lundi 6 avril 2009

Sermon du dimanche 5 avril 2009 - Rameaux

Texte : Mt 10 . 32-33

32 « C’est pourquoi, toute personne qui se déclarera publiquement pour moi, je me déclarerai moi aussi pour elle devant mon Père céleste ;

33 mais celui qui me reniera devant les hommes, je le renierai moi aussi devant mon Père céleste. »


Chers frères et sœurs en Celui qui s’est déclaré publiquement pour nous en payant de sa vie !


Ne vous a-t-on jamais dit : « Peu importe ce qu’on croit, l’essentiel c’est d’être sincère dans ce qu’on croit ! » ? – Que répondez-vous quand on vous dit cela ?

Vous avez peut-être des ami ou des connaissances qui vous ont déclaré : « Nous n’envoyons pas nos enfants à l’instruction catéchétique – et, d’ailleurs, de façon générale pas à l’église – car nous ne trouvons pas juste de leur imposer une religion donnée. Avec l’âge et la sagesse, ils feront leur propre choix. » – Que répondez-vous ?

Vous avez sans doute – surtout vous, les jeunes – des amis qui disent : « Si l’on veut progresser dans cette vie, chacun doit voir comment il y parvient. Chacun doit se considérer comme le meilleur et toujours agir selon son propre intérêt et son bon plaisir immédiat. » – Avez-vous laissé dire sans réagir ?

Une des grandes peurs qu’on rencontre dans ce monde, c’est celle d’être considérés différents de ce qui fait la « pensée unique » du moment. On pourrait craindre de perdre certains acquis si on reconnaissait ouvertement et clairement qu’on appartient à Jésus-Christ et qu’on en est heureux.

Voyez le Galiléen Simon Pierre dans la cour du Grand Prêtre à Jérusalem. Il avait si peur de ce que les serviteurs et gardes du Grand Prêtre pourraient lui faire s’il reconnaissait être un disciple de Jésus qu’il ne s’est pas seulement tu ; il est même allé jusqu’à jurer ne pas le connaître !

Avec les paroles de notre texte, notre Seigneur Jésus-Christ nous invite :

NE CRAIGNEZ PAS

DE VOUS RANGER OUVERTEMENT

DE MON CÔTE !

Aussi allons-nous réfléchir aujourd’hui à ces deux points :

1. Les nombreuses possibilités de se déclarer pour Jésus

2. Le seul moyen de trouver le courage de le faire.

X X X 1 X X X

LeS NOMBREUSES POSSIBILITES

DE SE DECLARER POUR JESUS

Nous nous déclarons publiquement pour Jésus quand nous faisons clairement comprendre, que ce soit par nos paroles ou par notre comportement, que ce qui est décisif, ce qui change tout d’une personne à une autre, c’est le genre de relation que nous entretenons avec Jésus.

Ici, nous réagirons à des affirmations comme celles citées en introduction, là, nous répondons à une question précisetenez, peut-être sur ce nouveau-né qu’est le « forum évangélique luthérien » sur Internet.

Mais ce que les gens doivent retenir avant tout, ce qui doit transparaître derrière toutes nos réponses, c’est que Jésus-Christ est notre unique Seigneur et Sauveur, et un Seigneur et Sauveur bien-aimé. Voilà la vérité vers laquelle toutes nos réponses doivent tendre, la vérité dont doivent être imprégnées toutes nos interventions.

Et ne nous recroquevillons pas dans notre carapace. Ne donnons pas l’impression que nous n’avons rien à dire, ou, pire, que nous avons honte de parler de notre Seigneur et Maître ! L’apôtre dont notre paroisse porte le nom nous dit : « Soyez toujours prêts à défendre l'espérance qui est en vous, devant tous ceux qui vous en demandent raison. » (1 P 3.15)

Cette merveilleuse « espérance » d’enfants de Dieu et de citoyens des cieux nous vient de Jésus-Christ, se concentre sur lui, au point que Paul peut parler de « Jésus-Christ, notre espérance » (1 Tm 1.1). Toute notre merveilleuse « espérance » repose sur lui, … et nous aurions honte de parler de lui ?

Oui, ne ratons pas les occasions – tout particulièrement en cette Semaine Sainte qui s’ouvre devant nous – de nous « déclarer publiquement pour lui » : de « confesser devant les hommes » combien nous lui sommes reconnaissants d’être mort pour nous sur la croix, et pourquoi il est mort pour nous sur la croix.

« Confessons-le » – autre traduction possible pour « se déclarer publiquement pour lui » « confessons-le », disons comment il nous a obtenu le pardon de nos péchés en les expiant sur la croix pour nous.

« Déclarons publiquement » que grâce à lui, Dieu ne nous tient plus rigueur pour nos péchés, ne nous les compte plus, nous les pardonne.

Et disons combien il est important pour nous – en fait pour tout un chacun – de placer sa foi en Jésus-Christ comme son seul Sauveur des terribles conséquences du péché.

Ce n’est que grâce à lui, ce n’est qu’en communion avec lui, ce n’est que couvert de sa justice que nous pouvons subsister devant Dieu, et ceci pour l’éternité !

« Il n'y a de salut en aucun autre, car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. » (Ac 4.12)

Et puis, « déclarons-nous » aussi « publiquement pour Jésus » en participant dans nos cultes, par les prières que nous disons et les cantiques et répons que nous chantons !

Quand nous adressons la confessions de nos péchés ou les autres prières à Dieu « au nom de Jésus-Christ, son Fils, notre Seigneur », que faisons-nous d’autre que « confesser » que toutes les bénédictions pour lesquelles nous prions, nous viennent exclusivement de la médiation du Christ ?

Quand nous confessons notre foi avec les paroles de l’un des symboles de l’Eglise ancienne, ou avec les paroles d’un credo chanté, ce sont autant de déclarations publiques que Dieu est notre Dieu grâce à « la vie sainte et pure, aux souffrances et à la mort innocentes et à la résurrection glorieuse » de Jésus-Christ (liturgie).

Et que dire de nos chants ? D’ailleurs, un chant dont le pivot n’est pas Jésus-Christ et sa grâce, n’est pas réellement un chant chrétien, car il ne confesse pas le Christ.

Oui, « déclarons-nous » clairement et nettement « pour Jésus-Christ » et sa vérité salutaire, en nous rangeant clairement derrière les confessions de foi de l’Eglise Evangélique Luthérienne, car Jésus-Christ et son œuvre de rachat de l’humanité en sont le centre, le pivot et le leitmotiv. Tous les autres enseignements y sont présentés à partir de l’enseignement du Christ et de son œuvre. Tout y est rattaché à lui, tout « le confesse ».

Ne songez qu’à cette phrase dans les « Articles de Smalcalde » (1537), phrase avec laquelle se termine « l’article capital » sur « le Christ » : « Sur cet article, aucun écart ou concession n’est possible ; le ciel et la terre ou tout ce qui est périssable dussent-ils crouler. "Car il n’y a aucun autre nom par lequel nous devions être sauvés" nous dit l’apôtre Pierre (Ac 4.12). »

Nous n’avons quand même pas à avoir peur, en France, de « nous déclarer publiquement pour Jésus-Christ » en venant participer à nos cultes !

Il y a des pays où cela demande beaucoup de courage, comme cela m’a été rapporté par le plus jeune des fils du pasteur qui m’a baptisé : ils se réunissaient en Arabie Saoudite dans des appartements privés, et chaque fois chez un autre, pour ne pas être repérés, et sans emmener leurs enfants avec eux, pour qu’ils ne soient pas arrêtés avec les adultes s’il devait y avoir une descente de police.

Que sont, en comparaison, les petites tracasseries que nous pouvons connaître en « confessant » notre Seigneur bien-aimé ? On nous prendra peut-être pour « moyenâgeux », alors qu’il n’y a rien de plus actuel que le Christ et son Evangile ! pour limités, alors que Jésus nous a libérés et épanouis et rendus disponibles dans ce monde ! pour dépassés, alors qu’en face, il n’y a jamais eu autant de superstitions, malgré notre monde dit scientifique !

Nous savons qu’être fidèle à Jésus-Christ, cela signifie aussi être fidèle à sa Parole. « Confesser » Jésus-Christ, c’est « confesser », enseigner et croire « tout ce qu’il nous a prescrit » (Mt 28.19)

C’est ainsi que nous « confessons » correctement Jésus-Christ quand nous menons une vie qui lui fait honneur. Lui-même nous y invite ainsi : « Que votre lumière brille devant les hommes afin qu’ils voient votre belle manière d’agir et qu’ainsi ils célèbrent la gloire de votre Père céleste ! » (Mt 5.16)

Une « belle manière d’agir », un comportement qui « célèbre la gloire de notre Père céleste », n’est-ce pas mener une vie qui corresponde à la morale biblique et non pas à la morale de ce monde ?

N’est-ce pas aussi agir par amour pour les autres, dans leur intérêt, et pas seulement de façon égoïste dans notre seul intérêt ? N’est-ce pas agir en se rappelant la valeur que notre prochain a aux yeux de Dieu, pour lequel il s’est sacrifié autant que pour nous, et non faire du bien à l’autre parce que nous espérons qu’il nous renverra la balle ?

En fait, mener une vie à la gloire de Dieu, cela ne signifie pas seulement s’efforcer de « renoncer » à pécher, cela signifie aussi « renoncer à soi-même » (Mt 16.24), se laisser modeler et « formater » par notre Seigneur pour lui ressembler toujours davantage.

Comme vous le voyez, les façons de « se déclarer pour Jésus », de « le confesser devant les hommes », sont aussi multiples que variées. Il est bon de se le rappeler pour ne pas baisser les bras si on ne se sent pas de taille à le faire dans un domaine donné.

Et n’oublions pas : La question qu’il nous faut toujours nous poser est celle-ci : Faisons-nous honneur à Jésus-Christ ? Notre style de vie, notre comportement, est-il une « déclaration » en sa faveur ?

Mais pour ce faire, il nous faut davantage que seulement savoir que nous devrions le faire.

X X X 2 X X X

il n’y a qu’un moyen

de trouver le courage

de le faire.

Et pour cela, il faut commencer par lever ses yeux vers Jésus-Christ que l’apôtre Jean appelle « notre défenseur » ou « avocat auprès de Père » (1 Jn 2.1)

Jean ne fait ainsi que reprendre la promesse du Maître dans notre texte : « Toute personne qui se déclarera publiquement pour moi, je me déclarerai moi aussi pour elle devant mon Père céleste » (v. 32)

Cela, notre Seigneur le fait déjà maintenant en faveur de ceux qui en appellent à son expiation de leurs péchés. Il indique au Père qu’ils ont la promesse de retirer les bénédictions de son expiation. Et le Père ne peut et ne veut rien refuser à son Fils.

Mais prendre fait et cause pour nous, cela, il va le faire tout particulièrement lors du Jugement Dernier. Alors il nous placera publiquement du côté de ceux qui « l’ont confessé » par leur vie, du côté de ceux dont la vie de repentance et de foi a été une « déclaration » en sa faveur (Mt 25.31-46), une « déclaration » de reconnaissance pour son rachat.

Il y a, malheureusement, aussi ceux qui persistent à « le renier devant les hommes », ceux qui persistent à mener une vie qui lui tourne le dos, ceux qui ne reviennent pas à lui avec repentance et foi. Là, son verdict est sans appel : « Celui qui me reniera devant les hommes, je le renierai moi aussi devant mon Père céleste. » (v. 33)

Ici s’applique réellement le dicton : « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. » Il ne faudrait cependant pas jouer avec la patience de Dieu. La vie peut s’arrêter subitement… et l’espoir s’envoler pour de bon.

Alors, si nous devions « l’avoir renié » ici ou là, par peur de perdre des amis, par exemple, si notre attitude en sa faveur devait avoir été ambiguë ou faussée par une attitude de compromis, faisons amende honorable : « Si nous sommes infidèles, » écrit – heureusement pour nous – l’apôtre Paul, « lui reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même. » (2 Tm 2.13)

Rassurez-vous : il ne dit pas : « confesser sans ratés », « confesser sans échecs ». Rappelez-vous que lui confesser nos péchés, c’est aussi le confesser comme notre Seigneur et Sauveur. Voyez ce qu’il a fait du pitoyable Simon Pierre qui l’avait pourtant lamentablement renié.

Ne craignons donc pas son verdict au Jugement Dernier. Il ne sera pas contre mais pour ceux qui l’auront confessé ici-bas.

Plus nous nous placerons sous son Evangile de grâce, cette « puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Rm 1.16), et plus « l’amour de Dieu nous pressera » (2 Rm 5.14) à « le confesser devant les hommes ».

La Bonne Nouvelle que Jésus-Christ a vécu et souffert pour nous, qu’il est mort, mais aussi ressuscité pour nous, voilà ce qui nous pousse à mener une vie qui lui fait toujours davantage honneur.

Nous pourrions aussi le dire en empruntant une image d’une de ses paraboles. C’est parce qu’il nous a fait cadeau de la perle précieuse que nous voulons montrer notre joie et faire participer les autres à notre joie.

Cet Evangile, cette Bonne Nouvelle de ce que Jésus a fait et continue de faire pour nous, voilà « la puissance de Dieu » qui nous aide à surmonter nos hésitations et nos craintes de « nous déclarer publiquement pour lui ».

C’est là aussi une des raisons pour lesquelles nous venons nous ressourcer dans l’Evangile au culte, en étude biblique, au catéchisme, à l’école du dimanche : pour que notre « confession » de foi en Christ soit plus claire, plus forte, plus audible, plus belle encore. Notre Seigneur le mérite.

Et puis, n’ayons pas peur de « le confesser devant les hommes » : il nous promet d’être à nos côtés et de nous bénir dans ce style de vie !

Amen.

Jean Thiébaut Haessig

Chants proposés :

Ton peuple heureux et frémissant LlS 85 : 1-3

Ton Roi vient, pauvre et débonnaire, LlS 86 : 1-4

Hosanna ! Hosanna ! LlS 84 : 1-4

Jérusalem, laisse passer ton Roi, LlS 162 : 1-3*