dimanche 17 juin 2012

Sermon du Dimanche 17 Juin 2012


2ème Dimanche après la Trinité
1 Co 14.1-3+20-25
                                                           
Chants proposés :
Dans ton temple, ô mon Sauveur,                   LlS      2 : 1-3
Parle, parle, Seigneur, ton serviteur écoute LlS 148 : 1-4
Préserve ta Parole, Seigneur, à tes enfants   LlS 178 : 1-3
+ 6-7


1    « Recherchez l’amour. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à la prophétie.
2    En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes mais à Dieu, car personne ne le comprend, et c’est en esprit qu’il dit des paroles mystérieuses.
3       Celui qui prophétise, au contraire, parle aux hommes, les édifie, les encourage, les réconforte.
4       Celui qui parle en langue s’édifie lui-même, alors que celui qui prophétise édifie l’Eglise.
20    Frères et sœurs, ne raisonnez pas comme des enfants. Au contraire, pour le mal, soyez des bébés, mais par rapport au raisonnement, soyez des adultes.
21    Il est écrit dans la Loi : "C’est par les hommes d’une autre langue et par des lèvres étrangères que je parlerai à ce peuple, et même ainsi, ils ne m’écouteront pas" dit le Seigneur.
22    Par conséquent, les langues sont un signe non pour les croyants, mais pour les non-croyants ; la prophétie, quant à elle, est un signe non pour les non croyants, mais pour les croyants.
23    Si donc, alors que l’Eglise entière est rassemblées, tous parlent en langues et qu’il entre de simples auditeurs ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous êtes fous ?
24    En revanche, si tous prophétisent et qu’un non croyant ou un simple auditeur entre, il est convaincu de péché pat tous, il est jugé par tous.
25    Ainsi, les secrets de son cœur sont dévoilés, et il tombera alors le visage contre terre pour adorer Dieu en déclarant que Dieu est réellement au milieu de vous. »

Chers frères et sœurs en Christ,
On pense parfois que l’Eglise du temps des apôtres était une Eglise idyllique où tout se passait dans un « amour » et une concorde parfaites sous la conduite d’apôtres directement inspirés par le Saint-Esprit. Il n’en est rien.
Luther a dit un jour que là où Dieu construit une Eglise le diable dresse une chapelle à côté. Et si quelque chose a mis Satan en rage, c’est de voir les apôtres semer l’Evangile pour arracher des âmes à l’enfer. Il s’est donc pas mal acharné sur les premières communautés chrétiennes.
Le livre des Actes des Apôtres parle surtout des hostilités et oppositions rencontrées à l’extérieur de l’Eglise. Les lettres de l’apôtre Paul, quant à elles, montrent quels ont été les dommages que Satan a causés au sein des communautés locales, dommages que l’apôtre essaye de guérir avec les lettres qu’il leur adresse.
Et s’il est une Eglise où, à côté de grandes bénédictions et richesses spirituelles (1 Co 1.4-7), il régnait le souk, c’était bien celle du port grec de Corinthe. Une véritable situation multi-conflictuelle !
Il y a des partis dans la paroisse, certains entrant même en conflit avec l’apôtre lui-même. Des clivages se forment entre riches et pauvres. Certains font des procès à d’autres devant les tribunaux. On n’est pas clair sur la façon de se comporter au sein de la société idolâtre. Même la morale sexuelle est mise à mal. La célébration de la Cène dégénère. Il y en a qui s’estiment plus forts et méprisent les faibles.
Et pour couronner le tout, certains ont des « dons spirituels » (v. 1) et en tirent prétexte pour mépriser ceux qui ne les possèdent pas.
Quand je disais que c’était le souk … Un vrai bazar ! Le diable s’y donnait à cœur joie et se délectait de la zizanie qu’il avait réussi à semer.
Aussi l’apôtre remet-il les pendules à l’heure. Son mot d’ordre, ce par quoi commence notre texte, c’est : « Recherchez l’amour ! » (v. 1) D’ailleurs, tout le chapitre 13 précédent ne traite que de « l’amour ». Il est le pivot des trois chapitres 12 à 14 où il parle des « dons spirituels » miraculeux, particulièrement du fameux « parler en langue » (v. 2).
Cette question a déjà dû vous turlupiner. Certaines églises et sectes en font grand cas. Que faut-il en penser ?
X X X  1  X X X
Qu’est-ce que c’était que ce
« parler en langues » ?
Remarquez que Paul ne met pas en doute l’existence de tels dons exceptionnels accordés par le Saint-Esprit pour fortifier les premiers chrétiens. Cela pouvait être un don authentique du Saint-Esprit.
L’apôtre avait lui-même ce don (v. 18), mais il n’en fait pas grand cas. D’ailleurs, il n’existe aucun récit dans le Nouveau Testament où Paul s’adresserait à ses Eglises dans des langues incompréhensibles.
Il faut voir que, dans notre texte, il ne l’encourage pas, au contraire, durant tout ce chapitre il met en garde contre un usage détourné de ce don exceptionnel des premiers temps.
Que cela ait été un don des premiers temps et non quelque chose que le Saint-Esprit voulait provoquer dans toute la chrétienté dans tous les temps, cela se voit au fait que l’apôtre n’en parle jamais dans ses autres lettres. Pourtant il lui arrive d’y énumérer les dons du Saint-Esprit.
Mais que trouve-t-on dans ces listes ? « L’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi » (Ga 5.22). Aucun don sensationnel !
Le « parler en langue » était un langage inintelligible, un langage incompréhensible. En effet, Paul constate : « Celui qui parle en langue […] personne ne le comprend, […] il dit des paroles mystérieuses. » (v. 2). La personne elle-même est affermie dans sa foi, mais pas les autres. Ceux-ci n’en sont pas édifiés. Au contraire, dit Paul, quelqu’un qui n’y comprend rien peut même prendre pour des « fous » (v. 23) les chrétien qui parlent en langues incompréhensibles.
Pour Paul, ce qui est important, c’est que les gens soient « édifiés » dans la connaissance et la foi en Jésus-Christ. « Puisque vous aspirez aux dons spirituels, » écrit-il encore, « cherchez à posséder avec abondance ceux qui édifient l’Eglise ! » « Que tout se fasse pour l’édification ! » (1 Co 14.12+26)
« Le parler en langue » pouvait être bénéfique pour celui à qui le Saint-Esprit avait donné ce don, mais il n’apportait rien aux autres. Aussi Paul préfère-t-il pousser ses auditeurs à « aspirer […] surtout au don spirituel de la prophétie » (v. 1).
Pourquoi ? – Parce que « celui qui prophétise, au contraire, parle aux hommes, les édifie, les encourage, les réconforte. […] Celui qui prophétise édifie l’Eglise. » (v. 3-4)
Voyons donc
X X X  2  X X X
Qu’est-ce que ce
« don de prophétie » ?
προφητεύειν – le verbe « prophétiser » en grec – signifie tout d’abord transmettre le message de Dieu, annoncer sa volonté, sa Parole. Quand on lit les prophètes de l’Ancien Testament, on se rend compte qu’ils appelaient surtout le peuple à la repentance et à la foi.
Bien entendu, leur annonce de la Parole de Dieu comportait aussi l’annonce des grands faits de Dieu à venir, avant tout la venue du Messie sauveur. προφητεύειν « prophétiser » – en est donc aussi venu à signifier : annoncer à l’avance des événements à venir. Mais ce n’est ni son seul sens, ni même son sens premier.
Le « don » de « prophétie » comprend donc avant tout la faculté communiquée par Dieu d’interpréter l’Ecriture correctement, d’appliquer la Loi et l’Evangile aux besoins des gens. C’est le don de dire ce qu’est la volonté de Dieu dans une situation donnée.
Annoncer l’Evangile du salut, voilà l’outil que le Saint-Esprit utilise pour « édifier l’Eglise » par la foi sur le seul fondement, Jésus-Christ. Voilà pourquoi Paul insiste toujours sur l’annonce de l’Evangile. C’est le seul moyen d’édifier les gens dans la connaissance salutaire.
A un point tel que l’apôtre fait de « l’édification » dans la foi le thème de notre chapitre. Cela revient une demi-douzaine de fois (vv. 3-5+12+17+26). C’est ça, l’important, pas le sensationnel. Pour Paul le critère ultime pour juger d’un don spirituel est celui-ci : « Cela édifie-t-il l’Eglise ? »
Paul leur fait comprendre : Quand les gens vous entendent « prophétiser », quand un incroyant vous entend annoncer la Parole de Dieu et la « comprennent » (v. 2), quand il vous entend témoigner de votre foi en Jésus-Christ, il est possible qu’il se rende compte de son péché et de son incrédulité.
Le résultat pourrait bien être qu’un tel se repente et adore Dieu, reconnaissant ainsi publiquement « que Dieu est réellement présent au milieu de vous » (v. 25).
Ainsi, « prophétiser », annoncer la Parole salutaire de Dieu, annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, cela peut avoir pour résultat de gagner des personnes à Christ, d’ajouter des pierres à l’édifice spirituel de l’Eglise de Jésus-Christ, « d’édifier l’Eglise ».
Il devient donc clair :
X X X  3  X X X
Les critères
de notre attitude dans l’Eglise, ce sont
« l’amour » et
« l’édification de l’Eglise ».
Bien des gens recherchent autre chose dans l’Eglise. Ils y viennent. Ils ne trouvent pas ce qu’ils espéraient y trouver. Et ils repartent plus ou moins vite.
Bien entendu qu’on peut désirer que l’Eglise soit active, qu’il y ait de la vie. Mais cela ne peut être que le témoignage de l’envie « d’édifier l’Eglise », de s’édifier soi-même et d’édifier les autres.
C’est « l’amour » pour Dieu et « l’amour » pour son institution, « l’Eglise », « l’amour » pour les autres paroissiens, pour les contacts et les sympathisants qui nous poussent à participer au culte, aux études bibliques, aux repas paroissiaux, ou à toute autre activité paroissiale.
Aussi vais-je me poser la question :
Mon attitude contribue-t-elle à édifier l’autre ou est-ce que je le conforte dans un sentiment d’abandon en ne venant pas me joindre au culte ?
Mon attitude contribue-t-elle à « édifier l’autre » (v. 17) ou est-ce que je le laisse se dépatouiller seul en étude biblique, lui donnant à penser que son affermissement dans la foi m’est indifférent ?
Mon implication dans la paroisse montre-t-elle que je désire, comme l’écrit Paul, « que tous soient instruits et que tous soient encouragés » ? (1 Co 14.31)
Mon attitude dans la paroisse témoigne-t-elle de mon amour du prochain ou ne suis-je préoccupé que de moi-même ?
A Corinthe régnait une carence flagrante d’amour du prochain. Les uns étaient sinon fiers du moins satisfaits de savoir plus que les autres qu’ils évitaient.
D’autres étaient fiers de leurs dons exceptionnels, mais ne s’en servaient que pour leur propre édification, pas pour celle des autres. Enfin, il y avait ceux qui se permettaient de prendre des libertés éhontées avec la volonté de Dieu sur le plan de la vie conjugale ou paroissiale.
Le manque d’amour du prochain en était arrivé à faire éclater la paroisse en différents clans, ce qui a complètement désarticulé la paroisse. Aussi l’apôtre a dû leur écrire, quelques versets après notre texte : « Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. […] Que tout se fasse convenablement et avec ordre ! » (1 Co 14.32+40)
Chers amis, il serait facile, à la fin de ce sermon, de se dire : « Quelle paroisse pitoyable que celle de Corinthe ! » Ce ne serait pas seulement facile, ce serait ne rien comprendre à la volonté de Dieu. Car « tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction » (Rm 15.4).
En chacun de nous, la Parole de Dieu veut « dévoiler les secrets de son cœur », pour que nous nous en repentions et « tombions aussi le visage contre terre pour louer Dieu en déclarant que Dieu est réellement au milieu de nous » (v. 24-25), au milieu de nos cultes avec sa Loi mais aussi sa grâce et son pardon, au milieu de nos études bibliques à la lumière de sa Parole et à travers les échanges fraternels, au milieu aussi de nos séances d’instruction.
Fasse Dieu que « l’amour » de Dieu et du prochain, en particulier « l’édification de l’Eglise », « édifier les autres, les encourager et les réconforter » (v. 4), deviennent de plus en plus le critère, le mobile et le but de notre engagement paroissial à chacun de nous !
Amen.
Jean Thiébaut Haessig, Pasteur

jeudi 14 juin 2012

Sermon du Dimanche 10 Juin 2012


1er Dimanche après la Trinité     Jn 8.12
Ps 119.105
                                                           
Chants proposés :
                   Prélude
Seigneur, par la clarté de ton amour                 AL 44-17
                   Liturgie
Reflet de l’éternité, Premier-né venu du Père            AL 49-12
                   Prédication
                   Interlude
                   Prière Générale
Dans ta Parole, ô Dieu, je puise force et vie     AL 22-05
                   Offrandes (Interlude)
                   Prière d’Offrandes
                   Sainte Cène
Oh ! viens, Seigneur, demeure parmi nous      AL 24-17
                         Liturgie de post-communion


Jn 8.12 :         « Jésus leur parla de nouveau. Il dit : "Je suis la Lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura au contraire la lumière de la vie." »
Ps 119.105 :  « Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier. »


Chers frères et sœurs en Christ,
« Lumière » « ténèbres » … C’est là un thème bien connu, pas seulement dans la révélation de Dieu, aussi dans le monde. Qui ne sait ce qu’est « la lumière » et ce que sont « les ténèbres » ?
Mais, … le savons-nous vraiment ? … Nous connaissons les bienfaits de la lumière, aussi les désavantages et les inconvénients des ténèbres. Dans le monde environnant, nous connaissons mêmes quelques problèmes provoqués par la lumière et quelques bienfaits liés aux ténèbres.
Mais lequel d’entre nous peut se lever et expliquer en une phrase simple et claire ce que la lumière et les ténèbres sont réellement par nature ?
Que fait Jésus dans notre texte ? En affirmant : « Je suis la Lumière du monde », son intention n’est pas de faire une affirmation christologique mais sotériologique. Pour le dire plus simplement : Ici il ne veut pas nous expliquer comment il se fait qu’il est « la Lumière du monde » ; non, il veut souligner les bienfaits que retirent ceux qui « marchent » dans sa lumière.
JESUS
1.    est « la Lumière du monde » en personne ;
2.    il vient dans « les ténèbres » de notre « monde »
3.    à travers « la lumière » de sa « Parole » et
4.    nous éclaire, ainsi que notre vie.
X X X  1  X X X
Jésus est « la Lumière du monde »
en personne.
Dans les Saintes Ecritures, Dieu peut dire que « les ténèbres recouvrent la terre » (Es 60.2), mais il en est ainsi parce que – comme il le dit aussi – « autrefois vous étiez ténèbres » (Ep 5.8) et que beaucoup le sont encore. « Les ténèbres recouvrent la terre » parce que les humains qui recouvrent la terre sont eux-mêmes « ténèbres » par nature.
« Les ténèbres » ne peuvent donc disparaître de la terre que si les gens sont changés, « remplis de l’Esprit » et deviennent « lumière dans le Seigneur » (Ep 5.18+8).
« Les ténèbres » existent là où « la lumière » est absente. « Les ténèbres » sont un concept négatif. On broie du noir quand il n’y a pas de lumière, pas de vision, pas de sécurité, pas de sérénité, de confiance et d’optimiste. Dans le noir, même la vie devient impossible.
« Les ténèbres », c’est la situation de ceux qui sont « séparés de Christ » et « sans espoir » (Ep 2.12). Sont plongés dans « les ténèbres » ceux qui, ici-bas sont spirituellement morts, sans foi en Christ, aussi bien que ceux qui se trouvent dans la mort définitive et totale en enfer.
Aussi, quelle nouvelle plus rassurante et réjouissante que d’entendre Jésus déclarer à ce monde perdu : « "Je suis la Lumière du monde." Je suis en mesure d’apporter du sens à vos vies. Je peux vous apporter l’espoir et la confiance. Je peux placer votre vie dans une perspective positive, même une perspective éternelle ! »
Et comment il peut apporter cette « lumière » dans « les ténèbres » de ce monde ! N’est-il pas celui dont il est dit qu’« il habite une lumière inaccessible » ? (1 Tm 6.16) Mais si nous, nous ne pouvons y accéder nous-mêmes, lui peut venir à nous. Et il apporte tout ce qui manque aux « ténèbres » : la grâce de Dieu et son pardon, le salut et la vie éternelle, une vie de communion avec le Père céleste !
X X X  2  X X X
Jésus vient dans  « les ténèbres »
de notre « monde ».
Laissez-moi vous raconter une parabole !
Il y avait une caverne. Et comme c’est le cas pour les cavernes, elle se trouvait sous terre. La caverne avait passé sa vie dans « les ténèbres ».
Un jour, la caverne s’entend appeler : « Viens ! Sors à la lumière ! » C’était le soleil. – La caverne répondit : « Je ne comprends pas. C’est quoi la lumière ? Il n’y a rien d’autre que "les ténèbres" ! » – Le soleil répondit : « C’est quoi, "les ténèbres" ? » – La caverne répondit : « Viens et vois ! » Le soleil accepta l’invitation. Il s’engouffra dans la caverne et demanda : « Elles sont où "les ténèbres" ? » Elles avaient disparu. « La lumière » chasse « les ténèbres ».
C’est l’effet qu’a Jésus, « la Lumière du monde » : il chasse « les ténèbres » de ce « monde ».
Par nature, les gens pensent comme cette cave. Ils n’ont aucune idée de ce qu’est « la Lumière du monde ». Ils ne peuvent même pas l’imaginer ! Jésus, « la Lumière du monde », fait partie de « ce que l’œil n’a pas vu, que l’oreille n’a pas entendu et qui n’est pas monté au cœur de l’homme » (1 Co 2.9 / Es 64.4).
« Le monde », les gens qui ne se confient pas en Jésus-Christ, qui ne sont pas liés à lui avec foi, ne peuvent pas savoir que le genre de « Lumière » qu’est Jésus existe vraiment. Ne sachant pas qu’elle existe, ni qui elle est et où la trouver, il n’y a aucune chance pour qu’ils le trouvent et se tournent eux-mêmes vers lui. « La lumière du monde » doit venir à eux.
Jésus ne demande qu’à chasser les ténèbres. Il sait : là où il paraît, lui, « la Lumière du monde », le monde sort des ténèbres. Là où lui paraît, la culpabilité disparaît, la peur d’être damné disparaît, l’espérance entre dans les cœurs, la certitude d’être sauvé pour l’éternité illumine les cœurs, un mode de vie positif se met en place.
Mais comment et où Jésus, « la Lumière du monde », vient-il ?
X X X  3  X X X
Jésus vient
à travers « la lumière » de sa « Parole ».
Pour faire la lumière la nuit, vous avez besoin de différentes choses ; il vous faut par exemple une lampe. Pour faire briller « la Lumière du monde » dans ce monde, pour en illuminer quelqu’un, il vous faut la lampe de la Parole de Dieu, la lampe de l’Ecriture Sainte, particulièrement la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.
Le psalmiste s’adressait déjà à Dieu pour confesser : « Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier. » (Ps 119.105)
Eteignez la « lampe », et vous allez trébucher « sur votre chemin ».
Il est terrible de constater combien rapidement les gens qui, pourtant, précédemment, avaient « sondé les Ecritures » (Jn 5.39), mais ont cessé de le faire, ont cessé d’être au contact de l’Evangile, avec quelle rapidité ils ont dévié de la foi en Christ, « la Lumière du monde » : sans « la lumière » de « la Parole » de Dieu, ils n’ont plus vu que Jésus seul était « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14.6).
Eteignez « la lampe » de « la Parole » de Dieu, et, rapidement,  vous ne serez plus éclairés par Jésus, « la Lumière du monde ». Pour nous – et pour le monde – Jésus et son Evangile sont indissociables, Jésus et « l’Evangile, puissance de Dieu pour le salut », pour sauver les pécheurs (Rm 1.16).
C’est quand l’Evangile nous montre comment Jésus nous a sauvés que Jésus illumine nos vies. Là il nous attire dans sa lumière : « le chemin » devient clair, il nous illumine de sa présence bienveillante, et nous faisons tout pour rester au contact de « la lampe » de sa « Parole ». Ainsi nous demeurons dans sa proximité, dans sa communion de vie, car
X X X  4  X X X
Jésus nous éclaire, ainsi que notre vie.
Luthériens confessionnels, nous sommes habitués à dire avec Martin Luther, dans son Petit Catéchisme, que c’est « le Saint-Esprit » qui, « par l’Evangile, nous a appelés, éclairés de ses dons, sanctifié et maintenus dans la vraie foi ».
Le Saint-Esprit accomplit ces choses grandioses dans nos vies parce que, comme Jésus le précise, « il rend témoignage de moi » (Jn 15.26). On peut le dire ainsi :
Le Saint-Esprit fait briller « la Lumière du monde » dans ce monde, et cette lumière ne demeure pas « sans effet » (Es 55.11).
La lumière a deux effets principaux : elle éclaire et elle réchauffe. Eh bien, voyez-vous : Jésus a les mêmes effets dans nos vies !
En premier lieu, il éclaire notre « sentier ». Il nous montre le seul « chemin » sur lequel on ne s’égare pas. Il nous tranquillise et nous rend certains : comme Jésus nous a réconciliés avec son Père au prix de sa vie, nous pouvons traverser cette vie sans crainte.
Il nous montre aussi clairement le but de notre vie : « la Lumière du monde » éclaire notre avenir jusque dans l’éternité ! Là-bas, une place attend tous ceux qui ont vécu dans la foi en Christ, tous ceux qui ont fait confiance à sa lumière.
Cela a ensuite un second effet.
Quand vous faites une terrible expérience, vous dites que ça vous glace le sang. Mais quand vous vivez quelque chose de beau, de merveilleux, vous dites que ça vous fait chaud au cœur.
Y a-t-il quelque chose de plus merveilleux et de plus réjouissant que ce que « la Lumière du monde » vous a apporté ? – Bien sûr que non ! Les merveilleuses bénédictions que Jésus met en lumière devant vous sont telles qu’elles vous émeuvent, vous touchent, vous transfigurent ; elles vous donnent la certitude d’être aimé, d’être protégé, guidé et béni.
Et cette certitude, la certitude de ceux dont l’existence est éclairée par Jésus, par son amour sauveur et sa grâce, cette certitude est un don merveilleux pour nous aider à mener le combat de la foi.
Que la « lumière » du Christ, qui vient de « la lampe » de la « Parole » de Dieu, vous aide à rester sur le seul « sentier » maintenant en vie jusqu’à ce que vous parveniez finalement dans la vie éternelle, dans une paix et une joie sans fin !
Amen.
Jean Thiébaut Haessig, Pasteur