Heureux celui qui croit !
Luc 1.45
«
Heureuse celle qui a cru, parce que ce qui lui a été dit de la part du Seigneur
s'accomplira. »
Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la
communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Il y a un thème commun qui revient à travers les trois lectures
d’aujourd’hui : c’est que Dieu accomplit tout seul son œuvre de salut. Cela se
voit dans la façon dont Dieu se sert des personnes et des situations humbles et
impuissantes pour accomplir son œuvre.
Le prophète Michée a annoncé que le Sauveur viendrait de
Bethléhem. « Et toi, Bethléhem Ephrata, qui es petite
parmi les villes de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël
et dont l'origine remonte loin dans le passé, à l'éternité. » Mi 5.1. Bethléhem était un petit village
insignifiant. C’était le village de David qui, lui aussi, quand Samuel l’a oint
Roi d’Israel, était un garçon insignifiant. L’Eternel avait envoyé Samuel pour
oindre un des fils d’Isaï. Samuel pensait que ce serait le fils ainé Eliab car
il était de grand taille et impressionnant. Mais non, c’était le plus petit qui
gardait les brebis, la personne la moins importante.
Et puis, 750 ans après la prophétie de Michée, c’est dans ce
village insignifiant que Dieu fait venir Joseph et Marie au moyen de l’ordre
d’un empereur étranger qui ne connaissait ni le lieu, ni les personnes, et
n’avait aucune idée de la série d’évènements qu’il allait déclencher.
Manifestement ceci a été l’action de Dieu et non des hommes.
Ensuite il y a le récit de la visite de Marie à sa parente
Elisabeth. Voici deux femmes qui sont devenues enceintes par la puissance de
Dieu. Elisabeth était stérile et déjà avancée en âge tandis que Marie était une
jeune femme vierge. Impossible donc que l’une ou l’autre conçoivent un enfant
de leurs propres forces. Par ces deux femmes, sans l’appui de l’homme —dans un
double sens— Dieu a fait naître un prophète et le Sauveur. En fait, ce moyen
d’une conception miraculeuse a été une sorte de modèle pour Dieu. Nous nous
rappelons les cas de Sara, de la mère de Samson, et d’Anne la mère de Samuel.
Nos pensées sont dirigées sur le fait que tout cela est l’action souveraine de
Dieu.
Puis, dans la lecture de l’épître aux Hébreux, l’auteur nous
explique qu’il était impossible que le sang des animaux, offerts en sacrifice
par les hommes, effectue le pardon des péchés et nous rende acceptables à Dieu.
Aucun animal ne peut payer la dette d’un pécheur car Dieu exige la mort du
pécheur lui-même en conséquence de son péché. C’est pour cette raison que Jésus
est venu dans le monde et que « nous
avons été rendus saints par l’offrande du corps de Jésus-Christ une fois pour
toutes. » Hé 10.10.
Alors, le thème commun qui se présente dans ces lectures, et
vraiment à travers toute la Bible, c’est que Dieu accomplit notre salut, notre
réconciliation avec lui, tout seul. On pourrait fouiller la Bible presque
chapitre par chapitre et voir comment Dieu soit a agit tout seul, soit a dirigé
des actions des hommes et des femmes, des actions qui étaient entièrement au
delà de leurs capacités et de leurs compétences, ou même contre leur volonté.
Le salut est donc l’œuvre de Dieu seul, un salut qu’il a accompli en
Jésus-Christ, et qu’il nous donne en cadeaux au moyen de la foi en Jésus.
L’apôtre Jean résume parfaitement cette vérité biblique qui nous
est parfois si difficile à retenir : « Mais
à tous ceux qui l'ont acceptée, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le
droit de devenir enfants de Dieu, puisqu'ils sont nés non du fait de la nature,
ni par une volonté humaine, ni par la volonté d'un mari, mais qu'ils sont nés
de Dieu. » Jn 1.12-13.
Et l’apôtre Paul, de son coté, l’exprime de cette façon : « En effet, c'est par la
grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de
vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est pas par les œuvres, afin que personne ne
puisse se vanter. En réalité, c'est lui qui nous a faits ; nous avons été créés
en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance afin que
nous les pratiquions. » Ep 2.8-10.
Eh bien, avec cette perspective, revenons sur le texte de Luc et
sur cette parole d’Elisabeth à Marie : «
Heureuse celle qui a cru, parce que ce qui lui a été dit de la part du Seigneur
s'accomplira. »
Dans la Bible, l’heureux est celui qui jouit de l’approbation et
des bénédictions du Seigneur. Le premier Psaume l’exprime très bien : « Heureux l'homme… qui
trouve son plaisir dans la loi de l'Eternel et la médite jour et nuit ! Il ressemble
à un arbre planté près d'un cours d'eau : il donne son fruit en sa saison, et
son feuillage ne se flétrit pas. Tout ce qu'il fait lui réussit. » Ps
1.1-3.
Marie est heureuse parce que Dieu va se servir d’elle pour
accomplir son œuvre de salut. Elle sera la mère du Messie et toutes les
générations la diront heureuse. Nous pouvons comprendre cela du point de vue
purement humain. Si ton enfant est célèbre et que les gens te félicitent d’être
son parent, n’es tu pas heureux? Ne ressens-tu pas la bénédiction du Seigneur
?
A plus forte raison Marie ! Sa conception d’un enfant sera un
événement unique dans l’histoire du monde et son fils n’aura pas de semblable
parmi toute l’humanité. Je ne sais pas si nous pouvons vraiment comprendre son
étonnement et son bonheur. Comme c’est un événement unique, une fois pour
toutes, aucune autre femme du monde ne peut recevoir le même honneur. Marie a
vraiment joui de l’approbation et des bénédictions du Seigneur !
Néanmoins, Elisabeth appelle Marie heureuse parce qu’elle a cru
à la parole du Seigneur. Marie entre ainsi dans l’accomplissement de la foi
d’Abraham. Comme Abraham, elle a cru que le Seigneur accomplirait ce qu’il
avait déclaré. Et cette foi d’Abraham nous est présentée comme le modèle de
notre propre foi, le but que poursuit le Saint-Esprit en nous : « Abram eut confiance en
l'Eternel, qui le lui compta comme justice. » Gn 15.6. Elisabeth
reconnaît la même foi en Marie lorsqu’elle dit, « Heureuse
celle qui a cru, parce que ce qui lui a été dit de la part du Seigneur
s'accomplira. »
C’est bien cette foi qui rend Marie heureuse. Elle a eu
confiance en ce que Dieu lui avait dit par l’intermédiaire de l’ange Gabriel. « N'aie pas peur, Marie, car
tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu seras enceinte. Tu mettras au
monde un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé
Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son
ancêtre. Il régnera sur la famille de Jacob éternellement, son règne n'aura pas
de fin. » Lc 1.30-33.
Marie avait foi en Dieu, «
la
ferme assurance des choses qu'on espère, la démonstration de celles qu'on ne
voit pas. » Hé 11.1. Sa réponse à l’ange a donc été : « Je suis la servante du
Seigneur. Que ta parole s'accomplisse pour moi ! » Et puis sa parole
s’est bien accomplie ! Et Marie était heureuse dans le sens plein du terme.
La foi de Marie n’est pas une foi aveugle car son bonheur
découle de l’action de Dieu, en particulier, de l’opération du Saint-Esprit.
Une des idées fortes de l’Evangile de Luc et des Actes des
Apôtres, c’est la présence et l’opération du Saint-Esprit. Dans ce premier
chapitre de Luc, nous apprenons que :
•
Jean-Baptiste sera
rempli de l’Esprit saint dès le ventre de sa mère.
•
Marie sera enceinte sans connaître d’homme parce
que, « Le
Saint-Esprit viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son
ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra sera appelé Fils de Dieu.
»
•
Quand Marie est allée chez Elisabeth, « Dès qu’Elisabeth entendit
la salutation de Marie, son enfant remua brusquement en elle et elle fut
remplie du Saint-Esprit. »
•
Et à la naissance de Jean, « Son
père Zacharie fut rempli du Saint-Esprit et prophétisa. »
Ainsi en est-il que l’ère du Messie et de la nouvelle alliance
est inaugurée par la puissance du Saint-Esprit.
En Actes, la naissance de l’Eglise de Jésus-Christ, le nouvel
Israël est également l’œuvre de l’Esprit.
•
Jésus avait donné les ordres aux apôtres par le
Saint-Esprit.
•
Ceux-ci devaient rester à Jérusalem en attendant
d’être baptisés du
Saint-Esprit.
•
Ayant reçu l’Esprit ils seraient ses témoins.
•
Et puis suit le jour de Pentecôte et la venue du
Saint-Esprit.
Ainsi en est-il que l’Esprit Créateur qui était présent au
commencement du monde, est encore présent et effectue le commencement de la
nouvelle création par la naissance de Jésus. Etant devenue enceinte, Marie se
rendait bien compte de l’opération de l’Esprit de Dieu et avait donc confiance
en Dieu.
Sa foi tenait compte aussi des actes de Dieu précédents dans les
conditions parallèles. Sara, la femme d’Abraham était stérile et avait déjà
dépassé l’âge de pouvoir devenir enceinte. Elle le savait et du coup, quand
Dieu lui a dit qu’elle aurait un fils l’année suivante, elle a ri. Pourtant,
tout s’est passé comme Dieu l’avait annoncé.
Les parents de Samson, Manoach et sa femme, n’avaient pas
d’enfant parce que la femme était stérile. Puis l’ange de l’Eternel est apparu
à la femme et lui a dit : « Te
voici stérile, sans enfants. Tu deviendras enceinte et tu mettras au monde un
fils. » Jg 13.3. Et il en a été ainsi.
Anne aussi, la mère de Samuel était stérile. Mais l’Eternel a
exaucé sa prière et elle a donné naissance au prophète Samuel qui oindrait le
roi David.
Puis quand l’ange Gabriel a annoncé à Zacharie la naissance de
Jean, il n’a pas cru et est resté muet jusqu’à la circoncision de son fils. Il
ne faut pas mettre en cause la parole du Dieu vivant !
De tout cela Marie tenait compte et jugeait que Dieu était
capable de réaliser sa parole à elle. Sa foi était loin d’être une foi aveugle.
Sa confiance ne restait pas sur les possibilités humaines mais sur les actes de
Dieu déjà accomplis. Elle jugeait alors certaine la parole de Dieu à son égard,
et était sûre de recevoir sa bénédiction. C’est pourquoi Elisabeth lui dit : « Heureuse celle qui a cru,
parce que ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s'accomplira. »
Par cette parole le Saint-Esprit nous appelle à la même foi en
Christ afin que, comme Elisabeth et Marie, nous nous réjouissions du salut que
Dieu nous a réservé. Il nous exhorte à examiner les Ecritures et à reconnaitre
les grandes œuvres que Dieu a accomplies depuis la création du monde jusqu’au
présent. L’Esprit nous exhorte à juger Dieu digne de confiance. Comme il a
accompli tout ce qui a abouti à la naissance Jésus, de même il accomplira tout
ce qui reste à faire.
C’est pourquoi nous allons fêter la naissance de Jésus, non pas
pour avoir des jours fériés, mais pour marquer tout ce qu’il a déjà réalisé et
tout ce qu’il réalisera encore. Nous allons fêter sa naissance parce qu’il est
venu faire la volonté de Dieu à notre place «
Et
c'est en raison de cette volonté que nous avons été rendus saints par
l'offrande du corps de Jésus-Christ une fois pour toutes. »
Nous allons fêter sa naissance parce que, étant rendus saints,
nous sommes les siens et faisons partie de son assemblé, l’Eglise chrétienne.
Et dans cette église nous recevons chaque jour pleinement la rémission de nos
péchés.
Nous allons fêter sa naissance parce qu’il va revenir dans la
puissance et la gloire pour juger les vivants et les morts. Il ressuscitera
tous les morts et nous donnera la vie éternelle. Bref, nous allons fêter sa
naissance parce que nous sommes les heureux !
En effet, la parole d’Elisabeth s’applique à quiconque croit : «
Heureuse celle qui a cru, parce que ce qui lui a été dit de la part du Seigneur
s'accomplira. » Heureuse toute personne qui croit, parce que tout ce
que le Seigneur a promis s’accomplira en son temps ! Nous avons déjà reçu
l’approbation et les bénédictions du Seigneur. Voilà notre bonheur !
Laissons donc agir ce bonheur dans notre vie comme Marie. Que
chacun de nous dise à Christ, « Me voici le serviteur ou la servante du
Seigneur. Que ton Esprit vienne sur moi pour me fortifier, me consoler et me
diriger. Que j’accomplisse ta volonté. »
Puis, pars d’ici aujourd’hui avec une bonne appréciation de ce
que Dieu a fait pour toi en Christ. Pars avec la même certitude qu’Elisabeth
sachant que Marie portait notre Seigneur. Et pars avec l’attitude de Marie : la
servante du Seigneur soumise à sa bonne volonté. Alors tu recevras vraiment le
Christ et sa parole s’appliquera à toi aussi : « Heureuse
celle qui a cru, parce que ce qui lui a été dit de la part du Seigneur
s'accomplira. » Amen.
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre,
garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett