Texte : Ep 6.10-17
Chants proposés :
Gloire à ton nom, ô Dieu de paix, LlS 9 : 1-3
O Jésus, selon ta promesse, LlS 295 : 1-3
Quelle est la force et le soutien LlS 149 : 1-5
10 « Enfin, mes frères et sœurs, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans sa force toute-puissante.
11 Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre les manœuvres du diable.
12 En effet, ce n’est pas contre l’homme que nous avons à lutter, mais contre les puissances, contre les autorités, contre les souverains de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal dans les lieux célestes.
13 C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu afin de pouvoir résister dans le jour mauvais et tenir ferme après avoir tout supporté.
14 Tenez donc ferme : ayez autour de votre taille la vérité en guise de ceinture ; enfilez la cuirasse de la justice ;
15 mettez comme chaussures à vos pieds le zèle pour annoncer l’Evangile de paix ;
16 Prenez en toute circonstance le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais.
17 Prenez aussi le casque du salut et l’épée de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu. »
(Segond 21, 2007)
Chers frères et sœurs
très bien armés par Dieu lui-même !
« […] Tenir ferme […] résister » […] tenir ferme […] tenez ferme ! […] » Cette répétition, cette insistance, ne vous a-t-elle pas frappés à la lecture de notre texte ? L’affaire est sérieuse, autrement l’apôtre Paul n’insisterait pas à ce point pour nous appeler à résister !
L’adversaire est tenace, le combat âpre, et de son issue dépend notre sort. Aussi, dit-il, « tenez ferme ! »
Mais Paul n’est pas pessimiste quant à l’issue de ce combat. Le tout est de bien connaître l’adversaire et de ne pas se tromper d’armes.
Aussi méditerons-nous aujourd’hui sur
L’ISSUE VICTORIEUSE
1.d’un terrible combat
2.grâce aux armes de Dieu
X X X 1 X X X
L’issue victorieuse de ce terrible combat.
Quel est-il, ce terrible combat ? – « Ce n’est pas contre l’homme que nous avons à lutter, mais contre les puissances, contre les autorités, contre les souverains de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal dans les lieux célestes. »
Ce n’est pas une lutte physique, que notre combat de croyants. Nous ne sommes pas engagés dans un corps à corps où nous verrions, sentirions ou pourrions saisir notre adversaire. Non, nos adversaires ne se laissent pas repérer par nos cinq sens. Ce ne sont pas des « hommes », des humains (v. 12). Ils sont invisibles, intouchables ; on ne les sent ni ne les entend. Ce sont des « esprits » (v. 12) qui n’ont ni « chair » ni « sang » (v. 12 ; NSB). Ils ont un autre mode d’existence que nous. Ils font partie d’un monde qui nous échappe.
Ce sont « les esprits du mal » (v. 12), les démons, l’armée satanique des anges déchus, à la tête desquels se trouve « le diable » (v. 11), « le Mauvais » (v. 16 ; NSB), celui par qui le mal a été introduit dans le monde, celui qui cherche par tous les moyens à retenir l’humanité captive sous l’emprise du mal, et nous en particulier.
L’apôtre Pierre, de son côté, met aussi en garde contre lui : « Soyez sobres, restez vigilants : votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer. » (1 P 5.8)
Satan ne nous assaille pas continuellement. Il « manœuvre » avec ruse (v. 11) et sait attendre son moment. Sa ruse consiste à nous endormir, à nous faire croire qu’il ne s’en prendra jamais à nous. Pourtant, il est aux aguets, « il rôde » autour de nous et, au moment où nous nous y attendons le moins, il lance ses « flèches enflammées » (v. 16).
Pourquoi s’acharne-t-il ainsi contre nous ? Pourquoi nous hait-il tant ? Et quel est l’enjeu de l’affrontement ?
Revenons un peu en arrière. Satan et les démons sont des anges qui se sont rebellés contre Dieu, leur Créateur. Pour ce crime de lèse-divinité Dieu les a chassés et maudits.
En quoi a consisté leur rébellion, leur crime ? Dieu ne nous le révèle pas dans la Bible. Mais cela a dû être un forfait d’une extrême gravité, car, contrairement à l’humanité tombée dans le péché, Satan et ses « esprits du mal » n’ont pas de possibilité de salut. Pour eux il n’y a pas de Sauveur, pas de pardon.
Ils sont blessés à mort et se savent irrémédiablement condamnés. D’où leur haine contre Dieu. Mais contre lui ils sont impuissants. C’est donc indirectement qu’ils s’en prennent à lui, en s’attaquant à ses créatures, à nous, les humains.
Nous savons comment Satan a fait chuter toute l’humanité dans le péché, comment il a ainsi saboté et corrompu la merveilleuse œuvre de création de Dieu.
Malheureusement, les hommes se sont prêtés – et se prêtent encore – au jeu de Satan … pour leur malheur. C’est ainsi que, par notre faute, à travers nous, Satan arrive à faire du mal à Dieu (Gn 1 et 3).
Heureusement pour nous, Dieu a envoyé son Fils, Jésus-Christ, pour réparer le mal que Satan a commis, pour ramener l’humanité dans le giron de Dieu.
Nous connaissons l’histoire de la tentation de Jésus. Le diable a voulu détourner le Seigneur de sa mission de Sauveur. Il voulait que nous restions définitivement perdus pour Dieu. Mais notre Seigneur n’est pas tombé dans le piège (Mt 4.1-11).
Il a même fait plus – et il y a mis le prix : sa propre vie ! – Jésus a même « écrasé » Satan (Gn 3.15) et a « réconcilié » le monde avec Dieu (Rm 5.10). « Celui qui croit en lui », celui qui se réfugie avec foi auprès du vainqueur de Satan, « ne périt point », n’est plus entraîné par Satan sous la malédiction de Dieu, « mais a la vie éternelle » auprès du Christ (Jn 3.16).
Dieu a donc réussi à sauver au sein de l’humanité « un peuple qui lui appartienne » (Tt 2.14). Satan porte donc sa haine contre Dieu aussi contre nous, les croyants. Satan nous voit lui échapper. Jésus nous a obtenu le pardon et le salut, pas à lui. Comprenez qu’il nous a en grippe.
Voilà pourquoi il s’acharne contre nous, pas contre les incroyants ; ceux-là, malheureusement, se trouvent pris dans ses filets, sans le savoir.
Voilà pourquoi Satan envoie ses compères, « les souverains de ce monde de ténèbres, les esprits du mal » (v. 12), à nos trousses, ces démons que la haine et la rage du désespoir habitent et animent.
Quant aux flèches qu’ils nous décochent, elles sont terribles. Paul les nomme « les flèches enflammées du Mauvais » (v. 16). Quant elles atteignent leur cible, elles déclenchent des brûlures dévastatrices.
Voyez « la flèche » décochée à Adam et à Eve : elle a mis le monde entier à feu ; en succombant à la tentation du diable, Adam et Eve ont ouvert la porte à la corruption du monde entier et nous ont rendus coupables devant Dieu et mortels.
Depuis, « les souverains de ce monde de ténèbres, les esprits du mal » (v. 12), essayent d’entraîner les églises fidèles ou des croyants fidèles dans « les ténèbres » de l’erreur et de l’infidélité en les détournant de la vérité. Quelques « flèches » bien dirigées, et toute une famille, toute une paroisse ou toute une Eglise peut se mettre à flamber.
Deux chapitres plus haut, Paul parle de « ruse » et d’« habileté dans les manœuvres d’égarement » (Ep 4.14). Ne sous-estimons pas leur subtilité. Ils ont pas mal réussi : il suffit de voir combien d’églises et de sectes se sont égarées en partie ou en totalité.
Un premier danger qui nous menace, c’est le manque de connaissances bibliques. Moins votre foi est solidement fondée sur le roc salutaire de la Parole de Dieu et plus facilement votre foi pourra se voir transformée en opinions humaines sans fondement, et surtout sans lien avec le Sauveur.
Une autre menace, c’est la pression de la société, des gens qui nous entourent, peut-être même de proches. Et comme Pierre, pressé par les employés du chef prêtre, la question se pose : Courage ou pas courage ? Je témoigne ou je me tais ? J’affiche la couleur ou je me camoufle et cache ma foi en Jésus-Christ ?
Et de fil en aiguille, le camouflage se transforme en réalité, de manque de courage pour afficher sa foi on en arrive à ne plus croire du tout. Satan a réussi son coup.
Tenez, encore une tentation : celle du compromis. Bien entendu que dans la vie courante nous devons être capables de compromis. La vie en société n’est pas possible autrement. Mais dans le domaine de la Parole de Dieu, dans le domaine de la foi, Dieu en veut à ceux qui « boitent des deux côtés » (1 R 18.21).
Les passages sont nombreux qui nous mettent en garde de « servir deux maîtres, Dieu et Mammon [l’argent] » (Mt 6.24), de penser qu’il pourrait y avoir une troisième voix, celle de la neutralité, entre le « avec Jésus » et le « contre Jésus » (Mt 12.30),
Et on pourrait multiplier les exemples et les domaines concernés. En fait, tous les domaines de la vie le sont.
« Les ruses du diable » (v. 11), ses « flèches enflammées » (v. 16), ses tentations insidieuses, ont toutes un seul et même but : nous faire fléchir, briser notre résistance, nous arracher à notre communion avec Dieu, nous faire tomber dans « les ténèbres » de l’infidélité et de l’incrédulité, de l’aveuglement et de la dureté de cœur, bref, nous dresser finalement contre Dieu.
Comment résister à ces tentations ? Elles ont souvent l’air si … raisonnables !
X X X 2 X X X
L’issue victorieuse
grâce aux armes de Dieu.
Chers amis, il faut bien reconnaître que nous ne sommes pas de taille pour tenir tête à Satan. Contre ces « esprits » d’un autre « monde » nous n’avons pas de moyens de résister, pas de défense appropriée … à moins … oui, à moins que Dieu ne vienne à notre rescousse en nous fournissant des armes divines, l’armure et l’armement appropriés pour ce genre de combat. Et c’est effectivement ce qu’il fait.
Dans sa bonté infinie envers nous, Dieu est allé jusqu’au sacrifice de son Fils pour nous arracher aux filets meurtriers du péché et de Satan. Il met maintenant aussi à notre disposition toutes les armes divines nécessaires pour pouvoir « résister » (v. 13) et « tenir ferme contre les manoeuvres du diable » (v. 11).
« C’est pourquoi » « revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, » « prenez toutes les armes de Dieu afin de pouvoir résister dans le jour mauvais. » (v. 11 et 13).
Qui d’entre nous n’en a pas connu, de ces « jours mauvais » où la tentation de lâcher prise a été forte sous les assauts tenaces des « souverains de ce monde de ténèbres » (v. 11) ?
Aussi « prenons » « les armes » que Dieu nous tend ! Habituons-nous à les porter, exerçons-nous à les manier en périodes d’accalmie, pour être prêts « au mauvais jour » !
Elles sont de deux ordres, ces « armes » divines nous permettant de résister victorieusement. Voilà l’énumération que Paul en fait :
« Ayez autour de votre taille la vérité en guise de ceinture ; enfilez la cuirasse de la justice ;
mettez comme chaussures à vos pieds le zèle pour annoncer l’Evangile de paix ;
Prenez en toute circonstance le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais.
Prenez aussi le casque du salut et l’épée de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu. » (v. 14-17)
Ce qui frappe dans cette énumération, c’est le recours – à trois reprises – de la même arme, mais pour différentes fonctions : « la vérité » (v. 11), « la Parole de Dieu » (v. 17) et « l’Evangile » (v. 12), cette Bonne Nouvelle que Dieu est réconcilié avec les pécheurs que nous sommes, et ceci grâce à l’intervention et au sacrifice expiatoire de Jésus : celui-ci s’est laissé condamner à notre place et nous a ainsi évité de subir les conséquences de notre péché : la damnation et la mort éternelles.
« Ayez à vos pieds la vérité pour ceinture ! » Placez-vous en tout temps en pleine lumière de la vérité divine : le caractère mensonger et mortel des tentations de Satan vous apparaîtra alors immédiatement.
L’étude régulière de « la Parole de Dieu », voilà une bonne préparation au combat victorieux. Alors nous pouvons répondre aux tentations comme Jésus l’a fait en leur opposant : « Il est écrit ! » (Mt 4.4). « L’épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu » met Satan en fuite.
C’est ainsi que nous pouvons écarter les compromis, résister aux pressions psychologiques de la société qui voudraient nous faire abandonner « la vérité », car les compromis nous faciliteraient la vie.
La volonté, « le zèle » pour résister aux tentations, seul « l’Evangile de paix » peut nous les donner, cette promesse que Dieu est en paix avec nous malgré nos péchés, qu’il est avec nous, pour l’amour de son Fils.
Cette « paix » avec Dieu nous est chère. Nous ne voulons la perdre à aucun prix. Voilà pourquoi « l’Evangile de paix » nous « donne le zèle » pour résister, pour lutter contre tout ce qui voudrait la rompre, cette paix si précieuse et éternelle.
Et puis – dit Paul – : « enfilez la cuirasse de la justice ; […] prenez en toute circonstance le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez aussi le casque du salut. »
Quand Satan nous malmène, quand il veut nous faire tomber dans nos travers, quand il assaille l’Eglise, « résistons-lui avec une foi ferme » (1 P 5.8), ayons confiance en notre Dieu Sauveur ! Il ne se dédie pas, ne trahit pas le verdict d’acquittement, l’absolution qu’il a prononcée sur nous pour l’amour de son Fils.
Il nous a imputé la justice de son Fils, il s’est lié à nous dans l’alliance de grâce du Baptême ; il ne va pas nous abandonner au milieu de la lutte et des tentations.
L’histoire de l’Eglise – particulièrement celle de la Réforme que nous commémorerons dimanche prochain – montre comment la certitude du pardon et du salut a fait échouer « les manœuvres » et a « éteint les flèches enflammées » du diable.
Chers amis, si l’Eglise du Christ a subsisté à travers les âges, si des croyants n’ont pas plié – si nous n’avons pas plié – sous les assauts et « les manœuvres » de Satan, n’oublions jamais qu’il n’y a pas de quoi en tirer fierté, car ce n’est pas grâce à nous, mais grâce à Dieu et à ses armes que nous avons pu « résister et tenir ferme ».
Et cela ne pourra durer que si nous continuons à ne pas nous tromper d’armes : seules celles que Dieu nous procure sont adaptées à ce combat.
Exerçons-nous donc assidûment et régulièrement au maniement de ces « armes de Dieu » !
« Etudions », sondons « les Ecritures » (Jn 5.39) pour être de plus en plus affermis dans « la vérité » de « la Parole de Dieu » !
« Etudions », sondons « les Ecritures », pour être fortifiés dans la foi en notre Dieu Sauveur, fortifiés aussi dans la certitude du salut que Jésus nous a obtenu !
Oui, « fortifiez-vous dans le Seigneur et dans sa force toute-puissante ! » (v. 10) « Prenez toutes les armes de Dieu afin de pouvoir résister » et Dieu vous rendra invincibles, invulnérables et victorieux !
Amen.
Jean Thiébaut Haessig