La fin de la
frustration
Apocalypse 21.9-14, 22-27
9 Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes remplies des
sept derniers fléaux vint m’adresser la parole et dit : « Viens, je te
montrerai la femme, l’épouse de l’Agneau. » 10 Il me transporta en esprit sur
une grande et haute montagne et me montra la ville sainte, Jérusalem, qui
descendait du ciel, d’auprès de Dieu. 11 Elle rayonnait de la gloire de Dieu.
Son éclat ressemblait à celui d’une pierre très précieuse, d’une pierre de
jaspe transparente comme du cristal. 12 Elle était entourée d’une grande et
haute muraille avec douze portes, et à ces portes douze anges ; des noms y
étaient inscrits : ceux des douze tribus d’Israël. 13 Il y avait à l’est trois
portes, au nord trois portes, au sud trois portes et à l’ouest trois portes. 14
La muraille de la ville avait douze fondations qui portaient les noms des douze
apôtres de l’Agneau.
22 Je ne vis pas de temple dans la ville, car le Seigneur, le Dieu
tout-puissant, est son temple, ainsi que l’Agneau. 23 La ville n’a besoin ni du
soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’éclaire et
l’Agneau est son flambeau. 24 Les nations marcheront à sa lumière et les rois
de la terre y apporteront leur gloire. 25 Ses portes ne seront pas fermées de
toute la journée, car il n’y aura plus de nuit. 26 On y apportera la gloire et
l’honneur des nations. 27 Il n’entrera chez elle rien de souillé, ni personne
qui se livre à des pratiques abominables et au mensonge ; il n’entrera que ceux
qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau.
Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la
communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
En février, un jeune homme de 22 ans, alcoolisé et sans permis,
chauffard récidiviste, conduisait un véhicule 4x4 à haute vitesse sur le
périphérique. Il aurait délibérément percuté la voiture de la police devant lui
et ainsi a tué deux policiers et en a gravement blessé un troisième.
Il y a trois semaines, les deux frères Tsarnaev ont fait exploser
deux bombes à la ligne d’arrivée du marathon de Boston, ce qui a fait trois
morts et 264 blessés. Ils étaient en route pour New York afin d’en faire
exploser sept autres lorsque la police les a trouvés. L’ainé a été tué dans la
fusillade qui a suivi et le plus jeune a pris la fuite mais a été retrouvé plus
tard.
Je ne prétends pas savoir tous les sentiments que peuvent éprouver
les familles de ces personnes mortes et blessées, mais il me semble qu’elles
doivent éprouver de la frustration. Il est possible que nous ressentions tous
de la frustration car ces personnes ont été abattues inutilement, pour des
raisons incompréhensibles. Et même si les auteurs de ces crimes ont été arrêtes
et mis en prison, ou tués, est-ce que cela va soulager les survivants, les
blessés et les familles des morts ? Peut-être un peu mais pas entièrement,
parce que rien ne peut restaurer la vie des morts ni la santé des personnes
gravement blessées comme celles qui ont été amputées.
Une telle mort nous laisse frustrés n’est-ce pas ? Une vie nous a
été arrachée inutilement avant l’heure et rien ne peut la compenser car rien ne
peut la restaurer. Nous apprenons à accepter la mort naturelle, lorsque l’on
meurt de vieillesse. Cela nous fait mal mais nous ne nous sentons pas
spécialement lésés ou punis. Une mort à cause d’un accident est pire. Mais le
comble c’est la mort à cause d’un crime, et surtout si le crime n’est pas
résolu.
Y a-t-il quelque chose qui peut vraiment soulager la douleur et la
frustration de la mort ? Une seule : la résurrection des morts et une vie
nouvelle dans un monde parfait. Et c’est justement la vision que notre Dieu met
devant nos yeux aujourd’hui. Jésus a envoyé son ange auprès de Jean pour lui
révéler ce qui devait arriver bientôt. C’est pour nous faire connaitre la
vérité qui nous rend libres. La vision culmine par l’aperçu d’un nouveau ciel
et d’une nouvelle terre. Jean voit la récompense du peuple de Dieu : une vie
nouvelle dans un nouveau monde où « la
mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car ce qui
existait avant a disparu. » Ap 21.4. Puis un aspect de ce nouveau monde est
révélé dans la vision de la nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel,
d’auprès de Dieu, une ville sans temple car le Seigneur, le Dieu tout-puissant,
est son temple, ainsi que l’Agneau.
Voilà la solution de notre frustration au sujet de la mort, ce qui
compense la mort, une vie de mauvaise santé ou de pauvreté, ou la futilité
apparente d’une autre semaine au travail ou à l’école. Quelle que soit la
source de notre frustration, douleur, colère ou désespoir, Dieu y mettra fin et
la compensera. Car nous aurons une vie nouvelle dans sa présence.
Cette vision de la nouvelle Jérusalem, la cité de Dieu, nous
révèle un peu de la qualité de la vie de la résurrection. Dans la révélation
entière, Jean a déjà vu la résurrection des morts et le jugement de Dieu. Le
diable, la bête et le prétendu prophète ont tous été jetés vivants dans l’étang
ardent de feu et de soufre. Avec eux sont tous ceux qui ont pratiqué le mal et
dont le nom n’est pas inscrit dans le livre de vie, c’est-à-dire, tous ceux qui
n’ont pas suivi Jésus, l’Agneau de Dieu. Cet enfer est appelé la seconde mort.
Là, la frustration de la mort durera pour toujours parce que la seule chose qui
peut mettre fin à cette frustration est la résurrection à la vie nouvelle. Ces
personnes auront perdu leur vie sur la terre et puis la participation à la vie
éternelle. Quelles que soient les autres misères de l’enfer, le regret et la
frustration doivent en constituer une grande partie.
Au contraire, la frustration et tout regret à cause de la mort
seront abolis une fois pour toutes pour tous ceux qui atteindront la
résurrection et qui régneront avec Christ. Si l’on meurt de vieillesse ou si
notre vie nous est volée par une maladie, par un chauffard alcoolisé ou par un
meurtrier, rien de cela n’aura plus d’importance car notre vie nous sera
restaurée ! Aucune médecine ni chirurgie, aucune loi ni procès judiciaire ne
peut restaurer notre vie. Mais Jésus-Christ nous restaurera la vie quand il
nous ressuscitera des morts. Et cela
mettra fin, pour toujours, à tout sentiment de frustration, de peur et de
colère.
C’est cela la promesse et l’espoir de la Bonne Nouvelle et le
point de mire de cette période de Pâques. C’est ce que nous espérons et
attendons. C’est l’espoir qui nous encourage et nous fortifie face à tout ce
que la vie peut nous faire.
Je ne sais pas ce que ressentent les gens qui se suicident, mais
il paraît qu’ils sont accablés par les sentiments de frustration et de
désespoir, et sont privés de toute espérance. Ils ne voient aucune solution à
leur situation, aucune possibilité de restaurer l’espérance et un but dans leur
vie.
Notre Dieu ne veut que personne soit pris dans ce piège. C’est
pourquoi il a envoyé son fils dans le monde, pour nous dire qu’il nous pardonne
et qu’il va restaurer la vie qu’il a arrachée à Adam et Eve, et ainsi à chacun
de nous, à cause de notre péché. Jésus est mort pour réaliser cela. C’est fait.
Puis il est ressuscité des morts pour que nous ayons la preuve que Dieu nous
restaurera la vie. Cela aussi est accompli. Quelle que soit la vie ou la
qualité de vie dont nous croyons avoir été privée, elle sera restaurée et
compensée. Nous serons comme Jésus-Christ ; nous porterons de nouveau la pleine
image de Dieu.
La vie à venir sera meilleure que la première parce que Dieu va
créer un nouveau ciel et une nouvelle terre. Il est très difficile de décrire
quelque chose que nous n’avons jamais vue, mais Jean l’entrevoit et le décrit.
Il voit une nouvelle cité de Dieu, la ville sainte de Jérusalem
qui descendait du ciel. Nous avons sauté quelques détails dans notre lecture,
mais la cité que voit Jean est un cube géant — les faces de 2200 km ! — fait
d’or pur et des pierres précieuses. Ce n’est pas l’image d’une ville littérale.
C’est plutôt une image de la perfection du peuple de Dieu, car c’est la femme,
l’épouse de l’Agneau. C’est vous et moi ! A travers les Ecritures, Jérusalem
fait référence non seulement à la ville en Judée, mais aussi au peuple de Dieu.
Alors cette image d’une ville parfaite est une image de notre perfection au
ciel.
Les douze portes de la
ville portent les noms des douze tribus d’Israël et ses douze fondations les
noms des douze apôtres de l’Agneau. Cela nous indique que Dieu tient ses
promesses. Aux douze tribus d’Israël il avait promis un Messie, et ce Messie a
appelé et établi les douze apôtres comme ses témoins, afin que, par leur
témoignage, nous aussi soyons sauvés. Puisque ces noms figurent sur les portes
et sur les fondations de la nouvelle Jérusalem, nous pouvons avoir la certitude
que nous qui avons été édifiés sur le fondement des apôtres et prophètes (Ep
2.20), serons rendus parfaits. Comme l’Agneau lui-même nous serons ressuscités
et nos corps transformés, le mortel en l’immortel, le corruptible en
l’incorruptible.
Lorsque nous serons rendus parfaits, nous vivrons dans la présence
de Dieu. Jean dit : Je ne vis pas de temple dans la ville, car le Seigneur, le
Dieu tout-puissant, est son temple, ainsi que l’Agneau. C’est sans doute là le
détail le plus important. Nous verrons enfin Dieu tel qu’il est !
Je pense que nous pouvons remplacer le mot « temple » par « église
» et comprendre mieux : Je ne vis pas d’église dans la ville. Le temple était
le lieu de la présence de Dieu parmi les Israélites, là où il dispensait sa
bénédiction. Mais Dieu y était caché, car seul le grand-prêtre y entrait une
fois par an. Du coup, Dieu était présent mais il y avait une séparation entre
lui et nous. Dans le temps actuel, Dieu est présent dans son l’église par sa
parole et ses sacrements, mais il est toujours caché de notre vue. Nous ne le
voyons pas tel qu’il est ; nous ne voyons que la parole ou le signe par lequel
il parle.
La Bible dit que l’homme ne peut pas voir Dieu et rester en vie.
Avant de le voir nous devons être transformés. Nous devons ôter le corps
corrompu par le péché et mettre le nouveau corps de la résurrection. Alors,
nous n’aurons plus besoin du pain et du vin qui nous apportent le corps et le
sang du Christ. Nous serons avec lui ! Nous n’aurons plus besoin d’une Bible ;
nous écouterons et parlerons à Dieu face à face. Voilà pourquoi Jean n’a pas vu
de temple dans la ville. Nous n’aurons plus besoin d’un temple pour cacher Dieu
de notre vue de peur que nous ne mourrions. Car il n’y aura plus de péché ni de
mort ; seulement une vie nouvelle et parfaite.
Jean a ensuite décrit cette vie parfaite. La ville n’a besoin ni
du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’éclaire et
l’Agneau est son flambeau. Les nations marcheront à sa lumière et les rois de
la terre y apporteront leur gloire. Ses portes ne seront pas fermées de toute
la journée, car il n’y aura plus de nuit. On y apportera la gloire et l’honneur
des nations. Il n’entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à
des pratiques abominables et au mensonge ; il n’entrera que ceux qui sont
inscrits dans le livre de vie de l’Agneau.
La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer,
car la gloire de Dieu l’éclaire et l’Agneau est son flambeau. Surtout dans la
Bible, la lumière représente tout ce qui est bon et vrai. Une journée
ensoleillée est meilleure qu’une journée de ténèbres et d’obscurité. La lumière
est une énergie qui donne la vie. L’obscurité est l’absence de cette énergie,
la mort. Dieu est la lumière de son peuple ; Jésus est la lumière du monde.
Dans le nouveau ciel et la nouvelle terre nous serons toujours dans la lumière.
Rien ne nous séparera de Dieu, la source de vie. C’est ça la signification de
l’image, qu’il n’y aura pas de nuit et que ses portes ne seront pas fermées. Il
ne s’y trouvera que des bonnes choses et des bonnes personnes, rien de mauvais
ni aucune personne inapte à la présence de Dieu. En effet, il n’entrera que
ceux qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau. Il n’y aura plus
jamais possibilité de meurtre, d’accident mortel ou de maladie. Plus jamais
nous ne vieillirons et mourrons, ni serons frustrés, craintifs ou en colère.
Cette vision et promesse d’un nouveau monde nous fortifie. Si nous
sommes fatigués des tentations au péché, si nous sommes las de la vie, cette
vision de la vie éternelle nous donne une raison de poursuivre le bon combat.
Si notre vie nous ennuie ou si nous sommes mécontents de notre situation ou condition
de vie, peut-être au bord du désespoir, cette vision de la vie éternelle nous
donne une raison d’espérer. Quel que soit le malheur que nous pouvons endurer,
la promesse de la résurrection et de la vie dans la présence de Dieu nous donne
raison de persévérer.
Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes remplies des
sept derniers fléaux vint m’adresser la parole et dit : « Viens, je te
montrerai la femme, l’épouse de l’Agneau. » Vous êtes l’épouse de l’Agneau !
Vos noms sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau. Par sa toute
puissance, Jésus restaurera votre vie par une nouvelle vie qui est meilleure
que tout ce que nous n’avons jamais vu. Ainsi vous vaincrez le monde. Alors,
vivez dans l’espoir ; vivez dans la lumière de l’Agneau.
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre,
garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett