dimanche 5 février 2012

Sermon du Dimanche 5 Février 2012

Dimanche SEPTUAGESIME

1 Co 9.22-23

Chants proposés :

Gloire à ton nom, ô Dieu de paix LlS 9:1-3

Par grâce, ô Dieu, par ta clémence, LlS 223:1-5

Eternel, Roi des cieux, Eternel, notre Père LlS 188: 1-3

22 « J’ai été faible avec les faibles afin de gagner les faibles.

Je me suis fait tout à tous afin d’en sauver de toute manière quelques-uns,

23 Et je fais cela à cause de l’Evangile, afin d’avoir part à ses bénédictions. »

Chers frères et sœurs

qui « avez part aux bénédictions de l’Evangile » !

Nous sortons tout juste du Temps de l’Epiphanie. Nous venons de célébrer la Fête de la Transfiguration. Nous aimerions bien, comme Pierre, nous trouver et demeurer loin du pullulement des foules, du stress de la vie quotidienne, seul avec notre Seigneur dans une espèce de septième ciel.

Mais non, ce n’est pas là ce que notre Seigneur attend de nous. Il a fait redescendre Pierre, Jacques et Jean de la montagne de la Transfiguration ; il les a ramenés au milieu du monde : c’est là qu’est la place des siens, c’est là qu’il veut qu’ils vivent au contact des autres (Mt 17.1-9).

Sans doute nous conseille-t-il de nous retirer dans un endroit tranquille, « notre chambre » par exemple, pour nous entretenir avec lui dans la prière (Mt 6.6) …

Mais ensuite il veut que nous en ressortions, de notre chambre, pour être « sel de la terre » et « lumière du monde » (Mt 5.13-14).

Sans doute attend-t-il de nous que nous nous retrouvions en paroisse autour de sa Parole et de ses sacrements, que nous venions l’y louer et adorer dans la communion des frères et sœurs dans la foi (Hé 10.25) …

Mais ensuite il veut que nous nous dispersions de nouveau dans le monde pour y « annoncer les vertus de celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 2.9).

Que notre Seigneur nous ait obtenu le pardon et le salut par pure grâce, sans que nous l’ayons mérité, sans que nous y soyons pour quelque chose, rien que parce qu’il a tout arrangé lui-même au prix de sa vie, cela nous remplit de joie, de foi et d’espérance, cela fait déborder notre cœur de gratitude, cela ne peut rester secret, il faut que nous le fassions savoir autour de nous.

N’empêche que la façon dont Paul en parle ici, ça nous surprend peut-être. « Je fais cela » – essayer « d’en sauver quelques-uns » « à cause de l’Evangile, afin d’avoir part à ses bénédictions. » (v. 23).

Ah ! bon ? Je fais cela pour être béni ? Je témoigne de ma foi pour être récompensé ? Je fais de l’évangélisation pour être sauvé ?

Cela ne signifie-t-il pas que mon salut dépend de mes mérites ? Paul ne se contredit-il pas avec ce qu’il ne cesse de répéter ailleurs ? Son leitmotiv, le message qui revient partout dans ses épîtres – comme dans le reste de l’Ecriture – n’est-il pas : « En effet, c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter » ? (Ep 2.8-9)

Comment comprendre alors ce qu’il dit ici :

X X X 1 X X X

«Je fais cela »

– essayer « d’en sauver quelques-uns »

« à cause de l’Evangile,

afin d’avoir part à ses bénédictions » ?

Ce qu’est « l’Evangile », nous le savons, c’est la Bonne Nouvelle que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. » (Jn 3.16)

« L’Evangile », c’est la Bonne Nouvelle de ce que Jésus a entrepris, au prix de sa vie, pour nous arracher à notre sort de pécheurs coupables et rejetés par Dieu, pour nous réconcilier avec Dieu et nous obtenir son pardon, la vie et le salut.

En rappelant ainsi ce qu’est « l’Evangile », nous avons aussi évoqué « ses bénédictions », ses bienfaits. Il n’y a que du bon dans « l’Evangile », c’est de la Bonne Nouvelle par excellence. Nous y apprenons que, sans que nous l’ayons mérité, rien qu’à cause de l’intervention massive de Jésus, Dieu a changé sa colère en bonté, sa malédiction en bénédiction, son hostilité en amour paternel.

Nous étions rejetés à cause de notre état pécheur, nous voilà, grâce à Jésus, adoptés par Dieu comme ses enfants. Nous devrions craindre sa colère, et voilà que nous pouvons nous appuyer sur son affection et sa fidélité. Au lieu de nous fermer le ciel, celui-ci nous est maintenant grandement ouvert, même une place nous y est déjà réservée !

Nous portons des noms tels que « enfants de Dieu » (Rm 8.14), « enfants de la promesse » (Ga 4.28), « enfants de lumière » (Jn 12.36), « les bénis du Père » (Mt 25.34), « cohéritiers de Christ » et « héritiers de Dieu » (Rm 8.17), même « prêtres royaux » (1 P 2.9) ! Et ce ne sont là que quelques-uns de nos titres glorieux.

Par Jésus-Christ nous avons été bénis, comblés au plus haut point. De « morts » spirituels (Ep 2.1+5) il a fait de nous des « pierres vivantes » à l’édifice de son Royaume (1 P 2.5).

Et cette « vie spirituelle à laquelle nous sommes nés » (Ga 6.1), nous la cacherions ? Nous ferions les morts … que nous ne sommes plus … et que nous ne voulons plus redevenir ? Ce serait un peu – pour parler comme Jésus lui-même – ce serait comme cacher le talent que Dieu nous a confié pour le faire fructifier (Mt 25.14-30).

Dieu ne nous a pas seulement bénis pour nous-mêmes, il nous a aussi bénis pour que nous soyons en bénédiction pour les autres. Oublier cela, c’est un peu oublier que « Dieu veut que tous les hommes » – pas seulement toi et moi – « que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2.4).

« Les bénédictions de l’Evangile » nous ont été accordées par pure grâce, sans que nous y soyons pour quelque chose. Par contre, elles peuvent se perdre par notre propre faute.

Par exemple, le pardon de nos péchés nous a été obtenu par Jésus par pure grâce, mais nous pouvons le perdre « si nous ne pardonnons pas non plus aux autres leurs offenses » (Mc 11.26).

« Le talent » de la parabole – le trésor des bénédictions divines – nous a été remis par pure grâce, mais il peut nous être repris si nous le gardons égoïstement pour nous tous seuls.

C’est ce que Paul veut dire quand il écrit ici : « Je fais cela » – essayer « d’en sauver quelques-uns » « à cause de l’Evangile, afin d’avoir part à ses bénédictions. » (v. 23). Paul ne veut pas se mériter le salut par l’exercice de son apostolat, mais il ne voudrait pas perdre son salut par désobéissance ou paresse.

Nous n’avons pas été appelés à l’apostolat comme Paul, Pierre, Jean et d’autres. Dieu n’attend pas de nous la même chose que d’eux. Mais il nous a « appelés des ténèbres à son admirable lumière » pour que nous en « témoignions », pour que cela se voie et se sache.

Comment cela ? Paul nous dit comment il s’y prend. Et chacun de nous, là où Dieu l’a placé dans la vie, peut l’imiter. Que fait-il ?

X X X 2 X X X

« Je me suis fait tout à tous

afin d’en sauver de toute manière

quelques-uns. »

« Quelques-uns » … N’« en sauver » que « quelques-uns » ! Cela le rend déjà heureux. Paul sait que la tâche est dure. Nous le comprenons très bien. On a l’impression qu’il parle de notre pays, de notre situation en ce début de 3ème millénaire. « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil » dirait le roi Salomon (Ec 1.9).

Cela signifie aussi que, nous, les « sauvés », nous ne sommes que « quelques-uns » dans la masse. Qu’étaient les quelques chrétiens après l’Ascension du Seigneur dans le vaste empire romain, pour ne parler que de l’empire et même pas de tout le reste du monde ? – « Quelques-uns ! »

« Quelques-uns ! » Mais pas « quelques » résignés, pas « quelques » hésitants, pas « quelques » recroquevillés sur eux-mêmes, mais « quelques » enthousiastes remplis du feu de la Pentecôte, du feu de l’Esprit Saint.

Non, ils n’étaient pas nombreux, mais ils savaient qu’ils étaient appelés à se multiplier. Ils se savaient privilégiés – privilégiés par la grâce de Dieu, privilégiés par rapport à ceux qui demeuraient encore perdus, car sans Christ – et ils savaient que ce privilège divin et éternel, le Seigneur leur demandait de le partager, du moins d’essayer de le partager.

Et c’est encore ce à quoi nous sommes appelés aujourd’hui : faire le nécessaire « pour en sauver de toute manière quelques-uns ».

Au Moyen-âge, à une époque où bien peu de gens savaient lire, l’image, les vitraux et la sculpture ont dû remplacer la parole. « En sauver de toute manière quelques-uns » était représenté par les croyants sur le bateau de l’Eglise, en train de se pencher par-dessus bord pour hisser dans le bateau les personnes perdues qui se débattaient dans l’eau.

Le détail qui nous intéresse ici, c’est qu’il faut se pencher par-dessus bord pour essayer d’« en sauver quelques-uns ». C’est une image. Question : Comment se penche-t-on vers ceux qui sont en train de se noyer, en train d’être perdus pour l’éternité ?

Paul nous donne un tuyau. Il nous dit comment lui s’y prend : « J’ai été faible avec les faibles afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous. »

Juste avant notre texte, il donne encore d’autres exemples de son adaptation à ceux qu’il veut sauver : « Avec les Juifs, j’ai été comme un Juif […] ; avec ceux qui sont sous la loi de Moïse, comme si j’étais sous la loi […] ; avec ceux qui sont sans la loi, comme si j’étais sans la loi […]. »

Chaque fois il répète pourquoi il le fait : « afin de sauver le plus grand nombre » de la séparation d’avec Dieu et de la damnation éternelle et de les « gagner » pour une vie dans la foi suivie de la vie éternelle (1 Co 9. 19-22). Il le répète 6 fois en 5 versets.

« Parce que j’ai clairement et constamment ce but en vue, » indique-t-il, « je me suis fait tout à tous ». Cela ne veut pas dire que Paul est devenu une girouette, changeant de position selon ses auditeurs. Il ne parle pas du fond, du message. Là il pouvait être dur pour ceux qui s’écartaient de l’Evangile de Jésus-Christ.

Non, il parle de méthode, d’attitudes. Il s’est adapté à ses différents auditoires, il a présenté l’Evangile de façon à ce qu’ici un Juif le comprenne, mais que là un païen puisse aussi suivre sa présentation de la vérité salutaire.

Il s’est aussi adapté à leurs cultures respectives, se comportant différemment à Jérusalem qu’en Grèce, par exemple. Si on choque les gens d’emblée, comment voulez-vous qu’ils prennent votre main si vous la leur tendez ?

Nous devons avoir le cœur assez gros, l’esprit assez large pour laisser nos principes culturels derrière nous quand ils érigent des barrières inutiles entre nous et les incroyants.

Il faut s’opposer à ce que Dieu défend, mais on peut le faire en faisant sentir à ceux qui sont dans l’erreur qu’on les aime, qu’on veut leur bien et qu’on fait tout pour trouver un terrain de rencontre.

Un exemple tout bête : Si vous invitez un musulman et que vous avez un chien dans la maison, vous le choquez. Bien sûr que vous avez le droit d’avoir un chien, mais il faut savoir ce qu’on veut.

Ou si vous invitez un Juif et que vous servez du porc, vous faites le contraire de ce que Paul a fait.

Bref, si nous voulons « en sauver quelques-uns », apprenons à connaître le mode de vie et l’état d’esprit de ceux que nous voulons « gagner » à Jésus-Christ pour construire des passerelles en leur direction.

Que notre Seigneur nous pardonne nos inflexibilités là où elles ne sont pas requises et nous remplisse de beaucoup d’amour et d’une grande faculté d’adaptation à ceux qui ont besoin de nous pour ne pas se perdre éternellement !

Amen.

Jean Thiébaut Haessig

Sermon du Dimanche 22 Janvier 2012

Avant-Dernier Dim. ap. Trin 2011

Mt 25:31-46

« Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire,

avec tous les anges, il s’assiéra sur son trône glorieux.

Toutes les nations seront rassemblées devant lui.

Il séparera les uns des autres comme le berger sépare les moutons des chèvres : il mettra les moutons à sa droite et les chèvres à sa gauche.

Alors le roi dira à ceux qui sont à sa droite :

« Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; héritez le royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde.

Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venu me voir. »

Alors les justes lui répondront :

« Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, et t’avons-nous donné à manger ? – ou avoir soif, et t’avons-nous donné à boire ? Quand t’avons-nous vu étranger, et t’avons-nous recueilli ? – ou nu, et t’avons-nous vêtu ? Quand t’avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous venus te voir ? »

Et le roi leur répondra :

« Amen, je vous le dis, dans la mesure où vous avez fait cela pour l’un de ces plus petits, l’un de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.. »

Ensuite il dira à ceux qui sont à sa gauche :

« Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et pour ses anges. Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire. J’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli ; j’étais nu et vous ne m’avez pas vêtu ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. »

Alors ils répondront, eux aussi :

« Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim ou soif, étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, sans nous mettre à ton service ? »

Alors il leur répondra :

« Amen, je vous le dis, dans la mesure où vous n’avez pas fait cela pour l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. »

Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes, à la vie éternelle.

Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

Ce dimanche – l’Avant-Dernier de l’Année Liturgique – porte le nom de « Dimanche du Jugement ». L’Evangile traditionnel pour ce jour, chez Matthieu, au chapitre 25, met en scène le grand Jugement des nations.

Ce n’est pas là une pièce de théâtre à propos d’une histoire qui ne nous concernerait pas. Au contraire, nous y sommes tous impliqués, « car il nous faudra tous comparaître en pleine lumière devant le tribunal du Christ » (2 Co 5:10).

Nous intervenons donc tous – et chacun personnellement – dans la scène décrite par notre texte. Devant ce tribunal, nous devons tous – et chacun personnellement – « paraître en pleine lumière » comme ce que nous sommes.

Qu’est-ce que cela nous fait ? Comment vous sentez-vous ? Cet événement doit-il nous effrayer comme une catastrophe qui s’abattrait sur nous ?

Non,

EN PENSANT AU JUGEMENT DERNIER,

NOUS AVONS LA CONSOLANTE CERTITUDE

1 que c’est notre Sauveur qui y sera notre Juge ;

2 qu’il a déjà prononcé

le verdict d’acquittement sur nous ;

3 qu’il nous a parés de bonnes œuvres ; et

4 qu’il a déjà fait de nous

ses cohéritiers du Royaume des cieux !

X X X 1 X X X

En pensant au Jugement dernier,

nous avons comme

1ère certitude consolante :

notre juge ne sera personne d’autre

que notre Sauveur lui-meme.

Et cela, ça change tout, ça arrange bien les choses pour nous !

Ce qui frappe, c’est qu’il se donne ici le nom de « Fils de l’homme ». Avec ce titre il veut diriger notre attention sur les faits suivants :

Ø Il est le Fils de Dieu devenu homme. Par amour pour nous il s’est abaissé jusqu’à nous, s’est fait humble, a pris notre place dans le Jugement de Dieu pour nous sauver du verdict de la condamnation.

Ø Cela, il ne l’a pas fait par caprice, pour se changer de la félicité éternelle – excusez cette hypothèse blasphématoire ! – mais par amour pour nous, avec tout le sérieux que son sacrifice suppose.

Ø Il a partagé nos conditions de vie, nos soucis, les problèmes de notre existence ; il s’est exposé aux tentations que nous connaissons dans notre vie quotidienne.

Ø Il est même allé dans la mort à notre place, s’est fait condamner pour des péchés qu’il n’avait pas commis – les nôtres ! – et a ainsi expié notre culpabilité envers Dieu.

Voilà « le Fils de l’homme » qui va annoncer le verdict sur nous à la fin des temps : quelqu’un qui a montré son amour sans borne pour nous. Notre juge sera quelqu’un qui a montré qu’il nous aimait plus que sa vie !

Mais sur un point, il ne sera plus pareil. Cela, il veut le souligner en se donnant le titre de « Fils de l’homme », titre utilisé par le prophète Daniel pour le Messie revenant dans sa gloire céleste.

Jésus ne reviendra pas « comme un simple homme » (Ph 2), non, il n’a plus rien à expier. Au dernier jour, « il viendra dans sa gloire » en tant que « Roi » de l’univers, Seigneur et Maître de l’humanité !

Et là, investi d’une autorité que personne ne pourra remettre en question, il mettra « en pleine lumière » le verdict qu’il aura prononcé sur chacun de nous. Là, le verdict prononcé sur nous à notre mort sera mis à exécution au vu et au su de tous.

Il s’y passera des choses terribles, mais n’oublions pas, celui qui prononce les verdicts sur nous n’est pas l’ennemi des croyants, mais leur ami et frère.

Mais il y a plus :

X X X 2 X X X

En pensant au Jugement dernier,

nous avons comme

2ème certitude consolante :

notre Sauveur

NOUS A DEJà declares « justes » !

Ne faut-il pas beaucoup d’aplomb pour affirmer que nous sommes des « justes » ? Ne pouvons-nous pas tous – sans exception ! – citer des pensés, des paroles ou des actes injustes qui ont réveillé la mauvaise conscience en nous ?

Mais, voyez-vous, celui qui sera assis sur le siège du Juge, n’est autre que « l’Agneau de Dieu qui [a] porté le péché du monde », « porté », emporté et expié…

Il a fait disparaître nos péchés aux yeux de Dieu – le prophète Michée dit : « jetés au fond de la mer » (7:19). Et l’apôtre Paul explique que « nous sommes gratuitement justifiés par sa grâce, au moyen de la rédemption » – de notre rachat – effectué par « Jésus-Christ » (Rm 3:24).

Résumons :

1. Jésus a échangé notre péché contre sa justice.

2. Ayant reçu sa justice, nous avons été déclarés justes.

3. Celui qui a payé pour que nous soyons déclarés justes officialisera ce verdict au Jugement Dernier.

Voilà pourquoi, ailleurs, Jésus déclare :

Ø « Celui qui met sa foi dans le Fils n’est pas jugé » (Jn 3:18), ou :

Ø « Celui qui entend ma Parole et qui croit […] n’entre pas en jugement ; il est passé de la mort à la vie. » (Jn 5:24)

Cet acquittement prononcé sur chaque croyant devient définitif à notre mort et ne sera pas remis en question au grand Jugement des « nations » pour la simple raison

a) que ce qui est pardonné est oublié (voyez la brochure « Pardonner et Oublier »),

b) que le Jugement Dernier ne procède plus à une enquête mais se contente de faire « paraître en pleine lumière », d’officialiser, de rendre public le verdict devenu définitif à notre mort.

Aussi, sans attendre, Jésus « séparera »-t-il tout de suite l’humanité en deux groupes, « à sa droite » et « à sa gauche ».

Jésus veut que pour tout le monde les raisons de son verdict soient clairs :

§ S’il s’agit d’un « juste », car revêtu de la justice de Jésus pour avoir cru en lui de son vivant, ce sera l’annonce de l’acquittement pour la vie éternelle ;

§ S’il s’agit d’un incroyant, donc de quelqu’un qui est dépourvu de la justice de Jésus, ce sera la condamnation à la mort éternelle.

Et Jésus justifiera son choix, il justifiera l’acquittement des uns et la damnation des autres en attirant l’attention de tous sur … les œuvres de chacun.

Silence…

Jésus enseignerait-il le salut par les œuvres ? N’insistons-nous pas généralement sur le contraire, que « l’homme est déclaré juste par la foi sans les œuvres de la Loi » ? () Et puis, comment pouvons-nous subsister devant le Tribunal de Dieu avec nos œuvres entachées de péché ?

N’ayez crainte :

X X X 3 X X X

En pensant au Jugement dernier,

nous avons comme

3ème certitude consolante :

notre Sauveur

NOUS A PARES DE BONNES œuvre.

Jésus a réponse à tout, aussi à notre culpabilité et à notre peur du jugement, peur qui aurait toutes les raisons d’être si Jésus ne s’était pas occupé de nous.

Mais justement : il est intervenu. Il a payé pour nous et il a échangé notre péché contre sa justice. Nos péchés n’existent plus aux yeux de Dieu. Il ne peut donc plus en être question au Jugement Dernier. Le miraculeux, l’incroyable mais vrai, c’est que Dieu nous considère maintenant aussi « juste » que Jésus « dans lequel nous plaçons notre foi » !

Ainsi recouverts de la justice de Jésus, nos œuvres aussi sont considérées par Dieu comme « justes ». Leur côté imparfait et pécheur est pardonné et oublié.

Ne demeurent que les fruits de la foi, « agréés de Dieu par Jésus-Christ » (1 P 2:5). Ne demeure que la vie en Christ, la vie que nous aurons menée dans la foi en lui, par gratitude et amour pour lui.

Et, en ce qui concerne les croyants, c’est de cela seul qu’il sera question au Jugement Dernier.

Comme la foi en Jésus est invisible en elle-même, Jésus attirera l’attention sur les fruits de la foi.

Les œuvres parlent de la foi qui les produit.

Les fruits de la foi sont plus un état d’esprit que la conscience d’avoir fait du bien. Ce qui est frappant, c’est que nous, croyants, au Jugement Dernier, nous serons étonnés par l’énumération de nos œuvres. « Ah, bon ? J’ai fait tout ça ? »

Le croyant ne tient pas une comptabilité de ses bonnes œuvres ; il n’apprend pas leur liste par cœur ; il ne s’en enorgueillit pas. Il se concentre davantage sur l’œuvre du Christ, ce qui produit chez lui la vie en Christ, la vie pour Christ, ce qui ne peut, par ricochet, n’être aussi que la vie au service des autres.

Une vie en Christ, c’est se repentir de tout ce qu’on fait de mal, de contraire à sa bonne et miséricordieuse volonté, c’est déposer chaque jour son fardeau de péché à ses pieds et en demander pardon.

Une vie en Christ, c’est, comme lui l’a fait, avoir un cœur pour les besoins des autres.

Les incroyants viennent aussi en aide aux nécessiteux, ils soutiennent aussi toutes sortes d’ONG, mais ça ne vient pas de la foi en Christ, l’imperfection et la dimension pécheresse de leur engagement n’est pas recouverte par la justice de Jésus.

Si aux yeux des hommes, cela a la même valeur que notre engagement à nous, aux yeux de Dieu, sur la balance de l’éternité, ça ne fait pas le poids : pour cela, seul la justice du Christ fait le poids.

X X X 4 X X X

En pensant au Jugement dernier,

nous avons comme

4ème certitude consolante :

notre Sauveur A DEJA FAIT DE NOUS

SES « COHERITIERS » DU ROYAUME DES CIEUX.

Au Jugement Dernier, « le roi dira à ceux qui sont à sa droite : « “Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; héritez le royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde.” »

Voyez-vous, nous oublions trop souvent – pour parler avec Martin Luther – que « là où il y a pardon des péchés, il y a aussi vie et salut » !

Que dira Jésus aux croyants au Jugement Dernier ? « “Venez, […] héritez le royaume qui a été préparé pour vous !” »

A partir du moment où, dans cette vie ici-bas,nous plaçons notre foi en Christ, nos péchés nous sont pardonnés et nous sommes « héritiers du Royaume » des cieux (Jc 2.5).

« Celui qui croit au Fils A la vie éternelle » (Jn 3:36),

elle lui appartient déjà en propre ! Ses péchés étant pardonnés, Dieu ne lui refuse plus son Paradis.

Bien plus, au moment de placer notre foi dans notre Sauveur, celui-ci place sur notre tête « la couronne de vie » (Ap 2:10). D’où sa mise en garde : « Retiens ce que tu AS, pour que personne ne prenne ta couronne, » (Ap 3:11), cette couronne de la vie éternelle qui est déjà posée sur ta tête !

Il n’y a pas trente-six façons de « retenir » notre « couronne de vie ».

Tant que nous nous repentirons de nos péchés et placerons notre foi en Jésus qui a payé pour nous, « la couronne de vie » nous est laissée. Voilà la chose la plus importante dans la vie, mais aussi l’honneur le plus insigne qui nous est fait : rien ne peut lui être comparé !

Ah ! si nous pensions plus souvent à l’honneur royal qui nous est fait dès ici-bas ! Cela placerait notre vie dans une toute autre lumière et nous permettrait de mener le combat de la foi avec plus de conviction !

Certes, la couronne éternelle est déjà posée sur notre tête, mais nous ne participerons au gouvernement du « Roi des rois » que lorsqu’il nous aura fait entrer dans la gloire céleste.

Ce « Royaume » glorieux, Jésus l’a « préparé » aux croyants, ses « cohéritiers » (Rm 8:17), et il nous y fera entrer lors du Jugement Dernier !

Voilà la grande révolution que nous y connaîtrons, la vie royale dans laquelle nous entrerons ! Pas étonnant que Jésus nous appelle, nous et tous les croyants : « les bénis de son Père » !

De la foi, nous passerons à la vue, du combat de la foi à la paix éternelle, de l’abaissement à l’élévation, de l’humiliation à la gloire,

Aussi, ne galvaudez pas cet « héritage », soignez-le, retenez le dans une repentance et une foi de tous les jours, et « réjouissez-vous » de ces promesses quand vous pensez au Jugement Dernier !

Amen.

Pasteur Jean Thiébaut Haessig