dimanche 27 mai 2012

Sermon du Dimanche 27 Mai 2012


Fête de Pentecôte  et   Confirmation             1 Co 2.12-16
Chants proposés :
Viens, ô Saint-Esprit du Seigneur                         AL 35-05
                   Liturgie d’entrée
                   Comme Credo et 2ème chant :
Je crois en Dieu, le Créateur,                                AL 61-81
                   Confession de foi du confirmand
O Saint-Esprit, Esprit d’amour,                              AL 35-08
                   Prédication
Mon vrai trésor sur terre et mon seul bien           AL 47-06
                   Liturgie de confirmation
                   Cène
Seigneur, tu nous partages ton corps et ton sang   
                                                                                     AL 24-12

12 « Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin de connaître les bienfaits que Dieu nous a donnés par sa grâce.
13    Et nous en parlons, non avec les paroles qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec celles qu’enseigne l’Esprit saint. Ainsi nous employons un langage spirituel pour exprimer ce qui est spirituel.
14  Mais l’homme naturel n’accepte pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu, car c’est une folie pour lui ; il est même incapable de le comprendre, parce que c’est spirituellement qu’on en juge.
15  L'homme dirigé par l’Esprit, au contraire, juge de tout et n’est lui-même jugé par personne.
16  En effet, qui a connu la pensée du Seigneur et pourrait l’instruire ? Or nous, nous avons la pensée de Christ. »

Chers frères et sœurs en fête,
et tout particulièrement, cher Mathieu !
Te dire que je suis particulièrement ému en ce jour – et je ne suis sans doute pas le seul – ne te surprendra pas. Il y a quelques mois, je n’espérais plus vivre cet instant avant mon départ à la retraite. « Homme de peu de foi ! Pourquoi as-tu douté ? » (Mt 14.31) me dit aujourd’hui mon Seigneur. Le Seigneur sait encore exaucer des prières ; il sait déplacer des montagnes aujourd’hui comme hier.
Il y a deux semaines, il t’a reçu dans son alliance de grâce du Baptême. Aujourd’hui il t’invite à sa Table. Tu franchis ainsi une nouvelle étape de ta vie. Mais il te reste encore pas mal de chemin à parcourir. Si l’entrée dans la félicité éternelle t’est déjà acquise, tu n’y es pas encore.
Dans ta vie, tu as déjà connu des situations pas simples. Nous en connaissons tous à un moment ou à un autre. Il est donc important, capital même, de ne pas faire ce chemin seul.
Mais n’aie crainte, le texte proposé par le Plan de Lecture Biblique pour aujourd’hui, pour la Fête de Pentecôte, cet extrait de la 1ère Lettre de Paul aux Corinthiens, t’assure d’un fidèle compagnon de route, d’un assistant et conseiller sans pareil.
Un conseil : Ne néglige pas
LE SAINT-ESPRIT DANS TA VIE
1.  Il te réjouit avec les bienfaits de la grâce de Dieu en Jésus-Christ.
2.  Il te le fait connaître dans la Parole divinement inspirée.
3.  Il te donne la bonne compréhension de la vie.
4.  Il te conduit à travers les embuches de la vie.
X  X  X 1 X  X  X
Le Saint-Esprit te réjouit avec
les bienfaits
de la grâce de Dieu en Jésus-Christ
Si, depuis des années, tu viens au culte et à l’instruction, si, avec Clément, tu as demandé le Baptême il y a deux semaines, si, aujourd’hui, tu tiens à être admis au Repas du Seigneur, c’est que le Saint-Esprit t’a fait « connaître les bienfaits que Dieu nous a donnés par sa grâce » (v. 12), c’est parce que tu sais qu’on n’en a jamais assez de se l’entendre dire.
Tout tourne, dans l’Eglise, mais aussi dans la vie de chaque croyant, autour des « bienfaits que Dieu nous a donnés par sa grâce ».
Ce qui nous attire à lui, c’est que nous vivons un vrai miracle : Dieu devrait être en colère contre les pécheurs que nous sommes, il devrait nous damner pour l’éternité parce que nous ne correspondons pas aux exigences de sa sainte Loi.
Et qu’avons-nous appris ? Il nous fait « grâce », il agit avec nous contrairement à ce que nous méritons, il nous pardonne et nous dit qu’il est réconcilié avec nous, qu’il nous aime et se tient à nos côtés pour nous protéger, nous guider et nous bénir !
Tu sais à qui nous devons ce revirement complet de l’attitude de Dieu envers nous. Tu l’as dit tout à l’heure. D’ailleurs, quelques versets avant notre extrait, l’apôtre Paul donne le nom de ce Bienfaiteur à qui nous devons « la grâce » de Dieu : « Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Co 2.2) Plus haut encore, il avait écrit : « Jésus-Christ est […] la source de notre sainteté et notre libérateur » (1 Co 1.30)
Cela, le Saint-Esprit nous l’a fait savoir. Jésus avait déjà prédit : « Le Défenseur [ou : Consolateur] que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité qui vient du Père, il rendra témoignage de moi. » (Jn 15.26)
Où nous fait-il connaître « les bienfaits » que nous devons à Jésus ?
X  X  X 2 X  X  X
Ces bienfaits,
le Saint-Esprit te les fait connaître
dans la Parole divinement inspirée
La joie que suscitent en toi les bienfaits de la grâce de Dieu, la joie d’avoir, de façon tout à fait inattendue, un Dieu compatissant et aimant au lieu d’un Dieu sévère et qui condamne, cette joie, tu ne la connaîtras pas seulement à partir d’aujourd’hui, et tu ne la connaissais pas seulement depuis le jour merveilleux de ton Baptême il y a deux semaines.
Cette joie, tu la connais depuis que l’Evangile de Jésus-Christ t’a été raconté et que le Saint-Esprit t’a amené à placer ta foi en ce merveilleux Jésus.
Cette intervention inespérée de Jésus en notre faveur, ce revirement surprenant de Dieu à notre égard, ces « bienfaits » à la place du châtiment, il a bien fallu que le Saint-Esprit nous l’apprenne. « C’est une sagesse qui n’est pas de ce temps. » Une chose aussi extraordinaire, qui aurait pu l’imaginer ? – Personne. Aussi « Dieu ‘la révélé par son Esprit » (1 Co 2.6-11). Comment cela ? – En inspirant cette bonne nouvelle aux écrivains sacrés de la Bible.
Paul est l’un d’entre eux. Voilà comment il décrit ici cette inspiration de la Parole divine : « Nous en parlons, » – de cette bonne nouvelle et des bienfaits de la grâce de Dieu – « non avec les paroles qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec celles qu’enseigne l’Esprit saint. Ainsi nous employons un langage spirituel pour exprimer ce qui est spirituel. » (v. 13)
Paul veut dire des auteurs sacrés dont il est : Ce n’est pas notre intelligence humaine qui aurait pu nous faire imaginer l’Evangile de Jésus-Christ ; non, c’est le Saint-Esprit qui nous l’a révélé et nous a dirigés de manière à ce que « nous employions » exactement le « langage spirituel » qui en parle correctement.
Autrement dit, « toute l’Ecriture est inspirée de Dieu » (2 Tm 3.16), comme Paul l’écrit ailleurs. Tu peux t’y fier, c’est la Parole de Dieu et « sa Parole est la vérité » (Jn 17.17) !
C’est un vrai trésor, « une lumière » (Ps 119.105) et un guide inestimable et indispensable. – Pourquoi ? – Déjà parce que
X  X  X 3 X  X  X
Le Saint-Esprit te donne
la bonne compréhension de la vie
Tu dois sans doute parfois être surpris par l’abîme qui peut séparer ce que pensent les incroyants et ce que sont nos positions d’enfants de Dieu. Tu as l’âge où vous vous entretenez certainement entre jeunes de sujets de société ou de thèmes qui touchent à la morale.
La sexualité est un de ces thèmes favoris, mais aussi l’attitude face à la vie, face à la mort. Notre environnement incroyant pense que tout ce qui plait est permis tout de suite.
La fidélité dans le mariage ? – Balivernes ! La vie commune hors mariage ? – ça ne regarde que nous deux ! L’homosexualité ? – Ben, si on s’aime ! …
L’avortement ? – Mais je suis maître de mon corps ! – Et bien non, pas aux yeux de Dieu, et encore moins maître du corps de ce petit qui commence à vivre.
Et on nous traite d’attardés, de personnes sans amour pour les autres. On ne nous comprend pas. Notre attitude fait « scandale » ou passe au moins pour « insensée ». Tranquillise-toi, ça ne date pas d’aujourd’hui. Il y a deux millénaires Paul en faisait déjà la constatation (1 Co 1.23)
« L’homme naturel, » celui qui n’a pas été saisi et converti à Jésus-Christ par l’Evangile, « n’accepte pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu, car c’est une folie pour lui ; il est même incapable de le comprendre, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. » (v. 14)
Comment veux-tu que quelqu’un qui ne croit pas en Dieu se soucie de ce que Dieu dit et veut ? Comment veux-tu que quelqu’un qui n’aime pas notre Seigneur pour ce qu’il nous a apporté veuille lui faire plaisir et honneur par sa façon de vivre ?
Pour le monde, se fier à quelqu’un qui, pour eux, n’existe pas, c’est de la « folie ». Ils ne peuvent pas comprendre.
 « L'homme dirigé par l’Esprit, au contraire, juge de tout et n’est lui-même jugé par personne. » (v. 16) Cela ne veut pas dire que nous savons tout, mais, à l’aide de la Parole de Dieu, le Saint-Esprit nous aide à avoir la bonne compréhension du monde, la bonne compréhension de la vie, même la bonne compréhension de l’éternité.
Bien sûr, parfois tu ne sauras pas quoi penser d’une situation donnée ni quoi faire dans un contexte précis. Mais le Saint-Esprit t’a offert les bons verres de lunette pour lire la vie, pour chercher les solutions. Et si tu t’en tiens à sa révélation dans la Bible, Dieu ne donne à personne le droit de te « juger ».
X  X  X 4 X  X  X
Le Saint-Esprit te conduit
à travers les embuches de la vie
« En effet, qui a connu la pensée du Seigneur et pourrait l’instruire ? Or nous, nous avons la pensée de Christ. » (v. 16)
Il est vrai que même nous, Occidentaux du début du 3ème millénaire, nous trouvons dans « la pensée de Christ » des choses que nous n’aurions, de nous-mêmes, sans doute pas décidé ainsi. Par exemple le fait que le ministère pastoral soit réservé aux hommes.
Il nous faut continuellement nous mettre à l’écoute et sous l’influence du Saint-Esprit dans la Bible pour ne pas nous laisser entraîner sur des chemins de traverses. Demandons-nous alors, comme Paul ici : « Qui a connu la pensée du Seigneur et pourrait l’instruire ? »
Restons humbles face à notre Créateur. Ce qui paraît être « folie » de la part « de Dieu est » certainement « plus sage que les hommes » (1 Co 1.25). Il suffit de comparer la création du monde à ce que nous sommes capables de créer. Il suffit surtout de comparer la solution magistrale que Dieu a trouvée pour nous sauver, à ce que disent toutes les autres religions, toutes imaginées par des hommes : elles cherchent en vain à se sauver par leurs mérites.
Cher Mathieu, rappelle-toi la signification de ton nom : « Don de Dieu ». Toi, tu es un don de Dieu pour les autres, puisqu’il t’a créé, mais des dons, Dieu t’en a aussi faits, et des grandioses ! et il veut continuer à te combler. Ce sont tous « les bienfaits que Dieu nous a donnés par sa grâce » ! Apprécie-les hautement. Sers-t-en copieusement. Ne les néglige pas, car si Dieu te les a destinés, c’est qu’il savait qu’ils allaient te faire du bien.
Réjouis-toi quotidiennement de ces « bienfaits » dans sa Parole, puise-les régulièrement dans l’alliance de ton Baptême, et viens-les chercher dorénavant aussi dans les promesses de la Cène !
Amen.
Jean Thiébaut Haessig, pasteur