mercredi 28 août 2013

Sermon du dimanche 25 Août 2013

13ème dimanche après la Trinité (C)


Recherchez la sainteté

Hébreux 12.14-29
Recherchez la paix avec tous et la progression dans la sainteté: sans elle, personne ne verra le Seigneur. Veillez à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu, à ce qu'aucune racine d'amertume, produisant des rejetons, ne cause du trouble et que beaucoup n’en soient infectés. Veillez à ce qu’aucun de vous ne fasse preuve d’immoralité sexuelle ou ne se montre profanateur comme Ésaü, qui pour un seul repas a vendu son droit d'aînesse. Vous savez que plus tard il a voulu obtenir la bénédiction mais a été rejeté; en effet, il n’a pas pu amener son père à changer d'attitude, bien qu’il l’ait cherché avec larmes.
Vous ne vous êtes pas approchés d'une montagne qu'on pouvait toucher et qui était embrasée par le feu, ni de l'obscurité, ni des ténèbres, ni de la tempête, ni du retentissement de la trompette, ni du bruit des paroles. Ce bruit était tel que ceux qui l'ont entendu ont refusé qu’il leur soit adressé un mot de plus. Ils ne supportaient pas, en effet, cette consigne: Si même une bête touche la montagne, elle sera lapidée. Le spectacle était si terrifiant que Moïse a dit: Je suis épouvanté et tremblant de peur!
Au contraire, vous vous êtes approchés du mont Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, et ses dizaines de milliers d'anges en fête, de l'assemblée des premiers-nés inscrits dans le ciel. Vous vous êtes approchés de Dieu qui est le juge de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection, de Jésus, qui est le médiateur d'une alliance nouvelle, et du sang purificateur porteur d’un meilleur message que celui d'Abel.
Faites attention!  Ne refusez pas d’écouter celui qui parle.  En effet, les hommes qui ont rejeté celui qui les avertissait sur la terre n'en ont pas réchappé. Combien moins échapperons-nous si nous nous détournons de celui qui parle du haut du ciel! Lui dont la voix avait alors ébranlé la terre, il a maintenant fait cette promesse: Une fois encore je fais trembler non seulement la terre, mais aussi le ciel. Les mots une fois encore indiquent bien que les choses qui, appartenant au monde créé, peuvent être ébranlées disparaîtront, afin que celles qui sont inébranlables subsistent. C'est pourquoi, puisque nous recevons un royaume inébranlable, attachons-nous à la grâce qui nous permet de rendre à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec respect et avec piété. Notre Dieu est en effet un feu dévorant.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

La semaine passée, Dieu nous a conseillé vivement de courir avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée, en gardant les regards sur Jésus, qui fait naître la foi et la mène à la perfection. Nous avons vu que Dieu nous entraîne pour cette course de foi en nous permettant de combattre le péché dans notre vie. Aussi le Saint-Esprit nous a exhorté à supporter cet entraînement pour que nous finissions la course.
Aujourd’hui il nous recommande encore une action pour cet effet : Recherchez la paix avec tous et la progression dans la sainteté : sans elle, personne ne verra le Seigneur. Cette exhortation prolonge l’image que notre foi en Christ est une épreuve sportive. Le prix à gagner, c’est de voir le Seigneur, d’entrer dans sa présence au ciel. Je pense que vous êtes ici ce matin parce que la parole de Dieu vous est importante et parce que vous voulez recevoir ce prix dont elle parle. Vous voulez jouer selon les règles et finir la course. C’est pour cela que le Saint-Esprit nous donne des instructions et des encouragements. 
Pendant quelques années, j’ai fait partie d’une équipe de softball. Je jouais normalement dans le champ extérieur. Au début, je ne connaissais pas les joueurs des autres équipes et leurs capacités de batteur. Mes coéquipiers m’indiquaient donc où me tenir et qu’attendre de certains batteurs. J’aurais pu ignorer ces conseils et me tenir là où je voulais. Mais c’est facile d’imaginer les invectives que j’aurais subies si j’avais rejeté leurs conseils et manqué la balle parce que le batteur a fait exactement ce qu’ils avaient dit ! D’une façon semblable, le Saint-Esprit nous explique pourquoi nous devons nous occuper de la progression dans la sainteté : c’est parce que sans elle, personne ne verra le Seigneur.
Il n’y a pas ici une définition détaillée du concept de la sainteté. C’est un point élémentaire de la foi chrétienne que cette lettre suppose que nous connaissons. En fait, cette lettre semble être adressée aux chrétiens d’origine juive qui combattaient la tentation d’abandonner leur foi en Jésus et de reprendre les pratiques du judaïsme. Ainsi les destinataires de la lettre connaissaient très bien ce qu’est la sainteté.
La sainteté est simple : garder vos regards sur Jésus et faire comme il a fait. Laissez le Saint-Esprit diriger vos pensés, vos paroles et vos actions. Ne faites pas ce que fait le monde non-croyant, et n’adoptez pas ses valeurs et ses désirs. Au contraire, suivez la volonté de Dieu. Efforcez-vous de vous comporter selon les Dix Commandements, selon les deux grands commandements — aimer Dieu par dessus toute chose, et ton prochain comme toi-même — et selon la règle d’or : Tout ce que vous voudriez que les hommes fassent pour vous, vous aussi, faites-le de même pour eux, car c'est ce qu'enseignent la loi et les prophètes. Mt 7.12. C’est ainsi que nous devons courir l’épreuve qui nous est proposée. Et c’est faisable, car il est impossible de garder les regards sur Jésus et puis mener une vie contre sa volonté.
Si par contre nous ne gardons pas nos regards sur Jésus et ignorons volontairement les instructions de Dieu, nous ne finirons pas la course. Alors l’Esprit nous donne cet avertissement : Veillez à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu, à ce qu'aucune racine d'amertume, produisant des rejetons, ne cause du trouble et que beaucoup n'en soient infectés. Veillez à ce qu'aucun de vous ne fasse preuve d'immoralité sexuelle ou ne se montre profanateur comme Esaü, qui pour un seul repas a vendu son droit d'aînesse. Vous savez que plus tard il a voulu obtenir la bénédiction mais a été rejeté ; en effet, il n'a pas pu amener son père à changer d'attitude, bien qu'il l'ait cherché avec larmes.
Esaü est né et a grandi dans une famille pieuse. Il était le petit-fils d’Abraham ! Mais il ne gardait pas les regards sur son Dieu et ne se souciait donc pas de suivre ses conseils. Esaü s’est marié avec des femmes étrangères qui ne partageaient pas la foi d’Abraham et a poursuivi la gloire du monde. Il a même vendu son droit d’aînesse pour un seul repas. Etant l’aîné de la famille, il aurait dû être l’ancêtre du Messie. Mais la chasse lui était plus importante.
Nous faisons face au même défi aujourd’hui, celui du monde non-croyant. Les valeurs et les croyances du monde s’opposent à la parole de Dieu. Le monde a déjà rejeté la sainteté, une vie dont les désirs sont modérés et soumis à la justice de Dieu. Le monde se livre à une soif insatiable de la richesse, du pouvoir, de la renommée et des rapports sexuels.
Notre ancienne nature est de ce monde-là. Quand donc Jésus nous appelle à changer d’attitude et à croire à la bonne nouvelle, cela nous offense. Car cela veut dire que nous devons admettre que nous avons péché et sommes privé de la gloire de Dieu. Quand Jésus nous dit de nous confier en Dieu et d’être parfaits comme notre Père céleste est parfait, cela nous offense. Nous ne voulons pas travailler si dur pour combattre les désirs de notre chair. Il est plus facile de nous laisser emporter par les tendances du monde que de réaliser ce qu’implique notre baptême : « Le Baptême implique que le vieil homme, qui est en nous, doit être noyé dans une contrition et une repentance de tous les jours, qu'il doit mourir avec tous ses péchés et ses convoitises, et que, tous les jours aussi, doit renaître en nous un homme nouveau, qui vive à jamais dans la justice et la pureté devant Dieu. »
Du coup le Saint-Esprit nous conseille vivement de rechercher la sainteté et nous avertit des conséquences du péché volontaire. Car si nous ne courons pas la course de la foi, nous ne verrons pas le Seigneur. Tout comme Esaü a perdu son héritage, de même il nous est possible de perdre notre foi.
Mais le Saint-Esprit fait plus que de nous donner cet avertissement. Il nous présente aussi une vision motivante de la gloire que nous ne voyons pas encore mais qui sera la nôtre. Vous ne vous êtes pas approchés d'une montagne qu'on pouvait toucher et qui était embrasée par le feu, ni de l'obscurité, ni des ténèbres, ni de la tempête, ni du retentissement de la trompette, ni du bruit des paroles. Ce bruit était tel que ceux qui l'ont entendu ont refusé qu'il leur soit adressé un mot de plus. Ils ne supportaient pas, en effet, cette consigne : Si même une bête touche la montagne, elle sera lapidée. Le spectacle était si terrifiant que Moïse a dit : Je suis épouvanté et tremblant de peur ! Au contraire, vous vous êtes approchés du mont Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, et ses dizaines de milliers d'anges en fête, de l'assemblée des premiers-nés inscrits dans le ciel. Vous vous êtes approchés de Dieu qui est le juge de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection, de Jésus, qui est le médiateur d'une alliance nouvelle, et du sang purificateur porteur d'un meilleur message que celui d'Abel.
Nous avons fixé nos regards sur Jésus. C’est le sens de ses images tirées de l’Ancien Testament. La première image nous rappelle les événements de l’exode de l’Egypte, lorsque le peuple s’est rendu au mont Sinaï pour recevoir les instructions de Dieu, ce qui a été, finalement, une expérience effrayante pour les Israélites. Là, Dieu leur a montré un peu de sa gloire. Ils ont entrevu le saint Dieu, peut-être pour la première fois depuis qu’Adam et Eve aient été chassés du jardin d’Eden. Dieu est saint, c’est à dire, il est entièrement autre que toute sa création. Il est pur et parfait sans aucun défaut ni aucune chose qu’on pourrait appeler mauvaise. Puisque Dieu est saint, ni personne, ni les animaux ne pouvaient s’approcher de lui sur la montagne. Cette révélation de Dieu à Sinaï nous a donné envie d’être dans la présence de ce Dieu saint et tout-puissant, mais elle a aussi mis en évidence notre manque de sainteté et notre séparation d’avec lui. A Sinaï, le moment n’était pas encore arrivé ou nous aurions la paix avec Dieu ni accès à Dieu.
A cette image de Sinaï est contrastée celle du mont Sion. C’est la même image que nous voyons dans l’Apocalypse, l’image de Jésus dans sa gloire, assis à la droite de Dieu dans la cité céleste. Ce n’est pas l’image d’un Dieu  inapprochable, dont nous sommes séparés, mais d’un Dieu qui nous reçoit à bras ouverts. C’est Jésus qui était mort et a répandu son sang pour toute personne afin que nous ayons un libre accès à Dieu. Là, il y a les anges et les esprits de ceux qui sont déjà morts dans la foi et ont été perfectionnés. C’est une image de la sainteté de Christ que nous aussi possédons par la foi. Cette image n’est pas sombre et effrayante ; elle est joyeuse et victorieuse. Et c’est bien cette image que le Saint-Esprit nous présente pendant que nous courons l’épreuve qui nous est proposée. C’est un rappel, non pas de notre séparation d’avec Dieu, mais de notre réconciliation, de la paix que nous avons avec Dieu, et de l’accès à Dieu. Voilà ce que Christ nous a préparé et reviendra nous apporter comme il est dit plus tôt dans cette lettre : Christ s'est offert une seule fois pour porter les péchés de beaucoup d'hommes, puis il apparaîtra une seconde fois, sans rapport avec le péché, à ceux qui l'attendent pour leur salut. Hé 9.28.
Qu’implique tout cela pour nous ? Cela implique que nous sommes rendus saints en gardant nos regards sur Jésus. Son sang nous a fait participer à la nouvelle alliance ; son sang nous a sanctifié. Quels que nous ayons été avant de connaître Jésus, après avoir été purifiés par son sang, nous sommes rendus saints comme le dit l’apôtre Paul aux Corinthiens : Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas du royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni ceux qui vivent dans l'immoralité sexuelle, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les travestis, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les hommes toujours désireux de posséder plus, ni les ivrognes, ni les calomniateurs, ni les exploiteurs n'hériteront du royaume de Dieu. Et c'est là ce que vous étiez, certains d'entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été déclarés saints, mais vous avez été déclarés justes au nom du Seigneur Jésus[-Christ] et par l'Esprit de notre Dieu. 1Co 6.9-11.
Quelle bonne nouvelle ! Vous vous êtes approchés du mont Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, et ses dizaines de milliers d'anges en fête, de l'assemblée des premiers-nés inscrits dans le ciel. Vous vous êtes approchés de Dieu qui est le juge de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection, de Jésus, qui est le médiateur d'une alliance nouvelle, et du sang purificateur porteur d'un meilleur message que celui d'Abel. Jésus veut que vous et moi parvenions au mont Sion. Il nous donne alors cette vision et nous dit toujours, de garder nos regards sur lui.
Puisqu’il y a toujours des têtus et des paresseux qui n’écoute pas leur entraîneur, l’Esprit de Christ ajoute cette parole-ci : Faites attention ! Ne refusez pas d'écouter celui qui parle. En effet, les hommes qui ont rejeté celui qui les avertissait sur la terre n'en ont pas réchappé. Combien moins échapperons-nous si nous nous détournons de celui qui parle du haut du ciel ! Lui dont la voix avait alors ébranlé la terre, il a maintenant fait cette promesse : Une fois encore je fais trembler non seulement la terre, mais aussi le ciel. Les mots une fois encore indiquent bien que les choses qui, appartenant au monde créé, peuvent être ébranlées disparaîtront, afin que celles qui sont inébranlables subsistent. C'est pourquoi, puisque nous recevons un royaume inébranlable, attachons-nous à la grâce qui nous permet de rendre à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec respect et avec piété. Notre Dieu est en effet un feu dévorant.
Sans Christ, Dieu reste un feu dévorant. Si nous refusons d’écouter Dieu et si nous rejetons le sang de Jésus, nous devons passer par le jugement de Dieu toujours chargé de nos péchés. Et c'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant. Hé 10.31. L’histoire d’Israël doit nous enseigner au moins qu’il ne faut pas jouer avec Dieu. Il est donc écrit : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas votre cœur comme lors de la révolte. Qui s'est en effet révolté après avoir entendu ? N'est-ce pas tous ceux qui étaient sortis d'Egypte sous la conduite de Moïse ? Contre qui Dieu a-t-il été irrité pendant 40 ans ? N'est-ce pas contre ceux qui avaient péché et dont les cadavres sont tombés dans le désert ? Et à qui a-t-il juré qu'ils n'entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui avaient désobéi ? Ainsi nous voyons qu'ils n'ont pas pu y entrer à cause de leur incrédulité. Hé 3.15-19.
Dieu nous a parlé par son fils ! Jésus est apparu, a vécu, est mort, est ressuscité et monté au ciel pour notre salut. Encore une fois Dieu va intervenir et faire trembler et la terre, et le ciel. Encore une fois il va nous parler. Mais alors il sera trop tard pour changer d’attitude et croire à la bonne nouvelle. Du coup il est impératif que nous écoutions maintenant. Voici maintenant le jour du salut ! 2Co 6.2.
Chers frères et sœurs, par la foi en Christ, nous avons reçu un royaume inébranlable dont nous faisons déjà partie. La seule réponse raisonnable est de nous attacher à la grâce qui nous permet de rendre à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec respect et avec piété. Ou comme Paul le dit en Romains, Offrez votre corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. Ce sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au monde actuel, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. Rm 12.1-2. Que Dieu nous accorde tous cette grâce !

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.

Pasteur David Maffett

mercredi 21 août 2013

Sermon du dimanche 18 Août 2013

12ème dimanche après la Trinité

Vous pouvez finir la course

Hébreux 12.1-11
Nous donc aussi, puisque nous sommes entourés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée.  Faisons-le en gardant les regards sur Jésus, qui fait naître la foi et la mène à la perfection. En échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix en méprisant la honte qui s'y attachait et il s'est assis à la droite du trône de Dieu.  Pensez en effet à celui qui a supporté une telle opposition contre lui de la part des pécheurs, afin de ne pas vous laisser abattre par le découragement.
 Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang dans votre combat contre le péché  et vous avez oublié l'encouragement qui vous est adressé comme à des fils : Mon fils, ne méprise pas la correction du Seigneur et ne perds pas courage lorsqu'il te reprend.  En effet, le Seigneur corrige celui qu'il aime et il punit tous ceux qu'il reconnaît comme ses fils.  Supportez la correction : c'est comme des fils que Dieu vous traite. Quel est le fils qu'un père ne corrige pas ?  Mais si vous êtes dispensés de la correction à laquelle tous ont part, c'est donc que vous êtes des enfants illégitimes et non des fils.  D'ailleurs, puisque nos pères terrestres nous ont corrigés et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas d'autant plus nous soumettre à notre Père céleste pour avoir la vie ?  Nos pères nous corrigeaient pour un peu de temps, comme ils le trouvaient bon, tandis que Dieu le fait pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté.  Certes, au premier abord, toute correction semble un sujet de tristesse, et non de joie, mais elle produit plus tard chez ceux qu'elle a ainsi exercés un fruit porteur de paix : la justice.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Si vous avez déjà participé à un sport ou à une activité avec un entraîneur, vous avez sans doute dû faire un exercice dur et fatigant après lequel l’entraîneur a dit, « Encore ! » Dans cette situation, quelle est votre réaction à cet ordre de refaire ce qui est si pénible et désagréable ? Que pensez-vous de l’entraîneur ? Est-il méchant, sans compassion et déraisonnable, ou bien juste et raisonnable ? Cherche-t-il à vous détruire, ou à vous amener au sommet de vos capacités physiques et mentales ? Nous savons les réponses à ces questions n’est-ce pas ? L’entraîneur vise votre succès et fait le nécessaire pour que vous gagniez à votre sport. Cependant, c’est une réalité de la vie que si vous voulez gagnez, l’entraînement et la discipline requis sont souvent épuisants.
Le Saint-Esprit se sert de la métaphore d’une course et de l’entraînement pour nous faire progresser dans notre marche de foi en Christ. Dieu, l’entraîneur parfait, nous entraîne constamment afin que nous arrivions au but de la vie éternelle. Cet entraînement est souvent difficile, ce qui pourrait nous faire s’interroger sur les méthodes de Dieu ou même vouloir jeter l’éponge. Toute fois, si nous regardons Jésus, nous verrons que l’entraînement de Dieu nous fait du bien. Du coup la parole de Dieu nous exhorte à persévérer dans la foi chrétienne, parce que, quoi qu’il nous arrive, le Seigneur nous entraîne à finir notre course et à gagner le prix de la couronne de la vie.
Vous n’aimez peut-être pas courir. Ne vous inquiétez pas ; vous n’avez pas à courir physiquement, mais dans un sens figuré. Nous donc aussi, puisque nous sommes entourés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée.
Le verbe principal dans cette phrase est « courons ». Les autres mots nous indiquent comment nous devons courir. La première chose à faire, c’est de nous souvenir de cette si grande nuée de témoins. Dans nos lectures dimanche passé et aujourd’hui, nous avons lu le chapitre onze de l'Epître aux Hébreux. Là, le Saint-Esprit nous fait apprécier plusieurs personnes, comme Abraham et Rahab, la prostituée, qui ont persévéré dans la foi et par cette foi ont accompli de très grandes actions. Comme ils sont toujours vivants auprès de Dieu, ils sont des témoins qui nous encouragent. Ils ressemblent à des entraîneurs qui attendent sur la touche et nous crient, « Vous pouvez le faire ; allez, allez tout droit ! »
En effet, nous ne sommes pas des pionniers, les premiers à courir cette épreuve qu’est la foi en Christ. Nous ne sommes pas les premiers à rencontrer des obstacles à la foi et les défis à la vérité. A l’époque des destinataires originaux de cette lettre, il y avait des philosophes grecs qui croyaient à une théorie d’évolution ; et il y avait des empereurs romains qui exigeaient qu’on reconnaisse leur divinité. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil ! Alors, ceux qui nous ont précédés nous ont préparé le chemin. Ils ont déjà couru leur manche de la course avant de nous passer le bâton. Nous ne sommes pas seuls ; nous faisons plutôt partie d’une grande course de relai s’étendant sur des siècles. C’est à notre tour de grogner et transpirer avant de passer le bâton aux autres. Et nous pouvons le faire tout comme cette grande nuée de témoins l’a fait !
Voici une deuxièmement chose à faire pour bien courir : rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement. Vous avez regardé une course, ne serait-ce qu’une minute du Tour de France à la télévision. Vous savez donc que les cyclistes ne s’habillent pas de vêtements lourds et encombrants. Leur vélo est ultra léger, fait de fibre de carbone, et ne porte pas de sacoche pleines de trucs pour le tourisme. Au contraire, ils se débarrassent de tout poids et toute chose qui les ralentiraient afin de rouler le plus vite possible. Les Grecs anciens allaient plus loin encore : ils couraient nus ! C’est dans ce sens que le Saint-Esprit nous dit de nous débarrasser de toute chose qui nous empêche de courir.
Nous devons donc nous demander, « Qu’est-ce qui nous empêche ou nous fait trébucher dans notre course de foi ? » Eh bien, c’est toute chose qui détourne nos regards de Jésus.
Pensez à la parabole du semeur. Qu’est-ce qui a empêché la croissance de la semence ? Satan ; les difficultés et persécutions ; les préoccupations de ce monde et l'attrait trompeur des richesses. Ces choses ont enlevé la semence, l’ont brulée, l’ont étouffée. Ces mêmes forces peuvent nous faire obstacle et nous empêcher de courir l’épreuve qui nous est proposée. Elles nous amènent dans le péché et nous détournent de Christ. Au lieu d’avancer, nous reculons. Nous devons donc être sages et nous débarrasser de toute chose qui nous alourdit et nous fatigue de courir. Sinon, nous risquons de nous lasser et abandonner la course.
Au lieu de nous laisser détourner par ces empêchements, courons en gardant les regards sur Jésus, qui fait naître la foi et la mène à la perfection. En échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix en méprisant la honte qui s'y attachait et il s'est assis à la droite du trône de Dieu. Pensez en effet à celui qui a supporté une telle opposition contre lui de la part des pécheurs, afin de ne pas vous laisser abattre par le découragement.
C’est en gardant les regards sur Jésus que nous allons finir la course devant nous. C’est parce que Jésus est celui qui fait naître la foi et la mène à la perfection. Par sa mort, sa résurrection et son ascension au ciel, Jésus nous a donné une espérance. Cela n’est pas un conte de fée créé pour amuser les enfants et qui par hasard nous fait penser de temps en temps à une utopie qui n’existe pas. Ce sont de vrais événements historiques qui nous ont été proclamés pour que nous ayons une vraie espérance, l’assurance de notre propre résurrection et d’une vie nouvelle dans la présence de Dieu. Ce qui est arrivé à Jésus est la preuve du bonheur qui nous attend à son retour. Dieu nous recommande de nous rappeler ces faits pour nous fortifier. C’est pourquoi le Saint-Esprit nous dit de garder les yeux sur Jésus. 
Je garde toujours un souvenir de mon fils ainé. Il venait d’apprendre à monter à vélo. Il en était très fier, et moi aussi. Il allait donc à vélo et je le filmais. Mais au lieu de regarder où il allait, il me regardait et a percuté le mur d’un bâtiment. Il est tombé et a éclaté en sanglots.
Nous avons tendance à faire de même dans la vie. Tant de choses nous captent et détourent notre attention de Jésus : la télévision, le sport, le tourisme, une plus grande maison ou une nouvelle voiture. Ces choses - et  tant d’autres - deviennent souvent les préoccupations de ce monde et l'attrait trompeur des richesses. Nous marchons en regardant des choses à gauche, à droite et même derrière, mais pas devant. Puis un jour nous regardons devant et Jésus n’est plus là. Nous percutons un mur ou trouvons que nous sommes perdus et ne savons plus où aller ni comment y parvenir. C’est pour cela que Dieu nous dit de garder les regards sur Jésus. Ecoutons-le. Il est notre entraîneur.
Comment garder les regards sur Jésus ? Eh bien, en le regardant en Parole et Sacrement. Toute fois que nous lisons ou écoutons la Bible nous voyons Jésus. Il a dit au Juifs, « Vous étudiez les Ecritures parce que vous pensez avoir par elles la vie éternelle. Ce sont elles qui rendent témoignage à mon sujet ! » Jn 5.39-40. Et lorsque nous recevons la Sainte Cène, Jésus est présent : Ceci est mon corps donné pour vous ; ceci est mon sang répandu pour vous en rémission des péchés. C’est facile de garder les regards sur Jésus.
Et c’est très pratique. Car nous y voyons non seulement la divinité de Jésus et le fait qu’il s'est assis à la droite du trône de Dieu, mais aussi, et peut-être surtout, son humanité, le fait qu’il a partagé notre nature et a vécu comme nous. Plus tôt dans cette lettre aux Hébreux on nous dit, « En effet, nous n'avons pas un grand-prêtre incapable de compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté en tout point comme nous, mais sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce afin d'obtenir compassion et de trouver grâce pour être secourus au moment opportun. » Hé 4.15-16. Jésus connaît toute difficulté que nous pouvons rencontrer dans la vie. Il saura donc nous délivrer.
Gardez les regards sur Jésus… afin de ne pas vous laisser abattre par le découragement. Il nous arrive de ne pas regarder Jésus et de nous laisser abattre par le découragement. Pourquoi ?
Une raison est que nous oublions parfois la nature de notre course. Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang dans votre combat contre le péché. L’épreuve qui nous est proposée n’est pas une course à pied des uns contre les autres. C’est la lutte que chacun de nous mène contre le péché. Le péché n’est pas un simple tricheur qui ne cour pas selon les règles. C’est un meurtrier qui nous tue. C’est pourquoi, au commencement, Dieu a donné cet avertissement à Caïn : « Pourquoi es-tu irrité et pourquoi arbores-tu un air sombre ? Certainement, si tu agis bien, tu te relèveras. Si en revanche tu agis mal, le péché est couché à la porte et ses désirs se portent vers toi, mais c'est à toi de dominer sur lui. » Gn 4.6-7. Jésus est le seul à avoir dominé parfaitement sur le péché. Il l’a vaincu, et il a tout pouvoir sur le péché, sur le diable et sur la mort. Il nous donne ce même pouvoir par le don de son Esprit. Aussi nous devons garder les regards sur Jésus.
Une deuxième raison pour laquelle nous nous laissons envahir par le découragement est que nous oublions souvent les desseins de Dieu. Et vous avez oublié l'encouragement qui vous est adressé comme à des fils : Mon fils, ne méprise pas la correction du Seigneur et ne perds pas courage lorsqu'il te reprend. En effet, le Seigneur corrige celui qu'il aime et il punit tous ceux qu'il reconnaît comme ses fils.
Pour nous, le mot « correction » porte une connotation négative. Le terme employé ici a un sens plus large que la correction seule. Le sens est celui d’éducation, l’action de développer les facultés physiques, intellectuelles et morales de la personne. La correction est un aspect de cette éducation. Nous pouvons mieux saisir le sens voulu de ce que Paul dit à Timothée : « Toute l'Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit formé et équipé pour toute œuvre bonne. » 2Ti 3.16-17. L’idée donc est que Dieu nous corrige pour que nous soyons parfaitement formés et équipés pour courir l’épreuve qui nous est proposée.
Tout ce que nous supportons en tant que chrétiens fait partie de cette éducation. Et c’est une preuve que nous sommes des enfants de Dieu bien-aimés. Il investit du temps, de l'énergie et des ressources à notre développement. Il nous traite de la même façon dont il a traité Jésus lui-même. Nous lisons au chapitre 5, « Pendant sa vie terrestre, Christ a présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé à cause de sa piété. Ainsi, bien qu'étant Fils, il a appris l'obéissance par ce qu'il a souffert. Et parfaitement qualifié, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel. » Hé 5.7-9.
Dieu ajoute un mot sur sa correction : D'ailleurs, puisque nos pères terrestres nous ont corrigés et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas d'autant plus nous soumettre à notre Père céleste pour avoir la vie ? Nos pères nous corrigeaient pour un peu de temps, comme ils le trouvaient bon, tandis que Dieu le fait pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté. Aucun parent sur cette terre n’élève son enfant parfaitement. Mon père n’était pas parfait et je n’ai pas élevé parfaitement mes propres fils. Mais Dieu le fait parfaitement. Si donc, nous avons eu du respect pour nos parents imparfaits, à combien plus forte raison devons-nous respecter Dieu et nous confier en lui ? Sa science est sans limite. Il sait parfaitement comment nous élever, nous éduquer. Et il le fait afin que nous participions à sa sainteté, c’est-à-dire, pour que nous retrouvions l’image de Dieu, perdue à la chute d’Adam et Eve, et pour que nous soyons de nouveau dans sa présence.
Certes, au premier abord, toute correction semble un sujet de tristesse, et non de joie, mais elle produit plus tard chez ceux qu'elle a ainsi exercés un fruit porteur de paix : la justice. Quand l’entraîneur dit « Encore ! », nous grognons. C’est dur. Pourtant, la répétition nous rend plus forts, plus efficaces. De même, notre course de la foi est longue. Nous nous fatiguons d’entendre dire l’entraîneur, « Encore ! » Nous pouvons penser que nous ne pouvons plus le supporter. Mais notre entraîneur, le Saint-Esprit, sait bien ce qu’il fait. Toute correction produit en nous la justice, c’est-à-dire, une progression dans la sainteté. Cette sainteté est l’œuvre du Saint-Esprit et donc une preuve que nous courons de la bonne façon. « Ainsi vous serez purs et irréprochables pour le jour de Christ, remplis du fruit de justice qui vient par Jésus-Christ à la gloire et à la louange de Dieu. » Ph 1.10b-11.
Chers frères et sœurs, vous courez une course que vous voulez finir. L’épreuve est de garder la foi en Christ jusqu’à la fin. Le moyen est de le faire en gardant les regards sur Jésus, qui fait naître la foi et la mène à la perfection. Quand la marche est difficile, ne vous laisser pas décourager. Toute correction vient de Dieu qui vous éduque parce que vous êtes son enfant. Il vous prépare à la vie éternelle. Alors, gardez les regards sur Jésus et vous finirez la course.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.

Pasteur David Maffett

mardi 13 août 2013

Sermon du dimanche 11 Août 2013

11ème dimanche après la Trinité (C)


La recherche du royaume de Dieu

 Genèse 15.1-6 (autres lectures : Hé 11.1-16 ; Luc 12.22-40)
Après ces événements, la parole de l’Eternel fut adressée à Abram dans une vision. Il dit : « Abram, n’aie pas peur ! Je suis ton bouclier et ta récompense sera très grande. » Abram répondit : « Seigneur Eternel, que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfants et l’héritier de mes biens, c’est Eliézer de Damas. » Abram dit : « Tu ne m’as pas donné de descendance, et c’est un serviteur de ma famille qui sera mon héritier. » Alors l’Eternel lui adressa la parole : « Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais bien celui qui naîtra de toi. » Après l’avoir conduit dehors, il dit : « Regarde vers le ciel et compte les étoiles, si tu peux les compter. » Il lui affirma : « Telle sera ta descendance. » Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui compta comme justice.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Je pense que les paroles de la lecture de l’Evangile nous sont familières. C’est un passage biblique bien connu avec des chants basées sur les mots, « Recherchez d’abord le royaume de Dieu. » Par ces paroles-là, Jésus nous recommande de ne pas nous inquiéter pour les besoins de la vie tels que la nourriture et le vêtement. Il nous assure que notre Père céleste sait bien que nous avons besoin de toutes ces choses, et en plus, qu’il compte bien nous les fournir. Bien plus que cela, Dieu a déjà prévu nous donner son royaume. Alors, puisque Dieu veut nous fournir les nécessités de la vie, nous ne devons pas nous en inquiéter, mais nous devons rechercher plutôt le royaume de Dieu.
C’est logique et simple n’est-ce pas ? Peut-être que non. D’abord, nous avons des besoins tenaces qui ne semblent pas disparaître. Ce n’est peut-être pas le besoin de trouver quelque chose à manger aujourd’hui car il n’y a rien dans la maison. Mais pour certains c’est justement ce besoin. Notre besoin peut être l’argent nécessaire pour rembourser le prêt de la maison ou de la voiture. Nous pouvons avoir besoin de paix et de confiance à cause d’un enfant malade ou à cause d’un parent très âgé ou mourant. Notre besoin peut être le contentement parce que nous ne sommes pas capables de nous acheter ou de faire quelque chose. Chacun a ses propres besoins qui peuvent lui rendre difficile à mettre en pratique les paroles de Jésus, de ne pas nous inquiéter des besoins de cette vie et de rechercher plutôt le royaume de Dieu.
Une autre raison pour laquelle cette parole de Jésus peut être difficile à mettre en pratique, est que nous pouvons ne pas savoir comment rechercher le royaume de Dieu. Qu’est-ce que c’est que de rechercher le royaume de Dieu ? Faut-il que chacun de nous accomplisse une grande œuvre de foi comme ceux dont nous venons d’entendre en Hébreux chapitre 11 ? Si oui, cette exigence risque de nous causer plus d’inquiétude ! Mais nous ne devons pas nous inquiéter de rien ! Nous pouvons donc nous trouver dans un cercle vicieux d’inquiétude, de culpabilité pour cette inquiétude, et puis la peur que Dieu n’en soit pas content. Nous pourrions penser qu’il vaut mieux être hors du royaume plutôt que dedans. Cela serait une inquiétude en moins.
Evidement, nous avons besoin d’un peu d’aide pour comprendre et pratiquer la parole de Jésus. Dieu nous donne une telle aide dans le récit de la vie d’Abraham. Abraham nous donne un excellent exemple de comment rechercher le royaume de Dieu et de nous débarrasser de l’inquiétude.
Tout comme Jésus a dit à ses disciples, « ne vous inquiétez pas pour votre vie, » ainsi la parole de l’Eternel fut adressée à Abram dans une vision. Il dit : « Abram, n’aie pas peur ! Je suis ton bouclier et ta récompense sera très grande. »
Abram avait peur. Il s’inquiétait de ce qu’il n’avait pas d’enfant. Lui et sa femme Saraï étaient tous deux très âgés et ils n’avaient pas de fils pour être héritier de leur patrimoine. Abram craignait de mourir sans enfant. C’était un très grand malheur. Aujourd’hui nous nous faisons beaucoup de souci pour éviter les grossesses, mais tout couple qui n’arrive pas à avoir un enfant peut nous dire que c’est une grande source d’inquiétude. Il en était de même pour Abram. A l’époque, un héritier était une nécessité de la vie, aussi nécessaire que la nourriture, le vêtement, la demeure et une bonne réputation. La stérilité était le plus grand malheur d’une femme et d’une famille car les enfants étaient nécessaires à la continuité du peuple. Même aujourd’hui, parmi certains peuples, une personne, homme ou femme, qui meure sans enfant est maudite et ne pourra pas rejoindre ses ancêtres. Comment Abram, étant vieux et sans enfant, pouvait-il ne pas s’inquiéter ?
Son inquiétude était d’autant plus importante que Dieu lui avait promis une descendance, un fils pour propager la famille et pour hériter de la terre promise. Mais cette promesse tardait à se réaliser. Et Abram, étant une personne comme vous et moi, s’en souciait. Aussi Dieu a répété la promesse. Ecoutez encore le dialogue. Après ces événements, la parole de l’Eternel fut adressée à Abram dans une vision. Il dit : 
« Abram, n’aie pas peur ! Je suis ton bouclier et ta récompense sera très grande. » Abram répondit : 
« Seigneur Eternel, que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfants et l’héritier de mes biens, c’est Eliézer de Damas. » Abram dit : « Tu ne m’as pas donné de descendance, et c’est un serviteur de ma famille qui sera mon héritier. » Alors l’Eternel lui adressa la parole : « Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais bien celui qui naîtra de toi. » Après l’avoir conduit dehors, il dit : « Regarde vers le ciel et compte les étoiles, si tu peux les compter. » Il lui affirma : « Telle sera ta descendance. » Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui compta comme justice.
Puisque Abram était inquiet et soucieux Dieu a répété sa promesse. Rien n’était changé ; ce n’était simplement pas le moment de la réalisation de la promesse. Aussi Dieu dit à Abram de ne pas avoir peur. Cette parole se distingue d’un commandement tel que « Tu ne tueras pas. » Le commandement est une prohibition qui nous menace, tandis que la parole de ne pas avoir peur est une invitation à la confiance en Dieu et ainsi à la libération de l’inquiétude.
Nous pouvons compatir pour Abram n’est-ce pas ? Il y a parfois des choses importantes qui nous manquent dans la vie : pas d’enfant ; pas d’époux ou d’épouse ; pas d’emploi ; pas d’argent ; pas de santé ; pas d’ami ; pas de temps ; pas de raison d’être. Pouvons-nous donc mettre notre confiance dans la parole de Jésus : 
« Recherchez plutôt le royaume de Dieu et [tout] cela vous sera donné en plus » ? Cette question nous ramène à cette déclaration au sujet d’Abram, une des plus importantes déclarations de toute la Bible : Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui compta comme justice.
A ce moment-là Abram avait encore plusieurs années à attendre avant qu’Isaac ne naisse. Et il n’a pas passé ces années sans une certaine inquiétude. Il était humain ! Dans un moment de faiblesse, il a même cédé à l’idée d’aider Dieu à accomplir sa promesse en ayant un fils, Ismaël, avec la servante de sa femme.
Néanmoins, durant toutes ces années d’attente, Abram avait confiance en l’Eternel Dieu et dans sa promesse. Il était convaincu que Dieu ne mentait pas et ne pouvait pas faillir. A travers les années avant et après la naissance d’Isaac, cette confiance d’Abram en Dieu a grandi jusqu’à ce qu’Abram ait accepté, sur l’ordre de Dieu, d’offrir Isaac, son fils unique, en sacrifice. Si nous avions lu un peu plus en Hébreux ce matin, nous aurions lu cette parole-ci : C’est par la foi qu’Abraham a offert Isaac lorsqu’il a été mis à l’épreuve. Oui, il a offert son fils unique en sacrifice, bien qu’il ait reçu les promesses et que Dieu lui ait dit : C’est par Isaac qu’une descendance te sera assurée. Il pensait que Dieu était capable même de le ressusciter des morts. C’est pourquoi il a retrouvé son fils par une sorte de résurrection. Hé 11.17-19.
Quand Abraham a pris le couteau pour égorger son fils Isaac, cela a été sans aucun doute le moment le plus difficile et le plus effrayant de toute sa vie, une situation on ne peut plus délicate. Cependant, il a dû être sans inquiétude parce qu’il a réussi cette épreuve. Il ne savait pas ce que Dieu allait faire, mais il savait que Dieu lui avait promis qu’il établirait son alliance avec Isaac. Isaac serait donc son héritier ; aussi Abraham a mis sa confiance en Dieu.
C’était justement cette confiance que Dieu cherchait chez son serviteur Abraham. Ainsi est-il écrit qu’Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui compta comme justice. La foi a rendu Abram parfait devant Dieu : il croyait l’Eternel et se confiait à l’Eternel. Grâce à cette foi Abraham pouvait passer par toute épreuve de la vie.  Voilà la foi que Jésus cherche chez vous et moi ! Voilà ce que veut dire « Recherchez plutôt le royaume de Dieu. » Voilà la foi par laquelle le Seigneur nous délivrera de toute inquiétude.
Jésus nous a fait des promesses : nous valons beaucoup plus que les oiseaux ; Dieu sait ce dont nous avons besoin ; il nous a reçus comme ces enfants à cause du Christ ; toute personne qui croira et sera baptisé sera sauvé ; nous recevons son corps et son sang dans la Sainte Cène pour le pardon de nos péchés ; et il nous ressuscitera des morts et nous donnera le royaume. La preuve de toutes ces choses, c’est la mort et la résurrection du Christ, puis son ascension au ciel et l’envoie du Saint-Esprit sur l’Eglise. Par ces actions, Jésus nous a acquis le pardon de nos fautes et nous a réconciliés avec Dieu. Et « là où il y a rémission des péchés, il y a aussi vie et salut. »
En effet, Dieu a traité avec nous de la même façon qu’il a traité avec Abraham. Il nous a fait une promesse. Et maintenant il ne veut pas que nous accomplissions cette promesse nous, mais que nous lui fassions confiance, que nous croyions qu’il accomplira la promesse au moment voulu tout comme il l’a fait pour Abraham. Il veut dire de chacun de nous, « Il/Elle eut confiance en l’Eternel, qui le lui compta comme justice. »
Rechercher le royaume de Dieu veut dire croire en Dieu, compter sur lui pour qu’il accomplisse sa promesse. Cette foi est l’essence du royaume dans le présent. Car le royaume n’est pas un lieu qu’on peut indiquer sur une carte. Il est plutôt en nous et parmi nous. Il appartient à tous ceux qui se fient à Dieu comme des enfants. Le pouvoir et la richesse de ce monde n’ajoutent ni ne soustraient rien au royaume de Dieu. Ils le rendent seulement difficile à ceux qui les possèdent d’embrasser les promesses de Dieu et ainsi d’entrer dans le royaume.
Puisque la foi est l’essence du royaume, le royaume est semblable à un petit grain de moutarde qui pousse et devient un arbre. Ou bien, il est semblable à du levain qu’on met dans la pâte de pain. Il se multiplie et fait lever toute la pâte. On ne voit pas le levain, pourtant on sait qu’il est là. Ainsi en est-il du royaume de Dieu dans le temps actuel. Nous le sentons ; nous le voyons agir dans la vie des croyants, mais nous ne pouvons pas le toucher du doigt. C’est parce que l’essence du royaume actuellement est la foi. C’est la ferme assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas. Hé 11.1. Ce sont les choses que nous confessons dans notre crédo : le Saint-Esprit, la saint église universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair, et la vie éternelle.
La foi saisit ces choses, les paroles de Dieu. Et c’est ce que veut dire rechercher le royaume de Dieu : saisir les promesses de Dieu, s’y accrocher et agir par la foi, comme Abraham l’a fait. Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui compta comme justice.
Cette foi-là est l’instrument de Dieu pour nous débarrasser de l’inquiétude. En effet, comment nous soucier des besoins de cette vie si nous croyons à la puissance de Dieu et à son royaume ? Certes, nous allons penser à des choses difficiles. Nous aurons faim et aurons besoin de manger. Nous aurons chaud ou froid et aurons besoin d’un vêtement approprié. Nous aurons besoin d’argent pour rembourser nos prêts et payer nos factures. Nous allons tomber malade et ferons face à la mort un jour. Mais aucune de ces choses ne devrait nous accabler et nous remplir d’inquiétude. Car aucune de ces choses n’est éternelle. A la résurrection, elles n’auront aucune importance ni aucun effet. Et nous atteindrons cette résurrection à cause de Christ ! Il nous ressuscitera des morts. Entre temps, il promet de pourvoir aux besoins de cette vie. Aussi dit-il, « Recherchez plutôt le royaume de Dieu et [tout] cela vous sera donné en plus. »
En recherchant le royaume de Dieu par la foi, la foi devient le moyen par lequel Dieu fait de nous la lumière et le sel de la terre, le levain qui, silencieusement et avec acharnement, se multiplie et remplie le monde. La foi nous rend semblables à Abel, Abraham, Sarah et toutes les autres personnes cités en Hébreux chapitre 11, les gens qui ont reçu l’approbation de Dieu : Ils eurent confiance en l’Eternel, qui le leur compta comme justice.
Dans cette vie nous aurons des problèmes et nous passerons par des épreuves diverses. Nous ressentirons donc de l’inquiétude. Mais Dieu veut nous débarrasser de cette inquiétude. Il nous dit donc ce qu’il a dit à Abraham : « N’ayez pas peur ; croyez seulement mes promesses. » Ou bien, dans les mots de Jésus : « Recherchez plutôt le royaume de Dieu et [tout] cela vous sera donné en plus. »

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett