mardi 27 novembre 2012

Sermon du dimanche 25 Novembre 2012


Dernier dimanche de l'année liturgique
Une Vigilance Fidèle
Marc 13.32à37
Quant au jour et à l'heure, personne ne les connaît, pas même les anges dans le ciel ni le Fils : le Père seul les connaît. 33 Faites bien attention, restez en éveil et priez, car vous ignorez quand ce temps viendra. 34 Cela se passera comme pour un homme qui part en voyage : il laisse sa maison, remet l'autorité à ses serviteurs, indique à chacun son travail et ordonne au portier de rester éveillé. 35 Restez donc vigilants, car vous ne savez pas quand viendra le maître de la maison : le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin. 36 Qu'il ne vous trouve pas endormis quand il arrivera tout à coup ! 37 Ce que je vous dis, je le dis à tous : Restez vigilants.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Nous voilà le dernier dimanche de l’année liturgique. Nous achevons aujourd’hui un cycle de lectures bibliques qui nous ont montré qui est Jésus, ce qu’il a fait pour nous, qui nous sommes en conséquence, et comment nous devrions nous conduire en attendant son retour. La lecture de l’Evangile de ce matin vise ce dernier point, notre conduite en attendant le retour de Jésus. Il nous a confié sa maison. Nous devons donc être des serviteurs fidèles et vigilants, prêts à le recevoir.
Nos lectures de l’Evangile du dimanche passé et d'aujourd’hui ont été tirées de Marc chapitre 13. Les disciples avaient fait remarquer à Jésus combien le temple était magnifique.  Mais en réponse il leur a dit que le temple serait détruit. Du coup les disciples ont demandé plus d’informations, et alors Jésus a parlé de la destruction du temple et de la fin du monde.
Quant à la destruction du temple, il a dit que cela arriverait durant la génération des disciples mais pas tout de suite. En effet, le temple a été détruit environ 40 ans plus tard en l’année 70. Puisque cet évènement n’allait pas se produire immédiatement, Jésus les a recommandés de faire bien attention que personne ne les égare, c’est-à-dire, les faire perdre leur confiance en lui. Car il y aurait de faux messies et des fausses interprétations de la signification des guerres, des famines et des tremblements de terre.
Il a exprimé tout cela dans le langage des prophètes pour leur faire comprendre la signification de la destruction du temple. Cela voulait dire que le temps de l’ancienne alliance avait pris fin. La nouvelle alliance serait inaugurée par la mort, la résurrection et l’ascension de Jésus. Et dans ce nouveau temps, le temple terrestre n’aurait que peu d’importance.
Eh bien, tout cela s’est passé comme Jésus l’avait dit. Pouvons-nous donc fermer le livre et l’oublier ? Pas du tout ! Car ce que Jésus a dit au sujet de la destruction du temple est la clé pour comprendre un autre évènement, le sujet de notre lecture d’aujourd’hui.
Quant au jour et à l'heure, personne ne les connaît, pas même les anges dans le ciel ni le Fils : le Père seul les connaît. Faites bien attention, restez en éveil et priez, car vous ignorez quand ce temps viendra.
Il y a ici un changement de sujet. Jésus ne parle plus du temps d’avant la destruction du temple mais du temps d’après, d’un autre jour qu’on appelait « ce jour-là ». Les prophètes parlaient souvent d’un jour qu’ils appelaient « le Jour de l’Eternel ». On y faisait référence en disant simplement, « ce jour-là ». C’est ce que Jésus dit. Notre traduction, « Quant au jour et à l'heure, personne ne les connaît. » est littéralement, « Quant à ce jour-là et à l’heure, personne ne les connaît. » Le terme, « ce jour-là » est devenu très familier et signifiait le jugement de Dieu et la fin de l’âge. Les juifs et les premiers chrétiens comprenaient le terme.
Par exemple, quand Jésus envoie les disciples pour annoncer la bonne nouvelle, il leur dit : « Dans toute ville où vous entrerez et où l'on vous accueillera, mangez ce que l'on vous offrira, guérissez les malades qui s'y trouveront et dites-leur : ‘Le royaume de Dieu s'est approché de vous.’ Mais dans toute ville où vous entrerez et où l'on ne vous accueillera pas, allez dans les rues et dites : ‘Nous secouons contre vous-même la poussière de votre ville qui s'est attachée à nos pieds. Sachez cependant que le royaume de Dieu s'est approché [de vous].’ Je vous dis que, ce jour-là, Sodome sera traitée moins sévèrement que cette ville-là. » Luc 10.8-12. Jésus n’a pas eu à expliquer le terme « ce jour-là ». Tous comprenaient ce que cela voulait dire.
Paul fait pareil dans sa deuxième lettre à Timothée. « J’ai combattu le bon combat, j’ai terminé la course, j’ai gardé la foi. Désormais, la couronne de justice m’est réservée. Le Seigneur, le juste juge, me la remettra ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront attendu avec amour sa venue. » 2 Tim 4.7-8. Paul aussi parle du dernier jugement.
Mais « ce jour-là » n’a pas de date ! Jésus ne donne pas de repère qui indiquera quand « ce jour-là » sera sur le point de se produire. Il nous dit plutôt d’être prêts et vigilants à tout moment. A tout moment ? N’est-ce pas un peu difficile d’être toujours prêt pour le retour de Jésus ? Non, ce n’est pas trop difficile.
D’abord, précisons qui ou quoi nous guettons. Nous ne sommes pas des soldats derrières une barrière qui guettent un attentat-suicide. Nous guettons plutôt le moment où Dieu mettra fin au monde actuel et restaurera sa création à la perfection —nous y compris ! Dans ce nouveau monde il n’y aura plus de péché ni de misère, plus de combat ni de bagarre, plus de terrorisme, plus de pervers rôdant dans les rues, plus de femmes et d’enfants battus, plus de pauvreté, de faim, de honte, de mort. Car, ce jour-là, Jésus reviendra avec puissance et gloire pour juger les vivants et les morts. Et nous qui serons restés vigilants, vivrons à jamais dans la présence de Dieu. Voilà ce que nous guettons, la meilleure chose qu’on pourrait ne jamais avoir.
Néanmoins, nous ne pouvons pas marquer la date sur nos calendriers parce que Dieu ne l’a pas révélée. Même Jésus et les anges de Dieu ne la connaissent pas ! Inutile donc de chercher à la deviner. Mais il est très utile de rester vigilants. Jésus dit, « Cela se passera comme pour un homme qui part en voyage : il laisse sa maison, remet l'autorité à ses serviteurs, indique à chacun son travail et ordonne au portier de rester éveillé. Restez donc vigilants, car vous ne savez pas quand viendra le maître de la maison : le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin. Qu'il ne vous trouve pas endormis quand il arrivera tout à coup ! »
Quand nous avons été baptisés, Jésus a fait de nous des membres de la famille de Dieu. Il nous a fait entrer dans l’Eglise, dans le royaume de Dieu. Puis il s’en est allé pour nous préparer une autre demeure et entretemps, nous a remis l’autorité de veiller sur sa maison ici sur terre. C’est comme la charge que Dieu a donnée Adam et Eve au commencement. « Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu. Il créa l'homme et la femme. Dieu les bénit et leur dit : “Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la terre et soumettez-la ! Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se déplace sur la terre !” » Gn 1.27-28.
Adam n’a pas crée le monde ; il l’a reçu comme un héritage de Dieu. De même, nous n’avons pas crée le royaume de Dieu. Nous l’avons reçu en cadeau ou en héritage par la foi en Christ. Dieu nous a pardonnés toute transgression de sa loi et toute négligence de notre domination sur sa terre, puis nous a donné son Saint-Esprit. Maintenant nous veillons de nouveau sur sa création et guettons le retour de Jésus, parce que nous ne voulons pas qu’il nous trouve endormis.
Endormi dans ce sens est une métaphore pour une stupeur spirituelle. Cela veut dire être sans souci, paresseux et insensible en ce qui concerne Dieu. C’est un état dangereux qui aboutit à la perte de sa foi. Paul écrit au Thessaloniciens : « En effet, vous savez bien vous-mêmes que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. Quand les hommes diront : “Paix et sécurité !” alors une ruine soudaine fondra sur eux, comme les douleurs sur la femme enceinte ; ils n’y échapperont pas. Mais vous, frères et sœurs, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. Vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour. Nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres. Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres. En effet, ceux qui dorment, dorment la nuit, et ceux qui s’enivrent, s’enivrent la nuit. Mais nous qui sommes du jour, soyons sobres, enfilons la cuirasse de la foi et de l'amour et ayons pour casque l'espérance du salut. » 1 Th 5.2-8.
Comment donc pouvons-nous rester vigilants ? En faisant ce que les disciples devaient faire avant la destruction du temple. « Faites bien attention que personne ne vous égare. En effet, beaucoup viendront sous mon nom et diront : ‘C'est moi.’ Et ils tromperont beaucoup de gens. » Mc 13.5-6. La meilleure façon de ne pas se laisser égarer est de connaître la parole de Dieu et ainsi la vérité à ce sujet. Une façon donc de rester vigilant est d’apprendre et enseigner la parole de Dieu.
Un entrepreneur comprendrait bien cela. Si tu as une entreprise tu dois veiller sur tes affaires. Tu dois former les employés et faire connaître tes services ou produits au  public. Sinon, ton entreprise ne va pas durer. D’une façon semblable, Jésus nous demande de veiller sur ses affaires. Nous devons enseigner la parole de Dieu aux autres, surtout à nos enfants, pour qu’ils restent eux aussi vigilants. Des faux prophètes ne pourront donc pas nous égarer.
Il y a une autre chose à faire pour rester vigilant. « Faites attention à vous-mêmes. On vous livrera aux tribunaux et vous serez battus dans les synagogues ; vous comparaîtrez devant des gouverneurs et devant des rois à cause de moi pour leur apporter votre témoignage. Il faut d'abord que la bonne nouvelle soit proclamée à toutes les nations. Quand on vous emmènera pour vous faire arrêter, ne vous inquiétez pas d'avance de ce que vous direz, mais dites ce qui vous sera donné au moment même. En effet, ce n’est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit saint. » Mc 13.9-11.
En veillant sur la porte, n’oublions pas ce qui se passe à l’intérieure de la maison ! Quand on nous insulte ou nous menace à cause de Jésus, notre nature pécheresse veut le renier et échapper à ces dangers. Mais si nous trouvons que les autres nous persécutent à cause de Jésus, parce que sa parole les rend mal à l’aise, nous pouvons nous en réjouir. Car cela veut dire que nous accomplissons la volonté de Dieu et que son Saint-Esprit parlera par nous.
Guetter ce jour-là, le jour du retour de Jésus, exige une vigilance constante. Soit. Mais cela vaut la peine car l’enjeu est très important. Si Jésus revient et nous trouve endormis, c’est-à-dire, menant une vie consacrée aux mauvais désirs de la nature corrompue, il ne se donnera pas la peine de nous réveiller. Nous nous réveillerons pour voir que la porte sera déjà fermée, à jamais.
Mais s’il nous trouve vigilants, c’est-à-dire, menant une vie sainte de confiance en lui, il nous recevra dans son royaume éternel, dans une existence de paix et d’allégresse hors description. Nous ne devons donc pas nous laisser endormir par le monde, le diable et notre vielle nature. Nous ne devons pas supposer que Jésus va tarder longtemps avant de venir, et donc nous permettre de satisfaire nos mauvais désirs en pensant à nous repentir plus tard. C’est une illusion cela !
Je termine par le récit d’un incident juste après la révolution américaine. Le 19 mai 1780, on pensait que le dernier jour était arrivé. A midi le ciel a commencé à s'assombrir. Il est devenu si noir que des hommes tombaient à genoux et imploraient Dieu d’une dernière bénédiction avant la fin. La Chambre des représentants de l’Etat du Connecticut siégeait. Tandis que quelques-uns tombaient à genoux et que d’autres réclamaient à grands cris l’ajournement immédiat de la session, le président de la Chambre, un certain Colonel Davenport, s’est levé. Il a fait taire tout le monde, puis a dit : « Que le Jour du Jugement s’approche ou pas, il n’y pas de raison d’ajourner la séance. Car s’il s’approche, je veux qu’on me trouve m'acquittant de mon devoir. Que l’on apporte donc des bougies. » (Robert P. Dugan, Jr., Winning the New Civil War, p. 183.)
Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett