mercredi 5 décembre 2012

Sermon du dimanche 2 Décembre 2012

1er dimanche de l’Avent


Le Meilleur Cadeau de Noël
 Jérémie 33.14-16
Voici que les jours viennent, déclare l'Eternel, où j'accomplirai la bonne parole que j'ai prononcée à l'intention de la communauté d'Israël et de celle de Juda. Durant ces jours-là, à ce moment-là, je ferai pousser pour David un germe de justice. Il exercera le droit et la justice dans le pays. A cette époque-là, Juda sera sauvé et l'on habitera en sécurité à Jérusalem. Voici comment on l'appellera : 'L'Eternel notre justice'.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
La semaine passée j’ai demandé à ma femme ce que nous allions faire pour donner les cadeaux de Noël à nos enfants. Elle m’a simplement répondu que nous allions commander des choses par l’internet et les faire livrer chez eux. Puis j’ai demandé si elle avait une idée de ce qu’on pourrait leur offrir comme cadeaux. Et elle a répondu sans souci, « C’est ton problème ! » Ah, c’est à moi de choisir les cadeaux de Noël !
Je suis très content de donner les cadeaux, mais les choisir, je trouve cela difficile. C’est parce que je ne sais pas quoi donner. Je ne veux pas offrir quelque chose d’inutile, mais je ne sais pas ce dont ils ont vraiment besoin que je puisse offrir. Alors je m’inquiète de donner un quelque chose d’inutile qui restera dans un coin inutilisé. Peut-être que vous avez le même problème.
Mais pas Dieu. Il sait très bien ce dont nous avons besoin, même si nous ne le savons pas. C’est ainsi que son cadeau de Noël a toujours été et reste son Fils Jésus. Car en nous donnant son Fils, Dieu nous donne toute bénédiction spirituelle, surtout celle dont Jérémie parle : le droit et la justice.
Jérémie, comme tous les prophètes, a dû accuser le peuple d’Israël d’infidélité vis-à-vis de l’alliance que Dieu avait traitée avec eux. Cette infidélité a été un véritable échec car Dieu est resté fidèle à l’alliance et leur avait fourni tout le nécessaire pour établir une société où prévaudraient le droit et la justice. Le peuple d’Israël n’était pas composé de personnes qui n’ont jamais su distinguer le bien et le mal, une bande de criminels acharnés, ou de chasseurs de têtes cannibales. Au contraire, ils avaient été esclaves en Egypte ; ils connaissaient fort bien l’oppression et l’injustice. Leurs ancêtres ont vu la puissance de Dieu quand Moïse les a faits sortir d’Egypte. Moïse leur a écrit toute l’instruction de Dieu, une instruction qui commence par le rappel, « Je suis l'Eternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir d'Egypte, de la maison d'esclavage. » (Ex 20.2.) Israël possédait donc tout ce dont il avait besoin pour établir une société modèle sous la pleine bénédiction de Dieu, une société où il n’y aurait pas de pauvres, ni de drogués, ni de mafia. Mais, hélas, ils se sont montrés très têtus.
Un auteur décrit la situation ainsi : « Mais si Yahvé a été fidèle, irréductiblement fidèle à l’alliance, il n’en a pas été de même d’Israël. La nation aimée a commis l’adultère. Au lieu de faire confiance à son Dieu, elle a couru après les alliances étrangères. Elle a adoré d’autres dieux. Elle s’est prostituée aux Baals cananéens. Son culte lui-même, ce culte par lequel elle prétendait s’assurer les faveurs de son Dieu, a été souillé par toute sorte de pratiques païennes. Pis encore, elle a, en la personne de tous ses membres, mais plus particulièrement en la personne de ses chefs et de son élite, laissé tomber l’exigence fondamentale du pacte du Sinaï ; elle a séparé sa conduite de sa piété, elle a désobéi, sous toute espèce de formes, à la volonté de justice de son Dieu ; elle s’est laissée envahir par le mensonge, par l’impureté ; elle a méprisé les lois les plus sacrées. Elle s’est vautrée dans le mal. Elle s’est tellement habituée à mal faire que le péché lui est devenu une seconde nature. » (Le Prophète Jérémie, A. Aeschimann, p. 28-29.)
L’intervention de Dieu était inévitable. Jérémie, comme son Dieu, aimait sa nation et a été profondément peiné de l’infidélité d’Israël à l’alliance. Il a lancé un dernier appel à la nation pour qu’ils se repentent et évitent la ruine. Mais ils ont fait la sourde oreille.
L’apôtre Paul, après avoir cité quelques exemples de la rébellion d’Israël dit, « Tous ces faits leur sont arrivés pour servir d'exemples, et ils ont été écrits pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des temps. Ainsi donc, que celui qui croit être debout fasse attention à ne pas tomber ! » (1 Co 10.11-12)
Plus de 2500 ans après Jérémie et l’exil des Israélites en Babylone, nous avons toujours de la peine à établir une société où règnent le droit et la justice. Le parti politique qui détient actuellement le pouvoir a pour projet d’élaborer une loi sur le mariage qui risque de nuire aux notions du couple et de la famille et de mettre les enfants dans une situation précaire. Le parti qui a dû céder le pouvoir politique est fracturé par une bataille pour la direction du parti, une lutte qui gaspille je ne sais quelles ressources. Les médias nous informent de ce drame, et cela ne nous encourage pas. En fait, le même drame se déroule dans cette commune !
Oui, oui on peut dire que c’est la société laïque et pas l’église. Pourtant, nous en faisons partie ! Nous votons pour les politiciens, et même s’ils agissent contre notre volonté, nous sommes influencés par la société qui découle de leur direction. Il suffit de comparer la mode d’aujourd’hui à celle de nos grands-parents, ou ce que nous regardons à la télévision avec ce qu’ils regardaient. Est-ce plus juste aujourd’hui ? Sommes-nous plus saints, plus moralement purs ? Même avec l’exemple d’Israël, ou celui des autres civilisations qui se sont livrés au vice comme les Romains et les Grecs—avons-nous fait mieux ? Est-ce que le droit et la justice règnent dans notre pays et dans nos communes ?
A vrai dire, nous les humains, nous n’avons jamais réussis à établir une véritable société juste. Le droit et la justice nous échappent. Par le droit nous entendons un juste jugement qui régit les rapports des hommes en société ; justice qui dispense des récompenses et des punitions correctes, et qui produit une répartition équitable des biens et des libertés. Par la justice nous entendons la qualité de ce qui est droit, la disposition de faire toujours ce qui est conforme au droit. Nous exerçons parfois le droit et la justice, mais nous sommes loin de les exercer toujours. Car nous sommes enclavés dans notre nature corrompue. Malgré notre science et notre technologie, notre vieil homme lève sa tête et nous empêche d’exercer le droit et la justice. Nous avons toujours besoin d’aide !
Du coup, Dieu est intervenu pour rectifier la situation. Voici que les jours viennent, déclare l'Eternel, où j'accomplirai la bonne parole que j'ai prononcée à l'intention de la communauté d'Israël et de celle de Juda. Durant ces jours-là, à ce moment-là, je ferai pousser pour David un germe de justice. Il exercera le droit et la justice dans le pays.
Dieu avait fait une promesse à Adam et à Eve. Il l’avait répétée à Abraham et à David, puis aux gens de Juda qui allaient en exil en Babylone et qui avaient perdu tout espoir de cette promesse. Par la bouche de Jérémie Dieu insistait sur cette promesse. « Si vous pouviez rompre mon alliance avec le jour et avec la nuit et faire en sorte qu'ils n'apparaissent plus au moment fixé pour eux, alors mon alliance serait aussi rompue avec mon serviteur David et il n'aurait plus de fils pour occuper son trône. » (Jé 33.20-21a)
Dieu enverrait un Sauveur, un descendant d’Eve, d’Abraham et de David. Il serait un germe de justice, un nouvel homme, un deuxième Adam qui exercerait le droit et la justice dans le pays. Dieu a bel et bien tenu cette promesse. Il y a 2000 ans, Jésus est né. Celui-ci a tout changé, dans le passé, au présent et à l’avenir en exerçant le droit et la justice dans le pays.
Dans le passé, Jésus à mené une parfaite vie juste, ce que nous sommes obligés de faire mais n’arrivons pas à faire. Jésus a parfaitement accompli la volonté de Dieu : il n’a jamais succombé à la tentation, n’a jamais haï quelqu’un, n’a jamais menti, n’a jamais trompé, ni fait aucun autre mal. En plus il n’a jamais manqué de faire le bien attendu de l’homme. Il n’a jamais manqué d’aider une personne dans le besoin parce qu’il ne voulait pas s’y impliquer. Il s’est fait un devoir d’aimer Dieu par dessus toute chose et son prochain comme lui-même. Et cela, il l’a fait pour toi et pour moi, à notre place. Dieu exige que nous menions la même vie juste, mais puisque nous ne pouvons pas, Dieu nous attribue la droiture et la justice de Jésus.
Mais qu’en est-il de nos péchés, du mal que nous avons fait et du bien que nous avons négligé ? Le droit et la justice exigent que les malfaiteurs soient punis. C’est justement pour cela que Jésus est mort ! Il est devenu notre substitut, nous a payé nos péchés et même notre nature corrompue. Le droit a été respecté, la justice maintenue. C’est ce que nous appelons notre justification. Jésus nous a affranchis de toute défaillance devant Dieu afin que Dieu nous déclare justes. C’est un fait accompli qui nous a fait entrer dans le royaume de Dieu.
Au présent, Jésus nous rend capables d’exercer le droit et la justice par la puissance de son Esprit. En nous laissant conduire par le Saint-Esprit nous pouvons, dans une certaine mesure, mener une vie droite et juste, surtout dans l’Eglise et dans notre famille. Nous ne sommes pas obligés de suivre les mauvais désirs de la nature corrompue et du monde.
L’apôtre Paul nous exhorte : « Marchez par l'Esprit et vous n'accomplirez pas les désirs de votre nature propre… Les œuvres de la nature humaine sont évidentes : ce sont [l'adultère,] l'immoralité sexuelle, l'impureté, la débauche, l'idolâtrie, la magie, les haines, les querelles, les jalousies, les colères, les rivalités, les divisions, les sectes, l'envie, [les meurtres,] l'ivrognerie, les excès de table et les choses semblables. Je vous préviens, comme je l'ai déjà fait : ceux qui ont un tel comportement n'hériteront pas du royaume de Dieu. Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. Contre de telles attitudes, il n'y a pas de loi. Ceux qui appartiennent à [Jésus-]Christ ont crucifié leur nature propre avec ses passions et ses désirs. Si nous vivons par l'Esprit, laissons-nous aussi conduire par l'Esprit. »
Puis, à l’avenir, Jésus reviendra, visiblement, pour nous emmener au ciel, c’est-à-dire, dans la présence de Dieu. Là nous resterons à jamais dans un état de droiture et de justice. Il n’y aura aucun mal ni manque d’aucun bien. C’est là la grande espérance, la grande confiance qui nous pousse à exercer le droit et la justice dans cette vie.
Nous devons saisir et retenir donc que L'Eternel est notre justice. Comme Jérémie l’a dit : A cette époque-là, Juda sera sauvé et l'on habitera en sécurité à Jérusalem. Voici comment on l'appellera : ‘L'Eternel notre justice’. Jérusalem représente le peuple de Dieu. Nous pouvons la considérer comme le nom de l’Ancien Testament pour l’Eglise. Jérusalem, ou bien l’Eglise, est appelée L'Eternel notre justice, car grâce à Jésus, ses habitants sont justes. Dieu nous attribue la justice de Jésus. La justice que nous ne pouvons pas obtenir par nos propres efforts nous est donnée gratuitement par la foi en Christ. Lui est notre justice. Et c’est ainsi que nous, le peuple de Dieu, portons le nom, L'Eternel notre justice. Nous sommes citoyens de la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur. (Hé 11.10)
Mes chers amis, nous nous préparons à fêter Noël à cause de Jésus. Quoique soit la gêne que j’éprouverais pour trouver les cadeaux de Noël, Dieu nous présente encore cette année le meilleur cadeau possible : son Fils Jésus. Ainsi, Dieu a-t-il exercé le droit et la justice à notre place, acte qui nous a rendus justes, nous a donné le Saint-Esprit et le nom L'Eternel notre justice. Apprêtons-nous donc à fêter et à partager Jésus, le cadeau de Noël de Dieu !
Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett