dimanche 4 mars 2012

Sermon du Dimanche 4 Mars 2012

Dimanche Reminiscere

Rm 8.31-34

Je crie à toi, Seigneur Jésus, LlS 208:1-3

Faisons éclater dans nos chants LlS 214:1-2+6-8

Le Dieu fort est mon Père LlS 247:1-6

31 « Que dirons-nous donc de plus ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?

32 Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais l’a donné pour nous tous, comment ne nous accorderait-il pas aussi tout avec lui ?

33 Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? C’est Dieu qui les déclare justes !

34 Qui les condamnera ? Jésus-Christ est mort, bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous ! »

Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

mort, ressuscité et régnant à la droite de Dieu !

Des questions, nous nous en posons, dans la vie. La vie sur terre est si compliquée et désarticulée par le péché de l’homme et ses conséquences que nous cherchons des réponses dans tous les domaines : familial, écologique, médical, sociétal, politiques, etc., même dans le domaine des activités de l’Eglise.

Même nous, chrétiens, nous sommes parfois pris de doute sur des points que Dieu a pourtant à la fois résolus pour nous et clairement annoncés comme tels dans la Bible.

Je sais, nous sommes ainsi faits – je veux dire marqués par le péché – que le doute veut parfois s’insinuer en nous. Cela, il le peut d’autant plus facilement que nous avons oublié quelque peu les réponses données par Dieu. Cela peut aussi être le cas dans une jeune paroisse missionnaire comme celle de Rome à laquelle l’apôtre Paul s’adresse ici.

Avec notre texte, il leur donne – ainsi qu’à nous en même temps –

LES REPONSES APAISANTES A

3 QUESTIONS ESSENTIELLES :

1. « Qui sera contre nous ? »

2. « Qui nous accusera ? »

3. « Qui nous condamnera ? »

X X X 1 X X X

« Qui sera contre nous ? »

Paul connaît-il le monde ? … est-on tenté de se demander. Pourtant, il en a bavé, de ce monde hostile. Il a du fuir les persécutions, a été jeté en prison, a été lapidé, a connu l’hostilité non seulement des Juifs mais aussi des païens.

Pourquoi les Juifs étaient-ils contre lui ? Parce qu’il dérangeait leur système de pensée et leurs opinions erronées.

Pourquoi les orfèvres païens d’Ephèse ont-ils fomenté une révolte contre Paul ? Parce que l’Evangile mettait en péril leur industrie de statuettes de la Diane d’Ephèse.

Pourquoi notre monde d’aujourd’hui est-il « contre nous » ? contre le message et la morale bibliques ? Mais parce que nous gênons le monde incroyant. Le fait d’être honnête au travail est une condamnation de fait de ceux qui ne le sont pas. Le fait de ne pas tricher comme élève ou étudiant est une condamnation de fait de la tricherie.

Le fait d’être fidèle à son conjoint est une mise en cause de l’infidélité courante. Le fait de venir aussi régulièrement que possible rencontrer son Dieu Sauveur au culte, aux études bibliques, à l’instruction catéchétique, etc., peut gêner nos amis qui voudraient organiser quelque chose avec nous le dimanche matin, peut sourdement irriter un conjoint qui, lui, n’est pas croyant.

Le fait d’afficher qu’on est pour la défense de la vie, à quelque stade qu’elle soit (avant la naissance, après, voire à la fin de la vie), qu’on est aussi pour la vie dans quelque situation qu’elle se trouve (les pauvres, les incultes, les persécutés, etc.), tout cela gêne ceux qui veulent passer par-dessus les faibles.

Oui, nous le savons bien : nous gênons bien du monde avec notre foi en Dieu et en ses dispositions. Aussi y en a-t-il pas mal qui sont « contre nous ».

D’ailleurs, Paul le sait très bien, il lui arrive même de le dire dans ses épîtres, et notre Seigneur Jésus-Christ nous a prévenus qu’il en sera ainsi.

Mais « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous » ? Si le Maître de l’Univers s’est rangé de notre côté, en quoi les agissements de ceux qui sont « contre nous » peuvent-ils bien réussir ?

Certes, les gens peuvent nous faire souffrir. Dieu n’a jamais indiqué qu’en devenant chrétien tout s’arrangeait comme par un coup de baguette magique.

Mais quelques versets après notre texte, il nous certifie que « rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rm 8.39). « L’amour de Dieu » que Jésus nous a obtenu est un amour indéfectible, un amour sans faille.

Et dans son amour, Dieu veille sur les siens. « Dieu est fidèle et il ne permet pas que vous soyez tentés » – malmenés – « au-delà de vos forces, mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter. » (1 Co 10.13)

Et trois versets avant notre texte, il nous rassure : « Tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu. » (Rm 8.28)

Cela ne transforme pas nos souffrances en moments de joie, nos déceptions en satisfactions, ou nos épreuves en parties de plaisir, mais cela nous donne la force de tenir dans la foi en celui qui nous a donné les preuves de son amour et de sa fidélité, comme nous le verrons un peu plus loin.

X X X 2 X X X

« Qui nous accusera ? »

« Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? C’est Dieu qui les déclare justes ! » (v. 33)

Curieuse affirmation, au premier abord. Que Dieu nous ait « choisis » n’a jamais empêché personne de nous « accuser ». Les accusations envers les chrétiens n’ont jamais manqué au cours de l’histoire. Certaines accusations relèvent du procès d’intention et de la calomnie pure.

Ainsi, quand, sous l’empire romain, on accusait les chrétiens de suivre des rites criminels quand ils se retiraient pour célébrer la Cène en communion close, entre eux seuls.

Plus récemment – cela fait quand même maintenant un siècle et demi – le grand-père du maire de Châtenay-Malabry Jean Longuet, un certain Karl Marx – voyez comment le monde est petit ! – a accusé : « La religion est l’opium du peuple ». Le marxisme économique a fait faillite, mais le levain de l’hostilité à la foi chrétienne continue son œuvre de façon plus ou moins avouée.

D’autres accusations reposent sur des faits réels, mais mal interprétés, avec bonne ou mauvaise foi : On nous accuse de manquer d’amour du prochain (ce qui est faux) parce que nous condamnons l’homosexualité (ce qui est vrai).

On nous accuse d’être contre l’épanouissement de la femme (ce qui est faux) parce que nous sommes contre le droit à l’avortement non thérapeutique (ce qui est vrai).

On pourrait continuer ainsi sans fin. Bien entendu que ces accusations, Dieu ne les admet pas : il sait qu’elles sont fausses et qu’on s’en prend ainsi en fait aux dispositions qu’io a prises, lui, pour l’épanouissement de la personne et de la société.

Mais il y a pire. Satan, « l’accusateur » par excellence, n’a de cesse de faire valoir devant le tribunal de Dieu que nous sommes pécheurs et que nous méritons d’être rejetés dans la damnation éternelle.

Cette accusation n’est pas fausse. Oui, c’est ce que nous méritons, nous ne pouvons pas le nier.

Pourtant, nous apprenons dans la Bible : « Il a été jeté dehors, l’accusateur de nos frères et sœurs, celui qui les accusait jour et nuit devant Dieu ! » (Ap 12.10)

Comment se fait-il que notre « accusateur » – dont les accusations étaient fondées ! – ait été renvoyé, même catégoriquement rejeté par Dieu ? – Parce que cette accusation a été contrée « grâce au sang de l’Agneau. » (Ap 12.11)

Dans son amour, Dieu a trouvé la parade pour nous épargner les suites de cette accusation. Le péché est une réalité. Le juste juge ne pouvait pas le nier, il est saint. Aussi a-t-il procédé à un transfert. Il a déplacé le péché sur son Fils. « Il n’a pas épargné son propre Fils, mais l’a donné pour nous tous. » (v. 32)

Et quand Satan veut nous accuser devant Dieu pour nous faire rejeter et nous entraîner avec lui dans la damnation, son accusation tombe à plat : devant la justice divine, nous, les croyants, nous n’avons plus de péché : « L’Agneau de Dieu, » Jésus-Christ, « a ôté » nos péchés (Jn 1.29). Satan vient accuser des personnes que « Dieu a déclaré justes » (v. 33).

Si ce n’est pas une Bonne Nouvelle, de l’Evangile pur ?

X X X 3 X X X

« Qui nous condamnera ? »

Là encore, il faut bien faire la différence entre la justice humaine et la justice divine. Lequel d’entre nous, croyants, voudrait nier que nous nous rendons encore coupables de comportements condamnables ?

Tenez : Qui d’entre nous n’a pas encore été condamné, ne serait-ce que par le code de la route ? Ou par son professeur ? Ou par je ne sais quelle autorité ?

Et même si nous devions avoir réussi à ne pas nous faire attraper, nous savons tous que nous aurions, ici dû être puni par le professeur, là écoper d’une amende, etc.

Et qui n’a jamais rencontré un regard réprobateur d’un collègue, d’un proche, d’un ami, d’un véritable ami qui a le courage de ne pas dire « blanc » quand c’est « noir » ?

« Qui nous condamnera ? » – Peut-être plus de gens autour de nous que nous ne le pensons.

Nous le savons : bien des choses sont moralement condamnables dans notre comportement. C’est pour cela que nous confessons dans la 5ème Demande du Notre Père : « Pardonne-nous nos offenses ! » C’est pour cela aussi que nous commençons, au culte, par nous approcher de notre Dieu Sauveur bien humblement dans la confession des péchés.

C’est d’ailleurs de cela que Paul parle ici, de la justice divine, de la condamnation prononcée par le Juge divin. Qui prononcera la condamnation sur ceux qui placent leur foi dans le sacrifice expiatoire du Christ ? – Personne !

Personne, car celui qui sera assis à la place du Juge, au Jugement Dernier, c’est le même que celui qui « est mort » pour nous, « bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous ! » (v. 34)

Déjà maintenant le futur grand Juge « intercède pour nous ». Actuellement, il agit comme « notre avocat » de la défense. Il fait valoir « devant le Père » (1 Jn 2.1) qu’il a expié nos péchés, qu’il s’est fait condamner à notre place.

« Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (Rm 8.1), pour ceux qui se réfugient dans la foi auprès de leur Sauveur. Auprès de lui, aucun danger : il ne prononcera pas de condamnation sur ceux qui ont cru en son sacrifice.

« Qui nous condamnera ? » – Personne. Car Jésus a fait le nécessaire pour ne pas avoir à nous condamner.

Trop simple, voire simpliste ? Oui et non. Oui, car nous n’avons pas à mériter notre salut. Non, car si c’était si simple, comment se fait-il qu’il y a infiniment plus de gens en dehors de l’Eglise que dedans ? C’est que, comme Paul l’a déjà indiqué, cela semble « folie » pour la plupart.

Et pourtant, cette « folie » de Dieu indique le seul chemin de salut pour nous : « Jésus-Christ est mort, bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous ! »

« Que dirons-nous donc de plus ? » (v. 31) demande Paul. – Ben … il n’y a rien à dire de plus. Il n’y a qu’à tomber à genoux devant un Juge qui s’est d’abord fait Sauveur. Il n’y a qu’à l’en remercier du fond du cœur et à le laisser être le Seigneur de notre vie pour que ce soit une vie de repentance et de foi de tous les jours.

Grâce à lui, les réponses sont toutes négatives à ces trois questions :

1. « Qui sera contre nous ? » – Personne !

2. « Qui nous accusera ? » – Personne !

3. « Qui nous condamnera ? » – Personne !

Seigneur, sois en remercié !

Amen.

Jean Thiébaut Haessig