lundi 29 avril 2013

Sermon du dimanche 28 Avril 2013

4ème dimanche après Pâques / Confirmations
Cantate


Demeurez en moi !

Jean 15.1-8
C'est moi qui suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il l'enlève ; et tout sarment qui porte du fruit, il le taille afin qu'il porte encore plus de fruit. Déjà vous êtes purs à cause de la parole que je vous ai annoncée. Demeurez en moi et je demeurerai en vous. Le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même, sans rester attaché au cep ; il en va de même pour vous si vous ne demeurez pas en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il sèche ; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent. Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. Ce qui manifeste la gloire de mon Père, c'est que vous portiez beaucoup de fruit. Vous serez alors vraiment mes disciples.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Vous serez alors vraiment mes disciples. Par le moyen de cette image du cep et les sarments, Jésus nous parle de notre vie de disciple. Jabrann, Raphaël et Coralie, dans quelques minutes vous allez confesser devant cette paroisse que vous voulez rester attachés à Jésus et conformer votre vie à sa Parole jusqu’à la fin de votre vie. Bref, vous voulez être ses disciples. C’est une promesse que la plupart de nous a faite à un autre moment de sa vie. Alors cette parole nous concerne tous, car si nous voulons réussir à tenir cette promesse, comme Jésus le dit, nous devons rester fermement attachés à lui.
Nous pouvons tous comprendre cette analogie d’un cep et ses sarments. Beaucoup de nous avons fait un peu de jardinage ces derniers jours. Nous avons ramassé ou coupé des branches mortes des arbres et des buissons. Vous avez peut-être débarrassé le jardin des herbes et feuilles mortes avant de planter des fleurs ou plantes potagères. Il n’y pas de vraie différence entre un cep, un arbre, une fleur ou le gazon. Nous comprenons tous qu’il faut enlever les branches mortes, celles qui ne produisent plus de fruit, pour promouvoir une nouvelle croissance. En plus, nous taillons les bonnes branches pour qu’elles soient encore plus productives. C’est parce que nous cherchons les fleurs ou le fruit que produit la plante. Et si malgré tout cet effort la plante ne produit rien, nous la coupons.
Dans son analogie, Jésus est le cep. Il est le tronc, la racine, le cœur de la vigne. Grâce à lui, les sarments peuvent exister et croître  Cela veut dire que Jésus est la fondation et la source de la vie du peuple de Dieu. Sans lui, il n’y a pas de peuple de Dieu, pas d’Eglise, pas d’espérance ni de vie éternelle.
Jésus dit qu’il est le vrai cep. C’est parce que les prophètes de l’Ancien Testament appelaient souvent Israël une vigne. Dieu l’a plantée, l’a cultivée et pris soin d’elle. Esaïe dit : « Oui, la vigne de l'Eternel, le maître de l'univers, c'est la communauté d'Israël, et Juda, c'est le plant qui faisait son plaisir. Il avait espéré de la droiture et voici de l'injustice, de la justice et voici des cris d'accusation ! » Es 5.7.
Dieu a voulu qu’Israël soit la fondation de son peuple, la vigne sur laquelle serait greffée les autres peuples. Mais comme nous tous, Israël n’a pas produit les fruits de justice voulus. Du coup Dieu a soulevé la vraie vigne, le vrai Israël, le vrai Serviteur de l’Eternel qui a accompli tout ce que Dieu avait voulu pour l’humanité. Bien sûr, c’est Jésus, et c’est pourquoi il s’appelle le vrai cep, et pourquoi la Bible dit : « Il n'y a de salut en aucun autre, car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. » Ac 4.12.
Vous et moi, nous sommes des sarments sur ce vrai cep car Jésus nous a purifiés et Dieu nous a greffés sur lui. Il dit, « C'est moi qui suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il l'enlève ; et tout sarment qui porte du fruit, il le taille afin qu'il porte encore plus de fruit. Déjà vous êtes purs à cause de la parole que je vous ai annoncée. Demeurez en moi et je demeurerai en vous. »
Nous avons été purifiés par la parole de Christ. Etre pur veut dire être revêtu de la justice qu’exige Dieu. Par nature nous sommes impurs, privés de la justice, de la pensée et de la conduite que Dieu exige. Nous sommes impurs à cause de notre nature corrompue — le péché originel — qui se manifeste par les péchés divers que nous commettons — les péchés actuels. Par nature nous ne sommes pas nourris de la vigne de Dieu ni conduits par sa parole. Au contraire, nous sommes des branches sauvages et rebelles, qui produisons des épines et des fruits empoisonnés. La Bible dit que, « Les oeuvres de la nature humaine sont évidentes : ce sont [l'adultère,] l'immoralité sexuelle, l'impureté, la débauche, l'idolâtrie, la magie, les haines, les querelles, les jalousies, les colères, les rivalités, les divisions, les sectes, l'envie, [les meurtres,] l'ivrognerie, les excès de table et les choses semblables. » Ga 5.19-21a. Nous suivons notre propre chemin et ce sont le diable et le monde qui nous taillent et font de nous des sarments morts inaptes au royaume de Dieu.
Jésus nous a purifiés de tout cela par le moyen de sa parole, l’annonce de la bonne nouvelle que nous appelons l’Evangile. « Il s'est donné lui-même pour nous afin de nous racheter de toute faute et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié et zélé pour de belles œuvres. » Tite 2.14. Il a mis sa parole sur nous lors de notre baptême en son nom, pour la rémission des péchés. A ce moment-là, nous avons été purifiés et greffés sur le vrai cep qu’est Jésus. C’est ce que veut dire être justifié.
Et il y a une raison pour cela. Nous avons été greffés sur le vrai cep de Christ pour porter du fruit, c’est-à-dire, pour mener une vie juste et sainte à la gloire de Dieu. Nous sommes devenus ses disciples.
Nous prenons bien soin d’un arbre dans notre jardin qui nous donne quelque fruit. Nous pouvons mettre beaucoup de temps à le tailler, et nous pouvons dépenser beaucoup d’argent pour protéger l’arbre et ses fruits des insectes, des maladies et des oiseaux. De même Dieu prend soin de nous. Il nous nourrit non seulement de notre pain quotidien, mais aussi du corps et du sang de Christ afin que nous portions beaucoup de fruit.
C’est parce que Dieu nous a créés et rachetés pour vivre et agir ! « Nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance afin que nous les pratiquions. » Ep 2.10. Dieu nous taille et nous garde sur le cep afin que nous produisions le fruit de l’Esprit : « l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. » Ga 5.22. C’est ce que veut dire être sanctifié.
Quand Jésus a prononcé cette parole sur le cep et les sarments, il était réuni avec ses disciples pour manger la Pâque. C’était son dernier repas la nuit avant sa crucifixion et sa mort. Il parlait de beaucoup de choses à ses disciples, mais principalement des dangers qui les attendaient. Le monde qui a mis Jésus sur la croix chercherait à les tuer eux aussi. C’est pourquoi Jésus leur a dit : « Vous aurez à souffrir dans le monde, mais prenez courage : moi, j'ai vaincu le monde. » Jn 16.33. Si les disciples voulaient partager sa victoire, ils devaient demeurer en lui, et lui en eux.
Alors, Jésus parle du cep et des sarments. Jésus demeurerait en eux par sa parole et par son Esprit. Les disciples devaient donc, mettre en pratique tout ce que Jésus leur avait enseigné et ordonné. De cette façon ils pouvaient vaincre le péché, le monde et le diable, et prendre les places que Jésus allait préparer pour eux dans son royaume.
Il en va de même pour nous. Le monde cherche à nous faire taire, à nous empêcher de parler de Jésus, de mettre notre confiance en lui, de mettre en pratique sa parole, et surtout, de juger leur conduite par la vérité de Dieu. C’est pourquoi le monde nous défend de parler publiquement, nous insulte et menace, nous trompe par des mensonges, et nous occupe à tant d’activités que nous n’avons plus de temps pour Jésus. C’est pourquoi Jésus, qui a vaincu le monde, nous dit, « Demeurez en moi et je demeurerai en vous. »
Mais là, un obstacle peut s’imposer. La parole de Jésus peut nous paraître assez dure : « C'est moi qui suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il l'enlève ; et tout sarment qui porte du fruit, il le taille afin qu'il porte encore plus de fruit… Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il sèche ; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent. »
A cause des paroles comme celles-là, certains trouvent que Dieu est dur et difficile à satisfaire. Ils ne voient que ce que Dieu exige, et ce qu’il faut corriger dans leur vie. Ils font de la vie chrétienne un joug que personne ne peut supporter. Mais c’est mal comprendre Dieu ! Enlever ce qui est mort et tailler ce qui est vivant, c’est nous fortifier contre les défis de la vie. Il nous appelle à l’obéissance pour que nous ayons la vraie vie.
Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit… Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. Ce qui manifeste la gloire de mon Père, c'est que vous portiez beaucoup de fruit. Vous serez alors vraiment mes disciples.
Si le rosier pouvait ressentir la douleur, je suppose que ça lui ferait mal de lui couper les restes d’une vieille fleur. Cependant, l’enlever permet au rosier de produire une nouvelle fleur. Et c’est ça la gloire du rosier et du jardinier.
En demeurant en Christ, c’est-à-dire, en mettant en pratique toute sa parole, nous produisons ce qui est bon pour nous et qui glorifie Dieu. Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. N’est-ce pas cela ce que nous attendons de Christ, que Dieu exauce nos prières ? Si nous demeurons en Christ et lui en nous, sa volonté devient la nôtre. Notre prière devient, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite, et c’est une prière que Dieu exauce toujours !
Jésus a prié non pas d’éviter la croix, mais de pouvoir accomplir la volonté de son Père. Et son Père a exaucé sa prière. Jésus n’a pas prié que Dieu nous retire du monde, mais qu’il nous préserve du mal. Et c’est cette prière que Dieu exauce en nous faisant demeurer en Christ, les sarments attachés au cep. Si vous demandez à Dieu de vous rendre capable de faire sa volonté, il vous donnera sans aucun doute ce que vous demandez. Lui sera glorifié, et vous serez le disciple de Jésus. Demeurez en moi et je demeurerai en vous.
 Beaucoup de monde espère expérimenter le pouvoir de Dieu dans leur vie s’ils prononcent de temps en temps le nom de Jésus. Mais le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même, sans rester attaché au cep ; il en va de même pour vous si vous ne demeurez pas en moi. Nous ne sommes pas Dieu ! Nous n’avons pas de puissance ni de vie en nous par notre propre nature. Nous sommes purs à cause de Christ et nous avons le Saint-Esprit grâce à Christ. La puissance de Dieu agit en nous uniquement lorsque nous sommes attachés au Christ, lorsque nous gardons sa parole.
Un sarment tout seul est mort. Judas qui a trahi Jésus était un tel sarment. Il était physiquement proche de Jésus, dans sa présence, mais il n’était pas attaché à Jésus. Il n’a pas gardé la parole de Jésus ; il a plutôt succombé à la pensée du monde et à la tentation du diable. Il a rejeté la parole de Jésus qui donne la vie et l’a trahi. Ainsi Judas a été coupé, jeté au feu et brûlé.
Le monde ne sera pas moins trompeur ni moins hostile envers nous qu’il ne l’a été envers Judas. Le monde voudrait nous convaincre que Jésus n’était qu’un homme ordinaire qui s’est marié avec Marie de Magdala et qui a déclenché un complot secret qui l’a proclamé divin et avivé l’institution de l’Eglise. Si nous écoutons ce scénario ou n’importe quel autre, nous nous sécherons et mourrons, et serons jetés au feu et brûlés  Par contre, Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit… Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé.
Je suis le cep, vous êtes les sarments. Il n’y a rien de difficile dans cette parole, pas de secret à résoudre. Si vous voulez que Dieu exauce vos prières, si vous voulez expérimenter la puissance du Saint-Esprit dans votre vie et atteindre la résurrection des morts, alors demeurez en Christ. Faites ce qu’il vous dit. Dieu prendra soin de vous et vous porterez beaucoup de fruit.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett

lundi 22 avril 2013

Sermon du dimanche 21 Avril 2013


3ème dimanche après Pâques  (Entretien des confirmands)
Jubilate


Etre Digne
1 Corinthiens 11.27-29
C'est pourquoi, celui qui mange ce pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s'examine lui-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe, car celui qui mange et boit [indignement], sans discerner le corps [du Seigneur], mange et boit un jugement contre lui-même.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Si nous croyons que la parole que nous venons de lire est la Parole de Dieu, il n’est guère possible d’éviter un certain malaise au sujet de la Sainte Cène. Suis-je digne de manger et de boire ? Qu’est-ce qui m’en rend digne ?
Certains se soucient de ne pas pouvoir communier dignement. Puisque l’apôtre Paul dit, « Que chacun donc s'examine lui-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe, » ils pensent qu’ils doivent se reprendre avant de communier, qu’ils doivent atteindre quelque niveau de perfection ou de sainteté afin de mériter de recevoir le Sacrement. Nul part Paul ne dit cela, mais c’est comme cela qu’ils comprennent cette parole.
En conséquence, la Sainte Cène devient un fardeau parce qu’ils doivent s’y préparer en changeant leur vie. Ils doivent purifier leur âme avant de communier. Ce n’est pas évident. Ainsi, ils ne veulent pas communier fréquemment.
Par contre, il y a ceux qui ne prennent pas au sérieux la Cène. Ils la considèrent comme un rite essentiellement symbolique, et dans notre monde désinvolte, ils n’y voient pas de raison de s’inquiéter. Ils trouvent que leur participation est une expression de foi personnelle et non pas une action qui effectue l’unité chrétienne. Ils ne comprennent pas que, dans la Sainte Cène, on reçoit le corps et le sang de Christ. Du coup la possibilité de manger et de boire indignement ou de subir la discipline de Dieu ne leur vient jamais à l’esprit. Et alors, ils peuvent pratiquer la communion n’importe comment avec n’importe qui. Que l’on emploie du pain ou des biscuits, du vin ou du jus, cela n’a pas d’importance. Ce qui importe, c’est l’expérience spirituelle de l’individu, ce qu’il en fait personnellement. Et bientôt, comme les Corinthiens, ils ne prennent plus part au repas du Seigneur mais à quelque rite de leur propre création.
Comment pouvons-nous éviter ces deux extrêmes de nous soucier de communier ou de prendre la Cène à la légère ? Que veut dire manger et boire de manière digne ou indigne ?
D’abord, demandons ce qu’est la communion. A l’origine, Jésus s’est mis à table avec ses disciples pour manger la Pâque. Ce serait son dernier repas avec eux. Il leur disait « Adieu » et les préparait à la plus grande épreuve de leur vie jusqu’à ce jour. Lui allait mourir ; eux allaient l’abandonner et fuir pour sauver leur vie ; et Pierre en particulier allait le renier publiquement, chose qu’il ne voulait absolument pas faire.
Du coup Jésus a donné ce sacrement pour les fortifier, pour leur garantir le salut. La promesse de régner avec lui dans son royaume ne dépendait pas de leur force mais de son sacrifice. Sa mort accomplirait leur salut malgré leur manque de compréhension et leur incapacité de lui venir en aide, malgré leur peur, leur abandon, leur désespoir à cause de sa mort. Dans cette action de manger et de boire, Jésus les a fait participer à son sacrifice — même avant de mourir — par son corps et son sang, donnés dans, avec et sous les espèces du pain et du vin. Dieu seul sais comment c’est possible et lui seul le réalise. Tout ce qui importait pour les disciples, c’était de tenir ferme et croire à sa parole.
Plusieurs années plus tard, Paul traite les problèmes dans la paroisse dysfonctionnelle de Corinthe. Il répète et explique les paroles de Jésus. « Ceci est mon corps qui est [rompu] pour vous… Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang. » Puis, il l’applique à tout croyant.
En effet, quelque chose se produit en nous, quelque chose de réel. Nous qui mangeons le pain et buvons de la coupe, mangeons le corps de Christ et buvons de son sang. Et cette action, fait de nous, quoique nombreux, un seul corps. Lorsque nous recevons le corps et le sang du Seigneur, nous nous unissons à lui et à tous ceux qui communient à cet autel. Si donc nous méprisons ou haïssons un autre communiant, ou lui faisons du mal, ou bien si nous croyons que le rite n’est qu’une action symbolique, alors nous apportons le péché et l’incrédulité à l’autel de Dieu et au corps de Christ. Et cela est intolérable. Alors Paul nous en avertit : car celui qui mange et boit [indignement], sans discerner le corps [du Seigneur], mange et boit un jugement contre lui-même.
C’est pourquoi nous devons nous examiner avant de manger et boire afin de ne pas pécher contre le Seigneur et son église, et de ne pas attirer sur nous la correction, voire le jugement de Dieu. Il n’est pas question de mériter le droit de communier. Il est plutôt une question de foi. Est-ce que je crois que je reçois le corps et le sang de Christ offerts en sacrifice pour moi ? Est-ce que je cherche le pardon de mes péchés ? Est-ce que je comprends que ce sacrement m’unit aux autres membres de l’Eglise ?
Vous voyez, le Repas du Seigneur est le don de Christ pour notre bien. Et on ne peut pas être digne d’un don ni le mériter. Sinon il ne serait plus un don ! Le Repas du Seigneur est donc une bénédiction et non pas une épreuve ou un examen ! C’est un moyen par lequel Dieu nous donne le pardon des péchés et nous assure que nous sommes réconciliés avec lui et que nous avons part à son royaume. C’est une garantie de salut, que Jésus reviendra nous prendre avec lui et nous donnera la vie éternelle. « En effet, toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne. »
Mais vous voyez aussi que nous pouvons abuser de ce don par l’incrédulité et par des offenses contre les autres croyants. Tout comme la crucifixion et l’enterrement de Jésus n’ont été ni symboliques ni une croyance personnelle, ce sacrement ne l’est pas moins. Ainsi, prendre à la légère ce sacrement, le changer ou en abuser, c’est d’avoir du mépris pour Christ.
Si donc la Sainte Cène est un don de Dieu dont on peut abuser, être digne veut dire ce que Luther écrit dans le Catéchisme : « Celui-là seul est digne et bien préparé, qui croit à ces paroles : “Donné et répandu pour vous en rémission des péchés”. Mais celui qui ne croit pas à ces paroles, ou qui en doute, est indigne et non préparé. Car ces mots : “pour vous” exigent absolument des cœurs croyants. » Voilà, dans les termes les plus simples, comment communier dignement. Je sais que je suis pécheur et que par ce sacrement Jésus me donne son corps et son sang pour la rémission de mes péchés.
Si parfois nous avons besoin de plus de précision, alors communier dignement veut dire trois choses :
   que je discerne dans le sacrement la présence du vrai corps et sang de Christ ;
   que je me repens sincèrement de mes péchés et désire le pardon de Dieu et la transformation du Saint-Esprit ; 
   et que je reconnais l’unité du Corps de Christ et cherche à maintenir la paix dans l’Eglise.
Cela n’exige pas beaucoup de nous. Il s’agit essentiellement de ne pas contredire Christ ! Notez bien que Paul parle du fait de manger et de boire indignement, un acte à éviter. Il ne parle pas de comment être digne. C’est comme la foi : nous pouvons rejeter Christ, refuser de croire en lui, mais à vrai dire, nous ne pouvons pas, par notre raison et nos propres forces, croire en Jésus-Christ ni aller à lui. Le Saint-Esprit doit nous appeler par l’Evangile, nous éclairer de ses dons, sanctifier et maintenir dans la vraie foi. Nous pouvons résister tout cela, mais nous ne pouvons pas l’effectuer !
Ainsi en est-il du Sacrement. Nous ne pouvons pas rendre Christ présent. Nous ne pouvons que croire ou dénier sa présence. Nous ne pouvons pas nous reprendre et nous rendre dignes de son corps et de son sang. Mais nous pouvons venir au Sacrement avec foi et reconnaissance.
Alors, être digne du Sacrement, c’est laisser agir Christ. C’est ce que Luther dit : « Celui-là seul est digne et bien préparé, qui croit à ces paroles : “Donné et répandu pour vous en rémission des péchés”. »

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.

Pasteur David Maffett 

mercredi 17 avril 2013

Sermon du dimanche 14 Avril 2013


2ème dimanche de Pâques
Miséricordias domini
Pardonner et oublier !

Jean 21.15-19
Lorsqu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il lui répondit : « Oui, Seigneur, tu sais que j'ai de l'amour pour toi. » Jésus lui dit : « Nourris mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ? » Pierre lui répondit : « Oui, Seigneur, tu sais que j'ai de l'amour pour toi. » Jésus lui dit : « Prends soin de mes brebis. » Il lui dit, la troisième fois : « Simon, fils de Jonas, as-tu de l'amour pour moi ? » Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit, la troisième fois : « As-tu de l'amour pour moi ? » et il lui répondit : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que j'ai de l'amour pour toi. » Jésus lui dit : « Nourris mes brebis. En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu tendras les mains et c'est un autre qui attachera ta ceinture et te conduira où tu ne voudras pas. » Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre révélerait la gloire de Dieu. Puis il lui dit : « Suis-moi. »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Durant les années que Jésus a passées avec ses disciples, Pierre bénéficiait d’une certaine suprématie. Il a été un des premiers appelés à suivre Jésus, et avec Jacques et Jean, ils composaient le cercle des plus proches de Jésus. Eux seuls ont assisté à la résurrection de la fille de Jaïrus et au grand événement de la transfiguration. Plus tard, ces trois hommes ont accompagné Jésus pour prier à Gethsémané. Et de tous les disciples, Pierre a été le premier à déclarer que Jésus était le Messie, déclaration à laquelle Jésus a répondu : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce n'est pas une pensée humaine qui t'a révélé cela, mais c'est mon Père céleste. Et moi, je te dis que tu es Pierre et que sur ce rocher je construirai mon Eglise, et les portes du séjour des morts ne l'emporteront pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre aura été lié au ciel et ce que tu délieras sur la terre aura été délié au ciel. » Oui, Pierre occupait une haute position parmi les disciples.
Puis ce grand Pierre, sur un muret perché, par terre s’est écrasé ! Après que Jésus ait été arrêté, Pierre l’a renié trois fois. Que pensaient les autres disciples de cela ? Devraient-ils ou pouvaient-ils fermer les yeux sur cette apostasie ? Quelle était maintenant la position de Pierre devant les autres ?
250 ans plus tard, au début du IV siècle, il y a eu une grande controverse dans l’Eglise. Par égard pour l’unité politique, les empereurs romains exigeaient que l’on fasse des offrandes d’encens à leur image. C’était un signe de loyauté un peu comme les serments d'allégeance pour la citoyenneté aujourd’hui. Bien sûr, la plupart des chrétiens prenaient cela pour un acte idolâtre et refusaient.
En conséquence, il y avait des persécutions intermittentes de chrétiens. La pire s’est produit en Afrique romaine sous l’empereur Dioclétien en l’année 303. L’empereur a ordonné la destruction des édifices de culte chrétiens et des écrits chrétiens ; la privation des charges, de dignités et de droits pour les aristocrates chrétiens ; l’arrestation du clergé ; l’obligation pour les clercs de sacrifier à l’empereur et puis pour tous les chrétiens. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_persécution_de_Dioclétien)
Comme Pierre, beaucoup de chrétiens ont cédé à la peur. En fait, certains évêques ont rendu des Bibles et même trahi leurs frères pour échapper à la mort. Et pour beaucoup de chrétiens, cela était insupportable.  Ces personnes, surtout les évêques, étaient des traîtres. Que devait faire l’Eglise de ses évêques ? Pouvaient-il se repentir, être pardonnés, et reprendre leur fonction d’évêque ?
Un évêque du nom de Donatus a carrément rejeté cette possibilité. Il a insisté pour que les évêques qui avaient livrés les Ecritures aux autorités païennes durant les persécutions ne retrouvent ni leur fonction ni leurs pouvoirs. En plus, tous sacrements qu’avaient administrés ces prêtres tombés, tel que l’ordination et le baptême, ont été déclarés sans valeur. Beaucoup de monde a été d’accord, et c’est ainsi que la doctrine schismatique puis hérétique du Donatisme est née.
Aujourd’hui, nous entendons parler des pasteurs ou des prêtres qui tombent dans l’immoralité, qui divorcent ou se rendent coupables de fausse doctrine. Un tel homme, peut-il se repentir et demeurer pasteur ? Ou est-il désormais inapte à la fonction ? Qu’en est-il de tout croyant, qui commet une offense grave, l’adultère par exemple ? Pouvons-nous pardonner à cette personne et la rétablir dans sa fonction antérieure ? Ou nous faut-il l’en exclure pour toujours ?
Reprenons le cas de Pierre. Nous ignorons ce que les disciples pensaient de lui après sa chute, mais nous savons précisément ce que Jésus a dit et a fait. « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il lui répondit : « Oui, Seigneur, tu sais que j'ai de l'amour pour toi. » Jésus lui dit : « Nourris mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ? » Pierre lui répondit : « Oui, Seigneur, tu sais que j'ai de l'amour pour toi. » Jésus lui dit : « Prends soin de mes brebis. » Il lui dit, la troisième fois : « Simon, fils de Jonas, as-tu de l'amour pour moi ? » Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit, la troisième fois : « As-tu de l'amour pour moi ? » et il lui répondit : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que j'ai de l'amour pour toi. » Jésus lui dit : « Nourris mes brebis. »
On ne peut douter de la signification de cette scène. Jean nous l’a racontée pour nous assurer que Pierre a été entièrement restauré à sa position d’apôtre. Il avait renié son Seigneur trois fois. Maintenant il a affirmé trois fois son amour pour Jésus, et trois fois a été mandaté pour prendre soin du troupeau de Dieu.
C’est-à-dire que Jésus a pardonné à Pierre son péché et l’a oublié. Mais comment cela ? Ne doit-il pas tenir compte de ce que Pierre l’a renié trois fois, publiquement, juste pour sauver sa propre peau ? Jésus, n’avait-il pas dit que « celui que me reniera devant les hommes, je le reniera moi aussi devant mon Père céleste » ? Mt 10.33. Donatus, n’avait-il pas raison de rejeter les évêques qui avaient failli lors des persécutions ? Pouvons-nous permettre à un homme de continuer comme pasteur après le divorce et le remariage ?
D’un côté, non. Nous ne pouvons pas faire comme si ces actes n’avaient pas eu lieu et étaient sans conséquence. Ce sont là des offenses graves qui touchent à la foi de beaucoup de monde. Il faut traiter ces affaires. Et c’est justement ce que Jésus a fait.
Ce dialogue entre Jésus et Pierre se passe après la résurrection de Jésus.  Et cela fait toute la différence. Jésus peut restaurer Pierre et le mandater pour nourrir ses brebis parce que Jésus, c’est « lui qui a été donné à cause de nos fautes et qui est ressuscité à cause de notre justification. » Rm 4.25. La peine pour la lâcheté et la trahison de Pierre était la mort. Alors, Jésus est mort pour lui. La peine pour les évêques traîtres du IV siècle était la mort. Alors, Jésus est mort pour eux. La peine aujourd’hui pour les pasteurs infidèles qui ne gardent pas leurs vœux est la mort. Alors, Jésus est mort pour eux. Et la peine de notre péché, quoi qu’il soit, est la mort. Alors, Jésus est mort pour nous aussi, pour vous et moi.
Jésus pardonne le péché ! C’est là la signification de sa résurrection, l’assurance que nous sommes pardonnés. Mais ce qui nous surprend peut-être le plus, c’est qu’il oublie le péché pardonné. Cela ne veut pas dire que l’acte est effacé de sa mémoire, mais que l’attention portée à l’acte a été exclue dans le présent. Il ne peut plus être reproché à la personne. C’est comme pendant un procès, lorsque le juge dit qu’un commentaire doit être effacé du procès verbal et que le jury ne peut pas en tenir compte dans son jugement. C’est dans ce sens que Jésus a pardonné et oublié le péché de Pierre. Sa faute grave n’avait plus de conséquence pour Jésus. De même, Jésus efface du dossier notre péché. Ayant pardonné notre péché, il ne le reprendra pas pour s’en servir contre nous.
Mais pour vous et moi, il nous est très difficile d’oublier une offense, n’est-ce pas ? Nous disons que nous pouvons pardonner mais pas oublier. C’est-à-dire, nous ne pouvons pas effacer le péché du dossier de sorte qu’il ne compte plus. Nous sommes un jury qui ne suit pas les ordres du juge ! Nous regardons avec méfiance le pécheur et cherchons à l’empêcher de répéter son crime. Peut-être que nous l’excluons de la fonction qu’il occupait avant. Je ne veux pas dire qu’il n’existe pas de raison valable pour exclure un homme de la fonction pastorale. Mais si la vraie raison est que nous pouvons pardonner mais pas oublier, avons-nous vraiment pardonné ? Dans ce cas là, nous suivons l’exemple de qui ?
Cela nous fait comprendre l’amour de Dieu pour nous. Il fait constamment ce que nous n’arrivons guère à faire : il pardonne et oublie ! Il nous pardonne et puis nous permet d’aller de l’avant. Il nous dit, « je ne te condamne pas ; vas-y et désormais ne pèche plus. » Jn 8.11. Nous préférons trop souvent laisser tomber le « vas-y », et ne dire que « ne pèche plus » !
C’est-à-dire, nous retenons souvent le vrai pardon et perdons ainsi le pouvoir du pardon. Souvenez-vous de la première question de Jésus à Pierre ? « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? » Pourquoi, Pierre aimerait-il Jésus plus que les autres ? Parce qu’il avait reçu le plus grand pardon !
Souvenez-vous de la parole de Jésus adressé à Simon le pharisien lorsque la « femme pécheresse » a embrassé les pieds de Jésus ? « Un créancier avait deux débiteurs : l’un d’eux lui devait 500 pièces d’argent, et l’autre 50. Comme ils n’avaient pas de quoi le rembourser, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l’aimera le plus ? » Simon répondit : « Celui, je pense, auquel il a remis la plus grosse somme. » Jésus lui dit : « Tu as bien jugé. » Puis il se tourna vers la femme et dit à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison et tu ne m’as pas donné d’eau pour me laver les pieds ; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baiser; mais elle, depuis que je suis entré, elle n’a pas cessé de m’embrasser les pieds. Tu n’as pas versé d’huile sur ma tête; mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds. C’est pourquoi je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés, puisqu’elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui l’on pardonne peu aime peu. » Lc 7.41-47.
Souvenez-vous de la parole de Paul aux Corinthiens ? « En effet, je suis le plus petit des apôtres et je ne mérite même pas d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Eglise de Dieu. Mais par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été sans résultat. Au contraire, j’ai travaillé plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu [qui est] avec moi. » 1Co 15.9-10.
Combien de fois, en refusant de pardonner et oublier, avons-nous entravé des pécheurs pardonnés de sorte qu’il n’ont pas pu exprimer le grand amour qui résulte du pardon ? Qu’est ce qui serait arrivé si Jésus avait pardonné mais pas oublié les péchés de Pierre et de Paul ? Si ceux-ci n’avaient pas été apôtres ? Sans eux, il ne resterait pas grand chose du livre des Actes des Apôtres ! Sans eux, vous et moi pourrions être des druides et non des chrétiens.
Jésus ne parlait pas dans l’air lorsqu’il parlait d’être né de nouveau, d’être transformé par le Saint-Esprit. La puissance de Dieu n’est pas entravée par le péché humain. Jésus a restauré Pierre et l’a rétabli dans sa fonction d’apôtre. Il s’est saisi de Saul, le persécuteur de chrétiens, et l’a transformé en Paul, le plus grand des apôtres. Ce n’est pas le métier de Dieu de poursuivre les pécheurs et de les enfermer dans une prison. Au contraire, il leur donne une nouvelle vie et les relâche ! « En effet, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » Jn 3.16-17.
Voilà ce que nous devons imiter : pardonner et oublier afin qu’une nouvelle vie surgisse. Oui, cela exige la repentance. Nous ne pouvons pas attendre une nouvelle vie de celui que ne regrette pas son péché, qui n’en éprouve aucune contrition. Dieu ne nous dit pas de pardonner une telle personne. En fait, il nous ordonne de retenir les péchés aux impénitents aussi longtemps qu’ils ne s’en repentent pas afin de les pousser à la repentance. Mais la personne qui se repent — comme Pierre qui a pleuré amèrement après avoir renié Jésus et puis plus tard s’est jeté dans le lac pour aller le rencontrer — à cette personne nous devons pardonner et oublier, y compris nous-mêmes !
Comprenons-nous que Dieu nous offre une vie nouvelle ? Il ne dresse pas de liste de nos péchés qu’il consulte en vue de limiter nos possibilités, parce que nous risquons de répéter les mêmes bêtises. Il pardonne et oublie ! Et il veut que nous, ses enfants, nés de nouveau de son Esprit, fassions de même.
Combien de disputes et de schismes avons-nous dans l’église ou dans nos familles parce que nous ne pouvons pas oublier un péché ? Qui avons-nous entravé parce que nous nous rappelons toujours son offense ? Cette personne, que pourrait-elle faire dans le Royaume de Dieu, dans cette paroisse, dans votre famille, si seulement nous pouvions faire confiance à Dieu, si seulement nous pouvions pardonner et oublier ?
Avez-vous quelque chose que vous devez oublier ? Que Dieu vous donne la force de le faire !
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett


mardi 9 avril 2013

Sermon du dimanche 7 Avril 2013


1er dimanche après Pâques
Quasimodo Geniti

Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru !

Jean 20.19-31
Le soir de ce même dimanche, les portes de la maison où les disciples se trouvaient [rassemblés] étaient fermées car ils avaient peur des chefs juifs ; Jésus vint alors se présenter au milieu d’eux et leur dit : « Que la paix soit avec vous ! » Après avoir dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « Que la paix soit avec vous ! Tout comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez le Saint-Esprit ! Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. »
Thomas appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : « Nous avons vu le Seigneur. » Mais il leur dit : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n’y mets pas mon doigt et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas. »
Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint alors que les portes étaient fermées, se tint au milieu d’eux et dit : « Que la paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains. Avance aussi ta main et mets-la dans mon côté. Ne sois pas incrédule, mais crois ! » Thomas lui répondit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! »
Jésus a accompli encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres signes qui ne sont pas décrits dans ce livre. Mais ceux-ci ont été décrits afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Thomas écope très souvent de nos critiques. Nous le regardons comme une personne de caractère inférieur parce qu’avant de voir Jésus de ses propres yeux, il a refusé de croire qu’il était ressuscité des morts. Du coup, aujourd’hui nous pouvons appeler une personne qui doute de quelque chose un « saint Thomas » ce qui n’est pas souvent un compliment.
Mais c’est un jugement sur Thomas peu justifié. En effet, il n’a fait que ce que les autres avaient fait avant lui. Quand les femmes qui avaient trouvé le tombeau vide ont rapporté la parole des anges aux apôtres, « ils prirent leurs discours pour des absurdités, ils ne crurent pas ces femmes. » Lc 24.11. En fait, Pierre et les autres disciples n’ont pas non plus cru à la résurrection de Jésus avant de le voir de leurs propres yeux ! Tout comme Thomas. Il est peut-être injuste d’appeler quelqu’un qui doute un « saint Thomas ».
En revanche, Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! » Il semble laisser entendre que Thomas aurais dû croire avant de le voir de ses propres yeux. Pourquoi ? Eh bien, mettez-vous à la place des autres disciples qui ont dit à Thomas qu’ils avaient vu le Seigneur. Il a refusé de les croire. Croyait-il donc que les dix autres apôtres, les femmes, les deux sur le chemin d’Emmaüs, et des autres qui ont été présent lorsque Jésus leur est apparu la semaine précédente, étaient tous menteurs ? Est-ce que Thomas croyait qu’ils se sont tous mis d’accord pour fabriquer cette histoire et le tromper ? Lui était-il plus facile de croire à un tel complot que de croire que Jésus était ressuscité comme il le leur avait prédit ? Je suppose qui oui. Ca l’est certainement aujourd’hui !
Ce pour lequel Jésus critique Thomas — si c’est juste de l’appeler une critique — c’est qu’il a refusé de croire au témoignage des autres. Mais Jésus a voulu que Thomas aussi soit compté parmi les témoins de la résurrection, parmi ceux qui quitteraient maison et famille, qui subiraient l’emprisonnement et la mort afin de proclamer la bonne nouvelle que Jésus est   des morts. Alors, Jésus est apparu à Thomas aussi. Du coup, Thomas s’est rendu compte de la folie de ses doutes. Si jamais il y a eu un moment où il était juste de dire « Mon Dieu ! », c’était ce moment-là. Et Thomas l’a dit, mais pas de la façon banale et ignorante que nous l’entendons tous le jours, mais la vraie exclamation, « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Thomas a reçu la preuve empirique qu’il demandait. Cependant, Jésus dit, « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! » Et cette parole est de la plus grande importance pour vous et moi, car même si nous disons, « Je suis comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois », Jésus ne vas pas paraître pour nous convaincre. D’après la Bible, Jésus n’est apparu qu’une fois après son ascension, à Paul. Cela a été si extraordinaire que Paul dit : « Après eux tous, il m’est apparu à moi aussi, comme à un enfant né hors terme. » 1 Co 15.8.
Quand même, comme Thomas, Jésus s’attend à ce que nous croyions qu’il est ressuscité des morts, nous qui n’avons pas vu de nos yeux ! Nous ne pouvons pas mener une enquête du type des Experts pour substantiver le fait de la résurrection de Jésus. Il y a trop longtemps de cela. Nous ne savons même pas où se trouvait le tombeau. Mais nous avons le témoignage de Thomas et quelques-uns des autres témoins oculaires. Et souvenez-vous qu’ils ont été des témoins d’un événement qu’ils n’attendaient pas, un événement qu’ils croyaient impossible.
En fin de compte, le témoignage des témoins oculaires est la meilleure preuve de quelque chose. Même aujourd’hui dans nos cours, le témoignage de deux ou trois personnes qui ont vu l’événement en question, est la meilleure preuve des faits. C’est pourquoi Jésus dit, « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! » C'est notre situation à nous ! Comme Thomas, nous n’étions pas présents lorsque Jésus est apparu aux apôtres et aux autres disciples. Nous devons donc fonder notre foi sur leur témoignage. Et faisant cela, nous sommes bénis !
Etre bénis veut dire être doté d’un bon destin ou avantage, avoir une qualité de vie spéciale, être heureux, satisfait, content. Comment donc sommes-nous bénis si nous acceptons le témoignage des apôtres et croyons que Jésus est ressuscité ? Il y a sans doute beaucoup de raisons, mais notons celles qui figurent dans ce récit de l’Evangile.
Thomas s’exclame, « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Vous et moi, nous avons peut-être du mal à apprécier cette exclamation. A ce moment Thomas a vu et compris ce que Jean raconte au début de son Evangile : « Au commencement, la Parole existait déjà. La Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu… Et la Parole s’est faite homme, elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père. » Jn 1.1, 14.
Au début du ministère de Jésus, Nathanaël avait pris Jésus pour le Messie et l’avait appelé le Fils de Dieu et le roi d’Israël. Mais maintenant, Thomas a compris que Jésus était plus que le Messie. En fait il était Dieu dans la chair humaine, son Dieu, le Dieu des Juifs qui est apparu à Abraham, à Moïse et à tous les prophètes. Jésus était le très attendu descendant du roi David, mais aussi beaucoup plus. Car il est le Seigneur et Dieu de David !
En appelant Jésus « Seigneur et Dieu », Thomas exprimait qu’il mettait sa confiance en Jésus. Luther dit qu’un Dieu, « c’est ce dont on doit attendre tous les biens et en quoi on doit avoir son refuge en toutes détresses. De telle sorte qu’avoir un dieu n’est autre chose que croire en lui de tout son cœur et, de tout son cœur, mettre en lui sa confiance. » (Grand Catéchisme, 1er Commandement.)
C’est une bonne chose que d’avoir un vrai Dieu ! Pas l’argent, ou une maison ou les autres biens qui peuvent tous s’en aller en fumée. Mais le Dieu vivant, un être qui n’est pas touché par les ravages de la vie terrestre, un être en qui on peut se confier. Croire, comme Thomas, que Jésus est ce Dieu, c’est une vraie bénédiction. Du coup on n’a pas à mener une vie d’incertitude agnostique. On n’est pas dans les limbes, sans réponse à des grandes questions de la vie, de comment il faut vivre et de la mort. Par contre, nous savons que notre Seigneur est Dieu, et qu’il reviendra nous prendre pour être avec lui.
Il y a un autre aspect du bonheur de ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. « Le soir de ce même dimanche, les portes de la maison où les disciples se trouvaient [rassemblés] étaient fermées car ils avaient peur des chefs juifs ; Jésus vint alors se présenter au milieu d’eux et leur dit : « Que la paix soit avec vous ! » Après avoir dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « Que la paix soit avec vous ! »
Une bonne partie de notre bonheur, c’est la paix, la paix avec Dieu. Après avoir abandonné Jésus le jeudi précédent, les disciples attendaient peut-être les reproches de Jésus, un commentaire sur leur manque de foi comme lorsqu’il avait apaisé la tempête sur le lac. Thomas en particulier aurait pu attendre des reproches pour son manque de foi. En effet c’est ce que nous méritons tous pour notre manque de confiance et d’obéissance, les reproches de Dieu.
Mais non, ayant en main la victoire sur notre péché, sur la mort et le diable, Jésus proclame la paix ! C’est la réalisation de la paix que les anges avaient annoncée aux bergers avant sa naissance : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre et bienveillance parmi les hommes ! » Lc 2.14. La malédiction de la mort est enlevée. Nous ne verrons pas la seconde mort, c’est-à-dire la condamnation et la mort éternelle, parce que Jésus l’a déjà subi pour nous. C’est là la grâce, la faveur imméritée, qui est venue à travers Jésus-Christ. C’est ce que Thomas a vu, et cela fait partie du bonheur de ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.
Puis, il y a le don du Saint-Esprit. L’Esprit n’est venu pleinement sur les disciples que le jour de la Pentecôte. Mais déjà, Jésus leur donne le don de la présence de Dieu. Dans peu de temps, l’Esprit manifestera sa présence dans leur vie. Au lieu de se cacher de peur derrière les portes fermées, ils iront courageusement annoncer la résurrection de Jésus dans Jérusalem, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités du monde. Ce même Esprit Saint nous a été donné, à vous et à moi, à notre baptême. Nous aussi, nous n’avons à craindre aucune personne ou institution. Quand les moments d’épreuves viennent sur nous, le Saint-Esprit nous fortifie comme pour ses premiers disciples.
Et comme les disciples dans cette maison fermée, Jésus-Christ, notre Seigneur et Dieu, nous envoie, l’Eglise du Seigneur vivant, dans le monde, dans la même puissance du même Esprit. « Que la paix soit avec vous ! Tout comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez le Saint-Esprit ! Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. »
Le grand Evangile qui nous fait nous réjouir n’est pas seulement le fait de la résurrection de Jésus. L’Evangile est aussi le fait que, grâce à la mort et à la résurrection de Jésus, nos péchés nous sont pardonnés, et en conséquence nous ressusciterons ! De cela nous pouvons tirer une confiance absolue. En fait, en tant que l’Eglise de Jésus-Christ, nous avons reçu la commission de pardonner les péchés à ceux qui se repentent, et de retenir les péchés de ceux que ne se repentent pas. Et cela par ordre de Jésus.
C’est une autorité et une responsabilité considérable. Vous et moi, surtout lorsque nous sommes assemblés comme le peuple de Jésus-Christ, pouvons et devons parler à la place de Jésus et annoncer la pleine rémission des péchés à tous ceux qui s’en repentent et mettent leur confiance en lui. Ils sont libérés de tout jugement, toute condamnation, et toute culpabilité.
En revanche, nous avons la tâche difficile mais aussi importante, d’annoncer à ceux qui ne se repentent pas qu’ils ne sont pas pardonnés et que leur culpabilité devant Dieu reste. Ils ne doivent pas s’y tromper et nous ne devons pas les tromper. A part la repentance et la foi en Christ, il n’y a pas de pardon ni de salut. Nous devons tous confesser comme Thomas, « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Sinon, nous demeurons sous la colère de Dieu. Mais par cette foi, nous recevons grâce et miséricorde. Combien ils sont heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru !
Je souligne une dernière bénédiction qui nous revient en croyant que Jésus est ressuscité des morts. Nous avons confiance dans le reste de la Parole de Dieu. A partir du moment où nous nous rendons compte que Jésus est Seigneur et Dieu, nous savons que toute sa parole et vraie.
Jésus a dit à certains qui voulaient le lapider parce qu’il avait prétendu être le Fils de Dieu : « Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas ! Mais si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez à ces œuvres afin de savoir et de reconnaître que le Père est en moi et que je suis en lui. » Jn 10.37-38. Croyant que Jésus est ressuscité des morts, comme il l’avait dit, on ne peut plus douter de ce qu’il soit le Fils de Dieu ni d’aucune autre déclaration qu’il a faite. Et cela rend notre obéissance à sa parole beaucoup plus facile. Sachant que Jésus n’est pas qu’un ancien philosophe, mais plutôt l’éternelle Parole de Dieu, qu’il est omnipotent, omniscient, et omniprésent, nous savons que toute sa parole est la vérité dans tous les temps. Si donc il nous dit, « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! », nous pouvons croire que c’est vrai même si cela dément la sagesse du monde.
Et de cette façon, le Saint-Esprit atteint son but à notre sujet : « Jésus a accompli encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres signes qui ne sont pas décrits dans ce livre. Mais ceux-ci ont été décrits afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. »

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
 Pasteur David Maffett

lundi 1 avril 2013

Sermon du dimanche 31 Mars 2013

Pâques


La « Loi de la Résurrection »

Luc 24.1-12
Le dimanche, elles se rendirent au tombeau de grand matin [avec quelques autres] en apportant les aromates qu’elles avaient préparés. Elles découvrirent que la pierre avait été roulée de devant le tombeau. Elles entrèrent, mais elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Comme elles ne savaient que penser de cela, voici que deux hommes leur apparurent, habillés de vêtements resplendissants. Saisies de frayeur, elles tenaient le visage baissé vers le sol. Les hommes leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est pas ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous de ce qu’il vous a dit, lorsqu’il était encore en Galilée : ‘Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et qu’il ressuscite le troisième jour.’ » Elles se souvinrent alors des paroles de Jésus.
A leur retour du tombeau, elles annoncèrent tout cela aux onze et à tous les autres. Celles qui racontèrent cela aux apôtres étaient Marie de Magdala, Jeanne, Marie la mère de Jacques et les autres femmes qui étaient avec elles, mais ils prirent leurs discours pour des absurdités, ils ne crurent pas ces femmes. Cependant, Pierre se leva et courut au tombeau. Il se baissa et ne vit que les bandelettes [qui étaient par terre] ; puis il s’en alla chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Il est souvent difficile d’agir logiquement, conformément à la vérité que nous connaissons. Je vous donne un exemple de ce problème raconté par un étudiant.
« A l’université, dans un cours d’expression orale, je devais présenter une leçon à la classe. Il fallait user de la créativité et faire le point de façon inoubliable. Le titre de ma présentation était “La Loi du Pendule.” Pendant 20 minutes j’ai soigneusement expliqué le principe physique qui gouverne un pendule oscillant. Le principe, c’est que le pendule ne peut jamais revenir à un point supérieur au point duquel il a été relâché. A cause de la résistance de l’air et de la force de la pesanteur, quand le pendule retourne, il ne peut pas atteindre son point de départ. A chaque oscillation, la distance de l’arc du pendule raccourcit jusqu’à ce qu’il s'arrête.» 
J’ai attaché une toupie d’enfant à un fil d’un mètre de long, et je l’ai fixée au tableau noir. Ensuite j’ai tiré la toupie d’un côté et fait un repère sur le tableau noir pour indiquer le point de départ. Je l’ai lâchée et à chaque retour j’ai fait un nouveau repère. En moins d’une minute la toupie a terminé ses oscillations est s’est arrêtée. A la fin de la démonstration, les marques sur le tableau noir ont justifié ma thèse.
Puis j’ai demandé combien de personnes dans la salle croyaient à la loi du pendule. Tous ont levé la main, même le professeur. Puis, croyant que la leçon était terminée, le prof s’est levé pour aller devant la salle. Mais en vérité, la démonstration venait de commencer.» 
J’ai suspendu un autre pendule au milieu de la salle à l’une des poutres en acier. Le pendule était simple mais fonctionnel : 120 kg de poids en métal attachés à quatre fils de parachute de résistance à 250 kg. J’ai alors invité le prof à monter sur une table et à s’asseoir sur une chaise avec le dos de sa tête appuyé contre le mur en béton. Puis j’ai avancé les 120 kg de poids près de son nez. Avec ce grand pendule à un centimètre de son nez, j’ai expliqué encore la loi du pendule qu’il avait applaudie quelques minutes avant et lui dit : “Si la loi du pendule est vraie, quand je lâcherai cette masse en métal, elle passera de l’autre côté de la salle et reviendra un peu en dessous de son point de départ. Vous n’aurez aucun souci pour votre nez.”» 
Après cette réaffirmation du principe physique, je l’ai regardé dans les yeux et lui ai demandé : “Monsieur, croyez-vous que cette loi physique est vraie ?” Il s’est passé un moment de silence. La sueur perlait sur son front, et puis il a hoché la tête et chuchoté, “Oui.” J’ai lâché le pendule. Il faisait des froufrous en traçant son arc d’un côté à l’autre de la salle. Au bout de son oscillation, il a hésité un instant avant de commencer son retour.» 
A ce moment, le prof s’est déplacé le plus vite que j’ai vu de ma vie. Il s’est précipité en bas de la table en plongeant. J’ai soigneusement passé autour du pendule encore oscillant et demandé à la classe : “Est-ce qu’il croit à la loi du pendule ?” Tous ont répondu : “Non !” » (Ken Davis, How to Speak to Youth, p. 104-106.)
La grande question pour nous, ce matin, n’est pas si nous croyons ou non à la loi du pendule, ni si nous serions restés assis sur cette chaise. Ce qui importe aujourd’hui, c’est de savoir si nous croyons à ce que je voudrais appeler, la « loi de la résurrection ».
Voici ce que je voudrais dire : il a fallu que Jésus ressuscite des morts. C’est ce qui avait était écrit à son sujet dans les Écritures  C’est ce qu’il avait indiqué à ses disciples plusieurs fois. C’était le plan décidé d’avance par Dieu : Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et qu’il ressuscite le troisième jour.
Il y a un autre aspect de cette « loi de la résurrection ». Christ a été le premier à ressusciter des morts. C’est-à-dire, il a ouvert le chemin pour que nous le suivions ; nous devons ressusciter des morts comme lui. La résurrection de Christ est la garantie que tous ceux qui mettront leur confiance en lui, et qui seront joints à lui par le baptême en son nom, ressusciteront eux aussi à leur tour. Cela aussi fait partie du plan décidé d’avance par Dieu comme Paul le proclame aux Corinthiens : « Puisque la mort est venue à travers un homme, c’est aussi à travers un homme qu’est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun à son propre rang : Christ en premier, puis ceux qui appartiennent à Christ lors de son retour. » 1 Co 15.21-23.
Alors, la « loi de la résurrection, » c’est qu’il a fallu que Christ ressuscite des morts et ensuite que nous aussi, nous ressuscitions des morts à cause de lui. C’est simple, logique.
Mais, croyons-nous à la « loi de la résurrection » ? Si nous pouvions remplacer la « loi du pendule » par la   « loi de la résurrection », pourrais-tu rester assis sur la chaise avec ton crâne contre un mur en béton tandis que le pendule, qui a été relâché à un centimètre de ton nez, revient à pleine vitesse vers ton nez ? Tu sais que la masse de poids ne peut même pas atteindre le point de départ. Mais comme c’est difficile de rester assis, d’agir logiquement, conformément à la vérité que tu connais !
Croire à la « loi de la résurrection » est aussi difficile que cela. Car cette loi implique que nous pouvons faire les choses difficiles que Jésus nous ordonne de faire. Par exemple :
« Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil et dent pour dent. Mais moi je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. Si quelqu’un veut te faire un procès et prendre ta chemise, laisse-lui encore ton manteau.  Si quelqu’un te force à faire un kilomètre, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui t’adresse une demande et ne te détourne pas de celui qui veut te faire un emprunt.
» Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu aimeras ton prochain et tu détesteras ton ennemi.’ Mais moi je vous dis : Aimez vos ennemis, [bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous détestent] et priez pour ceux [qui vous maltraitent et] qui vous persécutent, afin d’être les fils de votre Père céleste. » Mt 5.38-45a.
Ce sont-là les sortes de paroles qui constituent la masse du pendule que gouverne la « loi de la résurrection » et qui revient à notre front. Elles nous font frémir.
Souvenez-vous de la mort de Lazare, l’ami de Jésus. Sa sœur Marthe est venu auprès de Jésus et lui a dit que s’il avait été là, son frère ne serait pas mort. Jésus lui a répondu que son frère ressusciterait des morts. Oui, elle le savait, au dernier jour. Puis Jésus déclare : « C’est moi qui suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et toute personne qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle lui dit : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Messie, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde. » Jn 11.25-27. Puis, seulement quelques minutes plus tard, ils arrivent au tombeau et Jésus ordonne que l’on enlève la pierre qui en fermait l’entrée. Mais, Marthe lui dit : « Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu’il est là. » Jésus lui dit : « Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » Jn 11.39-40.
Perdre la vie pour suivre Jésus ; tendre l’autre joue ; prêter sans espérer recevoir en retour ; prier pour nos ennemis ; faire du bien à ceux qui ne le méritent pas ; donner pour le ministère de l’Eglise ; ou dans le cas de Marthe, aller au tombeau avec Jésus ; voilà quelques actions qui devraient être assez faciles et logiques pour ceux qui croient à la « loi de la résurrection ».
Mais ces actions ne sont pas faciles, n’est-ce pas ? La nature pécheresse nous barre le passage tout comme la peur du prof sur la chaise voyant revenir la masse de poids. Nous savons, intellectuellement, que puisque Dieu a pu ressusciter Jésus des morts, il pourvoira facilement et toujours à nos besoins et bénira le travail de nos mains. Néanmoins, perdre notre argent ou notre vie est aussi difficile que de rester sur cette chaise. Trop souvent nous sautons de la chaise et un observateur dirait, « Mais, il ne croit pas à la loi de la résurrection. »
Il est difficile d’y croire. Le jour de la résurrection de Jésus, les femmes sont allées au tombeau pour terminer la préparation de son corps pour l’enterrement. Elles ne croyaient pas encore à sa parole disant qu’il devait ressusciter des morts. Et lorsqu’elles ont raconté la parole des anges aux apôtres, ils prirent leurs discours pour des absurdités, ils ne crurent pas ces femmes. Pourtant, Jésus leur avait bien prédit ce qui devait lui arriver.
Les Chrétiens de Corinthe ont vu des miracles de l’apôtre Paul de leurs propres yeux. Dieu les ont béni des dons extraordinaires de l’Esprit. Pourtant, certains d’entre eux rejetaient la résurrection !
Lorsque Paul a présenté sa défense devant le gouverneur Festus et le roi Agrippa, il a dit : « Je ne dis rien d’autre que ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver : que le Messie souffrirait, qu’il serait le premier à ressusciter et qu’il annoncerait la lumière au peuple juif et aux Non-juifs. » Mais cette déclaration a été de trop pour le gouverneur. « Festus dit à haute voix : “Tu es fou, Paul ! Ton grand savoir te fait déraisonner.” » Ac 26.22b-24.
Comme c’est difficile de croire à la « loi de la résurrection » et d’y conformer notre vie ! Il nous faut donc faire très attention à ce que Dieu nous enseigne. Le récit de la résurrection de Jésus que Luc nous transmet ne ressemble en rien aux mythes et aux légendes comme le prétendent certains sceptiques. Les mythes et légendes se passent toujours dans les lieux ou dans des temps en dehors de l’histoire du monde. Luc, lui, nous raconte les détails d’un véritable lieu avec de véritables personnes. Il nous fournit les noms, les dates, les lieux. Nous avons vérifié la plupart des détails de ces événements. Si Luc avait écrit de la fiction, il n’aurait pas donné les informations vérifiables, ni falsifiables.
Dans les mythes et les légendes, on se présente de la meilleure façon comme Ulysse dans l’Odyssée. Si les disciples de Jésus, ou bien les premiers chrétiens, ont fabriqué ce récit de la résurrection, alors ils ont vraiment échoué. Car ils se sont présentés comme des parfaits imbéciles ! Ils ne croyaient pas ; ils ne savaient que faire ; ils se cachaient. Jésus les a appelés des hommes sans intelligence et lent à croire. Est-ce comme cela que l’on décrirait les origines de son peuple ? Point du tout ! Tous seraient plutôt les héros. Astérix et Obélix !
Luc, par contre, présente à Théophile un récit véritable pour que « tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus. » Lorsque ces événements ont eu lieu, les disciples de Jésus ne formaient qu’un petit groupe sans importance. Après la mort de Jésus, ils sont passés dans la clandestinité. Ils ne pouvaient pas manipuler l’opinion publique. Si Jésus n’était pas ressuscité, assurément, les chefs juifs avec leurs soldats auraient trouvé et exposé le corps de Jésus. Et cela aurait mis fin à la foi chrétienne et à l’Eglise, une fois pour toutes. Mais ils ne l’ont pas fait. Car il n’y avait pas de corps à produire ! Jésus est ressuscité des morts comme les anges l’ont proclamé !
Une autre chose : presque tout le monde, des chrétiens aux athées, lorsqu’ils étudient la croissance du Christianisme, s’accordent sur un point. La Foi Chrétienne ne s’est pas répandue ni a dominé l’Empire Romain à cause de l’enseignement moral de Jésus. Les Grecs et les Romains avaient tant de philosophes et d’enseignement moral. Ils distinguaient le bien du mal aussi bien que le reste du monde. Non, la Foi Chrétienne s’est répandue parce qu’un grand nombre de personnes — plus que 500 selon Paul — ont été des témoins oculaires de la résurrection de Jésus. Il l’ont vu de leurs propres yeux et ensuite ont cru et proclamé ce qu’ils n’auraient autrement jamais cru ni proclamé. C’est le fait incroyable de la « loi de la résurrection » qui était la cause de la propagation du Christianisme.
Si nous reprenons notre comparaison avec la loi du pendule, alors ces témoins oculaires de la résurrection, sont restés sur la chaise et ont regardé revenir, avec un entier sang-froid, le pendule de la mort. Ils étaient convaincus que la masse de poids ne pouvaient pas les atteindre. Ils savaient que Jésus était ressuscité des morts et étaient convaincus qu’eux-mêmes ressusciteraient. La réalité indéniable de la résurrection a dissipé tout doute. Du coup ils ont agi logiquement : ils ont donné leur vie à la proclamation de la meilleure bonne nouvelle que l’on ait jamais racontée : la « loi de la résurrection ». Car, comme il a fallu, Jésus est ressuscité des morts selon les Écritures, et étant le premier, nous aussi, nous devrons le suivre en ressuscitant des morts.
En bien, c’est à notre tour de nous asseoir sur la chaise et de croire à la « loi de la résurrection ». Amen. Qu’il en soit ainsi !

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
 Pasteur David Maffett