mardi 11 juin 2013

Sermon du dimanche 9 Juin 2013

2ème dimanche après la Trinité


Dieu a visité son peuple !
Luc 7.11-17
Le jour suivant, Jésus alla dans une ville appelée Naïn ; ses disciples [en assez grand nombre] et une grande foule faisaient route avec lui. Lorsqu’il fut près de la porte de la ville, voici qu’on portait en terre un mort, fils unique de sa mère qui était veuve ; beaucoup d’habitants de la ville l’accompagnaient. En voyant la femme, le Seigneur fut rempli de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas ! » Il s’approcha et toucha le cercueil ; ceux qui le portaient s’arrêtèrent. Il dit : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! » Et le mort s’assit et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère. Tous furent saisis de crainte et ils rendaient gloire à Dieu en disant : « Un grand prophète a surgi parmi nous » et : « Dieu a visité son peuple. » Cette déclaration sur Jésus se propagea dans toute la Judée et dans toute la région.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Nous ne parlons souvent pas de Jésus comme prophète. C’est peut-être parce que nous avons tendance à appuyer sur d’autres aspects de sa personne, ou peut-être parce que nous associons l’idée de prophète à Mohammed et à l'Islam ou à quelque autre religion.
Pourtant la Bible parle ouvertement de Jésus dans sa fonction de prophète. Jésus a été et est toujours le porte-parole de Dieu. Quand les gens de Naïn se sont rendus compte que Jésus était prophète, ils ont aussi compris que Dieu intervenait de nouveau dans l’histoire humaine, que Dieu avait un message pour son peuple et le transmettait par Jésus. Ainsi, dans les mots de l’Epître aux Hébreux : Après avoir autrefois, à de nombreuses reprises et de bien des manières, parlé à nos ancêtres par les prophètes, Dieu, dans ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils. Hé 1.1-2a.
A cause du miracle, Jésus est reconnu comme « un grand prophète ». Un prophète est « Celui que Dieu revêt de son autorité pour qu’il communique sa volonté aux hommes et les instruise. » NDB, page 1066. Le prophète nous sert d’interprète : il nous transmet ce que Dieu a révélé, une parole auparavant inconnue, et en indique la signification pour notre vie. Par le prophète, Dieu révèle ce qu’il a fait, est en train de faire ou va faire. Par le prophète, Dieu nous enseigne, convainc, corrige et instruit dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit formé et équipé pour toute œuvre bonne. (2 Ti 3.16-17)
Or, les juifs attendaient un prophète. Il y avait une conception générale à l’époque, que la vraie prophétie avait cessé au temps des derniers prophètes dont les écrits font partie de l’Ancien Testament, mais que Dieu enverrai un jour un autre vrai prophète.
Cette attente découlait en partie de ce que Moise avait dit d’un prophète qui le suivrait : L’Eternel, ton Dieu, fera surgir pour toi et du milieu de toi, parmi tes frères, un prophète comme moi : c’est lui que vous devrez écouter. Il répondra ainsi à la demande que tu as faite à l’Eternel, ton Dieu, à Horeb, le jour de l’assemblée. Tu disais : ‘Je ne veux plus entendre la voix de l’Eternel, mon Dieu, ni voir ce grand feu, afin de ne pas mourir.’ L’Eternel m’a dit : ‘Ce qu’ils ont dit est bien. Je ferai surgir pour eux, du milieu de leurs frères, un prophète comme toi. Je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai. Si quelqu’un n’écoute pas mes paroles, celles qu’il dira en mon nom, c’est moi qui lui en demanderai compte. Dt 18.15-19. Dans l’Evangile de Jean, les Pharisiens demandent à Jean Baptiste s’il était ce prophète et les foules sont convaincues que c’est Jésus qui l’est. Jn 1.21 ; 6.14 ; 7.40.
Alors, dire que Jésus était un grand prophète, c’était faire une déclaration pleine de signification. A part les implications nationalistes et politiques, cela signifiait ce que la veuve de Sarepta avait dit longtemps avant au prophète Elie : « Je reconnais maintenant que tu es un homme de Dieu et que la parole de l’Eternel dans ta bouche est vraie. » 1 R 17.24. Les gens de Naïn ont reconnus en Jésus un homme de Dieu et que la parole de l’Eternel dans sa bouche était vraie. Dieu agissait par ce Jésus. Il fallait donc l’écouter soigneusement.
Luc insiste sur le fait que Jésus était un prophète, ou peut-être le prophète, en traçant quelques liens entre Jésus et Elie, l’un des prophètes les plus importants et plus puissants. Premièrement, le fait d’avoir ressuscité le fils unique d’une veuve fait penser immédiatement à Elie qui a fait la même chose. En fait, Elie et son successeur Elisée sont les seuls dans l’AT à ressusciter un mort.
Deuxièmement, Luc a rapporté comment Jésus a inauguré son ministère public à Nazareth en se comparant à Elie et à Elisée. Il n’a pas fait beaucoup de miracle à Nazareth à cause de leur incrédulité tout comme Elie n’a pas été envoyé à une veuve en Israël mais à la veuve de Sarepta, et comme Elisée n’a pas purifié un des lépreux en Israël, plutôt Naaman le Syrien.
Ensuite, Luc raconte deux fois que les juifs se demandaient si Jésus était Elie revenu de la mort. Par exemple : Hérode le tétrarque entendit parler de tout ce qui se passait ; il ne savait que penser, car les uns disaient que Jean était ressuscité, d’autres qu’Elie était apparu et d’autres qu’un des prophètes d’autrefois était ressuscité. Mais Hérode disait : « J’ai fait décapiter Jean. Qui donc est cet homme à propos duquel j’entends dire de telles choses ? » et il cherchait à le voir. Lc 9.7-9.
Puis c’est Moise et Elie qui apparaissent au moment de la Transfiguration pour rendre témoignage à Jésus.
Tous ces faits établissent et soulignent la continuité entre l’Ancien et le Nouveau Testaments. Ils montrent que le même Dieu agit parmi nous en poursuivant le même but : notre réconciliation avec lui et notre salut éternel. Et ce qui importe le plus dans cet événement à Naïn, c’est le fait de reconnaître Jésus comme le prophète attendu, le prophète le plus important par qui Dieu s’adresse à son peuple et au monde entier.
Cette reconnaissance fait remarquer que « Dieu a visité son peuple. » C’est une expression hébraïque qui veut dire que Dieu agissait en faveur de son peuple, pour les sauver. Et cela dans la personne de Jésus-Christ. Dans ce texte, Luc souligne la compassion de Jésus. Lorsqu’il fut près de la porte de la ville, voici qu’on portait en terre un mort, fils unique de sa mère qui était veuve… En voyant la femme, le Seigneur fut rempli de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas ! »
Etant veuve, la femme était dans une situation très difficile. A l’époque, il n’y avait pas de sécurité sociale ni d’assurance maladie. Qui prendrait alors soin d’elle ? Mais Jésus a été rempli de compassion et a rendu la vie à son fils. C’est ainsi que nous devons comprendre qu’en Christ, Dieu nous a visité, qu’il a agi en notre faveur par compassion, par sa pure bonté et sa miséricorde paternelle.
C’est parce que nous sommes ses créatures et ses enfants égarés. Bien que nous ayons à subir certains conséquences de nos péchés, comme la mort, Dieu a promis de mettre fin à ces souffrances. Et cette promesse a été réalisée en Christ. En effet, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. Jn 3.16.
En Christ, Dieu nous purifie des conséquences du péché. Après avoir dit à la veuve, « Ne pleure pas ! », il s’approcha et toucha le cercueil. Selon la loi cérémonielle de l’AT, le fait de toucher le cercueil aurait rendu Jésus impur, inapte à la présence de Dieu. Il aurait dû passer par un rite de purification et faire l’offrande prescrite. Sinon, il n’aurait pas pu toucher une autre personne ni entrer dans une synagogue ni dans le temple.
Mais Jésus renverse tout cela en ressuscitant le jeune homme. Il n’y a plus de cadavre pour contaminer personne ! La puissance de Dieu en Christ rend la vie et purifie. Lui, Jésus ne peut être contaminé ni par le péché ni par la mort ni par aucune autre chose. Car lui est la source d’une énergie immuable, de la vie absolue. Il nous a purifié de tout ce qui nous rendait impur devant Dieu. Par sa puissance, Jésus nous a transformés tout comme il a ressuscité ce jeune homme. Rien ne nous sépare plus d’avec Dieu. C’est la certitude que nous avons par la foi en Christ.
Jésus demeure le prophète par lequel Dieu nous visite. Il n’y a pas eu de pareil prophète ni avant ni après Jésus. Moise et Elie ont été des précurseurs d’une personne plus importante qui devait venir. Et après Jésus, des hommes comme Pierre et Paul, qui ont d’ailleurs transmis la Parole de Dieu et opéré des merveilles, ne sont pas appelés prophètes, mais apôtres. C’est parce qu’apôtre veut dire « celui qui est envoyé par un autre ». Jésus a envoyé ses apôtres en son nom pour proclamer la Bonne Nouvelle qui le concernait : qu’en lui, Jésus, nous avons le pardon de tout péché et de toute rébellion contre Dieu. En lui nous avons la paix et la réconciliation avec Dieu. Et nous avons accès à Dieu dans la prière par le nom de Jésus. Ce changement de titre, de prophète à apôtre, est donc significatif. Il signifie que nous devons nous centrer sur Jésus et ne pas attendre un autre prophète. 
La veuve de Sarepta a dit à Elie : « Je reconnais maintenant que tu es un homme de Dieu et que la parole de l’Eternel dans ta bouche est vraie. » A Naïn, suite au miracle que Jésus a opéré, Tous furent saisis de crainte et ils rendaient gloire à Dieu en disant : « Un grand prophète a surgi parmi nous » et : « Dieu a visité son peuple. »  
Voilà l’importance pour nous aujourd’hui. La Parole de Dieu est la vérité, et nous la connaissons de la bouche de Jésus. Il est l’incarnation de la vérité, et nous sommes intégralement unis à lui de sorte que nous avons déjà une nouvelle vie. Nous ne sommes pas encore morts et ressuscités corporellement comme le jeune homme de Naïn, mais nous en avons la garantie !
Paul écrit aux Romains : Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Par le baptême en sa mort nous avons donc été ensevelis avec lui afin que, comme Christ est ressuscité par la gloire du Père, de même nous aussi nous menions une vie nouvelle. En effet, si nous avons été unis à lui par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable à la sienne. Rm 6.3-5.
Voilà la vérité qui nous rend libres. Libres de quoi ? Libres de la crainte de la mort, du jugement de Dieu et des espérances inutiles. C’est une liberté qui n’est pas évident pour la plupart du monde. Beaucoup mettent toujours leur espérance dans la sagesse humaine comme en témoigne un article du Journal de Montréal il y a 15 ans.
« Une des légendes contemporaines les plus tenaces veut que Walt Disney se soit fait congeler à sa mort en attendant que la science puisse le guérir. En réalité, il a été incinéré !…
 Si le cas de Walt Disney est un mythe, l’idée de prolonger la vie en la suspendant temporairement dans la glace ne l'est pas. Pour échapper à l’incertitude d'une vie après la mort, certains se rattachent à l’idée qu’une science toute puissante pourra un jour les ramener à la vie. Une idée qui demande, disons-le, autant de foi que la première alternative.
Aujourd’hui, une trentaine d'Américains (décédés) ont confié leur corps à quatre instituts de cryogénisation (le nom de la technique de congélation) qui se chargent de les garder à - 196 degrés C dans de l’azote liquide, jusqu’à ce que la science puisse trouver des remèdes aux "bobos" qui les affligeaient.
Ces clients ont dépensé des centaines de milliers de dollars, généralement payés par l’assurance-vie du défunt (au grand dam des héritiers !), pour qu’on conserve leur corps dans une sorte d’état d’hibernation, jusqu’à un hypothétique futur où des techniques comme le clonage ou la nanotechnologie pourraient les ramener à la vie.
L'optimisme de ces “clients” est tel que certains ne se font congeler que la tête (c'est moins cher...), estimant que si la science est capable de les ramener de la mort, elle pourra tout aussi bien leur greffer un corps dans le style Sylvester Stallone ou Cindy Crawford.
La congélation d'un corps a toujours posé de sérieux problèmes aux scientifiques puisque la formation de cristaux de glace dans les cellules amoche considérablement ces dernières. Lorsqu'on les dégèle, les cellules sont en bouillie et ne sont plus en état de fonctionner.
De nouvelles techniques ont toutefois permis des progrès considérables et on arrive maintenant sans trop de peine à congeler du sperme, des ovules ou même des embryons et à les ramener à la vie…
Mais on n'a jamais pu congeler et faire revivre un organisme aussi complexe qu'un être vivant complet composé de cellules adultes.
L'autre hic, c'est que les "clients" des entreprises de cryogénisation n'ont pas été congelés de leur vivant. Le défi ne serait donc pas seulement de trouver un remède à des maux incurables et une façon sécuritaire de dégeler un corps mais de ressusciter quelqu'un de cliniquement mort.
Pour autant qu'on sache, le seul à avoir réussi cet exploit a été crucifié. » (http://www.sciencepresse.qc.ca/jdm/jdm07.html)
Chers frères et sœurs, nous n’avons pas besoin de compter sur une science incertaine. Jésus a déjà démontré, a plusieurs reprises son pouvoir de ressusciter les morts, tel que le fils unique de la veuve de Naïn. Tel que sa propre résurrection. Ne devons-nous pas croire en lui ? Et cette confiance, cette certitude, n’aura-t-elle pas un effet salutaire sur notre vie ? Ne serons-nous pas, comme Paul le dit, transformés par le renouvellement de notre intelligence ?
Mettons donc notre entière confiance dans la parole de celui qui est le chemin, la vérité et la vie. Puis, mettons sa parole en pratique tous les jours de notre vie. Car « Un grand prophète a surgi parmi nous » et : « Dieu a visité son peuple. »

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett