mardi 9 avril 2013

Sermon du dimanche 7 Avril 2013


1er dimanche après Pâques
Quasimodo Geniti

Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru !

Jean 20.19-31
Le soir de ce même dimanche, les portes de la maison où les disciples se trouvaient [rassemblés] étaient fermées car ils avaient peur des chefs juifs ; Jésus vint alors se présenter au milieu d’eux et leur dit : « Que la paix soit avec vous ! » Après avoir dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « Que la paix soit avec vous ! Tout comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez le Saint-Esprit ! Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. »
Thomas appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : « Nous avons vu le Seigneur. » Mais il leur dit : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n’y mets pas mon doigt et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas. »
Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint alors que les portes étaient fermées, se tint au milieu d’eux et dit : « Que la paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains. Avance aussi ta main et mets-la dans mon côté. Ne sois pas incrédule, mais crois ! » Thomas lui répondit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! »
Jésus a accompli encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres signes qui ne sont pas décrits dans ce livre. Mais ceux-ci ont été décrits afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Thomas écope très souvent de nos critiques. Nous le regardons comme une personne de caractère inférieur parce qu’avant de voir Jésus de ses propres yeux, il a refusé de croire qu’il était ressuscité des morts. Du coup, aujourd’hui nous pouvons appeler une personne qui doute de quelque chose un « saint Thomas » ce qui n’est pas souvent un compliment.
Mais c’est un jugement sur Thomas peu justifié. En effet, il n’a fait que ce que les autres avaient fait avant lui. Quand les femmes qui avaient trouvé le tombeau vide ont rapporté la parole des anges aux apôtres, « ils prirent leurs discours pour des absurdités, ils ne crurent pas ces femmes. » Lc 24.11. En fait, Pierre et les autres disciples n’ont pas non plus cru à la résurrection de Jésus avant de le voir de leurs propres yeux ! Tout comme Thomas. Il est peut-être injuste d’appeler quelqu’un qui doute un « saint Thomas ».
En revanche, Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! » Il semble laisser entendre que Thomas aurais dû croire avant de le voir de ses propres yeux. Pourquoi ? Eh bien, mettez-vous à la place des autres disciples qui ont dit à Thomas qu’ils avaient vu le Seigneur. Il a refusé de les croire. Croyait-il donc que les dix autres apôtres, les femmes, les deux sur le chemin d’Emmaüs, et des autres qui ont été présent lorsque Jésus leur est apparu la semaine précédente, étaient tous menteurs ? Est-ce que Thomas croyait qu’ils se sont tous mis d’accord pour fabriquer cette histoire et le tromper ? Lui était-il plus facile de croire à un tel complot que de croire que Jésus était ressuscité comme il le leur avait prédit ? Je suppose qui oui. Ca l’est certainement aujourd’hui !
Ce pour lequel Jésus critique Thomas — si c’est juste de l’appeler une critique — c’est qu’il a refusé de croire au témoignage des autres. Mais Jésus a voulu que Thomas aussi soit compté parmi les témoins de la résurrection, parmi ceux qui quitteraient maison et famille, qui subiraient l’emprisonnement et la mort afin de proclamer la bonne nouvelle que Jésus est   des morts. Alors, Jésus est apparu à Thomas aussi. Du coup, Thomas s’est rendu compte de la folie de ses doutes. Si jamais il y a eu un moment où il était juste de dire « Mon Dieu ! », c’était ce moment-là. Et Thomas l’a dit, mais pas de la façon banale et ignorante que nous l’entendons tous le jours, mais la vraie exclamation, « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Thomas a reçu la preuve empirique qu’il demandait. Cependant, Jésus dit, « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! » Et cette parole est de la plus grande importance pour vous et moi, car même si nous disons, « Je suis comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois », Jésus ne vas pas paraître pour nous convaincre. D’après la Bible, Jésus n’est apparu qu’une fois après son ascension, à Paul. Cela a été si extraordinaire que Paul dit : « Après eux tous, il m’est apparu à moi aussi, comme à un enfant né hors terme. » 1 Co 15.8.
Quand même, comme Thomas, Jésus s’attend à ce que nous croyions qu’il est ressuscité des morts, nous qui n’avons pas vu de nos yeux ! Nous ne pouvons pas mener une enquête du type des Experts pour substantiver le fait de la résurrection de Jésus. Il y a trop longtemps de cela. Nous ne savons même pas où se trouvait le tombeau. Mais nous avons le témoignage de Thomas et quelques-uns des autres témoins oculaires. Et souvenez-vous qu’ils ont été des témoins d’un événement qu’ils n’attendaient pas, un événement qu’ils croyaient impossible.
En fin de compte, le témoignage des témoins oculaires est la meilleure preuve de quelque chose. Même aujourd’hui dans nos cours, le témoignage de deux ou trois personnes qui ont vu l’événement en question, est la meilleure preuve des faits. C’est pourquoi Jésus dit, « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! » C'est notre situation à nous ! Comme Thomas, nous n’étions pas présents lorsque Jésus est apparu aux apôtres et aux autres disciples. Nous devons donc fonder notre foi sur leur témoignage. Et faisant cela, nous sommes bénis !
Etre bénis veut dire être doté d’un bon destin ou avantage, avoir une qualité de vie spéciale, être heureux, satisfait, content. Comment donc sommes-nous bénis si nous acceptons le témoignage des apôtres et croyons que Jésus est ressuscité ? Il y a sans doute beaucoup de raisons, mais notons celles qui figurent dans ce récit de l’Evangile.
Thomas s’exclame, « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Vous et moi, nous avons peut-être du mal à apprécier cette exclamation. A ce moment Thomas a vu et compris ce que Jean raconte au début de son Evangile : « Au commencement, la Parole existait déjà. La Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu… Et la Parole s’est faite homme, elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père. » Jn 1.1, 14.
Au début du ministère de Jésus, Nathanaël avait pris Jésus pour le Messie et l’avait appelé le Fils de Dieu et le roi d’Israël. Mais maintenant, Thomas a compris que Jésus était plus que le Messie. En fait il était Dieu dans la chair humaine, son Dieu, le Dieu des Juifs qui est apparu à Abraham, à Moïse et à tous les prophètes. Jésus était le très attendu descendant du roi David, mais aussi beaucoup plus. Car il est le Seigneur et Dieu de David !
En appelant Jésus « Seigneur et Dieu », Thomas exprimait qu’il mettait sa confiance en Jésus. Luther dit qu’un Dieu, « c’est ce dont on doit attendre tous les biens et en quoi on doit avoir son refuge en toutes détresses. De telle sorte qu’avoir un dieu n’est autre chose que croire en lui de tout son cœur et, de tout son cœur, mettre en lui sa confiance. » (Grand Catéchisme, 1er Commandement.)
C’est une bonne chose que d’avoir un vrai Dieu ! Pas l’argent, ou une maison ou les autres biens qui peuvent tous s’en aller en fumée. Mais le Dieu vivant, un être qui n’est pas touché par les ravages de la vie terrestre, un être en qui on peut se confier. Croire, comme Thomas, que Jésus est ce Dieu, c’est une vraie bénédiction. Du coup on n’a pas à mener une vie d’incertitude agnostique. On n’est pas dans les limbes, sans réponse à des grandes questions de la vie, de comment il faut vivre et de la mort. Par contre, nous savons que notre Seigneur est Dieu, et qu’il reviendra nous prendre pour être avec lui.
Il y a un autre aspect du bonheur de ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. « Le soir de ce même dimanche, les portes de la maison où les disciples se trouvaient [rassemblés] étaient fermées car ils avaient peur des chefs juifs ; Jésus vint alors se présenter au milieu d’eux et leur dit : « Que la paix soit avec vous ! » Après avoir dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « Que la paix soit avec vous ! »
Une bonne partie de notre bonheur, c’est la paix, la paix avec Dieu. Après avoir abandonné Jésus le jeudi précédent, les disciples attendaient peut-être les reproches de Jésus, un commentaire sur leur manque de foi comme lorsqu’il avait apaisé la tempête sur le lac. Thomas en particulier aurait pu attendre des reproches pour son manque de foi. En effet c’est ce que nous méritons tous pour notre manque de confiance et d’obéissance, les reproches de Dieu.
Mais non, ayant en main la victoire sur notre péché, sur la mort et le diable, Jésus proclame la paix ! C’est la réalisation de la paix que les anges avaient annoncée aux bergers avant sa naissance : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre et bienveillance parmi les hommes ! » Lc 2.14. La malédiction de la mort est enlevée. Nous ne verrons pas la seconde mort, c’est-à-dire la condamnation et la mort éternelle, parce que Jésus l’a déjà subi pour nous. C’est là la grâce, la faveur imméritée, qui est venue à travers Jésus-Christ. C’est ce que Thomas a vu, et cela fait partie du bonheur de ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.
Puis, il y a le don du Saint-Esprit. L’Esprit n’est venu pleinement sur les disciples que le jour de la Pentecôte. Mais déjà, Jésus leur donne le don de la présence de Dieu. Dans peu de temps, l’Esprit manifestera sa présence dans leur vie. Au lieu de se cacher de peur derrière les portes fermées, ils iront courageusement annoncer la résurrection de Jésus dans Jérusalem, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités du monde. Ce même Esprit Saint nous a été donné, à vous et à moi, à notre baptême. Nous aussi, nous n’avons à craindre aucune personne ou institution. Quand les moments d’épreuves viennent sur nous, le Saint-Esprit nous fortifie comme pour ses premiers disciples.
Et comme les disciples dans cette maison fermée, Jésus-Christ, notre Seigneur et Dieu, nous envoie, l’Eglise du Seigneur vivant, dans le monde, dans la même puissance du même Esprit. « Que la paix soit avec vous ! Tout comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez le Saint-Esprit ! Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. »
Le grand Evangile qui nous fait nous réjouir n’est pas seulement le fait de la résurrection de Jésus. L’Evangile est aussi le fait que, grâce à la mort et à la résurrection de Jésus, nos péchés nous sont pardonnés, et en conséquence nous ressusciterons ! De cela nous pouvons tirer une confiance absolue. En fait, en tant que l’Eglise de Jésus-Christ, nous avons reçu la commission de pardonner les péchés à ceux qui se repentent, et de retenir les péchés de ceux que ne se repentent pas. Et cela par ordre de Jésus.
C’est une autorité et une responsabilité considérable. Vous et moi, surtout lorsque nous sommes assemblés comme le peuple de Jésus-Christ, pouvons et devons parler à la place de Jésus et annoncer la pleine rémission des péchés à tous ceux qui s’en repentent et mettent leur confiance en lui. Ils sont libérés de tout jugement, toute condamnation, et toute culpabilité.
En revanche, nous avons la tâche difficile mais aussi importante, d’annoncer à ceux qui ne se repentent pas qu’ils ne sont pas pardonnés et que leur culpabilité devant Dieu reste. Ils ne doivent pas s’y tromper et nous ne devons pas les tromper. A part la repentance et la foi en Christ, il n’y a pas de pardon ni de salut. Nous devons tous confesser comme Thomas, « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Sinon, nous demeurons sous la colère de Dieu. Mais par cette foi, nous recevons grâce et miséricorde. Combien ils sont heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru !
Je souligne une dernière bénédiction qui nous revient en croyant que Jésus est ressuscité des morts. Nous avons confiance dans le reste de la Parole de Dieu. A partir du moment où nous nous rendons compte que Jésus est Seigneur et Dieu, nous savons que toute sa parole et vraie.
Jésus a dit à certains qui voulaient le lapider parce qu’il avait prétendu être le Fils de Dieu : « Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas ! Mais si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez à ces œuvres afin de savoir et de reconnaître que le Père est en moi et que je suis en lui. » Jn 10.37-38. Croyant que Jésus est ressuscité des morts, comme il l’avait dit, on ne peut plus douter de ce qu’il soit le Fils de Dieu ni d’aucune autre déclaration qu’il a faite. Et cela rend notre obéissance à sa parole beaucoup plus facile. Sachant que Jésus n’est pas qu’un ancien philosophe, mais plutôt l’éternelle Parole de Dieu, qu’il est omnipotent, omniscient, et omniprésent, nous savons que toute sa parole est la vérité dans tous les temps. Si donc il nous dit, « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! », nous pouvons croire que c’est vrai même si cela dément la sagesse du monde.
Et de cette façon, le Saint-Esprit atteint son but à notre sujet : « Jésus a accompli encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres signes qui ne sont pas décrits dans ce livre. Mais ceux-ci ont été décrits afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. »

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
 Pasteur David Maffett