dimanche 25 avril 2010

Sermon du dimanche 25 avril 2010

JOUR DE L’EVANGELISTE MARC

Texte :Ac 15.36-40 + 2 Tm 4.11

Ac 15.36 « Quelques jours plus tard, Paul dit à Barnabas : "Retournons visiter nos frères et sœurs dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir comment ils vont."

37 Barnabas voulait aussi emmener Jean, surnommé Marc,

38 mais Paul estimait qu’il ne fallait pas prendre avec eux celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie et ne les avait pas accompagnés dans leur tâche.

39 Ce désaccord fut assez vif pour qu’ils se séparent l’un de l’autre. Barnabas prit Marc avec lui et embarqua pour l’île de Chypre.

40 Paul choisit Silas et partit, confié par les frères à la grâce de Dieu. »

2 Tm 4.11 « Prends Marc et amène-le avec toi, car il m’est utile pour le ministère. »

Chers frères et sœurs en Jésus, notre Sauveur,

Quelle volte-face de la part de l’apôtre Paul ! … n’est-ce pas ?

Dans le premier texte – moins de 20 ans après la résurrection de Jésus et la Pentecôte – Paul refuse de reprendre une seconde fois l’évangéliste Marc comme collaborateur avec lui, au point de se brouiller avec son ami Barnabas, cousin de Marc (Col 4.10).

Dans le second texte, il dit le plus grand bien de ce même Marc, « collaborateur » apprécié (Phil 24).

Une petite vingtaine d’années sépare ces deux événements. Que s’est-il passé durant ces quinze à vingt ans ? Le changement d’opinion de Paul à propos de Marc nous intrigue, n’est-ce pas ? Cela vaut le coup de nous pencher sur l’évangéliste Marc, pour une fois que son jour tombe un dimanche.

L’EVANGELISTE MARC

1. Qui est-il ?

2. Que pouvons-nous en apprendre ?

1

Qui est l’évangéliste Marc ?

Comme beaucoup de Juifs, il portait un nom hébreu – « Jean » – et un nom grec ou latin : « Marc ». Il nous est plutôt connu sous ce nom romain, « Marc », alors que les chrétiens d’origine juive le présentaient plutôt comme « Jean surnommé Marc » (Ac 12.12).

Sa mère, du nom de « Marie » – prénom très répandu à l’époque déjà – a fait partie du premier cercle des chrétiens : c’est chez elle que « Pierre » se rendit après avoir été libéré de prison par un ange.

La mère de Marc était assez riche pour avoir à Jérusalem une maison assez spacieuse pour pouvoir y accueillir « beaucoup de personnes » pour y prier en période de persécution. Elle pouvait d’ailleurs aussi se payer des servantes (Ac 12.12-13).

Il se pourrait même que « la grande chambre à l’étage » où Jésus a institué la Sainte Cène se soit trouvée dans la maison de Marie, mère de Marc. (Mc 14.15)

Marc est le seul jeune homme en dehors du cercle des apôtres dont nous savons qu’il a fait partie des chrétiens dès le début. On pense généralement qu’il est le « jeune homme » qui, poussé par la curiosité de l’adolescence, a suivi Jésus de loin à Gethsémané, que les soldats ont « attrapé », mais qui « se sauva tout nu » dans la nuit, laissant sa tunique dans les mains des soldats.

Nous avons vu Pierre se réfugier dans cette maison après avoir été libéré de prison par un ange. Ce n’est pas la seule indication de relations étroites entre l’apôtre Pierre et le futur évangéliste Marc.

Dans sa première lettre, Pierre parle de « Marc, mon fils » (1 P 5.13). Sans doute de la même manière que Paul appelle « Timothée mon enfant dans la foi » (1 Tm 1.2). Marc a dû être « régénéré […] par la Parole vivante et permanente de Dieu » annoncée par Pierre, son père spirituel (1 P 1.23).

Dans son Evangile, il arrive à Marc de donner plus de détails à propos de Pierre que des autres apôtres, ainsi à propos de son reniement.

Marc est très imprégné par le style de Pierre. Par exemple, comme Pierre, Marc n’utilise jamais le mot « loi », alors qu’il se trouve dans les trois autres Evangiles.

C’est sans doute à l’aide des récits faits par Pierre que le Saint-Esprit a inspiré son Evangile à Marc, un Evangile destiné aux non Juifs, car il explique en détail les noms des personnes, le temps, les nombres et les lieux de la vie du Christ, détails que les Juifs n’avaient pas besoin qu’on leur explique.

Ce qui frappe aussi, c’est que Marc écrit au présent. Par l’Evangile selon Marc, le Saint-Esprit veut nous faire comprendre que nous vivons dans le présent de la toute-puissance et de la présence de Jésus-Christ.

L’image que Marc nous donne de Jésus – que ce soit dans ses paroles ou ses miracles – c’est celle de la souveraineté de Jésus : son influence sur la vie des gens et son pouvoir sur les démons. Jésus est en tout temps celui qui sauve de toute détresse ; il connaît nos problèmes et nos soucis quotidiens ; il est au courant des grandes questions que nous nous posons.

Le Saint-Esprit a utilisé « Jean surnommé Marc » en raison de ses dons et capacités, en raison de sa proximité avec l’apôtre Pierre aussi, et sans doute également en raison de sa maîtrise des différentes langues, l’hébreu des Juifs, mais aussi le grec et le latin parlés dans l’Empire romain.

Le Saint-Esprit a dû accomplir bien d’autres miracles en Marc avant qu’il ne lui inspire son Evangile. Cet Evangile, il l’a écrit après la mort de Paul, car Paul n’en dit mot dans ses épîtres. Pourtant, vers le tard, il ne dit que du bien de Marc. Il n’aurait certainement pas oublié de mentionner une œuvre aussi capitale pour les croyants de tous les temps que l’Evangile selon Marc.

Déjà lors de son premier emprisonnement à Rome (une douzaine d’années après la brouille), Marc faisait partie de l’équipe autour de l’apôtre Paul. Dans sa Lettre à Philémon, Paul énumère Marc parmi ses « collaborateurs » (Phil 24).

Et dans la Lettre aux Colossiens, écrite en même temps à partir de Rome, Paul le recommande chaudement aux chrétiens de Colosses : « Marc, le cousin de Barnabas, vous salue, au sujet duquel vous avez reçu des instructions : s’il vient chez vous, faites-lui bon accueil ! » (Col 4.10)

Paul allait donc envoyer Marc en mission, non pas avec le groupe qui allait porter les lettres aux Colossiens et à Philémon, mais ailleurs. Nous aimerions savoir où, mais n’avons pas d’information à ce sujet. Certainement en Asie Mineure, voire en Syrie ou en Palestine, car de là, il pourrait passer par Colosse.

Marc avait donc su regagner l’estime et la confiance de l’apôtre Paul au point d’être envoyé dans une mission à part.

Le Saint-Esprit a dû le travailler par l’Evangile, comme il a dû, auparavant, travailler Saul de Tarse, pour qu’il devienne l’instrument dont il avait besoin.

Après la mort de Paul, Marc semble avoir été le collaborateur et interprète de Pierre. Papias d’Hiérapolis, ville d’Asie Mineure à proximité de Colosses et de Laodicée, écrit vers 140 ap. J.-C. :

« Marc, devenu l’interprète de Pierre, rédigea avec soin, mais non dans l’ordre, tous les souvenirs de Pierre concernant ce que le Seigneur avait dit ou fait. […] Plus tard, il accompagna Pierre, qui enseignait selon les besoins du moment, et non pas dans le dessein de rapporter systématiquement les discours du Seigneur. En écrivant ces souvenirs, Marc ne commit pas d’erreur, car il visa à ne rien omettre et à ne rien affirmer qui ne fût vrai. »

En amenant Marc à être formé au contact des principaux apôtres – Pierre et Paul – le Saint-Esprit l’a remarquablement préparé pour pouvoir lui inspirer son Evangile.

2

En quoi le parcours de Marc

nous concerne-t-il ?

Que pouvons-nous en retirer

pour nous-mêmes ?

Le parcours de Marc me fait penser à cette parole de notre Seigneur : « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu » (Lc 18.26) Quand Dieu s’occupe d’une personne, il peut en faire de grandes choses. Voyez ce qu’il a fait de Marc l’impétueux, le découragé, l’infidèle, l’indigne de confiance : un missionnaire réfléchi, courageux, engagé, digne de confiance, et il lui a finalement inspiré l’un des quatre Evangiles !

X X X A X X X

La première fois qu’il apparaît dans le Nouveau Testament, dans la nuit de Gethsémané, Marc est un « jeune homme » que la curiosité pousse à un comportement irréfléchi et impétueux, même dangereux. Cette nuit-là, Jésus aura été confronté à bien des faiblesses humaines parmi ses proches : Judas l’a trahi et vendu, Pierre l’a renié, Marc s’est mis en danger de façon inconsidérée.

C’est un Marc tout à fait différent que nous rencontrons 30 ans après Gethsémané. L’apôtre Paul n’aurait jamais confié à Marc une mission importante s’il avait encore été la tête brûlée de sa jeunesse. Dieu l’a mûri entre-temps.

Pensez maintenant à vous-mêmes ! N’avez-vous pas mûri aussi depuis votre jeunesse ? Sans doute faut-il de tout pour faire un monde, y compris une Eglise, autant des jeunes que des moins jeunes. Mais pour confier à quelqu’un une responsabilité importante dans l’Eglise, il faut que cette personne ait une certaine maturité spirituelle.

Ce n’est pas pour rien que la Bible appelle les responsables des Eglises des « anciens ». C’était déjà le cas dans l’Ancien Testament (1 S 8.4) ; ça l’a aussi été du temps des apôtres (Ac 14.24). Il est vrai que Marc devait avoir un peu moins de 50 ans au moment où Paul l’envoie en mission, et environ 55 ans quand Paul indique à Timothée que Marc lui est « utile pour le ministère » (2 Tm 4.11).

X X X B X X X

Le Saint-Esprit a dû faire de la tête brûlée un homme mûr. Il a aussi dû transformer le Marc découragé en un Marc courageux.

Je ne jette pas la pierre à Marc : Qu’aurais-je fait à sa place ? Ils étaient partis à 3 pour implanter l’Eglise chrétienne dans l’Empire romain païen. Même les Juifs leur étaient hostiles.

Et pour arranger le tout, l’apôtre Paul, avec son « écharde dans la chair » dont Dieu refusait de le délivrer (2 Co 12.7-9), ne semblait pas, selon les critères humains, apte à conduire cette importante mission. On pense qu’il avait une maladie chronique, ce qui expliquerait l’arrivée d’un médecin, Luc, dans l’équipe de Paul.

Avouez : Qu’il est difficile de faire confiance à Dieu quand on oublie ses promesses et ne voit que les problèmes ! Qu’il est difficile de ne pas se décourager quand on met face à face la petitesse de l’Eglise et l’impressionnant monde qui nous entoure ! Rappelons-nous alors ce que Dieu a dit à Paul : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2 Co 12.9)

Avec Marc cela s’est aussi vérifié. D’un homme découragé, le Saint-Esprit a fait un homme courageux. Ne se laisse-t-il pas envoyer en mission par un apôtre emprisonné, une mission périlleuse par mer et par terre, périlleuse aussi à cause des brigands de grand chemin, périlleuse aussi à cause de la haine des Juifs de l’époque ?

Quand nous sommes, pareillement, découragés, rappelons-nous : « Dieu lui-même a dit : "Je ne te délaisserai pas et je ne t’abandonnerai pas." C’est donc avec assurance que nous pouvons dire : "Le Seigneur est mon secours, je n’aurai peur de rien. Que peut me faire un homme ?" » (Hé 13.5-6)

X X X C X X X

Car quand nous sommes découragés, il nous arrive de déserter, de jeter le manche après la cognée. C’est ce que Paul a reproché à Marc quand il a refusé de le reprendre dans son équipe pour le deuxième voyage missionnaire. « Barnabas voulait aussi emmener Jean surnommé Marc, mais Paul estimait qu’il ne fallait pas prendre avec eux celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie et ne les avait pas accompagnés dans leur tâche. » (Ac 15.37-38)

Bref, Marc avait déserté son poste. « Ils avaient [choisi] Marc pour aide » (Ac 13.5), et voilà qu’il les plantait là en pleine campagne missionnaire. Paul ne voulait pas revivre le même problème. Le travail de la mission est trop important pour qu’on la mette ainsi en jeu.

Nous avons sans doute tous des exemples de personnes qui ont jeté l’éponge devant les difficultés qu’on rencontre au travail dans la Vigne du Seigneur. Mais ça ne nous avance pas plus.

Ce que chacun de nous doit se demander, c’est : « Moi, me suis-je déjà conduit en déserteur dans l’Eglise ? Moi, ai-je déjà abandonné par manque de foi un poste, une fonction, qu’on m’avait confiés ? » On trouve toujours des raisons, des explications, des justifications à un abandon de poste. La question est de savoir si cela tient devant Dieu, si ce n’est pas le résultat d’un manque de foi.

Repentons-nous alors. Montrons que nous avons changé, qu’on peut de nouveau nous faire confiance. Mais soyons humbles et patients. On ne regagne pas la confiance des autres du jour au lendemain. Marc ne réapparaît dans l’équipe de Paul qu’une douzaine d’années après son abandon de poste.

X X X D X X X

C’est quand même un miracle de voir comment le Saint-Esprit a changé un Marc indigne de confiance en un Marc digne de confiance !

La confiance ne s’impose pas. La confiance se gagne. C’est un peu comme la foi en Jésus-Christ. Elle ne s’hérite et ne s’impose pas. Seul le Saint-Esprit l’éveille et l’approfondit à travers sa Parole et les sacrements. Nous ne pouvons que témoigner, parler de notre Sauveur, et nous le faisons auprès de nos enfants dès leur plus jeune âge, puis nous continuons de les mettre au contact de l’Evangile de Jésus-Christ à l’école du dimanche, au catéchisme, en réunion des jeunes, et nous tous au culte et dans les études bibliques, voire dans nos cultes de famille.

C’est pareil pour gagner la confiance des autres. Par votre comportement vous donnez une image de vous-même. Par votre comportement vous devenez crédible aux yeux des autres, ou non.

Mais même si vous avez fait une entrée en matière désastreuse comme Marc, priez, soyez humbles et persévérants, et vous regagnerez la confiance de ceux qui, à un moment donné, l’ont peut-être perdu.

X X X E X X X

Voyez encore le cas de Marc ! Au lieu du contre témoignage du début, il rend finalement à la chrétienté de tous les temps le témoignage de son Evangile. Ce changement a mis des années ; mais ouvrez votre Bible et voyez le résultat : un Evangile !

Le Saint-Esprit, après l’avoir relevé de ses défaillances du début, après l’avoir longuement travaillé pour faire de lui l’outil dont il avait besoin, lui a inspiré le texte de son Evangile.

Le Saint-Esprit l’a dirigé de manière à ce qu’il prenne de ce qu’il a appris en côtoyant Pierre et Paul ce qu’il devait mettre par écrit.

Le Saint-Esprit l’a d’ailleurs dirigé un peu différemment des autres évangélistes. Ainsi, il décrit davantage que les trois autres évangélistes les sentiments des gens. Il lui arrive aussi d’utiliser plus de mots que les autres pour exprimer ce que Jésus ressent.

Avec chacun des évangélistes, le Saint-Esprit a joué des registres distincts mais concordants :

Matthieu met l’accent sur Jésus en tant que roi qui fonde un royaume éternel.

Luc souligne sa perfection et les conséquences universelles de son œuvre de rachat.

Jean commence tout de suite avec le mystère caché de la personne de Jésus, « Dieu né de Dieu, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu » (Symbole de Nicée).

Marc, lui, le présente davantage comme le Messie, le Serviteur de l’Eternel qui s’humilie pour se consacrer entièrement à sa mission de Sauveur. Il nous montre en Jésus « le Fils de l’homme » plein de compassion pour les personnes qui souffrent, mais aussi le Fils de Dieu en pleine possession de la puissance divine. Et pourtant il va aller jusqu’à se sacrifier pour le salut du monde, pour notre salut.

Voilà les pensées que m’inspire la trajectoire de « Jean surnommé Marc », trajectoire où, sans conteste, le Saint-Esprit tenait le gouvernail.

Alors, demandons-lui aussi pour nous :

« O Saint-Esprit, esprit de vie,

De lumière et de foi,

Source de puissance infinie,

Dans ma faiblesse à toi je crie :

Accomplis tout en moi.

Conduis-moi, selon ta promesse,

En toute vérité.

Sois mon secours, sois ma sagesse ;

Et que je marche sans faiblesse

A ta sainte clarté ! »

(LlS 125, strophes 1 et 3)

Amen.

Jean Thiébaut Haessig


Année

30 : Mort et Résurrection de Jésus

46-48 : 1er voyage missionnaire de Paul

60-61 : Colossiens, Philémon

66 : 2 Timothée

Chants proposés :

Tournez les yeux vers le Seigneur AeC 153:1-3

Par les enfants :

Pour retenir tous les livres du N.T. AeC 766:1

Oh ! prends mon âme, Prends-la, Seigneur, AeC 602:1-3

Oh ! prends mon âme, Prends-la, Seigneur, AeC 602:1-3*

lundi 5 avril 2010

Sermon de Pâques 04 avril 2010

FETE DE PÂQUES

Texte : Ac 10.34-43

34 « Alors Pierre prit la parole et dit : "En vérité, je reconnais que Dieu ne fait pas de favoritisme

35 et que dans toute nation, celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable.

36 Il a envoyé sa parole aux Israélites en leur annonçant la paix par Jésus-Christ, qui est le Seigneur de tous.

37 Vous savez ce qui est arrivé dans toute la Judée, après avoir commencé en Galilée suite au baptême que Jean a prêché.

38 Vous savez comme Dieu a déversé une onction de Saint-Esprit et de puissance sur Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient sous la domination du diable, parce que Dieu était avec lui.

39 Nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Lui qu’ils ont tué en le clouant sur la croix,

40 Dieu l’a ressuscité le troisième jour et a permis qu’il apparaisse,

41 non à tout le peuple, mais aux témoins choisis d’avance par Dieu, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection.

42 Jésus nous a ordonné de prêcher au peuple et d’attester que c’est lui que Dieu a désigné juge des vivants et des morts.

43 Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que toute personne qui croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés."

44 Pierre parlait encore, quand le Saint-Esprit descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole.

45 Tous les croyants circoncis qui étaient venus avec Pierre furent stupéfaits de ce que le don du Saint-Esprit était déversé même sur les non-Juifs. »


Chers frères et sœurs en Celui

qui nous entraîne dans sa glorieuse résurrection !

S’il y a une occasion, au cours de l’année, où nous nous réjouissons particulièrement, c’est à l’occasion de la réjouissante fête de Pâques ! Rien ne doit être trop beau pour faire de cette fête une fête grandiose.

Nous apparaissons devant notre Seigneur ressuscité et victorieux dans nos habits les plus festifs. Notre cœur s’élève vers le divin Ressuscité dans des cantiques exaltants. C’est la grande, la principale fête de la chrétienté.

Pourquoi ? Parce qu’il y a deux mille ans, « notre Sauveur Jésus-Christ a réduit la mort à l'impuissance et a mis en lumière la vie et l'immortalité » (2 Tm 1.10). Ce jour-là, il nous a donné la preuve éclatante qu’il nous a délivrés du péché et de ses conséquences destructrices, que nous sommes aussi cohéritiers avec lui des bénédictions divines et éternelles.

Oui, qu’il soit loué

Le Sauveur ressuscité, le Dieu de notre salut !

Etonnante et surprenante, que cette nouvelle que l’Eglise chrétienne a à annoncer à tous les pécheurs depuis 2000 ans ! C’est la nouvelle que Dieu aime le monde à cause de Christ, que par Christ, Dieu a sauvé le monde du péché, de la mort et de la damnation !

Notre histoire nous apprend comment cet évangile libérateur a commencé à se répandre parmi les païens. Notre texte est le résumé de la prédication que Pierre a donnée devant la famille et les employés de l’officier romain Corneille, dans sa maison à Césarée.

Et ce que Pierre a prêché à l’époque, cela affermit aujourd’hui encore notre foi en notre Seigneur Jésus-Christ. Cela nous fait chanter d’allégresse à cause de toutes ces vérités fondamentales de la foi chrétienne que nous pouvons résumer ainsi :

Le Sauveur ressuscité

est

le Dieu de notre salut !

1. Sa vie et sa mort nous apportent le salut.

2. Sa résurrection nous l’atteste avec éclat.


1

Sa vie et sa mort

nous apportent le salut

Avant de ressusciter de la mort, Jésus a vécu et est mort pour pouvoir nous sauver. C’est avec cette vérité que Pierre commence son message de Pâques. Sans la vie et la mort de Jésus, sa résurrection n’a pas de sens.

Pierre, en véritable expert en mission, commence avec ce que le centurion et ses gens savaient déjà de Jésus : « Vous savez ce qui est arrivé dans toute la Judée, après avoir commencé en Galilée suite au baptême que Jean a prêché. Vous savez comme Dieu a déversé une onction de Saint-Esprit et de puissance sur Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient sous la domination du diable, parce que Dieu était avec lui. Nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. » (v. 37-39)

Oui, ça, ils le savaient ; ces nouvelles étaient arrivées jusqu’à Césarée. Dieu avait fait en sorte qu’on parle de la vie, de la mort et de la résurrection de ce Jésus de Nazareth jusque sur les rivages de la Méditerranée.

S’appuyant sur ce qu’ils en savaient déjà, Pierre se met maintenant à leur en expliquer la profonde signification et les merveilleuses conséquences. Nous aussi, nous avons besoin qu’on nous les rappelle constamment : Jésus de Nazareth est vrai Dieu. Depuis sa conception par le Saint-Esprit dans la vierge Marie il est aussi vrai homme. Et ce Jésus à la fois Dieu et homme n’a jamais refusé son aide à ceux qui venaient à lui.

Il est devenu homme pour accomplir la volonté de son Père. Dans cette mission exceptionnelle il s’est laissé guider par le Saint-Esprit, la troisième Personne de la Trinité. Et il a remplie sa mission à la perfection : Sa vie visible sur terre a correspondu en tous points à la sainte volonté du Père. Il a été obéissant en tout aux saintes exigences de la Loi de Dieu.

Et cela, il l’a fait à notre place et pour notre compte, parce que nous n’y serions jamais parvenu. Cela, il l’a fait pour satisfaire les exigences de Dieu à notre égard et apaiser la colère de Dieu contre nous.

« Il s’est dépouillé lui-même en faisant preuve d’obéissance jusqu’à la mort. » Son obéissance allait atteindre son paroxysme, physiquement, à « la mort sur la croix » (Ph 2.8). Mais le plus terrible n’était pas visible : son obéissance jusque dans les souffrances des peines de l’enfer.

C’est qu’il a demandé à son Père de le damner à notre place, à la place de tous les pécheurs de tous les temps. Il voulait payer pour nos péchés pour nous éviter notre châtiment, pour nous sauver ; il voulait être notre Sauveur.

Pour cela il devait devenir vrai homme : sa soumission à la Loi de Dieu devait se faire dans les mêmes conditions que la nôtre. Il ne devait en rien connaître des privilèges, des aménagements.

En même temps, si son obéissance et son expiation devaient avoir la valeur suffisante « pour les péchés du monde entier » (1 Jn 2.2), il fallait qu’il soit aussi vrai Dieu.

C’est ainsi que Jésus de Nazareth, à la fois vrai Dieu et vrai homme, est devenu notre Sauveur.

2

Sa résurrection

nous atteste avec éclat notre salut

La Bible présente toujours à nouveau la mort et la résurrection de Jésus comme un tout.

Ainsi, quand Paul écrit aux Philippiens : « Jésus-Christ s’est humilié lui-même en faisant preuve d’obéissance jusqu’à la mort, même la mort sur la croix. C’est aussi pourquoi Dieu l’a élevé à la plus haute place. » (Ph 1.8-9)

Ou quand il écrit aux chrétiens de Rome : « Jésus, notre Seigneur, a été donné à cause de nos fautes et est ressuscité à cause de notre justification. » (Rm 4.25)

Dans notre histoire, après que Pierre ait dit à Corneille et aux siens : « Jésus de Nazareth qu’ils ont tué en le clouant sur la croix, » il continue : « Dieu l’a ressuscité le troisième jour. » (v. 39-40)

En entendant ces paroles, on ne peut se défaire de l’impression que les pouvoirs démoniaques voulaient anéantir le Sauveur, le salut et donc nous, les sauvés, mais Dieu a déjoué leurs plans. Ils n’ont pu tuer Jésus que parce qu’il l’a bien voulu, mais « Dieu l’a ressuscité », une fois sa mission « accomplie » à la perfection (Jn 19.30)

C’est là l’événement sensationnel de Pâques : la mort a trouvé son maître ! De nombreuses personnes peuvent en témoigner pour avoir vu le Ressuscité. Un jour, il est même « apparu à plus de 500 frères et sœurs à la fois, dont la plupart sont encore vivants, » écrit Paul quelques 25 ans plus tard (1 Co 15.6) ; on pouvait donc vérifier auprès d’eux.

Mais nous ne croyons pas seulement à la résurrection de Jésus parce qu’elle a eu d’innombrables témoins, mais surtout parce que tout le témoignage du Saint-Esprit dans la Bible se focalise sur cette résurrection.

Sa mission de sauver l’humanité des conséquences du péché tendait vers cet aboutissement : la résurrection. Et là il devient évident : la résurrection de Jésus était inéluctable pour différentes raisons, et chacune de ces raisons nous apporte soulagement et réconfort.

Sa résurrection atteste que son Père est satisfait de l’œuvre de rachat « accomplie » (Jn 19.30) par son Fils ; que le Père accepte comme suffisant pour notre rachat le sacrifice apporté par son Fils.

Aussi le Père « l’a ressuscité », nous signifiant ainsi : vous pouvez faire entièrement confiance à l’expiation de vos péchés par mon Fils ; il vous a vraiment « réconciliés » avec moi (2 Co 5.18-19), sa résurrection vous le prouve.

Paul écrit aux chrétiens de Corinthe : « Si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est inutile, » il est inutile d’attendre de lui votre salut, « vous êtes [alors] perdus », car toujours sous la colère de Dieu (1 Co 15.17-18).

« Mais en réalité, Christ est ressuscité des morts » (1 Co 15.20) ; aussi avez-vous tout à fait raison de vous en remettre à lui pour obtenir le pardon, la vie et le salut.

Ayez foi en lui ! D’autant que sa résurrection prouve aussi « qu’il est le Seigneur de tous », comme le dit Pierre ici (v. 36). Rien ne peut s’opposer à son autorité ; tout lui est soumis, même la mort, cette chose qui nous fait tellement peur. Rien ne peut l’empêcher de tenir parole, pas non plus la mort. Il avait dit qu’il serait là, vivant, parmi eux, trois jours après sa mise à mort. Eh bien, la mort n’a su le retenir ; elle a dû se coucher devant lui.

Cela ne pouvait réussir qu’à Dieu : tenir parole malgré la mort. Sa résurrection prouve donc aussi que Jésus est Dieu et que nous pouvons nous fier à ce qu’il nous dit.

C’est à ce « Seigneur de tous » que nous avons la chance d’appartenir, à ce Seigneur qui étend sa seigneurie sur tout, même sur la mort ! Que pourrions-nous espérer de plus merveilleux ? de plus rassurant ?

Et « Jésus », ce « Seigneur de tous » et sur tout, dit Pierre, « nous a ordonné de prêcher au peuple » (v. 42). Voilà comment notre Seigneur ressuscité exerce maintenant sa fonction prophétique dans le monde : à travers nous, son Eglise de graciés, de sauvés, de témoins.

Et qu’est-ce qui doit être attesté et prêché ? La Loi et l’Evangile !

La Loi qui dit que « c’est lui [Jésus] que Dieu a désigné juge des vivants et des morts. » (v. 42). « Il nous faudra tous comparaître devant le tribunal de Christ » (2 Co 5.10) mort et ressuscité pour nous, et nous serons jugés selon que nous aurons accepté avec foi ou rejeté sa mort expiatoire et sa résurrection.

C’est surtout cet Evangile que l’Eglise doit annoncer, Evangile que Pierre résume ainsi à Corneille : « que toute personne qui croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés. » (v. 43)

Oui, viens te réfugier avec foi auprès du Ressuscité ! Il a payé pour nos péchés ! Toi qui viens te réfugier auprès de Jésus avec foi, Dieu ne te compte plus tes péchés, il ne t’en tient plus rigueur, en Jésus tu as reçu le pardon !

Toi qui crois en ton Sauveur, le verdict de damnation ne te concerne plus, Jésus te fait partager sa vie, déjà ici-bas, puis, plus tard, dans la félicité éternelle. « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle. » (Jn 3.36) Celui qui se confie au Ressuscité est reçu dans sa communion de vie, une communion éternelle que même la mort ne peut détruire.

A l’occasion d’un décès, Jésus a déclaré : « C’est moi qui suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et toute personne qui vit et croit en moi ne mourra jamais ! » (Jn 11.25-26)

En cela aussi, sa résurrection nous est une garantie. Sa glorieuse victoire sur le péché, la mort et Satan nous touche de si près qu’elle affecte et transforme notre existence pour l’éternité.

Maintenant nous pouvons jubiler avec les prophètes Esaïe et Osée et avec l’apôtre Paul : « La mort a été engloutie dans la victoire. Mort, où est ta victoire ? Enfer, où est ta victoire ? […] Que Dieu soit remercié, lui qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! » (1 Co 15.54-57 ; cf. Es 25.8 et Os 13.14)

« Tous les prophètes rendent témoignage de lui, » le Ressuscité (v. 43), de même que le font tous les apôtres. C’est avec ce témoignage unanime des prophètes et des apôtres que le Saint-Esprit nous a convaincus, comme il l’a fait avec Corneille et les siens, de la Seigneurie de Jésus de Nazareth. C’est ce témoignage qui nous fait chanter en ce jour, louer et adorer notre Seigneur comme le Dieu de notre salut.

C’est en lui que nous voulons nous confiez, c’est à lui que nous voulons rendre hommage et mener une vie en son honneur, entraînés par la force de sa résurrection.

Qu’il nous accorde aussi la grâce de mourir un jour à la lumière de sa résurrection en attendant de la vivre réellement et dans la joie lors de son retour en gloire !

Amen.

Jean Thiébaut Haessig

Chants proposés :

Ouverture :

Entonnons en ce jour un cantique nouveau LlS 103:1-6

Après l’Ancien Testament :

A toi la gloire, ô Ressuscité ! LlS 100:1

Après l’Epître :

A toi la gloire, ô Ressuscité ! LlS 100:2

Après l’Evangile :

A toi la gloire, ô Ressuscité ! LlS 100:3

Avant le sermon :

Louons Dieu de tout notre cœur ; LlS 109:1-4

Avant la Cène :

Christ est ressuscité ! c’est le cri de victoire LlS 102 :1-5

Durant la distribution :

Jésus, Sauveur adorable, Tu m’invites à ta table LlS 165:1-5

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