mercredi 20 février 2013

Sermon du dimanche 17 Février 2013


Invocavit 
1er dimanche du Carême

La confession produit l’endurance
Luc 4.1-13
Jésus, rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain. Il fut conduit par l'Esprit dans le désert où il fut tenté par le diable pendant 40 jours. Il ne mangea rien durant ces jours-là et, quand cette période fut passée, il eut faim. Le diable lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : L'homme ne vivra pas de pain seulement [mais de toute parole de Dieu]. »
Le diable l'emmena plus haut, [sur une haute montagne,] et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Puis il lui dit : « Je te donnerai toute cette puissance et la gloire de ces royaumes, car elle m'a été donnée et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. » Jésus lui répondit : « [Retire-toi, Satan ! En effet,] il est écrit : C'est le Seigneur, ton Dieu, que tu adoreras et c'est lui seul que tu serviras. »
Le diable le conduisit encore à Jérusalem, le plaça au sommet du temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas, car il est écrit : Il donnera, à ton sujet, ordre à ses anges de te garder et : Ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui répondit : « Il est dit : Tu ne provoqueras pas le Seigneur, ton Dieu. »
Après l'avoir tenté de toutes ces manières, le diable s'éloigna de lui jusqu'à un moment favorable.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Pensons à l’endurance. Selon le dictionnaire, c’est l’aptitude à résister avec force et constance à une fatigue physique ou morale, à endurer une épreuve. Dans la vie quotidienne, nous n’aimons pas devoir résister à une fatigue ou endurer une épreuve, comme beaucoup d’entre nous, avons dû le faire récemment face à la grippe. Ce n’est pas marrant.
Mais parfois nous cherchons des épreuves d’endurance. Dans l’athlétisme il y a des courses d’endurance dont le sommet est probablement le marathon. Pour le sport mécanique, il y a des courses d’endurance comme les 24 Heures de Mans ou le Paris-Dakar. Et souvent il y a des « jeux » faits par des jeunes qui éprouvent leur capacité à supporter une douleur physique : se pincer, se serrer la main, se taper, se gifler, etc.
Ce sont là des exemples d’une endurance qui n’est pas forcément nécessaire. Mais il y a une endurance dont nous avons tous toujours besoin : une endurance spirituelle. Nous devons résister avec force et constance à des attentats du monde et du diable contre notre foi. Nous venons de lire comment le diable à mis Jésus à l’épreuve. Ce n’était pas un jeu pour voir les limites de ses forces physiques. Satan voulait détourner Jésus de sa confiance en Dieu, le faire suivre un autre chemin dans la vie. Et il cherche à faire la même chose avec vous et moi. C’est pourquoi les Ecritures nous mettent en garde contre le diable. Soyez sobres, restez vigilants : votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer. Résistez-lui avec une foi inébranlable, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères et soeurs dans le monde. 1 Pi 5.8-9.
Comment donc pouvons-nous résister aux attentats du diable et faire preuve d’une endurance spirituelle ? Comment avoir une foi inébranlable de sorte que le diable fuit loin de nous et que Dieu l’écrase sous nos pieds ? Ce n’est peut-être pas difficile. En suivant l’exemple de nos lectures bibliques, nous voyons qu’une bonne partie de l’endurance spirituelle, c’est de confesser ou déclarer la vérité de Dieu. Quand nous répétons les promesses et les déclarations de Dieu, nous avons raison de mettre notre confiance en lui. De cette confiance découle l’endurance, l’aptitude à résister avec force et constance aux tentations du diable, du monde et de notre nature pécheresse. Bref, la bonne confession produit l’endurance.
Par confession, je ne veux pas dire confession des péchés. Je parle de la confession de la foi, la déclaration publique de sa foi, la répétition de ce que Dieu nous a promis et nous a fait. Ecoutez encore ce que Moïse a prescrit aux Israélites.
« Tu prendras encore la parole et tu diras devant l'Eternel, ton Dieu : ‘Mon ancêtre était un Araméen nomade. Il est descendu en Egypte avec peu de personnes, et il y a habité. Là, il est devenu une nation grande, puissante et nombreuse. Les Egyptiens nous ont maltraités et opprimés, et ils nous ont soumis à un dur esclavage. Nous avons crié à l'Eternel, le Dieu de nos ancêtres. L'Eternel a entendu notre voix et a vu l'oppression que nous subissions, notre peine et notre misère. Alors l'Eternel nous a fait sortir d'Egypte avec puissance et force, avec des actes terrifiants, avec des signes et des miracles. Il nous a conduits ici et il nous a donné ce pays. C'est un pays où coulent le lait et le miel. Maintenant, voici que j'apporte les premiers produits du sol que tu m'as donné, Eternel !’ » Dt 26.5-10.
Voilà une confession de foi, un Crédo comme le Symbole Apostolique. C’est une déclaration publique de la grâce, du salut et de la provision de Dieu. C’était, à l’époque, une déclaration évangélique. Il n’y pas de mention de loi, seulement du salut et de la provision de Dieu pour son peuple.
Pourquoi cette confession, ce rite et cette offrande ? C’était un acte qui s’opposait à l’idolâtrie du jour. C’était une confession qui indiquait que c’était l’Eternel et non l’idole Baal qui donnait toutes les bénédictions dans la vie, en particulier la fertilité de la terre, du bétail et des hommes. Les Israélites avaient beaucoup de mal à résister à l’attraction de l’idolâtrie des peuples voisins, à ne pas se conformer au monde. Alors, on apportait son offrande à l’Eternel et on répétait cette confession de foi rappelant à la personne que Dieu tenait sa parole. On peut lui faire confiance et s’opposer à l’idolâtrie. La bonne confession produit l’endurance.
Puis, écoutez encore la parole de Jésus au diable. « Il est écrit : L'homme ne vivra pas de pain seulement [mais de toute parole de Dieu]. » « Il est écrit : C'est le Seigneur, ton Dieu, que tu adoreras et c'est lui seul que tu serviras. » « Il est dit : Tu ne provoqueras pas le Seigneur, ton 
Dieu. »
Jésus ne prononce pas de mots ou de formules magiques pour chasser le diable. Il confesse les promesses que Dieu avait faites à son peuple, les promesses de délivrer et de préserver toute personne qui lui fait confiance et invoque son nom. D’abord il cite Deutéronome 8.3 : « Il est écrit : L'homme ne vivra pas de pain seulement [mais de toute parole de Dieu]. » Par cette parole Dieu a expliqué aux Israélites le but qu’il avait poursuit durant leurs 40 ans au désert. Il avait mis à l’épreuve les Israélites pour leur faire comprendre que « L'homme ne vivra pas de pain seulement [mais de toute parole de Dieu]. » Mais tout le long de cette épreuve de 40 ans, il avait veillé sur Israël et promettait de le faire toujours.
Puis, Jésus cite Deutéronome 6.13 : « C'est le Seigneur, ton Dieu, que tu adoreras et c'est lui seul que tu serviras. » Ici Moïse disait aux Israélites que Dieu était sur le point d’accomplir ce qu’il avait juré à leurs ancêtres, c’est-à-dire, de les faire entrer dans le beau pays de Canaan. Ils devaient donc rejeter toutes les idoles de ce pays et servir le vrai Dieu qui seul pouvait les bénir. C’est une invitation et une promesse !
Enfin Jésus cite Deutéronome 6.16 : « Tu ne provoqueras pas le Seigneur, ton Dieu. » C’est la suite de la promesse précédente. L’idée c’est que c’est un acte de désobéissance de vouloir manipuler Dieu pour ses propres dessins. Il faut plutôt se confier à Dieu et attendre son action car cela apporte le bonheur. Encore, l’idée est la bénédiction de Dieu.
Trois fois de suite Jésus répète la Parole de Dieu. Il confesse ainsi sa foi en son Père céleste. Et une telle confession de foi produit l’endurance. Elle effectue foi et confiance en Dieu ce qui nous permet d’accomplir sa bonne volonté et de résister au diable et à ses tentations au mal.
Regardez le résultat. Jésus avait faim. Oui, il aurait aimé se servir de son pouvoir pour satisfaire ses besoins. Il aurait voulu que Satan lui donne le monde entier sur un plat. Il était humain comme vous et moi ! Mais il ne l’a pas fait. Pourquoi ? Parce qu’il croyait aux promesses de Dieu qu’il citait à Satan. Il savait que Dieu allait accomplir du bien par ces souffrances et ces tentations temporaires. Et il n’avait pas tort ! Jésus a entièrement écrasé Satan ici et plus tard à sa résurrection. Ayant payé la peine de nos péchés Jésus a écrasé Satan de sorte que Satan ne peut plus nous accuser devant Dieu. Ainsi s’est accompli cette parole de l’Apocalypse : Il fut jeté dehors, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui égare toute la terre ; il fut jeté sur la terre et ses anges furent jetés avec lui. Puis j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait : « Maintenant le salut est arrivé, ainsi que la puissance, le règne de notre Dieu et l'autorité de son Messie. En effet, il a été jeté dehors, l'accusateur de nos frères et soeurs, celui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu. » Ap 12.9-10.
Ces deux exemples de confession de foi importent beaucoup pour nous. Satan est un vrai ennemi, un lion qui rôde, cherchant à nous dévorer. S’il a pensé pouvoir égarer et dévorer Jésus, tu peux être certains qu’il ne craint pas du tout de t’aborder ! Il connaît très bien tes points faibles et comment te détourner de Jésus peu à peu.
Contre les Israélites, il s’est servi de l'idolâtrie. Contre Jésus, Satan voulait semer le doute. Sa parole, « Si tu es le Fils de Dieu, » n’exprime pas le doute de Satan. Il vise la confiance de Jésus ; il veut le faire se tromper dans ces actions, le faire procéder d’une manière contraire à la volonté de Dieu. C’est ce qu’il a fait à Eve, une distorsion subtile de la vérité qui sème la confusion. Il aime nous dire des choses comme ceci : « Dieu est partout et connaît tout ; si donc tu lis ta Bible et pries chez toi, tu n’as pas besoin d’aller à l’église. » Il a un répertoire plein de ces corruptions de la vérité qui s’accordent parfaitement avec nos propres pensées et désirs. Et ces mensonges sont efficaces n’est-ce pas ? Sinon, pourquoi tant de monde a-t-il quitté l’Eglise, la jugeant inutile ?
Comment pouvons-nous combattre le diable ? Grâce à nos lectures, nous pouvons mettre en évidence trois points.
Premièrement, il y a la Parole de Dieu, l’épée de l’Esprit. Dieu fait ses promesses à travers les Ecritures. « Depuis ton enfance, tu connais les saintes Ecritures qui peuvent te rendre sage en vue du salut par la foi en Jésus-Christ. Toute l'Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit formé et équipé pour toute œuvre bonne. » 2 Ti 3.15-17. Alors, trois fois, Jésus dit-il, « Il est écrit, » et raconte les promesses de Dieu.
Ce n’est pas de la magie cela, une formule qui opère quelque chose si je la prononce de la bonne façon. Ce ne sont pas non plus des paroles pieuses dépourvues de puissance. L’Evangile — et toute parole de Dieu — est une puissance de Dieu car c’est la vérité. Et le Saint-Esprit se sert de cette vérité pour nous fortifier, nous délivrer et nous préserver. Satan et le monde ne peuvent pas y résister !
Aujourd’hui, les gens voudraient croire qu’il n’y a pas de Dieu, que nous des hommes modernes et scientifiquement éclairés, que nous savons tout mieux. Pourtant, il y a 3000 ans, David a dit : « Le fou dit dans son cœur : ‘Il n'y a pas de Dieu !’ » Ps 53.2. Ce n’est pas une folie moderne !
D’autres disent qu’il n’y a pas de résurrection du corps, une objection que Paul a longuement réfutée en 1 Corinthiens il y a 2000 ans. Vraiment, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. La Parole de Dieu connaît déjà notre incrédulité et déclare la vérité qui peut nous sauver. Du coup, Luther nous a recommandé dans le Catéchisme, « Nous devons craindre et aimer Dieu, afin de ne pas mépriser sa Parole et la prédication ; mais d’avoir pour sa Parole un saint respect et de prendre plaisir à l’entendre et à l’étudier. » La Parole de Dieu est puissante !
Deuxièmement, nous avons été baptisés. Juste après son baptême, Jésus, rempli du Saint-Esprit… fut conduit par l'Esprit dans le désert.  Il avait reçu la puissance du Saint-Esprit à son baptême et s’est servi de cette puissance pour vaincre le diable. Dieu a promis de faire de même pour nous ! « Changez d'attitude et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » Ac 2.38.
Comme Jésus, tu as été baptisé et tu as le Saint-Esprit. Fais appel à lui aux moments de doute et de tentation et il te fortifiera comme Jacques le dit : « Soumettez-vous donc à Dieu, mais résistez au diable et il fuira loin de vous. » Jq 4.7. Tu vois, l’Evangile est plus que le pardon des péchés. Il est aussi le fait que le Saint-Esprit nous transforme et nous renouvelle à l’image de notre Créateur.
Enfin, troisièmement, ne prends pas à la légère les offrandes que tu donnes lors du culte. Comme pour les Israélites au temps de Moïse, lorsque nous présentons nos offrandes à Dieu, c’est une forte confession de foi que Dieu nous donne tout ce que nous avons et qu’il pourvoira toujours à tous nos besoins. C’est une confession de la gracieuse présence, délivrance et provision de Dieu dans le temps et à l’avenir.
Notre objectif alors, c’est de pouvoir résister avec force et constance à toute tentation du diable, d’endurer toute épreuve que Dieu pourrait permettre dans notre vie, et ainsi, de grandir dans la foi. Et cela nous allons  le faire en confessant ou répétant les promesses et paroles de Dieu. Immerge-toi dans la Parole de Dieu afin de savoir ce qu’il a promis. Alors, tu ne seras pas trompé. Car la bonne confession produit l’endurance.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett