18ème dimanche après la trinité
Nombres 11.4à34
Ne doute pas de Dieu !
Moïse dit : « Le peuple au milieu duquel je me trouve
compte 600000 fantassins et toi, tu dis : “Je leur donnerai de la viande et ils
en mangeront un mois tout entier !” » L'Eternel répondit à Moïse :
« Le bras de
l'Eternel serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je t'ai dit
arrivera ou non. » Nombres 11.21-22
Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la
communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
J’aime la franchise des Ecritures. Voilà Moïse, sans doute après
Jésus-Christ le personnage le plus important de toute l’histoire d’Israël, en
pleine crise de foi ! Le voilà abattu : il a peur du peuple, ne sais pas que
faire et ne peut pas croire à Dieu. Et cela n’est pas caché à nos yeux, mais
mis en pleine lumière pour nous parler. Dieu veut nous dire de ne pas nous
laisser désespérer ou abattre par les moments difficiles de la vie. Au
contraire, comme Luther l’a expliqué dans le deuxième Commandement, nous devons invoquer le nom de Dieu dans tous nos besoins.
En Psaume 50, Dieu dit, « Fais
appel à moi quand tu es dans la détresse : je te délivrerai, et tu m'honoreras.
» Dieu dit la même chose à Moïse : « Le
bras de l'Eternel serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je
t'ai dit arrivera ou non. »
Les moments de souci, de peur, de détresse, ce sont des moments
de crise de foi. En ce moment nous ne
sommes pas certains que Dieu peut ou veut pourvoir nos besoins, peut ou veut
nous délivrer de quelque détresse. C’est peut-être un moment où nous ne voulons
vraiment pas que la volonté de Dieu soit faite, n’étant pas convaincus « que tout contribue au bien
de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan.
» Rm 8.28. Ou bien, c’est peut-être l’ultime crise de foi, la peur de la mort
parce que l'on n’est pas sûr que Jésus va le ressusciter. Nous passons tous par
ces crises de foi, troublés par les incertitudes à l’école, au travail ou de
notre situation économique ou de santé.
Et voilà, le Saint-Esprit nous parle par les Ecritures et dit :
« Le bras de
l'Eternel serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je t'ai dit
arrivera ou non. » L’Esprit nous montre comment Dieu a traité avec Moïse
pour prouver que nous pouvons « craindre et aimer Dieu par dessus toute chose
et mettre en lui seul notre entière confiance. »
Nous ne pensons souvent pas que Moïse avait des crises de foi.
Nous le regardons le plus souvent comme un roc plein de foi et d’autorité.
Après sa mort la Bible dit, « Il
n'a plus surgi en Israël de prophète semblable à Moïse, que l'Eternel
connaissait face à face. Personne ne peut lui être comparé pour tous les signes
et les miracles que Dieu l'a envoyé faire en Egypte contre le pharaon, contre
ses serviteurs et contre tout son pays, et pour tous les actes terrifiants que
Moïse a accomplis avec puissance sous les yeux de tout Israël. » Dt
34.10-12.
Mais Moïse était humain comme toi et moi. Il a eu des crises de
foi et des moments de désespoir. En voilà un. Israël venait de passer une année
au mont Sinaï et était de nouveau en route pour le pays de Canaan. Comme ils
l’avaient fait en sortant d’Egypte, une partie du peuple récriminait.
« Qui nous donnera de la viande à manger ? Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Egypte et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des gousses d'ail. Maintenant, notre gosier est desséché : plus rien ! Nos yeux ne voient que de la manne. »
« Qui nous donnera de la viande à manger ? Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Egypte et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des gousses d'ail. Maintenant, notre gosier est desséché : plus rien ! Nos yeux ne voient que de la manne. »
Ils pleurnichaient. Vous parents, vous connaissez cela et ce que
cela vous fait. Moïse savait que cela mettait Dieu en colère. Dieu avait déjà
discipliné le peuple, sévèrement, à
cause de leur pleurnicherie. Moïse avait également peur du peuple car avant
d’arriver au mont Sinaï, le peuple se plaignait d’un manque d’eau et était prêt à lui jeter
des pierres. Moïse faisait donc face à une crise. Il devait diriger à travers
le désert une immense foule infidèle et ingrate.
Moïse était dépassé mais pas Dieu. Dieu allait délivrer Moïse en deux étapes. D’abord il mettrait de son esprit sur 70 anciens qui porteraient la
charge du peuple avec Moïse. Et puis il allait fournir de la viande pour tout
le peuple chose que Moïse ne pouvait guère croire. Alors Dieu lui dit, « Le bras de l'Eternel
serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je t'ai dit arrivera ou
non. »
Premièrement, « L'Eternel
descendit dans la nuée et parla à Moïse. Il prit de l'Esprit qui était sur lui
et le mit sur les 70 anciens. Dès que l'Esprit reposa sur eux, ceux-ci
prophétisèrent, mais ce ne fut que momentané. » Cela est très semblable
à ce qui est arrivé aux disciples de Jésus le jour de la Pentecôte. Pour ces
anciens, cet acte de prophétiser une seule fois a été le signe qu'ils avaient
reçu l’Esprit de Dieu. Et cet Esprit les a rendus aptes à porter la charge du
peuple avec Moïse.
Ensuite, pour la deuxième fois, Dieu a nourrit le peuple de
cailles. « L'Eternel
fit souffler de la mer un vent qui amena des cailles et les dispersa sur le
camp, sur environ une journée de marche de chaque côté tout autour du camp. Il
y en avait près d'un mètre au-dessus du sol. » Le mot hébreu qui se
traduit par « vent » veut aussi dire « esprit » ou « souffle ». Il est donc
possible que nous devions comprendre qu'un
esprit est sorti du Seigneur et a fait venir les cailles. De cette façon nous
voyons que, comme l’Esprit de Dieu avait habilité les 70 anciens à porter la
charge du peuple avec Moïse, aussi a-t-il apporté de la viande au peuple. Le
bras de l’Eternel n’a pas été trop
court ! Il était bien capable de sauver Moïse et Israël.
Ces deux actes ont eu un double résultat : ils ont fortifié la
foi des uns et ont puni l’incrédulité des autres. Cela a fortifié la foi de
Moïse. Lorsqu'il fait face au défi suivant, la jalousie d'Aaron et de Miriam,
il ne se plaint pas à l'Eternel. Il reste calme. Et, bien que rien de plus ne
soit dit des 70 anciens, nous pouvons être sûrs qu'ils ont été changés et
recevaient le respect de tous.
Par contre, la provision des cailles a été un jugement. Le
miracle a bien convaincu le peuple de la puissance de Dieu mais il est
également devenu le châtiment de leur incrédulité. « Tu diras au peuple : ‘Consacrez-vous pour
demain. Vous mangerez de la viande, puisque vous avez pleuré aux oreilles de
l'Eternel en disant : Qui nous fera manger de la viande ? Nous étions bien en
Egypte ! L'Eternel vous donnera de la viande et vous en mangerez. Vous en
mangerez non pas un jour, ni 2 jours, ni 5 jours, ni 10 jours, ni 20 jours,
mais un mois tout entier, jusqu'à ce qu'elle vous sorte par les narines et que
vous en soyez dégoûtés. Cela arrivera parce que vous avez rejeté l'Eternel qui
est au milieu de vous et parce que vous avez pleuré devant lui en disant :
Pourquoi donc sommes-nous sortis d'Egypte ?’ » … La viande était encore
entre leurs dents et n'avait même pas encore été mâchée lorsque la colère de
l'Eternel s'enflamma contre le peuple. L'Eternel frappa le peuple d'un très
grand fléau. On appela cet endroit Kibroth-Hattaava parce qu'on y enterra les
membres du peuple qui avaient éprouvé de la convoitise. »
Mes chers frères et sœurs, le récit de cette crise a été
préservé pour notre instruction, pour notre bien. Il fortifie notre foi et nous
met en garde contre la convoitise. Il nous enseigne que les plaintes et
l’incrédulité ne peuvent jamais nous faire sortir de nos propres crises. Au
contraire, adresser nos prières à l’Eternel, mettre notre confiance en sa
parole, en Christ, la Parole incarné, voilà la solution à tout défi de la vie.
Franchement, nous ne sommes pas supérieurs aux Israélites. Quand
les problèmes arrivent, notre vieille nature aime mettre Dieu en cause. Notre
vieille nature se demande ce qu'elle a fait pour mériter le malheur. Elle nous
pousse à ramasser des trésors ici sur la terre au lieu que dans le ciel. En
résultat, quand nos trésors sont détruits -que ce soit la richesse, la santé ou
notre réputation- nous menaçons d’abandonner la foi et quitter l’Eglise. Si
seulement nous croyions Dieu
et, comme Luther le dit, accordions au Saint-Esprit l’honneur de savoir mieux
que nous. Alors nous pourrions éviter pas mal de souci, de colère et de honte.
Après l’Exode, les Israélites auraient dû avoir l’entière confiance
que Dieu réaliserait sa promesse de les faire entrer dans ce pays où coulaient
le lait et le miel. Mais à la place de cette confiance, ils se lamentaient
constamment de soif, de faim et des directives de Moïse. Le comble a été leur refus d’entrer en Canaan. Si
seulement ils avaient prié Dieu pour avoir courage
et confiance au lieu d’avoir pleurniché ! Certes, cela n’a
pas été du gâteau de traverser le désert et y passer une année, mais ils
n’avaient qu'à le supporter encore quelques semaines avant d’entrer dans le pays où coulaient le
lait et le miel. Dommage, leur rébellion leur a coûté 40 ans au désert !
Pareillement, puisque Jésus est ressuscité des morts et nous a
donné son Esprit, nous devons comprendre qu’il vise notre salut. Il ne s’amuse
pas avec nous. Comme il a pourvu aux besoins de Moïse et d’Israël, il pourvoit
aux nôtres. Cela ne veut pas pour autant dire que Jésus satisfait immédiatement
tout désir. Le monde poursuit une satisfaction immédiate de tout désir. Mais
c’est une habitude qui nous rend faibles et prompts à pleurnicher à la moindre gêne. Pire, elle
nous détourne de l’espoir de la vie éternelle aux plaisirs passagers de ce
monde.
Nous avons donc besoin d’une autre pensée, celle que décrit
l'apôtre Paul : « Ainsi
donc, déclarés justes sur la base de la foi, nous avons la paix avec Dieu par
l'intermédiaire de notre Seigneur Jésus-Christ ; c'est aussi par son
intermédiaire que nous avons accès par la foi à cette grâce, dans laquelle nous
tenons ferme, et nous plaçons notre fierté dans l'espérance de prendre part à
la gloire de Dieu. Bien plus, nous sommes fiers même de nos détresses, sachant
que la détresse produit la persévérance, la persévérance la victoire dans
l'épreuve, et la victoire dans l'épreuve l'espérance. Or cette espérance ne
trompe pas, parce que l'amour de Dieu est déversé dans notre cœur par le
Saint-Esprit qui nous a été donné. » Rm 5.1-5.
La parole que l’Eternel dit à Moïse est toujours juste : « Le bras de l'Eternel
serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je t'ai dit arrivera ou
non. » La résurrection du Christ est une preuve que Dieu a un bras très
long ! Au moment voulu il nous fera entrer dans la terre promise, non pas le
pays de Canaan, mais dans le ciel, dans la véritable présence de Dieu. Il nous
a prouvé qu'il en est capable et donc digne de notre confiance.
Comme les Israélites, nous passerons par des moments difficiles
dans la vie. Mais soyons clairs, Dieu tient à ses promesses, à toute sa parole.
Quelle que soit donc la crise par laquelle tu passes, ne doute pas de Dieu ! Invoque le nom de
Dieu. Invoque le Christ qui nous a donné son Esprit. Et au moment voulu tu
verras que le bras de l’Eternel n’est pas trop court. Sa promesse se réalisera.
Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos
cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett