mercredi 10 octobre 2012

Sermon du dimanche 7 Octobre 2012


18ème dimanche après la trinité

Nombres 11.4à34
Ne doute pas de Dieu !

Moïse dit : « Le peuple au milieu duquel je me trouve compte 600000 fantassins et toi, tu dis : “Je leur donnerai de la viande et ils en mangeront un mois tout entier !” » L'Eternel répondit à Moïse :
 « Le bras de l'Eternel serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je t'ai dit arrivera ou non. » Nombres 11.21-22

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
J’aime la franchise des Ecritures. Voilà Moïse, sans doute après Jésus-Christ le personnage le plus important de toute l’histoire d’Israël, en pleine crise de foi ! Le voilà abattu : il a peur du peuple, ne sais pas que faire et ne peut pas croire à Dieu. Et cela n’est pas caché à nos yeux, mais mis en pleine lumière pour nous parler. Dieu veut nous dire de ne pas nous laisser désespérer ou abattre par les moments difficiles de la vie. Au contraire, comme Luther l’a expliqué dans le deuxième Commandement, nous devons invoquer le nom de Dieu dans tous nos besoins. 
En Psaume 50, Dieu dit, « Fais appel à moi quand tu es dans la détresse : je te délivrerai, et tu m'honoreras. » Dieu dit la même chose à Moïse : « Le bras de l'Eternel serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je t'ai dit arrivera ou non. »
Les moments de souci, de peur, de détresse, ce sont des moments de crise de foi. En ce  moment nous ne sommes pas certains que Dieu peut ou veut pourvoir nos besoins, peut ou veut nous délivrer de quelque détresse. C’est peut-être un moment où nous ne voulons vraiment pas que la volonté de Dieu soit faite, n’étant pas convaincus « que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan. » Rm 8.28. Ou bien, c’est peut-être l’ultime crise de foi, la peur de la mort parce que l'on n’est pas sûr que Jésus va le ressusciter. Nous passons tous par ces crises de foi, troublés par les incertitudes à l’école, au travail ou de notre situation économique ou de santé.
Et voilà, le Saint-Esprit nous parle par les Ecritures et dit : « Le bras de l'Eternel serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je t'ai dit arrivera ou non. » L’Esprit nous montre comment Dieu a traité avec Moïse pour prouver que nous pouvons « craindre et aimer Dieu par dessus toute chose et mettre en lui seul notre entière confiance. »
Nous ne pensons souvent pas que Moïse avait des crises de foi. Nous le regardons le plus souvent comme un roc plein de foi et d’autorité. Après sa mort la Bible dit, « Il n'a plus surgi en Israël de prophète semblable à Moïse, que l'Eternel connaissait face à face. Personne ne peut lui être comparé pour tous les signes et les miracles que Dieu l'a envoyé faire en Egypte contre le pharaon, contre ses serviteurs et contre tout son pays, et pour tous les actes terrifiants que Moïse a accomplis avec puissance sous les yeux de tout Israël. » Dt 34.10-12.
Mais Moïse était humain comme toi et moi. Il a eu des crises de foi et des moments de désespoir. En voilà un. Israël venait de passer une année au mont Sinaï et était de nouveau en route pour le pays de Canaan. Comme ils l’avaient fait en sortant d’Egypte, une partie du peuple récriminait.
« Qui nous donnera de la viande à manger ? Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Egypte et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des gousses d'ail. Maintenant, notre gosier est desséché : plus rien ! Nos yeux ne voient que de la manne. »
Ils pleurnichaient. Vous parents, vous connaissez cela et ce que cela vous fait. Moïse savait que cela mettait Dieu en colère. Dieu avait déjà discipliné le peuple, sévèrement, à cause de leur pleurnicherie. Moïse avait également peur du peuple car avant d’arriver au mont Sinaï, le peuple se plaignait d’un manque d’eau et était prêt à lui jeter des pierres. Moïse faisait donc face à une crise. Il devait diriger à travers le désert une immense foule infidèle et ingrate.
Moïse était dépassé mais pas Dieu. Dieu allait délivrer Moïse en deux étapes. D’abord il mettrait de son esprit sur 70 anciens qui porteraient la charge du peuple avec Moïse. Et puis il allait fournir de la viande pour tout le peuple chose que Moïse ne pouvait guère croire. Alors Dieu lui dit, « Le bras de l'Eternel serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je t'ai dit arrivera ou non. »
Premièrement, « L'Eternel descendit dans la nuée et parla à Moïse. Il prit de l'Esprit qui était sur lui et le mit sur les 70 anciens. Dès que l'Esprit reposa sur eux, ceux-ci prophétisèrent, mais ce ne fut que momentané. » Cela est très semblable à ce qui est arrivé aux disciples de Jésus le jour de la Pentecôte. Pour ces anciens, cet acte de prophétiser une seule fois a été le signe qu'ils avaient reçu l’Esprit de Dieu. Et cet Esprit les a rendus aptes à porter la charge du peuple avec Moïse.
Ensuite, pour la deuxième fois, Dieu a nourrit le peuple de cailles. « L'Eternel fit souffler de la mer un vent qui amena des cailles et les dispersa sur le camp, sur environ une journée de marche de chaque côté tout autour du camp. Il y en avait près d'un mètre au-dessus du sol. » Le mot hébreu qui se traduit par « vent » veut aussi dire « esprit » ou « souffle ». Il est donc possible que nous devions comprendre qu'un esprit est sorti du Seigneur et a fait venir les cailles. De cette façon nous voyons que, comme l’Esprit de Dieu avait habilité les 70 anciens à porter la charge du peuple avec Moïse, aussi a-t-il apporté de la viande au peuple. Le bras de l’Eternel n’a pas été trop court ! Il était bien capable de sauver Moïse et Israël.
Ces deux actes ont eu un double résultat : ils ont fortifié la foi des uns et ont puni l’incrédulité des autres. Cela a fortifié la foi de Moïse. Lorsqu'il fait face au défi suivant, la jalousie d'Aaron et de Miriam, il ne se plaint pas à l'Eternel. Il reste calme. Et, bien que rien de plus ne soit dit des 70 anciens, nous pouvons être sûrs qu'ils ont été changés et recevaient le respect de tous.
Par contre, la provision des cailles a été un jugement. Le miracle a bien convaincu le peuple de la puissance de Dieu mais il est également devenu le châtiment de leur incrédulité. « Tu diras au peuple : ‘Consacrez-vous pour demain. Vous mangerez de la viande, puisque vous avez pleuré aux oreilles de l'Eternel en disant : Qui nous fera manger de la viande ? Nous étions bien en Egypte ! L'Eternel vous donnera de la viande et vous en mangerez. Vous en mangerez non pas un jour, ni 2 jours, ni 5 jours, ni 10 jours, ni 20 jours, mais un mois tout entier, jusqu'à ce qu'elle vous sorte par les narines et que vous en soyez dégoûtés. Cela arrivera parce que vous avez rejeté l'Eternel qui est au milieu de vous et parce que vous avez pleuré devant lui en disant : Pourquoi donc sommes-nous sortis d'Egypte ?’ » … La viande était encore entre leurs dents et n'avait même pas encore été mâchée lorsque la colère de l'Eternel s'enflamma contre le peuple. L'Eternel frappa le peuple d'un très grand fléau. On appela cet endroit Kibroth-Hattaava parce qu'on y enterra les membres du peuple qui avaient éprouvé de la convoitise. »
Mes chers frères et sœurs, le récit de cette crise a été préservé pour notre instruction, pour notre bien. Il fortifie notre foi et nous met en garde contre la convoitise. Il nous enseigne que les plaintes et l’incrédulité ne peuvent jamais nous faire sortir de nos propres crises. Au contraire, adresser nos prières à l’Eternel, mettre notre confiance en sa parole, en Christ, la Parole incarné, voilà la solution à tout défi de la vie.
Franchement, nous ne sommes pas supérieurs aux Israélites. Quand les problèmes arrivent, notre vieille nature aime mettre Dieu en cause. Notre vieille nature se demande ce qu'elle a fait pour mériter le malheur. Elle nous pousse à ramasser des trésors ici sur la terre au lieu que dans le ciel. En résultat, quand nos trésors sont détruits -que ce soit la richesse, la santé ou notre réputation- nous menaçons d’abandonner la foi et quitter l’Eglise. Si seulement nous croyions Dieu et, comme Luther le dit, accordions au Saint-Esprit l’honneur de savoir mieux que nous. Alors nous pourrions éviter pas mal de souci, de colère et de honte.
Après l’Exode, les Israélites auraient dû avoir l’entière confiance que Dieu réaliserait sa promesse de les faire entrer dans ce pays où coulaient le lait et le miel. Mais à la place de cette confiance, ils se lamentaient constamment de soif, de faim et des directives de Moïse. Le comble a été leur refus d’entrer en Canaan. Si seulement ils avaient prié Dieu pour avoir courage et confiance au lieu d’avoir pleurniché ! Certes, cela  n’a pas été du gâteau de traverser le désert et y passer une année, mais ils n’avaient qu'à le supporter encore quelques semaines avant d’entrer dans le pays où coulaient le lait et le miel. Dommage, leur rébellion leur a coûté 40 ans au désert !
Pareillement, puisque Jésus est ressuscité des morts et nous a donné son Esprit, nous devons comprendre qu’il vise notre salut. Il ne s’amuse pas avec nous. Comme il a pourvu aux besoins de Moïse et d’Israël, il pourvoit aux nôtres. Cela ne veut pas pour autant dire que Jésus satisfait immédiatement tout désir. Le monde poursuit une satisfaction immédiate de tout désir. Mais c’est une habitude qui nous rend faibles et prompts à pleurnicher à la moindre gêne. Pire, elle nous détourne de l’espoir de la vie éternelle aux plaisirs passagers de ce monde.
Nous avons donc besoin d’une autre pensée, celle que décrit l'apôtre Paul : « Ainsi donc, déclarés justes sur la base de la foi, nous avons la paix avec Dieu par l'intermédiaire de notre Seigneur Jésus-Christ ; c'est aussi par son intermédiaire que nous avons accès par la foi à cette grâce, dans laquelle nous tenons ferme, et nous plaçons notre fierté dans l'espérance de prendre part à la gloire de Dieu. Bien plus, nous sommes fiers même de nos détresses, sachant que la détresse produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l'épreuve, et la victoire dans l'épreuve l'espérance. Or cette espérance ne trompe pas, parce que l'amour de Dieu est déversé dans notre cœur par le Saint-Esprit qui nous a été donné. » Rm 5.1-5.
La parole que l’Eternel dit à Moïse est toujours juste : « Le bras de l'Eternel serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je t'ai dit arrivera ou non. » La résurrection du Christ est une preuve que Dieu a un bras très long ! Au moment voulu il nous fera entrer dans la terre promise, non pas le pays de Canaan, mais dans le ciel, dans la véritable présence de Dieu. Il nous a prouvé qu'il en est capable et donc digne de notre confiance.
Comme les Israélites, nous passerons par des moments difficiles dans la vie. Mais soyons clairs, Dieu tient à ses promesses, à toute sa parole. Quelle que soit donc la crise par laquelle tu passes, ne doute pas de Dieu ! Invoque le nom de Dieu. Invoque le Christ qui nous a donné son Esprit. Et au moment voulu tu verras que le bras de l’Eternel n’est pas trop court. Sa promesse se réalisera.
Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett