lundi 7 septembre 2009

Sermon du dimanche 06 septembre 2009 - Culte de rentrée

Culte de RENTREE

CONSECRATION DES DIACRES

Noëlle Boisnault (Le Plessis-Robinson)

Lolita Natter (Parçay-Meslay)

René Nlomo (Argenteuil)

Mlle Ludwig (Châtenay-Malabry)

Texte : 1 P 4.10-11

10 « Comme de bons intendants des diverses grâces de Dieu, mettez chacun au service des autres le don que vous avez reçu.

11 Si quelqu’un parle, qu’il annonce les paroles révélées de Dieu ; si quelqu’un accomplit un service, qu’il le fasse avec la force que Dieu communique, afin qu’en tout Dieu reçoive la gloire qui lui est due à travers Jésus-Christ. C’est à lui qu’appartiennent la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen ! »

Chers frères et sœurs,

comblés « des dons de la grâce »,

et établis

« intendants des diverses grâces de Dieu » !

Quand notre Seigneur voulait souligner l’importance d’une affirmation, il la commençait par : « Ἀμὴν ἀμὴν λέγω ὑμῖν » (« En vérité, en vérité, je vous le dis ! », Jn 1.51).

Pierre procède un peu pareil avec nos deux versets. Sauf qu’il ne les introduit pas avec « amen », mais il les conclue par « Amen ! » pour en souligner l’importance.

Nous, nous avons plutôt l’habitude de procéder comme Pierre, en mettant « amen » à la fin, et non au début comme Jésus. Peut-être parce que Jésus savait ce qu’il allait dire, alors que nous, nous attendons d’avoir entendu une prière ou une promesse avant de la faire nôtre par « amen », avant d’indiquer – comme Luther explique ce mot dans le « Petit Catéchisme » – : « Oui, il en est (ou sera) ainsi ! »

Eh bien, je vous propose de placer aujourd’hui « amen » au début : au début de notre nouvelle année d’activités, au début aussi du ministère de nos quatre nouveaux diacres. Je vous propose de placer « amen » au début, non pas parce que nous saurions déjà tout ce que le Seigneur va nous faire vivre et faire au cours de cette nouvelle année d’activités, pas davantage parce que nos quatre diacres et nous-mêmes saurions déjà quelles seront les opportunités de servir et leurs fruits – contrairement à Jésus, nous ne connaissons pas l’avenir dans le détail –.

Non, nous allons placer « amen » au début, parce que nous vivons par la foi, et que, confiants dans la bonté et la fidélité du Seigneur de l’Eglise, nous pouvons nous engager dans cette nouvelle étape en approuvant à l’avance l’action de Dieu dans notre paroisse, ainsi que les dispositions qu’il révèle dans notre texte à ce sujet.

L’Eglise, une COMMUNAUTE

1. où chacun est attentif aux besoins multiples et variés de tous et de chacun,

2. où l’on met ses talents au service de l’Eglise,

3. où l’on sert avec la force que Dieu communique,

4. où l’on vise la gloire de Dieu.

X X X 1 X X X

L’Eglise est une communauté où

chacun est attentif

aux besoins mutliples et variés

de tous et de chacun.

Pierre nous demande d’être « des bons intendants » (v. 10). Que faut-il en premier lieu pour être un « bon intendant » ?

La première chose qui nous vient à l’esprit est sans doute : être un bon gestionnaire. Faux. Certes, il faut savoir gérer les biens qu’on a à sa disposition. Mais gérer selon quel critère, dans quel but, dans l’intérêt de qui ?

Pour répondre à ces questions, il faut être ce qui était le sens premier du mot « intendant » : il faut « être attentif à », attentif aux besoins réels des gens, il faut avoir une fibre pour les besoins réels et non pas gérer selon une idée préconçue.

N’est-ce pas ce qui fait parfois capoter les politiques ? Quand ils agissent selon une idéologie politique de parti qui ne colle pas ou plus aux besoins réels des individus.

Quand Pierre nous demande d’être « de bons intendants », il nous demande d’abord d’« être attentifs aux » besoins de l’Eglise et de sa mission.

Or c’est là que nous avons aussi, parfois, nos problèmes. Parfois nous ne voyons pas les besoins, parce que nous n’y avons pas regardé d’assez près. Bref, nous ne voyons rien, par négligence.

Ou nous ne les voyons pas, ces besoins de l’Eglise, parce que nous avons une idée toute arrêtée que nous voulons plaquer sur la réalité, alors que nous vivons dans un rêve.

Ou encore, nous évitons de regarder de trop près, de peur de découvrir où nous devrions mettre la main à la pâte, ce qui nous priverait partiellement de nos bonnes vieilles habitudes ou nous obligerait de changer quelque peu notre façon de vivre.

Mais nous sommes aussi une communauté dans ce sens qu’on peut parler des besoins de l’Eglise, de sa mission et de ses membres. Les études bibliques peuvent servir à cela, les assemblées paroissiales aussi, comme les repas et après-midi paroissiaux. Bref, quand nous nous retrouvons ensemble, rendons-nous mutuellement attentifs aux besoins réels de la paroisse !

Il faut savoir que celui qui est assis à côté de moi sur le banc n’a peut-être pas les mêmes besoins que moi. Autant nos talents sont « divers » et variés (v. 10), autant le sont aussi les besoins et les attentes des différents paroissiens.

Oh ! certes, nous avons tous besoin d’être fortifiés dans une vie quotidienne de repentance et de foi en notre Seigneur et Sauveur pour y persévérer jusqu’à notre entrée dans la félicité éternelle. Nous avons tous besoin d’être constamment nourris et fortifiés par l’Evangile du Christ dans la Parole et les sacrements.

Mais nos origines, nos âges, nos sensibilités, nos situations familiales, nos connaissances bibliques, nos santés, nos formations, nos exigences professionnelles, nos joies et réussites, mais aussi nos échecs et problèmes, et j’en passe … tout cela est différent de l’un à l’autre.

« Comme de bons intendants », il faut que nous soyons attentifs aux besoins divers que cela suscite chez les uns et les autres, il faut que nous réfléchissions à la meilleure façon d’adapter l’administration des moyens de grâce – la Parole et les sacrements – à nos situations si diverses.

Si nous avons compris qu’être un « bon intendant », c’est d’abord regarder de près les besoins des gens, nous comprendrons aussi que

X X X 2 X X X

L’Eglise est une communauté où

l’on met ses talents

au service de l’eglise.

Parfois nous sommes tentés de dire : « Je ne suis pas doué ! » Faux. Bien entendu que je n’ai pas tous les dons, et ceux que j’ai ne sont pas développés pareillement.

Pierre nous dit ici – et il ne s’adresse pas seulement aux pasteurs ou aux diacres, mais à tous les chrétiens, à tous les paroissiens – : « Comme de bons intendants des diverses grâces de Dieu, mettez chacun au service des autres le don que vous avez reçu. » (v. 10)

Nous en avons donc, des « dons de la grâce », mot à mot : « des charismes », des talents, des qualités, des aptitudes que Dieu nous a procurés dans sa grâce.

Parfois, nous avons un complexe d’infériorité par rapport à d’autres, nous nous sentons inutiles, en tout cas moins utiles qu’eux.

Peut-être que cela vient tout simplement du fait que nous nous comparons à d’autres au lieu de voir l’Eglise dans sa totalité et sa multiplicité. « Les grâces de Dieu », les talents, sont diversement répartis entre nous, non pas pour que nous nous comparions et nous classions en plus ou moins importants, non pas pour que nous ayons, selon le cas, un complexe de supériorité ou d’infériorité – Dieu nous en préserve, et si cela arrive, qu’il nous pardonne pour l’amour de son Fils ! – non, Dieu a procédé à cette répartition pour que nous soyons complémentaires.

Rappelez-vous la belle illustration du corps avec ses différents organes, illustration développée par Paul dans la « 1ère Epître aux Corinthiens ». Il y écrit entre autre : « Il y a diversité de dons […] A chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. […] Il y a une multitude de parties et un seul corps. » (1 Co 12.4-28)

Pierre ne dit rien d’autre. Mais, en plus, il devient personnel, s’adressant à « chacun » de nous en particulier, à toi aussi : « Mettez chacun » – toi, moi, lui, elle, « chacun » « mettez chacun au service des autres le don que vous avez reçu. »

Ne dis pas que tu n’en a pas « reçus » ! Inspiré par le Saint-Esprit, Pierre t’assure du contraire. Et rappelle-toi, nous avons dit à l’avance « amen » à tout ce que Dieu nous dira, entre autre dans le texte d’aujourd’hui, tellement nous lui faisons confiance.

Tout le monde ne joue pas d’un instrument de musique, mais tout le monde n’est pas non plus adroit en maçonnerie, plomberie ou autres travaux d’entretien. Tu es peut-être plus doué pour instruire des enfants, un autre davantage pour rendre visite aux éprouvés, un troisième a une connaissance biblique plus développée pour en faire profiter les études bibliques ou les éditions de l’église. L’un est mieux doté pour soutenir financièrement le travail de l’église, un autre a le don de conduire des cultes.

Je pourrais continuer à l’infini, d’autant qu’on a souvent reçu de Dieu plus d’un talent, on a souvent été béni dans plusieurs domaines. Le mieux, c’est de te pencher sur les besoins de la paroisse et de te demander dans quel domaine tu pourrais « mettre au service des autres les dons que tu as reçus ».

Nous nous réjouissons aujourd’hui particulièrement – et en rendons grâces à Dieu ! – de ce que, « pressés par l’amour du Christ » (2 Co 5.14), René, Noëlle, Marjolaine et Lolita – après Gentiane, mais aussi Dominique à Troyes – aient accepté de « servir » l’Eglise avec les dons divers qu’ils ont « reçus de Dieu ». Ce faisant, il répondent à l’exhortation de Pierre d’une façon particulière.

Notre texte ne contient pas le nom « diacre », mais il contient en grec le verbe « διακονοῦντες » (diakonountes) qu’on pourrait rendre par « diaconner ». Mais ce verbe n’existe pas en français. On l’a donc traduit par « rendre service ». Etre diacre, c’est « rendre service » dans un ministère particulier confié par l’Eglise.

Et nous les en remercions du fond du cœur, comme nous remercions tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, « rendent service » avec les dons qui sont les leurs pour que l’Eglise puisse accomplir la mission que son Seigneur lui a confiée.

Pour surmonter les hésitations à mettre la main à la pâte, il faut se rappeler que


X X X 3 X X X

L’Eglise est une communauté où

l’on sert avec la force

que dieu communique.

Il ne suffit pas d’avoir découvert « les dons reçus de Dieu », encore faut-il être convaincu qu’on est en mesure de les « mettre au service des autres ». Aurai-je le temps ? La vie de famille ne va-t-elle pas en pâtir ? Ma santé me permettra-t-elle de le faire longtemps ? L’évolution du marché du travail me permettra-elle de continuer à soutenir financièrement l’Eglise comme je le fais ?

Sachez : « A l’impossible nul n’est tenu ! » Pierre ne connaissait pas ce proverbe français, et pour cause : la langue française n’existait pas encore. Mais il avait entendu Jésus dire qu’il y avait des choses qu’il nous est « impossible » de faire (Mt 19.26 ; Lc 18.27)

Votre engagement dans la paroisse, que ce soit en tant que diacre ou pour rendre d’autres services, vous le faites en tant que bénévoles, donc sur le temps libre que le Seigneur vous accorde.

Vous le faites selon ce que votre santé, votre vie familiale et professionnelle, vous permettent de faire. Cela peut changer d’une année à l’autre, nous le savons, Pierre aussi, qui précise : « Si quelqu’un accomplit un service, qu’il le fasse avec la force que Dieu communique » (v. 11).

Il ne faut pas vouloir forcer la main à Dieu et vouloir faire plus que ce que « la force qu’il nous a communiquée » ne nous permet de faire. Ce serait être présomptueux.

Mais il ne faut pas non plus manquer de foi en Dieu et ne pas recourir à « la force qu’il communique ». Ce serait de l’ingratitude pour ce qu’il nous a accordé. Ce serait négliger une « force » que Dieu met à notre disposition. Ce serait aussi de l’indifférence vis-à-vis de la volonté de Dieu de nous voir agir en « bons intendants […] des dons reçus ».

On a coutume de dire : Là où Dieu met en face d’une tâche il donne aussi les moyens de la remplir. Au lieu de dire : « Je ne peux pas ! », appuyons-nous plutôt sur « la force que Dieu communique », et tant qu’il nous la communique, employons-là à son service et au service de son Eglise.

Nous pourrons toujours arrêter ou réduire notre service quand Dieu nous donnera moins de force, moins de temps, moins de moyens financiers, bref, moins de ce qu’il nous faut pour le servir.

N’oublions pas qu’en dernier ressort,

X X X 4 X X X

L’Eglise est une communauté où

l’on vise la gloire de dieu.

Pierre le dit ainsi : « Qu’en tout, Dieu reçoive la gloire qui lui est due à travers Jésus-Christ. C’est à lui qu’appartiennent la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen ! » (v. 11)

Que « la gloire et la puissance appartiennent » à Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, nul ne le remet en question… théoriquement. Il reste que nos attitudes personnelles et nos activités paroissiales doivent aussi l’attester concrètement.

L’Eglise n’a pas de place pour l’autoglorification. Les « services » que nous rendons en « bons intendants des diverses grâces de Dieu » doivent mettre les paroissiens en relation avec leur Dieu Sauveur et non nous mettre en valeur nous.

Ce n’est pas nous, « les intendants », qui devons nous mettre en valeur. Ce qui doit l’être, c’est « la gloire de Dieu » telle qu’elle se voit le mieux « à travers Jésus-Christ », à travers ce qu’il a fait de grandiose pour nous sauver.

Aussi le but ultime de tout ce que nous rendons comme « service » dans l’Eglise, c’est de favoriser l’annonce de l’Evangile et l’administration des sacrements auprès des jeunes comme des vieux, des malades comme des personnes en bonne santé, auprès des éprouvés comme de ceux qui éclatent de joie, auprès de ceux qui ont peu de connaissance comme de ceux qui en ont beaucoup, auprès des gens du dehors qui ne connaissent pas encore leur Sauveur, comme de nous qui, Dieu merci ! avons déjà été conduits à lui.

Le but, ce n’est pas d’être pasteur, conseiller presbytéral ou diacre, mais « que les paroles révélées de Dieu » soient « annoncées » fidèlement (v. 11) et selon les besoins des gens.

Le but, ce n’est pas d’être trésorier, monitrice d’école du dimanche, femme de ménage, jardinier ou réparateur attitré de la paroisse, mais d’aider à ce « que les paroles révélées de Dieu » soient « annoncées » dans les meilleures conditions possible.

En fait, avec la nouvelle année d’activités dans laquelle nous entrons aujourd’hui, aussi avec les ministères de diacres évangélistes dans lesquels vous avez été prêts à vous laisser appeler, nous et vous, les nouveaux diacres, nous ne voulons qu’attirer l’attention de tout le monde sur celui « à qui appartiennent la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ».

En nous … « diaconnant » les uns les autres, en nous rendant mutuellement service dans l’Eglise, nous voulons mieux faire resplendir « la gloire de Dieu » à laquelle il nous fait participer, à laquelle nous aimerions aussi faire participer d’autres.

Que le Seigneur bénisse et fasse prospérer notre service à nous tous, et votre ministère de diacres évangélistes en particulier ! Qu’il nous donne à tous, et particulièrement à vous dans vos nouvelles fonctions son Saint‑Esprit, « l'Esprit de sagesse et de discernement, l'Esprit de conseil et de force, l'Esprit de connaissance et de crainte de l'Eternel ! » (Es 11.2)

Amen.

Jean Thiébaut Haessig


Chants proposés :

O Jésus-Christ, ta chère Eglise LlS 176 :1-3

Ø Liturgie d’entrée

En avant ! En avant ! LlS 172 : 1+4-6

Ø Prédication

Ah ! donne à mon âme plus de sainteté LlS 274 : 1-4

Ø Consécration des diacres

Ø Célébration de la Cène

Jésus, Sauveur adorable, LlS 165 : 1-5

Ø Le Liturgie finale

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