lundi 25 août 2008

Sermon du dimanche 24 aout 2008 - Jour de l'apôtre Barthélemy

Texte : Lc 22.24-30

24 « Il s'éleva aussi parmi eux une contestation : lequel d'entre eux devait-il être considéré comme le plus grand ?
25 Il leur dit : "Les rois des nations les dominent en seigneurs et ceux qui exercent l'autorité sur elles se font appeler bienfaiteurs.
26 Chez vous, rien de semblable. Au contraire, que le plus grand parmi vous devienne comme le plus jeune, et celui qui dirige comme celui qui sert.
27 En effet, qui est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert ? N'est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.
28 Vous, vous êtes ceux qui ont persévéré avec moi dans mes épreuves ;
29 c'est pourquoi je dispose du Royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur,
30 afin que vous mangiez et buviez à ma table, dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d'Israël." »

Jn 1.43 « Le lendemain, il voulut se rendre en Galilée, et il trouve Philippe. Jésus lui dit :
"Suis-moi."
44 Philippe était de Bethsaïda, la ville d'André et de Pierre.
45 Philippe trouve Nathanaël et lui dit :
"Celui au sujet duquel ont écrit Moïse, dans la Loi, et les prophètes, nous l'avons trouvé : c'est Jésus de Nazareth, fils de Joseph. "
46 Nathanaël lui dit :
"Quelque chose de bon peut-il venir de Nazareth ?"
Philippe lui dit : "Viens voir."
47 Jésus vit Nathanaël venir à lui, et il dit de lui :
"Voici un véritable Israélite, en qui il n'y a pas de ruse." »
48 Nathanaël lui dit : "D'où me connais-tu ?"
Jésus lui répondit : "Avant que Philippe t'appelle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu."
49 Nathanaël reprit : "Rabbi, c'est toi qui es le Fils de Dieu, c'est toi qui es le roi d'Israël."
50 Jésus lui répondit : "Parce que je t'ai dit que je t'ai vu sous le figuier, tu crois ? Tu verras des choses plus grandes encore !"
51 Et il lui dit : "Amen, amen, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l'homme." »

Chers frères et sœurs,
membres – comme nous le confessons dans
le Symbole de Nicée –
de « l’Eglise qui est […] apostolique »,

Nous avons l’habitude de parler de l’Eglise « chrétienne » parce que Jésus-Christ en est « le seul fondement » (1 Co 3.11), et nous, les membres de l’Eglise, nous nous appelons « chrétiens » (Ac 11.26) parce que nous croyons en Christ, notre Sauveur.
Nous avons aussi l’habitude de parler de l’Eglise « évangélique », parce que le Saint-Esprit nous a appelés par l’Evangile à la foi en Jésus-Christ et nous maintient par l’Evangile dans cette foi salutaire. Aussi « l’Evangile, puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Rm 1.16), cette Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, est-elle annoncée dans nos cultes, étudiée dans nos cercles, enseignée à l’instruction et dans nos efforts missionnaires.

Mais l’Eglise … « apostolique » ? Je me rappelle, il y a fort longtemps, la première fois que ma fiancée a invité une proche à assister à un culte, ce jour-là on priait le Symbole de Nicée que l’invitée ne connaissait pas. Elle l’a lu à haute voix avec l’assemblée jusqu’au mot « apostolique ». Là, elle a fait un blocage. Elle a cru qu’elle s’était laissée entraîner dans la secte « néo-apostolique ».

Pareillement, d’autres pourraient ne pas comprendre que dans une église évangélique luthérienne qui a dû se séparer de l’église de Rome dans la douleur – entre autre à cause de l’adoration des saints – on ait retenu les jours des apôtres dans le calendrier liturgique. Le fait de célébrer aujourd’hui le « Jour de l’apôtre Barthélemy » ne cacherait-il pas un retour non avoué à « l’adoration des saints » de l’église de Rome ?

Oui, chers amis, l’Eglise évangélique luthérienne a gardé les jours des apôtres, aussi trois fêtes liées à l’histoire biblique de Marie. Seulement, ce n’est pas pour les adorer, mais pour voir comment l’Evangile du Christ a agi sur ces témoins de la foi, comment il a agi à travers eux aussi. Il s’agit de tirer les leçons de leurs expériences spirituelles, d’y trouver aussi du réconfort en voyant comment l’Evangile du Christ les a relevés dans des situations pénibles, parfois après avoir trébuché dans un péché.

Et puis, n’oublions quand même pas que, « poussés par le Saint-Esprit » (2 P 1.21), les apôtres nous ont transmis l’Evangile du Christ que Dieu leur a « inspiré » (2 Tm 3.16). C’est ainsi que Paul peut écrire : « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. » (Ep 2.20)[1]

Nous confessons que « l’Eglise est apostolique » parce qu’elle fonde sa foi sur les écrits inspirés par Dieu aux apôtres. C’est Jésus que nous adorons, pas les apôtres, et c’est son salut que nous annonçons, mais dans des termes que nous ont transmis les apôtres.
Ce sont les fêtes du Christ qui sont les grands moments de l’année chrétienne. Même, les dimanches sont un rappel de sa glorieuse résurrection qu’il partage avec nous.
Les jours des apôtres, si on les observe, ne le sont généralement que s’ils tombent un dimanche. C’est le cas pour l’apôtre Barthélemy cette année. Il y a cinq ans, nous n’en avons pas tenu compte ; la prochaine fois ce sera dans six ans.

Qu’allons-nous apprendre avec

L’APÔTRE BARTHELEMY

1. Est-il un des « grands » parmi les apôtres ?
2. Quant à nous, sommes-nous des « grands » dans le Royaume de Dieu ?
3. Qu’est-ce qui est réellement important pour nous dans le Royaume de Dieu ?

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L’apôtre Barthélemy
est-il un des « grands » parmi les apôtres ?

Son nom apparaît dans les quatre listes des apôtres que nous fournissent Matthieu, Marc, Luc et le livre des Actes (Mt 10.3 ; Mc 3.18 ; Lc 6.14 ; Ac 1.4). Et c’est tout ! Le nom de Barthélemy n’apparaît plus ailleurs et nous n’avons ni évangile ni épître écrit de sa main.
Alors, cela vaut-il la peine qu’on en parle ? Que peut-on bien dire un jour de l’apôtre Barthélemy ?
C’est que, comme d’autres apôtres, il portait deux noms. Ainsi, Simon a reçu comme second nom du Christ lui-même celui de Pierre (Jn 1.42). Thomas s’appelait encore Didyme (Jn 11.16). Et « Barthélemy » s’appelait encore « Nathanaël ».

Comment en est-on arrivé à identifier Barthélemy à Nathanaël ? C’est que les trois évangiles, dans leurs listes des apôtres, citent tous les trois Barthélemy immédiatement après Philippe. On en conclue qu’il devait y avoir un lien étroit entre ces deux hommes.

Or, dans l’Evangile de Jean, là où Jésus choisit ses disciples, il commence par André et Jean ; puis vient le tour de Pierre. Le lendemain, il appelle Philippe. Celui-ci va trouver Nathanaël et l’amène à Jésus qui aura un entretien très intéressant avec Nathanaël. (Jn 1.43-51)

Barthélemy – alias Nathanaël – était « de Cana en Galilée » (Jn 21.2), la ville où, bientôt, Jésus accomplira son premier miracle : la transformation de l’eau en vin lors d’un repas de noces.
C’était un Israélite qui connaissait sa Bible. Quand Philippe lui dit qu’il avait trouvé le Messie en Jésus de Nazareth, Barthélemy-Nathanaël demanda : « Quelque chose de bon peut-il venir de Nazareth ? » (Jn 1.46), sous-entendu : aucune prophétie messianique ne mentionne Nazareth.
Mais c’est un homme franc et direct ; Jésus dira de lui qu’il est « un véritable Israélite, en qui il n’y a pas de ruse » (Jn 1.47). Aussi accompagne-t-il Philippe auprès de Jésus pour se rendre compte lui-même qui est ce Jésus. Et l’entretien le convaincra. Il finira par confesser : « "Rabbi, c'est toi qui es le Fils de Dieu, c'est toi qui es le roi d'Israël." Jésus lui répondit : "[…] Tu verras des choses plus grandes encore !" » (Jn 1.49-50)

Le nom de « Nathanaël » étant absent des listes des apôtres, on en conclue que Barthélemy et Nathanaël ne font qu’un.
Il apparaît encore une fois, sous le nom de Nathanaël, à la fin de l’évangile de Jean où il fait partie du groupe de sept apôtres présents lors de la pêche miraculeuse entre la résurrection et l’ascension du Christ.

Comme on ne sait pas grand-chose de lui, on pourrait être tenté de penser qu’il n’était pas très important, qu’il n’était pas un « grand » parmi les apôtres. N’avons-nous pas toujours tendance à classer les gens par leur importance ? Ce travers est aussi vieux que le monde. Il se manifestait même dans le groupe des apôtres.

« Il s'éleva parmi eux une contestation : lequel d'entre eux devait-il être considéré comme le plus grand ? » (v. 24) Incorrigibles apôtres ! Jésus avait déjà dû leur faire la leçon à ce sujet (Lc 9.46-48). Et voilà que ça les reprend juste après avoir reçu la Sainte Cène pour la première fois ! (Lc 22.14-23)
Alors, Barthélemy a-t-il été un « grand » ou un « petit » apôtre ? Si Jésus l’a choisi pour le ministère apostolique, c’est qu’il savait qu’il correspondait au service dont il le chargeait. Ce n’est pas parce que la Bible ne parle pas beaucoup de Barthélemy que le Saint-Esprit n’a pas pu faire de grandes choses à travers son apostolat.

Aux pharisiens, Jésus a dit un jour : « Le règne de Dieu ne vient pas de telle sorte qu’on puisse l’observer, […] en effet, le règne de Dieu est au milieu de vous ! » (Lc 17.20-21)
Le Saint-Esprit agit, à travers la Parole divine, dans le secret des cœurs. Il m’est arrivé de découvrir dans mes paroisses que le témoignage rendu sans battage par des paroissiens sans fonction portait beaucoup de fruit dans les cœurs des autres – et la grande majorité de la paroisse n’en savait rien.

« Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ! » (Lc 6.37). Certes, nous savons que Dieu a fait de grandes choses par un apôtre Pierre, un apôtre Jean ou un apôtre Paul – parce que Dieu a cru bon de nous le faire savoir dans le Nouveau Testament – mais ne tirons pas des conclusions hâtives à partir de l’apparence là où Dieu ne nous a rien dit.
Lors du choix des apôtres, Jésus a promis à Barthélemy alias Nathanaël de « voir de plus grandes choses » que ce qu’il voyait Jésus lui révéler. Etait-ce « de grandes choses » dans l’œuvre missionnaire ?

Les écrits en dehors de la Bible le montrent à l’œuvre en Asie Mineure et en Inde, pour mourir finalement en martyr en Arménie. Mais il y a tant de légendes qui sont venues se greffer sur les faits réels qu’on ne sait plus quand on est en présence d’un mythe et quand de la réalité. Cela n’a d’ailleurs pas d’importance pour nous.

Plus important, pour nous, est de savoir comment répondre à la question

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Sommes-nous des « grands » dans le Royaume de Dieu ?

Qui n’aime pas être un « grand » ! Tout le monde veut fuir la banalité, personne n’aime être considéré comme quantité négligeable. On veut se réaliser, voire s’imposer.
Il n’y a pas nécessairement quelque chose à redire à cela. Utiliser au mieux les dons et les talents que Dieu nous a confiés, cela va dans le sens de ce que Jésus enseigne dans sa parabole des talents (Lc 19.12-27). Mettre à profit les occasions que Dieu nous donne de progresser, cela va aussi dans le sens de la Parole de Dieu (2 Th 3.10-11). Bien entendu, si cela se fait de façon honnête, avec humilité et reconnaissance envers Dieu pour ces occasions.
Mais ici, il s’agit d’être « grand » dans le Royaume de Dieu. Nous ne parlons pas du monde civil ou politique. Là, nous dit Jésus dans notre texte, « les rois des nations les dominent en seigneurs et ceux qui exercent l'autorité sur elles se font appeler bienfaiteurs. Chez vous, rien de semblable. » (v. 25-26)

La grandeur dans le Royaume de Dieu n’est pas fonction de l’autorité ou de la position plus ou moins élevée qu’on occupe dans l’Eglise. On peut aussi être petit dans une fonction en vue. La première fois que les disciples avaient obligé Jésus de mettre les choses au point en ce domaine, il avait « pris un enfant, [l’avait] placé près de lui et leur [avait] dit : "[…] Celui qui est le plus petit parmi vous tous, c'est celui-là qui est grand." » (Lc 9.47-48)

Et dans notre texte, il est encore plus concret et précis : « Que le plus grand parmi vous devienne comme le plus jeune, et celui qui dirige comme celui qui sert. En effet, qui est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert ? N'est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. » (v. 26-27)
N’oublions pas : juste avant de leur donner la Cène pour la première fois, Jésus, le Maître de l’Univers, lui qui va bientôt vaincre la mort pour nous, « se lève de table, se défait de ses vêtements et prend un linge qu'il attache comme un tablier. Puis il verse de l'eau dans une cuvette et se met à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qui lui servait de tablier. » (Jn 13.4-5)
Il n’y a pas de doute : notre Seigneur est « le plus grand », infiniment au-dessus de nous en pouvoir et en honneurs. Et pourtant, personne n’a autant servi autrui que lui, jusqu’à y perdre sa vie et connaître les souffrances de l’enfer pour nous les éviter.

Nous voulons être « grands » dans le Royaume de Dieu ? Alors servons Dieu et nos prochains avec humilité, ou, pour le dire avec l’apôtre Paul, « ayons en nous les dispositions qui sont en Jésus-Christ » (Ph 2.5). Aux yeux de Dieu ce n’est ni l’apparence ni les fonctions qui font qu’on est grand ou petit, mais le cœur, la foi humble et reconnaissante en son Fils, l’amour pour Dieu et pour le prochain.
Evitons les jalousies et l’esprit de compétition entre nous et essayons de servir au mieux notre Seigneur et nos proches là où nous avons été placés dans la vie, sans lorgner vers des honneurs, convoitise qui ne peut que pourrir notre cœur, mais certainement pas avoir d’influence sur Dieu.
En fait,

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Qu’est-ce qui est réellement important pour nous dans le Royaume de Dieu ?

D’y être, tout simplement ! D’y demeurer, de ne pas en sortir ! De « persévérer » (v. 28) dans la foi en Jésus-Christ malgré les épreuves et les tentations qui peuvent nous accabler.
A ses futurs apôtres, Jésus rend ce témoignage émouvant : « Vous, vous êtes ceux qui ont persévéré avec moi dans mes épreuves. » (v. 28) Cela n’a pas été facile pour eux, face à l’opposition de la classe dirigeante du peuple d’Israël, de rester fidèle à leur Maître. Ils connaîtront d’ailleurs une honteuse défaillance collective dans quelques heures, lorsqu’il sera capturé et crucifié. Mais grâce à Dieu, ils se relèveront de leur chute et rempliront leur apostolat après la première Pentecôte, apostolat dont nous vivons encore aujourd’hui à travers leurs écrits.
Ce qui est important pour nous, c’est de « persévérer » dans la foi en Jésus, de « persévérer » dans une vie de repentance et de foi, de rester accrochés par la foi au Sauveur du monde. Alors nous partagerons aussi sa vie dans son Royaume. Alors, cette parole de notre texte s’adresse à nous aussi : « Je dispose du Royaume en votre faveur ! » (v. 29)

Et ça, n’est-ce pas beau ? N’est-ce pas énorme ? N’est-ce pas prodigieux ? Le Roi des rois et Seigneur des seigneurs arrange son Royaume de manière à ce que nous jouissions pleinement de ses bénédictions, de la communion avec son Roi !

Que nous importe d’être grands ou petits dans le Royaume de Dieu ! L’important, c’est d’y être et de jouir de ses bénédictions dès maintenant, et un jour dans la plénitude pour l’éternité.
Certes, les apôtres auront une place de choix à côté du Christ. Eux, dit Jésus, seront « assis sur des trônes pour juger les douze tribus d'Israël. » (v. 30). D’ailleurs, leurs écrits du Nouveau Testament sont déjà le barème dont dépend le verdict prononcé sur chaque être humain : un pécheur aura-t-il eu foi dans le Sauveur qu’ils annoncent – ou non ? Oui, leur place est vraiment une place à part dans le Royaume de Dieu, aussi la place du presque anonyme Barthélemy alias Nathanaël.

Mais des bénédictions et des honneurs célestes, nous en connaîtrons aussi. Ainsi, nous aussi, nous sommes appelés à être corégents du Christ glorifié. Paul nous demande : « Ne savez-vous pas que ce sont les saints qui jugeront le monde ? » (2 Co 6.2). Et ailleurs, il précise : « Si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui. » (2 Tm 2.12)

A quelle place ? Avec quel rang ? Quelle fonction ? Peu importe ! A toutes les places nous connaîtrons la félicité éternelle. A tous les rangs nous porterons la couronne de vie.
Ce qui est important, au milieu de toutes les tentations de ce monde moderne, c’est de prendre à cœur ces deux paroles du Christ qui terminent notre catéchisme :

« Sois fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de la vie. » (Ap 2.10)
« Je viens bientôt. Reste attaché à ce que tu as, pour que personne ne prenne ta couronne. » (Ap 3.11)

Amen.
Jean Thiébaut Haessig

Chants proposés :

Rendez à Dieu l’honneur suprême LlS 13:1+5-7
Grand Dieu, nous te bénissons LlS 10:1+4-7
Jérusalem, cité sainte et bénie LlS 325:1-4

[1] Version « Segond 21 »