dimanche 20 mars 2011

Sermon du dimanche 13 mars 2011 - Invocavit

Dimanche Invocavit

Texte : Gn 3.1-24

1 « Le serpent était le plus rusé de tous les animaux sauvages que l’Eternel Dieu avait fait. Il dit à la femme : "Dieu a-t-il vraiment dit : ‘Vous ne mangerez aucun des fruits des arbres du jardin ?’"

2 La femme répondit au serpent : "Nous mangeons du fruit des arbres du jardin.

3 Cependant, en ce qui concerne le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : ‘Vous n’en mangerez pas et vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez.’"

4 Le serpent dit alors à la femme : "Vous ne mourrez absolument pas,

5 mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu : vous connaîtrez le bien et le mal."

6 La femme vit que l’arbre était porteur de fruits bons à manger, agréable à regarder et précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit de son fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea.

7 Leurs yeux à tous les deux s’ouvrirent et ils prirent conscience qu’ils étaient nus. Ils attachèrent des feuilles de figuier ensemble et s’en firent des ceintures.

8 Quand ils entendirent la voix de l’Eternel Dieu en train de parcourir le jardin vers le soir, l’homme et la femme se cachèrent loin de l’Eternel Dieu au milieu des arbres du jardin.

9 Cependant l’Eternel Dieu appela l’homme et lui dit : "Où es-tu ?"

10 Il répondit : "J’ai entendu ta voix dans le jardin et j’ai eu peur, parce que j’étais nu. Alors je me suis caché."

11 L’Eternel Dieu dit : "Qui t’a révélé que tu étais nu ? Est-ce que tu as mangé du fruit de l’arbre dont je t’avais interdit de manger ?"

12 L’homme répondit : "C’est la femme que tu as mise à mes côtés qui m’a donné de ce fruit, et j’en ai mangé."

13 L’Eternel Dieu dit à la femme : "Pourquoi as-tu fait cela ?" La femme répondit : "Le serpent m’a trompée et j’en ai mangé."

14 L’Eternel Dieu dit au serpent : "Puisque tu as fait cela, tu seras maudit parmi tout le bétail et tous les animaux sauvages. Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.

15 Je mettrai l’hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci t’écrasera la tête et tu lui blesseras le talon."

16 Il dit à la femme : "J’augmenterai la souffrance de tes grossesses. C’est dans la douleur que tu mettras des enfants au monde. Tes désirs se porteront vers ton mari, mais lui, il dominera sur toi."

17 Il dit à l’homme : "Puisque tu as écouté ta femme et mangé du fruit au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : ‘Tu n’en mangeras pas !’, le sol est maudit à cause de toi. C’est avec peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de la vie.

18 Il te produira des ronces et des chardons, et tu mangeras de l’herbe des champs.

19 C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, et ce jusqu’à ce que tu retournes à la terre, puisque c’est d’elle que tu as été tiré. Oui, tu es poussière, et tu retourneras à la poussière."

20 Adam appela sa femme Eve, car elle devait être la mère de tous les vivants.

21 L’Eternel Dieu fit des habits en peau pour Adam et pour sa femme, et il les leur mit.

22 L’Eternel Dieu dit : "Voilà que l’homme est devenu comme l’un de nous pour la connaissance du bien et du mal. Maintenant, empêchons-le de tendre la main, de prendre aussi du fruit de l’arbre de vie, d’en manger et de vivre éternellement !"

23 Ainsi, l’Eternel Dieu le chassa du jardin d’Eden pour qu’il cultive la terre d’où il avait été tiré.

23 Après avoir chassé Adam, il posta à l’est du jardin d’Eden les chérubins qui agitent une épée flamboyante pour garder le chemin de l’arbre de vie. »

Chers amis qui sommes tous pécheurs, mais des pécheurs sauvés et bénis grâce à Jésus !

Cette histoire est connue comme relatant la chute de l’humanité dans le péché. On y fait généralement ressortir la colère de Dieu, le châtiment qu’il a infligé à l’humanité.

Et si Dieu voulait souligner autre chose dans ce récit ? Notre texte n’illustre-t-il pas plutôt cette parole de l’apôtre Paul : « Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rm 5.20) ?

C’est vrai, c’est aussi l’histoire de la chute dans le péché, mais n’est-ce pas surtout l’histoire du relèvement de l’humanité pécheresse par Dieu ?

Dieu se révèle ici comme

LE DIEU D’AMOUR

dans la manière

1 dont il a créé l’homme,

2 dont il se soucie de l’homme,

3 dont il paye pour l’homme,

4 dont il bénit l’homme.

X X X 1 X X X

Dieu se révèle comme

Dieu d’amour

dans sa façon de créer l’homme.

Ah ! si nous pouvions encore vivre dans les conditions du Jardin d’Eden, dans le Jardin d’Eden ! Il n’y aurait pas de dictatures comme en Corée du Nord (ce n’est qu’un exemple parmi d’autres), pas de guerres civiles (comme en Libye ou en Côte d’Ivoire), pas de mafia et de cartel des drogues, pas de problèmes sociaux, pas de problèmes d’emploi, pas de racisme, pas d’opposition à Dieu, pas de maladie, pas de pollution, pas de catastrophes naturelles (comme au Japon, cette fin de semaine), pas de mort ; bref, pas de problèmes ni relationnels ni de survie.

Pourquoi ? Parce qu’il n’y aurait toujours pas de péché dans le monde et, plus particulièrement, pas de péché en nous.

En fait, c’est à cela que Dieu avait destiné l’humanité : à une existence où rien ne freinerait notre épanouissement, où rien ne brimerait notre bonheur, où rien ne viendrait compliquer, et encore moins briser les relations entre personnes, familles, ou quelque groupes que ce soit.

Le Créateur avait tout prévu pour que notre vie se déroule dans le bonheur et l’harmonie. Quand « Dieu [eut] mis un terme à son travail de création » (Gn 2.2) « Dieu regarda tout ce qu’il avait fait, et il constata que c’était très bon, » (Gn 1.31) excellent ; il n’y avait rien à y redire. Tout était mis en place pour que l’humanité puisse vivre dans la paix et le bonheur.

Il ne manquait rien au bonheur d’Adam et d’Eve. Ils avaient une responsabilité qui les comblait : « cultiver et garder le jardin d’Eden » (Gn 2.15), un jardin dont le travail ne provoquait ni fatigue ni problèmes de récoltes.

Ils vivaient aussi en harmonie avec tous les animaux. Dieu les avait même chargés de trouver un nom pour chacun d’eux. Il en avait fait les premiers zoologistes ! (Gn 2.20). Vu le nombre des animaux, ils avaient de quoi être occupés toute leur vie. Quand on pense qu’on en découvre encore de nouveaux aujourd’hui !

Et il les avait unis dans une complémentarité et un bonheur conjugal pleins et entiers. (Gn 1.26-31)

Dieu avait mis toute la création à leur disposition pour qu’ils en jouissent. Eve le rappellera d’ailleurs au diable : « Nous mangeons du fruit des arbres du jardin » (v. 2), de tous les arbres du jardin sauf un, contrairement à ce que le diable indique.

Ils ne connaissaient pas le sentiment de honte, parce qu’il n’y avait rien dont ils auraient dû avoir honte : tout était saint et parfait ; le péché n’existait pas. Ils n’avaient rien à cacher, rien à se cacher. Tout était clair comme de l’eau de roche entre eux – et entre eux et Dieu.

Il est vrai : Dieu leur avait donné une occasion particulière de lui montrer leur confiance et leur reconnaissance : « ne pas manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal » (Gn 2.17) « au milieu du jardin » (v. 3).

Et ils s’en portaient très bien. Un arbre – un seul arbre ! – parmi tous les arbres de la terre. Ce n’était vraiment pas une privation. Ce n’était qu’une façon bien facile de témoigner à Dieu leur reconnaissance et leur confiance.

C’est un peu comme si je pouvais me servir gratuitement dans tous les magasins de Paris, sauf dans un. Avouez que je ne me sentirais pas brimé !

Hélas ! Satan a réussi à semer le trouble, la méfiance et la convoitise dans leur cœur. Il a réussi à les corrompre avec des pensées pécheresses.

Eve, puis Adam, ont chuté dans le péché avant de manger de ce fruit. L’acte de manger n’était que le résultat de leur chute dans le péché. Ils étaient devenus pécheurs dès qu’ils se mirent à douter de la bonté de Dieu, qu’ils se méfièrent de lui et convoitèrent ce que Dieu leur avait défendu. Vous savez : … comme si je voulais absolument les denrées du seul magasin interdit dans tout Paris ! …

Pourtant Dieu les avait avertis : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras, c’est certain ! » (Gn 2.17) Ils en ont mangé, et, le jour-même, le germe de la mortalité s’est déposé en eux, ils sont devenus mortels. Ils mourront d’ailleurs plus tard.

Auparavant, ils connaissaient le bonheur parfait dans le jardin d’Eden parce que leur lien avec Dieu, la Source de toute vie, était intact. Aussi leur relation avec le monde animal, végétal et minéral.

Maintenant le lien avec Dieu est rompu : du coup ils sont détachés de la source de toute vie, de la vie physique et de la vie éternelle. Ils ne se retrouvent pas seulement voués à la mort physique, mais aussi à la mort spirituelle et à la mort éternelle !

Comment Dieu va-t-il réagir au crime qu’ils ont commis, à la catastrophe qu’ils ont provoquée ? Comment va-t-il réagir face à leur désobéissance, à leur manque de confiance en ses dispositions, à leur manque de foi en sa bonté ? Comment va-t-il réagir parce qu’ils ont corrompu sa création en y introduisant le péché et la mortalité ?

L’étonnant, l’incompréhensible même, c’est que, malgré tout,

X X X 2 X X X

Dieu se révèle comme

Dieu d’amour

dans sa façon

de se soucier de l’homme.

Le mal est fait. On ne peut guère remonter le temps et défaire le mal qui a été fait. Ah ! si nous pouvions, nous aussi, rendre inexistants certaines choses que nous avons bâclées, voire certains actes ou certains mots carrément mauvais ! Mais ce qui est fait est fait. Il vaut mieux réfléchir avant d’agir ou de parler.

Oui, mais que faire quand c’est fait ? Comment se débarrasser de la mauvaise conscience devant Dieu ?

Adam et Eve se sont sentis faits comme des rats. Ah ! c’est sûr, « leurs yeux se sont ouverts » : ils savaient maintenant quelle était la différence entre « le bien et le mal » ! (v. 5). Sur ce point le diable avait dit vrai. Mais comme souvent – aussi quand il a tenté Jésus dans le désert (Mt 4.1-11) – il sait adroitement mêler le vrai et le faux : « lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge » (Jn 8.44).

Il leur avait dit qu’en désobéissant à Dieu ils seraient « comme Dieu » (v. 5). Mais n’est pas Dieu qui veut ! Non seulement ils ne sont pas « comme Dieu » – à part « pour la connaissance du bien et du mal » (v. 22) – mais ils ont même perdu leur bonne conscience, leur pureté, leur bonheur sans ombre. La mauvaise conscience les taraude. Ils ont gagné en connaissance, ah ! ça oui : ils connaissent maintenant la peur et la honte. Rien de divin dans tout cela !

Que va faire leur Créateur ? Bien entendu, il va exécuter sa menace. Dieu n’est pas une girouette. Sa sainteté et son sens absolu de la justice exigent qu’Adam et Eve soient punis, qu’ils deviennent mortels comme prévenus et que tout leur cadre de vie, ce monde, soit marqué par le péché, la corruption et les problèmes.

Mais Dieu est aussi bon. « Dieu est amour » (1 Jn 4.16), et dans son amour pour ses créatures déchues et pécheresses, il cherche à les sauver.

Déjà la façon dont il va à leur recherche dans le jardin d’Eden, la façon de dialoguer avec Adam et Eve, montre que si sa colère est entière, il engage un dialogue avec eux.

Il aurait pu sévir sans paroles. Il aurait même pu les faire mourir tout de suite. Non, il leur laisse du temps pour changer ! Il les amène à faire un cheminement spirituel, leur permettant, au bout du compte, d’échapper, non pas à la mort physique, mais à la damnation éternelle. Il fait tout pour rétablir un contact de confiance, une relation de foi entre ses créatures humaines et lui, leur Créateur. Et cela passe par … la repentance.

Au début, ils en sont bien loin. Dans leur malheur, ils sont butés et nient leur responsabilité personnelle. Tout le monde est responsable, sauf moi ! Adam accuse : « Ce n’est pas moi ; "c’est la femme !" » Eve accuse : « Ce n’est pas moi ; "le serpent m’a trompée !" » (v. 12-13)

En fin de compte, ils rejettent la faute sur Dieu. Adam a le toupet de faire sous-entendre à Dieu qu’il n’avait qu’à pas lui donner de femme ! (v. 12)

Encore aujourd’hui, bien des gens s’en prennent aux autres quand tout va mal. Ou carrément à Dieu ! Ils ne réfléchissent pas à leurs actes, à leur responsabilité ou à celle de tierces personnes. C’est tellement pratique d’accuser Dieu ! Comme ceci on n’a pas besoin de s’examiner, de découvrir sa propre culpabilité et de se repentir.

Dieu a laissé à Adam et à Eve le temps de se repentir.

Dans sa grande patience et sa miséricorde paternelle, Dieu nous accorde, à nous aussi, un délai de grâce. Ainsi nous exhorte-t-il par le prophète Esaïe : « Recherchez l'Eternel pendant qu’il se laisse trouver ! Faites appel à lui tant qu'il est près ! » (Es 55.6)

C’est sûr, tout est parti du diable, mais Eve avait sa part de responsabilité, et Adam aussi. Et quand d’autres sont aussi coupables avant ou avec nous, cela n’enlève rien à notre propre responsabilité et culpabilité. Cela peut expliquer, mais jamais justifier notre acte pécheur.

Non, ne cherchons pas de fausses excuses, n’élaborons pas de vaines justifications ! Ne négligeons pas la grande mansuétude de Dieu « tant qu’il est temps » ! Ne craignons pas de reconnaître à Dieu nos torts là où nous en avons : il ne veut pas entendre la confession de nos péchés pour sévir, mais … pour nous arracher à notre perte.

X X X 3 X X X

Dieu se révèle comme

Dieu d’amour

dans sa façon de payer pour l’homme

Dieu ne pouvait pas taire la Loi ni passer sous silence le verdict de condamnation lié au péché. Mais il ne l’a pas fait pour les enfoncer, mais pour bien les mettre en face du diagnostic, pour les amener à accepter le remède qu’il allait leur fournir, l’opération de secours qu’il allait mettre en place. Il allait même lui-même payer l’énorme prix pour que cela soit possible !

Quelqu’un qui ne reconnaît pas sa perdition ne verra pas pourquoi il devrait accepter d’être sauvé. Pourquoi tant de gens ne veulent-ils rien savoir du Christ ? Parce qu’ils n’ont pas compris que sans lui ils étaient éternellement perdus ; ils n’ont pas compris qu’il est le seul à pouvoir les sauver.

Certes, Dieu énumère la série d’épreuves et de souffrances qui seront désormais liées à la vie des humains, aussi bien la pénibilité du travail que les souffrances de l’enfantement.

Mais avant de leur annoncer la Loi, il leur a déjà annoncé l’Evangile du salut. Il s’était d’abord tourné vers le diable et lui avait annoncé qu’il a fait un coup pour rien : « Tu voulais m’atteindre en m’arrachant les créatures humaines ? J’ai la parade. Mon Fils viendra te vaincre et arracher les pécheurs de ta main pour me les regagner. »

Cela, Dieu l’a dit en ces termes bien connus : « Je mettrai l’hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci t’écrasera la tête et tu lui blesseras le talon. » (v. 15)

« Jésus-Christ, vrai Dieu né du Père de toute éternité » se fera aussi « vrai homme né de la vierge Marie ». Il prendra la place des pécheurs – sans verser lui-même dans le péché – et enlèvera au diable toute possibilité de nous accuser devant le tribunal de Dieu, car Jésus s’y tiendra lui-même à notre place.

Cela lui aura coûté la vie. Nous entrons cette semaine dans la saison de la Passion du Christ. Cela nous rappellera combien il a souffert pour nous. Satan l’a « blessé », mais n’a pas pu empêcher que Jésus « l’écrase », le vainque et lui retire tout pouvoir sur ceux qui se réfugient dans la foi auprès de Jésus.

Et Adam a compris la Bonne Nouvelle de la venue annoncée d’un Sauveur, descendant de la femme. Il s’y est accroché avec foi et a agi en conséquence. Ils étaient devenus mortels. Pourtant, « Adam appela sa femme Eve », mot hébreu qui signifie « vie » ! Pourquoi appelle-t-il la première mortelle « vie » ? Voulait-il nier l’évidence de leur mortalité ? Non, il l’appela ainsi « parce qu’elle devait être la mère de tous les vivants » (v. 20), de « tous » ceux qui allaient vivre sur terre, et plus particulièrement de « tous » ceux qui allaient connaître la vie spirituelle de la foi et la vie éternelle !

Mais Dieu ne pense pas seulement à notre éternité ; il se préoccupe aussi de notre vie sur terre :

X X X 4 X X X

Dieu se révèle comme

Dieu d’amour

dans sa façon de benir l’homme.

La fin de l’histoire nous paraît tout bonnement incroyable ! « L’Eternel Dieu fit des habits en peau pour Adam et pour sa femme, et il les leur mit. » (v. 21) Dieu, le premier artisan dans la confection ! Dieu qui s’abaisse à confectionner les premiers habits pour humains ! Il est vrai, en Jésus-Christ il ira encore bien plus loin dans l’abaissement, par amour pour nous.

Il a pitié d’eux dans leur nouvelle situation. Maintenant que le péché est entré dans le monde, on ne peut plus se balader nus sans éveiller des sentiments pécheurs. Certes, Adam et Eve étaient mari et femme (dans leur intimité, les habits n’étaient pas nécessaires), mais ils allaient aussi devoir donner le ton dans leur famille et dans la société qui allait se développer après eux.

En vue de la bienséance, de la paix et de l’ordre dans la famille et la société, Dieu a « inventé » les habits.

Notez qu’Adam et Eve n’avaient rien trouvé de mieux que des feuilles de figuier pour cacher leur sentiment de culpabilité. Comme si cela pouvait tromper Dieu ! Et comment des feuilles pouvaient-elles les protéger du froid et tenir lors des travaux ? Les pauvres ! On voit qu’ils avaient du mal à se faire à leur nouvelle condition de pécheurs.

« Dieu », lui, leur « fit des habits en peau ». Cela était lourd de sens. Jusque-là, l’humanité vivait en parfaite harmonie avec le monde animal. Maintenant, avec les bouleversements apportés dans la création par le péché, les rapports entre l’humanité et le monde animal ont changé.

En choisissant des peaux de bêtes pour en habiller Adam et Eve, il y a eu mise à mort d’animaux. Ainsi Dieu a montré comment, dorénavant, dans leur intérêt, les hommes pourraient exercer leur domination sur les animaux. Dans leur intérêt (pour l’instant, seulement pour se vêtir ; après le Déluge, aussi pour en manger), pas par animosité ou pour faire souffrir les animaux.

Voilà comment, après avoir pris les dispositions nécessaires pour que nous connaissions la félicité éternelle malgré notre péché, Dieu montre qu’il se préoccupe aussi de nous dans cette vie.

Comment pourrons-nous jamais assez remercier Dieu de toujours essayer de faire prévaloir son amour envers nous, même quand il doit sévir ?

Amen.

Jean Thiébaut Haessig

Chants proposés :

Jour du Seigneur, j’ouvre mon coeur LlS 4 : 1-4

Jamais Dieu ne délaisse, LlS 233 : 1-5

Créateur tout-puissant, LlS 230 : 1-4

Jésus-Christ, dans sa grâce, racheta LlS 164 : 1-13

*