mardi 16 octobre 2012

Sermon du dimanche 14 Octobre 2012


19ème dimanche après la trinité

La Cardio-sclérose

Marc 10.2à12 
Les pharisiens l'abordèrent et, pour lui tendre un piège, ils lui demandèrent s'il est permis à un homme de divorcer de sa femme. Il leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » « Moïse, dirent-ils, nous a permis d'écrire une lettre de divorce et de renvoyer notre femme. » Jésus leur dit : « C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné cette règle.  Mais au commencement de la création, Dieu a fait l'homme et la femme ; c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère [et s'attachera à sa femme], et les deux ne feront qu'un. Ainsi, ils ne sont plus deux mais ne font qu'un. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. »
Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples l'interrogèrent encore là-dessus. Il leur dit : « Celui qui renvoie sa femme et qui en épouse une autre commet un adultère envers elle, et si une femme divorce de son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère. »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Il y a une maladie dont nous sommes tous atteints : la cardio-sclérose. Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de cette maladie, mais sans doute vous avez entendu parler d’artériosclérose, le durcissement des artères. 
La sclérose est le durcissement d’un tissu tel qu’il ne fonctionne plus normalement. « Cardio » indique une relation avec le cœur ; cardio-sclérose veut donc dire, un durcissement du cœur. En fait, cela existe, un durcissement des muscles du cœur avec des conséquences pathologiques.
Ce n’est pas de cela que Jésus parle. Néanmoins, il parle d’une dureté de cœur, d’une cardio-sclérose si je peux le dire. A cause de notre nature pécheresse, nous souffrons tous de cette maladie, d’un cœur dur, insensible, têtu. Le divorce, dont il est question dans notre lecture de l’Evangile, est un symptôme de cette maladie spirituelle. Et la seule façon de guérir de cette cardio-sclérose, c’est de se tourner vers Jésus dans la repentance pour recevoir le pardon et le don du Saint-Esprit qui crée en nous un nouveau cœur.
Marc dit que des Pharisiens sont venu voir Jésus pour lui tendre un piège, c’est-à-dire, pour tacher de trouver une parole qu’ils pourraient utiliser pour le dénoncer. Ils lui demandent donc « s'il est permis à un homme de divorcer de sa femme. Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » « Moïse, dirent-ils, nous a permis d'écrire une lettre de divorce et de renvoyer notre femme. » Jésus leur dit : « C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné cette règle.  Mais au commencement de la création, Dieu a fait l'homme et la femme ; c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère [et s'attachera à sa femme], et les deux ne feront qu'un. Ainsi, ils ne sont plus deux mais ne font qu'un. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. »
Ces hommes connaissaient Jésus et pensaient qu’il serait contre le divorce. Pouvait-on donc le faire contredire Moïse et la Bible ? Ils s'appuyaient sur un passage dans Deutéronome 24 qui dit que si un homme renvoie sa femme et elle se remarie avec un autre homme, et si le deuxième la renvoie aussi à son tour, alors le premier mari ne peut pas la reprendre pour femme. Alors la loi que Moïse a établie n’était vraiment pas une loi autorisant le divorce. C’était plutôt une loi qui voudrait freiner la pratique abominable de passer une femme d’un homme à un autre. L’AT n’autorise expressément pas le divorce. C’est que la loi de Moïse reconnaissait que les hommes renvoyaient leurs femmes et cherchaient à limiter cette pratique.
La réponse de Jésus aurait dû fâcher ces Pharisiens pour deux raisons. Premièrement, il dit, C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné cette règle. Comment Jésus sait-il que Moïse ne voulait pas permettre le divorce mais a été contraint à le tolérer parce que les hommes étaient si têtus qu’ils ne pouvaient pas se passer de cette pratique ? On ne peut pas lire cela dans la Bible. Jésus le savait parce qu’il est le Fils de Dieu. C’est comme sa déclaration dans l’Evangile de Jean, qu’il existait avant la naissance d’Abraham (Jn 8.58). Jésus parlait toujours avec une autorité supérieure à celle de Moïse ou d’Abraham ou de toute autre autorité juive, car il parlait en tant que Fils de Dieu. Cela dérangeait les Pharisiens et pourrait nous déranger aussi parce qu’on ne peut pas lui donner tort ni le contredire.
La seconde raison pour laquelle Jésus aurait dû fâcher ces Pharisiens, c’est qu’il les réprouve pour la pratique du divorce. Moïse a dû permettre le divorce à cause de leur cardio-sclérose à eux, à cause de leur dureté de cœur ! Et cela était contraire à la volonté de Dieu. Moïse a également écrit le livre de la Genèse que Jésus cite. Mais au commencement de la création, Dieu a fait l'homme et la femme ; c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère [et s'attachera à sa femme], et les deux ne feront qu'un. Voilà la volonté de Dieu.
Dieu n’a jamais voulu le divorce. Le prophète Malachi dit, « Veillez sur votre esprit : que personne ne trahisse la femme de sa jeunesse, car je déteste le divorce, dit l'Eternel, le Dieu d'Israël. » Jésus le répète, « Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. » On ne peut pas blâmer ni Dieu ni Moïse pour le divorce. On ne peut blâmer que notre cardio-sclérose, notre cœur dur et têtu.
Le divorce est un problème ; l’alcoolisme est un problème ; le meurtre, l’adultère, le mensonge, la convoitise, ce sont tous des problèmes, mais ils ne sont pas le problème. Le problème c’est la dureté de cœur. Le cœur est le siège de sa volonté, de sa foi et de son caractère moral. Un cœur endurci est un cœur qui rejette constamment la volonté de Dieu. C’est un cœur têtu, un cœur qui comprend mais refuse d’obéir et se soumettre à Dieu. La cardio-sclérose est la maladie de toute personne séparée de Dieu.
Voilà comment l’apôtre Paul la qualifie : « Vous ne devez plus vous conduire comme les non-croyants, qui se laissent guider par la sottise de leurs pensées. Ils ont l'intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu à cause de l'ignorance qui est en eux, à cause de l'endurcissement de leur cœur. Ils ont perdu tout sens moral et se sont livrés à la débauche pour commettre avec avidité toutes sortes d'impuretés. » (Ep 4.17-19). Si nous ne pouvons pas nous maitriser vis-à-vis du divorce ou de n’importe quel autre péché, c’est dû à notre dureté de cœur.
Que faire donc ? D’abord, nous devons comprendre la volonté de Dieu. Une façon de s’attaquer à un problème c’est de changer les règles. Dans ce cas ce serait de permettre le divorce. Moïse a dû faire des concessions aux Israélites comme nos gouvernements aujourd’hui. Mais Dieu n’accepte pas ces compromis. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. Point. Jésus va même plus loin : Celui qui renvoie sa femme et qui en épouse une autre commet un adultère envers elle, et si une femme divorce de son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère.
Le point est donc que le divorce n’est pas acceptable seulement parce que les humains le pratiquent et parce que Dieu semble le tolérer. Dieu supporte beaucoup de maux dans le temps présent mais n’y donne pas pour autant son approbation. Le divorce est contre sa volonté et porte des conséquences dans notre vie. Nous ne devons pas imaginer que « les deux ne feront qu'un » est un idéal démodé, un rêve de l’antiquité que nous ne devons pas chercher à pratiquer aujourd’hui. C’est bien ce que le diable aimerait nous faire croire.
Mais attention. La grande question ici n’est pas le divorce. La grande question est beaucoup plus fondamentale : la dureté du cœur. Tu ne dois pas te féliciter si tu n’es pas divorcé. Le divorce n’est qu’un symptôme de la cardio-sclérose dont nous parlons. Le divorce ne cause pas la dureté de cœur ; c’est la dureté de cœur que cause le divorce et tout autre péché. Chacun de nous souffre de beaucoup de symptômes de cette maladie. Notre cardio-sclérose nous a rendus incapables d’accomplir la volonté de Dieu, chose qui a bien vexé l’apôtre Paul. « Je ne comprends pas ce que je fais : je ne fais pas ce que je veux et je fais ce que je déteste… Malheureux être humain que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Rm 7.15 et 24) Mais Jésus bien sûr !
La seconde chose à faire est donc de nous repentir et nous tourner vers Jésus pour le pardon. Nous ne lui demandons pas de nous tolérer et de nous supporter tels que nous sommes. Non, nous lui demandons de nous pardonner et de nous donner un nouveau cœur. Par le prophète Ezéchiel Dieu a déclaré, « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau. Je retirerai de votre corps le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. C'est mon Esprit que je mettrai en vous. Ainsi, je vous ferai suivre mes prescriptions, garder et respecter mes règles. » (Ez 36.26-27)
Dieu nous a fait cela en Christ. Jésus, par sa vie juste, sa mort innocente et sa résurrection glorieuse nous a gagné un entier pardon de Dieu. Dieu le Père n’a pas fermé les yeux sur notre péché, y compris le divorce. Il s’en est occupé. Jésus a payé cher notre pardon par sa vie. Ton péché est effacé devant Dieu. Il n’existe plus, ne compte plus contre toi. Puis Jésus a mis son Saint-Esprit sur toi à ton baptême. Non, tu n’as rien senti, pas de sensation d’être possédé d’un esprit. Néanmoins, tu l’as reçu et ce Saint-Esprit agit pour te guider et te transformer. C’est lui la voix de ta conscience qui te dit, « Fais ceci et non cela. » Il enlève ton cœur de pierre et le remplace par un cœur de chair. C’est la puissance et la présence de l’Esprit qui te transforme et te pousse à accomplir la sainte volonté de ton Créateur. Et c’est bien cette volonté qui t’apporte le bonheur et le bien-être.
Jésus nous a enseigné à prier, « Que ton règne vienne. » Dans son Petit Catéchisme Luther explique que le règne de Dieu vient en nous quand « le Père céleste nous donne son Saint-Esprit, pour croire par sa grâce à sa Parole, et pour vivre saintement dans le temps et dans l’éternité. »
Ton Créateur ne veut pas que tu cèdes à la cardio-sclérose. Il veut que tu la combattes. Oui, nous y avons tous échoué de bien de façons. Pour quelques-uns celà a été le divorce. Pour nous autres, d’autres fautes —en pensées, en paroles et en actes— dévoilées par la loi de Dieu. N’empêche. Dieu ne veut pas que tu regarde le péché comme inévitable. Il faut le combattre ; sinon ton cardio-sclérose va éclater en de nouveaux symptômes, garantis.
Ainsi, y a-t-il une troisième chose à faire. Nous devons adopter pour règlement de vie celui de Dieu et non celui du monde. Par exemple, si ta fille voulait se marier, lui dirais-tu que le mariage est difficile, qu’il vaut peut-être mieux cohabiter avec un homme pour tester la vie commune ou du moins faire un contrat de mariage pour faciliter un éventuel divorce. Est-ce là le modèle de vie à proposer à nos enfants ?
Tenons nous en au règlement de Dieu : le mariage à vie entre un homme et une femme où « les deux ne feront qu'un ». Si ta fille veut se marier, dis-lui de ne pas s’y précipiter mais d’être sûre qu’elle est prête à devenir une seule chair avec cet homme et lui être fidèle à vie comme elle l’est à Christ. Dis à ton fils de se consacrer à sa femme et l’aimer comme Christ à aimé l'Eglise et s'est donné lui-même pour elle. Et quand il y aura des enfants, des factures à payer et des temps difficiles, rappelle-leur l’importance de leur union et aide-les à fortifier leur mariage et à résoudre les problèmes.
Le mariage n’est pas facile. Nous n’attendrons peut-être pas un mariage parfait. Quand même, nous devons nous y efforcer. Quelques-uns de nous serons victimes de la dureté de cœur d’un époux ou d’une épouse qui ne veut pas s’y efforcer. Pour ces raisons nous devons nous accrocher fermement au Christ pour avoir l’assurance du pardon et le Saint-Esprit qui peut guérir notre cœur brisé.
Chers frères et sœurs en Christ, nous souffrons tous de la cardio-sclérose, de la dureté du cœur. Les symptômes de cette condition sont les nombreuses choses que nous pensons, disons et faisons contre Dieu et notre prochain. La seule cure pour cette maladie mortelle est la foi en Christ. Il te pardonnera et te donnera un cœur nouveau. Confie-toi donc à Jésus.
Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
 Pasteur David Maffett