lundi 11 mars 2013

Sermon du dimanche 10 Mars 2013


4ème dimanche du Carême
Laetare

Baptême de Léa  

La promesse est pour vous et pour vos enfants !

Actes 2.36-39
« Que toute la communauté d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Messie ce Jésus que vous avez crucifié. »
Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché et dirent à Pierre et aux autres apôtres : « Frères, que ferons-nous ? »
Pierre leur dit : « Changez d’attitude et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit.  En effet, la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Le baptême, et surtout, le baptême d’enfant, est une pratique de l’Eglise qui laisse perplexe beaucoup de monde. Qu’est-ce qui se passe dans le baptême ? Est-ce une tradition qui symbolise une bonne partie de notre foi, ou est-ce un rite qui effectue quelque chose de réel et d’objectif ?
L’apôtre Pierre dit que, lorsque tu es baptisé au nom de Jésus, tes péchés te sont pardonnés et tu reçois le Saint-Esprit. C’est une promesse ! De plus — ce qui fait souvent secouer la tête aux gens — la promesse est pour vous et pour vos enfants. Mes chers amis, voilà une déclaration pure et simple de l’Evangile. Dieu promet que, par le baptême, vos péchés vous sont pardonnés et vous recevez le don du Saint-Esprit, vous et vos enfants. C’est la pure Bonne Nouvelle !
Je m’explique : Pierre vient de donner un discours le jour de Pentecôte. Il vient d’expliquer que lui et les autres disciples avaient parlé dans les langues qu’ils ne connaissaient pas par l’action du Saint-Esprit. Cela s’est produit parce que Jésus, étant ressuscité des morts et monté au ciel, avait reçu du Père, le Saint-Esprit qui avait été promis et l’avait donc déversé sur les disciples. Cela n’avait rien à voir avec les capacités des disciples ; c’était l’accomplissement d’une promesse de Dieu. Alors, Pierre dit : « Que toute la communauté d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Messie ce Jésus que vous avez crucifié. »
Ce Jésus n’était pas un péquenot d’un village de Galilée. Il était le descendant promis à Adam, à Abraham et à David. Il était Seigneur et Messie ou Christ, c’est-à-dire, le roi et sauveur d’Israël. Mais hélas, les Juifs l’avaient pris pour un moins que rien et l’ont fait crucifier. Si jamais certains ont été dans le pétrin jusqu'au cou, c’étaient eux ! Nos voisins peuvent douter de l'existence de Dieu et de son jugement, mais pas ces hommes-là. Ils comprenaient parfaitement qu’ils s’étaient opposés à Dieu en faisant mourir le Messie. C’est pourquoi « ils eurent le cœur vivement touché et dirent à Pierre et aux autres apôtres : « Frères, que ferons-nous ? »
Ces gens étaient terrifiés. Leur question est une confession d’une entière culpabilité et impuissance devant Dieu. Ils étaient dans la même situation désespérée qu’Adam l’était le jour où il a mangé du fruit interdit et s’est caché dans le bois. Et c’est vrai pour nous aussi, car quel que soit notre péché, d’un pieux mensonge au génocide, c’est un acte de rébellion contre Dieu. Nous faisons sciemment ce que Dieu a interdit et rejetons ce qu’il demande. Le jour où nous paraîtrons devant le tribunal de Dieu, nous ne saurons pas nous défendre, pas plus qu’Adam ou ces hommes devant Pierre.
Ayant creusé leur propre tombe ils se soumettent donc à la réponse de Pierre : « Changez d’attitude et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit.  En effet, la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. »
Au lieu de nous écouter marmonner des excuses, Dieu nous fait une proposition. En fait, ce n’est pas une proposition mais une promesse que voilà : Jésus est notre Sauveur, c’est-à-dire, notre Seigneur et Christ. Et le moyen de réaliser cette promesse, c’est ton baptême. Tu as été, ou seras selon le cas, baptisé au nom de Jésus. Ayant reçu ce baptême, tu as reçu le pardon de ton péché et le don du Saint-Esprit conformément aux paroles et aux promesses de Dieu. C’est vrai pour toi, tes enfants et pour quiconque entendra cette parole et sera baptisé.
Mais, on pourrait se dire : « Ne doit-on pas se repentir ? » Car Pierre a dit : « Changez d’attitude. » Oui, bien sûr, mais qu’est-ce qu’effectivement la repentance ? C’est le changement de cœur ou d’attitude par lequel on regrette sa vie et ses actions qui sont opposés à la volonté de Dieu et craint donc la colère de Dieu. Et cela aussi est le résultat de l’action de Dieu.
Tu ne te lèves pas un beau jour et puis te dis, « Tiens, je pense que j’ai gravement offensé Dieu et il va me punir sérieusement. » Mais non ! C’est le Saint-Esprit qui te convainc de ton péché et de ta culpabilité par le moyen de la Parole de Dieu. N’est-ce pas cela qui est arrivé à ces Juifs le jour de Pentecôte ? Avant d'écouter Pierre ils croyaient avoir eu raison de crucifier Jésus. Seulement après avoir vu le miracle de Pentecôte et après avoir écouté la prédication de Pierre ils ont compris leur grand péché et ils ont eu peur de Dieu. Leur repentance a donc été l’œuvre du Saint-Esprit, tout comme la nôtre.
Nous ayant amenés à la repentance, Dieu ajoute sa promesse : faites-vous baptiser au nom de Jésus pour le pardon de vos péchés et vous recevrez aussi le Saint-Esprit. Ces hommes ont justement changé leur attitude envers Jésus et se sont faits baptisés volontiers, en son nom, pour recevoir le pardon et le Saint-Esprit. Il est donc évident que la promesse du pardon et du don de l’Esprit n’a pas été une récompense pour leur foi. Au contraire, c’est la promesse qui a créé leur foi.
En effet, leur baptême n’a pas été leur promesse faite à Dieu de lui obéir ; il a été plutôt la promesse de Dieu appliquée à eux. Et précisément parce que le baptême est la promesse de Dieu, il est un moyen par lequel nous recevons le pardon de nos péchés maintenant dans le temps. 
Selon Pierre, le baptême est aussi le moyen par lequel on reçoit le Saint-Esprit. Cela ne veut pas dire forcement que l’on recevra en même temps un don spirituel. En effet, 3000 personnes ont été baptisées ce jour-là mais la Bible ne dit rien des dons de l’Esprit à leur sujet. Apparemment elles n’ont pas parlé en langues ni manifesté aucun autre don charismatique.
Mais le baptême veut bien dire que nous recevons le Saint-Esprit comme gage de notre salut comme le dit l’apôtre Paul : « En [Christ] vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Evangile qui vous sauve, en lui vous avez cru et vous avez été marqués de l’empreinte du Saint-Esprit qui avait été promis. Il est le gage de notre héritage en attendant la libération de ceux que Dieu s’est acquis pour célébrer sa gloire. » Ep 1.13-14.
En plus, l’Esprit fait de nous des enfants de Dieu. Nous avons été revêtus du Seigneur Jésus-Christ parce que nous avons reçu son Esprit. C’est lui qui nous conduit dans le chemin de la justice et qui produit en nous ses fruits : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. (Ga 5.22). Le baptême est bien la promesse de Dieu qui nous est faite, et non la nôtre qui lui est faite.
Eh bien, quelqu’un va-t-il dire que Léa ne sait pas ce que nous allons lui faire dans quelques minutes, et qu’elle ne peut pas encore avoir foi en Christ ? Comment donc le baptême, peut-il lui accorder le pardon et le don du Saint-Esprit ? Et si c’était parce que Dieu le dit ? En effet, la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin.
Si c’était parce que Jean-Baptiste a remué brusquement dans le ventre de sa mère lorsqu’elle a entendu la salutation de Marie ?
Si c’était parce que Paul et les autres apôtres baptisaient les familles entières au moment où leurs parents ont cru ? Par exemple, dans la ville de Philippe en Macédoine, d’abord, la femme Lydie a été baptisée avec sa famille (Ac 16.15). Et puis il y a eu le cas du gardien de la prison. Il demande à Paul et Silas : « Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » Paul et Silas ont répondu : « Crois au Seigneur Jésus[-Christ] et tu seras sauvé, toi et ta famille. » Et ils lui ont annoncé la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. A cette heure-là de la nuit, le gardien les a emmenés pour laver leurs plaies. Il a immédiatement été baptisé, lui et tous les siens. Ac 16.30-33.
Ou bien, si c’était parce que Pierre s’adressait à des Juifs qui pratiquaient la circoncision sur leurs enfants mâles le huitième jour de leur vie. C’était le signe de l’alliance de Dieu appliqué à ces enfants le jour même. Ils n’avaient pas à attendre un jour futur où ils auraient la connaissance d’adulte et pourraient « prendre leur propre décision » de suivre Dieu. Non, selon la Bible, le baptême — tout comme la circoncision avant — est la promesse de Dieu qui nous est faite et fondée sur la vérité que le Christ est mort et ressuscité pour nous et pour nos enfants, il y a 2000 ans. Et ce salut de Dieu est valable, que nous le trouvions logique ou non !
Si nous doutons de la validité du baptême d’un enfant, c’est parce que nous y avons imposé — peut-être sans le savoir — une condition qu’un enfant ne peut pas remplir. Mais que peut être cette condition ? Un certain niveau de connaissance et sa propre décision ? Mais où Dieu a-t-il parlé de la sorte et établi le niveau de connaissance requise ? Comment donc pouvons-nous savoir si un seul parmi nous a atteint cette connaissance ? Nous ne pouvons pas.
Et voilà le nœud du problème. On ne se qualifie pas pour le baptême ; c’est le don de Dieu pour les hommes, pour les femmes et pour les enfants qui étaient morts à cause de leurs fautes et de leurs péchés, qui étaient par nature, ennemis de Dieu. Le salut est l’œuvre de Dieu accompli pas le Christ seul. C’est une vérité que blesse notre fière nature propre, mais que Dieu avait destinée à notre réconfort.
Le fait de ne pas rejeter l’Evangile de Dieu importe beaucoup plus que le fait de l’accepter. Des gens lui amenaient des petits enfants afin qu’il les touche, mais les disciples leur firent des reproches. Voyant cela, Jésus fut indigné et leur dit : « Laissez les petits enfants venir à moi et ne les en empêchez pas, car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.  Je vous le dis en vérité : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera pas. » Puis il les prit dans ses bras et les bénit en posant les mains sur eux. Mc 10.13-16.
Voyez-vous comment les disciples se seraient demandés : « A quoi bon amener les petits enfants à Jésus ? Ils ne peuvent pas bénéficier de sa parole. » Mais Jésus répond : « Je vous le dis en vérité : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera pas. » Il rejette et renverse entièrement la pensée des disciples et nous recommande de croire comme les enfants ! Les enfants n’ont pas encore appris à douter des promesses de Dieu et à les rejeter. Ce sont les adultes qui font cela !
Nous faisons du tort à la parole de Dieu et à nous-mêmes lorsque nous cherchons à qualifier et quantifier les choses comme la foi, lorsque nous voulons mettre des limites à ce que Dieu peut faire. Le fait que nous ne savons pas faire quelque chose ne veut pas dire que cela est impossible. Sans aucun doute les nouvelles technologies nous apprennent cela de jour en jour ! Du coup, les promesses de Dieu sont plus claires, plus nettes, aux cas des enfants parce que leur raison ne s’est pas encore emparé d’eux et éteint le Saint-Esprit. Ainsi, deviennent-ils nos exemples et mentors. Nous comprendrions mieux l’Evangile si, comme Jésus, nous mettions un petit enfant devant nous et disions, « Je vous le dis en vérité : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera pas. »
C’est justement ce que nous allons faire dans quelques minutes. Nous tiendrons Léa devant nous tous, et conformément à la promesse de Dieu, celui qui ne peut ni mentir ni tromper, nous lui appliquerons cette promesse. Il n’y a guère de meilleure proclamation de la Bonne Nouvelle car la promesse est pour vous et pour vos enfants.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett