mardi 7 mai 2013

Sermon du dimanche 5 Mai 2013


5ème dimanche après Pâques
Rogate

La fin de la frustration

Apocalypse 21.9-14, 22-27
9 Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes remplies des sept derniers fléaux vint m’adresser la parole et dit : « Viens, je te montrerai la femme, l’épouse de l’Agneau. » 10 Il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne et me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu. 11 Elle rayonnait de la gloire de Dieu. Son éclat ressemblait à celui d’une pierre très précieuse, d’une pierre de jaspe transparente comme du cristal. 12 Elle était entourée d’une grande et haute muraille avec douze portes, et à ces portes douze anges ; des noms y étaient inscrits : ceux des douze tribus d’Israël. 13 Il y avait à l’est trois portes, au nord trois portes, au sud trois portes et à l’ouest trois portes. 14 La muraille de la ville avait douze fondations qui portaient les noms des douze apôtres de l’Agneau.
22 Je ne vis pas de temple dans la ville, car le Seigneur, le Dieu tout-puissant, est son temple, ainsi que l’Agneau. 23 La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’éclaire et l’Agneau est son flambeau. 24 Les nations marcheront à sa lumière et les rois de la terre y apporteront leur gloire. 25 Ses portes ne seront pas fermées de toute la journée, car il n’y aura plus de nuit. 26 On y apportera la gloire et l’honneur des nations. 27 Il n’entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à des pratiques abominables et au mensonge ; il n’entrera que ceux qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

En février, un jeune homme de 22 ans, alcoolisé et sans permis, chauffard récidiviste, conduisait un véhicule 4x4 à haute vitesse sur le périphérique. Il aurait délibérément percuté la voiture de la police devant lui et ainsi a tué deux policiers et en a gravement blessé un troisième.
Il y a trois semaines, les deux frères Tsarnaev ont fait exploser deux bombes à la ligne d’arrivée du marathon de Boston, ce qui a fait trois morts et 264 blessés. Ils étaient en route pour New York afin d’en faire exploser sept autres lorsque la police les a trouvés. L’ainé a été tué dans la fusillade qui a suivi et le plus jeune a pris la fuite mais a été retrouvé plus tard.
Je ne prétends pas savoir tous les sentiments que peuvent éprouver les familles de ces personnes mortes et blessées, mais il me semble qu’elles doivent éprouver de la frustration. Il est possible que nous ressentions tous de la frustration car ces personnes ont été abattues inutilement, pour des raisons incompréhensibles. Et même si les auteurs de ces crimes ont été arrêtes et mis en prison, ou tués, est-ce que cela va soulager les survivants, les blessés et les familles des morts ? Peut-être un peu mais pas entièrement, parce que rien ne peut restaurer la vie des morts ni la santé des personnes gravement blessées comme celles qui ont été amputées.
Une telle mort nous laisse frustrés n’est-ce pas ? Une vie nous a été arrachée inutilement avant l’heure et rien ne peut la compenser car rien ne peut la restaurer. Nous apprenons à accepter la mort naturelle, lorsque l’on meurt de vieillesse. Cela nous fait mal mais nous ne nous sentons pas spécialement lésés ou punis. Une mort à cause d’un accident est pire. Mais le comble c’est la mort à cause d’un crime, et surtout si le crime n’est pas résolu.
Y a-t-il quelque chose qui peut vraiment soulager la douleur et la frustration de la mort ? Une seule : la résurrection des morts et une vie nouvelle dans un monde parfait. Et c’est justement la vision que notre Dieu met devant nos yeux aujourd’hui. Jésus a envoyé son ange auprès de Jean pour lui révéler ce qui devait arriver bientôt. C’est pour nous faire connaitre la vérité qui nous rend libres. La vision culmine par l’aperçu d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre. Jean voit la récompense du peuple de Dieu : une vie nouvelle dans un nouveau monde où « la mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car ce qui existait avant a disparu. » Ap 21.4. Puis un aspect de ce nouveau monde est révélé dans la vision de la nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, une ville sans temple car le Seigneur, le Dieu tout-puissant, est son temple, ainsi que l’Agneau.
Voilà la solution de notre frustration au sujet de la mort, ce qui compense la mort, une vie de mauvaise santé ou de pauvreté, ou la futilité apparente d’une autre semaine au travail ou à l’école. Quelle que soit la source de notre frustration, douleur, colère ou désespoir, Dieu y mettra fin et la compensera. Car nous aurons une vie nouvelle dans sa présence.
Cette vision de la nouvelle Jérusalem, la cité de Dieu, nous révèle un peu de la qualité de la vie de la résurrection. Dans la révélation entière, Jean a déjà vu la résurrection des morts et le jugement de Dieu. Le diable, la bête et le prétendu prophète ont tous été jetés vivants dans l’étang ardent de feu et de soufre. Avec eux sont tous ceux qui ont pratiqué le mal et dont le nom n’est pas inscrit dans le livre de vie, c’est-à-dire, tous ceux qui n’ont pas suivi Jésus, l’Agneau de Dieu. Cet enfer est appelé la seconde mort. Là, la frustration de la mort durera pour toujours parce que la seule chose qui peut mettre fin à cette frustration est la résurrection à la vie nouvelle. Ces personnes auront perdu leur vie sur la terre et puis la participation à la vie éternelle. Quelles que soient les autres misères de l’enfer, le regret et la frustration doivent en constituer une grande partie.
Au contraire, la frustration et tout regret à cause de la mort seront abolis une fois pour toutes pour tous ceux qui atteindront la résurrection et qui régneront avec Christ. Si l’on meurt de vieillesse ou si notre vie nous est volée par une maladie, par un chauffard alcoolisé ou par un meurtrier, rien de cela n’aura plus d’importance car notre vie nous sera restaurée ! Aucune médecine ni chirurgie, aucune loi ni procès judiciaire ne peut restaurer notre vie. Mais Jésus-Christ nous restaurera la vie quand il nous ressuscitera des morts.  Et cela mettra fin, pour toujours, à tout sentiment de frustration, de peur et de colère.
C’est cela la promesse et l’espoir de la Bonne Nouvelle et le point de mire de cette période de Pâques. C’est ce que nous espérons et attendons. C’est l’espoir qui nous encourage et nous fortifie face à tout ce que la vie peut nous faire.
Je ne sais pas ce que ressentent les gens qui se suicident, mais il paraît qu’ils sont accablés par les sentiments de frustration et de désespoir, et sont privés de toute espérance. Ils ne voient aucune solution à leur situation, aucune possibilité de restaurer l’espérance et un but dans leur vie.
Notre Dieu ne veut que personne soit pris dans ce piège. C’est pourquoi il a envoyé son fils dans le monde, pour nous dire qu’il nous pardonne et qu’il va restaurer la vie qu’il a arrachée à Adam et Eve, et ainsi à chacun de nous, à cause de notre péché. Jésus est mort pour réaliser cela. C’est fait. Puis il est ressuscité des morts pour que nous ayons la preuve que Dieu nous restaurera la vie. Cela aussi est accompli. Quelle que soit la vie ou la qualité de vie dont nous croyons avoir été privée, elle sera restaurée et compensée. Nous serons comme Jésus-Christ ; nous porterons de nouveau la pleine image de Dieu.
La vie à venir sera meilleure que la première parce que Dieu va créer un nouveau ciel et une nouvelle terre. Il est très difficile de décrire quelque chose que nous n’avons jamais vue, mais Jean l’entrevoit et le décrit.
Il voit une nouvelle cité de Dieu, la ville sainte de Jérusalem qui descendait du ciel. Nous avons sauté quelques détails dans notre lecture, mais la cité que voit Jean est un cube géant — les faces de 2200 km ! — fait d’or pur et des pierres précieuses. Ce n’est pas l’image d’une ville littérale. C’est plutôt une image de la perfection du peuple de Dieu, car c’est la femme, l’épouse de l’Agneau. C’est vous et moi ! A travers les Ecritures, Jérusalem fait référence non seulement à la ville en Judée, mais aussi au peuple de Dieu. Alors cette image d’une ville parfaite est une image de notre perfection au ciel.
 Les douze portes de la ville portent les noms des douze tribus d’Israël et ses douze fondations les noms des douze apôtres de l’Agneau. Cela nous indique que Dieu tient ses promesses. Aux douze tribus d’Israël il avait promis un Messie, et ce Messie a appelé et établi les douze apôtres comme ses témoins, afin que, par leur témoignage, nous aussi soyons sauvés. Puisque ces noms figurent sur les portes et sur les fondations de la nouvelle Jérusalem, nous pouvons avoir la certitude que nous qui avons été édifiés sur le fondement des apôtres et prophètes (Ep 2.20), serons rendus parfaits. Comme l’Agneau lui-même nous serons ressuscités et nos corps transformés, le mortel en l’immortel, le corruptible en l’incorruptible.
Lorsque nous serons rendus parfaits, nous vivrons dans la présence de Dieu. Jean dit : Je ne vis pas de temple dans la ville, car le Seigneur, le Dieu tout-puissant, est son temple, ainsi que l’Agneau. C’est sans doute là le détail le plus important. Nous verrons enfin Dieu tel qu’il est !
Je pense que nous pouvons remplacer le mot « temple » par « église » et comprendre mieux : Je ne vis pas d’église dans la ville. Le temple était le lieu de la présence de Dieu parmi les Israélites, là où il dispensait sa bénédiction. Mais Dieu y était caché, car seul le grand-prêtre y entrait une fois par an. Du coup, Dieu était présent mais il y avait une séparation entre lui et nous. Dans le temps actuel, Dieu est présent dans son l’église par sa parole et ses sacrements, mais il est toujours caché de notre vue. Nous ne le voyons pas tel qu’il est ; nous ne voyons que la parole ou le signe par lequel il parle.
La Bible dit que l’homme ne peut pas voir Dieu et rester en vie. Avant de le voir nous devons être transformés. Nous devons ôter le corps corrompu par le péché et mettre le nouveau corps de la résurrection. Alors, nous n’aurons plus besoin du pain et du vin qui nous apportent le corps et le sang du Christ. Nous serons avec lui ! Nous n’aurons plus besoin d’une Bible ; nous écouterons et parlerons à Dieu face à face. Voilà pourquoi Jean n’a pas vu de temple dans la ville. Nous n’aurons plus besoin d’un temple pour cacher Dieu de notre vue de peur que nous ne mourrions. Car il n’y aura plus de péché ni de mort ; seulement une vie nouvelle et parfaite.
Jean a ensuite décrit cette vie parfaite. La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’éclaire et l’Agneau est son flambeau. Les nations marcheront à sa lumière et les rois de la terre y apporteront leur gloire. Ses portes ne seront pas fermées de toute la journée, car il n’y aura plus de nuit. On y apportera la gloire et l’honneur des nations. Il n’entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à des pratiques abominables et au mensonge ; il n’entrera que ceux qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau.
La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’éclaire et l’Agneau est son flambeau. Surtout dans la Bible, la lumière représente tout ce qui est bon et vrai. Une journée ensoleillée est meilleure qu’une journée de ténèbres et d’obscurité. La lumière est une énergie qui donne la vie. L’obscurité est l’absence de cette énergie, la mort. Dieu est la lumière de son peuple ; Jésus est la lumière du monde. Dans le nouveau ciel et la nouvelle terre nous serons toujours dans la lumière. Rien ne nous séparera de Dieu, la source de vie. C’est ça la signification de l’image, qu’il n’y aura pas de nuit et que ses portes ne seront pas fermées. Il ne s’y trouvera que des bonnes choses et des bonnes personnes, rien de mauvais ni aucune personne inapte à la présence de Dieu. En effet, il n’entrera que ceux qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau. Il n’y aura plus jamais possibilité de meurtre, d’accident mortel ou de maladie. Plus jamais nous ne vieillirons et mourrons, ni serons frustrés, craintifs ou en colère.
Cette vision et promesse d’un nouveau monde nous fortifie. Si nous sommes fatigués des tentations au péché, si nous sommes las de la vie, cette vision de la vie éternelle nous donne une raison de poursuivre le bon combat. Si notre vie nous ennuie ou si nous sommes mécontents de notre situation ou condition de vie, peut-être au bord du désespoir, cette vision de la vie éternelle nous donne une raison d’espérer. Quel que soit le malheur que nous pouvons endurer, la promesse de la résurrection et de la vie dans la présence de Dieu nous donne raison de persévérer.
Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes remplies des sept derniers fléaux vint m’adresser la parole et dit : « Viens, je te montrerai la femme, l’épouse de l’Agneau. » Vous êtes l’épouse de l’Agneau ! Vos noms sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau. Par sa toute puissance, Jésus restaurera votre vie par une nouvelle vie qui est meilleure que tout ce que nous n’avons jamais vu. Ainsi vous vaincrez le monde. Alors, vivez dans l’espoir ; vivez dans la lumière de l’Agneau.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett