lundi 27 juin 2011

Sermon du dimanche 26 juin 2011

1er Dimanche après la Trinité

Confirmation

Texte : Jn 5.39-47

Chants proposés :

Esprit saint, Dieu de vérité, Source de la lumière LlS 158:1-4

Liturgie d’entrée

La voici, l’heure fortunée, LlS 160: 1-5

Confirmation

Ta Parole, Seigneur, est ma force et ma vie LlS 151: 1-5

Sermon + Prière Générale

Parle, parle, Seigneur, ton serviteur écoute, LlS 148:1-4

Sainte-Cène

Jésus à sa table sacrée Daigne m’inviter LlS 163:1-9

Liturgie finale

39 « Vous étudiez les Ecritures parce que vous pensez avoir par elles la vie éternelle. Ce sont elles qui rendent témoignage de moi,

40 et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !

41 Je ne reçois pas ma gloire des hommes.

42 Mais je vous connais : vous n’avez pas l’amour de Dieu en vous.

43 Je suis venu au nom de mon Père et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez.

44 Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres et qui ne recherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul ?

45 Ne pensez pas que c’est moi qui vous accuserai devant le Père ; celui qui vous accuse, c’est Moïse, celui en qui vous avez mis votre espérance.

46 En effet, si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, puisqu’il a écrit à mon sujet.

47 Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ? »


Dieu éternel, Père miséricordieux : Tu as créé et tu soutiens toutes choses par ta parole toute-puissante. Par la puissance de ton Evangile conduis-nous dans la connaissance de ta majesté et maintiens-nous dans la vraie foi,pour notre salut et ta seule gloire. Par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur. Amen.

Chers frères et sœurs à la recherche

de ce que le Seigneur vous dit dans la Bible !

Notre Seigneur se trouve assailli par les chefs juifs. « Ils cherchaient encore plus à le faire mourir : parce que non seulement il violait le sabbat » – du moins c’est ce qu’ils pensaient de sa guérison d’un malade ce jour-là – « mais il appelait aussi Dieu son Père, se faisant lui-même égal à Dieu » (v. 18), ce que ces Juifs n’admettaient pas.

Devant tant d’aveuglement et d’hostilité, pour leur salut, Jésus se doit de leur dire les quatre vérités.

Cela ne vous a-t-il pas frappé comme moi ? Jésus n’y va pas par quatre chemins ; il leur concède quelques bonnes démarches, mais dans un mauvais état d’esprit : « Vous étudiez les Ecritures parce que vous pensez avoir par elles la vie éternelle. » Vous faites bien, veut-il leur faire comprendre, car « elles rendent témoignage de moi » (v. 39), ce que vous refusez d’admettre. « Vous avez mis votre espérance en Moïse, » mais vous ne voyez pas qu’« il a écrit à mon sujet » (v. 45-46).

Enfin, il leur fait des reproches bien précis, reproches qui ont dû intensifier encore leur hostilité : « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! » (v. 40) « Vous n’avez pas l’amour de Dieu en vous » (v. 42) « Vous recevez votre gloire les uns des autres et ne recherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul ! » (v. 44). En fait, « vous ne croyez pas aux paroles de Moïse. » (v. 46-47)

Mais bon, nous n’allons pas passer notre temps à taper sur ces opposants à Jésus : cela ne nous avance pas d’un centimètre sur le chemin de la vie.

Prenons plutôt à cœur ce que Jésus voudrait faire comprendre à ses interlocuteurs, car s’il a inspiré ce texte à l’apôtre Jean pour qu’il le mette dans son Evangile, c’est que nous devons en retirer quelque chose pour notre salut.

Nous pourrions résumer son discours ainsi :

L’ANCIEN ET LE NOUVEAU TESTAMENT

1 Les deux sont en accord

2 Les deux rendent témoignage de Jésus.

3 Les deux sont moyens de grâce pour donner la vie éternelle.

4 C’est à cette lecture et méditation de la Bible que Jésus nous invite ici.

X X X 1 X X X

L’Ancien et le Nouveau Testament

SONT EN ACCORD

Vous avez sans doute déjà lu ou entendu dire qu’il y aurait « un dieu de l’Ancien Testament » et « un dieu du Nouveau Testament », deux dieux différents.

Malheureusement, l’aveuglement, pour ne pas dire le blasphème, en amène certains jusqu’à dire qu’il y aurait un dieu de Matthieu, un autre de Luc, un autre de Jean, un autre de Paul, etc. En d’autres termes, ce ne seraient que des vues de l’esprit personnelles ; il n’y aurait aucune assurance de savoir lequel serait le bon, aucune assurance du salut.

Comment se fait-il alors que le Nouveau Testament comporte près d’un millier de citations – directes ou indirectes – et allusions à l’Ancien Testament ?

Matthieu ne cesse de montrer, quand c’est le cas, que tel ou tel événement de la vie de Jésus est l’accomplissement d’une prophétie de l’Ancien Testament.

Etienne, avant d’être lapidé, Paul après avoir été fait prisonnier, mais auparavant déjà dans les synagogues de toutes les villes où il passait, Pierre ou Jacques, et l’épître aux Hébreux expliquent comment le Nouveau Testament est le prolongement annoncé de l’Ancien.

Aquilas et Priscille ont démontré à Apollos que l’Ancien Testament parlait de nul autre que de Jésus de Nazareth, et ce Juif spécialiste de l’Ancien Testament en a été convaincu. (Ac 18.24-28)

Jésus ne dit rien d’autre aux Juifs dans notre texte. « Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, puisqu’il a écrit à mon sujet. » (v. 46) Jésus va même plus loin. Il va jusqu’à reprocher aux Juifs de ne pas croire à ce que Dieu dit dans l’Ancien Testament : « Si vous ne croyez pas à ses écrits [aux écrits de Moïse et des prophètes], comment croirez-vous à mes paroles ? » (v. 46-47)

On ne peut réellement comprendre le Nouveau Testament sans le contexte de l’Ancien, et l’Ancien Testament demeure en grande partie une énigme pour celui qui ne le lit pas à la lumière du Nouveau. Ainsi, dans l’Ancien Testament, Jésus est tellement bien présenté par le prophète Esaïe, qu’on l’a appelé le 5ème Evangéliste.

Et Moïse n’a pas seulement annoncé le Messie par le culte prophétique du Temple, mais aussi en annonçant au peuple d’Israël : « L’Eternel Dieu fera surgir pour toi et du milieu de toi, parmi tes frères, un prophète comme moi : c’est lui que vous devrez écouter. » (Dt 18.18)

« Un prophète comme Moïse », un prophète qui pouvait se tenir face à Dieu. Pour Moïse c’était une grâce ; dans le cas de Jésus c’était conforme à sa nature divine.

Il est vrai : Moïse a été le législateur du peuple d’Israël. C’est à lui que Dieu a aussi donné les Dix Commandements. Mais le culte des sacrifices annonçaient le sacrifice du Sauveur pour les péchés du monde, et dans le Deutéronome Moïse annonce le Messie-Prophète.

Aucune contradiction entre l’Ancien et le Nouveau Testament, mais une complémentarité avec, bien entendu, plus de clarté et de précisions dans le Nouveau, car lui n’annonce plus le Messie mais décrit son œuvre et l’explique.

X X X 2 X X X

L’Ancien et le Nouveau Testament

RENDENT TEMOIGNAGE DE JESUS

Au moment où Jésus dit ici aux Juifs : « Les Ecritures […] rendent témoignage de moi » (v. 39), aucun écrit du Nouveau Testament n’existe encore. Il parle des « Ecritures » de l’Ancien Testament.

Nous avons coutume, à l’occasion des célébrations de Noël, de lire et de citer de nombreuses prophéties messianiques. Nous commençons par le premier livre de l’Ancien Testament, la Genèse, pour passer par les psaumes et des prophètes comme Esaïe, Michée ou Jérémie (mais il y en a bien d’autres) pour montrer que « les Ecritures » de l’Ancien Testament « rendent témoignage de » Jésus, l’annoncent, le décrivent, parlent de lui.

Il est donc vain d’en appeler à l’Ancien Testament pour rejeter le Christ et la foi chrétienne. La foi dans le Messie promis animait déjà les croyants de l’Ancien Testament. Songez à Siméon au Temple !

Les Juifs qui pensent pouvoir rejeter Jésus en se fondant sur l’Ancien Testament ont comme un voile devant leurs yeux, ce qui est magistralement représenté par l’une des sculptures gothiques les plus fines à l’extérieur du transept sud de la cathédrale de Strasbourg.


Aussi Jésus dit-il aux Juifs : « Ne pensez pas que c’est moi qui vous accuserai devant le Père ; celui qui vous accuse, c’est Moïse, celui en qui vous avez mis votre espérance. En effet, si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, puisqu’il a écrit à mon sujet. » (v. 45-46).

X X X 3 X X X

L’Ancien et le Nouveau Testament

SONT MOYEN DE GRÂCE

POUR DONNER LA VIE ETERNELLE

Nous connaissons tous ce verset de l’apôtre Paul dans l’Epître aux Romains – donc dans le Nouveau Testament – : « L’Evangile : c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Rm 1.16)

« Evangile », c’est un mot double en grec et signifie : « Bonne Nouvelle ». C’est le moyen par lequel le Saint-Esprit éveille en nous la foi en Jésus-Christ, l’enracine et la développe. Et « celui qui croit au Fils a la vie éternelle » (Jn 3.36).

Cet Evangile qui donne la vie se trouvait déjà dans l’Ancien Testament. Les Juifs pouvaient déjà parvenir à la foi au Messie, et ainsi au pardon, à la vie et au salut, en prenant à cœur les paroles adressées à eux par Dieu à travers Moïse et les prophètes. C’est ce que Jésus dit aux Juifs de son temps quand il leur déclare : « Vous étudiez les Ecritures parce que vous pensez avoir par elles la vie éternelle. Ce sont elles qui rendent témoignage de moi, » (v. 45-46)

Leur malheur, c’est qu’en rejetant le Messie que Dieu annonce dans l’Ancien Testament, ils se coupent de celui qui apporte la vie éternelle, ils se coupent de la vie. « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! » (v. 40)

Qu’est-ce qui les aveugle ? Quel est ce « voile » qu’ils ont devant les yeux et qui ne leur fait voir que ce qu’ils ont en tête ? – Jésus l’explique ainsi : « Vous n’avez pas l’amour de Dieu en vous. Je suis venu au nom de mon Père et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez. Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres et qui ne recherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul ? » (v. 42-44)

Ils étaient fiers de ce qu’ils étaient – enfants d’Abraham, membres du peuple choisi – ; ils étaient fiers de ce que leurs compatriotes les admiraient. Ils s’en glorifiaient, même devant Dieu, comme ce pharisien dans le Temple (Lc 18.9-14) ! Leur orgueil les aveuglait au point qu’ils pensaient pouvoir se passer du Messie-Sauveur pour paraître devant Dieu.

Ils s’idolâtraient, et le culte de leur propre personne les a entraînés dans l’incrédulité. Ils n’ont pas placé leur foi dans le Messie promis qui se tenait là devant eux. C’est ainsi qu’ils se sont eux-mêmes coupés de la source de toute vie, de la vie éternelle.

X X X 4 X X X

Quelle est donc

LA LECTURE ET MEDITATION DE LA BIBLE

à laquelle Jésus nous invite ?

Evidemment, à celle qui consiste à « étudier les Ecritures » ! Non pas superficiellement, en coup de vent, mais, comme le traduisent d’autres versions : « sondez » (Segond, Darby), « scrutez » (Crampon, Jérusalem, TOB) « les Ecritures » ! On peut effectivement aussi le traduire par un impératif, comme l’a fait Luther.

Jésus veut dire – et c’est là le sens premier de ce verbe grec ἐρευνᾶτε (ereunate) – :

« Dans les Saintes Ecritures, "recherchez les traces" … » (dictionnaire Bailly)

– « De quoi ? De qui ? »

– « Mais de moi, Jésus, car "les Ecritures rendent témoignage de moi", elles ont comme thème principal de me présenter à vous comme votre Seigneur et Sauveur. »

« Si vous ne me trouvez pas dans la Bible, si vous ne la lisez pas pour m’y rencontrer, votre lecture de la Bible est vaine. Mais si vous me trouvez dans la Bible et m’y fréquentez régulièrement au cours de votre vie, "vous avez par elle la vie éternelle," vous êtes sauvés dès maintenant et pour l’éternité ! »

Chers amis, si nous fréquentons notre Seigneur dans sa Parole et ses sacrements, ce n’est pas forcés, mais parce que nous savons qu’ils « rendent témoignage de Jésus », qu’ils nous fortifient dans la foi et nous affermissent dans l’alliance de grâce du Baptême.

Et si nous avons tous promis un jour, comme Mangie aujourd’hui, de vouloir mener une vie chrétienne – ce qui inclut aussi de rencontrer Jésus régulièrement dans « les Ecritures » – ce n’est pas parce qu’on nous y a forcés, mais parce que nous savons que de grandes bénédictions en découlent, parce que notre Seigneur nous promet que nous avons « la vie éternelle par elle ».

Qu’il accorde à Mangie – et à nous tous – son Saint-Esprit pour nous faire voir dans les Ecritures les bénédictions, le réconfort et les encouragements que notre Seigneur nous y distribue !

Amen.

Jean Thiébaut Haessig

Sermon du dimanche 12 juin 2011 Pentecote

Fête de la PENTECÔTE Jn 16.5-11

Chants

Célébrons tous par nos louanges LlS 121 : 1+4-6

Viens, ô divin Consolateur LlS 129 : 1-5

Esprit Saint, n. Créateur et n. Consolateur LlS 122 : 1-6

Ô Jésus, notre divin Roi, LlS 166 : 1-3

5 Maintenant je m’en vais vers celui qui m’a envoyé et aucun de vous ne me demande : "Où vas-tu ?"

6 Mais parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre cœur.

7 Cependant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille. En effet, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas vers vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai.

8 et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement :

9 en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi ;

10 la justice, parce que je vais auprès de mon Père et que vous ne me verrez plus ;

11 le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. »

Seigneur Jésus, nous te remercions d’avoir établi ta sainte Eglise sur la terre et d’y faire annoncer la Parole de la réconciliation.

Envoie-nous ton Saint-Esprit, pour que nous reconnaissions ta Vérité salutaire et, unis à toi dans la foi, vivions ensemble comme les enfants de ton Père.

Toi qui vis et règnes avec le Père et le Saint-Esprit en éternité !

Amen.


Chers frères et sœurs réunis ici par le Saint-Esprit en cette Fête de Pentecôte !

« Maintenant je m’en vais, » […] « et vous ne me verrez plus. » (v. 5 et 16) Si votre meilleur ami vous disait cela, quelles émotions cela déclencherait-il en vous ? Sans doute pas une joie exubérante.

Pour les disciples c’était pareil. Ces paroles ont un effet terrible sur eux : « Maintenant je m’en vais, » […] « et vous ne me verrez plus. » Tout se bouscule en eux : douleur de la séparation, sentiment d’abandon, néant de la solitude…

Jésus n’est d’ailleurs pas dupe. Il connaît bien ses compagnons, ne « sait-il pas toute chose » ? (Jn 21.17) Aussi leur dit-il : « Parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre cœur. » (v. 6)

Et de leur expliquer qu’ils n’ont aucune raison de se sentir abandonnés s’il leur retire sa présence visible en s’en allant vers son Père : ils le reverront au Dernier Jour, et à partir de là pour l’éternité ; et de grandes bénédictions en découleront pour leur vie sur terre.

Réfléchissons un instant : Quelle raison Jésus avait-il de rester visible sur terre ? – Cela n’avait plus aucun sens :

a) Sa mission, il l’avait accomplie, nos péchés expiés, le monde pécheur réconcilié avec Dieu.

b) Cela ne nous aurait pas apporté davantage. Il aurait sans doute été plus difficile de croire en ses paroles parce qu’on l’aurait suivi pour ses miracles et non pour son Evangile de grâce, non pour le pardon des péchés.

c) En plus, non seulement il aurait dû renoncer à son élévation dans la gloire céleste, mais le monde, nous, nous aurions dû nous passer de l’envoi du Saint-Esprit. « En effet, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas vers vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. » (v. 7)

Pourquoi Jésus appelle-t-il ici le Saint-Esprit « le Défenseur » ? D’autres versions de la Bible (comme Luther ou l’ancienne Segond) traduisent le mot grec ὁ παράκλητος (le Paraklète) par « le Consolateur ». Ce terme désigne le défenseur en justice, l’ami qui vient aux côtés de son ami pour plaider sa cause devant le tribunal, pour le soutenir, parler en sa faveur et lui apporter ainsi du réconfort.

Cette fonction, le Saint-Esprit envoyé par Jésus depuis la droite du Père, cette fonction, le Saint-Esprit va l’exercer à l’aide de la Parole sanctifiante de Dieu.

A l’aide de la Parole puissante de Dieu, il place le monde devant la réalité « en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement » (v. 8) « Il convaincra le monde » à ce sujet, même si tout le monde ne voudra pas l’admettre.

Dieu merci, il nous en a convaincus !

Voyons donc d’un peu plus près l’action du Saint-Esprit tel que Jésus nous la décrit dans notre texte.

L’ACTION DU SAINT-ESPRIT

consiste à parler clairement

1 du péché

2 de la justice,

3 du jugement.

L’action du Saint-Esprit consiste

X X X 1 X X X

à parler clairement du PECHE

« Et revoilà que le pasteur remet cela ! » penseront certains, comme le montre un échange assez fourni sur le forum de discussion. Mais le pasteur se doit d’être le relai de ce que Jésus dit dans notre texte. Et celui-ci indique que le premier volet de l’action du Saint-Esprit consiste à parler du péché.

Je précise néanmoins que c’est là la première action du Saint-Esprit dans « le monde », parmi les incroyants. Il faut bien qu’ils prennent connaissance du diagnostic s’ils doivent être sauvés !

Bien sûr, « le monde » sait que tout est imparfait, que le mal essaye de s’insinuer partout. Mais « le monde » n’a pas conscience du caractère terrible et mortel du « péché ». Il pense que l’homme arrivera à régler ce problème ; le progrès arrivera bien à résoudre ce problème à la longue. Ainsi, les uns deviennent moralistes, d’autres versent dans l’utopie.

Mais ils évacuent toute idée de Dieu, de culpabilité et de châtiment. Le pire, c’est que « le monde » ne se rend pas compte que le péché fondamental, c’est de ne pas croire au salut apporté par Jésus ; le pire, c’est – pour rapporter les paroles de Jésus – c’est « qu’ils ne croient pas en moi » (v. 9), ne me font pas confiance.

De cela, le Saint-Esprit doit « les convaincre ». Il doit leur ouvrir les yeux sur ce qu’est réellement le péché, et plus particulièrement celui de ne pas croire en Jésus, en son pardon, sa grâce et son salut.

Celui qui ne se réfugie pas dans la foi auprès du Christ, celui qui ne demande pas à bénéficier de son expiation de nos péchés, celui-là demeure sous la colère de Dieu, celui-là reste perdu.

La tâche du Saint-Esprit est justement « de convaincre le monde » de la terrible réalité et des horribles conséquences du « péché ».

Les réactions du monde à cette action du Saint-Esprit sont de deux sortes. Les uns, comme les auditeurs des apôtres à la première Pentecôte à Jérusalem, « ont le cœur vivement touché et disent […] : "Que ferons-nous ?" » (Ac 2.37)

D’autres s’endurcissent et s’opposent à ce message. A eux, Jésus déclare, la mort dans l’âme : « Si vous ne croyez pas que MOI, JE SUIS (que moi, je suis l’Eternel), vous mourrez dans vos péchés. » (Jn 8.24)

D’où l’insistance du Saint-Esprit dans la Parole de Loi pour mettre à nu la nature effroyable du péché et ses conséquences dramatiques.

Mais ensuite il répond aussi à la question angoissée : « Que faire pour s’en sortir ? » Cela, il le fait par l’Evangile, cette Bonne Nouvelle, cette promesse de pardon obtenu par Jésus-Christ, de ce pardon offert à tous ceux qui se réfugient dans la foi auprès de Jésus.

Ce qui nous amène au deuxième volet de l’action du Saint-Esprit :

L’action du Saint-Esprit consiste

X X X 2 X X X

à parler clairement de la JUSTICE

Il ne s’agit pas là de la justice extérieure, de l’honnêteté et de la correction. Celle-là, le monde la connaît aussi. Il sait que la justice civile – la civilité, si vous voulez – est à la base de la vie en société. C’est que Dieu a inscrit sa Loi morale dans les cœurs de tous les hommes, même si ceux-ci essayent de l’étouffer et de s’en détourner.

Non, le Saint-Esprit, dans l’Evangile, parle d’une autre « justice ». Jésus envoie le Saint-Esprit révéler sa « justice » à lui, cette « justice » qu’il a décrochée de haute lutte pour nous durant sa vie dans l’abaissement sur terre.

Jésus nous offre la justice ou sainteté qui nous manque : « cela n’est pas monté au cœur de l’homme. » Cela, le monde ne peut pas le rêver. Il faut que Dieu envoie le Saint-Esprit le révéler à l’humanité. (1 Co 2.9-10)

Dieu envoie le Saint-Esprit révéler à travers l’Evangile et « convaincre » l’humanité que Jésus a pleinement rempli sa mission, qu’il nous a procuré bien plus qu’une justice civile extérieure : la justice valable devant Dieu.

L’ascension de Jésus et sa session à la droite du Père certifient, attestent et confirment qu’il a rempli sa mission à la pleine satisfaction du Père.

Le Saint-Esprit vient maintenant nous attester dans l’Evangile que « la justice » a triomphé du mal, que Jésus échange notre péché avec sa « justice », que nos péchés sont pardonnés et oubliés par Dieu, qu’il nous voit maintenant à travers « la justice » que Jésus nous a offerte.

C’est là de la plus haute importance pour nous ! Quand nous nous sentons nuls, le Saint-Esprit, dans l’Evangile, nous dit que non : Dieu nous considère justes et parfaits comme Jésus auprès de qui nous nous réfugions dans la foi.

Quand la mauvaise conscience nous taraude parce que nous sommes peu fiers de ce que nous avons fait ou dit, ou que nous avons honte de nos pensées, le Saint-Esprit nous dit dans l’Evangile : pour l’amour de Jésus, Dieu est prêt à nous déclarer non coupables, à ne pas nous tenir rigueur pour nos péchés, à nous pardonner et à nous considérer justes comme son Fils.

Si ce n’est pas là une « consolation » ! Si ce n’est pas là de la part du Saint-Esprit une défense contre la mauvaise conscience et le complexe d’infériorité ?

Oui, le Saint-Esprit mérite bien son titre de « Paraklète », de « Défenseur » et de « Consolateur ». Et c’est à Jésus que nous le devons. C’est aussi lui qui nous l’envoie.

L’action du Saint-Esprit consiste

X X X 3 X X X

à parler clairement du jugement

Plus nous avançons en connaissances scientifiques, plus aussi les progrès techniques menacent l’équilibre naturel et écologique de la terre, et plus le monde commence à se dire qu’il va déboucher sur une catastrophe finale. Il y a cinquante ans on ne s’en rendait pas encore compte, la pollution n’avait pas encore pris les proportions d’aujourd’hui, mais maintenant cela est dans tous les esprits, surtout avec les ratés de la technique dans le domaine nucléaire.

Mais là encore, « le monde » n’a aucune idée de l’étendue de la catastrophe qui l’attend, de l’horreur dans laquelle Satan veut l’entraîner, de la catastrophe éternelle des souffrances infernales.

Sans doute les apprentis sorciers de la technologie moderne mettent-ils à mal la création divine. Et il est tout aussi certain que Satan veut tous nous entraîner dans le châtiment qui est déjà le sien et auquel il voudrait aussi nous voir condamnés à cause de nos péchés.

Mais voilà, le Saint-Esprit, ce grand et « divin Consolateur » (LlS 129:1), nous rassure et nous réconforte : « le prince de ce monde est [déjà] jugé. » (v. 11)

Oh, certes ! Satan sévit dans ce monde, il étend son emprise sur les humains en essayant de les plonger ou de les retenir dans les ténèbres de l’incrédulité. Mais il n’a pas pu empêcher notre Seigneur d’accomplir sa mission et de nous sauver.

Le cri de victoire sur la croix « Tout est accompli ! » (Jn 19.30) signifie aussi : Satan, « le prince de ce monde est jugé ! » Il a échoué. Ses accusations contre les croyants ne valent plus rien. Il n’a plus d’emprise sur nous. Le Saint-Esprit nous rassure : « Les portes de l’enfer », les puissances « de l’enfer ne l’emporteront pas sur elle », sur l’Eglise, sur l’ensemble des croyants (Mt 16.18).

Le Saint-Esprit nous atteste dans l’Evangile que Jésus est assis à la droite du Père en Vainqueur pour toujours.

Le Saint-Esprit nous assure dans l’Evangile que la victoire de Jésus sur le péché, sur la mort et l’enfer est définitive et que nous célébrerons avec lui cette victoire pour toujours, dès maintenant et dans l’éternité.

Avec l’Ascension de son Fils et l’envoi du Saint-Esprit Dieu nous donne à comprendre que son plan de salut de l’humanité s’est déroulé comme prévu.

La signification de Pentecôte est claire :

Le monde est encore rempli de péché, et Satan, bien que jugé, rue encore dans les brancards et essaye de nous nuire.

Mais, dans la foi, nous nous savons en sécurité auprès de notre Seigneur Jésus-Christ. Il nous a procuré la justice avec laquelle nous échappons au jugement de condamnation et pouvons subsister devant Dieu ; et il a vaincu le péché et Satan.

Et nous nous réchauffons au contact de l’Evangile, de cette Bonne Nouvelle où le Saint-Esprit nous assure de tout cela, nous rassure et nous console.

Puissions-nous toujours croire en ce message aussi clair que véridique !

Amen.

Jean Thiébaut Haessig, pasteur