dimanche 16 décembre 2012

Sermon du dimanche 16 Décembre 2012

3ème  dimanche de l’Avent

Le Seigneur est proche : réjouissez-vous et priez

Philippiens 4.4-7 
Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ! Je le répète : réjouissez-vous ! 5 Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. 6 Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance. 7 Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l'on peut comprendre, gardera votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Un jour, en rentrant à la maison, je me suis arrêté dans un parc près de chez moi pour regarder une rencontre de baseball des enfants. Je me suis assis sur le banc à la première base et j’ai demandé à un des garçons où en était le score. Avec un sourire il m’a répondu, « 14-0, notre équipe à 14 points de moins. » « Oh, vraiment ! » ai-je dit. « Mais tu n’as pas l’air découragé. » « Découragé ? » m’a-t-il dit avec une un air perplexe. « Il n’a y pas lieu de se décourager. Nous ne sommes pas encore passés en attaque ! » 
Je ne me rappelle plus où je lu cette petite histoire, mais je la trouve profonde. Pouvons-nous avoir une attitude optimiste et sans soucis comme cet enfant dans le monde réel des adultes ? Nous pourrions penser qu’un tel optimisme convient bien à un garçon dans une rencontre de baseball mais pas du tout si l’on est malmené à l’école, ou quand les enfants sont malades, ou quand on ne peu pas joindre les deux bouts dans la famille. Ces situations et bien d’autres, nous découragent, nous dépriment, nous remplissent de soucis et même d’angoisse.
Pourtant la Parole de Dieu d’aujourd’hui nous dit que nous pouvons avoir un optimisme, une joie et une confiance, même quand nous avons des problèmes sérieux. Le secret de cela, c’est de connaitre la présence du Seigneur. Aujourd’hui, Dieu veut que nous comprenions que le Seigneur est proche pour que nous nous réjouissions et priions.
Le Seigneur est proche.
Pour comprendre que le Seigneur est proche et ce que cela veut dire, nous pouvons regarder Jean Baptiste dans la lecture de l’Evangile. Il était en prison où il allait mourir de la main d’Hérode Antipas. Mais dans cette situation, son souci n’était pas de savoir comment s’échapper de la prison ou même sa mort imminente. Non, son souci était de savoir si Jésus était le Messie ou non, le Sauveur attendu. Car si Jésus était le Messie, alors le Seigneur était proche et Jean avait accomplie la tâche dont Dieu l’avait chargée et tout irait bien. Quoiqu’il arrive à Jean en prison, Hérode recevrait sa juste récompense. Le dernier mot était à Dieu.
Ensuite, regardons Paul. Sa vie n’a été ni facile, ni une réussite du point de vue du monde. Etant missionnaire il n’avait pas de gros salaire. Il n’était pas un télé-évangéliste avec un bureau luxueux et qui recueillait des droits d’auteur de ses nombreux écrits. Au contraire, il était presque un SDF, toujours en tournée. En voyageant, il travaillait pour pourvoir à ses propres besoins. C’était rare qu’une église contribue financièrement à son soutien pour alléger sa vie. En plus, Paul avait des ennemis qui le chassaient des villes et cherchaient  à le tuer.
Au moment où Paul écrivait cette lettre aux Philippiens, il était dans une prison romaine. As-tu jamais vu l’intérieur d’une prison ? Sinon, ayant visité une prison canadienne, je t’assure que, si moderne qu’elle soit, tu ne voudrais pas y être renfermé ! Imagine donc une ancienne prison romaine comme dans le film Gladiator si tu l’as vu. Mais Paul, après avoir été enchainé et emprisonné dans une de ces prisons plus d’une fois, y compris la prison de Philippes, dit, « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ! Je le répète : réjouissez-vous ! Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. » Comment, dans de telles circonstances, peut-il dire « Réjouissez-vous » ? La réponse est liée à la phrase, « Le Seigneur est proche. »
Bien avant le temps de Paul, le vieux Siméon a vu le bébé Jésus dans le temple. Puis ayant rendu grâce à Dieu, il a dit qu’il était prêt à mourir en paix. Jean, en prison, assuré que Jésus était le Messie attendu, pouvait mourir en paix. De même, Paul, en prison, se réjouissait et même souhaitait mourir parce qu’il savait que le Seigneur était proche. Tous ces hommes avaient la même pensée.
Dire que le Seigneur est proche ne parle pas de la date de son retour, que Jésus serait sur le point de revenir. Personne ne connaît la date, Paul non plus. Cela veut dire plutôt que le Seigneur est parmi nous et nous est accessible. Tout ce que Paul dit de la prière dans ce texte découle du fait que Jésus est présent pour nous écouter et pour exaucer nos prières même si son retour soit toujours loin dans le temps.
Dire que le Seigneur est proche veut dire que Dieu maitrise toute chose, et qu’il a le dernier mot quelle que soit notre situation ou condition dans la vie. Cela veut dire qu’il se sert même de nos problèmes pour réaliser quelque bien dans ce monde. Et cela veut aussi dire que son Esprit habite en nous et donc qu’il nous écoute quand et où nous invoquons son nom. De ces vérités Paul était convaincu.
Paul ne laisse aucun doute que sa paix, son espérance et sa joie étaient liées à Jésus. C’est pourquoi il nous dit de nous réjouir dans le Seigneur. C’est pourquoi il nous dit que « la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l'on peut comprendre, gardera votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ. »
Il est vrai que Paul était un peu différent de nous. Il était apôtre. Il était témoin oculaire du Christ ressuscité. Jésus lui-même a appelé Paul et lui a donné l’autorité d’opérer des miracles spectaculaires. Et le Saint-Esprit a parlé par Paul pour produire une bonne partie du Nouveau Testament. Néanmoins, Paul était un être humain comme toi et moi. Il a souffert comme nous, plus je dirais parce qu’il était apôtre. Et dans ses souffrances il pouvait dire, « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ! »
Paix, espérance et joie ne découlent pas de nos circonstances actuelles. Ces fruits de l’Esprit sont le résultat d’une confiance en Christ. Je pourrais être riche, plein aux as, mais en train de mourir du SIDA ou d’un cancer. Alors tout mon argent ne me ferait pas me réjouir car il ne pourrait pas me sauver de la mort. Pourtant je sais que Jésus, le premier à ressusciter des morts, est mon Seigneur et me ressuscitera « afin que je vive dans son royaume, pour le servir éternellement dans la justice, dans l’innocence et la félicité. » Je peux donc me réjouir. Je peux me réjouir parce que, comme Paul, « j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l'avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » Rm 8.38-39. La vérité fondamentale que nous devons comprendre, c’est que le Seigneur est proche.
Alors, réjouissez-vous et priez !
Puisque le Seigneur est proche, Paul nous recommande trois actions : Premièrement, « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ! Je le répète : réjouissez-vous ! » Sois certain, même dans tes problèmes, que Jésus est proche, prêt à te soutenir et à agir de sorte que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu. Tu ne comprendras peut-être pas comment Dieu pourrait faire du bien de tes problèmes, mais accorde à Dieu le bénéfice du doute. Crois qu’il peut faire ce que tu ne peux pas, comme Marie a cru qu’elle deviendrait enceinte par la puissance du Saint-Esprit. Puis réjouis-t'en.
C’est ce que Paul a fait. Etant en prison il écrit : « Je désire que vous le sachiez, frères et sœurs, ce qui m'est arrivé a plutôt contribué aux progrès de l'Evangile. En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, personne n'ignore que c'est pour Christ que je suis en prison. Et la plupart des frères et sœurs, encouragés dans le Seigneur par mes chaînes, ont plus d'assurance pour annoncer sans crainte la parole. » Ph 1.12-14.
La deuxième recommandation de Paul c’est « Que votre douceur soit connue de tous les hommes. » Ici Paul parle de la douceur ou da la grâce d’une personne qui est sûr d’elle-même. Cette douceur vient d’une position de puissance et non de faiblesse. Christ était doux envers les autres parce qu’il était sûr d’une puissance et d’un droit absolu. Il n’avait pas besoin de combattre et vaincre ses ennemis. Il pouvait aller à la croix et mourir, pendant que ses ennemis se moquaient de lui, parce qu’il savait qu’il ressusciterait. C’était lui le plus fort !
Maintenant, Christ est ta puissance et ta vie. Par la foi, ta vie est cachée avec Christ. Par le Baptême tu es mort et as été enseveli avec lui, ce qui comprend l’assurance de ressusciter avec lui. Tu appartiens à Dieu. Il n’y a rien de meilleur, personne de meilleur. Ta vie et ton destin sont sûrs. Par conséquent, tu peux user de douceur et de grâce envers les autres.
Par exemple, si quelqu’un se procure quelque chose de nouveau —une maison ou une voiture— tu peux te réjouir de son bonheur au lieu d’être envieux ou jaloux. L’envie et la jalousie sont, en vérité, des expressions de peur et de faiblesse. Tu crains que ce que tu possèdes ne soit plus adéquat ; tu crois que tu dois te justifier aux autres, souvent en les critiquant et en soulignant tous leurs défauts.
Tout cela change quand tu sais que le Seigneur est proche. Alors tu as une vraie force, la puissance de Dieu. Tu peux te montrer miséricordieux envers les autres comme Jésus nous a enseigné : tendre l’autre joue ; prier pour ses ennemis ; donner et prêter sans souci. Seule la personne sûre de la présence de Dieu, certaine de son soutien peut se comporter de cette façon. Toute autre personne est prise par le besoin de se défendre et de protéger ce qu’il possède.
La troisième recommandation de Paul est celle-ci : « Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l'on peut comprendre, gardera votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ. »
Puisque le Seigneur est proche, prêt à t’écouter et à agir, fais-lui appel. Adresse-lui tes prières de secours. Il va t’aider. Il n'enlèvera pas toujours la cause de tes soucis ; il ne te tiendra pas toujours hors de tout problème. Mais il te donnera la force pour tout supporter et ainsi te fortifiera. C’est sa promesse ! « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine. Dieu est fidèle, et il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter. »  1 Co 10.13.
Quand tu te confies en Christ, il te donne sa paix. Il a vaincu la mort ; il peut facilement te faire surmonter un problème ou supporter une situation.  En effet c’est pour cela qu’il a souffert, qu’il est mort et qu’il est ressuscité des morts. Il a fait tout cela pour payer la dette de tes péchés et te rendre agréable à Dieu. Il a fait tout cela pour que tu aies la certitude qu’il t’a préparé une place au ciel et qu’il te ressuscitera au dernier jour. Et il a fait tout cela pour que, dans le temps, tu sois sans crainte et que tu mènes une vie sainte. C’est la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre.
Cette paix dépasse tout ce que l’on peut comprendre parce que c’est une paix spirituelle, un des fruits de l’Esprit de Dieu. Elle ne découle pas des bonnes conditions terrestres. Et c’est pourquoi une personne sans foi en Christ qui ne peut pas comprendre comment une croyante peut avoir la paix dans des circonstances difficiles.
Cette paix dépasse tout ce que l’on peut comprendre aussi parce qu’elle est un élément de la foi. La Bible dit que « la foi, c’est la ferme assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas. C’est à cause d’elle que les anciens ont reçu un témoignage favorable. »  Hé 11.1-2. Cette ferme assurance, c’est la ferme assurance de la puissance de Dieu pour qui rien n’est impossible. Si donc, par la prière, nous nous confions en lui et remettons notre corps, notre âme et tout ce que nous possédons entre ses mains, nous ne pouvons qu’éprouver une paix, la paix qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre.
Mais chers frères et sœurs, le point capital de tout cela, c’est que, à cause de Jésus, nous pouvons être aussi optimistes que le petit joueur de baseball. Nous pouvons avoir une confiance d’enfant en Dieu, ici, dans la vie quotidienne, dans le monde actuel. La vie ne sera pas sans problème, mais elle peut être sans angoisse. Tout ce qu’il nous faut, c’est de prendre au sérieux cette Parole de Dieu, que le Seigneur est proche, et puis de faire de bon cœur ce qu’il nous dit : de nous réjouir, d’être doux envers les autres, et de faire connaitre nos besoins à Dieu. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l'on peut comprendre, gardera notre cœur et nos pensées en Jésus-Christ. Amen.
Pasteur David Maffett