mercredi 21 août 2013

Sermon du dimanche 18 Août 2013

12ème dimanche après la Trinité

Vous pouvez finir la course

Hébreux 12.1-11
Nous donc aussi, puisque nous sommes entourés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée.  Faisons-le en gardant les regards sur Jésus, qui fait naître la foi et la mène à la perfection. En échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix en méprisant la honte qui s'y attachait et il s'est assis à la droite du trône de Dieu.  Pensez en effet à celui qui a supporté une telle opposition contre lui de la part des pécheurs, afin de ne pas vous laisser abattre par le découragement.
 Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang dans votre combat contre le péché  et vous avez oublié l'encouragement qui vous est adressé comme à des fils : Mon fils, ne méprise pas la correction du Seigneur et ne perds pas courage lorsqu'il te reprend.  En effet, le Seigneur corrige celui qu'il aime et il punit tous ceux qu'il reconnaît comme ses fils.  Supportez la correction : c'est comme des fils que Dieu vous traite. Quel est le fils qu'un père ne corrige pas ?  Mais si vous êtes dispensés de la correction à laquelle tous ont part, c'est donc que vous êtes des enfants illégitimes et non des fils.  D'ailleurs, puisque nos pères terrestres nous ont corrigés et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas d'autant plus nous soumettre à notre Père céleste pour avoir la vie ?  Nos pères nous corrigeaient pour un peu de temps, comme ils le trouvaient bon, tandis que Dieu le fait pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté.  Certes, au premier abord, toute correction semble un sujet de tristesse, et non de joie, mais elle produit plus tard chez ceux qu'elle a ainsi exercés un fruit porteur de paix : la justice.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Si vous avez déjà participé à un sport ou à une activité avec un entraîneur, vous avez sans doute dû faire un exercice dur et fatigant après lequel l’entraîneur a dit, « Encore ! » Dans cette situation, quelle est votre réaction à cet ordre de refaire ce qui est si pénible et désagréable ? Que pensez-vous de l’entraîneur ? Est-il méchant, sans compassion et déraisonnable, ou bien juste et raisonnable ? Cherche-t-il à vous détruire, ou à vous amener au sommet de vos capacités physiques et mentales ? Nous savons les réponses à ces questions n’est-ce pas ? L’entraîneur vise votre succès et fait le nécessaire pour que vous gagniez à votre sport. Cependant, c’est une réalité de la vie que si vous voulez gagnez, l’entraînement et la discipline requis sont souvent épuisants.
Le Saint-Esprit se sert de la métaphore d’une course et de l’entraînement pour nous faire progresser dans notre marche de foi en Christ. Dieu, l’entraîneur parfait, nous entraîne constamment afin que nous arrivions au but de la vie éternelle. Cet entraînement est souvent difficile, ce qui pourrait nous faire s’interroger sur les méthodes de Dieu ou même vouloir jeter l’éponge. Toute fois, si nous regardons Jésus, nous verrons que l’entraînement de Dieu nous fait du bien. Du coup la parole de Dieu nous exhorte à persévérer dans la foi chrétienne, parce que, quoi qu’il nous arrive, le Seigneur nous entraîne à finir notre course et à gagner le prix de la couronne de la vie.
Vous n’aimez peut-être pas courir. Ne vous inquiétez pas ; vous n’avez pas à courir physiquement, mais dans un sens figuré. Nous donc aussi, puisque nous sommes entourés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée.
Le verbe principal dans cette phrase est « courons ». Les autres mots nous indiquent comment nous devons courir. La première chose à faire, c’est de nous souvenir de cette si grande nuée de témoins. Dans nos lectures dimanche passé et aujourd’hui, nous avons lu le chapitre onze de l'Epître aux Hébreux. Là, le Saint-Esprit nous fait apprécier plusieurs personnes, comme Abraham et Rahab, la prostituée, qui ont persévéré dans la foi et par cette foi ont accompli de très grandes actions. Comme ils sont toujours vivants auprès de Dieu, ils sont des témoins qui nous encouragent. Ils ressemblent à des entraîneurs qui attendent sur la touche et nous crient, « Vous pouvez le faire ; allez, allez tout droit ! »
En effet, nous ne sommes pas des pionniers, les premiers à courir cette épreuve qu’est la foi en Christ. Nous ne sommes pas les premiers à rencontrer des obstacles à la foi et les défis à la vérité. A l’époque des destinataires originaux de cette lettre, il y avait des philosophes grecs qui croyaient à une théorie d’évolution ; et il y avait des empereurs romains qui exigeaient qu’on reconnaisse leur divinité. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil ! Alors, ceux qui nous ont précédés nous ont préparé le chemin. Ils ont déjà couru leur manche de la course avant de nous passer le bâton. Nous ne sommes pas seuls ; nous faisons plutôt partie d’une grande course de relai s’étendant sur des siècles. C’est à notre tour de grogner et transpirer avant de passer le bâton aux autres. Et nous pouvons le faire tout comme cette grande nuée de témoins l’a fait !
Voici une deuxièmement chose à faire pour bien courir : rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement. Vous avez regardé une course, ne serait-ce qu’une minute du Tour de France à la télévision. Vous savez donc que les cyclistes ne s’habillent pas de vêtements lourds et encombrants. Leur vélo est ultra léger, fait de fibre de carbone, et ne porte pas de sacoche pleines de trucs pour le tourisme. Au contraire, ils se débarrassent de tout poids et toute chose qui les ralentiraient afin de rouler le plus vite possible. Les Grecs anciens allaient plus loin encore : ils couraient nus ! C’est dans ce sens que le Saint-Esprit nous dit de nous débarrasser de toute chose qui nous empêche de courir.
Nous devons donc nous demander, « Qu’est-ce qui nous empêche ou nous fait trébucher dans notre course de foi ? » Eh bien, c’est toute chose qui détourne nos regards de Jésus.
Pensez à la parabole du semeur. Qu’est-ce qui a empêché la croissance de la semence ? Satan ; les difficultés et persécutions ; les préoccupations de ce monde et l'attrait trompeur des richesses. Ces choses ont enlevé la semence, l’ont brulée, l’ont étouffée. Ces mêmes forces peuvent nous faire obstacle et nous empêcher de courir l’épreuve qui nous est proposée. Elles nous amènent dans le péché et nous détournent de Christ. Au lieu d’avancer, nous reculons. Nous devons donc être sages et nous débarrasser de toute chose qui nous alourdit et nous fatigue de courir. Sinon, nous risquons de nous lasser et abandonner la course.
Au lieu de nous laisser détourner par ces empêchements, courons en gardant les regards sur Jésus, qui fait naître la foi et la mène à la perfection. En échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix en méprisant la honte qui s'y attachait et il s'est assis à la droite du trône de Dieu. Pensez en effet à celui qui a supporté une telle opposition contre lui de la part des pécheurs, afin de ne pas vous laisser abattre par le découragement.
C’est en gardant les regards sur Jésus que nous allons finir la course devant nous. C’est parce que Jésus est celui qui fait naître la foi et la mène à la perfection. Par sa mort, sa résurrection et son ascension au ciel, Jésus nous a donné une espérance. Cela n’est pas un conte de fée créé pour amuser les enfants et qui par hasard nous fait penser de temps en temps à une utopie qui n’existe pas. Ce sont de vrais événements historiques qui nous ont été proclamés pour que nous ayons une vraie espérance, l’assurance de notre propre résurrection et d’une vie nouvelle dans la présence de Dieu. Ce qui est arrivé à Jésus est la preuve du bonheur qui nous attend à son retour. Dieu nous recommande de nous rappeler ces faits pour nous fortifier. C’est pourquoi le Saint-Esprit nous dit de garder les yeux sur Jésus. 
Je garde toujours un souvenir de mon fils ainé. Il venait d’apprendre à monter à vélo. Il en était très fier, et moi aussi. Il allait donc à vélo et je le filmais. Mais au lieu de regarder où il allait, il me regardait et a percuté le mur d’un bâtiment. Il est tombé et a éclaté en sanglots.
Nous avons tendance à faire de même dans la vie. Tant de choses nous captent et détourent notre attention de Jésus : la télévision, le sport, le tourisme, une plus grande maison ou une nouvelle voiture. Ces choses - et  tant d’autres - deviennent souvent les préoccupations de ce monde et l'attrait trompeur des richesses. Nous marchons en regardant des choses à gauche, à droite et même derrière, mais pas devant. Puis un jour nous regardons devant et Jésus n’est plus là. Nous percutons un mur ou trouvons que nous sommes perdus et ne savons plus où aller ni comment y parvenir. C’est pour cela que Dieu nous dit de garder les regards sur Jésus. Ecoutons-le. Il est notre entraîneur.
Comment garder les regards sur Jésus ? Eh bien, en le regardant en Parole et Sacrement. Toute fois que nous lisons ou écoutons la Bible nous voyons Jésus. Il a dit au Juifs, « Vous étudiez les Ecritures parce que vous pensez avoir par elles la vie éternelle. Ce sont elles qui rendent témoignage à mon sujet ! » Jn 5.39-40. Et lorsque nous recevons la Sainte Cène, Jésus est présent : Ceci est mon corps donné pour vous ; ceci est mon sang répandu pour vous en rémission des péchés. C’est facile de garder les regards sur Jésus.
Et c’est très pratique. Car nous y voyons non seulement la divinité de Jésus et le fait qu’il s'est assis à la droite du trône de Dieu, mais aussi, et peut-être surtout, son humanité, le fait qu’il a partagé notre nature et a vécu comme nous. Plus tôt dans cette lettre aux Hébreux on nous dit, « En effet, nous n'avons pas un grand-prêtre incapable de compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté en tout point comme nous, mais sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce afin d'obtenir compassion et de trouver grâce pour être secourus au moment opportun. » Hé 4.15-16. Jésus connaît toute difficulté que nous pouvons rencontrer dans la vie. Il saura donc nous délivrer.
Gardez les regards sur Jésus… afin de ne pas vous laisser abattre par le découragement. Il nous arrive de ne pas regarder Jésus et de nous laisser abattre par le découragement. Pourquoi ?
Une raison est que nous oublions parfois la nature de notre course. Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang dans votre combat contre le péché. L’épreuve qui nous est proposée n’est pas une course à pied des uns contre les autres. C’est la lutte que chacun de nous mène contre le péché. Le péché n’est pas un simple tricheur qui ne cour pas selon les règles. C’est un meurtrier qui nous tue. C’est pourquoi, au commencement, Dieu a donné cet avertissement à Caïn : « Pourquoi es-tu irrité et pourquoi arbores-tu un air sombre ? Certainement, si tu agis bien, tu te relèveras. Si en revanche tu agis mal, le péché est couché à la porte et ses désirs se portent vers toi, mais c'est à toi de dominer sur lui. » Gn 4.6-7. Jésus est le seul à avoir dominé parfaitement sur le péché. Il l’a vaincu, et il a tout pouvoir sur le péché, sur le diable et sur la mort. Il nous donne ce même pouvoir par le don de son Esprit. Aussi nous devons garder les regards sur Jésus.
Une deuxième raison pour laquelle nous nous laissons envahir par le découragement est que nous oublions souvent les desseins de Dieu. Et vous avez oublié l'encouragement qui vous est adressé comme à des fils : Mon fils, ne méprise pas la correction du Seigneur et ne perds pas courage lorsqu'il te reprend. En effet, le Seigneur corrige celui qu'il aime et il punit tous ceux qu'il reconnaît comme ses fils.
Pour nous, le mot « correction » porte une connotation négative. Le terme employé ici a un sens plus large que la correction seule. Le sens est celui d’éducation, l’action de développer les facultés physiques, intellectuelles et morales de la personne. La correction est un aspect de cette éducation. Nous pouvons mieux saisir le sens voulu de ce que Paul dit à Timothée : « Toute l'Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit formé et équipé pour toute œuvre bonne. » 2Ti 3.16-17. L’idée donc est que Dieu nous corrige pour que nous soyons parfaitement formés et équipés pour courir l’épreuve qui nous est proposée.
Tout ce que nous supportons en tant que chrétiens fait partie de cette éducation. Et c’est une preuve que nous sommes des enfants de Dieu bien-aimés. Il investit du temps, de l'énergie et des ressources à notre développement. Il nous traite de la même façon dont il a traité Jésus lui-même. Nous lisons au chapitre 5, « Pendant sa vie terrestre, Christ a présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé à cause de sa piété. Ainsi, bien qu'étant Fils, il a appris l'obéissance par ce qu'il a souffert. Et parfaitement qualifié, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel. » Hé 5.7-9.
Dieu ajoute un mot sur sa correction : D'ailleurs, puisque nos pères terrestres nous ont corrigés et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas d'autant plus nous soumettre à notre Père céleste pour avoir la vie ? Nos pères nous corrigeaient pour un peu de temps, comme ils le trouvaient bon, tandis que Dieu le fait pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté. Aucun parent sur cette terre n’élève son enfant parfaitement. Mon père n’était pas parfait et je n’ai pas élevé parfaitement mes propres fils. Mais Dieu le fait parfaitement. Si donc, nous avons eu du respect pour nos parents imparfaits, à combien plus forte raison devons-nous respecter Dieu et nous confier en lui ? Sa science est sans limite. Il sait parfaitement comment nous élever, nous éduquer. Et il le fait afin que nous participions à sa sainteté, c’est-à-dire, pour que nous retrouvions l’image de Dieu, perdue à la chute d’Adam et Eve, et pour que nous soyons de nouveau dans sa présence.
Certes, au premier abord, toute correction semble un sujet de tristesse, et non de joie, mais elle produit plus tard chez ceux qu'elle a ainsi exercés un fruit porteur de paix : la justice. Quand l’entraîneur dit « Encore ! », nous grognons. C’est dur. Pourtant, la répétition nous rend plus forts, plus efficaces. De même, notre course de la foi est longue. Nous nous fatiguons d’entendre dire l’entraîneur, « Encore ! » Nous pouvons penser que nous ne pouvons plus le supporter. Mais notre entraîneur, le Saint-Esprit, sait bien ce qu’il fait. Toute correction produit en nous la justice, c’est-à-dire, une progression dans la sainteté. Cette sainteté est l’œuvre du Saint-Esprit et donc une preuve que nous courons de la bonne façon. « Ainsi vous serez purs et irréprochables pour le jour de Christ, remplis du fruit de justice qui vient par Jésus-Christ à la gloire et à la louange de Dieu. » Ph 1.10b-11.
Chers frères et sœurs, vous courez une course que vous voulez finir. L’épreuve est de garder la foi en Christ jusqu’à la fin. Le moyen est de le faire en gardant les regards sur Jésus, qui fait naître la foi et la mène à la perfection. Quand la marche est difficile, ne vous laisser pas décourager. Toute correction vient de Dieu qui vous éduque parce que vous êtes son enfant. Il vous prépare à la vie éternelle. Alors, gardez les regards sur Jésus et vous finirez la course.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.

Pasteur David Maffett