vendredi 9 décembre 2011

Sermon du Dimanche 27 Novembre 2011

1er DIM. DE L’AVENT Mc 11.1-9

Chants proposés :

Viens, Sauveur de la terre,, LlS 39:1-4

Chrétiens, peuple fidèle, LlS 28:1-2+5-7

Hosanna ! Béni soit le Sauveur débonnaire LlS 31:1-5

Ô Jésus, notre divin Roi LlS 166:1-3

1 « Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem, près de Bethphagé et de Béthanie, vers le Mont des Oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples

2 en leur disant : "Allez au village qui est devant vous. Dès que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel personne n’est encore monté. Détachez-le et amenez-le.

3 Si quelqu’un vous demande : ’Pourquoi faites-vous cela ?’ répondez : ‘Le Seigneur en a besoin’, et à l’instant il le laissera venir ici."

4 Les disciples partirent ; ils trouvèrent l’ânon attaché dehors près d’une porte, dans la rue, et ils le détachèrent.

5 Quelques-uns de ceux qui étaient là leur dirent : "Que faites-vous ? Pourquoi détachez-vous cet ânon ?"

6 Ils répondirent comme Jésus le leur avait dit, et on les laissa faire.

7 Ils amenèrent l’ânon à Jésus, jetèrent leurs vêtements sur lui, et Jésus s’assit dessus.

8 Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d’autres des branches qu’ils coupèrent dans les champs.

9 Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient : "Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur". »

Chers frère et sœurs

qui célébrez l’Avent de notre Roi !

La venue d’une grande personnalité dans une ville ou à une manifestation particulière est toujours un grand événement. On s’y prépare à l’avance. On veut la recevoir de manière digne de son rang. On en parle à l’avance dans les médias pour susciter l’intérêt, durant sa présence pour apprendre ce qu’elle y fait, et par après encore pour essayer d’en tirer les leçons ou pour parler des retombées de cet événement.

Encore plus grande, plus importante, même plus extraordinaire et hors du commun est la venue du Seigneur du ciel et de la terre, sa venue, en latin « adventus » qui a donné « Avent » en français.

Avec ce terme – « Avent » – nous méditons et nous nous recueillons, durant les quatre semaines précédant Noël, autour de la venue de notre Seigneur Jésus-Christ.

Elle est triple, sa venue :

Il est venu il y a près de 2000 ans lorsqu’il a été « conçu du Saint-Esprit » et est « né de la vierge Marie. » (« Symbole apostolique ») C’est ce qu’on appelle son 1er Avent.

A la fin des temps, « il reviendra de là [du ciel où il est monté] pour juger les vivants et les morts. » (« Symbole apostolique »). C’est ce qu’on appelle son 3ème Avent.

Et son 2ème Avent ? … – Mais nous sommes en train de le vivre, plus particulièrement aussi dans ce culte que nous sommes en train de célébrer en son honneur. Ce qu’on appelle son 2ème Avent, c’est sa venue à travers l’Evangile, sa venue auprès de nous à travers les moyens de grâce, son « avent » à travers la Parole, le Baptême et la Cène.

A l’aide de notre texte, nous allons découvrir qu’

IL VIENT A NOUS

POUR NOUS ACQUERIR

ET NOUS GAGNER.

Aussi, pour le recevoir dignement, devons-nous connaître les réponses à ces deux questions :

1. Comment vient-il ?

2. Comment l’accueillir comme il sied ?.

X X X 1 X X X

COMMENT NOTRE ROI DE L’AVENT

VIENT-T-IL A NOUS ?

La première chose qui frappe à la lecture de notre histoire, c’est son incroyable SIMPLICITE de notre Roi. Vous avez déjà vu les ânes du Proche-Orient ? Une petite bête de rien du tout ! La moitié d’un âne du Poitou, peut-être même pas !

Alors que nos grands hommes se déplacent en jets privés et en limousines avec chauffeur, alors que les généraux et empereurs romains de l’époque montaient des destriers qui affichaient la couleur, le Maître de l’univers, le Créateur et Seigneur du ciel et de la terre, entre dans sa ville secoué par les pas d’un « ânon » sur lequel il est assis !

Pas de cérémonial protocolaire genre Palais de l’Elysée, pas de pompe et de fastes royaux comme à la cour d’Hérode, non, le dénuement et l’humilité, la simplicité même d’un paysan rentrant des champs sur son âne !

Oh ! il aurait pu impressionner tout le monde !Il le rappellera d’ailleurs quelque jours plus tard à Pierre au Mont des Oliviers : « Penses-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges ? » (Mt 26.53)

Lui, ça l’aurait tiré d’embarras, mais nous, ça nous aurait laissé dans la nasse. Il ne veut pas nous impressionner, il veut obtenir notre adhésion, il veut gagner notre confiance, nous voir placer notre foi en lui, car il est le seul à pouvoir nous arracher à notre perte.

Il ne veut pas nous effrayer par des apparitions en provenance de l’au-delà, comme Zacharie, Marie ou les bergers ont été effrayés à l’apparition d’un ange (Lc 1.11-12 ; 28-30) ou de « la multitude de leur armée céleste » (Lc 2.8-14). Il ne veut pas nous pétrifier par l’incursion de son apparition majestueuse dans nos existences de mortels.

Non, Jésus vient à nous sous des apparences aussi simples et faciles que l’était l’ânon à l’époque. Il s’adapte à nous et vient à nous à travers l’Ecriture Sainte, la Parole de Dieu, mais aussi à travers les sacrements que sont le Baptême et la Cène.

Quoi de moins effrayant que du papier et de l’encre, de l’eau, du pain et du vin ? Rien de plus banal, rien de plus quotidien. Rien de plus abordable.

C’est ainsi qu’il se met à notre niveau pour venir à notre rencontre en toute simplicité.

Mais aussi comme CELUI QUI SAIT. Les disciples s’étaient souvent rendu compte que leur Maître pouvait répondre aux pensées de personnes qui ne les avaient même pas exprimées.

Là, il les envoie en leur apprenant qu’il sait où se trouve un ânon, ce que les gens diront et ce que le propriétaire laissera faire s’ils lui répètent ce que Jésus leur a dit.

Cela nous réconforte grandement, que de savoir que notre Roi de l’Avent sait tout, connaît tout de fond en comble. Il sait de quoi nous avons besoin et ce qui nous fait du bien.

Alors que nous étions perdus de naissance, il est venu à nous, pour la plupart d’entre nous, par le Baptême, alors que nous étions nourrissons, pour d’autres par la Parole qui leur a été annoncée.

Et maintenant que nous menons le combat de la foi au jour le jour, il vient à nous par sa Parole de grâce et le sacrement de l’autel. Il vient ainsi nous montrer qu’il connaît notre péché, mais qu’il y a remédié ; qu’il connaît nos problèmes, mais qu’il est à nos côtés pour faire « tout coopérer à notre bien » (Rm 8.28) ; qu’il connaît aussi nos joies et qu’il les partage et les bénit.

En fait, il vient aussi à nous AVEC PUISSANCE. La foule des pèlerins, sur le chemin de Jérusalem, l’a acclamé : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (v. 9) Ce cri de bienvenue est tiré du Psaume 118 (v. 25) où le Messie est salué ainsi.

Il ne faut pas s’y méprendre : il ne faut pas que l’apparition humble de Jésus, lors de son entrée à Jérusalem, nous trompe. Oui, il a une attitude humble. Mais c’est que cette attitude était la seule adéquate pour aller à l’assaut de nos ennemis, pour vaincre le péché, la mort et Satan.

Avec l’entrée à Jérusalem il monte au front. Et après une terrible bataille, celle qui le mènera à la croix et dans les souffrances de l’enfer, trois jours plus tard ce sera la victoire éclatante de Pâques.

Et, comme dans notre histoire, Jésus vient aussi à nous « au nom du Seigneur », il vient à notre aide comme seul Dieu sait le faire, il vient à notre rencontre à travers son « Evangile, puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Rm 1.16), à travers une parole où il déploie et nous applique sa puissance salutaire. Il vient aussi à nous avec puissance dans son « Baptême qui nous sauve » (1 P 3.21)

C’est ainsi que, sous des apparences insignifiantes et banales – la parole, de l’eau – Jésus a exercé une puissance phénoménale, la puissance du Saint-Esprit, pour nous arracher aux conséquences du péché, à la colère de Dieu et à la damnation éternelle.

L’humble apparence de Jésus assis à califourchon sur un ânon cachait en fait celui qui allait remporter le triomphe le plus grand qui soit, celui qui allait nous entraîner dans ce triomphe et nous le faire partager.

Sous l’humble apparence de la Parole – un livre, quoi ! de la prédication ! – au milieu de tant d’autres orateurs qui drainent bien plus de gens, sous l’humble apparence aussi des espèces du pain et du vin, voire de l’eau, le plus éminent des princes vient à notre rencontre, « celui que Dieu a élevé à sa droite comme Prince et Sauveur » (Ac 5.31).

X X X 2 X X X

COMMENT ACCUEILLERONS-NOUS

ALORS COMME IL SIED

NOTRE EXTRAORDINAIRE

ROI DE L’AVENT ?

Tout d’abord, en le reconnaissant comme notre Sauveur. C’est aussi ce que la foule a fait avant que les chefs religieux de Jérusalem ne la retournent cinq jours plus tard. Que chantaient-ils au passage de Jésus ? – « Hosanna ! » : « Dieu sauve ! » (v. 9)

La foule, trop nombreuse pour que tout le monde puisse loger à l’intérieur de la ville pour la fête de la Pâque juive, campait à l’extérieur, jusque sur les versants du Mont des Oliviers.

Cette foule était là pour apporter des sacrifices de repentance et d’expiation pour leurs péchés. Ces pèlerins se savaient tout petits et perdus sans l’intervention du Messie Sauveur, du Fils de Dieu venu les sauver. Dans leur bouche, « Hosanna ! » « Dieu sauve ! » est donc d’abord une confession des péchés, une confession de leur culpabilité devant Dieu.

Mais elle est aussi un cri de joie et de foi dans le salut que Dieu envoie par son Messie. Ils reconnaissent en Jésus le « Fils de David » (Mt 21.9), autre titre messianique du Messie Sauveur. Et ils l’acclament comme vainqueur en puissance, ce qu’ils montrent symboliquement en agitant des « rameaux » (v. 8 ; Mt 21.8)

Cette foule avait foi en l’accomplissement des prophéties messianiques. Nous, nous pouvons regarder en arrière sur cet accomplissement. Jésus a vaincu notre péché, il a vaincu la mort et l’enfer, il se révèle comme le vainqueur des épreuves et des difficultés de la vie.

Nous avons bien besoin de cette assurance. Laa couleur liturgique du Temps de l’Avent est le violet, la couleur de l’attente, de la méditation et de la repentance. Mais le Temps de l’Avent est aussi celui de l’acclamation joyeuse du Roi qui vient dans nos vies pour nous aider à la dompter et pour nous mener à bon port.

Accueillons-le donc avec repentance et foi, mais soyons aussi prêts à le servir comme notre Roi et Maître.

Je suis étonné par la docilité avec laquelle ses disciples ont exécuté son ordre : aller « détacher » un ânon qui ne leur appartenait pas. Nous lisons simplement : « Ils partirent » (v. 4), « Ils y allèrent » (Segond 1978) ! Avouons qu’à leur place, nous aurions sans doute émis quelques objections avant de nous exécuter. Nous aurions eu peur des réactions des gens, particulièrement du propriétaire de l’ânon.

Non, sachons que si notre Seigneur et Maître attend quelque chose de nous, d’abord c’est un honneur qu’il nous fait de pouvoir le servir, ensuite nous pouvons le faire de bon cœur, car … « hosanna ! » « Dieu sauve », Dieu est avec nous, Dieu bénit le service que nous lui rendons, même si c’est dans un contexte difficile, même si c’est lié à des complications, même si notre tendance pécheresse veut traîner les pieds.

Une vie de service commence déjà par une participation joyeuse et régulière au culte, au service divin. Certes, c’est-surtout notre Roi de l’Avent qui nous rend service dans les cultes : il nous donne son pardon à travers sa Parole et ses sacrements ; il nous y assure de sa fidèle assistance dans la vie ; il nous assure de notre appartenance à son Royaume.

Mais nous aussi nous le servons dans les cultes : nous lui apportons « le sacrifice », l’offrande « de nos louanges » (Hé 13.15), et nous rendons service aux siens en nous unissant à eux et en les encourageant à le servir avec nous.

Enfin nous lui rendons service avec les dons qu’il a mis à notre disposition. Là-bas, c’était un « ânon » que quelqu’un a mis à la disposition du Maître. D’autres, plus démunis, ont pris ce qu’ils avaient sous la main : « leurs vêtements », pour en faire un tapis au Seigneur, des « branches » d’arbre, pour lui organiser un défilé festif (v. 8).

Et à toi, qu’est-ce que le Seigneur a mis à ta disposition pour que tu puisses le servir ? Du temps à consacrer à son église ? Des talents divers à mettre à son service dans l’Eglise : bricoler, tenir la comptabilité, s’occuper de l’accompagnement musical du culte, s’occuper du catéchisme, de l’évangélisation, de visites aux malades ? (ce ne sont là que des exemples parmi d’autres.)

Oui, qu’est-ce que le Seigneur a mis à ta disposition pour que tu puisses servir sa venue, son Avent, parmi nous ? Sans doute pas d’âne, mais peut-être une voiture pour rendre visite à des malades ; sans doute un revenu qui peut nous permettre, ensemble, d’assumer notre responsabilité de paroissien et de faire face aux besoins de sa venue, de son Avent, au travers de la prédication et de l’administration des sacrements.

Avec tout cela nous montrons à notre Roi de l’Avent que nous l’accueillons avec joie parmi nous et non pas parce que nous n’aurions pas le choix.

Si notre cœur déborde de louange comme celui des pèlerins sur le chemin de Jérusalem, alors nous aussi nous chanterons : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (v. 9) Nous le chanterons d’ailleurs tout à l’heure, comme lors de chaque célébration de la Cène pour fêter son Avent, sa venue parmi nous sous les espèces du pain et du vin.

C’est ainsi qu’il veut être accueilli : avec un cœur débordant de louange et de reconnaissance, et un mode de vie qui lui fait honneur et qui se met à son service pour l’avancement de son Règne.

Dans l’année liturgique écoulée, notre Seigneur n’a cessé de venir à nous dans sa Parole et ses sacrements. En y repensant, nous ne sommes pas très fiers de l’accueil que nous lui avons parfois fait dans notre vie quotidienne.

Combien sommes-nous alors soulagés et heureux d’entendre que, malgré nos péchés, il veut continuer à venir à notre rencontre dans les moyens de grâce !

Prenons la résolution, une fois de plus, en invoquant l’assistance du Saint-Esprit, de toujours l’accueillir comme il convient : dans une repentance et une foi de tous les jours.

Alors son dernier Avent, son retour en gloire, sera pour nous l’occasion d’entrer avec lui dans la gloire céleste et éternelle.

Amen.

Jean Thiébaut Haessig

Sermon du Dimanche 20 Novembre 2011

Dernier Dimanche après la Trinité

1 Co 15.20-28

Chants proposés :

Oh ! prends mon âme, Prends-la, Seigneur, AeC 602 : 1-3

Seigneur, mon Dieu, je crie vers toi, AeC 620 : 1-3

Il est pour le fidèle, Au-delà du tombeau, AeC 640 : 1-4

20 « Mais en réalité, Christ est ressuscité des morts, précédant ainsi ceux qui sont morts.

21 En effet, puisque la mort est venue à travers un homme, c’est aussi à travers un homme qu’est venue la résurrection des morts.

22 Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ,

23 mais chacun à son propre rang : Christ en premier, puis ceux qui appartiennent à Christ lors de son retour.

24 Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir anéanti toute domination, toute autorité et toute puissance.

25 En effet, il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds.

26 Le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort.

27 Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsque Dieu dit que tout lui a été soumis, il est évident que c’est à l’exception de celui qui lui a soumis toute chose.

28 Lorsque tout lui aura été soumis, alors le Fils lui-même se soumettra à celui qui lui a soumis toute chose, afin que Dieu soit tout en tous. »

Prions !

Seigneur Jésus,

toi qui pardonnes le péché et sauves de la mort,

nous te prions :

Par ton Esprit fortifie notre foi en ta grâce

et rends-nous confiants et certains

de ne pas rester dans la mort,

mais de nous réveiller au Dernier Jour

pour la vie éternelle.

Bénis en ce sens la méditation de ta sainte Parole !

Amen.

Chers frères et sœurs,

entraînés par notre Roi dans le triomphe !

Il est vrai, nous n’y sommes pas encore tout à fait. Nous n’en voyons pas encore tout à fait le bout. Pour l’instant nous « bataillons » encore. La pleine jouissance du triomphe est encore devant nous.

Il suffit de regarder autour de nous : que ce soit sur le plan social, économique ou politique, dans le domaine de la justice, de la sécurité ou de l’éducation, au niveau national ou international, si l’on a déjà gagné des batailles pour plus de fraternité, de justice et de paix, la lutte se poursuit et se poursuivra jusqu’à la fin des temps.

Quant à la morale dans le monde, si certains se battent pour triompher du mal, d’autres ne songent pas du tout à se battre, ils s’accommodent très bien de la victoire de l’immoralité.

Et que nous dit notre propre expérience ? Que voyons-nous quand nous regardons l’image que nous renvoie le miroir de la sainte Loi de Dieu ? … – Chacun de nous peut répondre pour lui-même.

C’est vrai, si nous ne faisons pas la politique de l’autruche, si nous ne nions pas les évidences, nous ne pouvons que reconnaître que nous nous trouvons encore dans un monde de lutte et de péché, de défaillances et de souffrances.

Mais le temps viendra où cela fera partie du passé, d’un passé révolu dont nous serons définitivement débarrassés.

Oh oui ! notre foi, notre espérance et notre vie chrétienne ont un fondement sûr :

NOTRE ROI

PARACHEVERA SON œuvre

1. Il nous en a donné la garantie,

2. Ce sera chose faite lorsqu’il aura définitivement supprimé la mort.

X X X 1 X X X

Notre roi nous a donné la garantie

que l’œuvre commencée,

il la parachèvera.

Son œuvre, ce qu’il a fait, ce n’est pas n’importe quoi. Son œuvre consiste à nous libérer de la mort, de la mort spirituelle comme des souffrances éternelles en enfer.

Face à la mort, détachés de Dieu, la source de toute vie, nous étions sans armes, sans défense. Par nature nous étions plongés dans la mort spirituelle de l’incrédulité et voués à la damnation éternelle.

Cela, nous le devons à la chute de nos premiers parents dans le péché. Ils ont ainsi contaminé et gangréné tous leurs descendants, toute l’humanité. « La mort est venue à travers un homme » (v. 21), Adam. « Tous meurent en Adam » (v. 22), nous tous, descendants d’Adam, nous sommes mortels comme Adam.

Ailleurs, Paul écrit : « Par un seul homme » – Adam – « le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort ; de même la mort a atteint tous les hommes, parce que tous ont péché. » (Rm 5.12).

Cela aurait pu être le point final de l’histoire. Heureusement pour nous, ça ne l’a pas été et ça ne l’est toujours pas, car Jésus est entré en scène : il a bouleversé les choses, il a brisé le nœud gordien : par sa vie sainte et parfaite, par ses souffrances et sa mort innocentes, par sa résurrection glorieuse, lui, le Fils de Dieu devenu homme, nous a arrachés à notre captivité dans la mort. Il a payé pour nous. Il a fait porter sa sainteté à notre crédit. Il a brisé les chaînes de la mort qui nous retenaient.

Et à ceux qui lui font confiance, à ceux qui s’appuient avec foi sur lui, il offre la délivrance, il leur offre de vivre dans sa communion de vie, il les reçoit et les reconnaît comme siens, « ils appartiennent à Christ » (v. 23) comme Paul l’écrit ici.

Peut-être que nous sommes tellement habitués à l’entendre que ça ne nous fait plus que l’effet d’une petite musique de fond, rien qui ne nous soulève d’étonnement et d’admiration. Un peu comme quelqu’un qui est habitué à la bonne cuisine chez lui et qui ne sait plus l’apprécier à sa juste valeur. C’est une habitude, c’est normal, la routine, quoi ! C’est quand il en est privé qu’il se rend enfin compte de ce qu’il a perdu.

Voyez-vous, ce n’est vraiment pas rien non plus que de pouvoir « appartenir » à celui qui a montré qu’il était plus fort que la mort, car « Christ est ressuscité des morts » (v. 20) comme il l’avait annoncé à l’avance !

Cela, Paul l’écrit aux Corinthiens, non pas comme une vérité abstraite, mais comme quelque chose qui les concerne personnellement, qui transforme leur existence du tout au tout. Paul le leur écrit pour qu’ils y puisent le réconfort, la consolation et la paix qui leur manquaient, pour qu’ils exultent d’une joie exubérante.

Jésus ressuscité des morts, ce n’est pas l’histoire de quelqu’un d’autre, c’est notre histoire, cela nous concerne directement, car c’est notre mort qu’il a vaincue. Lui n’avait vraiment pas besoin de se livrer aux souffrances de la mort en enfer pour la mater, pour lui la mort n’était pas une menace puisqu’il n’avait pas de péchés à lui. Il a passé par là – des souffrances de l’enfer à la victoire sur la mort – pour toi, pour moi, pour le monde entier, « parce que [nous] tous [avons] péché » (Rm 5.12).

Aussi réjouissons-nous de notre intime communion avec Jésus, le vainqueur de la mort, et par-delà lui, de notre communion intime avec Dieu. « Ceux qui appartiennent à Christ », nous qui lui appartenons par la foi que nous lui portons, nous faisons partie de son Royaume, nous formons ensemble le peuple sur lequel il « règne » (v. 25).

Et son « règne » n’est pas un vain mot, c’est une réalité de tous les jours. « Il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. » (v. 25)

Ainsi, en temps de détresse, ou quand nous souffrons de l’hostilité de quelqu’un, mais aussi face à la mort, notre Sauveur ressuscité vient se mettre à nos côtés pour nous assister. Quand nous sentons le sol se dérober sous nos pieds – comme Pierre s’est enfoncé dans les flots (Mt 14.28-31) – n’oublions pas : Jésus est là pour nous retenir.

Nous pouvons confesser avec David : « Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire. Le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu. En tout temps, peuples, confiez-vous en lui, épanchez votre cœur devant lui ! Dieu est notre refuge. » (Ps 62.8-9

« Tous ses ennemis » n’ont pas encore été « mis sous ses pieds », mais rien ni personne, aucune adversité et aucune personne hostile ne peut nous arracher au « règne » du Christ victorieux tant que nous nous appuyons sur lui avec confiance, tant que nous nous accrochons à lui par la foi.

Notre roi parachèvera cette œuvre qu’il a commencée. Sa résurrection nous en est la garantie, car elle n’est que « le premier » chaînon attaché à toute une suite d’autres chaînons. Paul l’appelle « les prémices », le premier fruit qui annonce la récolte qui suit (v. 23).

Nous avons déjà reçu le verdict d’acquittement. Nous sommes déjà en possession du pardon. Grâce à Jésus qui a échangé sa sainteté contre nos péchés, nous pouvons nous présenter devant Dieu sans crainte. Il n’y a donc aucun doute, c’est une certitude : nous vivrons des choses bien plus merveilleuses encore !

X X X 2 X X X

Notre roi nous a donné la garantie

que son œuvre sera achevée,

lorsqu’il aura définitivement supprimé la mort.

Pour l'instant, la mort assombrit encore nos vies. Chaque fois que la mort nous arrache quelqu’un, cette déchirure nous fait souffrir. Nous avons tous déjà versé des larmes à cette occasion. Jésus, vrai Dieu, mais aussi vrai homme, en a aussi versées à la mort de son ami Lazare.

Il est vrai : lorsque des frères et sœurs dans la foi, donc des personnes « qui appartiennent à Christ », nous sont arrachés par la mort, « nous ne sommes pas dans la tristesse comme les autres qui n’ont pas d’espérance. » (1 Th 4.13) Nous sommes aussi affectés, le cas échéant même profondément ébranlés, mais nous ne touchons pas les mêmes fonds que ceux qui n’ont pas l’espérance de la résurrection et de la vie éternelle.

Pourquoi ? – Parce que « l’aiguillon » (1 Co 15.55-56), le côté terrible et dramatique, a été retiré de notre mort ; notre mort physique, corporelle, n’est plus qu’un « sommeil » dont Jésus nous réveillera pour la vie éternelle.

Lors de ce grand et terrible Dernier Jour, « le dernier ennemi sera anéanti : la mort » (v. 26), « la mort » et tous ses symptômes précurseurs, « la mort » et tous ses signes avant-coureurs, « la mort » ainsi que le péché, la cause de la mort.

« Lors de son retour, » « ceux qui appartiennent à Christ » « revivront en Christ. » « Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir anéanti toute domination, toute autorité et toute puissance. » (v. 22-24)

Tout ce qui nous effraye encore aujourd’hui sera « anéanti ». Tout ce qui veut nous arracher à notre Roi et à son royaume éternel sera « anéanti ». Tout ce qui veut nous nuire sera « anéanti ».

« Dieu » sera alors « tout en tous » (v. 28). Nous qui aurons retenu jusqu’à la fin dans la foi ce que Jésus nous a obtenu, nous nous trouverons tous, dans la félicité éternelle, en parfait accord, en parfaite harmonie avec Dieu. L’amour et la gloire de Dieu nous envelopperont et nous habiteront pleinement, et notre amour pour lui sera sans ombre.

Alors le moment sera venu où Jésus, notre Roi, aura parachevé son œuvre. Nous, ses rachetés, nous partagerons alors la gloire de Dieu, en parfaite communion avec Dieu, pour l’éternité !

Alors, tout ce que le péché – le nôtre et celui du monde qui nous entoure – tout ce que le péché nous aura apporté dans cette vie comme imperfections, comme insensibilités, comme méchancetés, comme difficultés à vivre, comme découragements, maladies, souffrances, et même la mort, tout cela aura été définitivement écarté de nos vies.

Nous connaîtrons exclusivement et éternellement la félicité en présence de Dieu.

A l’apôtre Jean, « une voix forte venant du ciel » a décrit notre félicité éternelle de cette façon :

« Voici le tabernacle de Dieu parmi les hommes ! Il habitera avec eux, il sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux ; la mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car ce qui existait avant a disparu ! » (Ap 21.3-4)

Soli Deo gloria ! Dieu en soit loué !

Amen.

Jean Thiébaut Haessig