est qu’une préférence psychologique individuelle. Voilà une doctrine étrangère !
Les doctrines étrangères du monde ne vont pas nous laisser tranquilles : par exemple, le mariage pour tous. J’en ai marre comme vous peut-être, mais il ne va pas disparaître parce que c’est une pratique que le monde veut contraindre l’Eglise à accepter. Et il a déjà connu un certain succès. Il y a plusieurs églises dans les pays occidentaux qui embrassent le mariage homosexuel. Mais quelle que soit la pression sur nous, nous ne devons pas nous laisser entraîner par de telles doctrines. Nous devons nous accrocher à Christ et à sa doctrine à lui, car « C'est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie. On ne vient au Père qu'en passant par moi. »
En rejetant ces doctrines étrangères, nous nous attirons les foudres du monde. Le monde nous hait quand nous disons que les rapports sexuels consensuels ou la vie conjugale avant le mariage sont mauvais. En maintenant les enseignements des Ecritures, nous supportons la disgrâce et la raillerie du monde. Mais c’est alors que nous suivons Jésus. Sortons donc pour aller à lui à l’extérieur du camp, en supportant d’être humiliés comme lui.
Puisque le monde s’oppose à l’Esprit de Dieu, nous avons besoin les uns des autres, pour résister au monde. Alors la répétition du texte : Obéissez à vos conducteurs et soumettez-vous à eux, car ils veillent sur votre âme en hommes qui devront rendre des comptes. Encore une fois, on nous fait revenir sur l’idée du corps, de la communauté ou d’une équipe. Au lieu que chacun fasse ce qui lui semble bon, Dieu nous dit d’écouter nos conducteurs qui nous instruisent dans la parole de Dieu.
Bref, ces paroles de la lettre aux Hébreux, nous développent une parole de Jésus. Lorsqu’un spécialiste de la Loi de Moïse lui a demandé quel était le premier des tous les commandements, Jésus répondit : « Voici le premier : Ecoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur et tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Voici le deuxième : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là. » Et quand le spécialiste était d’accord avec Jésus, Jésus lui dit : « Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. » Mc 28-34.
Ainsi, je vous dit, pratiquer l’amour fraternel et garder vos regards sur Jésus, et vous verrez le Seigneur !

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.

Pasteur David Maffett