Lectures du jour : Esaïe 9.1-6 ; Luc 2.1-14 ; Tite 3.4-7
Mais, on cherchait un roi !
Les enfants dans la saynète cherchaient un roi. Mais à la place
d’un roi ils ont trouvé des objets bizarres : un fouet, une croix, une couronne
d’épines, un marteau, des clous et une lance. Ils ont été très surpris ; ils
ont même eu peur de ce qu’ils ont trouvé. Ce n’était pas du tout ce qu’ils
attendaient car ils cherchaient un roi.
Ceux qui ont réellement vécu la naissance de Jésus n’ont pas
éprouvé moins de surprise ni de peur. Effectivement les juifs attendaient un
roi, un descendant du grand roi David qui serait à son tour un grand roi. Il
serait même plus grand que Louis XIV en son temps le sera. Il serait le roi des
rois !
Cette image d’un grand roi, d’un roi vainqueur, ressort de la
prophétie d’Esaïe que nous avons lue tout à l’heure. Esaïe dit que Dieu va
faire se réjouir le peuple comme ceux qui partagent
le butin. Il va briser la puissance de ceux qui opprimaient son peuple comme il
l’avait fait quand Gédéon et ses 300 hommes ont vaincu l’armée innombrable de
Madian. Et cela, Dieu va le faire par le roi
qu’il va établir. En
effet, un enfant nous est né, un fils nous a été donné, et la souveraineté
reposera sur son épaule ; on l'appellera merveilleux conseiller, Dieu puissant,
Père éternel, Prince de la paix. Etendre la souveraineté, donner une paix sans
fin au trône de David et à son royaume, l'affermir et le soutenir par le droit
et par la justice, dès maintenant et pour toujours : voilà ce que fera le zèle
de l'Eternel, le maître de l'univers. C’est là une image de puissance et
de gloire qui fait penser à des rois et des chevaux, à des armées et des
châteaux. Voilà ce que l’on attendait.
Mais la situation décrite par Luc est un peu différente, pas du
tout ce que l’on attendait. A la naissance de Jésus, il y a un jeune couple
très humble qui est obligée par un empereur étranger de quitter son village et
faire un long voyage à Bethléem. Joseph et Marie
n’ont pas pu prendre le TGV pour voyager. Ils n’avaient pas de voiture ni
d’autoroute. Ils avaient peut-être un âne —ce n’est pas évident car la Bible ne
le dit pas— et ils ont dû faire le voyage d’environ 100 km à pied.
Puis ils sont restés sans doute chez des parents, mais il n’y
avait pas de chambre ni de lit libres. Alors quand le bébé est né, Marie a dû
le coucher dans une mangeoire, une boite destinée à faire manger les animaux.
Est-ce comme cela que le fils d’un roi fait son entrée dans le monde ? Et puis,
où sont les grands personnages qui viennent le saluer ? Où sont le premier
ministre et son garde du corps ? Le seul lien avec le gouvernement c’est que le
roi Hérode va bientôt chercher à tuer le bébé ! Non, il n’y a que quelques
bergers qui sont venu saluer le bébé Jésus à sa naissance. Et à l’époque, les
bergers étaient peu estimés.
Est-ce que Marie avait des craintes quant à la réussite du plan
de Dieu ? L’ange Gabriel lui avait dit, « N'aie
pas peur Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu seras
enceinte. Tu mettras au monde un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il
sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le
trône de David, son ancêtre. Il régnera sur la famille de Jacob éternellement,
son règne n'aura pas de fin. » Marie attendait la naissance d’un roi,
comme les enfants dans la saynète, mais il n’y avait que très peu de signes que
Jésus serait ce grand roi.
Mais il y avait des signes. L’ange Gabriel a bien annoncé la
naissance de Jean Baptiste et de Jésus. La vieille
Elizabeth qui n’avait jamais eu d’enfant avait maintenant un bébé ! Marie,
toujours vierge, était enceinte par la puissance du Saint-Esprit. Et les
bergers ont eu une grande vision d’anges qui les ont fait savoir que Jésus
était né à Bethléem. Bien sûr, il y avait des
signes !
Néanmoins, les signes n’ont pas été ceux que l’on attendait
parce que Dieu accomplissait une œuvre que l’on n’attendait pas. Dans la
saynète, les enfants n’ont pas trouvé le palais et la gloire d’un roi. Mais ils
ont bien trouvé les objets par lesquels ce roi a crée son royaume.
Jésus aurait pu facilement créer un royaume ici sur terre. Il
aurait pu vaincre les Romains de l’époque, ou toute force armée aujourd’hui. Il
aurait pu être riche et puissant, et avoir un palais plus beau que Versailles.
Mais tout cela aurait été inutile car le royaume qu’il est venu établir est le
royaume de Dieu. Et pour cela il a dû faire quelque chose beaucoup plus
difficile que de construire un palais ou de ramasser une armée. Il a dû nous faire
renaître. C’est pour cela qu’il avait besoin du fouet, de la croix, et des
autres objets de la saynète.
Dieu cherche la vérité, la justice, la pureté, le bien. Il veut
que nous soyons comme cela, justes et purs, et que nous aimions Dieu par dessus
toute chose. Mais, par nature, nous aimons d’autres choses et cherchons la
gloire ici sur terre. Nous les hommes par exemple, les jeunes et les moins
jeunes, nous voudrions être comme James Bond : défendeur du monde, craint par
les hommes, aimé par les femmes. Nous voudrions avoir toute la technologie,
risquer tout pour l’aventure, et nous satisfaire de toute la luxure du monde.
Dieu lui, voudrait changer notre orientation, nous donner une nouvelle vie
meilleure et plus puissante que cela.
Pour avoir cette nouvelle vie il faut renaître. Pour renaître,
il faut d’abord mourir. Mais il nous est impossible de mourir et puis de
ressusciter. Nous pouvons bien tuer mais nous ne pouvons pas faire vivre. Si tu
écrases un insecte, peux-tu après le faire revivre ? Non ! Personne ne le peut,
sauf Dieu. Et il a prouvé ce pouvoir en faisant mourir et ressusciter son fils
Jésus. Il l’a fait mourir pour payer nos péchés, puis il l’a ressuscité pour
nous donner la promesse de la résurrection. Aucun roi n’a jamais eu ce pouvoir.
Mais Jésus l’a eu car il n’est pas un simple roi de la terre, mais le roi des
rois, le Fils de Dieu et le descendant de David à qui Dieu à donné tout pouvoir
dans le ciel et sur la terre.
Et ce roi Jésus veut que nous lui appartenions et que nous
vivions dans son royaume pour le servir éternellement dans la justice, dans
l’innocence et la félicité, comme lui-même, étant ressuscité des morts, vit et
règne éternellement. Alors Jésus a fait ce que l’apôtre Paul a décrit dans sa
lettre à Tite : Mais
lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été
révélés, il nous a sauvés. Et il ne l'a pas fait à cause des actes de justice
que nous aurions pu accomplir, mais conformément à sa compassion, à travers le
bain de la nouvelle naissance et le renouvellement du Saint-Esprit qu'il a
déversé avec abondance sur nous par Jésus-Christ notre Sauveur. Ainsi, déclarés
justes par sa grâce, nous sommes devenus ses héritiers conformément à
l'espérance de la vie éternelle.
Oui, par le baptême, ce bain
de la nouvelle naissance et par
le renouvellement du Saint-Esprit, Dieu nous a faits les siens et nous a
donné une nouvelle vie. Pour cela il a fallu non seulement la naissance de
Jésus, mais le fouet, la croix, le tombeau. Et puis la résurrection ! Voila ce
que Dieu nous donne encore cette année : son Fils, le Roi des Rois qui nous a
faits son peuple. C’est beaucoup plus que ce que l’on
attendait !
Pasteur David Maffett