samedi 30 mars 2013

Sermon du vendredi 29 Mars 2013

Vendredi Saint


Rançon Payée
Esaïe 52.13-53.12
52.13 Mon serviteur réussira. Il grandira et gagnera en importance, il sera très haut placé. 14 Tout comme beaucoup ont été horrifiés en le voyant, tant son visage était défiguré, tant son aspect était différent de celui des humains, 15 il purifiera beaucoup de nations. Devant lui des rois fermeront la bouche, car ils verront ce qu’on ne leur avait pas raconté, ils comprendront ce dont ils n’avaient pas entendu parler.
53.1 Qui a cru à notre prédication ? A qui le bras de l’Eternel a-t-il été révélé ? 2 Il a grandi devant lui comme une jeune plante, comme un rejeton qui sort d’une terre toute sèche. Il n’avait ni beauté ni splendeur propre à attirer nos regards, et son aspect n’avait rien pour nous plaire. 3 Méprisé et délaissé par les hommes, homme de douleur, habitué à la souffrance, il était pareil à celui face auquel on détourne la tête : nous l’avons méprisé, nous n’avons fait aucun cas de lui.
4 Pourtant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé. Et nous, nous l’avons considéré comme puni, frappé par Dieu et humilié. 5 Mais lui, il était blessé à cause de nos transgressions, brisé à cause de nos fautes : la punition qui nous donne la paix est tombée sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris.
6 Nous étions tous comme des brebis égarées : chacun suivait sa propre voie, et l’Eternel a fait retomber sur lui nos fautes à tous. 7 Il a été maltraité, il s’est humilié et n’a pas ouvert la bouche. Pareil à un agneau qu’on mène à l’abattoir, à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas ouvert la bouche. 8 Il a été enlevé sous la contrainte et sous le jugement, et dans sa génération qui s’est inquiété de son sort ? Qui s’est soucié de ce qu’il était exclu de la terre des vivants, frappé à cause de la révolte de mon peuple ? 9 On a mis son tombeau parmi les méchants, sa tombe avec le riche, alors qu’il n’avait pas commis de violence et qu’il n’y avait pas eu de tromperie dans sa bouche.
10 L’Eternel a voulu le briser par la souffrance. Si tu fais de sa vie un sacrifice de culpabilité, il verra une descendance et vivra longtemps, et la volonté de l’Eternel sera accomplie par son intermédiaire. 11 Après tant de trouble, il verra la lumière et sera satisfait. Par sa connaissance, mon serviteur juste procurera la justice à beaucoup d’hommes ; c’est lui qui portera leurs fautes.
12 Voilà pourquoi je lui donnerai sa part au milieu de beaucoup et il partagera le butin avec les puissants : parce qu’il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort et qu’il a été compté parmi les criminels, parce qu’il a porté le péché de beaucoup d’hommes et qu’il est intervenu en faveur des coupables.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

On pourrait prétendre, avec raison, que ce texte du prophète Esaïe est le plus important de l’Ancien Testament. C’est à cause de son message significatif d’un serviteur qui a porté les péchés des autres personnes, qui a souffert et qui est mort à la place des autres. En effet, c’est le premier de deux faits fondamentaux sur lesquels se fonde la foi chrétienne. L’autre est bien sûr la résurrection de Jésus. Ce n’est donc pas par hasard que les Apôtres appliquent ce texte d’Esaïe à Christ au moins sept fois dans leurs écrits du Nouveau Testament.
Vu l’importance de ce texte, il n’est pas surprenant que certains, depuis des siècles, mettent en cause et l’interprétation de ce passage, et s’il fait véritablement partie du texte intégral d’Esaïe. Son enseignement clair, que quelqu’un est mort comme victime substitutive à la place des autres ne s’accorde pas à la pensée de beaucoup de monde. Cependant, ce passage d’Esaïe est, en quelque sorte, le plan du ministère de Jésus. Cette prophétie nous explique la signification de la parole de Jésus : « Le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. » Mc 10.45. Voilà la vérité qui est au fond de notre foi et de notre espérance de la vie éternelle. C’est la Bonne Nouvelle que Dieu nous proclame : Jésus-Christ a porté notre péché et est mort pour nous.
Ce texte est un peu long et présente beaucoup de détails. Néanmoins tous ces détails s’accordent pour appuyer sur un point principal, ce que Jésus appel « rançon ». En mots savants, on appelle cela la satisfaction ou l’expiation vicariale. Tout veut dire la même chose : que Jésus nous a racheté, c’est-à-dire qu’il nous a sauvés de la condamnation de la loi de Dieu, et nous a rendus justes par ses souffrances et par sa mort sur la croix à notre place.
Selon nos théologiens, pour bien apprécier le concept de rançon, il nous faut comprendre trois vérités en particulier. Premièrement, « Dieu, en vertu de sa justice parfaite, exige que tous les hommes obéissent parfaitement à sa Loi, et sa colère se manifeste contre ceux qui ne l’observent pas. » (Mueller, La Doctrine Chrétienne, p. 358.)
En effet, la loi de Dieu exige la perfection et non pas nos meilleurs efforts ! Cela offense beaucoup de monde aujourd’hui. Nous n’aimons pas les critiques dans les meilleures circonstances. Alors, lorsque Dieu nous dit que nos efforts les plus sincères d’accomplir sa loi ne suffisent pas, que notre justice est en effet « pareille à un habit taché de sang » comme Esaïe le dit ailleurs (64.5), cela provoque en nous une mauvaise réaction.
C’est alors que certains abandonnent la partie et se livrent à une mode de vie méprisable comme la débauche ou l’alcoolisme. D’autres disent simplement, que si leurs meilleurs efforts ne satisfont pas Dieu, c’est son problème à lui.
Nous ne pouvons ni voulons mener la vie que Dieu exige, et nous savons qu’en conséquence, nous sommes sous la juste condamnation de sa loi. C’est ce que dit Esaïe : « Pourtant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé… il était blessé à cause de nos transgressions, brisé à cause de nos fautes : la punition qui nous donne la paix est tombée sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris. Nous étions tous comme des brebis égarées : chacun suivait sa propre voie, et l’Eternel a fait retomber sur lui nos fautes à tous. »
Le deuxième point à comprendre sur le concept de rançon est ceci : « Christ, par son obéissance parfaite a satisfait aux exigences de la justice divine, à la place de l’homme, et il a, de cette manière, transformé la colère de Dieu en grâce. » (ibid)
Dans le terme, « satisfaction vicariale », le mot vicarial veut dire substitutif. Il est donc question d’une satisfaction substitutive. Le Christ a satisfait la justice de Dieu à notre place comme le dit Esaïe : « Nous l’avons considéré comme puni, frappé par Dieu et humilié… l’Eternel a fait retomber sur lui nos fautes à tousl’Eternel a voulu le briser par la souffrance. » L’image est celle d’une bête de charge, comme un âne, chargée du péché du monde. Dieu a ramassé tous les maux et toutes les fautes passés et à venir, et les a chargés sur le dos de Jésus.
En faisant pénitence pour nous, Jésus a été maudit, comme le dit la parole de Dieu. « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour nous, puisqu’il est écrit : Tout homme pendu au bois est maudit. » Ga 3.13. Et encore, « Celui qui n’a pas connu le péché, [Dieu] l’a fait devenir péché pour nous afin qu’en lui nous devenions justice de Dieu. » 2 Co 5.21. En vérité, Jésus a connu la malédiction de Dieu à cause de notre péché.
Et il a subi cette malédiction volontiers comme le dit Esaïe : « Il a été maltraité, il s’est humilié et n’a pas ouvert la bouche. Pareil à un agneau qu’on mène à l’abattoir, à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas ouvert la bouche… il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort et qu’il a été compté parmi les criminels. »
Ce n’a pas été à contrecœur que Jésus a accompli cette action héroïque pour nous, même si nous n’avons pas compris ni estimé son sacrifice. En fait, il a accompli ce sacrifice même pour ceux qui le méprisent et se moquent de lui toujours. Sa parole prononcée sur la croix tient toujours : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Le troisième point sur le concept de rançon est ceci : « Par la satisfaction offerte par le Christ, tous les hommes sont réconciliés avec Dieu, c’est-à-dire que Dieu n’est plus irrité contre les pécheurs et ne leur impute plus leurs transgressions, mais leur a pardonné gratuitement tous leurs péchés. » (ibid)
En disant que Dieu nous a pardonné gratuitement tous nos péchés, nous ne voulons pas dire qu’il a mis de côté notre péché, comme pour une banque lorsqu’elle passe une mauvaise créance aux profits et pertes. Dieu a fait payer notre dette. Elle ne nous a rien couté, mais elle a couté cher à Christ. Il a dû subir le ridicule et l’opposition des hommes, les souffrances amères d’une crucifixion romaine, et puis l’horreur de la malédiction de Dieu pour des crimes qu’il n’avait pas commis. Tout cela il l’a fait pour nous, pour vous et moi, pour réparer les offenses que nous avons faites à Dieu par notre péché. Esaïe dit : « Mon serviteur juste procurera la justice à beaucoup d’hommes ; c’est lui qui portera leurs fautes. »
Il nous faut comprendre aussi qu’il y avait un changement dans l’attitude de Dieu envers nous une fois que sa justice a été satisfaite. Paul l’explique comme ceci : « Et tout cela vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par Christ et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. En effet, Dieu était en Christ : il réconciliait le monde avec lui-même en ne chargeant pas les hommes de leurs fautes. » 2 Co 5.18-19.
Par sa satisfaction substitutive, Christ a rendu Dieu bienveillant envers nous. Ce n’est donc pas que les hommes ont aimé Dieu, mais que Dieu nous a aimés. Ainsi, sur la croix, nous voyons, et la colère et l’amour de Dieu. Nous voyons sa colère au sujet de notre péché versé sur le Christ qui meurt. Mais nous voyons aussi son amour en ce qu’il a voulu donner son fils en sacrifice pour nous. Il y a là un mystère : une personne de la Trinité qui livre à la mort une autre personne de la Trinité pour que nous soyons réconciliés avec Dieu et que nous ayons la vie.
Voilà la signification de la rançon que Jésus a payé pour nous. Il a accepté de bon cœur de se charger de nos péchés et de mourir à notre place, l’innocent pour les coupables. Il a satisfait à la justice de Dieu, une satisfaction substitutive.
Cette doctrine de rançon ou de satisfaction substitutive distingue et sépare la foi chrétienne de toute autre croyance. Nous trouvons, par exemple, dans quelques autres écrits juifs juste avant et après le temps de Jésus, que les Juifs ne pensaient pas à l’idée d’une rançon payée par un autre pour eux. Ils interprétaient le serviteur de l’Eternel dans le texte d’Esaïe comme Israël entier et non pas le Messie. Ils enseignaient que la souffrance pouvait payer les péchés, mais voulaient dire par cela que leur propre souffrance payait leurs péchés.
Certains savants chrétiens rejettent le concept de rançon en Esaïe. Par exemple, l’un d’eux dit : « Nulle part dans les Ecritures Hébraïques on a prêché une doctrine… qui admettait le sacrifice d’un innocent à la place des coupables, comme une substitution acceptable pour eux. » (Orlinsky cité en Childs, Isaiah, p. 418.) Dans ce cas, Jésus n’aurait pas accompli les prophéties de l’Ancien Testament. Il serait mort par erreur et nous aurions toujours à payer nos péchés !
C’est un exemple qui montre pourquoi nous devons faire attention à ce que dit le Saint-Esprit au moyen de la Parole. Le message d’Esaïe et clair : Dieu a proposé lui-même que Jésus meurt comme substitut pour nous, à notre place. Le tout a été l’œuvre de Dieu.
Cette satisfaction substitutive, cette rançon, est alors au fond de notre foi et de notre relation avec Dieu. Certains Juifs ont demandé une fois à Jésus, « Que devons-nous faire pour accomplir les œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Jn 6.28-29. Dieu ne veut pas que les hommes cherchent à payer leurs péchés, car c’est impossible. Il veut, par contre, que l’on se confie à Christ pour le pardon. Il veut que tu regardes la croix et y vois la charge énorme de ta culpabilité, pendue une fois pour toutes. Tu n’auras plus jamais à la porter !
En plus, Dieu veut que tu comprennes combien il t’aime. Sa colère est affreuse, mais son amour est plus important. Il a donc trouvé le moyen d'apaiser sa colère.
En puis, Dieu veut que nous contemplions cette parole d’Esaïe : « Par sa connaissance, mon serviteur juste procurera la justice à beaucoup d’hommes ; c’est lui qui portera leurs fautes. Voilà pourquoi je lui donnerai sa part au milieu de beaucoup et il partagera le butin avec les puissants : parce qu’il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort et qu’il a été compté parmi les criminels, parce qu’il a porté le péché de beaucoup d’hommes et qu’il est intervenu en faveur des coupables. »
Jésus a souffert, mais il a vaincu ! Il est mort, mais il est ressuscité ! Et nous, nous avons été justifiés, pour vivre. L’obscurité de la crucifixion a cédé place à la lumière éblouissante de la résurrection. Puisque Christ a satisfait la justice de Dieu comme ton substitut, tu peux savoir avec assurance que tu as la paix avec Dieu et la garantie de la résurrection. C’est là la volonté de Dieu et ton espoir de la vie éternelle !

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
 Pasteur David Maffett

lundi 25 mars 2013

Sermon du dimanche 24 Mars 2013


Dimanche des Rameaux

Priez pour ne pas céder à la tentation

Luc 22.39-46
Il sortit et se rendit comme d’habitude au mont des Oliviers. Ses disciples le suivirent. Lorsqu’il fut arrivé à cet endroit, il leur dit : « Priez pour ne pas céder à la tentation. » Puis il s’éloigna d’eux à la distance d’environ un jet de pierre, se mit à genoux et pria en disant : « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. »
 [Alors un ange lui apparut du ciel pour le fortifier. Saisi d’angoisse, Jésus priait avec plus d’insistance, et sa sueur devint comme des caillots de sang qui tombaient par terre.] Après avoir prié, il se releva et vint vers les disciples, qu’il trouva endormis de tristesse. Alors il leur dit : « Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez pour ne pas céder à la tentation. »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Priez pour ne pas céder à la tentation. Luc commence et termine ce récit de la prière de Jésus à Gethsémané par cet avertissement de Jésus. Ainsi s’appuie-t-il sur cette parole. Luc voudrait s’assurer que nous avons compris Jésus, car cet avertissement, bien qu’il ait l’air facile, est très important.
Priez pour ne pas céder à la tentation. Voilà un sujet qui remonte à l’époque de Caïn, lorsque Dieu lui a dit : « Certainement, si tu agis bien, tu te relèveras. Si en revanche tu agis mal, le péché est couché à la porte et ses désirs se portent vers toi, mais c’est à toi de dominer sur lui. »
Pour comprendre la signification de cette parole de Jésus et pourquoi son avertissement est si important, nous n’avons qu’à réfléchir à ce qui s’est passé sur le mont des Oliviers. Là, dans le jardin de Gethsémané, Satan ne se ménage pas et lance son dernier effort à faire tomber Jésus. Il reprend la tentation qu’il avait commencée après le baptême de Jésus mais qu’il avait abandonnée jusqu’à un moment favorable. Voilà le moment favorable !
C’est parce que Jésus est au point décisif de son œuvre : la crucifixion. Il sait très bien ce qui l’attend prochainement : qu’il doit subir la torture, porter le péché du monde entier et la colère de Dieu, et puis aussi qu’il doit mourir cloué sur une croix. En même temps, il sait que Satan est entré dans Judas, et que Judas est en train de le trahir et de le livrer aux autorités. Judas arrivera dans peu de temps avec les soldats pour l’arrêter. Puis la torture commencera.
Et le comble, c’est que Satan a réclamé les disciples, pour les passer au crible comme le blé. Il veut les accuser et les mettre à l’épreuve comme il l’a fait avec Job. En effet, tous les disciples abandonneront Jésus et prendront la fuite. Pierre niera le connaître au point de lancer des malédictions.
Vous voyez donc pourquoi Jésus avait besoin de prier, et ses amis aussi ! Satan voulait de nouveau tenter Jésus pour qu’il abandonne le plan de Dieu pour suivre quelque autre chemin. C’était une une sorte de répétition de la scène du jardin d’Eden. Là il a menti à Adam et Eve et leur a dit : « Vous ne mourrez absolument pas, mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu : vous connaîtrez le bien et le mal. » Gn 3.4-5. Maintenant, à Jésus, le second Adam il dit en effet : « Ecoute, tu n’as pas besoin de te laisser humilier et tuer par ces Romains. Il y a une meilleure façon de t’y prendre. Pourquoi voudrais-tu souffrir et mourir pour tous ces gens ingrats, comme ces belles-aux-bois-dormants que tu appelles disciples ? »
Ce moment de prière pour ne pas céder à la tentation n’a pas été une petite affaire. C’était un moment de vraie tentation et de vraie angoisse. Alors un ange lui apparut du ciel pour le fortifier. Saisi d’angoisse, Jésus priait avec plus d’insistance, et sa sueur devint comme des caillots de sang qui tombaient par terre. Du coup, dans cette angoisse, Jésus s’est confié à son Père en disant : « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. »
Cette lutte en prière a dû être pour Jésus un des moments les plus intenses de sa passion. Il aurait bien voulu que Dieu éloigne de lui les souffrances qui l’attendaient. Mais ce désir aurait remis en question tout le ministère de Jésus et l’Evangile. Car Jésus était le nouvel Adam et le destin de toute la race humaine restait sur lui. Il devait réaliser ce que le premier Adam n’a pas réussi faire, se confier en Dieu. Il devait défaire tout le mal qu’Adam avait fait.
Par ce temps de prière, Jésus a supporté la tentation et a, de nouveau, écrasé Satan ! Il était en paix avec sa mission. Il n’y a plus de tentation ni de question sur ce qu’il devait faire. Jésus s’est montré le Serviteur fidèle et obéissant, se soumettant même à la mort sur une croix. La bataille a été gagnée.
Après ce temps intense et critique de prière, Jésus vient trouver les disciples endormis. Je ne peu pas m’imaginer qu’il leur ait doucement demandé pourquoi ils dormaient. J’imagine plutôt une réaction d’alarme : « Insensés ! Que faites-vous en dormant ? Ignorez-vous ce que Satan cherche à vous faire ? Réveillez-vous et priez Dieu de vous secourir pour que Satan ne vous dévore pas. » Malheureusement, comme ils n’avaient rien compris lorsque Jésus leur avait prédit ses souffrances, maintenant ils n’en savaient pas plus.
Priez pour ne pas céder à la tentation. A Gethsémané, les disciples ont échoué. Ils ont dormi au lieu de prier et ont ainsi cédé à la tentation. Tout craintifs, ils ont abandonné Jésus, et Pierre l’a renié en public. Mais il ne faut pas nous moquer d’eux, car leur peur et leur échec reflètent les nôtres.
Nous sommes souvent aussi faibles qu’ils l’ont été. Jésus a dit que « celui qui m’aura renié devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu » (Lc 12.9). Mais nous aussi, de temps à autres, de peur ou de honte, nous n’arrivons pas à confesser Jésus devant les autres. Parfois, nous faisons les choses que Dieu nous a interdites, telles que des paroles ou actions méchantes envers notre épouse, nos enfants, ou nos parents. Et parfois, nous ne faisons pas ce que Dieu veut que nous fassions, telles que des paroles ou actions bonnes envers notre épouse, nos enfants, ou nos parents.
Le problème — du moins en partie — c’est que nous oublions ou ignorons volontairement la gravité du péché et donc de la tentation au péché. Nous oublions ou rejetons la parole qui dit que celui qui pèche, mourra (Ez 18.4) ; que si notre justice ne dépasse pas celle des maitres de la loi est des pharisiens, nous n’entrerons pas dans le royaume des cieux (Mt 5.20) ; ou que si nous ne croyons pas que Jésus est le Christ, nous mourons dans nos péchés (Jn 8.24). Le péché entraîne la condamnation de Dieu. Et dans ce cas-là, la mort n’est pas simplement la fin de cette vie ; elle est le début de l’éternité en enfer avec le diable.
C’est pourquoi Jésus nous donne des avertissements choquants comme ceci : « Si ta main ou ton pied te poussent à mal agir, coupe-les et jette-les loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot que d’avoir deux pieds ou deux mains et d’être jeté dans le feu éternel. » (Mt 18.8).
Tout cela donne la raison pour laquelle Jésus a dû mourir à notre place. Nous sommes soit incapables, soit peu disposés à résister à la tentation comme il l’a fait. Nous sommes trop faibles, ruinés par le péché. Mais lorsque Jésus a crié sur la croix, « Tout est accompli », il a payé notre péché, surtout celui de céder à la tentation, et a mis fin au jugement de Dieu. Ni l’échec des disciples ni le nôtre n’ont pas empêché Jésus d’accomplir sa mission.
En conséquence, par la foi, nous sommes maintenant revêtus de la justice de Jésus et n’avons plus à nous en faire pour nos anciennes fautes. Nous sommes pardonnés et libérés ! Nous voyons clairement que Jésus nous aime, que Dieu nous aime.
Mais attention ! La recommandation de Jésus de prier pour ne pas céder à la tentation est toujours nécessaire. Car n’ayant rien à payer pour nos péchés, le diable aime nous pousser à prendre à la légère le péché et la tentation. Et si nous faisons cela, nous pouvons perdre la foi. La parole nous en avertit : « En effet, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une terrible attente du jugement et l’ardeur du feu qui dévorera les adversaires de Dieu. » (Hé 10.26-27).
Nous pouvons gagner la bataille spirituelle de notre âme, mais seulement si nous restons fermement accrochés à Jésus qui a vaincu pour nous le péché, la mort et le diable. Si nous ne prions pas, n’écoutons pas la parole de Dieu, et ne recevons pas le Sacrement, nous deviendrons facilement la proie des tentations de Satan. Mais si nous prions, écoutons la parole et recevons le Sacrement, Satan ne pourra rien contre nous. Car Jésus, par l’Esprit qu’il a mis en nous, est notre force et notre victoire. Lui seul peut nous sauver du jugement de Dieu et nous arracher de la puissance du diable. Alors, priez pour ne pas céder à la tentation.
Je termine en vous rappelant les paroles du Petit Catéchisme sur la sixième demande du Notre Père.
Ne nous soumets pas à la tentation.
Quel est le sens de ces paroles ? Dieu ne tente personne ; mais nous lui demandons de nous garder et nous défendre, de peur que le diable, le monde et notre chair ne nous entraînent, par leurs mensonges et par leurs séductions, à l'incrédulité, au désespoir, ou à quelque autre scandale ou vice ; et, si les tentations nous pressent, nous le prions de nous en faire sortir victorieux.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.

 Pasteur David Maffett

Sermon du dimanche 17 Mars 2013

5ème dimanche de Carême 
Judica

Le bien suprême : la connaissance de Jésus-Christ

Philippiens 3.7-14
Mais ces qualités qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à cause de Christ. Et je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. A cause de lui je me suis laissé dépouiller de tout et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ et d’être trouvé en lui non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi. Ainsi je connaîtrai Christ, la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances en devenant conforme à lui dans sa mort pour parvenir, d’une manière ou d’une autre, à la résurrection des morts.
Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix ou que j’aie déjà atteint la perfection, mais je cours pour tâcher de m’en emparer, puisque de moi aussi, Jésus-Christ s’est emparé. Frères et sœurs, je n’estime pas m’en être moi-même déjà emparé, mais je fais une chose : oubliant ce qui est derrière et me portant vers ce qui est devant, je cours vers le but pour remporter le prix de l’appel céleste de Dieu en Jésus-Christ.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Il y a certaines choses dans la vie que nous jugeons si extraordinaires ou si désirables que nous nous passons de presque tout pour les avoir. Si la télévision et la musique reflètent justement nos désirs, alors une chose pour laquelle nous sommes prêts à tout sacrifier, c’est l’amour. Pour avoir la femme ou l’homme de leurs rêves, beaucoup sont prêts à abandonner leur famille, leur emploi, leur honneur, sont presque prêts à vendre leur âme. Certains autres sont prêts à faire de même pour la richesse, la renommée, ou d’autres choses. Cependant, la richesse et la renommée ne nous fournissent aucune garantie de bonheur.
Mais il y a une chose d’une valeur suprême qui ne déçoit pas, une chose pour laquelle nous pouvons nous passer de tout autre chose sans regrets. Jésus en a parlé dans une paire de courtes paraboles. Le Royaume des cieux ressemble à un trésor caché dans un champ et à une perle de très grande valeur de sorte que l’on vend tout ce que l’on possède pour l’acheter. L’apôtre Paul en parle dans sa lettre aux Philippiens : Je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. Voilà la pensée que nous voulons comprendre et partager.
Pour comprendre Paul, il nous faut remonter un peu avant sa lettre. Il l’a écrite aux chrétiens de cette ville grecque pour les encourager. Il avait des relations étroites avec eux car c’était lui qui avait fondé cette église. Bien qu’il ne soit pas resté comme leur pasteur, les Philippiens voulaient rester en contact avec Paul et même participer à sa vie de missionnaire. Non sollicités, ils ont envoyé de l’argent et même un des leurs, Epaphrodite, pour soutenir Paul.
Maintenant, quelques années plus tard, il y avait quelques questions gênantes à Philippe. Premièrement, Paul était en prison et il y avait une réelle possibilité qu’il soit exécuté par le gouvernement romain. Ne sachant pas s’il allait mourir ou non, Paul écrit les paroles que nous connaissons tous : En effet, Christ est ma vie et mourir représente un gain. Ph 1.26. Paul lui, est content dans les deux cas, rester en vie ou mourir, et le fait d’être en prison ne le bouleverse pas non plus. Mais cela cause des soucis à certains autres, comme ceux de Philippe. Philippe était une colonie romaine, une ville ou les anciens soldats romains passaient leur retraite, exonérés des impôts et jouissant de privilèges. Sans doute qu’il y avait des soldats dans la paroisse. Si Paul était exécuté comme criminel, quelle serait l’implication de l’église vis-à-vis du gouvernement ? Plus important, quelles seraient les implications par rapport au Christ et à l’Evangile ?
Paul écrit donc pour les rassurer. Non seulement il est persuadé qu’il sera libéré, mais en fait, son emprisonnement a fait progresser l’Evangile. Tous les gardiens du palais avaient entendu l’Evangile de Christ. En plus, la plupart des frères et sœurs, encouragés dans le Seigneur par mes chaînes, ont plus d’assurance pour annoncer sans crainte la parole. 1.14.
Un deuxième problème à Philippe semble avoir été des querelles entre certains. Paul n’entre pas dans les détails, mais il leur exhorte, comme chrétiens, d’être unis en esprit et en volonté. A deux femmes il dit : J’encourage Evodie et Syntyche à vivre en plein accord dans le Seigneur. 4.2. Et à tous il dit : Ne faites rien par esprit de rivalité ou par désir d’une gloire sans valeur, mais avec humilité considérez les autres comme supérieurs à vous-mêmes. 2.3. Et cela donne sur un passage bien connu où Paul nous recommande l’attitude de Jésus-Christ, qui étant Dieu, s’est humilié au point de subir la mort sur la croix.
Enfin, il y avait une troisième question qui gênait souvent Paul. Il y en avait quelques uns, sans doute des croyants d’origine juive, qui enseignaient que les chrétiens non-juifs, outre leur foi en Christ, devaient se faire circoncire et observer la Loi de Moïse. A cela Paul riposte : Faites attention aux chiens, faites attention aux mauvais ouvriers, faites attention aux faux circoncis. En effet, les vrais circoncis, c’est nous, qui rendons notre culte à Dieu par l’Esprit de Dieu, qui plaçons notre fierté en Jésus-Christ et qui ne mettons pas notre confiance dans notre condition. Pourtant, moi-même je pourrais mettre ma confiance dans ma condition. Si quelqu’un croit pouvoir se confier dans sa condition, je le peux plus encore : j’ai été circoncis le huitième jour, je suis issu du peuple d’Israël, de la tribu de Benjamin, hébreu né d’Hébreux ; en ce qui concerne la loi, j’étais pharisien ; du point de vue du zèle, j’étais persécuteur de l’Eglise ; par rapport à la justice de la loi, j’étais irréprochable. 3.2-6.
Puis il ajoute les paroles de notre texte : Mais ces qualités qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à cause de Christ. Et je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. A cause de lui je me suis laissé dépouiller de tout et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ et d’être trouvé en lui non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi. Ainsi je connaîtrai Christ, la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances en devenant conforme à lui dans sa mort pour parvenir, d’une manière ou d’une autre, à la résurrection des morts.
Rien ne va à la cheville de Christ ! Rien ne saurait être comparé à Christ !
Quand Paul était Saul, il ne craignait pas le jugement de Dieu. Saul n’est pas devenu Paul le chrétien parce qu’il en sentait le besoin. Il était plutôt comme les hommes dans la parabole des vignerons que nous avons lue. Il est devenu Paul parce qu’il a rencontré le Fils de Dieu, une personne et un être si supérieur à lui ou à tout autre humain, que Paul ne pouvait que l’adorer et lui obéir. Il a trouvé le trésor et la perle dont Jésus avait parlés dans ses paraboles.
Et cela a tout changé, car par la foi en Christ, Dieu a entièrement transformé Paul. Uni à Christ, Paul a reçu une justice qui dépassait infiniment toute justice qu’il aurait atteinte de ses propres forces. Bien que Paul se soit toujours regardé irréprochable devant Dieu, il savait maintenant que c’était une illusion. Il était loin de la perfection que cherche Dieu. Mais alors, Christ l’a rendu parfait, absolument parfait. Christ a revêtu Paul de la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi. Paul n’avait rien à générer ni à devenir. Il a reçu une nouvelle condition devant Dieu, le don une parfaite innocence.
Par cette justice, Paul avait la certitude de connaître Christ, la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances en devenant conforme à lui dans sa mort pour parvenir, d’une manière ou d’une autre, à la résurrection des morts.
Nous ne savons pas si Paul a vu crucifier Jésus, mais il savait assurément que Jésus était mort et a été enseveli. D’une plus grande certitude, Paul savait que Jésus était ressuscité des morts car Jésus l’a abattu en chemin et l’a aveuglé pendant trois jours. Puis, après les trois jours, Jésus lui a envoyé Ananias pour que Paul retrouve sa vue, soit rempli du Saint-Esprit, et sache combien il devait souffrir pour Jésus. Mais Paul a toujours estimé ses souffrances pour Jésus un privilège, car il appartenait à Christ et par lui, atteindrait la résurrection des morts et la vie éternelle.
Voilà le bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ ! Etre Pharisien, fier et irréprochable, n’était rien auprès d’être chrétien, une personne revêtue de la justice qui vient de Dieu et ayant la promesse de la résurrection. Etre en prison n’était rien auprès d’être chrétien, une personne dont même les souffrances avaient une valeur et une utilité devant Dieu. La mort, même une fausse condamnation de criminel, n’était rien auprès d’être chrétien, une personne que Christ lui-même acquitterait devant le monde entier au dernier jour. Non, l’orgueil de Pharisien n’avait aucune valeur par rapport à l’approbation de Dieu, une approbation que possède tout chrétien.
Tout cela nous concerne personnellement. Que tu te donnes de grands airs, ou que tu te croies la personne la plus abaissée au monde, quelle que soit ta condition, ce n’est rien auprès du bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ. C’est lui, le trésor et la perle si précieuse qui fait que l’on va tout vendre pour pouvoir l’acheter.
L’amour, la richesse et la renommée de ce monde pourraient t’apporter une immense satisfaction pour bien des années. Tu pourrais manger, boire et te réjouir pour longtemps. D’autre part, ils pourraient aussi t’apporter beaucoup d’années de chagrin. Un sinistre ou un voleur pourraient enlever tous tes biens, ou une maladie ou un accident ta santé, et tu passerais toute ta vie dans la pauvreté, plein d’amertume au sujet de ton mauvais sort dans la vie. En effet, quoi que nous possédions, nous le laisserons de ce côté de la tombe. Tout sauf Christ. C’est lui qui nous accueillera à bras ouverts en acclamant : C’est bien, bon et fidèle serviteur… Viens partager la joie de ton maître. Mt 25.21.
Ce ne sont pas là des paroles en l’air ; ce n’est pas non plus de prendre nos rêves pour la réalité comme dans les légendes et les mythes. Cela est arrivé à Paul et Dieu veut que cela t’arrive à toi aussi. Il veut que tu connaisses et ressentes le bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ. C’est pour cela que Paul a écrit sa lettre aux Philippiens et pour cela que l’Eglise l’a préservée pendant des générations, pour que nous aussi connaissions Christ.
Paul ajoute une exhortation : Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix ou que j’aie déjà atteint la perfection, mais je cours pour tâcher de m’en emparer, puisque de moi aussi, Jésus-Christ s’est emparé. Frères et sœurs, je n’estime pas m’en être moi-même déjà emparé, mais je fais une chose : oubliant ce qui est derrière et me portant vers ce qui est devant, je cours vers le but pour remporter le prix de l’appel céleste de Dieu en Jésus-Christ.
Paul n’avait pas honte d’être en prison à cause de Christ. Il n’avait pas peur de la mort. Il n’avait pas honte des chrétiens qui avançaient avec peine contre les habitudes de la nature pécheresse. Et il ne craignait pas d’opposer et corriger des fausses doctrines et ceux qui les enseignaient. Pourquoi ? Parce qu’il se débarrassait volontiers de tout ce qui ne menait pas au bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ. Voici donc sa règle : Oubliant ce qui est derrière et me portant vers ce qui est devant, je cours vers le but pour remporter le prix de l’appel céleste de Dieu en Jésus-Christ.
En fin de compte, tout ce qui importe, c’est le bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ. Cela n’implique pas que nos habilités, nos accomplissements ou notre richesse soient mauvais ; nous avons simplement à garder le sens de leur vraie valeur et à les mettre au service de Christ. Etant Pharisien, Paul connaissait très bien les Ecritures et avait une forte maîtrise de soi. Etant devenu chrétien, il a mis ces qualités au service du Christ. En conséquence, vous et moi, nous avons aujourd’hui le bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ principalement à cause de Paul. Il en va de même pour tout ce que nous sommes ou possédons. La valeur de toute chose se réalise dans le service à Christ. C’est comme cela que nous courrons vers le but pour remporter le prix de l’appel céleste de Dieu en Jésus-Christ.
Frères et sœurs en Christ, nous poursuivons bien des rêves dans la vie et portons beaucoup de bagages. Tout cela nous semble bien important maintenant. Mais vous le savez, dix minutes après notre mort, tout cela n’aura de l’importance que pour peu de monde. Ecoutons donc l’apôtre Paul : ne portons pas de charge inutile en poursuivant des rêves décevants.
Disons plutôt avec l’apôtre : Je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur… mais je fais une chose : oubliant ce qui est derrière et me portant vers ce qui est devant, je cours vers le but pour remporter le prix de l’appel céleste de Dieu en Jésus-Christ.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.

 Pasteur David Maffett

lundi 11 mars 2013

Sermon du dimanche 10 Mars 2013


4ème dimanche du Carême
Laetare

Baptême de Léa  

La promesse est pour vous et pour vos enfants !

Actes 2.36-39
« Que toute la communauté d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Messie ce Jésus que vous avez crucifié. »
Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché et dirent à Pierre et aux autres apôtres : « Frères, que ferons-nous ? »
Pierre leur dit : « Changez d’attitude et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit.  En effet, la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Le baptême, et surtout, le baptême d’enfant, est une pratique de l’Eglise qui laisse perplexe beaucoup de monde. Qu’est-ce qui se passe dans le baptême ? Est-ce une tradition qui symbolise une bonne partie de notre foi, ou est-ce un rite qui effectue quelque chose de réel et d’objectif ?
L’apôtre Pierre dit que, lorsque tu es baptisé au nom de Jésus, tes péchés te sont pardonnés et tu reçois le Saint-Esprit. C’est une promesse ! De plus — ce qui fait souvent secouer la tête aux gens — la promesse est pour vous et pour vos enfants. Mes chers amis, voilà une déclaration pure et simple de l’Evangile. Dieu promet que, par le baptême, vos péchés vous sont pardonnés et vous recevez le don du Saint-Esprit, vous et vos enfants. C’est la pure Bonne Nouvelle !
Je m’explique : Pierre vient de donner un discours le jour de Pentecôte. Il vient d’expliquer que lui et les autres disciples avaient parlé dans les langues qu’ils ne connaissaient pas par l’action du Saint-Esprit. Cela s’est produit parce que Jésus, étant ressuscité des morts et monté au ciel, avait reçu du Père, le Saint-Esprit qui avait été promis et l’avait donc déversé sur les disciples. Cela n’avait rien à voir avec les capacités des disciples ; c’était l’accomplissement d’une promesse de Dieu. Alors, Pierre dit : « Que toute la communauté d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Messie ce Jésus que vous avez crucifié. »
Ce Jésus n’était pas un péquenot d’un village de Galilée. Il était le descendant promis à Adam, à Abraham et à David. Il était Seigneur et Messie ou Christ, c’est-à-dire, le roi et sauveur d’Israël. Mais hélas, les Juifs l’avaient pris pour un moins que rien et l’ont fait crucifier. Si jamais certains ont été dans le pétrin jusqu'au cou, c’étaient eux ! Nos voisins peuvent douter de l'existence de Dieu et de son jugement, mais pas ces hommes-là. Ils comprenaient parfaitement qu’ils s’étaient opposés à Dieu en faisant mourir le Messie. C’est pourquoi « ils eurent le cœur vivement touché et dirent à Pierre et aux autres apôtres : « Frères, que ferons-nous ? »
Ces gens étaient terrifiés. Leur question est une confession d’une entière culpabilité et impuissance devant Dieu. Ils étaient dans la même situation désespérée qu’Adam l’était le jour où il a mangé du fruit interdit et s’est caché dans le bois. Et c’est vrai pour nous aussi, car quel que soit notre péché, d’un pieux mensonge au génocide, c’est un acte de rébellion contre Dieu. Nous faisons sciemment ce que Dieu a interdit et rejetons ce qu’il demande. Le jour où nous paraîtrons devant le tribunal de Dieu, nous ne saurons pas nous défendre, pas plus qu’Adam ou ces hommes devant Pierre.
Ayant creusé leur propre tombe ils se soumettent donc à la réponse de Pierre : « Changez d’attitude et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit.  En effet, la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. »
Au lieu de nous écouter marmonner des excuses, Dieu nous fait une proposition. En fait, ce n’est pas une proposition mais une promesse que voilà : Jésus est notre Sauveur, c’est-à-dire, notre Seigneur et Christ. Et le moyen de réaliser cette promesse, c’est ton baptême. Tu as été, ou seras selon le cas, baptisé au nom de Jésus. Ayant reçu ce baptême, tu as reçu le pardon de ton péché et le don du Saint-Esprit conformément aux paroles et aux promesses de Dieu. C’est vrai pour toi, tes enfants et pour quiconque entendra cette parole et sera baptisé.
Mais, on pourrait se dire : « Ne doit-on pas se repentir ? » Car Pierre a dit : « Changez d’attitude. » Oui, bien sûr, mais qu’est-ce qu’effectivement la repentance ? C’est le changement de cœur ou d’attitude par lequel on regrette sa vie et ses actions qui sont opposés à la volonté de Dieu et craint donc la colère de Dieu. Et cela aussi est le résultat de l’action de Dieu.
Tu ne te lèves pas un beau jour et puis te dis, « Tiens, je pense que j’ai gravement offensé Dieu et il va me punir sérieusement. » Mais non ! C’est le Saint-Esprit qui te convainc de ton péché et de ta culpabilité par le moyen de la Parole de Dieu. N’est-ce pas cela qui est arrivé à ces Juifs le jour de Pentecôte ? Avant d'écouter Pierre ils croyaient avoir eu raison de crucifier Jésus. Seulement après avoir vu le miracle de Pentecôte et après avoir écouté la prédication de Pierre ils ont compris leur grand péché et ils ont eu peur de Dieu. Leur repentance a donc été l’œuvre du Saint-Esprit, tout comme la nôtre.
Nous ayant amenés à la repentance, Dieu ajoute sa promesse : faites-vous baptiser au nom de Jésus pour le pardon de vos péchés et vous recevrez aussi le Saint-Esprit. Ces hommes ont justement changé leur attitude envers Jésus et se sont faits baptisés volontiers, en son nom, pour recevoir le pardon et le Saint-Esprit. Il est donc évident que la promesse du pardon et du don de l’Esprit n’a pas été une récompense pour leur foi. Au contraire, c’est la promesse qui a créé leur foi.
En effet, leur baptême n’a pas été leur promesse faite à Dieu de lui obéir ; il a été plutôt la promesse de Dieu appliquée à eux. Et précisément parce que le baptême est la promesse de Dieu, il est un moyen par lequel nous recevons le pardon de nos péchés maintenant dans le temps. 
Selon Pierre, le baptême est aussi le moyen par lequel on reçoit le Saint-Esprit. Cela ne veut pas dire forcement que l’on recevra en même temps un don spirituel. En effet, 3000 personnes ont été baptisées ce jour-là mais la Bible ne dit rien des dons de l’Esprit à leur sujet. Apparemment elles n’ont pas parlé en langues ni manifesté aucun autre don charismatique.
Mais le baptême veut bien dire que nous recevons le Saint-Esprit comme gage de notre salut comme le dit l’apôtre Paul : « En [Christ] vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Evangile qui vous sauve, en lui vous avez cru et vous avez été marqués de l’empreinte du Saint-Esprit qui avait été promis. Il est le gage de notre héritage en attendant la libération de ceux que Dieu s’est acquis pour célébrer sa gloire. » Ep 1.13-14.
En plus, l’Esprit fait de nous des enfants de Dieu. Nous avons été revêtus du Seigneur Jésus-Christ parce que nous avons reçu son Esprit. C’est lui qui nous conduit dans le chemin de la justice et qui produit en nous ses fruits : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. (Ga 5.22). Le baptême est bien la promesse de Dieu qui nous est faite, et non la nôtre qui lui est faite.
Eh bien, quelqu’un va-t-il dire que Léa ne sait pas ce que nous allons lui faire dans quelques minutes, et qu’elle ne peut pas encore avoir foi en Christ ? Comment donc le baptême, peut-il lui accorder le pardon et le don du Saint-Esprit ? Et si c’était parce que Dieu le dit ? En effet, la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin.
Si c’était parce que Jean-Baptiste a remué brusquement dans le ventre de sa mère lorsqu’elle a entendu la salutation de Marie ?
Si c’était parce que Paul et les autres apôtres baptisaient les familles entières au moment où leurs parents ont cru ? Par exemple, dans la ville de Philippe en Macédoine, d’abord, la femme Lydie a été baptisée avec sa famille (Ac 16.15). Et puis il y a eu le cas du gardien de la prison. Il demande à Paul et Silas : « Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » Paul et Silas ont répondu : « Crois au Seigneur Jésus[-Christ] et tu seras sauvé, toi et ta famille. » Et ils lui ont annoncé la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. A cette heure-là de la nuit, le gardien les a emmenés pour laver leurs plaies. Il a immédiatement été baptisé, lui et tous les siens. Ac 16.30-33.
Ou bien, si c’était parce que Pierre s’adressait à des Juifs qui pratiquaient la circoncision sur leurs enfants mâles le huitième jour de leur vie. C’était le signe de l’alliance de Dieu appliqué à ces enfants le jour même. Ils n’avaient pas à attendre un jour futur où ils auraient la connaissance d’adulte et pourraient « prendre leur propre décision » de suivre Dieu. Non, selon la Bible, le baptême — tout comme la circoncision avant — est la promesse de Dieu qui nous est faite et fondée sur la vérité que le Christ est mort et ressuscité pour nous et pour nos enfants, il y a 2000 ans. Et ce salut de Dieu est valable, que nous le trouvions logique ou non !
Si nous doutons de la validité du baptême d’un enfant, c’est parce que nous y avons imposé — peut-être sans le savoir — une condition qu’un enfant ne peut pas remplir. Mais que peut être cette condition ? Un certain niveau de connaissance et sa propre décision ? Mais où Dieu a-t-il parlé de la sorte et établi le niveau de connaissance requise ? Comment donc pouvons-nous savoir si un seul parmi nous a atteint cette connaissance ? Nous ne pouvons pas.
Et voilà le nœud du problème. On ne se qualifie pas pour le baptême ; c’est le don de Dieu pour les hommes, pour les femmes et pour les enfants qui étaient morts à cause de leurs fautes et de leurs péchés, qui étaient par nature, ennemis de Dieu. Le salut est l’œuvre de Dieu accompli pas le Christ seul. C’est une vérité que blesse notre fière nature propre, mais que Dieu avait destinée à notre réconfort.
Le fait de ne pas rejeter l’Evangile de Dieu importe beaucoup plus que le fait de l’accepter. Des gens lui amenaient des petits enfants afin qu’il les touche, mais les disciples leur firent des reproches. Voyant cela, Jésus fut indigné et leur dit : « Laissez les petits enfants venir à moi et ne les en empêchez pas, car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.  Je vous le dis en vérité : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera pas. » Puis il les prit dans ses bras et les bénit en posant les mains sur eux. Mc 10.13-16.
Voyez-vous comment les disciples se seraient demandés : « A quoi bon amener les petits enfants à Jésus ? Ils ne peuvent pas bénéficier de sa parole. » Mais Jésus répond : « Je vous le dis en vérité : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera pas. » Il rejette et renverse entièrement la pensée des disciples et nous recommande de croire comme les enfants ! Les enfants n’ont pas encore appris à douter des promesses de Dieu et à les rejeter. Ce sont les adultes qui font cela !
Nous faisons du tort à la parole de Dieu et à nous-mêmes lorsque nous cherchons à qualifier et quantifier les choses comme la foi, lorsque nous voulons mettre des limites à ce que Dieu peut faire. Le fait que nous ne savons pas faire quelque chose ne veut pas dire que cela est impossible. Sans aucun doute les nouvelles technologies nous apprennent cela de jour en jour ! Du coup, les promesses de Dieu sont plus claires, plus nettes, aux cas des enfants parce que leur raison ne s’est pas encore emparé d’eux et éteint le Saint-Esprit. Ainsi, deviennent-ils nos exemples et mentors. Nous comprendrions mieux l’Evangile si, comme Jésus, nous mettions un petit enfant devant nous et disions, « Je vous le dis en vérité : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera pas. »
C’est justement ce que nous allons faire dans quelques minutes. Nous tiendrons Léa devant nous tous, et conformément à la promesse de Dieu, celui qui ne peut ni mentir ni tromper, nous lui appliquerons cette promesse. Il n’y a guère de meilleure proclamation de la Bonne Nouvelle car la promesse est pour vous et pour vos enfants.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett

dimanche 3 mars 2013

Sermon du dimanche 3 Mars 2013


3e dimanche de Carême
Oculi

Dieu veut que tous soient sauvés !

Ezéchiel 33.11-16 (7-20)
« Dis-leur : ‘Aussi vrai que je suis vivant, déclare le Seigneur, l’Eternel, je ne prends pas plaisir à voir le méchant mourir, mais à le voir changer de conduite et vivre. Renoncez, renoncez à votre mauvaise conduite ! Pourquoi devriez-vous mourir, communauté d’Israël ?’
 » Et toi, fils de l’homme, dis aux membres de ton peuple : ‘La bonne conduite du juste ne le délivrera pas, si un jour il se met à commettre des transgressions, et le méchant ne trébuchera pas à cause de sa méchanceté, si un jour il y renonce, pas plus que le juste ne pourra vivre grâce à sa justice si un jour il commence à pécher.’ Lorsque j’affirme au juste qu’il vivra, s’il place sa confiance dans sa justice et se met à commettre l’injustice, toute sa justice passée sera oubliée et il mourra à cause de l’injustice qu’il a commise. Lorsque je dis au méchant : ‘Tu vas mourir, c’est certain’, s’il renonce à son péché et se met à appliquer le droit et la justice, s’il rend le gage, s’il restitue ce qu’il a extorqué, s’il suit les prescriptions qui donnent la vie en ne commettant plus d’injustice, il vivra, il ne mourra pas. Tous les péchés qu’il a commis seront oubliés. Puisqu’il applique le droit et la justice, il vivra, c’est certain. »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Dieu veut sauver tout le monde. Il veut que tous comprennent qu’ils n’ont pas besoin de le craindre ni de résister à lui. Nous n’avons pas besoin de l’éviter comme une question brûlante de politique. Nous n’avons pas besoin d’argumenter que nous sommes bons au fond de notre être. Au contraire, nous pouvons simplement écouter la vérité qui nous concerne. Nous pouvons admettre nos péchés de pensées, de paroles et d’actes : le mal que nous avons fait et le bien que nous avons négligé. Et nous pouvons embrasser la parole de Dieu, la parole de pardon, de restauration et de vie éternelle.
Dieu tient à cela ; il veut vraiment que tous soient sauvés. Ezéchiel a dit plus tôt dans son livre, « En effet, je ne prends pas plaisir à voir mourir quelqu’un, déclare le Seigneur, l’Eternel. Changez donc d’attitude et vivez ! » Ez 18.32. Le prophète Jérémie, contemporain d’Ezéchiel dit lui, « En effet, le Seigneur ne rejette pas pour toujours, mais quand il cause du chagrin, il fait preuve de compassion, tant sa bonté est grande. De fait, ce n’est pas de bon cœur qu’il humilie, qu’il cause du chagrin aux hommes. » Lm 3.31-33.
L’apôtre Paul a écrit à Timothée, « J’encourage donc avant tout à faire des demandes, des prières, des supplications, des prières de reconnaissance pour tous les hommes…. Voilà ce qui est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, lui qui désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. » 1 Ti 2.1-5. L’apôtre Pierre a dit, « Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme certains le pensent ; au contraire, il fait preuve de patience envers nous, voulant qu’aucun ne périsse mais que tous parviennent à la repentance. » 2 Pi 3.9.
Je cite tout cela au cas où nous aurions manqué l’évidence dans la parole de Jésus : « En effet, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle.  Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » Jn 3.16-17. Vraiment, Dieu veut que tous soient sauvés !
Cependant, il y a quelque chose dans cette déclaration qui a toujours troublé beaucoup de monde. Si Dieu, le tout-puissant, le Créateur du ciel et de la terre, qui a ressuscité Jésus des morts, si celui-là veut que tout le monde soit sauvé, pourquoi donc tous ne sont-ils pas sauvés ? Pourquoi, tous ne sont-ils pas chrétiens dévoués ? Peut-on vraiment s’opposer à sa volonté ?
Cette question, « Pourquoi tous ne sont-ils pas sauvés ? », est une écharde dans le corps pour beaucoup de gens, une question à laquelle ils cherchent une réponse. Quelques-uns proposent une solution théologique : ils trouvent que la raison pour laquelle tous ne sont pas sauvés vient de Dieu. Selon eux, Dieu ne cherche vraiment pas à les sauver tous, mais seulement les « élus », ceux qu’il a choisis pour la vie éternelle. Les autres sont destinés à l’enfer et Dieu ne veut pas les sauver. Nous appelons cela une double prédestination ; c’est une espèce de fatalité.
Mais la Bible ne dit pas cela. Ces personnes présument savoir ce que Dieu n’a pas révélé. Ils croient avoir découvert les pensées secrètes de Dieu. Mais ce n’est que de la spéculation, une spéculation qui sème le doute pour les uns et l'orgueil pour les autres. Ce point de vue peut nous rendre orgueilleux s’il nous amène à penser que, pratiquement, quoi que l’on fasse dans la vie, puisque nous sommes l’un des élus, nous sommes donc justes et sauvés. Mais contre cette idée, la parole du prophète atteste : Lorsque j’affirme au juste qu’il vivra, s’il place sa confiance dans sa justice et se met à commettre l’injustice, toute sa justice passée sera oubliée et il mourra à cause de l’injustice qu’il a commise.
La doctrine d’une double prédestination sème le doute lorsque une personne se souvient de toutes ses fautes passées et en conclue qu’elle ne peut pas être parmi les élus. N’ayant pas d’espoir d’être sauvé, elle se dit que ce n’est pas la peine de s’occuper de Dieu. Pour de telles personnes, la parole du prophète est une vraie lumière dans l’obscurité : Lorsque je dis au méchant : ‘Tu vas mourir, c’est certain’, s’il renonce à son péché et se met à appliquer le droit et la justice… s’il suit les prescriptions qui donnent la vie en ne commettant plus d’injustice, il vivra, il ne mourra pas. Tous les péchés qu’il a commis seront oubliés. Puisqu’il applique le droit et la justice, il vivra, c’est certain.
Evidement, ce n’est pas tout le monde qui se range sur l’un ou l’autre de ces deux extrêmes. Je trouve moi, que la plupart des gens ne cherchent pas la cause de leur foi ou de leur incrédulité dans la volonté secrète de Dieu. Ils cherchent plutôt une cause en eux-mêmes, donc une cause anthropologique. Si les uns croient en Dieu et les autres non, la cause pour cela doit se trouver dans l’individu.
Quelques scientifiques ont essayé de démontrer une cause génétique de la foi religieuse comme de l’orientation sexuelle. Un article sur le site de Croire Publications aborde la question.
Récemment, la presse populaire a manifesté beaucoup d’intérêt pour les origines cérébrales de la croyance en Dieu et plus généralement des attitudes religieuses…
Les titres de plusieurs articles, et même d'un livre, donnent l’impression que la croyance en Dieu serait programmée génétiquement. Ceci est une grosse exagération.
Un cas notable de désinformation dans ce sens a été le livre (ou plutôt sa couverture) de l’américain Dean Hamer intitulé « The God Gene » (Le Gène de Dieu). Publié en 2004, ce livre portait le sous-titre « Comment la foi est câblée dans nos gènes ». Peu après la publication du livre, le magazine américain Time, diffusé à plus de 3 millions d'exemplaires, a consacré sa couverture au livre avec ces mots : « Est-ce que notre ADN nous oblige à chercher une puissance supérieure ? Croyez-le ou non, certains savants disent que oui ». Ces deux couvertures délivraient incontestablement le message que notre foi, ou notre absence de foi, serait programmée dans nos gènes. Un message bien vendeur pour le magazine !
Pourtant, si l’on se donne la peine de lire le livre au lieu de regarder seulement la couverture, on découvre tout autre chose. D’abord, le livre ne concerne même pas la croyance en Dieu ! Il relate une étude de l’auteur sur l’influence d’un gène appelé VMAT2 (vesicular monoamine transporter-2) non pas sur la croyance en Dieu, mais sur un trait qu’on appelle l‘auto-transcendance…
La presse francophone n’est pas en reste. Certains titres semblent avoir été choisis pour faire vendre plutôt que pour présenter le contenu du texte. Pour ne citer qu’un exemple, un article publié dans Cerveau&Psycho d'août 2010 portait le titre « La religion est-elle innée ? ». Le lecteur commence par se demander si sa foi en Dieu serait programmée dans ses gènes ! Mais, encore une fois, le sujet évoqué dans le titre n’est pas le thème principal de l’article. (http://www.publicroire.com/croire-pocket/les-sciences/article/dieu-dans-le-cerveau)
Si l’on accepte cette spéculation génétique et l’applique à notre question, « Si Dieu veut que tous soient sauvés, pourquoi ne le sont-ils pas ? », la conclusion serait qu’ils ne sont pas sauvés parce qu’ils ne peuvent pas croire. Dieu en a crée certains avec le gène pour croire mais pas les autres. Et voilà nous revenons sur la double prédestination en substituant une cause génétique pour une cause théologique. Si j’ai le gène pour croire, je peux en être fier. Si je ne l’ai pas, mon incrédulité est la faute de Dieu et j’ai toute raison pour ignorer Christ !
Encore une fois, la parole du prophète disperse l’ignorance et la spéculation : Aussi vrai que je suis vivant, déclare le Seigneur, l’Eternel, je ne prends pas plaisir à voir le méchant mourir, mais à le voir changer de conduite et vivre. Renoncez, renoncez à votre mauvaise conduite ! Pourquoi devriez-vous mourir, communauté d’Israël ?’
Dieu ne veut pas nous perdre dans un dédale de mauvaise théologie ou de mauvaise science ; il veut nous sauver ! La seule cause de foi ou d’incrédulité avec laquelle nous devons nous battre, c’est notre cœur. Les justes doivent garder leur confiance en Christ et les non-croyants doivent savoir qu’ils peuvent se repentir. Du coup Dieu avertit les justes, et encourage les méchants.
Et toi, fils de l’homme, dis aux membres de ton peuple : ‘La bonne conduite du juste ne le délivrera pas, si un jour il se met à commettre des transgressions… Lorsque j’affirme au juste qu’il vivra, s’il place sa confiance dans sa justice et se met à commettre l’injustice, toute sa justice passée sera oubliée et il mourra à cause de l’injustice qu’il a commise.’ 
Etre juste veut dire vivre par la foi. Parce que tu as confiance en Dieu, foi en Christ, tu cherches mener une vie qui lui plaît. C’est pourquoi Paul a cité le prophète Habakuk, « Mais le juste vivra par sa foi » (Ha 2.4), comme thèse de son Epître aux Romains. Foi et justice vont de paire comme le dit  le Psaume 119.30, « Je choisis la voie de la fidélité, je place tes lois sous mes yeux. »
Alors, ce dont Dieu nous avertit, c’est la transformation d’une confiance en Christ dans une confiance en soi. Lorsque j’affirme au juste qu’il vivra, s’il place sa confiance dans sa justice et se met à commettre l’injustice, toute sa justice passée sera oubliée et il mourra à cause de l’injustice qu’il a commise. Ce qui pousse le juste à l’injustice, c’est la perte de sa foi en Christ. Il peut commencer à avoir confiance en sa propre bonté, dans l’idée qu’il est compté parmi les élus ou qu’il a le « gène de Dieu » et peut donc se reposer, manger, boire et se réjouir. Mais si tu fais le mal, c’est que tu es devenu mauvais, et ton ancienne foi et conduite ne comptent plus. Dieu ne vit pas dans le passé ; il vit dans le présent, comme nous !
Alors, aux justes, à ceux qui ont mis leur confiance en Christ, à vous et à moi, notre Dieu sauveur donne un avertissement. Ne lâchez pas ; ne vous enorgueillissez pas. Plutôt, « Soyez sobres, restez vigilants : votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer. » 1Pi 5.8.
Notre vieil homme abandonnerait facilement la foi en Christ et la lutte contre le péché. Il embrasserait avec plaisir une cause génétique pour sa conduite au lieu de prendre au sérieux la Parole de Dieu. Pourtant, c’est par cette parole, par la parole des prophètes et des apôtres, que le Saint-Esprit nous appelle, nous éclaire, nous sanctifie et nous maintient, en Jésus-Christ, dans l’unité de la vraie foi.
Mais tous n’ont pas cette foi. « Et toi, fils de l’homme, dis aux membres de ton peuple… le méchant ne trébuchera pas à cause de sa méchanceté, si un jour il y renonce… Lorsque je dis au méchant : ‘Tu vas mourir, c’est certain’, s’il renonce à son péché et se met à appliquer le droit et la justice… s’il suit les prescriptions qui donnent la vie en ne commettant plus d’injustice, il vivra, il ne mourra pas. Tous les péchés qu’il a commis seront oubliés. Puisqu’il applique le droit et la justice, il vivra, c’est certain. »
Une vie de méchanceté résulte de l’incrédulité. Mais un méchant, est-il coincé, destiné par Dieu à la condamnation, manquant le gène pour croire ? Mais non ! Il n’est pas condamné éternellement à cause de sa vie passée. Dieu est miséricordieux, prêt à pardonner et à restaurer. Jésus est mort pour payer le péché du monde entier.
En conséquence, grâce à lui, toute personne du monde entier peut recevoir le salut. On n’a qu’à écouter l’appel de Dieu à la repentance et à la foi, la bonne nouvelle que Dieu pardonne à cause du Christ. Toute personne peut changer de comportement et cesser de résister à Dieu, car le Saint-Esprit est capable de la faire croire. N’est pas la parole de Pierre le jour de Pentecôte à ceux qui avaient fait crucifier Jésus ? « Changez d’attitude et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » Ac 2.38.
C’est pourquoi Dieu ordonne à Ezéchiel de proclamer ces propos aux justes et aux méchants. Dieu veut que tous soient sauvés. Il veut que les justes demeurent justes et que les méchants se repentent et deviennent justes. Du coup il nous parle par ses prophètes, par le Christ, et par ses Apôtres. Dans cette parole, il n’y a aucune spéculation, théologique ni génétique. Au contraire, cette parole est la vérité, la vérité qui est facile à comprendre et qui possède le pouvoir de nous sauver. Prions donc avec Jésus, « Consacre-les par ta vérité ! Ta parole est la vérité. » Jn 17.17.
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett

Sermon du dimanche 24 Février 2013


2ème dimanche de Carême Carême
Reminiscere

Nous ne l’avons pas voulu, mais il l’a voulu

Luc 13.31-35
Ce même jour, des pharisiens vinrent lui dire : « Va t'en, pars d'ici, car Hérode veut te faire mourir. » Il leur répondit : « Allez dire à ce renard : 'Voici, je chasse les démons et je fais des guérisons aujourd'hui et demain, et le troisième jour j'aurai fini. Mais il faut que je poursuive ma route aujourd'hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu'un prophète meure ailleurs qu'à Jérusalem.'
«  Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! Voici que votre maison vous sera laissée [déserte]. Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !' »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu !
Cette parole de Jésus nous confronte avec deux choses : l’une, c’est notre cœur dur et l’autre, c’est la grâce de Dieu, sa miséricorde imméritée. C’est parce que l’humanité en général n’as jamais voulu recevoir Jésus et se  confier à lui. Néanmoins, malgré notre rejet, il a bien voulu nous sauver tous.
La lecture du prophète Jérémie nous donne un bon exemple de cette triste vérité. Jérémie a proclamé la Parole de Dieu au peuple de Jérusalem. Il les appelait à se soumettre au dessein de Dieu, en l'occurrence, à se soumettre au roi de Babylone. Car Dieu se servait de ce roi étranger pour corriger son peuple. Tout peuple qui se soumettrait au roi de Babylone ne serait pas détruit et aurait la vie sauve. Mais puisque les gens ne voulaient pas se soumettre au roi de Babylone, ils ont accusé Jérémie de trahison et ont voulu le condamner comme un meurtrier. Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés.
Puis, dans le ministère de Jésus, le prophète des prophètes, nous rencontrons de nouveau cette scène familière. Ce même jour, des pharisiens vinrent lui dire : « Va t'en, pars d'ici, car Hérode veut te faire mourir. » Les pharisiens et les professeurs de la loi, c’est-à-dire, les chefs religieux juifs, avaient déjà rejeté Jean-Baptiste, un prophète envoyé par Dieu (Lc 7.30). Puis, Hérode l’a tué. Maintenant, ils rejetaient Jésus comme prophète et cherchaient un moyen pour le faire périr. Ce récit, que le roi Hérode cherchait à faire mourir Jésus, n’était peut-être qu’une ruse pour l’entrainer hors du territoire de la juridiction d’Hérode à celle de la juridiction du Sanhédrin, le haut conseil des Juifs.
Et pourquoi faisaient-ils cela ? Eh bien, parce que Jésus leur avait dit qu’il fallait entrer par la porte étroite pour être sauvé. C’est-à-dire, ils devaient reconnaître Jésus pour le Messie et mettre leur confiance en lui. Sinon, ils n’auraient pas droit de s’asseoir à table avec Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, car Jésus était le maitre de la maison qui ouvrait et fermait la porte d’entrée.
Il est bien vrai que beaucoup de Juifs n’avaient pas rejeté les prophètes et sont mort avec eux. Mais il est aussi vrai que la majorité de la nation suivait toujours le chef. Tel le roi, tel le peuple. C’est la triste histoire racontée dans les livres des Rois et de ceux des prophètes comme Jérémie. Au temps de Jésus, le peuple juif était habitué à vivre sans roi et sans prophète ; il était si habituée à l’occupation romaine et à la religion des pharisiens, qu’il n’était guère capable de reconnaître et de recevoir un vrai prophète. Ainsi, le peuple a-t-il réalisé la parole d’Esaïe au sujet du serviteur de l’Eternel : « Méprisé et délaissé par les hommes, homme de douleur, habitué à la souffrance, il était pareil à celui face auquel on détourne la tête : nous l'avons méprisé, nous n'avons fait aucun cas de lui. » Es 53.3.
« Nous n'avons fait aucun cas de lui. » Oui, Esaïe parle pour nous-aussi. L’humanité n’a fait aucun cas de lui. Du coup, Jésus dit qu’il doit mourir à Jérusalem, le lieu où les prophètes mourraient.
Lorsque l’on rejette Jésus, que rejette-t-on ? Mais, l’amour de Dieu ! « Combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! » Je suppose que nous pensons souvent que Dieu est un tyran ou un maître d’esclaves qui veut nous exploiter et nous rendre la vie amère. Oui, Dieu a établi les limites à notre conduite, mais il l’a fait par amour, pour nous sauver de notre propre folie et misère. Il nous traite comme ses propres enfants bien-aimés pour qui il s’est sacrifié. C’est dans ce sens que Jésus se compare à une poule qui couve ses poussins.
Une fois, après un feu de forêt, les sapeurs-pompiers vérifiaient que le feu était bien éteint et qu’il n’y avait pas d’incendie en sous-sol. En ce faisant, l’un d’eux a trouvé les restes noircis d’un grand oiseau, à moitié brulé. Le sapeur a trouvé cela un peu bizarre car un oiseau peut facilement voler et échapper au feu. D’un coup de pied, il a renversé l’oiseau et a été surpris par un branle-bas général. Quatre petits oiseaux sortaient en trébuchant sur la poussière et les cendres et ont détalé. En effet, le corps de la mère les avait couvés et protégés des flammes fulgurantes. Elle aurait pu s’envoler et se sauver, mais elle s’est sacrifiée pour ses oisillons. Et c’est justement l’image que Jésus s’applique à lui-même ! « Combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! »
La grande tragédie de l’humanité et sa misère, c’est que nous n’avons pas voulu chercher refuge sous les ailes de Jésus. Satan nous a convaincu que Dieu est notre problème, que c’est lui qui nous retient et nous empêche de prendre notre envol. « Dieu ne veut pas que vous mangiez de ce fruit parce qu’il ne veut pas que vous ayez les yeux ouverts et soyez comme lui ! »
Depuis lors, nous avons une soif tenace de pouvoir, un désir têtu de déterminer notre propre destin. Nous aimons la richesse et le pouvoir terrestre que nous avons accumulés, et nous en voulons davantage. Suggérer que nous mettions tout cela au service des autres selon la volonté de Dieu nous offense. Nous préférons suivre les conseils des meilleurs courtiers en Bourse et des président-directeurs généraux des compagnies les plus performantes. Nous commençons à soupçonner Dieu de vouloir prendre ce que nous possédons et limiter nos possibilités. Bien que Dieu nous ait crées, nous ne lui accordons pas la confiance de savoir ce qui est le meilleur pour nous. De bien des façons, nous ne voulons pas suivre Jésus et le laisser nous rassembler sous ses ailes.
Jésus répond donc, « Voici que votre maison vous sera laissée [déserte]. Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !' » D’un coté, c’est une parole de jugement. Rejeter la parole ou la volonté de Dieu entraine toujours de mauvaises conséquences. Adam l’a rejeté et s’est assujetti à la mort et à une vie en dehors du jardin, hors de la présence de Dieu. Les gens de l’époque de Noé ont rejeté la parole de Dieu et ont péri dans le déluge. Aujourd’hui, de plus en plus de gens rejettent Dieu, et en conséquence, perdent tout bon sens, toute distinction entre le bien et le mal, toute raison d’être et d’orientation dans la vie. Eux aussi vont périr ! Ce qui est tragique, c’est qu’ils auraient pu tous l’écouter. Alors, ils auraient évité leur désastre et se seraient réjouis de la bénédiction de Dieu !
Les chefs du peuple à Jérusalem ont rejeté Jésus et ont retenu fermement ce qu’ils pensaient pouvoir maitriser : la Loi de Moïse et le temple. Cependant, après la résurrection de Jésus, Dieu n’avaient plus besoin du temple et ses sacrifices, ni des pratiques de la Loi de Moïse, ni de la nation d’Israël en tant qu’entité politique. Tout cela a cédé place à l’Evangile et à l’Eglise de Jésus-Christ. Du coup, en moins de 40 ans la ville de Jérusalem a été détruite et le temple rasé pour ne jamais être reconstruit. « Voici que votre maison vous sera laissée [déserte]. » C’est comme si il y avait eu un feu ou un déluge qui approchait. Jésus a appelé son peuple à se réfugier auprès de lui, mais il n’a pas voulu.
Heureusement, cette triste parole de jugement ne vient pas sans promesse, sans bonne nouvelle. « Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !' » Malgré le fait que les hommes de tous les âges aient rejeté les prophètes de Dieu, — qu’ils soient Juifs, Egyptiens, Babyloniens, Grecs, Romains, et Français — Dieu a préparé notre salut et est prêt à nous rassembler sous ses ailes maintenant ! Le point central de ce texte de l’Evangile, c’est que Jésus allait accomplir sa mission malgré Hérode, malgré les pharisiens, malgré Jérusalem. Voilà notre grande confiance et espoir !
Lorsque les pharisiens ont dit à Jésus de s’en aller parce qu’Hérode voulait le faire mourir, Jésus a répondu, « Allez dire à ce renard : 'Voici, je chasse les démons et je fais des guérisons aujourd'hui et demain, et le troisième jour j'aurai fini. Mais il faut que je poursuive ma route aujourd'hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu'un prophète meure ailleurs qu'à Jérusalem.' »
Jésus n’est pas mort parce que les hommes ont voulu le tuer. Il est mort parce qu’il est le Bon Berger qui a donné sa vie pour ses brebis. « Le Père m'aime, parce que je donne ma vie pour la reprendre ensuite. Personne ne me l'enlève, mais je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre. Tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. » Jn 10.17-18. C’est pour cela que Jésus ignore la menace d’Hérode et se rend à Jérusalem. Car c’est là qu’il doit mourir.
A Jérusalem, au troisième jour, Jésus achèvera son but. Il s’agit de sa résurrection le troisième jour. C’est par sa mort et sa résurrection qu’il accomplirait sa mission et rassemblerait son peuple sous ses ailes. Le déluge ou le grand incendie qui vient sur le monde entier, c’est la mort et le jugement de Dieu. Etant mort à notre place, Jésus nous donne la promesse de vivre de nouveau. Il nous invite à nous réfugier sous ses ailes. Là, joints à lui par la foi et par le baptême, nous avons la promesse que nous ressusciterons des morts comme lui.
Comment nous cachons-nous sous les ailes de Jésus ? « Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !' » Lorsque nous confessons que Jésus est le Messie et vivons selon sa parole, nous avons trouvé refuge sous ses ailes et avons le salut qu’il apporte. Le jour que nous appelons Dimanche des Rameaux, Jésus est entré dans la ville de Jérusalem et la foule ravie criait, « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Ces gens ont reconnu que Jésus était le Messie, le Sauveur qu’ils attendaient. Et leur confession ce jour-là demeure : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Toute fois qu’une personne reconnait Jésus et fait cette confession-là, elle entre sous la protection des ailes de Jésus. Ainsi Paul dit-il, « Si tu reconnais publiquement de ta bouche que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité, tu seras sauvé. En effet, c'est avec le cœur que l'on croit et parvient à la justice, et c'est avec la bouche que l'on affirme une conviction et parvient au salut. » Rm 10.9-10. C’est justement cela l’Evangile ou la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Alors même que nous n’avons pas toujours voulu recevoir Jésus, lui, a toujours voulu nous sauver, et nous lance toujours son appel à venir auprès de lui  pour quiconque a des oreilles pour écouter.
Voilà un point de la doctrine chrétienne d’une extrême importance : si l’on est sauvé, c’est l’œuvre de Dieu ; si l’on est condamné, c’est notre propre faute. Sans Jésus, nous ne ressusciterons pas des morts ; sans Jésus, nous ne verrons pas Dieu ; mais sous la protection de ses ailes, nous hériterons de la vie éternelle !
Jésus dit, « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes. » Que nous répondions donc, « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett