dimanche 27 mai 2012

Sermon du Dimanche 27 Mai 2012


Fête de Pentecôte  et   Confirmation             1 Co 2.12-16
Chants proposés :
Viens, ô Saint-Esprit du Seigneur                         AL 35-05
                   Liturgie d’entrée
                   Comme Credo et 2ème chant :
Je crois en Dieu, le Créateur,                                AL 61-81
                   Confession de foi du confirmand
O Saint-Esprit, Esprit d’amour,                              AL 35-08
                   Prédication
Mon vrai trésor sur terre et mon seul bien           AL 47-06
                   Liturgie de confirmation
                   Cène
Seigneur, tu nous partages ton corps et ton sang   
                                                                                     AL 24-12

12 « Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin de connaître les bienfaits que Dieu nous a donnés par sa grâce.
13    Et nous en parlons, non avec les paroles qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec celles qu’enseigne l’Esprit saint. Ainsi nous employons un langage spirituel pour exprimer ce qui est spirituel.
14  Mais l’homme naturel n’accepte pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu, car c’est une folie pour lui ; il est même incapable de le comprendre, parce que c’est spirituellement qu’on en juge.
15  L'homme dirigé par l’Esprit, au contraire, juge de tout et n’est lui-même jugé par personne.
16  En effet, qui a connu la pensée du Seigneur et pourrait l’instruire ? Or nous, nous avons la pensée de Christ. »

Chers frères et sœurs en fête,
et tout particulièrement, cher Mathieu !
Te dire que je suis particulièrement ému en ce jour – et je ne suis sans doute pas le seul – ne te surprendra pas. Il y a quelques mois, je n’espérais plus vivre cet instant avant mon départ à la retraite. « Homme de peu de foi ! Pourquoi as-tu douté ? » (Mt 14.31) me dit aujourd’hui mon Seigneur. Le Seigneur sait encore exaucer des prières ; il sait déplacer des montagnes aujourd’hui comme hier.
Il y a deux semaines, il t’a reçu dans son alliance de grâce du Baptême. Aujourd’hui il t’invite à sa Table. Tu franchis ainsi une nouvelle étape de ta vie. Mais il te reste encore pas mal de chemin à parcourir. Si l’entrée dans la félicité éternelle t’est déjà acquise, tu n’y es pas encore.
Dans ta vie, tu as déjà connu des situations pas simples. Nous en connaissons tous à un moment ou à un autre. Il est donc important, capital même, de ne pas faire ce chemin seul.
Mais n’aie crainte, le texte proposé par le Plan de Lecture Biblique pour aujourd’hui, pour la Fête de Pentecôte, cet extrait de la 1ère Lettre de Paul aux Corinthiens, t’assure d’un fidèle compagnon de route, d’un assistant et conseiller sans pareil.
Un conseil : Ne néglige pas
LE SAINT-ESPRIT DANS TA VIE
1.  Il te réjouit avec les bienfaits de la grâce de Dieu en Jésus-Christ.
2.  Il te le fait connaître dans la Parole divinement inspirée.
3.  Il te donne la bonne compréhension de la vie.
4.  Il te conduit à travers les embuches de la vie.
X  X  X 1 X  X  X
Le Saint-Esprit te réjouit avec
les bienfaits
de la grâce de Dieu en Jésus-Christ
Si, depuis des années, tu viens au culte et à l’instruction, si, avec Clément, tu as demandé le Baptême il y a deux semaines, si, aujourd’hui, tu tiens à être admis au Repas du Seigneur, c’est que le Saint-Esprit t’a fait « connaître les bienfaits que Dieu nous a donnés par sa grâce » (v. 12), c’est parce que tu sais qu’on n’en a jamais assez de se l’entendre dire.
Tout tourne, dans l’Eglise, mais aussi dans la vie de chaque croyant, autour des « bienfaits que Dieu nous a donnés par sa grâce ».
Ce qui nous attire à lui, c’est que nous vivons un vrai miracle : Dieu devrait être en colère contre les pécheurs que nous sommes, il devrait nous damner pour l’éternité parce que nous ne correspondons pas aux exigences de sa sainte Loi.
Et qu’avons-nous appris ? Il nous fait « grâce », il agit avec nous contrairement à ce que nous méritons, il nous pardonne et nous dit qu’il est réconcilié avec nous, qu’il nous aime et se tient à nos côtés pour nous protéger, nous guider et nous bénir !
Tu sais à qui nous devons ce revirement complet de l’attitude de Dieu envers nous. Tu l’as dit tout à l’heure. D’ailleurs, quelques versets avant notre extrait, l’apôtre Paul donne le nom de ce Bienfaiteur à qui nous devons « la grâce » de Dieu : « Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Co 2.2) Plus haut encore, il avait écrit : « Jésus-Christ est […] la source de notre sainteté et notre libérateur » (1 Co 1.30)
Cela, le Saint-Esprit nous l’a fait savoir. Jésus avait déjà prédit : « Le Défenseur [ou : Consolateur] que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité qui vient du Père, il rendra témoignage de moi. » (Jn 15.26)
Où nous fait-il connaître « les bienfaits » que nous devons à Jésus ?
X  X  X 2 X  X  X
Ces bienfaits,
le Saint-Esprit te les fait connaître
dans la Parole divinement inspirée
La joie que suscitent en toi les bienfaits de la grâce de Dieu, la joie d’avoir, de façon tout à fait inattendue, un Dieu compatissant et aimant au lieu d’un Dieu sévère et qui condamne, cette joie, tu ne la connaîtras pas seulement à partir d’aujourd’hui, et tu ne la connaissais pas seulement depuis le jour merveilleux de ton Baptême il y a deux semaines.
Cette joie, tu la connais depuis que l’Evangile de Jésus-Christ t’a été raconté et que le Saint-Esprit t’a amené à placer ta foi en ce merveilleux Jésus.
Cette intervention inespérée de Jésus en notre faveur, ce revirement surprenant de Dieu à notre égard, ces « bienfaits » à la place du châtiment, il a bien fallu que le Saint-Esprit nous l’apprenne. « C’est une sagesse qui n’est pas de ce temps. » Une chose aussi extraordinaire, qui aurait pu l’imaginer ? – Personne. Aussi « Dieu ‘la révélé par son Esprit » (1 Co 2.6-11). Comment cela ? – En inspirant cette bonne nouvelle aux écrivains sacrés de la Bible.
Paul est l’un d’entre eux. Voilà comment il décrit ici cette inspiration de la Parole divine : « Nous en parlons, » – de cette bonne nouvelle et des bienfaits de la grâce de Dieu – « non avec les paroles qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec celles qu’enseigne l’Esprit saint. Ainsi nous employons un langage spirituel pour exprimer ce qui est spirituel. » (v. 13)
Paul veut dire des auteurs sacrés dont il est : Ce n’est pas notre intelligence humaine qui aurait pu nous faire imaginer l’Evangile de Jésus-Christ ; non, c’est le Saint-Esprit qui nous l’a révélé et nous a dirigés de manière à ce que « nous employions » exactement le « langage spirituel » qui en parle correctement.
Autrement dit, « toute l’Ecriture est inspirée de Dieu » (2 Tm 3.16), comme Paul l’écrit ailleurs. Tu peux t’y fier, c’est la Parole de Dieu et « sa Parole est la vérité » (Jn 17.17) !
C’est un vrai trésor, « une lumière » (Ps 119.105) et un guide inestimable et indispensable. – Pourquoi ? – Déjà parce que
X  X  X 3 X  X  X
Le Saint-Esprit te donne
la bonne compréhension de la vie
Tu dois sans doute parfois être surpris par l’abîme qui peut séparer ce que pensent les incroyants et ce que sont nos positions d’enfants de Dieu. Tu as l’âge où vous vous entretenez certainement entre jeunes de sujets de société ou de thèmes qui touchent à la morale.
La sexualité est un de ces thèmes favoris, mais aussi l’attitude face à la vie, face à la mort. Notre environnement incroyant pense que tout ce qui plait est permis tout de suite.
La fidélité dans le mariage ? – Balivernes ! La vie commune hors mariage ? – ça ne regarde que nous deux ! L’homosexualité ? – Ben, si on s’aime ! …
L’avortement ? – Mais je suis maître de mon corps ! – Et bien non, pas aux yeux de Dieu, et encore moins maître du corps de ce petit qui commence à vivre.
Et on nous traite d’attardés, de personnes sans amour pour les autres. On ne nous comprend pas. Notre attitude fait « scandale » ou passe au moins pour « insensée ». Tranquillise-toi, ça ne date pas d’aujourd’hui. Il y a deux millénaires Paul en faisait déjà la constatation (1 Co 1.23)
« L’homme naturel, » celui qui n’a pas été saisi et converti à Jésus-Christ par l’Evangile, « n’accepte pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu, car c’est une folie pour lui ; il est même incapable de le comprendre, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. » (v. 14)
Comment veux-tu que quelqu’un qui ne croit pas en Dieu se soucie de ce que Dieu dit et veut ? Comment veux-tu que quelqu’un qui n’aime pas notre Seigneur pour ce qu’il nous a apporté veuille lui faire plaisir et honneur par sa façon de vivre ?
Pour le monde, se fier à quelqu’un qui, pour eux, n’existe pas, c’est de la « folie ». Ils ne peuvent pas comprendre.
 « L'homme dirigé par l’Esprit, au contraire, juge de tout et n’est lui-même jugé par personne. » (v. 16) Cela ne veut pas dire que nous savons tout, mais, à l’aide de la Parole de Dieu, le Saint-Esprit nous aide à avoir la bonne compréhension du monde, la bonne compréhension de la vie, même la bonne compréhension de l’éternité.
Bien sûr, parfois tu ne sauras pas quoi penser d’une situation donnée ni quoi faire dans un contexte précis. Mais le Saint-Esprit t’a offert les bons verres de lunette pour lire la vie, pour chercher les solutions. Et si tu t’en tiens à sa révélation dans la Bible, Dieu ne donne à personne le droit de te « juger ».
X  X  X 4 X  X  X
Le Saint-Esprit te conduit
à travers les embuches de la vie
« En effet, qui a connu la pensée du Seigneur et pourrait l’instruire ? Or nous, nous avons la pensée de Christ. » (v. 16)
Il est vrai que même nous, Occidentaux du début du 3ème millénaire, nous trouvons dans « la pensée de Christ » des choses que nous n’aurions, de nous-mêmes, sans doute pas décidé ainsi. Par exemple le fait que le ministère pastoral soit réservé aux hommes.
Il nous faut continuellement nous mettre à l’écoute et sous l’influence du Saint-Esprit dans la Bible pour ne pas nous laisser entraîner sur des chemins de traverses. Demandons-nous alors, comme Paul ici : « Qui a connu la pensée du Seigneur et pourrait l’instruire ? »
Restons humbles face à notre Créateur. Ce qui paraît être « folie » de la part « de Dieu est » certainement « plus sage que les hommes » (1 Co 1.25). Il suffit de comparer la création du monde à ce que nous sommes capables de créer. Il suffit surtout de comparer la solution magistrale que Dieu a trouvée pour nous sauver, à ce que disent toutes les autres religions, toutes imaginées par des hommes : elles cherchent en vain à se sauver par leurs mérites.
Cher Mathieu, rappelle-toi la signification de ton nom : « Don de Dieu ». Toi, tu es un don de Dieu pour les autres, puisqu’il t’a créé, mais des dons, Dieu t’en a aussi faits, et des grandioses ! et il veut continuer à te combler. Ce sont tous « les bienfaits que Dieu nous a donnés par sa grâce » ! Apprécie-les hautement. Sers-t-en copieusement. Ne les néglige pas, car si Dieu te les a destinés, c’est qu’il savait qu’ils allaient te faire du bien.
Réjouis-toi quotidiennement de ces « bienfaits » dans sa Parole, puise-les régulièrement dans l’alliance de ton Baptême, et viens-les chercher dorénavant aussi dans les promesses de la Cène !
Amen.
Jean Thiébaut Haessig, pasteur

lundi 21 mai 2012

Sermon du Dimanche 20 Mai 2012




Eglise Evangélique Luthérienne – Synode de France
Assemblée Générale Synodale
CULTE SYNODAL                     Ep 3.14-21

14    « Voilà pourquoi je plie les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ,
15        de qui toute famille dans le ciel et sur la terre tient son nom.
16     Je prie qu’il vous donne, conformément à la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans votre être intérieur,
17     de sorte que le Christ habite dans votre cœur par la foi. Je prie que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour
18     pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de l’amour de Christ,
19        et de connaître cet amour qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu.
20     A celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons,
21     à lui soit la gloire dans l’Eglise et en Jésus-Christ, pour toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen ! »

Seigneur, Dieu éternel,
C’est par pure grâce que tu préserves ton Eglise.
Nous te remercions d’avoir accompagné la nôtre jusqu’à présent.
Demeure aussi à l’avenir parmi nous avec ta Parole et tes sacrements.
Bénis en particulier ta Parole que nous allons méditer maintenant.
Par Jésus-Christ. Amen.
Chers frères et sœur en Christ,
et tout particulièrement, chers délégués synodaux de nos paroisses, pasteurs et laïcs !
Il nous arrive à tous, à certains moments de notre vie, de devoir tourner une page. Nous sommes 
« étrangers et voyageurs sur la terre » (Hé 11.13) Nous ne faisons que passer, mais, grâce à Dieu, nous avons un but merveilleux devant nous, comme nous l’avons amplement entendu ces derniers jours avec le thème de notre Assemblée Générale Synodale : « Tenez vos lampes allumées ! »
Nous ne faisons que passer, mais le Seigneur attend de nous qu’à tout moment de notre traversée de la vie nous accomplissions notre tâche, nous exercions nos responsabilités.
Celles-ci changent continuellement. D’enfants nous devenons adultes, puis vieillards. La plupart passent aussi de l’état d’enfant célibataire à celui de parents mariés, puis de grands-parents, voire de veufs. D’écoliers et étudiants ou apprentis nous devenons actifs puis retraités.
Et à chaque étape correspondent des devoirs spécifiques. Même la personne âgée, le retraité, a encore des responsabilités, même si elles sont nécessairement différentes de celles d’avant.
Après 36 années ininterrompues dans le Conseil Synodal, dont douze comme président synodal, je passe le relais. Cela va me faire tout drôle, c’est sûr, mais je ne me désintéresserai pas pour autant de mon Eglise et de l’avancement du Règne de Dieu dans les cœurs.
Je vais, avant tout, faire ce que chacun de vous et chaque croyant peut faire, ce en quoi l’apôtre Paul nous donne ici un exemple : Prier !
PRIER
1.  pour remercier le Seigneur pour la grande famille de son Eglise
2.  pour lui demander pour notre Eglise
a.  qu’elle comprenne l’immensité de l’amour de Christ
b.  qu’elle soit fortifiée par son Esprit et
c.  qu’elle œuvre en toute confiance en l’accompagnement de Dieu.
X  X  X 1 X  X  X
Comme Paul, prions
POUR REMERCIER LE SEIGNEUR
POUR LA GRANDE FAMILLE DE SON EGLISE
Est-ce parce que nous avons le syndrome de Thomas et avons du mal à croire ce que nous ne pouvons voir, ou est-ce parce que nous avons l’œil si près de l’arbre que celui-ci nous cache la forêt, mais nous avons parfois du mal à être conscients de la grande « famille » qu’est l’Eglise (v. 15).
Nous voyons nos petites paroisses. Quand nous ne voyons qu’elles, rien d’étonnant que cela puisse nous décourager à l’occasion. Mais voyez Paul ! Lui aussi, au début, ne se trouvait qu’en présence d’églises de maisons, de communautés si petites qu’elles pouvaient se réunir chez des particuliers. Pourtant cela ne l’empêche pas de voir toute la grande, la nombreuse, l’immense « famille » de l’Eglise.
« Voilà pourquoi je plie les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, de qui toute famille dans le ciel et sur la terre tient son nom. » (v. 14-15)
Je prie pareillement que nos paroisses, quand elles prennent des décisions, ne raisonnent pas de façon étroite, en ne tenant compte que d’elles-mêmes, comme si le peuple de Dieu se résumait à elle. Non, il faut raisonner en regardant par-delà les murs de la paroisse ; il faut prendre des informations et voir ce que d’autres font dans une situation analogue.
Représentez-vous toujours cette merveilleuse réalité : en plaçant notre foi en Jésus et en son salut, nous nous trouvons au milieu de la nombreuse « famille » de « tous les saints » (v. 18), de tous ceux qui ont été « revêtus de Christ » (Ga 3.27) et de sa sainteté.
La « famille » de Dieu ne se résume pas à une paroisse ni à notre Eglise ; elle se trouve partout « sur la terre » « où l’Evangile est prêché purement et les saints sacrements administrés conformément à l’Evangile ». (C.A., Art. VII)
Une grande partie de la « famille » de l’Eglise se trouve même déjà « dans le ciel ».
C’est d’ailleurs vers là que nous sommes tous en mouvement. Nous ne sommes pas destinés à rester Eglise « sur la terre », mais à devenir « Eglise dans le ciel ».
Voyez toujours votre Eglise, même votre paroisse ou votre petit poste missionnaire, comme intégrés, fermement insérés dans la « famille qui tient son nom de Jésus-Christ, » l’Eglise chrétienne, la communauté de tous les croyants « sur la terre » et « dans le ciel » !
C’est là la grandiose destinée que nous devons au Seigneur de l’Eglise, à notre Sauveur mort et ressuscité pour nous. C’est à lui que nous devons d’être cette innombrable « famille » de Dieu qui n’a « d’autre fondement que celui qui a été posé, à savoir Jésus-Christ » (1 Co 3.11).
X  X  X 2 X  X  X
Comme Paul, prions le Seigneur
POUR QUE NOTRE EGLISE COMPRENNE
L’IMMENSITE DE L’AMOUR DE CHRIST
Peut-être que la vie d’Eglise se déroulerait de façon plus sereine et plus épanouie si chacun se représentait la vie de l’Eglise comme baignant dans la lumière de l’amour du Christ.
Certes, l’Eglise – ni aucune de nos paroisses – n’est parfaite en amour et exempte de critiques. Les paroisses fondées par l’apôtre Paul ne l’étaient pas davantage. Ce qu’il prie pour elle, n’oublions pas non plus de le demander pour nos paroisses et leur vie : « Je prie que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour. » (v. 17)
Je sais, l’amour a bon dos. Moi aussi, une certaine façon de parler de l’amour m’exaspère. Surtout quand il s’agit de faire avaler des couleuvres au nom d’un prétendu amour.
Mais ici il ne s’agit pas de l’un de ces nombreux travestissements de l’amour. « L’amour » dans lequel nous prions Dieu de nous « enraciner », c’est « l’amour de Christ », « l’amour » qui tend à « accomplir la Loi » de Dieu (Rm 13.10), un « amour » qui se « fonde » sur la vérité de Dieu et qui s’oriente à cette vérité révélée dans la Bible ; c’est « l’amour » dont notre Seigneur est la sublime personnification.
« Je prie que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de l’amour de Christ, et de connaître cet amour qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu. » (v. 17b-19)
Les dimensions – « la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur », pour parler comme Paul – « de l’amour de Christ » devraient complètement nous irradier. Certes, « cet amour surpasse toute connaissance » : plus nous la méditons et y plongeons nos regards, et plus nous en sommes subjugués par son insondable profondeur et sa vertigineuse grandeur.
Justement, que cet amour sauveur de notre Seigneur soit le moteur et le mobile de notre vie d’Eglise et de paroisse ! Que cet amour sauveur oriente et canalise les activités de notre Eglise ! Qu’il nous porte et nous pousse, nous les uns vers les autres, et tous ensemble vers les autres !
X  X  X 3 X  X  X
Comme Paul, prions le Seigneur
POUR QUE NOTRE EGLISE
SOIT FORTIFIEE PAR SON ESPRIT
Là aussi, ne faisons pas n’importe quoi pour obtenir l’Esprit de Dieu. Jésus nous a clairement indiqué que nous le rencontrons dans l’Evangile. C’est là que l’Esprit œuvre.
Notre Eglise veut être « fortifiée par son Esprit » ? Il faut pour cela que chacun d’entre nous soit « fortifié par [cet] Esprit ».
Il faut donc que chacun de nous aille se placer sous son influence. Où ça ? Là où « il rend témoignage de Jésus » (Jn 15.26), là où nous sommes au contact de l’Evangile : dans notre méditation personnelle de la Bible, dans nos cultes de famille, dans nos cultes, études bibliques et réunions de jeunes.
C’est là que le Saint-Esprit fait « habiter Christ dans votre cœur par la foi » ! Cessez la lecture personnelle de la Bible, négligez les études bibliques, évitez les cultes, ou les cultes de famille, et vous espérez en vain que le Saint-Esprit fasse « habiter le Christ dans votre cœur par la foi ».
Négligez tout cela, et vos réunions de conseil presbytéral et vos assemblées paroissiales ne serviront à rien, même les décisions en Assemblée Générale Synodale. Le Saint-Esprit ne se laisse pas forcer la main. Il nous donne rendez-vous dans l’Evangile, rien que dans l’Evangile de Jésus-Christ : c’est là qu’il veut nous « fortifier », nous « fonder », nous épanouir dans la foi, c’est là qu’il veut resserrer les liens entre nous et notre Sauveur.
Certes, nos réunions, assemblées et décisions ont leur raison d’être : elles doivent favoriser nos rencontres avec le Saint-Esprit dans l’Evangile, ou favoriser l’évangélisation, nous aider à amener des gens au contact du salutaire Evangile (Rm 1.16). Toute décision qui freine ou empêche cela est inutile, voire nuisible à notre salut.
Aussi, écrit Paul, « je prie qu’il vous donne, conformément à la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans votre être intérieur, de sorte que le Christ habite dans votre cœur par la foi. » (v. 16-17a)
X  X  X 4 X  X  X
Comme Paul, prions le Seigneur
POUR QUE NOTRE EGLISE
ŒUVRE EN TOUTE CONFIANCE EN
L’ACCOMPAGNEMENT DE DIEU
Quand nous voyons la masse des incroyants et indifférents autour de nous, et le petit nombre d’adorateurs dans les églises, le vieil homme en nous voudrait nous pousser à abandonner : « A quoi bon tous nos efforts ? Tout le monde s’en fout ! »
Céder à ces tentations du Mauvais – car c’est là le propre de Satan : essayer de nous décourager ! – ce serait un manque de confiance en notre Seigneur. Lui, a-t-il abandonné, a-t-il renoncé à se sacrifier « pour le monde entier » (1 Jn 2.2) quand il a vu tout le monde se liguer contre lui, quand il a vu que bien peu de ceux pour qui il mourrait allaient en profiter ?
Non ! Et il n’abandonne pas non plus aujourd’hui. Il ne retire pas les promesses qu’il a faites, malgré l’ingratitude et le rejet que lui oppose la grande majorité des gens.
Au contraire, il nous encourage, il nous exhorte et, surtout, il nous accompagne de ses promesses.
Nous nous trouvons si peu nombreux ? Si impuissants ? Certes, si nous étions confrontés seuls à la tâche de l’Eglise, il y aurait de quoi se décourager. Mais nous ne le sommes pas. Notre Seigneur, nous dit Paul ici, « peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons » (v. 20) !
Recourons à « la puissance qui agit en nous », vivons de « l’Evangile, puissance de salut pour quiconque croit » (Rm 1.16), fortifions-nous à cette source d’eau vive, et notre Eglise en sera vivifiée et fortifiée.
Ne nous laissons pas décourager par l’immensité de la tâche, mais ayons confiance en ses promesses. Si nous nous branchons sur son Evangile de grâce et de vie, notre Seigneur « peut faire […] infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons ». Ne l’a-t-il pas déjà prouvé dans la vie de chacun d’entre nous, dans la vie aussi de chacune de nos paroisses, dans la vie aussi de notre Eglise ?
Et soyez-en certains, un jour il nous le prouvera de façon bien plus magistrale encore, comme les exposés de cette Assemblée Générale Synodale nous l’ont rappelé : alors nous serons « remplis de la plénitude de Dieu » (v. 19) !
En attendant – et dans la confiance en ses promesses et sa puissance – dirigeons-nous ensemble vers ce but, mais en nous laissant fortifier par l’amour de notre Seigneur et en faisant bénéficier nos paroisses et notre Eglise de la foi dont il nous remplit.
« A lui soit la gloire dans l’Eglise et en Jésus-Christ, pour toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen ! » (v. 21)
Jean Thiébaut Haessig, pasteur


Chants proposés :
                   Prélude
C’est un rempart que notre Dieu                        AL 37-03
                   Liturgie
Je crois en Dieu le Créateur                               AL 61-81
                   Prédication
                   Interlude
                   Prière Générale
Jésus, ton règne sans pareil                               AL 36-14
                   Installation des Conseillers Synodaux
                   Sainte Cène
Seigneur, tu nous partages ton corps et ton sang     
                                                                                  AL 24-12
Oh ! viens, Seigneur, demeure parmi nous     AL 24-17
Enfants de la lumière                                           AL 36-16
                   Liturgie de post-communion

Sermon du Jeudi 17 Mai 2012


Fête de l’ASCENSION             Dn 7.13-14

Chants
Auprès du Père il est monté, alléluia !        AL 34-28
Seigneur Jésus qui es venu Habiter             AL 34-30
Jésus entre dans son règne                           AL 34-31


13 Pendant que je regardais dans mes visions nocturnes, quelqu’un qui ressemblait à un fils de l’homme est venu avec les nuées du ciel. Il s’est avancé vers l’Ancien des jours et on l’a fait approcher de lui.
14   On lui a donné la domination, la gloire et le règne, et tous les peuples, les nations et les hommes de toute langue l’ont servi. Sa domination est une domination éternelle qui ne cessera pas et son royaume ne sera jamais détruit. »


Seigneur Jésus,
tu sièges à la droite du Père
et y règnes sur tout ce qui se trouve dans le ciel et sur la terre.
Nous te prions :
Protège ton Eglise sur terre !
Par ta puissance, préserve-là
jusqu’à ce que tous tes ennemis t’aient été soumis.
Fais-nous participer à ta victoire finale.
Bénis en ce sens la méditation de ta Parole !
Amen.


Chers frères et sœurs de notre grand Frère monté au ciel !
Il y a des moments dans la vie, où il est bon de se savoir impliqué dans le message de l’Ascension. La vie nous bouscule parfois tellement que nous avons alors grandement besoin de quelqu’un à qui pouvoir faire confiance en toute occasion, quelqu’un à qui pouvoir s’accrocher quand notre chaloupe tangue un peu beaucoup.
Ici, il faut être persévérant pour arriver à surmonter les obstacles pour résoudre un problème relationnel; là, il faut serrer les dents pour ne pas perdre pied quand la maladie ou les symptômes de l’âge se sont nichés dans notre existence. Ailleurs encore, les problèmes posés à l’Eglise – nous aurons à en traiter quelques-uns en Assemblée Générale Synodale – ne semblent pas simples à régler.
En fait, à la racine de nos maux, à l’origine première de nos problèmes, on se trouve face à rien de moindre que le péché qui s’est insinué partout, et face à celui qui a introduit cet état de fait dans la création divine : Satan.
Or lui, il est plus futé et plus puissant que nous. Aussi sommes-nous soulagés de savoir que nous appartenons à quelqu’un qui a gagné la bataille contre le péché, la mort et Satan.
Notre victoire sur tous les inconvénients nous est acquise, notre victoire sur toutes les situations pénibles nous est assurée si nous cherchons refuge avec foi auprès de notre Seigneur monté au ciel.
Dans la vision de notre texte, le prophète Daniel voit
« Quelqu’un qui ressemblait à
un fils de l’homme »
et qui a reçu de
« l’Ancien des jours »
1.    un pouvoir universel et éternel,
2.    un Royaume universel et éternel.
X X X  1  X X X
Voyons d’abord qui est ce
« quelqu’un qui ressemblait à
un fils de l’homme » ?
« Le fils de l’homme » est un des titres que Jésus s’est appliqué à lui-même quelque 45 fois dans les Evangiles. C’est aussi ainsi qu’il apparaît à Jean dans l’Apocalypse : « Je me retournait pour savoir quelle était la voix qui me parlait. […] je vis […] quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme » (Ap 1.13).
C’est ainsi qu’est soulignée la nature humaine de celui dont il est question ici. Il est homme comme nous, et pourtant il apparaît dans l’Apocalypse dans la gloire de sa sainteté. Pareil à nous selon sa nature humaine, mais totalement différent de nous autres humains car sans péché et totalement parfait.
Dans l’Ancien Testament, le terme « fils de l’homme » ne se rencontre que deux fois, les deux fois dans le livre du prophète Daniel – entre autre, dans notre texte – et chaque fois ce titre est donné au Messie Sauveur.
Un détail nous frappe dans notre texte : Celui « qui ressemblait à un fils de l’homme est venu avec les nuées du ciel » (v. 13). « Venir avec les nuées du ciel », c’est le propre de Dieu, c’est ainsi que Dieu est décrit aussi bien dans les Psaumes (104.3) que par le prophète Esaïe (19.1).
Ainsi les visions aussi bien chez Daniel que, plus tard, dans l’Apocalypse indiquent que « le fils de l’homme » est à la fois vrai Dieu et vrai homme.
Les deux fois où Daniel utilise le titre « fils de l’homme », il est clairement question du Messie tout-puissant et vainqueur. Cela est tellement clair que, quand Jésus se donnait le titre prophétique de « fils de l’homme », les chefs juifs se mettaient en colère parce qu’ils n’admettaient pas que Jésus se présente comme le divin Messie.
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Voyons maintenant qui est
« l’ancien des jours » ?
Daniel voit le Messie « s’avancer vers l’Ancien des jours » (v. 13).
« L’ancien », c’est ce qui précède, ce qui vient avant. « L’Ancien des jours », c’est celui qui a précédé les jours, celui qui était dès le commencement. Dans Esaïe, Dieu se présente ainsi : « C’est moi qui suis Dieu. Je le suis depuis le début » (Es 43.12-13).
En effet, s’il est dit : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre » (Gn 1.1), c’est qu’il était là avant de les créer. Il mérite vraiment le titre d’« Ancien des jours ». Il s’agit bien là de Dieu.
D’ailleurs, quelques versets plus haut il est dit de lui : « Son vêtement était aussi blanc que la neige et ses cheveux pareils à de la laine pure. Son trône était de flammes et ses roues étaient de feu dévorant. […] Des milliers le servaient et des centaines de millions se tenaient debout devant lui. » (Dn 7.9-10)
La « blancheur » de ses cheveux et de ses vêtements souligne sa sainteté parfaite.
Les « flammes » et le « feu dévorant » de son trône indiquent que rien ne peut le retenir de juger ses ennemis, mais rien ne peut pas non plus le retenir de sanctifier son peuple, de l’accompagner à travers les vicissitudes de la vie et de le conduire dans la félicité éternelle.
Il utilise pour arriver à ses fins « des milliers […] et des centaines de millions », bref « la multitude de l’armée céleste » des anges (Lc 2.13) qui « le servent ».
Chers amis, le prophète Daniel voit ici, des siècles à l’avance, comment le Fils de Dieu devenu homme a vaincu le péché, la mort et le diable, comment ce Fils de Dieu est amené, selon sa nature humaine, devant le Dieu très saint, éternel et tout-puissant.
Daniel ne voit pas les détails de cet événement. Souvent, Dieu n’a fait aux prophètes de l’Ancien Testament que des révélations globales de l’œuvre du Messie.
Ainsi, Daniel voit ici l’Ascension du Fils incarné de Dieu et son retour pour le Jugement en une seule scène située dans le futur.
Dieu, « l’Ancien des jours », remet à Jésus monté au ciel « la domination, la gloire et le règne » (v. 14).
On peut se poser la question : Comment le Père peut-il remettre « la domination, la gloire et le règne » à son Fils ? En tant que Dieu, en tant que deuxième personne de la Trinité, cela ne lui appartient-il pas de toute éternité ?
Bien entendu. Mais durant son abaissement, pendant qu’il menait une vie sainte dans les mêmes conditions de vie que nous, il a renoncé à ce que sa nature humaine profite de ces pouvoirs divins. Mais maintenant qu’il a accompli à la perfection sa mission – nous sauver en prenant notre place – il n’a plus aucune raison de continuer à mener une existence dans l’abaissement.
« C’est aussi pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom afin qu’au nom de Jésus chacun plie le genou dans le ciel, sur la terre et sous la terre et que toute langue reconnaisse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » (Ph 2.5-11).
Lors du Jugement Dernier, cette remise du pouvoir atteindra son apogée. Alors les scènes décrites dans ce chapitre 7 du livre de Daniel trouveront leur accomplissement final.
Ce qui est particulièrement réconfortant, c’est de voir que
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Notre frère glorifié a reçu de
« l’Ancien des jours »
un pouvoir universel et éternel
Il lui fut « donné » une « domination » qui « est éternelle » (v. 14). Les pouvoirs de ce monde ne durent qu’un temps. Rois, empereurs, même dictateurs, mais aussi partis, gouvernements et présidents démocratiquement élus, n’exercent le pouvoir que pour un temps, la passation des pouvoirs, cette semaine, en France, en est de nouveau une illustration.
Daniel en sait aussi quelque chose. Il a assisté à la chute du Royaume de Juda. Puis Dieu l’a chargé d’annoncer au roi Belshatsar que l’empire babylonien allait sous peu faire place à l’empire perse. Et l’empire perse, où se trouve-t-il aujourd’hui, après deux millénaires et demi ?
« Comble de l’inconstance, tout n’est que fumée ! » avait déjà constaté Salomon (Ec 1.2). Passage mieux connu ainsi : « Vanité des vanités. Tout n’est que vanité ! »
Tout ? Non. Car de notre Sauveur monté au ciel il est dit : « Sa domination est une domination éternelle. » Rien ni personne ne mettra fin à son règne de puissance sur le monde entier. Qu’ils le veuillent ou non, toutes les créatures humaines sont soumises à ses lois.
Il est le Maître de l’Histoire. Oh ! certes, Satan se démène encore pour semer la zizanie, des hostilités et des incompréhensions, même des affrontements à tous les niveaux. Il essaye de répandre guerres et génocides sur terre. Mais il sait ses jours comptés. C’est d’ailleurs pour cela qu’il se démène ainsi. C’est son chant du signe.
Mais il sait que le Christ monté au ciel règne et aura le dernier mot contre lui et les forces du mal. Les deux versets de notre texte constituent d’ailleurs la fin ou l’apogée de la victoire finale du Messie contre les forces du mal sur terre.
Bien sûr, le péché nous pourrit encore la vie, le mal assombrit nos existences, que ce soit l’immoralité dans le monde ou le mal dans notre corps, les infirmités et les maladies.
Mais là aussi nous savons qu’il ne peut nous arriver de pénible que ce que notre Seigneur victorieux tolère parce qu’il sait que cela « concourt à notre bien » (Rm 8.28).
Quel soulagement, au fond de l’épreuve, que de savoir que notre frère en humanité Jésus-Christ veille ! Qu’il règle avec toute-puissance le cours de notre vie de manière à ce que « rien ne puisse nous séparer de l’amour de Dieu », pourvu que nous soyons conscients de cette grâce et que nous ne lui retirions pas notre foi, notre confiance (Rm 8.39).
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Notre frère glorifié a reçu de
« l’Ancien des jours »
un royaume universel et éternel
« Tous les peuples, les nations et les hommes de toute langue l’ont servi. Sa domination est une domination éternelle qui ne cessera pas et son royaume ne sera jamais détruit. » (v. 14)
Voilà ce que Daniel a la grâce de découvrir des siècles à l’avance.
Bien entendu, il s’agit ici d’autre chose que d’un royaume ou Etat comme ceux qui font l’histoire politique de ce monde. D’aucun chef d’Etat on peut dire : « Tous les peuples l’ont servi. » Et d’aucun Etat : « Il ne sera jamais détruit. »
Non, Daniel voit ici comment le Christ qui siège à la droite du Père étend son règne de grâce dans les cœurs des « hommes de toute langue ». Daniel voit en vision l’Evangile de Jésus-Christ se répandre dans le monde entier et susciter dans toutes les nations des adorateurs de Jésus-Christ, des sujets de son royaume de grâce.
Et voyez-vous, malgré l’hostilité du monde à l’Evangile, la Bible est le livre le plus répandu au monde, aussi le plus traduit. A ce jour, la Bible a été traduite, entièrement ou partiellement, dans environ plus de 2264 langues ou dialectes. Et il y a encore actuellement beaucoup de projets de traduction.
C’est là encore un signe que notre Seigneur a les choses bien en main. C’est qu’il veut toucher les cœurs des gens dans toutes les nations, sans discrimination. Son Royaume, l’Eglise chrétienne, est universel.
Et ceux qui, de partout, ont ainsi été touchés par sa grâce, convertis et attirés dans son Royaume, comme nous, ceux-là ne demandent qu’à l’adorer et le servir par gratitude pour avoir été si miraculeusement sauvés de la mort éternelle et intégrés dans son Royaume éternel.
Car si le premier attribut de son royaume est d’être universel, son second est d’être « éternel ». Rien ne peut mettre fin à son Royaume de grâce, rien ne peut détruire son Eglise universelle. « Les portes de l’enfer, » les pouvoirs de la mort, « ne l’emporteront pas sur elle. » (Mt 16.18)
Oh ! certes, nous, ses sujets, ici-bas nous devons mener le combat de la foi contre les insinuations de Satan, contre les assauts qu’il lance contre l’Eglise et notre foi. Cette lutte, par moments et par endroits, peut atteindre une intensité quasi insoutenable. Daniel qui la voit se dérouler sous ses yeux, reconnaît : « Moi, Daniel, j’ai été si terrifié par mes pensées que j’en ai changé de couleur ! » (Dn 7.28)
Mais Jésus règne. Et il a le dernier mot.
Cela, son Ascension nous le rappelle puissamment. Certes, nous ne le voyons plus. Nous ne le reverrons qu’à son retour triomphant et glorieux au Dernier jour.
Mais inlassablement il nous fait annoncer sa Parole de grâce, pour que nous soyons entraînés dans une vie de repentance et de foi, une vie qui inéluctablement nous mènera dans le Royaume de gloire, dans la félicité éternelle.
Il reviendra bientôt – Que sont pour lui mille ans ? – Pas plus qu’une journée ! – Bientôt celui qui est monté au ciel en triomphateur, « reviendra de la même manière » (Ac 1.11).
En fait, il n’a fait que nous précéder et nous préparer une place. Il l’a souvent rappelé aux siens.
Unis à lui, nous savons qu’ici-bas il nous fait bénéficier de sa victoire et que le jour viendra aussi où il nous fera aussi partager son éternité dans un bonheur inexprimable.
Amen.
Jean Thiébaut Haessig, pasteur