mardi 3 septembre 2013

Sermon du dimanche 1er Septembre 2013

14ème Dimanche après la Trinité (C)

La sainteté au quotidien

Hébreux 13.1-17
Persévérez dans l'amour fraternel. N'oubliez pas l'hospitalité, car en l'exerçant certains ont sans le savoir logé des anges.
Souvenez-vous des prisonniers comme si vous étiez prisonniers avec eux, et de ceux qui sont maltraités comme si vous étiez dans leur corps.
Que le mariage soit honoré de tous et le lit conjugal épargné par la souillure: ceux qui se livrent à l’immoralité sexuelle et à l’adultère, Dieu les jugera.
Que votre conduite ne soit pas guidée par l'amour de l'argent, contentez-vous de ce que vous avez. En effet, Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai pas et je ne t'abandonnerai pas. C'est donc avec assurance que nous pouvons dire: Le Seigneur est mon secours, je n’aurai peur de rien. Que peut me faire un homme? Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Considérez quel est le bilan de leur vie et imitez leur foi.
Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et pour l'éternité. Ne vous laissez pas entraîner par toutes sortes de doctrines étrangères. Il est bon en effet que le cœur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n’ont été d’aucun profit à ceux qui s’en sont fait une règle. Nous avons un autel dont ceux qui accomplissent le service du tabernacle n'ont pas le droit de tirer leur nourriture. En ce qui concerne les animaux dont le sang est apporté par le grand-prêtre dans le sanctuaire pour l’expiation du péché, leur corps est brûlé à l’extérieur du camp. Voilà pourquoi Jésus aussi, afin de procurer la sainteté au peuple au moyen de son propre sang, a souffert à l’extérieur de la ville. Sortons donc pour aller à lui à l’extérieur du camp, en supportant d’être humiliés comme lui. En effet, ici-bas nous n'avons pas de cité permanente, mais nous recherchons celle qui est à venir.
Par Christ, offrons [donc] sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit de lèvres qui reconnaissent publiquement lui appartenir. Et n’oubliez pas de faire le bien et de vous entraider, car c'est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir.
Obéissez à vos conducteurs et soumettez-vous à eux, car ils veillent sur votre âme en hommes qui devront rendre des comptes. Ils pourront ainsi le faire avec joie et non en soupirant, ce qui ne vous serait d'aucun avantage.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Dimanche dernier nous avons vu que nous avons besoin de rechercher la sainteté afin de finir la course de la foi et de voir le Seigneur. La lecture de ce matin en est la suite, et nous donne quelques exemples pratiques de la sainteté au quotidien. Ici, le Saint-Esprit nous exhorte à faire deux choses : pratiquer l’amour fraternel, et comme déjà dit dans cette lettre, garder les regards sur Jésus.
Avant d’aborder ces deux sujets, reculons d’un pas et posons la question, « Pourquoi la sainteté est-elle si importante ? » Eh bien, souvenez-vous de la déclaration de Jésus sur la façon de reconnaitre des prétendus prophètes ? Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des ronces ou des figues sur des chardons ? Tout bon arbre produit de bons fruits, mais le mauvais arbre produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits… C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Mt 7.16-20.
Nous savons donc ce qu’est vraiment une personne par ce qu’elle dit et fait. Toute chose sort du cœur de l’homme, soit des péchés parce que le cœur est mauvais, soit des paroles et des actions saintes parce que le Saint-Esprit a purifié le cœur par la foi en Christ. Alors, la raison pour laquelle la sainteté est si importante, c’est qu’elle est l’expression visible de la foi en Christ et de la présence du Saint-Esprit. Nous pouvons être certains, qu’une personne qui ne se donne aucune peine pour mener une vie qui soit agréable à Dieu, n’a pas de foi ni d’Esprit. Et selon la lecture de la semaine dernière, sans la sainteté, personne ne verra le Seigneur.
Or, si nous n’avions plus de nature corrompue qui résiste à l’Esprit, nous n’aurions pas besoin de leçons de la sainteté. Comme une plante pousse d’elle-même lorsque Dieu donne du soleil et de la pluie, la sainteté poussera d’elle-même. Mais en réalité, notre ancien homme et son péché subsistent en nous, dans une certaine mesure, et nous trompent. Nous ne reconnaissons toujours pas le chemin et avons donc besoin des directives de la parole de Dieu.
Reprenons la lecture d’aujourd’hui. Nous pouvons diviser ce texte en deux parties. La première partie, les versets 1-8 traitent nos rapports avec les autres croyants, et la deuxième, les versets 9-17, nos rapports avec Christ. Voilà la première partie.
Persévérez dans l’amour fraternel. N’oubliez pas l’hospitalité, car en l’exerçant certains ont sans le savoir logé des anges. Souvenez-vous des prisonniers comme si vous étiez prisonniers avec eux, et de ceux qui sont maltraités comme si vous étiez dans leur corps. Que le mariage soit honoré de tous et le lit conjugal épargné par la souillure : ceux qui se livrent à l’immoralité sexuelle et à l’adultère, Dieu les jugera. Que votre conduite ne soit pas guidée par l’amour de l’argent, contentez-vous de ce que vous avez. En effet, Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai pas et je ne t’abandonnerai pas. C’est donc avec assurance que nous pouvons dire : Le Seigneur est mon secours, je n’aurai peur de rien. Que peut me faire un homme ? Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Considérez quel est le bilan de leur vie et imitez leur foi. Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité.
Il y a là plusieurs vertus diverses telles que l’amour fraternel, l’hospitalité, la pureté et le contentement. Mais il y a un fil commun qui les relie toutes. C’est l’engagement mutuel de fidélité entre les membres d’une alliance. C’est comme l’engagement entre les membres d’une équipe sportive.
Pensez à une équipe de course de relais. Les coureurs doivent mettre beaucoup de temps à apprendre à passer le relais. Il ne faut pas qu’ils laissent tomber le bâton ! Ils doivent tout faire de façon coordonnée. L’entraineur met des heures et des heures à évaluer chaque personne pour déterminer quel manche de la course chacune doit courir. Tous doivent être engagés, les uns aux autres, s’ils souhaitent gagner la course. Car ils gagneront tous ensemble, ou bien ils perdront tous ensemble. C’est pareil pour tout sport fait en équipe.
Le Saint-Esprit parle de cet engagement réciproque chez nous. Nous sommes tous membres du corps de Christ et partageons le même Esprit. Dieu a conclu une seule et même alliance avec nous tous : il est notre Dieu et nous sommes son peuple. Nous sommes donc de la même équipe avec un saint lien entre nous, un lien de ressemblance à Jésus. Pour courir l’épreuve qui nous est proposée, finir la course et gagner le prix, nous avons besoin de fortifier ce lien entre nous, car le monde et notre nature propre sont contre cette unité.
Le Saint-Esprit dirige nos pensées sur la communauté, sur le corps de Christ, parce que c’est notre nouvelle nature. Par contre, le monde nous dit de rechercher et de satisfaire à nos désirs individuels ; et la nature propre est toute prête à s’y conformer ! Du coup l’Esprit doit nous exhorter à vivre en corps de Christ. Ainsi les instructions de ce texte.
Persévérez dans l’amour fraternel. Cela veut dire nous consacrer les uns aux autres. Etant unies en Christ, le bien-être de chacun nous importe à tous. Nous sommes plus qu’une équipe sportive ; nous sommes une famille, un seul corps. C’est aussi pour cela que nous voulons pratiquer l’hospitalité, non seulement envers ceux que nous connaissons ici, mais aussi envers les autres croyants que nous ne connaissions pas s’ils passent chez nous. Ce visiteur risque d’être l’envoyé de Dieu, peut être un ange comme dans le cas d’Abraham. Pareillement, nous devons nous souvenir de ceux qui sont prisonniers et ceux qui sont maltraités à cause de Christ. Ce n’est pas que nous devons rendre visite à tous les criminels en prison, mais quand nos frères et sœurs en Christ sont persécutés pour leur foi et pour l’Evangile, nous devons faire notre possible pour les aider. Nous sommes de la même famille, et ce pourrait être notre tour la prochaine fois.
Puis, il y a la pureté sexuelle, surtout dans le mariage. Au premier abord, cela pourrait sembler être d’une autre catégorie que l’amour fraternel. Toutefois, la Bible voit le mariage en tant qu’alliance entre un homme et une femme. C’est une sorte d’image de l’alliance entre Dieu et son peuple. Par la foi, nous sommes unis au Seigneur et sommes un seul esprit avec lui (1Co 6.17) ; par le mariage, nous sommes une seule chair. Ainsi le lien du mariage est une intensification du lien entre croyants dans le corps de Christ. Si nous n’arrivons pas à nous consacrer à notre époux / épouse, il est très douteux que nous puissions nous consacrer les uns aux autres dans l’Eglise.
Ensuite, on nous recommande de nous débarrasser de l’amour de l’argent et de nous contenter de ce que nous avons. Tout cela est nécessaire si nous espérons pratiquer l’amour fraternel et l’hospitalité, et aider ceux qui sont persécutés pour la foi. Pour faire ces choses, il nous faut utiliser nos ressources. Si nous aimons nos biens plus que nos co-croyants, nous ne les aimerons pas. L’amour de l’argent, pas les billets et les jetons, mais le pouvoir d’agir que nous donne l’argent, est une grande tentation au mal, peut-être la plus grande. Rappelons-nous alors, que Dieu nous donne la richesse, et la force pour l’acquérir. Et rappelons-nous que tout ce que nous possédons et nous-mêmes appartenons à Dieu. Soyons donc contents de nos biens et honorons Dieu par le bon usage de notre richesse.
Tout cela établit une norme de sainteté qui n’est pas facile à maintenir. Est-ce vraiment faisable ? Pouvons-nous supporter un tel engagement envers notre voisin ? L’Esprit nous rappelle que jamais Dieu ne nous délaissera ni nous abandonnera. C’est donc avec assurance — sachant que Dieu pourvoira toujours à nos besoins — que nous pouvons rechercher la sainteté et l’engagement dans le corps de Christ. En plus, il y a ceux qui l’ont déjà fait. Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Considérez quel est le bilan de leur vie et imitez leur foi. Ses conducteurs étaient probablement Pierre, Paul et certains autres. Ils ont gardé la foi et leur engagement au peuple de Dieu jusqu’à la fin. Ils nous servent de modèle de la façon dont Dieu traitera avec nous. Car Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité.
Voilà la partie de notre lecture qui traite de nos rapports avec les autres croyants. Voyons maintenant la partie qui traite nos rapports avec Christ.
Ne vous laissez pas entraîner par toutes sortes de doctrines étrangères. Il est bon en effet que le cœur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n’ont été d’aucun profit à ceux qui s’en sont fait une règle. Nous avons un autel dont ceux qui accomplissent le service du tabernacle n’ont pas le droit de tirer leur nourriture. En ce qui concerne les animaux dont le sang est apporté par le grand-prêtre dans le sanctuaire pour l’expiation du péché, leur corps est brûlé à l’extérieur du camp. Voilà pourquoi Jésus aussi, afin de procurer la sainteté au peuple au moyen de son propre sang, a souffert à l’extérieur de la ville. Sortons donc pour aller à lui à l’extérieur du camp, en supportant d’être humiliés comme lui. En effet, ici-bas nous n’avons pas de cité permanente, mais nous recherchons celle qui est à venir. Par Christ, offrons [donc] sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui reconnaissent publiquement lui appartenir. Et n’oubliez pas de faire le bien et de vous entraider, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. Obéissez à vos conducteurs et soumettez-vous à eux, car ils veillent sur votre âme en hommes qui devront rendre des comptes. Ils pourront ainsi le faire avec joie et non en soupirant, ce qui ne vous serait d’aucun avantage.
Il y a encore dans ces versets, beaucoup de détails, mais l’idée principale est claire. Si nous voulons être saints et voir le Seigneur, nous devons persévérer dans la foi en gardant les regards sur Jésus. Au lieu donc de nous laisser entraîner par toutes sortes de doctrines étrangères, nous devons nous accrocher à l’enseignement des Ecritures. Car c’est la parole de Jésus, celui qui fait naître la foi et la mène à la perfection.
Souvenez-vous que cette lettre semble s’adresser aux chrétiens qui ont l’idée d’abandonner leur foi en Christ, et de reprendre l’ancienne alliance avec ces offrandes et règlements. Ces exigences n’étaient qu’une ombre des biens à venir parce qu’elles ont été accomplies par Christ et remplacées par la nouvelle alliance. C’est inutile de respecter certains aliments et de répéter des sacrifices animaux. En effet, il est impossible que le sang de taureaux et de boucs enlève les péchés (Hé 10.4). Combien moins importants seraient le respect des règles alimentaires ou tout autre acte de justice que nous pourrions imaginer offrir à Dieu ?
La Loi de Moïse prescrivait un grand sacrifice annuel qui s’appelle le jour des expiations. C’est expliqué dans le livre de Lévitique, qui est un manuel pour les sacrificateurs en Israël. Après avoir égorgé un taureau et un bouc et aspergé de leur sang sur l’autel dans le Tabernacle, on emportait leur corps hors du camp et les y brûlait. De cette manière le grand-prêtre faisait expiation pour lui-même et pour tout le peuple. C’est-à-dire, Dieu acceptait ce sacrifice comme une réparation des fautes du peuple et leur pardonnait leurs péchés. De la même manière, Jésus est mort à l’extérieur de Jérusalem, et de ce fait, nous voyons qu’il est mort en sacrifice pour tout le peuple de Dieu, pour l’expiation de nos fautes. Dieu a accepté son sacrifice comme la réparation de toutes nos fautes, une fois pour toutes, et nous a pardonnés tous nos péchés ! Pour cette raison il est dit que nous avons un autre autel où nous mangeons, l’autel du corps et du sang de Jésus. Sortons donc pour aller à lui à l’extérieur du camp, en supportant d’être humiliés comme lui. Nous laissons l’ancienne alliance pour vivre sous la nouvelle.
Je doute que vous voulez reprendre une forme du judaïsme et offrir des sacrifices animaux. Mais je suis certain que vous êtes assaillis de toutes sortes de doctrines étrangères. Le monde fait pression sur vous pour que vous conformiez Jésus à la pensée humaine. Par exemple, Jésus dit qu’il est le chemin, la vérité et la vie, le seul moyen par lequel nous pouvons recevoir le pardon et la vie éternelle. Mais le monde voudrait vous contraindre à accepter que Jésus ne soit qu’un enseignant parmi beaucoup. Le monde nous propose un buffet à volonté spirituelle ; prenez donc ce que vous préférez et laissez les autres faire de même. Personne n’a ni tort ni raison car la spiritualité n’est qu’une préférence psychologique individuelle. Voilà une doctrine étrangère !
Les doctrines étrangères du monde ne vont pas nous laisser tranquilles : par exemple, le mariage pour tous. J’en ai marre comme vous peut-être, mais il ne va pas disparaître parce que c’est une pratique que le monde veut contraindre l’Eglise à accepter. Et il a déjà connu un certain succès. Il y a plusieurs églises dans les pays occidentaux qui embrassent le mariage homosexuel. Mais quelle que soit la pression sur nous, nous ne devons pas nous laisser entraîner par de telles doctrines. Nous devons nous accrocher à Christ et à sa doctrine à lui, car « C'est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie. On ne vient au Père qu'en passant par moi. »
En rejetant ces doctrines étrangères, nous nous attirons les foudres du monde. Le monde nous hait quand nous disons que les rapports sexuels consensuels ou la vie conjugale avant le mariage sont mauvais. En maintenant les enseignements des Ecritures, nous supportons la disgrâce et la raillerie du monde. Mais c’est alors que nous suivons Jésus. Sortons donc pour aller à lui à l’extérieur du camp, en supportant d’être humiliés comme lui.
Puisque le monde s’oppose à l’Esprit de Dieu, nous avons besoin les uns des autres, pour résister au monde. Alors la répétition du texte : Obéissez à vos conducteurs et soumettez-vous à eux, car ils veillent sur votre âme en hommes qui devront rendre des comptes. Encore une fois, on nous fait revenir sur l’idée du corps, de la communauté ou d’une équipe. Au lieu que chacun fasse ce qui lui semble bon, Dieu nous dit d’écouter nos conducteurs qui nous instruisent dans la parole de Dieu.
Bref, ces paroles de la lettre aux Hébreux, nous développent une parole de Jésus. Lorsqu’un spécialiste de la Loi de Moïse lui a demandé quel était le premier des tous les commandements, Jésus répondit : « Voici le premier : Ecoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur et tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Voici le deuxième : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là. » Et quand le spécialiste était d’accord avec Jésus, Jésus lui dit : « Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. » Mc 28-34.
Ainsi, je vous dit, pratiquer l’amour fraternel et garder vos regards sur Jésus, et vous verrez le Seigneur !

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.

Pasteur David Maffett