mercredi 26 décembre 2012

Sermon du 25 décembre 2012

Jour de Noël


L’Enfant de la paix

Luc 2.10-14
 Mais l’ange leur dit : « N’ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur. Voici à quel signe vous le reconnaîtrez :  vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire. » Et tout à coup une foule d’anges de l’armée céleste se joignit à l’ange. Ils adressaient des louanges à Dieu et disaient : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre et bienveillance parmi les hommes ! »  

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Dans les années 60, le couple Don et Carol Richardson a quitté le Canada pour créer une mission dans les jungles torrides de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ils se sont installés parmi le peuple Sawi, un peuple de chasseurs de têtes cannibales.
Nous pouvons imaginer l’enthousiasme des Richardson en partant pour cette grande aventure. Mais leur enthousiasme n’a pas duré longtemps, car ils ont été scandalisés par ce qu’ils ont trouvé : chez les Sawi, la plus grande vertu, la qualité la plus estimée, était la trahison. La plus grande réussite dans la vie, c’était de devenir ami avec quelqu’un, gagner sa confiance, l’engraisser d’amitié, puis le tuer et le manger ! Et plus difficile était l’exploit ainsi que la ruse et la perfidie utilisées, plus le traître obtenait l’admiration du peuple.
Naturellement, quand les Richardson ont raconté l’histoire de Jésus, les Sawi ont pris Judas pour le héros car il avait trahi Jésus ! Les Richardson ont éprouvé le sentiment d’avoir complètement raté leur mission.
Avec le temps, Don a réussi à capturer l’intérêt de quelques tribus, ne serait-ce que parce qu’il pouvait leur fournir de bons produits médicaux et des machettes de qualité. Pourtant, à cause de cette vertu de la trahison, parce qu’ils aimaient se tuer et se manger, les clans Sawi se combattaient constamment.
Un jour deux tribus s'apprêtaient à la guerre parce qu’un homme de l’une avait insulté un homme de l’autre. Richardson s’en sentait responsable parce que les deux tribus s’étaient approchées l’une de l’autre pour être près de lui. Il avait aussi tiré la conclusion que ces gens étaient incapables de faire la paix. Du coup, il a pris la décision de partir afin qu’ils ne s’entretuent pas.
A l’annonce de sa décision, les deux tribus, face à la possibilité de perdre la ressource qu’était le couple Richardson, ont opté pour des mesures désespérées. Elles lui ont dit qu’elles feraient la paix.
Les deux groupes se sont alignées face-à-face comme s’ils se préparaient pour le combat. Mais ce qu’ils avaient à faire, c’était un échange de bébés, un de chaque côté. Plusieurs ont tenté en vain de trouver le courage de donner son enfant à l’ennemi. Soudain, un homme a arraché son enfant unique, un fils de six mois, et s’est précipité vers l’autre côté. Sa femme n’a pas pu le rattraper. Là, il a présenté son enfant à l’ennemi. Il a choisi un homme pour recevoir son enfant et puis il est retourné vers sa tribu. Peu après un homme de l’autre tribu a fait pareil.
Richardson regardait tout cela avec étonnement ne sachant pas ce qu’on ferait de ses deux enfants. Il se demandait s’il s’agissait d’un sacrifice humain et qu’on mangerait ces bébés. Du coup, il a attrapé un homme et lui a demandé d’expliquer ce qui se passait.
L’homme lui a expliqué que les deux tribus venaient de faire la paix en faisant cet échange d’enfants. En effet, elles se sont données un « enfant de la paix. » Celui qui a reçu cet enfant de la paix est devenu le médiateur pour l’autre tribu. Il est également devenu le père du bébé. Il prendrait le nom du vrai père de l’enfant et serait désormais l’avocat de l’autre tribu. Il prendrait soin de l’enfant sachant que l’autre tribu faisait de même pour son propre enfant.
Après cet échange d’enfants, les deux tribus ont rangé leurs armes et ont fait une grande fête ! Incroyablement, la seule façon pour ces cannibales perfides de faire la paix entre eux, c’était de donner un enfant à l’ennemi.
Richardson a vite compris que cette idée de l’enfant de la paix était la clé pour que les peuples Sawi comprennent l’Evangile. Et elle peut aussi nous aider à le comprendre. En effet, les anges ont annoncé aux bergers la bonne nouvelle que Dieu avait donné au monde son Enfant de la paix.
Mais l’ange leur dit : « N’ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur. Voici à quel signe vous le reconnaîtrez :  vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire. » Et tout à coup une foule d’anges de l’armée céleste se joignit à l’ange. Ils adressaient des louanges à Dieu et disaient : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre et bienveillance parmi les hommes ! »  
Pourquoi, la parole de l’ange est-elle une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie ? Parce que l’ange annonce que la tension, l’inimitié, et la haine entre nous et Dieu a pris fin. Dieu a fait une déclaration de paix et l’a scellé du geste ultime, le don de son Fils unique. Tout comme les tribus combattantes des Sawi, le seul moyen pour Dieu d’établir la paix entre nous a été de donner son Fils en Enfant de la paix. C’est la preuve ultime de la faveur et du pardon de Dieu.
Je ne sais pas si vous le ressentez souvent, mais il y a une tension entre nous et Dieu. Nous la ressentons le plus souvent quand la vie ne marche pas comme nous le voudrions. Lorsqu’il y a un problème, un sinistre ou une mort par exemple, nous en voulons assez vite à Dieu. Nous trouvons qu’il nous a négligé de quelque façon. S’il nous aime et est tout-puissant, il aurait dû empêcher le sinistre ou la mort.
J’imagine, non, je peux le savoir, qu’il y a beaucoup de monde à Newtown, CT et ailleurs, qui en veulent à Dieu à cause de la mort de ces vingt écoliers et six enseignants. Il aurait pu le prévenir et ne l’a pas fait. Et nous pouvons nous fâcher pour beaucoup moins que cela. Quand cela ne marche pas dans la famille, à l’école, au travail, nous pouvons toujours blâmer Dieu et nous mettre en colère.
Une autre chose nous pousse à en vouloir à Dieu : son jugement. Vraiment, nous éprouvons une rancune à l’égard de ses règles. C’est parce que nous nous enivrons des droits de l’homme, le droit de l’individu de choisir un style de vie comme bon lui semble-t-il. Et nous n’admettons pas que quiconque, y compris Dieu, ne limite ce droit. Si donc Dieu dit qu’il a quelques instructions pour la vie, quelques règles de comportement, des distinctions entre le bien et le mal, et des limites à respecter, nous nous mettons en colère. Nous le menaçons du poing et disons, « Qu’est-ce qui te donne le droit ? »
Puis, au mépris de Dieu, presque comme défi, nous dressons une liste — toujours croissante — de comportements que personne ne doit mettre en cause. Au plan individuel, nous trouvons des moyens de justifier nos mensonges, nos tromperies, et autres transgressions de la loi de Dieu. Quand même, nous savons, comme par instinct, que Dieu a le droit de nous juger. Pourquoi ? Parce qu’il est notre Créateur. Il va juger les vivants et les morts et aucun soi-disant droit de l’homme ne renchérira sur son droit divin de juger !
Tout cela et beaucoup plus est la raison de la tension entre nous et Dieu. C’est pour cela que nous sommes par nature ennemis de Dieu ! Et c’est pourquoi cela a été une bonne nouvelle lorsque l’ange a annoncé aux bergers, « aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur. » Comme un brave guerrier Sawi, Dieu a pris son Fils unique et l’a mis dans les mains de ses ennemis.
Celui-ci n’a pas été un enfant ordinaire car Fils de Dieu. Comment Dieu a pu devenir homme et naitre en bébé, je n’en ai pas la moindre idée. Mais il l’a fait. Du coup, l’enfant qu’il nous a offert n’a pas été l’enfant d’un autre homme, mais le sien, une partie de lui-même. Et comme les Sawi, il nous a donné son Fils en bébé vulnérable et sans défense, pour faire comprendre ses vraies intentions de paix, d’amour et de pardon. Il n’est pas venu dans le monde en guerrier conquérant. Cela aurait fait une fausse impression et aurait établi un faux programme.
Le don de Dieu de son Enfant de la paix est allé loin au delà de ce que les Sawi ont fait. A la différence des Sawi, nous n’avons pas donné d’enfant à Dieu. Ceci a été un échange unilatéral auquel nous avons répondu non par la gratitude mais par la trahison. Car nous avons pris le Fils de Dieu et l’avons crucifié !
Dieu savait ce que nous ferions de son Fils. Il ne pensait pas que nous allions prendre soin de son enfant de la paix et l’élever comme il aurait fallu. Non, Dieu nous a donné son Fils expressément pour qu’il soit un sacrifice, pour qu’il meure pour nous. Jésus a été l’Enfant de la paix parce que Dieu l’a jugé et condamné à notre place. Il n’a pas excusé notre péché et notre rébellion ; il les a payés avec l’Enfant de la paix. Et c’est pourquoi il y a paix sur la terre !
L’ange proclame, « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre et bienveillance parmi les hommes ! » Nous, toute l’espèce humaine, nous avons reçu la faveur de Dieu. A nous, indignes que nous sommes, Dieu proclame la paix grâce à Jésus.
J’appuie sur le verbe « proclamer ». Dieu ne propose pas d’agir si le cœur nous en dit. Il proclame ce qu’il a déjà fait, tout seul. De son propre gré, il a offert son Fils ; de sa propre initiative il a pardonné notre haine et notre perfidie et nous a promis la résurrection et la vie éternelle. Pas de conditions, pas d’engagement préalable. Tous les accessoires et toutes les piles sont inclus dans ce cadeau !
Dieu veut que tu saches cela. Il veut raisonner avec toi sur toute ta vie, sur tout ce que tu es, sur tout ce que tu as et tout ce que tu fais. Il veut mettre son Esprit en toi pour te renouveler la vie. Mais avant de faire tout cela il doit te montrer qu’il a fait la paix avec toi et te convaincre de ses bonnes intentions. Pour ce faire, il ne te dit pas de te reprendre et de t’épurer le cœur. Non, il a envoyé un ange il y a 2000 ans pour proclamer la naissance de l’Enfant de la paix. Et grâce à cette enfant tu n’as plus besoin de trouver un moyen d’échapper au jugement de Dieu et de le tenir hors de ta vie.
L’annonce de la naissance de Jésus est le sujet d’une grande joie ! En nous donnant son Fils, Dieu prouve qu’il nous est bien disposé. Paul dit, « Lui qui n’a pas épargné son propre Fils mais l’a donné pour nous tous, comment ne nous accorderait-il pas aussi tout avec lui ? » Rm 8.32.
Dieu n’est pas responsable de nos souffrances dans ce monde. En fait, il a agi pour les enlever. Il est devenu un de nous pour nous faire sortir de notre misère et nous diriger dans une vie nouvelle. Cet Enfant de la paix, c’est Christ, le Seigneur. Il nous dirigera et nous soutiendra. Et tandis que nous luttons contre le pouvoir du péché dans notre vie, contre les tentations au mal et les mensonges du monde, Jésus nous assure de la présence de Dieu et de son soutien. « Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » Mt 28.20. Plus de colère ; plus de jugement ! Et malgré que nous aurons des souffrances dans la vie et que nous mourrons un jour, cet Enfant de la paix qui a déjà souffert, est mort et ressuscité, se porte garant de notre propre résurrection.
« N’ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur. » Cette annonce est le message de Noël. Elle est le commencement de toute espérance et de toute joie. Dieu a fait l’ultime sacrifice pour nous donner la paix. Il nous a donné son Fils, l’Enfant de la paix.
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett