mardi 29 janvier 2013

Sermon du dimanche 27 Janvier 2013

3ème Dimanche après l’Epiphanie


Vous êtes le corps de Christ

1Corinthiens 12.12-31a
Le corps forme un tout mais a pourtant plusieurs organes, et tous les organes du corps, malgré leur grand nombre, ne forment qu'un seul corps. Il en va de même pour Christ. En effet, que nous soyons juifs ou grecs, esclaves ou libres, nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps et nous avons tous bu à un seul Esprit.
Ainsi, le corps n'est pas formé d'un seul organe, mais de plusieurs. Si le pied disait: «Puisque je ne suis pas une main, je n'appartiens pas au corps», ne ferait-il pas partie du corps pour autant? Et si l'oreille disait: «Puisque je ne suis pas un oeil, je n'appartiens pas au corps», ne ferait-elle pas partie du corps pour autant? Si tout le corps était un oeil, où serait l'ouïe? S'il était tout entier l'ouïe, où serait l'odorat? En fait, Dieu a placé chacun des organes dans le corps comme il l'a voulu.
S'ils étaient tous un seul organe, où serait le corps? Il y a donc plusieurs organes, mais un seul corps. L'oeil ne peut pas dire à la main: «Je n'ai pas besoin de toi», ni la tête dire aux pieds: «Je n'ai pas besoin de vous.» Bien plus, les parties du corps qui paraissent être les plus faibles sont nécessaires, et celles que nous estimons être les moins honorables du corps, nous les entourons d'un plus grand honneur. Ainsi nos organes les moins décents sont traités avec plus d'égards, tandis que ceux qui sont décents n'en ont pas besoin. Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d'honneur à ce qui en manquait, afin qu'il n'y ait pas de division dans le corps mais que tous les membres prennent également soin les uns des autres. Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui. Vous êtes le corps de Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Dieu a établi dans l'Eglise premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des enseignants, ensuite viennent les miracles, puis les dons de guérisons, les aptitudes à secourir, à diriger, à parler diverses langues.
Tous sont-ils apôtres? Tous sont-ils prophètes? Tous sont-ils enseignants? Tous font-ils des miracles? Tous ont-ils des dons de guérisons? Tous parlent-ils en langues? Tous interprètent-ils? Aspirez aux dons les meilleurs.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

En lisant Premier Corinthiens, on constate rapidement qu’il y avait un problème qui touchait à tout aspect de leur vie communautaire. Ils ne s’entendaient pas. Ceux qui se croyaient avancés dans la foi méprisaient et offensaient les plus faibles dans la foi. Les riches étalaient leur richesse devant les pauvres et enlevaient ainsi toute crédibilité au repas du Seigneur. D’autres faisaient parade de leur don spirituel ce qui semait le ressentiment et la confusion. Bref, dans une communauté chrétienne où les gens devaient travailler ensemble, devaient s’encourager et s’édifier mutuellement les uns les autres, ils s'abattaient plutôt les uns les autres. C’était une communauté détraquée.
Pour répondre à cette situation, Paul s’est servi de cette magnifique comparaison de l’Eglise au corps humain. Son appel à cette communauté — et donc à la nôtre — c’est qu’ils ne sont pas une association hasardeuse d’individus en compétition pour des ressources limitées. Au contraire, vous êtes le corps de Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Si les Corinthiens pouvaient se voir de ce point de vue, ils pourraient alors fonctionner en communauté selon le dessein de Dieu.
Cette vérité n’a pas moins d’importance aujourd’hui, car vous et moi — tous les chrétiens de tous les âges — nous sommes le corps de Christ et nous sommes ses membres, chacun pour sa part. Et ce corps n’est pas l’œuvre de l’homme, mais de Dieu, notre Créateur et notre Rédempteur. En effet, que nous soyons juifs ou grecs, esclaves ou libres, nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps et nous avons tous bu à un seul Esprit. Voilà ce que nous sommes devant Dieu et la raison pour laquelle il nous donne sa bénédiction, sa puissance et ses dons.
Paul vient d’expliquer, que si l’on croit en Christ, c’est à cause du Saint-Esprit. Personne ne peut dire : « Jésus est le Seigneur ! » si ce n'est par le Saint-Esprit. Et puis, que tous les dons de grâce, les dons spirituels, viennent du seul et même Esprit. Il y ajoute maintenant que nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit et avons tous bu à un seul Esprit. Nous formons ainsi un seul corps, le corps de Christ.
Chacun de nous est devenu membre du corps de Christ grâce à son baptême. Nous avons commencé cette vie terrestre étant spirituellement morts, isolés de Dieu et sous la malédiction de sa loi. Mais un jour, le bénéfice de la mort et de la résurrection de Jésus nous a été compté. Nous avons été baptisés en Christ, joints au Christ, et ainsi sommes devenus membres de son corps. Toi, tu as été crucifié avec Christ, enseveli avec Christ, et ressuscité avec Christ. Tu es né de nouveau. Comme Néo dans le film Matrix, Dieu t’a sorti de la coque de mort et t’a donné vie dans le vrai monde, dans le corps de Christ.
En conséquence, tu n’es plus une personne ordinaire, un visage sans nom dans la foule, un nombre. Tu es le frère ou la sœur de Christ, le fils ou la fille de Dieu, l’héritier ou l’héritière avec Christ de la vie éternelle. Tu es membre du peuple de Dieu, une branche greffée sur l’olivier de Dieu.
Dans ce corps de Christ, nous avons une unité profonde. Dieu nous a joints les uns aux autres pour travailler ensemble, pour pleurer et rire ensemble, pour vivre et mourir ensemble, pour aller au ciel ensemble. Nous avons besoin de l’Eglise car nous sommes l’Eglise !
Toutefois, comme à Corinthe, notre ancienne nature fait souvent obstacle à cette unité. Dans un livre, Les Habitudes du Cœur, Robert Bellah démontre que la valeur dominante dans la culture américaine est la liberté de l’individu — la liberté d’être et de faire comme on veut sans contraintes d’une autorité extérieure. Je soupçonne qu’en général, c’est vrai aussi ici en France, un pays dont une des devises est « la liberté ».
S’il y a un conflit avec un autre pays, bien sûr on pense comme un français. Si les membres de mon syndicat font grève, bien sûr, j’en fais partie. Si mon cousin que je n’ai pas vu depuis des années gagne une fortune au loto, mais oui, il faut penser à la famille ! Mais la plupart du temps, dans la vie quotidienne, nous ne regardons pas notre vie du point de vue d’un corps, comme membre de quelque groupe. D’habitude, nous regardons notre vie du point de vue de la liberté et de l’autonomie individuelle. Je pense à ce qui me donne une raison d’être et de la satisfaction dans la vie.
Au premier abord, une telle liberté semble géniale : pas de règles, pas de responsabilités à part celles que j’établis moi-même ! Mais cet individualisme peut aussi me laisser isolé, seul dans la foule, sans secours, sans amour.
Voilà en partie la raison pour laquelle Paul à écrit cette lettre aux Corinthiens. Il voulait corriger et changer des attitudes qui nous empêchent de vivre ensemble dans la puissance et la paix du corps de Christ. Dans la partie de la lettre que nous avons lue, Paul traite trois attitudes.
La première est une attitude d’infériorité. Si le pied disait : « Puisque je ne suis pas une main, je n'appartiens pas au corps», ne ferait-il pas partie du corps pour autant ? Et si l'oreille disait : « Puisque je ne suis pas un œil, je n'appartiens pas au corps », ne ferait-elle pas partie du corps pour autant ?
Il me semble que la plupart des publicités ont pour but de te rendre mécontent de ce que tu possèdes ou de comment tu es. Tes vêtements, tes cheveux, ta nourriture, ta voiture, ta maison : tout cela n’est pas si bon qu’il pourrait l’être. Tu serais beaucoup plus content si tu achetais leur produit ou leur service. De même, quelques-uns de nous, trouvons que nous ne sommes pas très importants à l’Eglise, que nous n’avons pas beaucoup de contributions.
Mais c’est faux ! Dieu nous a fait tous membres du corps de Christ, chacun pour sa part. Aucun chrétien ne doit penser qu’il n’est pas essentiel au bien être de l’Eglise. Comme il est absurde que le pied dise qu’il n’appartient pas au corps parce qu’il n’est pas une main, aussi est-il illogique qu’un croyant dise qu’il ne fait pas partie de l’Eglise. Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps !
C’est très important. Si tu perdais une main, tu souffrirais. Tu pourrais survivre mais tu serais handicapé. De même, si tu quitte le corps de Christ, il souffrira. Il sera handicapé dans une mesure. Mais l’idée est absurde n’est-ce pas ? Un membre de ton corps n’aurait jamais l’idée de quitter le reste. Que peut être ce membre tout seul ? Une main grimpant le trottoir, « la Chose » de la Famille Addams ? Pourtant des chrétiens quittent le corps de Christ comme s’ils pouvaient exister tout seul, comme si la main en quittant le corps pouvait entraîner la tête avec elle. En réalité ces membres, isolés du reste du corps, meurent. Jésus n’est pas venu pour qu'on meure. Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie et qu'elles l'aient en abondance. Jn 10.10.
La deuxième attitude est le contraire de la première, une attitude de supériorité. L'oeil ne peut pas dire à la main : « Je n'ai pas besoin de toi », ni la tête dire aux pieds : « Je n'ai pas besoin de vous. » Le monde ne nous enseigne pas à estimer la valeur des autres. Le monde glorifie l’autosuffisance. Il nous fait croire que si nous avons un bon emploi avec un bon salaire et une bonne mutuelle, nous sommes à l’aise et à l’abri. On n’a plus besoin des autres. Et puis Dieu envoie un ouragan, un tsunami, une famine, une guerre ou une simple crise économique pour nous éveiller de nos rêves. « Tu te crois si indépendant ? Et s’il n’y avait pas d'électricité pendant une semaine ? Que feras-tu pour chauffer la maison et avoir de la lumière ? Comment feras-tu la cuisine ? Que mangeras-tu quand la viande dans le congélateur commencera à pourrir ? Que boiras-tu, comment te laveras-tu et feras-tu chasser l’eau une fois que l’eau de la ville ne coulera plus ? » Quelle illusion de penser que l’on vit indépendamment des autres ! Nous dépendons des autres pour presque tout dans la vie.
Du coup, c’est une folie et un péché de penser qu’il y a quelqu’un dans l’Eglise dont nous n’avons pas besoin. Toutes les parties du corps sont indispensables et inséparables ayant été mises ensemble par le Saint-Esprit. Il n’y a pas lieu d’avoir de l’arrogance ni de la supériorité dans l’Eglise.
Je ne sais pas comment appeler la troisième attitude. C’est la pensée qui voudrait assimiler droit et fonction. Elle dit que si nous sommes tous d’une même importance, nous pouvons donc tous tout faire. Un pied peut devenir une main ou une oreille un œil. Mais Dieu dit, Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils enseignants ? Tous font-ils des miracles ? Tous ont-ils des dons de guérisons ? Tous parlent-ils en langues ? Tous interprètent-ils ?
Avoir les mêmes droits ne fait pas avoir les mêmes fonctions. Par exemple, la loi civile doit assurer les mêmes droits pour les hommes et les femmes, comme le même salaire pour le même travail. Mais cette loi ne peut pas leur donner les mêmes fonctions dans la vie. Ils sont biologiquement différents. Il y a des choses que l’un peut faire mais pas l’autre et ce n’est pas une question de droits. Un homme ne peut pas concevoir un bébé. Il faut un homme et une femme avec deux fonctions différentes pour donner naissance à un enfant. Les droits n’y ont rien à dire.
Dans le corps de Christ, chacun a sa part. Nous avons donc des fonctions différentes. Mais encore, l’ancienne nature pécheresse aime nous faire ressentir l’infériorité ou la supériorité, la jalousie ou l’orgueil. Nous rejetons le dessein de Dieu, le rôle et la fonction qu’il nous a conférés, et cherchons à devenir ce qu’est une autre personne. C’est revenir au pied qui veut être une main. En ce faisant, on néglige sa propre fonction et laisse un vide dans le corps. S’il lui manque un pied, le corps boite. Nous nous débrouillons, mais ce n’est pas l’idéal et nous ne sommes pas contents. Encore une fois, nous avons besoin de l’Evangile : Maintenant, voici ce que dit l'Eternel, celui qui t'a créé, Jacob, celui qui t'a façonné, Israël : N'aie pas peur, car je t'ai racheté. Je t'ai appelé par ton nom : tu m'appartiens ! Es 43.1.
C’est Dieu qui nous a rassemblés tels que nous sommes. Nous faisons tous partie du corps, ayant une importance et une valeur communes. Mais nous n’avons pas tous la même fonction. Si j’essaie être ce que je ne suis pas, je serai frustré, et les autres le seront à leur tour. Si nous négligeons la fonction que Dieu nous a donnée et prenons celle d’autrui, nous pouvons déséquilibrer tout le système. Nous avons besoin de chaque membre. Avec nos différences, nous nous complétons et formons un corps intégral. En fait, Dieu a placé chacun des organes dans le corps comme il l'a voulu… Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d'honneur à ce qui en manquait, afin qu'il n'y ait pas de division dans le corps mais que tous les membres prennent également soin les uns des autres. Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui.
Vous êtes le corps de Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Jésus t’a racheté pour que tu fasses partie de son corps. Personne ne peut tout faire ni être vraiment autonome. Dieu ne promet pas de bénir et de faire prospérer des ermites. Il promet de bénir et de faire prospérer le corps de Christ. Le Saint-Esprit répand ses dons parmi plusieurs membres du corps ; il ne donne pas tout à une seule personne. C’est dans le corps que nous avons accès à tous les dons de grâce et en bénéficions.
Tu as besoin du corps et le corps a besoin de toi, parce que tu es le corps et le corps est toi ! Voilà l’œuvre de Dieu. Alors, ensembles, comme le corps de Christ, avec Jésus pour la tête, nous aurons part à la bénédiction et à la puissance de Dieu.

Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett

lundi 21 janvier 2013

Sermon du dimanche 20 Janvier 2013


2e Dimanche après lʼEpiphanie

LʼEsprit est en toi
1 Co 12.1-11
En ce qui concerne les réalités spirituelles, je ne veux pas, frères et soeurs, que vous soyez dans l'ignorance. Vous savez comment, lorsque vous étiez étrangers au peuple de Dieu, vous vous laissiez irrésistiblement entraîner vers les idoles muettes. C'est pourquoi je vous le déclare, personne, s'il parle par l'Esprit de Dieu, ne dit : « Jésus est maudit ! » Et personne ne peut dire : « Jésus est le Seigneur ! » si ce n'est par le Saint- Esprit.
Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de services, mais le même Seigneur ; diversité d'actes, mais le même Dieu qui accomplit tout en tous.
Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour le bien de tous. En effet, à l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse ; à un autre une parole de connaissance, selon le même Esprit ; à un autre la foi, par le même Esprit ; à un autre des dons de guérisons, par le même Esprit ; à un autre la possibilité de faire des miracles ; à un autre la prophétie ; à un autre le discernement des esprits ; à un autre diverses langues ; à un autre l'interprétation des langues. Mais toutes ces choses, c'est un seul et même Esprit qui les accomplit, en les distribuant à chacun en particulier,  comme il le veut.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

En changeant l’eau en vin, Jésus a manifesté sa gloire, et ses disciples ont mis leur confiance en lui. Il y a très longtemps de cela. Pourtant, Jésus n’a jamais cessé de se manifester à ses disciples. Il se manifeste toujours à travers son Esprit.
La semaine passée, nous avons vu que Jésus a été baptisé du Saint-Esprit afin de nous baptiser de l’Esprit, et que cela se passe à notre baptême. Par cet acte, il se joint à nous et habite en nous à travers son Esprit. Jésus continue donc de se manifester en son peuple par son Esprit.
Aujourd’hui nous voyons quelque chose d’important au sujet du Saint-Esprit. En écrivant aux Corinthiens, Paul nous fait savoir que c’est uniquement par le Saint-Esprit que l’on peut dire « Jésus est le Seigneur » et que ce même Esprit produit des dons de grâce parmi nous. Paul dit cela parce que, d’une part, il y a des gens qui semblent être plus « spirituels » que les autres. Ils peuvent prétendre être remplis de l’Esprit ou dotés de puissance spirituelle plus que les autres. Ils peuvent laisser entendre que Dieu leur parle directement, à part la Bible.
D’autre part, il y a ceux qui doivent avouer ne savoir pratiquement rien du Saint-Esprit et de ses dons. Ils peuvent ressentir une infériorité devant ces autres-là. Ce malentendu de part et d’autre risque de provoquer des désaccords entre nous. Tel était la situation à Corinthe, il y avait un grand malentendu au sujet du Saint-Esprit.
Alors Paul dit, « En ce qui concerne les réalités spirituelles, je ne veux pas, frères et soeurs, que vous soyez dans l'ignorance. Vous savez comment, lorsque vous étiez étrangers au peuple de Dieu, vous vous laissiez irrésistiblement entraîner vers les idoles muettes. C'est pourquoi je vous le déclare, personne, s'il parle par l'Esprit de Dieu, ne dit : « Jésus est maudit! » Et personne ne peut dire : « Jésus est le Seigneur ! » si ce n'est par le Saint-Esprit. »
La première des ces réalités spirituelles est très importante. Vous et moi, nous ne pouvons absolument pas croire que Jésus est le Fils de Dieu, le Seigneur et le Sauveur, et mettre notre confiance en lui, à moins que le Saint-Esprit ne crée cette foi en nous. On peut lire un livre au sujet de Jésus ou suivre un cours sur les religions mondiales. On peut avoir une grande admiration pour la vie et l’enseignement de Jésus, et même s’efforcer de les mettre en pratique, comme Mohandas Gandhi. Mais cette connaissance seule, cette philosophie, ne nous permet pas de confier notre vie à Jésus.
Pour nous confier en lui, il faut plus qu’une connaissance. Paul dit que personne, s'il parle par l'Esprit de Dieu, ne dit : « Jésus est maudit ! » Et personne ne peut dire : « Jésus est le Seigneur ! » si ce n'est par le Saint-Esprit.
Nous pouvons peut-être mieux comprendre à l’aide d’un exemple historique. Deux générations après Paul, en 111 après J.-C., un homme appelé Pline le Jeune était le gouverneur de Bithynie, maintenant en Turquie. La foi chrétienne était interdite et Pline avait du mal à juger ceux qui étaient dénoncés comme chrétiens. Il a donc écrit à l'empereur pour lui présenter sa façon de traiter avec ces accusés et lui demander son avis. Dans sa lettre il dit ceci :
« Voici la règle que j'ai suivie envers ceux qui m'étaient déférés comme chrétiens. Je leur ai demandé à eux-mêmes s'ils étaient chrétiens. A ceux qui avouaient, je l'ai demandé une seconde et une troisième fois en les menaçant du supplice ; ceux qui persévéraient, je les ai fait exécuter : quoique signifiât leur aveu, j'étais sûr qu'il fallait punir du moins cet entêtement et cette obstination inflexibles… Ceux qui niaient être chrétiens ou l'avoir été. S’ils invoquaient les dieux selon la formule que je leur dictais et sacrifiaient par l'encens et le vin devant ton image que j'avais fait apporter à cette intention avec les statues des divinités, si, en outre, ils blasphémaient le Christ - toutes choses qu'il est, dit-on, impossible d'obtenir de ceux qui sont vraiment chrétiens - j'ai pensé qu'il fallait les relâcher. » http://ostervald.free.fr/divers/lettredepline.htm.
Dieu soit loué que nous ne nous trouvons pas dans une épreuve pareille ! Mais le cas de Pline nous montre davantage que la foi en Christ est le don du Saint-Esprit. C’est lui qui crée cette confiance en nous jusqu’au point où nous soyons prêts à souffrir et mourir avant de renier Jésus. Personne ne confesserait sa foi en Christ jusqu’à la mort s’il n’y croyait pas vraiment. De cela Pline était convaincu.
Une telle foi se distingue de celle des Corinthiens quand ils étaient païens. Vous savez comment, lorsque vous étiez étrangers au peuple de Dieu, vous vous laissiez irrésistiblement entraîner vers les idoles muettes.
Alors que le Saint-Esprit nous mène à Jésus-Christ, un véritable homme qui a vécu, est mort, est ressuscité des mort et est monté au ciel, tout autre esprit nous mène à quelque forme d'idolâtrie, à une illusion. Les idoles sont vaines et une abomination parque qu’elles ne peuvent rien faire. C’est pour cela que Paul les appelle les idoles muettes. Ne pouvant pas parler, elles ne peuvent d’autant plus nous sauver du jugement de Dieu. Pire, comme Paul l’explique ailleurs dans cette lettre, ceux qui suivent des idoles sont, en réalité, trompés et malmenés par les démons. Il n’y a qu’un seul Dieu, Seigneur et Esprit, le Dieu Trinitaire.
Si donc tu crois en Jésus, si tu confesses que Jésus est le Seigneur, il te faut savoir que c’est parce que le Saint-Esprit agit en toi et a créé cette foi.
Quand tu as été baptisé en Christ, tu as reçu le Saint-Esprit en même temps. Ne te regarde pas comme moins « spirituel » ou moins important à Dieu qu’une autre personne. Tout comme le seul Jésus-Christ est mort pour tous, de même par le seul Esprit nous croyons tous en Christ. Et puisque cet Esprit vit en toi, il veut se manifester en toi comme dans les Corinthiens il y a 2000 ans. Il ne fera peut-être pas les mêmes manifestations, mais il se fera voir.
Sachant donc que la foi en Christ est l’oeuvre du Saint-Esprit, nous pouvons mieux comprendre les manifestations de l’Esprit. Ecoutez encore l’apôtre Paul.
Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de services, mais le même Seigneur ; diversité d'actes, mais le même Dieu qui accomplit tout en tous.
Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour le bien de tous. En effet, à l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse ; à un autre une parole de connaissance, selon le même Esprit ; à un autre la foi, par le même Esprit ; à un autre des dons de guérisons, par le même Esprit ; à un autre la possibilité de faire des miracles ; à un autre la prophétie ; à un autre le discernement des esprits ; à un autre diverses langues ; à un autre l'interprétation des langues. Mais toutes ces choses, c'est un seul et même Esprit qui les accomplit, en les distribuant à chacun en particulier comme il le veut.
Avez-vous constaté que Paul ne se soucie pas d’expliquer ces manifestations de l’Esprit ? Son intérêt à ce point n’est pas les dons eux-mêmes, mais celui qui les donne. Il ne veut pas expliquer le fonctionnement des manifestations de l’Esprit, mais nous faire comprendre pourquoi il y a ces manifestations de l’Esprit. Il veut que l’on se rende compte de ce que, quels que soient les dons de l’Esprit dans l’Eglise, c'est un seul et même Esprit qui les accomplit, en les distribuant à chacun en particulier comme il le veut. Ce sont alors des manifestations de l’Esprit et non de toi ou de moi !
Paul appelle ces manifestations de l’Esprit les dons. Des autres traductions disent « dons spirituels ». Nous aurions peut-être dû traduire par « dons de grâce » car le mot grec est de la même racine que le mot pour la grâce. La signification n’est pas que le don est spirituel mais une grâce, un don qui n’est pas du tout mérité. Il s’agit donc des dons et point du tout des accomplissements des individus ! Ces dons de grâce ne signifient pas qu’une personne soit plus estimée par Dieu qu’une autre. Ce sont plutôt des actions de l’Esprit qui nous rendent capables de dire que Jésus est le Seigneur !
Les Corinthiens étaient divisés en factions opposées dans leur église. Ils se vantaient de s’être rattachés à Paul ou à Apollos ou à Pierre. Ils aimaient la philosophie et surestimaient le don de diverses langues. Ils ne l’ont pas reconnu comme un don parmi d’autres. Ils ont ignoré que c’était une manifestation de l’Esprit et non de leurs propres capacités. Et ils n’ont pas réussi à voir la raison pour laquelle l’Esprit leur avait donné ce don. En résultat, il y avait de la jalousie et des disputes entre eux, et ils négligeaient les autres dons de grâce, surtout celui de l’amour. Du coup Paul dit, Mais toutes ces choses, c'est un seul et même Esprit qui les accomplit, en les distribuant à chacun en particulier comme il le veut.
Voilà ce que nous devons comprendre par dessus tout, un élément plus important que les dons eux-mêmes. L’unique Saint-Esprit agit en nous pour faire de nous le corps de Christ. Christ est la tête d’un seul corps, pas la tête de milliards de corps. Il est mon chef et ton chef parce que nous sommes membres de son seul corps. Quel que soit le don que nous avons reçu, il nous a été donné pour le bien du corps entier. Il n’y a donc pas de raison pour des divisions parmi nous. Nous avons tous reçu le même Esprit. Nous ne devons pas nous séparer en groupes ni nous critiquer les uns les autres à cause des dons de grâce que nous pourrions avoir reçus. C’est stupide ! Néanmoins, il y a ces divisions dans le corps de Christ. Par exemple, le mouvement charismatique, comme on l’appelle, croit généralement que le don des langues extatiques est le signe nécessaire du baptême du Saint-Esprit. Il considère ceux qui ne parlent pas en langues comme chrétiens immatures ou même pas de vrais croyants.
Bien sûr, ceux-ci se défendent en critiquant les charismatiques. Et voilà une source de division et de mésentente dans l’Eglise. Quelle que soit la nature du don des langues dont Paul parle, cette manifestation de l’Esprit ne doit pas devenir une cause de division dans l’Eglise !
Alors, que faire ? D’abord, et le plus important, il nous faut toujours fixer le regard sur Jésus. Il ne faut pas faire du Saint-Esprit le concurrent de Jésus, ou la source d’une meilleure foi ou d’un plus grand salut. Le propre du Saint-Esprit c’est de nous conduire à Christ, de nous faire comprendre davantage la parole de Christ afin de la mettre en pratique et d’être les témoins de Christ. L’Esprit nous fait part de ses dons pour l’édification du corps de Christ. Il est l’Esprit d’adoption qui témoigne que nous sommes les enfants de Dieu. Il prie pour nous, nous console et nous fortifie. Il n’y a aucune opposition ni disparité entre Jésus et son Esprit. Le Dieu Trinitaire — Père, Fils et Saint-Esprit — est entièrement intègre !
Deuxièmement, la bonne compréhension de l’Esprit et de ses dons nous donne confiance et joie. Dieu dit, « Si tu reconnais publiquement de ta bouche que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité, tu seras sauvé. » Rm 10.9. C’est bien le Saint-Esprit qui nous donne cette foi ! Tu peux donc être certain que tu as l’Esprit de Dieu et qu’il agit en toi pour le bien du corps de Christ. Tu n’as jamais besoin de te regarder comme croyant de deuxième rang parce que tu ne parles pas en langues extatiques ni fais preuve d’autre don extraordinaire.
Et puis, sachant que Jésus agit en nous à travers son Esprit, nous savons juger d’autres questions. Par exemple, qu'en est-il des autres religions ? Si personne ne peut dire : « Jésus est le Seigneur ! » si ce n'est par le Saint-Esprit, il s’ensuit que ceux qui ne confessent pas Jésus comme Seigneur, ont un autre esprit. Ils ne font pas partie du corps du Christ. Ils ont besoin du Christ ! Alors nous ne devons jamais accepter la notion populaire qu’il y a plusieurs chemins qui mènent au ciel, et que toutes les religions adorent le même Dieu. C’est impossible !
Mes chers frères et soeurs en Christ, sachez bien que Jésus se manifeste en vous à travers son Esprit. Si vous confessez que Jésus est le Seigneur, alors le Saint-Esprit est en vous et vous pouvez espérer qu’il vous donne ses dons comme il le veut. Amen.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre coeur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett

lundi 14 janvier 2013

Sermon du dimanche 13 Janvier 2013

1er dimanche après l'épiphanie

Baptême de notre Seigneur

Baptisé du Saint-Esprit et de feu
Luc 3.15-22
Le peuple était dans l'attente et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n'était pas le Messie. Alors il leur dit : « Moi, je vous baptise d'eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de détacher la courroie de ses sandales. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. Il a sa pelle à la main ; il nettoiera son aire de battage et il amassera le blé dans son grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint pas. »
C'est ainsi, avec encore beaucoup d'autres encouragements, que Jean annonçait la bonne nouvelle au peuple. Cependant, Hérode le tétrarque, à qui Jean faisait des reproches au sujet d’Hérodiade, la femme de son frère [Philippe], et de toutes les mauvaises actions qu'il avait commises, ajouta encore à toutes les autres celle d'enfermer Jean en prison.
Comme tout le peuple était baptisé, Jésus aussi fut baptisé. Pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute mon approbation. »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Dans la lecture de l’Evangile, il y a une déclaration qui attire notre attention et peut même nous intriguer. Jean déclare, « Moi, je vous baptise d'eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, … Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. » Un baptême d’eau nous paraît assez ordinaire, mais qu'est-ce qu'un baptême du Saint-Esprit et de feu ? Et puis, il semble un peu bizarre que Jésus se fasse baptiser par Jean. Jean prêchait et administrait un baptême de repentance pour le pardon des péchés. Pourquoi, Jésus, avait-il besoin de cela ?
A vrai dire, Jésus n’avait pas besoin de se repentir et de se faire baptiser pour le pardon de ses péchés. Ce que nous voyons ici, c’est que Jésus s’est fait baptiser par Jean pour être habilité à son ministère. A son baptême, Jésus a reçu le Saint-Esprit de manière extraordinaire afin de nous baptiser du Saint-Esprit. Et il a reçu le titre de Fils afin d’exécuter le jugement de Dieu, c’est-à-dire, afin de nous baptiser de feu. A son baptême donc, Dieu a habilité Jésus à nous baptiser du Saint-Esprit et de feu !
Comme tout le peuple était baptisé, Jésus aussi fut baptisé. Pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute mon approbation. »
Luc ne décrit pas comment Jean a baptisé Jésus. Ce qui l’intéresse ce sont les trois actions de Dieu : le ciel s’est ouvert ; le Saint-Esprit est descendu sur Jésus ; et une voix venu du ciel dit, « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute mon approbation. » Luc voudrait attirer notre attention à ces trois actions.
La première action est que le ciel s’est ouvert. Sa signification est très simple. Le Baptême de Jésus a été l’action de Dieu. Ce n’est pas Jean qui a ouvert le ciel et a fait descendre le Saint-Esprit sur Jésus. C’est Dieu le Père qui a ouvert le ciel, a fait descendre le Saint-Esprit sur Jésus et puis a fait cette déclaration à son sujet.
C’est un point très important mais facile à manquer. Plus tard dans l’Evangile nous apprenons que la plupart des chefs religieux juifs ont rejeté le baptême de Jean. Jésus leur a demandé des comptes pour cela. Il leur a demandé d’où était venu le baptême de Jean, des hommes ou bien de Dieu. La réponse était cruciale. Si son baptême était d’origine humaine, s’il était un rite que les hommes avaient conçu et mis en pratique, il avait peut-être quelque valeur culturelle ou sentimentale, mais aucune valeur salutaire. Un tel baptême ne pouvait aucunement procurer la faveur de Dieu et nous faire aller au ciel. Mais si le baptême de Jean était d’origine divine, s’il était une action de Dieu par les mains de Jean, alors il avait une vraie valeur.
Vous connaissez la réponse à la question. Les chefs religieux se sont faits prendre au piège. Ils savaient bien que le baptême de Jean était d’origine divine, mais l’avaient néanmoins rejeté, et ainsi se sont condamnés.
Nous devons donc comprendre que quand Jésus s’est présenté à Jean pour le baptême, il ne l’a pas fait pour accomplir une tradition humaine. Il l’a fait afin de recevoir quelque chose du Dieu tout-puissant. C’est Dieu qui a envoyé Jean pour baptiser et qui a appelé Jésus à ce baptême. Dieu y a opéré quelque chose.
Ce fait touche au fond de notre propre baptême. Lui aussi n’est pas qu’une tradition ou qu’un rite de notre peuple. Il est l’action de Dieu. Toutes les fois qu’une personne est baptisée, Dieu ouvre en effet le ciel et opère quelque chose en elle, en toi et en moi. Et si nous n’arrivons pas à discerner cela, nous avons tout manqué, car aucune de nos traditions ne peut jamais sauver du péché et de la mort. Comprenons donc que les évènements au baptême de Jésus ont été les actions de Dieu. Le ciel s’est ouvert pour nous montrer Dieu en action !
La deuxième action est que le Saint-Esprit est descendu sur Jésus. Et cela afin que Jésus nous baptise du Saint-Esprit.
Nous ne savons pratiquement rien de la vie de Jésus avant son baptême. Mais quelle que sa situation ait été avant son baptême, elle a changé ce jour-là. Il n’était plus un simple charpentier. Il avait dès lors la mission de convaincre les gens qu’il était le Messie promis qui les sauverait, et de les appeler à croire en lui. Pour accomplir cette mission, Jésus avait une puissance particulière, la puissance du Saint-Esprit. Tout de suite après son baptême, il se rend dans un lieu désert pour y être mis à l’épreuve par le diable. Mais il y va rempli du Saint-Esprit et conduit par l’Esprit. Et par cette puissance il écrase le diable.
Ensuite, revêtu de la puissance de l’Esprit, Jésus retourne en Galilée et se rend à Nazareth, la ville où il avait été élevé. Là les gens sont étonnés et scandalisés quand Jésus leur dit que la parole d’Esaïe, « L’Esprit du Seigneur est sur moi », était alors accomplie en sa personne. De la même façon Jésus accomplie tout son ministère revêtu de la puissance de l’Esprit.
Et Jésus a tout fait pour nous sauver. Il est le nouvel homme, le second Adam. Il a remplacé le premier Adam en qui nous sommes tous devenus pécheurs et par qui la mort nous a tous atteints. A son baptême, Jésus a offert un nouveau commencement à toute l’humanité. En lui, nous sommes une nouvelle création. C’est un acte de grâce, une faveur imméritée.
Jésus a bien reçu le Saint-Esprit, mais quand nous a-t-il baptisés du Saint-Esprit ? Notre baptême du Saint-Esprit a commencé le jour de la Pentecôte quand les premiers disciples ont reçu le Saint-Esprit. Ils avaient déjà été baptisés d’eau par Jean, mais pas encore du Saint-Esprit par Jésus. Avant son ascension au ciel, Jésus leur avait ordonnés de rester à Jérusalem  en attendant ce que le Père avait promis… « car Jean a baptisé d'eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit. » Ac 1.4-5.
Vous savez ce qui s’est passé le jour de la Pentecôte. Les disciples ont été remplis du Saint-Esprit et ont parlé en les nombreuses langues étrangères des peuples qui étaient venus à Jérusalem pour la fête. Puis, Pierre a expliqué ce phénomène. C’était un miracle qui a définitivement établi que Jésus était le Christ. Pierre dit, « Elevé à la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis et il l'a déversé, comme vous le voyez et l'entendez… Que toute la communauté d'Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Messie ce Jésus que vous avez crucifié. » Ac 2.33, 36. Et puis Pierre dit, « Changez d'attitude et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » Ac 2.38.
Au jour de la Pentecôte, le baptême de Jean a cédé la place au baptême chrétien, c’est-à-dire, au baptême au nom de Jésus. Désormais, le baptême était plus qu’un baptême d’eau pour la rémission des péchés ; il est devenu aussi un baptême du Saint-Esprit pour la puissance d’être disciple de Jésus-Christ. Le baptême au nom de Jésus, c’est-à-dire, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, a réuni l’eau et l’Esprit. Il réalise ce que Jésus a dit à Nicodème, « à moins de naître d’eau et d’Esprit, on ne peut entrer dans le royaume de Dieu. » Jn 3.5. Voilà ce que Jésus nous fait par le baptême chrétien ! Il nous fait naître d’eau et d’Esprit et entrer dans le royaume de Dieu.
La troisième action au moment du baptême de Jésus, c’est que Jésus a reçu le titre de « Fils » afin de nous baptiser de feu, c’est-à-dire, afin de nous juger. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute mon approbation. »
Cette parole, « Tu es mon Fils. » vient du deuxième Psaume. Ce psaume est un chant pour l’intronisation du roi d’Israël, comme David. Il déclare que c’est Dieu qui établi son roi pour exécuter sa justice sur la terre. Le chant fait recommandation aux autres peuples et rois de la terre : « Et maintenant, rois, conduisez-vous avec sagesse ! Juges de la terre, laissez-vous instruire ! Rendez hommage au fils, de peur qu'il ne s'irrite et que vous n'alliez à votre perte, car sa colère s'enflamme rapidement. Heureux tous ceux qui se confient en lui ! » Ps 2.10-12.
Ce psaume désigne le roi d’Israël comme « fils de Dieu ». Cela impliquait que le roi régnait par droit divin. Mais comme bien d’autres psaumes, celui-ci présentait un roi idéal et parfait, un rang qu’aucun roi n’a jamais atteint. Ainsi les Juifs ont-ils compris que ce psaume faisait référence au Messie, le descendant de David qui serait le parfait Fils de Dieu.
Quand donc Dieu a parlé du ciel et appelé Jésus son Fils bien-aimé, il a voulu dire que Jésus était le Fils dont le psaume parle. C’était lui qui régnerait sur les nations avec un sceptre de fer et les briserait comme le vase d’un potier. C’était lui qui exécuterait le jugement de Dieu sur les nations, un jugement que la Bible qualifie souvent comme un feu.
Par exemple, l’Epître aux Hébreux dit, « En effet, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une terrible attente du jugement et l'ardeur du feu qui dévorera les adversaires de Dieu… Oui, c'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant. » Hé 10.26-27, 31. Au baptême de Jésus, Dieu le Père l’a couronné Fils de Dieu pour qu’il nous baptise de feu. Du coup, Jésus reviendra pour séparer les brebis des boucs, pour juger les vivants et les morts.
Mais encore faut-il dire que Jésus a été baptisé pour nous sauver. Peu de temps après son baptême, pour achever sa mission sur terre, il est mort sur la croix pour nous. Il a souffert tout le jugement de Dieu pour notre péché. Dieu a déversé le feu de sa colère sur Jésus pour que nous échappions au jugement.
A notre propre baptême, nous avons reçu aussi le baptême de feu. A ce moment-là, notre ancienne nature a été mise à mort et ensevelie avec Jésus. « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés ? Par le baptême en sa mort nous avons donc été ensevelis avec lui afin que, comme Christ est ressuscité par la gloire du Père, de même nous aussi nous menions une vie nouvelle. » dit l’Apôtre Paul. Rm 6.3-4.
Toutes les fois que les Ecritures parlent d’une nouvelle créature ou personne, d’un nouveau cœur ou esprit, et d’être né de nouveau, cela veut dire que l’ancien a été enlevé, mis à mort. Un tel changement n’est ni facile ni sans douleur. C’est quelque chose de violent, un baptême de feu ! Et ce feu, une fois allumé en nous, continue à bruler. Par son Esprit, Jésus continue à nous purifier, à juger, à tuer et enlever tout ce qui est en nous qui n’est pas conforme à la sainteté de Dieu. Il nous transforme à son image. Dieu t’aime comme tu es, mais il ne te laissera pas comme tu es, parce qu’il t’aime.
Alors, en nous baptisant du Saint-Esprit et de feu, Jésus fait de nous son peuple, son corps, et nous habilite à notre mission dans le monde. Tout ce que Jésus a fait sur terre, il l’a fait revêtu de la puissance de l’Esprit. De même, tout ce nous faisons dans cette vie, nous le faisons revêtus de la puissance de l’Esprit que nous avons reçu à notre baptême.
Quand l’Apôtre Paul nous recommande d’abandonner nos mauvaises habitudes et de mener une vie sainte, il fait appel à notre baptême. Dans la lecture de l’Epître, il dit que nous ne pouvons pas continuer à pécher. Pourquoi ? Parce que nous avons été baptisés ! Et par ce baptême, nous sommes morts et ressuscités pour mener une vie nouvelle. Nous devons donc nous considérer comme morts pour le péché et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ. En Galates, Paul dit, « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; en effet, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous vous êtes revêtus de Christ. » Ga 3.26-27. Le baptême effectue un changement de vie en nous, car par le baptême Jésus nous donne la nouvelle naissance en nous baptisant du Saint-Esprit et de feu !
Revêtus de la puissance du Saint-Esprit et purifiés de feu, nous sommes porteurs de cette Evangile au monde. Jésus veut que le monde entier vienne à lui pour être baptisé. Il veut donner son Esprit à toute personne et transformer sa vie maintenant afin de ne pas devoir la juger du feu de l’enfer plus tard. Pour cette mission au monde, toi et moi, nous devons nous rappeler tous les jours les effets de notre baptême qui découlent du baptême de Jésus.
Je conclue donc en citant le Catéchisme à cet égard.
Qu'implique le Baptême dans notre vie de chrétiens ?
Le Baptême implique que le vieil homme, qui est en nous, doit être noyé dans une contrition et une repentance de tous les jours, qu'il doit mourir avec tous ses péchés et ses convoitises, et que, tous les jours aussi, doit renaître en nous un homme nouveau, qui vive à jamais dans la justice et la pureté devant Dieu.
Où cela est-il écrit ?
Saint Paul écrit aux Romains, au sixième chapitre : « Nous avons été ensevelis avec Christ par le Baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions dans une vie nouvelle. »
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett


dimanche 6 janvier 2013

Sermon du dimanche 6 Janvier 2013

Epiphanie


Nous sommes venus pour l’adorer
 Mt 2.1-12
Jésus naquit à Bethléhem en Judée, à l'époque du roi Hérode. Or, des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et dirent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? En effet, nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus pour l'adorer. »
Quand le roi Hérode apprit cela, il fut troublé et tout Jérusalem avec lui. Il rassembla tous les chefs des prêtres et spécialistes de la loi que comptait le peuple et leur demanda où le Messie devait naître. Ils lui dirent : « A Bethléhem en Judée, car voici ce qui a été écrit par le prophète : Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n'es certes pas la plus petite parmi les principales villes de Juda, car de toi sortira un chef qui prendra soin d'Israël, mon peuple. »
Alors Hérode fit appeler en secret les mages ; il s'informa soigneusement auprès d'eux du moment où l'étoile était apparue, puis il les envoya à Bethléhem en disant : « Allez prendre des informations exactes sur le petit enfant. Quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j'aille moi aussi l'adorer. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent. L'étoile qu'ils avaient vue en Orient allait devant eux jusqu'au moment où, arrivée au-dessus de l'endroit où était le petit enfant, elle s'arrêta. Quand ils aperçurent l'étoile, ils furent remplis d'une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l'adorèrent. Ensuite, ils ouvrirent leurs trésors et lui offrirent en cadeau de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Puis, avertis dans un rêve de ne pas retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
La veille de Noël, il n’y a que deux semaines, nous nous sommes réunis dans une ambiance paisible. Nous avons chanté des cantiques de Noël, lu des passages de la Bible, prié ensemble et puis nous avons bu et mangé. Nous étions au début des congés et des vacances scolaires. Nous attendions avec enthousiasme de nous reposer, manger, boire et nous réjouir pendant quelques jours. La paix et la joie que l’ange avait annoncées aux bergers étaient sensibles.
Mais tout cela est fini ! Après Noël les uns se sont mis dans une frénésie de shopping les autres dans la préparation pour le réveillon du nouvel an. Beaucoup ont déjà repris leur boulot ; les autres le feront demain avec les étudiants qui retourneront à l’école. Il nous faut ranger les décorations de Noël, sortir le sapin de Noël, nettoyer, reprendre un régime sain et nous mettre en forme pour le printemps. Le bref moment de paix et de joie est fini. On reprend le train-train quotidien.
Pourtant, cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de paix ni de joie sur terre et que nous ne pouvons plus les ressentir. Jésus n’est pas resté bébé dans la mangeoire. Il est né pour être le roi de Juifs, et à l’exemple des mages, le roi de tous ceux qui l’adorent. L’Evangile nous annonce encore la paix et la joie car Jésus est notre roi qui nous les donne. Car comme il a appelé les mages à lui, de même il nous appelle, toi et moi, à l’adorer pour que nous ayons la paix.
Matthieu nous raconte une situation très tendue peu après la naissance de Jésus qui a aboutie à un crime abominable. Jésus naquit à Bethléhem en Judée, à l'époque du roi Hérode. Or, des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et dirent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? En effet, nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus pour l'adorer. » Quand le roi Hérode apprit cela, il fut troublé et tout Jérusalem avec lui. Qui étaient ces mages ? Pourquoi ont-ils voulu voir Jésus ? Et pourquoi Hérode a-t-il été troublé et tout Jérusalem avec lui ?
Il nous faut revoir un peu d’histoire, car la réponse à ces questions tourne autour de l’ancien conflit entre l’Est et l’Ouest. Que ce soit les Grecs et les Troyens de l’antiquité ou l’OTAN et Al Qaïda de nos jours, il y a eu, presque toujours, une lutte pour le pouvoir sur le proche Orient entre l’Est et l’Ouest.
Trois siècles avant Jésus-Christ, Alexandre le Grand s’est emparé de la plupart des continents européen et asiatique, et a réuni l’Orient et l’Occident. Puis il est mort et son empire a été divisé de nouveau. Deux siècles plus tard, les Romains régnaient en occident et les Parthes en orient. Et il y avait de rudes conflits entre eux. « S’étant libérés du joug gréco-macédonien, les Parthes se heurtèrent maintes fois aux Romains, auxquels ils disputèrent l’Arménie. De 64 av. J.-C. à 226 ap. J.-C., ils empêchèrent l’empire romain de progresser vers l’E. De 40 à 37 av. J.-C., les armées parthes envahirent l’Asie Mineure et la Syrie [alors sous contrôle romain], s’emparèrent de Jérusalem, la mirent à sac, et proclamèrent roi des Juifs le dernier des Asmonéens, Antigone. » (Nouveau Dictionnaire Biblique, Editions Emmaüs, 1992, p. 974.)
Or, au moment de cette invasion, la famille d’Hérode le Grand, dont il est question dans notre texte de l’Evangile de Matthieu, était alliée à Rome et régnait en Judée. Le père d’Hérode le Grand, Antipater, « avait reçu de César, en 47 av. J.-C., le titre de procurateur de Judée. Il conféra à Phasaël son fils aîné, le gouvernement de Jérusalem et de ses environs, et attribua la Galilée à Hérode, qui avait alors 25 ans. Après l’assassinat d’Antipater (43 av. J.-C.), Marc-Antoine donna aux 2 frères le titre de tétrarques, avec la responsabilité de la politique juive. Ils furent mis en mauvaise posture par Antigone, dernier roi de la famille des Maccabées, et par les Parthes. Phasaël tomba aux mains de ces derniers et se suicida avant qu’ils ne le tuent. Antoine poussa alors les Romains à prendre le parti d’Hérode. Jérusalem fut prise et Hérode devint roi de Judée en 37 av. J.-C. » (NDB, p. 567.)
On avait donc deux empires, celui des Romains et celui des Parthes, qui se disputaient le territoire entre eux. La Judée faisait partie de ce territoire du milieu et était passé d’un côté à l’autre plusieurs fois à travers les siècles. C’était comme l’Alsace entre la France et l’Allemagne !
Or, les mages étaient une classe de prêtres dans l’empire parthique, une classe qui existait depuis des siècles, bien avant l’exil des juifs à Babylone. Ils étaient des experts dans les différentes disciplines scientifiques et faisaient partie d’un conseil qui choisissait le roi. C’étaient eux les sages de Babylone qui conseillaient le roi dans le livre de Daniel et dont Daniel a été désigné le chef suprême. Sans doute qu’à cause de Daniel les mages connaissaient les Ecritures Hébraïques.
Nous pouvons donc comprendre qu’Hérode et tout Jérusalem aient été troublé lorsqu’un groupe de mages est arrivé demandant, « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? En effet, nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus pour l'adorer. » Les juifs détestaient les Romains et Hérode mais étaient bien disposés envers les Parthes. Les Parthes avaient déjà chassés une fois les Romains hors de Jérusalem et avaient provoqué la mort du frère d’Hérode. En plus, les mages établissaient les rois pour les Parthes. Du coup, leur présence à Jérusalem était cause d’inquiétude !
C’est au beau milieu de cette inquiétude et de cette lutte de pouvoir entre les grands empires que Dieu a mis en œuvre son salut pour le monde. Il a fait rapprocher l’Est de l’Ouest, et pour un moment, les a obligés à prêter attention à un enfant dans le village de Bethléhem, Jésus, le Fils de Dieu. Peut-être que les mages avaient aussi des idées et des espoirs d’empire, mais la raison pour laquelle ils sont allés à Jérusalem a été, « Nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus pour l'adorer. »
Nous ne pouvons que spéculer sur ce que les mages savaient de ce roi des Juifs, mais de toute évidence ils cherchaient celui que les Juifs appelaient le Messie. Hérode comprenait qu’il s’agissait du Messie car « Il rassembla tous les chefs des prêtres et spécialistes de la loi que comptait le peuple et leur demanda où le Messie devait naître. » Et eux ont répondu qu’il devait naître à Bethléhem selon la prophétie de Michée.
Est-ce que les mages comprenaient, ce qu’ajoute Michée, que l’origine de ce Messie remontait loin dans le passé, à l’éternité ? Ayant lu les prophètes, comprenaient-ils que ce Christ serait l’Eternel lui-même qui viendrait auprès de son peuple pour les libérer de tous leurs ennemis ? Et comprenaient-ils que le Messie serait un serviteur qui souffrirait et mourrait pour les libérer du péché, de la mort et de la puissance du diable? Nous ne pouvons pas savoir maintenant les limites de leurs connaissances. Mais nous savons qu’ils sont venus adorer cet enfant et faire leurs obéissances à ce roi des Juifs. Aussi lui ont-ils offert des cadeaux convenables pour un roi.
C’est clair que les mages trouvaient que ce roi des Juifs avait une importance mondiale. Matthieu dit que, quand ils ont vu de nouveau l'étoile qui les a menés à Jésus, ils furent remplis d'une très grande joie. Cette étoile et puis l’avertissement dans un rêve de ne pas retourner vers Hérode leur a confirmé que, d’une manière ou d’une autre, cet enfant serait le Sauveur du monde entier. Peut-être qu’ils sont rentrés non seulement dans la joie mais aussi dans la paix sachant qu’il n’y avait plus de raison de combattre les Romains pour la domination du monde. Dieu avait un autre plan.
Mais Hérode, lui a piqué une crise ! S’il y avait vraiment un roi des Juifs autre que lui, et s’il ne faisait rien et que les Romains l’apprennent, il pourrait se trouver face à un gros problème. Un autre roi reconnu par les ennemis de Rome mais pas par Rome ! Ce n’est pas évident de s’en sortir. Du coup, étant impitoyable, Hérode donne l’ordre à ses soldats de massacrer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléhem et dans tout son territoire, selon la date qu’il s’était fait préciser par les mages.
Sa rage a cependant été futile. Comme Dieu avait averti les mages de ne pas retourner vers Hérode, de même il avait averti Joseph de prendre Jésus et Marie et de fuir en Egypte. Aucun pouvoir terrestre, aucun roi ni empire, ni le diable même, ne pouvait et ne peut toujours pas frustrer le salut de Dieu. Il y aurait la paix de Dieu sur la terre de Dieu.
Qu’est-ce que Dieu nous dit par cet incident ? Eh bien, il nous appelle, comme les mages, à une compréhension de son œuvre de salut et à une connaissance de celui qu’il nous a offert comme le roi des Juifs. Il nous appelle à l’adorer pour avoir la paix. Car ce roi n’est pas le roi des Juifs seulement, mais le Roi des Rois. Dieu l’a donné au monde entier pour réconcilier le monde entier à lui comme il l’avait bien dit à Abraham, « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta descendance. » Gn 22.18.
Esaïe dit, « En effet, un enfant nous est né, un fils nous a été donné, et la souveraineté reposera sur son épaule ; on l'appellera merveilleux conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. » Es 9.6. Quels que soient le chaos, les luttes et la tension que nous avons créés dans le monde, c’est Jésus qui mettra fin à tout cela et nous établira la paix. C’est lui qui mettra fin à la lutte entre l’Est et l’Ouest, entre les différentes religions et les différents partis politiques, et à toute autre division qu’il peut y avoir. Cela fait partie de ce que Paul dit dans la lecture de l’Epître : « Ce mystère, c'est que les non-Juifs sont cohéritiers des Juifs, qu'ils forment un corps avec eux et participent à la même promesse [de Dieu] en [Jésus-]Christ par l'Evangile. » Ep 3.6.
Nos luttes entre nous sont le résultat de notre lutte avec Dieu. Nous le craignons et lui en voulons de son jugement. Nous lui tournons le dos et nous faisons nos propres dieux. Cela produit des divisions hostiles entre nous et s’empare de notre paix avec Dieu et sur la terre. Jésus restaure la paix avec Dieu qui, à son tour, restaure la paix entre nous. Quand nous comprenons cela et nous tournons vers Jésus comme les mages, alors nous trouvons la grande joie qu’ils ont éprouvée.
Dieu a fait signe pour que les mages sachent où aller chercher Jésus. Il a fait quelque espèce d’astre qui leur a indiqué que le temps est venu et que le roi est né. Puis cet astre est apparu encore pour les diriger vers Jésus à Bethléhem. A cause de cet astre donc, et non pas à cause d’un palais ou quelques autres signes extérieurs de pouvoir, les mages ont reconnu Jésus.
Pareillement, Dieu nous donne des signes afin que nous sachions que Jésus est celui que nous cherchons. Premièrement il nous donne sa Parole qui nous enseigne plus que ce que les mages n’en savaient à son sujet. Cette parole nous montre clairement que Jésus est notre roi.
Puis Dieu nous donne le Baptême au nom de Jésus, signe et acte auquel il a lié la promesse que quiconque croira et sera baptisé sera sauvé. Enfin il nous donne le corps et le sang de Jésus avec la promesse qu’ils sont donnés et répandu pour la rémission de nos péchés. Nous en savons plus que les mages, mais nous avons la même promesse, le même Evangile. Jésus est le roi des Juifs, le Christ, le Sauveur du monde. Et tout comme les mages, nous sommes venus l’adorer.
Je suis désolé que Noël soit passé et que nous devions reprendre nos rythmes ordinaires à l’école et au travail. Mais je suis reconnaissant que nous puissions le faire avec la pleine assurance que Jésus est au pouvoir. Quel que soit la difficulté, la tension ou le problème que nous rencontrerons, Jésus l’a surmonté. Nous l’adorons dans la paix et la joie.
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett