dimanche 3 mars 2013

Sermon du dimanche 3 Mars 2013


3e dimanche de Carême
Oculi

Dieu veut que tous soient sauvés !

Ezéchiel 33.11-16 (7-20)
« Dis-leur : ‘Aussi vrai que je suis vivant, déclare le Seigneur, l’Eternel, je ne prends pas plaisir à voir le méchant mourir, mais à le voir changer de conduite et vivre. Renoncez, renoncez à votre mauvaise conduite ! Pourquoi devriez-vous mourir, communauté d’Israël ?’
 » Et toi, fils de l’homme, dis aux membres de ton peuple : ‘La bonne conduite du juste ne le délivrera pas, si un jour il se met à commettre des transgressions, et le méchant ne trébuchera pas à cause de sa méchanceté, si un jour il y renonce, pas plus que le juste ne pourra vivre grâce à sa justice si un jour il commence à pécher.’ Lorsque j’affirme au juste qu’il vivra, s’il place sa confiance dans sa justice et se met à commettre l’injustice, toute sa justice passée sera oubliée et il mourra à cause de l’injustice qu’il a commise. Lorsque je dis au méchant : ‘Tu vas mourir, c’est certain’, s’il renonce à son péché et se met à appliquer le droit et la justice, s’il rend le gage, s’il restitue ce qu’il a extorqué, s’il suit les prescriptions qui donnent la vie en ne commettant plus d’injustice, il vivra, il ne mourra pas. Tous les péchés qu’il a commis seront oubliés. Puisqu’il applique le droit et la justice, il vivra, c’est certain. »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Dieu veut sauver tout le monde. Il veut que tous comprennent qu’ils n’ont pas besoin de le craindre ni de résister à lui. Nous n’avons pas besoin de l’éviter comme une question brûlante de politique. Nous n’avons pas besoin d’argumenter que nous sommes bons au fond de notre être. Au contraire, nous pouvons simplement écouter la vérité qui nous concerne. Nous pouvons admettre nos péchés de pensées, de paroles et d’actes : le mal que nous avons fait et le bien que nous avons négligé. Et nous pouvons embrasser la parole de Dieu, la parole de pardon, de restauration et de vie éternelle.
Dieu tient à cela ; il veut vraiment que tous soient sauvés. Ezéchiel a dit plus tôt dans son livre, « En effet, je ne prends pas plaisir à voir mourir quelqu’un, déclare le Seigneur, l’Eternel. Changez donc d’attitude et vivez ! » Ez 18.32. Le prophète Jérémie, contemporain d’Ezéchiel dit lui, « En effet, le Seigneur ne rejette pas pour toujours, mais quand il cause du chagrin, il fait preuve de compassion, tant sa bonté est grande. De fait, ce n’est pas de bon cœur qu’il humilie, qu’il cause du chagrin aux hommes. » Lm 3.31-33.
L’apôtre Paul a écrit à Timothée, « J’encourage donc avant tout à faire des demandes, des prières, des supplications, des prières de reconnaissance pour tous les hommes…. Voilà ce qui est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, lui qui désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. » 1 Ti 2.1-5. L’apôtre Pierre a dit, « Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme certains le pensent ; au contraire, il fait preuve de patience envers nous, voulant qu’aucun ne périsse mais que tous parviennent à la repentance. » 2 Pi 3.9.
Je cite tout cela au cas où nous aurions manqué l’évidence dans la parole de Jésus : « En effet, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle.  Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » Jn 3.16-17. Vraiment, Dieu veut que tous soient sauvés !
Cependant, il y a quelque chose dans cette déclaration qui a toujours troublé beaucoup de monde. Si Dieu, le tout-puissant, le Créateur du ciel et de la terre, qui a ressuscité Jésus des morts, si celui-là veut que tout le monde soit sauvé, pourquoi donc tous ne sont-ils pas sauvés ? Pourquoi, tous ne sont-ils pas chrétiens dévoués ? Peut-on vraiment s’opposer à sa volonté ?
Cette question, « Pourquoi tous ne sont-ils pas sauvés ? », est une écharde dans le corps pour beaucoup de gens, une question à laquelle ils cherchent une réponse. Quelques-uns proposent une solution théologique : ils trouvent que la raison pour laquelle tous ne sont pas sauvés vient de Dieu. Selon eux, Dieu ne cherche vraiment pas à les sauver tous, mais seulement les « élus », ceux qu’il a choisis pour la vie éternelle. Les autres sont destinés à l’enfer et Dieu ne veut pas les sauver. Nous appelons cela une double prédestination ; c’est une espèce de fatalité.
Mais la Bible ne dit pas cela. Ces personnes présument savoir ce que Dieu n’a pas révélé. Ils croient avoir découvert les pensées secrètes de Dieu. Mais ce n’est que de la spéculation, une spéculation qui sème le doute pour les uns et l'orgueil pour les autres. Ce point de vue peut nous rendre orgueilleux s’il nous amène à penser que, pratiquement, quoi que l’on fasse dans la vie, puisque nous sommes l’un des élus, nous sommes donc justes et sauvés. Mais contre cette idée, la parole du prophète atteste : Lorsque j’affirme au juste qu’il vivra, s’il place sa confiance dans sa justice et se met à commettre l’injustice, toute sa justice passée sera oubliée et il mourra à cause de l’injustice qu’il a commise.
La doctrine d’une double prédestination sème le doute lorsque une personne se souvient de toutes ses fautes passées et en conclue qu’elle ne peut pas être parmi les élus. N’ayant pas d’espoir d’être sauvé, elle se dit que ce n’est pas la peine de s’occuper de Dieu. Pour de telles personnes, la parole du prophète est une vraie lumière dans l’obscurité : Lorsque je dis au méchant : ‘Tu vas mourir, c’est certain’, s’il renonce à son péché et se met à appliquer le droit et la justice… s’il suit les prescriptions qui donnent la vie en ne commettant plus d’injustice, il vivra, il ne mourra pas. Tous les péchés qu’il a commis seront oubliés. Puisqu’il applique le droit et la justice, il vivra, c’est certain.
Evidement, ce n’est pas tout le monde qui se range sur l’un ou l’autre de ces deux extrêmes. Je trouve moi, que la plupart des gens ne cherchent pas la cause de leur foi ou de leur incrédulité dans la volonté secrète de Dieu. Ils cherchent plutôt une cause en eux-mêmes, donc une cause anthropologique. Si les uns croient en Dieu et les autres non, la cause pour cela doit se trouver dans l’individu.
Quelques scientifiques ont essayé de démontrer une cause génétique de la foi religieuse comme de l’orientation sexuelle. Un article sur le site de Croire Publications aborde la question.
Récemment, la presse populaire a manifesté beaucoup d’intérêt pour les origines cérébrales de la croyance en Dieu et plus généralement des attitudes religieuses…
Les titres de plusieurs articles, et même d'un livre, donnent l’impression que la croyance en Dieu serait programmée génétiquement. Ceci est une grosse exagération.
Un cas notable de désinformation dans ce sens a été le livre (ou plutôt sa couverture) de l’américain Dean Hamer intitulé « The God Gene » (Le Gène de Dieu). Publié en 2004, ce livre portait le sous-titre « Comment la foi est câblée dans nos gènes ». Peu après la publication du livre, le magazine américain Time, diffusé à plus de 3 millions d'exemplaires, a consacré sa couverture au livre avec ces mots : « Est-ce que notre ADN nous oblige à chercher une puissance supérieure ? Croyez-le ou non, certains savants disent que oui ». Ces deux couvertures délivraient incontestablement le message que notre foi, ou notre absence de foi, serait programmée dans nos gènes. Un message bien vendeur pour le magazine !
Pourtant, si l’on se donne la peine de lire le livre au lieu de regarder seulement la couverture, on découvre tout autre chose. D’abord, le livre ne concerne même pas la croyance en Dieu ! Il relate une étude de l’auteur sur l’influence d’un gène appelé VMAT2 (vesicular monoamine transporter-2) non pas sur la croyance en Dieu, mais sur un trait qu’on appelle l‘auto-transcendance…
La presse francophone n’est pas en reste. Certains titres semblent avoir été choisis pour faire vendre plutôt que pour présenter le contenu du texte. Pour ne citer qu’un exemple, un article publié dans Cerveau&Psycho d'août 2010 portait le titre « La religion est-elle innée ? ». Le lecteur commence par se demander si sa foi en Dieu serait programmée dans ses gènes ! Mais, encore une fois, le sujet évoqué dans le titre n’est pas le thème principal de l’article. (http://www.publicroire.com/croire-pocket/les-sciences/article/dieu-dans-le-cerveau)
Si l’on accepte cette spéculation génétique et l’applique à notre question, « Si Dieu veut que tous soient sauvés, pourquoi ne le sont-ils pas ? », la conclusion serait qu’ils ne sont pas sauvés parce qu’ils ne peuvent pas croire. Dieu en a crée certains avec le gène pour croire mais pas les autres. Et voilà nous revenons sur la double prédestination en substituant une cause génétique pour une cause théologique. Si j’ai le gène pour croire, je peux en être fier. Si je ne l’ai pas, mon incrédulité est la faute de Dieu et j’ai toute raison pour ignorer Christ !
Encore une fois, la parole du prophète disperse l’ignorance et la spéculation : Aussi vrai que je suis vivant, déclare le Seigneur, l’Eternel, je ne prends pas plaisir à voir le méchant mourir, mais à le voir changer de conduite et vivre. Renoncez, renoncez à votre mauvaise conduite ! Pourquoi devriez-vous mourir, communauté d’Israël ?’
Dieu ne veut pas nous perdre dans un dédale de mauvaise théologie ou de mauvaise science ; il veut nous sauver ! La seule cause de foi ou d’incrédulité avec laquelle nous devons nous battre, c’est notre cœur. Les justes doivent garder leur confiance en Christ et les non-croyants doivent savoir qu’ils peuvent se repentir. Du coup Dieu avertit les justes, et encourage les méchants.
Et toi, fils de l’homme, dis aux membres de ton peuple : ‘La bonne conduite du juste ne le délivrera pas, si un jour il se met à commettre des transgressions… Lorsque j’affirme au juste qu’il vivra, s’il place sa confiance dans sa justice et se met à commettre l’injustice, toute sa justice passée sera oubliée et il mourra à cause de l’injustice qu’il a commise.’ 
Etre juste veut dire vivre par la foi. Parce que tu as confiance en Dieu, foi en Christ, tu cherches mener une vie qui lui plaît. C’est pourquoi Paul a cité le prophète Habakuk, « Mais le juste vivra par sa foi » (Ha 2.4), comme thèse de son Epître aux Romains. Foi et justice vont de paire comme le dit  le Psaume 119.30, « Je choisis la voie de la fidélité, je place tes lois sous mes yeux. »
Alors, ce dont Dieu nous avertit, c’est la transformation d’une confiance en Christ dans une confiance en soi. Lorsque j’affirme au juste qu’il vivra, s’il place sa confiance dans sa justice et se met à commettre l’injustice, toute sa justice passée sera oubliée et il mourra à cause de l’injustice qu’il a commise. Ce qui pousse le juste à l’injustice, c’est la perte de sa foi en Christ. Il peut commencer à avoir confiance en sa propre bonté, dans l’idée qu’il est compté parmi les élus ou qu’il a le « gène de Dieu » et peut donc se reposer, manger, boire et se réjouir. Mais si tu fais le mal, c’est que tu es devenu mauvais, et ton ancienne foi et conduite ne comptent plus. Dieu ne vit pas dans le passé ; il vit dans le présent, comme nous !
Alors, aux justes, à ceux qui ont mis leur confiance en Christ, à vous et à moi, notre Dieu sauveur donne un avertissement. Ne lâchez pas ; ne vous enorgueillissez pas. Plutôt, « Soyez sobres, restez vigilants : votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer. » 1Pi 5.8.
Notre vieil homme abandonnerait facilement la foi en Christ et la lutte contre le péché. Il embrasserait avec plaisir une cause génétique pour sa conduite au lieu de prendre au sérieux la Parole de Dieu. Pourtant, c’est par cette parole, par la parole des prophètes et des apôtres, que le Saint-Esprit nous appelle, nous éclaire, nous sanctifie et nous maintient, en Jésus-Christ, dans l’unité de la vraie foi.
Mais tous n’ont pas cette foi. « Et toi, fils de l’homme, dis aux membres de ton peuple… le méchant ne trébuchera pas à cause de sa méchanceté, si un jour il y renonce… Lorsque je dis au méchant : ‘Tu vas mourir, c’est certain’, s’il renonce à son péché et se met à appliquer le droit et la justice… s’il suit les prescriptions qui donnent la vie en ne commettant plus d’injustice, il vivra, il ne mourra pas. Tous les péchés qu’il a commis seront oubliés. Puisqu’il applique le droit et la justice, il vivra, c’est certain. »
Une vie de méchanceté résulte de l’incrédulité. Mais un méchant, est-il coincé, destiné par Dieu à la condamnation, manquant le gène pour croire ? Mais non ! Il n’est pas condamné éternellement à cause de sa vie passée. Dieu est miséricordieux, prêt à pardonner et à restaurer. Jésus est mort pour payer le péché du monde entier.
En conséquence, grâce à lui, toute personne du monde entier peut recevoir le salut. On n’a qu’à écouter l’appel de Dieu à la repentance et à la foi, la bonne nouvelle que Dieu pardonne à cause du Christ. Toute personne peut changer de comportement et cesser de résister à Dieu, car le Saint-Esprit est capable de la faire croire. N’est pas la parole de Pierre le jour de Pentecôte à ceux qui avaient fait crucifier Jésus ? « Changez d’attitude et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » Ac 2.38.
C’est pourquoi Dieu ordonne à Ezéchiel de proclamer ces propos aux justes et aux méchants. Dieu veut que tous soient sauvés. Il veut que les justes demeurent justes et que les méchants se repentent et deviennent justes. Du coup il nous parle par ses prophètes, par le Christ, et par ses Apôtres. Dans cette parole, il n’y a aucune spéculation, théologique ni génétique. Au contraire, cette parole est la vérité, la vérité qui est facile à comprendre et qui possède le pouvoir de nous sauver. Prions donc avec Jésus, « Consacre-les par ta vérité ! Ta parole est la vérité. » Jn 17.17.
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett

Sermon du dimanche 24 Février 2013


2ème dimanche de Carême Carême
Reminiscere

Nous ne l’avons pas voulu, mais il l’a voulu

Luc 13.31-35
Ce même jour, des pharisiens vinrent lui dire : « Va t'en, pars d'ici, car Hérode veut te faire mourir. » Il leur répondit : « Allez dire à ce renard : 'Voici, je chasse les démons et je fais des guérisons aujourd'hui et demain, et le troisième jour j'aurai fini. Mais il faut que je poursuive ma route aujourd'hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu'un prophète meure ailleurs qu'à Jérusalem.'
«  Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! Voici que votre maison vous sera laissée [déserte]. Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !' »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu !
Cette parole de Jésus nous confronte avec deux choses : l’une, c’est notre cœur dur et l’autre, c’est la grâce de Dieu, sa miséricorde imméritée. C’est parce que l’humanité en général n’as jamais voulu recevoir Jésus et se  confier à lui. Néanmoins, malgré notre rejet, il a bien voulu nous sauver tous.
La lecture du prophète Jérémie nous donne un bon exemple de cette triste vérité. Jérémie a proclamé la Parole de Dieu au peuple de Jérusalem. Il les appelait à se soumettre au dessein de Dieu, en l'occurrence, à se soumettre au roi de Babylone. Car Dieu se servait de ce roi étranger pour corriger son peuple. Tout peuple qui se soumettrait au roi de Babylone ne serait pas détruit et aurait la vie sauve. Mais puisque les gens ne voulaient pas se soumettre au roi de Babylone, ils ont accusé Jérémie de trahison et ont voulu le condamner comme un meurtrier. Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés.
Puis, dans le ministère de Jésus, le prophète des prophètes, nous rencontrons de nouveau cette scène familière. Ce même jour, des pharisiens vinrent lui dire : « Va t'en, pars d'ici, car Hérode veut te faire mourir. » Les pharisiens et les professeurs de la loi, c’est-à-dire, les chefs religieux juifs, avaient déjà rejeté Jean-Baptiste, un prophète envoyé par Dieu (Lc 7.30). Puis, Hérode l’a tué. Maintenant, ils rejetaient Jésus comme prophète et cherchaient un moyen pour le faire périr. Ce récit, que le roi Hérode cherchait à faire mourir Jésus, n’était peut-être qu’une ruse pour l’entrainer hors du territoire de la juridiction d’Hérode à celle de la juridiction du Sanhédrin, le haut conseil des Juifs.
Et pourquoi faisaient-ils cela ? Eh bien, parce que Jésus leur avait dit qu’il fallait entrer par la porte étroite pour être sauvé. C’est-à-dire, ils devaient reconnaître Jésus pour le Messie et mettre leur confiance en lui. Sinon, ils n’auraient pas droit de s’asseoir à table avec Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, car Jésus était le maitre de la maison qui ouvrait et fermait la porte d’entrée.
Il est bien vrai que beaucoup de Juifs n’avaient pas rejeté les prophètes et sont mort avec eux. Mais il est aussi vrai que la majorité de la nation suivait toujours le chef. Tel le roi, tel le peuple. C’est la triste histoire racontée dans les livres des Rois et de ceux des prophètes comme Jérémie. Au temps de Jésus, le peuple juif était habitué à vivre sans roi et sans prophète ; il était si habituée à l’occupation romaine et à la religion des pharisiens, qu’il n’était guère capable de reconnaître et de recevoir un vrai prophète. Ainsi, le peuple a-t-il réalisé la parole d’Esaïe au sujet du serviteur de l’Eternel : « Méprisé et délaissé par les hommes, homme de douleur, habitué à la souffrance, il était pareil à celui face auquel on détourne la tête : nous l'avons méprisé, nous n'avons fait aucun cas de lui. » Es 53.3.
« Nous n'avons fait aucun cas de lui. » Oui, Esaïe parle pour nous-aussi. L’humanité n’a fait aucun cas de lui. Du coup, Jésus dit qu’il doit mourir à Jérusalem, le lieu où les prophètes mourraient.
Lorsque l’on rejette Jésus, que rejette-t-on ? Mais, l’amour de Dieu ! « Combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! » Je suppose que nous pensons souvent que Dieu est un tyran ou un maître d’esclaves qui veut nous exploiter et nous rendre la vie amère. Oui, Dieu a établi les limites à notre conduite, mais il l’a fait par amour, pour nous sauver de notre propre folie et misère. Il nous traite comme ses propres enfants bien-aimés pour qui il s’est sacrifié. C’est dans ce sens que Jésus se compare à une poule qui couve ses poussins.
Une fois, après un feu de forêt, les sapeurs-pompiers vérifiaient que le feu était bien éteint et qu’il n’y avait pas d’incendie en sous-sol. En ce faisant, l’un d’eux a trouvé les restes noircis d’un grand oiseau, à moitié brulé. Le sapeur a trouvé cela un peu bizarre car un oiseau peut facilement voler et échapper au feu. D’un coup de pied, il a renversé l’oiseau et a été surpris par un branle-bas général. Quatre petits oiseaux sortaient en trébuchant sur la poussière et les cendres et ont détalé. En effet, le corps de la mère les avait couvés et protégés des flammes fulgurantes. Elle aurait pu s’envoler et se sauver, mais elle s’est sacrifiée pour ses oisillons. Et c’est justement l’image que Jésus s’applique à lui-même ! « Combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! »
La grande tragédie de l’humanité et sa misère, c’est que nous n’avons pas voulu chercher refuge sous les ailes de Jésus. Satan nous a convaincu que Dieu est notre problème, que c’est lui qui nous retient et nous empêche de prendre notre envol. « Dieu ne veut pas que vous mangiez de ce fruit parce qu’il ne veut pas que vous ayez les yeux ouverts et soyez comme lui ! »
Depuis lors, nous avons une soif tenace de pouvoir, un désir têtu de déterminer notre propre destin. Nous aimons la richesse et le pouvoir terrestre que nous avons accumulés, et nous en voulons davantage. Suggérer que nous mettions tout cela au service des autres selon la volonté de Dieu nous offense. Nous préférons suivre les conseils des meilleurs courtiers en Bourse et des président-directeurs généraux des compagnies les plus performantes. Nous commençons à soupçonner Dieu de vouloir prendre ce que nous possédons et limiter nos possibilités. Bien que Dieu nous ait crées, nous ne lui accordons pas la confiance de savoir ce qui est le meilleur pour nous. De bien des façons, nous ne voulons pas suivre Jésus et le laisser nous rassembler sous ses ailes.
Jésus répond donc, « Voici que votre maison vous sera laissée [déserte]. Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !' » D’un coté, c’est une parole de jugement. Rejeter la parole ou la volonté de Dieu entraine toujours de mauvaises conséquences. Adam l’a rejeté et s’est assujetti à la mort et à une vie en dehors du jardin, hors de la présence de Dieu. Les gens de l’époque de Noé ont rejeté la parole de Dieu et ont péri dans le déluge. Aujourd’hui, de plus en plus de gens rejettent Dieu, et en conséquence, perdent tout bon sens, toute distinction entre le bien et le mal, toute raison d’être et d’orientation dans la vie. Eux aussi vont périr ! Ce qui est tragique, c’est qu’ils auraient pu tous l’écouter. Alors, ils auraient évité leur désastre et se seraient réjouis de la bénédiction de Dieu !
Les chefs du peuple à Jérusalem ont rejeté Jésus et ont retenu fermement ce qu’ils pensaient pouvoir maitriser : la Loi de Moïse et le temple. Cependant, après la résurrection de Jésus, Dieu n’avaient plus besoin du temple et ses sacrifices, ni des pratiques de la Loi de Moïse, ni de la nation d’Israël en tant qu’entité politique. Tout cela a cédé place à l’Evangile et à l’Eglise de Jésus-Christ. Du coup, en moins de 40 ans la ville de Jérusalem a été détruite et le temple rasé pour ne jamais être reconstruit. « Voici que votre maison vous sera laissée [déserte]. » C’est comme si il y avait eu un feu ou un déluge qui approchait. Jésus a appelé son peuple à se réfugier auprès de lui, mais il n’a pas voulu.
Heureusement, cette triste parole de jugement ne vient pas sans promesse, sans bonne nouvelle. « Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !' » Malgré le fait que les hommes de tous les âges aient rejeté les prophètes de Dieu, — qu’ils soient Juifs, Egyptiens, Babyloniens, Grecs, Romains, et Français — Dieu a préparé notre salut et est prêt à nous rassembler sous ses ailes maintenant ! Le point central de ce texte de l’Evangile, c’est que Jésus allait accomplir sa mission malgré Hérode, malgré les pharisiens, malgré Jérusalem. Voilà notre grande confiance et espoir !
Lorsque les pharisiens ont dit à Jésus de s’en aller parce qu’Hérode voulait le faire mourir, Jésus a répondu, « Allez dire à ce renard : 'Voici, je chasse les démons et je fais des guérisons aujourd'hui et demain, et le troisième jour j'aurai fini. Mais il faut que je poursuive ma route aujourd'hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu'un prophète meure ailleurs qu'à Jérusalem.' »
Jésus n’est pas mort parce que les hommes ont voulu le tuer. Il est mort parce qu’il est le Bon Berger qui a donné sa vie pour ses brebis. « Le Père m'aime, parce que je donne ma vie pour la reprendre ensuite. Personne ne me l'enlève, mais je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre. Tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. » Jn 10.17-18. C’est pour cela que Jésus ignore la menace d’Hérode et se rend à Jérusalem. Car c’est là qu’il doit mourir.
A Jérusalem, au troisième jour, Jésus achèvera son but. Il s’agit de sa résurrection le troisième jour. C’est par sa mort et sa résurrection qu’il accomplirait sa mission et rassemblerait son peuple sous ses ailes. Le déluge ou le grand incendie qui vient sur le monde entier, c’est la mort et le jugement de Dieu. Etant mort à notre place, Jésus nous donne la promesse de vivre de nouveau. Il nous invite à nous réfugier sous ses ailes. Là, joints à lui par la foi et par le baptême, nous avons la promesse que nous ressusciterons des morts comme lui.
Comment nous cachons-nous sous les ailes de Jésus ? « Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !' » Lorsque nous confessons que Jésus est le Messie et vivons selon sa parole, nous avons trouvé refuge sous ses ailes et avons le salut qu’il apporte. Le jour que nous appelons Dimanche des Rameaux, Jésus est entré dans la ville de Jérusalem et la foule ravie criait, « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Ces gens ont reconnu que Jésus était le Messie, le Sauveur qu’ils attendaient. Et leur confession ce jour-là demeure : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Toute fois qu’une personne reconnait Jésus et fait cette confession-là, elle entre sous la protection des ailes de Jésus. Ainsi Paul dit-il, « Si tu reconnais publiquement de ta bouche que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité, tu seras sauvé. En effet, c'est avec le cœur que l'on croit et parvient à la justice, et c'est avec la bouche que l'on affirme une conviction et parvient au salut. » Rm 10.9-10. C’est justement cela l’Evangile ou la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Alors même que nous n’avons pas toujours voulu recevoir Jésus, lui, a toujours voulu nous sauver, et nous lance toujours son appel à venir auprès de lui  pour quiconque a des oreilles pour écouter.
Voilà un point de la doctrine chrétienne d’une extrême importance : si l’on est sauvé, c’est l’œuvre de Dieu ; si l’on est condamné, c’est notre propre faute. Sans Jésus, nous ne ressusciterons pas des morts ; sans Jésus, nous ne verrons pas Dieu ; mais sous la protection de ses ailes, nous hériterons de la vie éternelle !
Jésus dit, « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes. » Que nous répondions donc, « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett