Avant dernier dimanche de l'année liturgique
Encourageons-nous mutuellement
Hébreux 10.19à25
Ainsi, frères
et sœurs, nous avons par le sang de Jésus l'assurance d'un libre accès au
sanctuaire. 20 Cette route nouvelle et vivante, il l'a inaugurée pour nous au
travers du voile, c'est-à-dire de son propre corps. 21 De plus, nous avons un
souverain prêtre établi sur la maison de Dieu. 22 Approchons-nous donc avec un
cœur sincère, une foi inébranlable, le cœur purifié d'une mauvaise conscience
et le corps lavé d'une eau pure. 23 Retenons fermement l'espérance que nous proclamons,
car celui qui a fait la promesse est fidèle. 24 Veillons les uns sur les autres
pour nous inciter à l'amour et à de belles œuvres. 25 N'abandonnons pas notre
assemblée, comme certains en ont l'habitude, mais encourageons-nous
mutuellement. Faites cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour.
Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la
communion du Saint-Esprit soient avec vous tous !
Quand tu lis le journal ou le suis à la télé, est-ce que,
normalement, il t’encourage ? Ou est-ce qu’il te décourage ? Quand tu assistes
des réunions à l’école ou au travail, est-ce qu’elles t’encouragent ? Qu’en
est-il quand tu parles aux voisins ou quand tu rends visite à la belle-famille
? Ou bien, venir ici à l’église, est-ce que cela t’encourage ? Passer du temps
avec ces autres personnes, cela te fait-il du bien ou te fait-il te demander si
cela vaut la peine de les voir ?
Malheureusement, tout ne se passe pas comme il faut dans
l’église. C’est parce que nous sommes toujours sur la terre et non au ciel !
Nous nous décourageons souvent les uns les autres par nos paroles et par nos
actions. Nous venons à l’église en nous attendant à trouver des gens saints,
des disciples de Jésus-Christ dont il est dit, « Comme ils ont de l’amour les
uns pour les autres ! » Mais parfois nous trouvons les personnes qui se
disputent et qui s’offensent les uns les autres. Je connais par exemple, un
couple qui a quitté la paroisse où il a été membre pendant des décennies parce
qu’on a remplacé la croix simple au-dessus de l’autel par un crucifix. Parfois
l’église ressemble à une clique ou à un cercle exclusif. Déçus et découragés
quelques-uns partent.
La lettre aux Hébreux a été envoyée aux églises où du moins
quelques personnes abandonnaient Jésus et son église. Les causes de cela n’ont
peut-être pas été insignifiantes, mais ces personnes étaient déçues et
découragées, et risquaient de reprendre les pratiques du judaïsme. Du coup
l’auteur de cette épître leur a écrit pour les encourager.
Aujourd’hui cette parole de Dieu nous déclare le même message
d’encouragement. Elle nous rappelle qu’à cause de Jésus, nous avons un libre
accès à Dieu. Et cette assurance a pour fruit de nous inciter à nous encourager
mutuellement.
Il faut l’admettre, nous n’aimons pas chaque personne. Nous
sommes différents et avons des intérêts différents et des capacités
différentes. Nous avons parfois des habitudes ennuyeuses. Néanmoins, malgré nos
diversités d’apparence, de manger et de boire, de vêtement et d’intérêts, nous
avons un terrain d’entente important : Jésus !
L’auteur de cette épître résume en quelques mots une grande
partie de ce qu’il vient d’expliquer en détail. Ainsi,
frères et sœurs, nous avons par le sang de Jésus l'assurance d'un libre accès
au sanctuaire. Cette route nouvelle et vivante, il l'a inaugurée pour nous au
travers du voile, c'est-à-dire de son propre corps. De plus, nous avons un
souverain prêtre établi sur la maison de Dieu. Approchons-nous donc avec un
cœur sincère, une foi inébranlable, le cœur purifié d'une mauvaise conscience
et le corps lavé d'une eau pure. Retenons fermement l'espérance que nous
proclamons, car celui qui a fait la promesse est fidèle.
Ce langage du temple juif ne nous est pas familier. Pourtant ce
n’est pas difficile. Nous étions autrefois bannis de la maison de Dieu et de sa
présence, mais actuellement nous sommes les bienvenus à cause de Jésus. C’est
une bonne nouvelle ! Car suite à leur rébellion et leur désobéissance, Adam et
Eve ont dû quitter la présence de Dieu. Leur péché a rendu impossible qu’ils y
restent. Ainsi ils n’étaient plus les bienvenus dans la maison de Dieu et
n’avaient plus d’accès libre à Dieu. Qui plus est, hors de la présence de Dieu
il y a une sorte de prison avec toutes les formes de souffrance et de malheur,
et aussi la mort.
Voilà la situation et la position devant Dieu dont nous avons
héritées d’eux. C’est comme si nous avions commis un crime pour lequel nous
sommes condamnés à vie.
Mais —et c’est un grand mais— Dieu est miséricordieux et veut
pardonner. Il a envoyé son fils pour nous faire entrer dans la présence de
Dieu. Et cela n’a pas été une petite chose car le seul chemin pour entrer chez
Dieu est la mort et la résurrection. Nous ne pouvons simplement pas passer
d’ici à là-bas. Nous devons d’abord nous débarrasser de notre forme et de notre
nature corrompues, actions qui se font uniquement par la mort.
Alors, Jésus est venu, est mort et a été ressuscité à notre
place. Par sa mort et sa résurrection il est entré dans le sanctuaire, dans la
présence de Dieu, où il est actuellement notre prêtre qui plaide notre cas.
Ainsi, par son sang, nous a-t-il mérité le droit d’entrer chez Dieu. Et il nous
recevra chacun quand notre temps arrivera.
Nous avons donc une assurance, une garantie, la confiance
certaine qu’à notre mort nous serons reçus chez Dieu. Il n’y a plus de voile
qui barre l’accès à Dieu comme dans le temple juif. Plus aucune barrière ne
nous sépare d’avec Dieu car par le corps de Christ nous avons un libre accès à
Dieu, une porte ouverte.
A cause de cette confiance, on nous encourage donc à nous
approcher de Dieu. Dieu lui-même nous invite et nous encourage à l’invoquer
dans tous nos besoins. Dans les paroles de Luther, « Dieu nous convie à croire
qu’il est vraiment notre Père, et que nous sommes vraiment ses enfants, afin
qu’avec une confiance d’enfant nous lui adressions nos prières comme à notre
Père bien-aimé. » PC, Notre Père, Intro.
A cause de Jésus, les Ecriture nous disent, « Approchons-nous donc avec
un cœur sincère, une foi inébranlable, le cœur purifié d'une mauvaise
conscience et le corps lavé d'une eau pure. » Ce langage aussi nous est
difficile car, sauf quelques rares exceptions, nous n’avons jamais offert un
animal en sacrifice comme le faisaient Moïse et les Israélites jusqu’au temps
de Jésus. Mais ce que l’Esprit nous dit, c’est que Dieu a conclu une alliance
avec nous. C’est-à-dire, Dieu s’est librement lié à une promesse à laquelle il
ne peut pas faillir.
Or on faisait une alliance par moyen d’un sacrifice. On
aspergeait le sang de l’animal sur l’autel. Dans le cas de l’alliance que Dieu
a conclut avec Israël au mont Sinaï, « Après
avoir prononcé devant le peuple entier tous les commandements conformément à la
loi, Moïse a pris le sang des jeunes taureaux et des boucs ainsi que de l'eau,
de la laine écarlate et de l'hysope, et il a aspergé le livre lui-même et tout
le peuple en disant : Voici le sang de l'alliance que Dieu a prescrite pour
vous. » Héb 9.19-20.
Maintenant, il y a une nouvelle alliance. Et pour la conclure,
le sang de Jésus a été aspergé sur nos cœurs et nous avons été lavés de l’eau
pure du Baptême. Cela veut dire que nous sommes inclus dans cette alliance et
sommes acceptable à Dieu. Dieu lui-même le jure sur le sang de son fils ! Nous
pouvons ainsi nous débarrasser d’une mauvaise conscience à cause de notre
péché. A sa place nous avons l’espérance de la vie éternelle. Cette espérance
n’est pas un souhait. C’est plutôt une confiance fondée sur Jésus et sur le
serment que Dieu a prêté. Nous devons donc retenir fermement cette espérance,
et ne laisser personne nous l’ôter ni la compromettre. Retenons fermement l'espérance que nous
proclamons, car celui qui a fait la promesse est fidèle.
Voilà le terrain d’entente que nous partageons. Quoi que soient
nos différences dans cette vie terrestre, elles importent peu par rapport à ce
que nous avons en commun par la foi en Christ. Considère ceci : quand tu es sur
la terre et que tu regardes les montagnes, elles sont immenses. Mais
quand tu les regardes de l’espace et que tu vois la moitié de la surface de la planète, il est
difficile même de discerner les hauts et les bas de la terre. En fait, il y a
une différence de relief de moins de 20 kilomètres entre le point le plus haut
et celui le plus bas de la terre. Par rapport à son diamètre de 12.760 km, 20
km n’est guère perceptible. Christ est comme le globe entier et nous comme la
croûte terrestre. Nos différences sont insignifiantes ; le Christ que nous
partageons est on ne peut plus important.
Ainsi, « Veillons
les uns sur les autres pour nous inciter à l'amour et à de belles œuvres.
N'abandonnons pas notre assemblée, comme certains en ont l'habitude, mais
encourageons-nous mutuellement. Faites cela d'autant plus que vous voyez
s'approcher le jour. »
Le 8e Commandement dit, « Tu ne diras point de faux témoignage
contre ton prochain. » Luther l’explique de cette façon-ci : « Nous devons
craindre et aimer Dieu, afin de ne pas mentir à notre prochain, le trahir,
calomnier ou diffamer ; mais de l'excuser, de dire du bien de lui et de juger
charitablement sa conduite. » C’est justement ce que dit ce texte de l’Epître
aux Hébreux. Nous devons nous encourager mutuellement au lieu de nous
décourager. Nous devons cacher les imperfections de nos frères et sœurs au lieu
d’en faire un plat. Nous devons souligner ce que nous faisons bien.
Dieu nous dit de veiller pour inciter les autres à l’amour et à
de belles œuvres. Cela veut dire de cesser de penser uniquement à ses propres
désirs. Regarde Jésus, par qui tu restes ferme, et alors regarde ton prochain
qui aussi reste ferme par Jésus. Comment peux-tu inciter cette personne à
l’amour et à de belles œuvres ?
Pour ce faire, je dois te connaitre et savoir ce que tu peux
faire dans le corps de Christ. Je dois passer du temps avec toi et t’écouter.
Alors je peux savoir comment t’encourager. Je dois garder ma langue afin de ne
pas critiquer une action ou une parole avant de la comprendre. Et puis, ma
parole doit être constructive pour améliorer la situation. C’est-à-dire, je ne
dois seulement pas montrer ce qui ne va pas ; je devrais offrir une solution au
problème.
Quand nous nous décourageons, on se retire de nous. On quitte
l’église. Et cela ne doit pas se faire. L’église est la maison de Dieu ; nous
sommes cette maison ! Jésus en est le prêtre et le maitre. Dieu nous rassemble
pour nous édifier, pour nous nourrir de sa parole et de ses sacrements. Si nous
quittons sa maison, cela ne peut pas se faire. C’est semblable à la sortie
d’Adam et Eve d’Eden. La vie était belle dedans et pénible dehors.
Non, quitter la maison de Dieu ne résout rien. La Parole de Dieu
nous dit de ne pas abandonner notre assemblée. Si nous nous retirons de la
maison de Dieu quelle que soit la raison, le diable gagne. Je comprends qu’il y
a des conflits très difficiles à résoudre, et que les personnes doivent parfois
se séparer. Paul et Barnabas ont dû se séparer l’un de l’autre à cause d’un
différend au sujet de Marc. Mais ni l’un ni l’autre n’ont abandonné la mission
! Ils ont choisi tous les deux un nouveau partenaire et voilà il y avait deux
missions au lieu d’une ! Ils ont trouvé un moyen de surmonter le problème au
bénéfice de tous. Que Dieu nous donne la sagesse de faire pareil !
Dieu ajoute encore un encouragement : « Faites cela d'autant plus que vous voyez
s'approcher le jour. » Le jour dont il parle est bien sûr le jour du
Seigneur, le retour du Christ, et le jour de jugement et de récompense. Pour
nous qui serons dans la maison de Dieu, c’est le moment de rédemption, de
récompense, de résurrection et de gloire. Mais pour ceux qui seront hors de
l’église, c’est le jour du jugement. Nous ignorons la date de ce jour, mais
nous savons bien qu’il s’approche. Chaque jour, nous sommes plus proches de
notre entrée chez Dieu. Du coup, je suis amené à encourager les autres, à les inciter
à l’amour et à de belles œuvres car le jour peut être aujourd’hui !
Quelqu’un a dit, « Si tu me flattes, je ne te croirai peut-être
pas. Si tu me critiques, je ne t’aimerai peut-être pas. Si tu m’ignores, je ne
te pardonnerai peut-être pas. Mais si tu m’encourages, je ne t’oublierai pas. »
Mes amis, il y a très peu que nous pouvons faire de plus important que de nous
encourager mutuellement dans la foi. Nous avons tant en commun en Christ. Nous
ne formons qu’un seul peuple dans la maison de Dieu. Nos différences sont
insignifiantes. Ce qui importe, c’est d’écouter et faire la Parole de Dieu.
Nous devons donc nous tenir ferme au Christ et nous encourager mutuellement.
Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos
cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett