lundi 3 juin 2013

Sermon du dimanche 26 Mai 2013

Dimanche de la Sainte Trinité 
Fête des missions à Schillersdorf

La grâce, la paix et la miséricorde vous soient données de la part de Jésus-Christ, notre Sauveur qui vit éternellement !

Le texte de ce matin est un passage de l’Ancien Testament que nous trouvons dans 
Esaïe 6,1-8.
  L'année de la mort du roi Ozias, j'ai vu le Seigneur assis sur un trône très élevé; le bord inférieur de son vêtement remplissait le temple.
Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils avaient chacun six ailes: deux dont ils se couvraient le visage, deux dont ils se couvraient les pieds et deux dont ils se servaient pour voler.
Ils se criaient l'un à l'autre: «*Saint, saint, saint est l'Eternel, le maître de l'univers! Sa gloire remplit toute la terre!»
Les montants des portes se sont mis à trembler à cause de la voix qui retentissait et le temple a été rempli de fumée.
 Alors j'ai dit: «Malheur à moi! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j'habite au milieu d'un peuple aux lèvres impures et mes yeux ont vu le roi, l'Eternel, le maître de l'univers!»
Cependant, l'un des séraphins a volé vers moi, tenant une braise qu'il avait prise sur l'autel à l'aide de pincettes.
Il a touché ma bouche avec elle et a dit: «Puisque ceci a touché tes lèvres, ta faute est enlevée et ton péché est expié.»
J'ai entendu le Seigneur dire: «Qui vais-je envoyer et qui va marcher pour nous?» J'ai répondu: «Me voici, envoie-moi!»


Prions Dieu :
Seigneur Dieu, notre rocher et notre gracieux Rédempteur : reçois favorablement les paroles de ma bouche et les ferventes pensées de nos cœurs. Amen.

Notre foi chrétienne est solidement ancrée dans l’histoire. Il y a 2000 ans, une personne du nom de Jésus de Nazareth naquit dans une vraie étable, reposa sur de la vraie paille et fut adoré par de vrais bergers. Sa famille dut fuir de vrais soldats, devant de vraies épées pour se rendre en Egypte. Jésus a travaillé du vrai bois avec ses mains en tant que charpentier. Il a offert de la vraie nourriture pour nourrir de vraies foules affamées. Il a guéri de nombreuses personnes de vraies maladies. Il est vraiment mort sur la croix et a répandu son vrai sang pour nous. Il est vraiment ressuscité physiquement des morts au matin de la première Pâques. Ses apparitions aux disciples furent réelles ; il est monté au Ciel. Ce personnage bien réel a rendu possible notre rencontre avec Dieu, Dieu étant réellement entré dans l’histoire pour nous rencontrer et nous sauver. Aussi ne devrions-nous pas être surpris de ce que Esaïe commence ce passage par une référence historique : L’année de la mort du roi Ozias, – c’était aux alentours de l’an 740 avant Jésus-Christ. Le roi Ozias régna durant plus de 50 ans. Tout au long de son règne, la prospérité fut la règle dans tout Israël. Mais à la fin de sa vie, des nuées d’orage s’amoncelèrent à l’horizon : les Assyriens surgirent.
Esaïe est un vrai historien de l’Ancien Testament ; les événements historiques qu’il relate de façon précise sont une annonce de la part de Dieu, au sujet de Dieu. Au fil des années, le roi Ozias s’était éloigné et séparé de Dieu, se plaçant ainsi sous le jugement divin (2Rois 15,5 ; 2Chr 26,16ss) ; bien que sa mort approchât, il persista dans son impénitence. Tandis que les ténèbres de la mort se refermèrent sur lui, Ozias devint pour Esaïe le symbole d’une nation elle aussi éloignée et séparée de l’amour de Dieu, par suite du choix et de la rébellion du peuple. Esaïe craignit qu’il n’y ait plus d’espoir pour son peuple. Mais à l’heure de la mort – autant de celle du roi que de la nation – Esaïe réalisa que le Seigneur avait encore une Parole de vie et de renouveau pour eux.
Lorsque le roi terrestre mourut, Esaïe eut une vision du Roi céleste. Il fut confronté au Roi de majesté, de gloire et de sainteté. Le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs est assis sur un trône royal et céleste, au-dessus de toutes choses et entouré de l’armée céleste qui chante ses louanges. Cette présence d’Esaïe devant le Dieu vivant eut sur lui un effet apaisant et salutaire.
Nous avons hélas ! souvent tendance à vouloir nous mettre en valeur. Mais nos efforts dans ce sens sont le comble de la folie. Permettez-moi de vous en donner une illustration. Quel est le principal sujet de conversation pour la plupart des gens ? Eux-mêmes. Pour la plupart d’entre nous, nous sommes imbus de nous-mêmes ; nous aimons bien être sur le devant de la scène, sous le feu des projecteurs. Que ce soit en essayant de montrer notre importance ou en évoquant nos grands malheurs, nous aimons bien paraître.
Or c’est Dieu qu’il faut célébrer. De fait, il est si grand et si impressionnant que seuls ses vêtements et ses qualités sont évoqués ici. Les pans de sa robe emplissait le temple, tandis que les séraphins s’écriaient : « Saint, saint, saint ». Saint désigne ce qui est distinct, différent, totalement séparé de tout le reste. Dieu est tellement au-dessus de tout ce qui existe que le seul mot utilisé pour Le décrire est « saint ». Non seulement il est saint, mais il est trois fois saint ; le plus saint de ce qui est saint ; rien ne peut être plus saint. Tout son être et sa personnalité sont saints ; il est absolument pur, juste, d’une totale rectitude, véridique, plein de grâce. Tel est le Dieu en la présence duquel Esaïe fut placé ; tel le Dieu en la présence duquel nous sommes placés.
Confronté à la sainteté absolue de Dieu, Esaïe eut une réaction de terreur : « Malheur à moi ; je suis perdu ! détruit, ANEANTI ! » Toutes ses illusions volèrent en éclat lorsqu’il se trouva face à face avec le Dieu saint et éternel. En présence de Dieu qui est « saint, saint, saint », Esaïe comprit et réalisa au plus profond de lui-même à quel point il était pécheur.
Ce qu’il ressentit le plus, ce fut le sentiment de sa culpabilité à cause de ses « lèvres impures » ; ces lèvres impures étant elles-mêmes l’expression d’un cœur pécheur et d’une volonté rebelle et obstinée. Esaïe avait entendu les louanges pures des séraphins et pu les comparer avec ce qui sortait de sa bouche. Le contraste était accablant, et en soi, une condamnation.
Mais que ressort-il d’une comparaison entre nos lèvres et nos discours avec ceux des séraphins ? Jacques nous dit : « La langue, personne ne peut la dompter ; c’est un mal qu’on ne peut réprimer ; elle est pleine d’un venin mortel » (3,8). Comme il est facile de faire un mauvais usage de notre langue ; par des plaintes, des médisances, des paroles de malédiction. Souvent davantage employée au mal, il ne reste guère de temps à la langue pour louer Dieu ou même lui adresser des prières. Sommes-nous un peuple aux lèvres impures ? En ce cas, nous sommes en bonne compagnie, – Esaïe y compris.
Mais ne nous laissons pas aller à la panique ou au désespoir. Car de même que le séraphin s’est approché d’Esaïe, de même Dieu s’approche de nous dans sa Parole pour nous apporter le pardon et nous délivrer de notre culpabilité. L’ange toucha les lèvres d’Esaïe avec une braise prise sur l’autel des sacrifices ; ce qui valut au prophète d’être en règle avec Dieu. Son péché, sa culpabilité et sa terreur furent ôtés. Ce fut l’œuvre de Dieu ; c’est Lui qui pourvut aux moyens de pardonner le péché d’Esaïe et de le rendre apte au service de son Seigneur.
Dieu procède de même avec nous. Sur l’autel du sacrifice, Jésus Christ a offert sa vie à notre place, de manière à détourner la colère de Dieu et nous obtenir le pardon des péchés. Notre culpabilité a été ôtée et nos lèvres (ainsi que notre esprit et notre corps tout entiers) ont été transformés pour son service. De nos jours, Jésus vient à nous sur l’autel avec son corps et son sang dans le Repas du Seigneur ; il touche nos lèvres et notre vie toute entière avec son pardon. Il est là « pour nous »¸ pour nous pardonner et nous fortifier ; goûtez et constatez combien le Seigneur est bon !
Le mot “expier” est une façon de parler imagée. Le mot habituel est « racheter ». Il se réfère à une personne qui a été obligée de se vendre elle-même comme esclave afin de payer la dette qu’elle était dans l’incapacité de régler. La situation de cette personne était désespérée. Survient alors le frère qui la rachète de l’esclavage en payant le prix de la rançon – il devient le REDEMPTEUR [= le ‘racheteur’]. Il paie le prix de l’esclavage, c'est-à-dire la dette que l’esclave n’aurait jamais pu payer, afin de libérer l’esclave. C’est exactement ce que fit Jésus pour nous. Sur la croix, il a payé notre dette pour nous acquérir la liberté. Il est devenu notre REDEMPTEUR. Nous sommes maintenant en règle avec Dieu grâce au sang qu’il a versé.
Maintenant, Dieu ne voit plus en nous des ennemis, mais ses enfants. Il nous parle tendrement dans sa Parole. Il nous a adoptés et reçus dans sa famille par le baptême. Il nous offre son pardon dans l’absolution. Il touche nos lèvres avec son vrai corps et son vrai sang lors du Repas du Seigneur, pour le pardon de nos péchés. Et quand nous réalisons combien tout cela est vrai, alors nos vies sont vraiment transformées ; nous sommes vraiment libérés pour vivre comme des enfants de Dieu, comme de nouvelles créatures en Christ Jésus.
La Loi nous conduit à dire : « Malheur à moi, car mes lèvres sont impures et elles me condamnent ». Mais Dieu merci, ceci n’est pas la fin de l’histoire. L’Evangile nous dit que Jésus nous a rachetés, qu’il a payé pour nous et que nous sommes déclarés saints, absous et libres en Christ. Nous avons été purifiés.
Après la purification vient la réponse à la grâce de Dieu. Dieu demande : « Qui enverrai-je ? » Nous répondons souvent : « Envoie quelqu’un d’autre ». Mais ce n’est pas ce que fait Esaïe ; il dit : « Envoie-moi ». Touché par la bonté de Dieu, il ne pouvait pas garder cela pour lui-même ; il lui fallait partager cette expérience avec d’autres. Ses lèvres ne pouvaient pas restées silencieuses.
Dieu a placé chacun de nous dans une situation unique pour nous approcher de telle ou telle personne. Il nous a donné à chacun des opportunités uniques et nous a équipés de dons spécifiques pour partager la nouvelle de son amour avec elle. Dieu nous a accordé le privilège de parler en son nom suite à son appel. Que répondez-vous ? Envoie quelqu'un d’autre, ou envoie-moi ?
Tout au long de l’histoire, notre Dieu continue d’agir et de travailler. Il se sert de vraies personnes comme vous et moi, malgré nos défauts et nos lèvres impures, pour porter le message d’amour et de pardon à notre communauté. Nous continuons d’être confrontés à sa sainteté et à sa majesté. Sa sainteté continue de nous révéler notre état de pécheurs. Nous sommes toujours perdus et anéantis à cause de nos lèvres empoisonnées. MAIS quelqu'un a payé pour nous et nous rachetés : c’est Jésus, par sa mort et sa résurrection, qui sont des faits historiques. Nous sommes pardonnés et notre culpabilité a été effacée grâce au vrai corps et au vrai sang du Christ qui a touché nos lèvres. Nous avons été transformés pour aller de l’avant avec joie et avec des lèvres désireuses de partager la Bonne Nouvelle de la mort et de la résurrection de Jésus pour le pardon des péchés avec tous ceux que Dieu nous amène à rencontrer. Amen.

Pasteur Jon Ehlers (Angleterre). Traduction : F. Bohy.
Mulhouse -3 juin 2012- 
CONFERENCE LUTHERIENNE EUROPENNE

Sermon du dimanche 2 Juin 2013

1er dimanche après la Trinité

Comptons sur l’autorité de Jésus

 Luc 7.1-10
Après avoir prononcé toutes ces paroles devant le peuple qui l'écoutait, Jésus entra dans Capernaüm. Un officier romain avait un esclave auquel il était très attaché et qui était malade, sur le point de mourir. Il entendit parler de Jésus et il lui envoya quelques anciens des Juifs pour lui demander de venir guérir son esclave. Ils arrivèrent vers Jésus et le supplièrent avec insistance, disant : « Il mérite que tu lui accordes cela, car il aime notre nation et c'est lui qui a fait construire notre synagogue. »
Jésus partit avec eux. Il n'était plus très loin de la maison quand l'officier envoya des amis [vers lui] pour lui dire : « Seigneur, ne prends pas tant de peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. C'est aussi pour cela que je n'ai pas jugé bon d'aller en personne vers toi. Mais dis un mot et mon serviteur sera guéri. En effet, moi aussi je suis un homme soumis à des supérieurs et j'ai des soldats sous mes ordres ; je dis à l'un : 'Pars !' et il part, à un autre : 'Viens !' et il vient, et à mon esclave : 'Fais ceci !' et il le fait. » Lorsque Jésus entendit ces paroles, il admira l'officier et, se tournant vers la foule qui le suivait, il dit : « Je vous le dis, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi. » De retour à la maison, les personnes envoyées par l'officier trouvèrent l'esclave [qui avait été malade] en bonne santé.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Quand mes enfants étaient jeunes, très curieusement, il leur arrivait parfois d’hésiter à faire quelque chose que je leur avais demandé de faire. Ils demandaient souvent : « Pourquoi ? » Alors, je faisais une mine menaçante et leur disais qu’ils n’avaient pas besoin de savoir pourquoi. Ils n’avaient qu’à exécuter mes ordres. Si je disais, « Sautez ! », ils devaient sauter et juste demander de quelle hauteur !
J’ai appris cela pendant mon service militaire. Avec mes enfants, c’était une question d’obéissance, et je n’avais pas à leur justifier toute demande. Mais dans les forces armées c’était plus que cela, il était aussi question de confiance en les autorités. Dès le premier jour du Boot Camp, les instructeurs militaires nous ont enseigné à obéir aux ordres sans les contester. Car on ne peut pas débattre des ordres dans le combat. Il faut faire confiance aux ordres des supérieurs et agir quand et comment on l’ordonne. Sinon, nous et d’autres personnes risquons de mourir.
Et ce besoin n’est pas réservé aux champs de batailles. C’est vrai aussi, par exemple, à la salle des urgences d’un hôpital. Les docteurs doivent prendre très vite des décisions, et les autres doivent leur faire confiance et agir tout de suite, sans contestation, sinon les malades peuvent mourir. La même dynamique se présente lorsque la police se confronte à une émeute ou quand les sapeurs-pompiers combattent un incendie. Dans toutes ces situations, on doit faire confiance à l’autorité de ses supérieurs et agir conformément à leurs ordres. D’habitude, nous le faisons sans souci. Il n’est pas question de servilité mais de confiance et de discipline.
Dans ce récit de la guérison du serviteur de l’officier romain, l’important, c’est la confiance en l’autorité de Jésus. L’officier a bien reconnu que Jésus avait une grande autorité. Ce que Jésus ordonnait, se passait. Et Luc nous a réservé ce récit pour que nous comprenions et croyions que nous aussi, nous pouvons compter sur l’autorité de Jésus.
L’officier romain était un centenier. C’est-à-dire, il avait la commande de cent soldats. Il comprenait très bien l’idée d’autorité car il en faisait usage tous les jours. Il dit donc à Jésus, « Moi aussi je suis un homme soumis à des supérieurs et j'ai des soldats sous mes ordres ; je dis à l'un : 'Pars !' et il part, à un autre : 'Viens !' et il vient, et à mon esclave : 'Fais ceci !' et il le fait. » En effet, l’officier pouvait dire à ses subordonnés, « Sautez ! », et ils demanderaient de quelle hauteur en y montant ! Et lui-même faisait pareil quand ses supérieurs lui disaient, « Sautez ! »
L’officier comprenait que l’autorité et le pouvoir allaient de pair. Normalement, ceux qui détiennent une autorité disposent également du pouvoir d’effectuer leurs ordres. Il est vrai, que de nos jours, les gens contestent souvent l’autorité, mais à l’époque de Jésus, on ne mettait souvent pas en cause les pouvoirs des autorités. Il fallait y obéir, sinon…  L’avantage à cela, c’est que l’on pouvait faire appel à une autorité en cas de besoin. Nous le faisions quand nous appelons la police à venir nous sauver d’une personne qui nous menace. C’est à peu près ce que l’officier faisait : il demandait que Jésus se serve de son autorité pour guérir et sauver la vie de son serviteur.
L’officier avait entendu parlé de Jésus et de ses actions. Il habitait à Capernaüm, un village au bord du lac de Galilée où Jésus avait passé beaucoup de temps et où il avait fait plusieurs miracles. Là, Jésus a chassé un démon d’un homme par une simple commande. Il a guéri la belle-mère de Pierre par commande, et il a guéri des foules de gens qui présentaient toute sorte de maladie par imposition de ses mains. C’était donc avec raison que l’officier romain croyait que Jésus pouvait guérir son serviteur. Il y avait des preuves empiriques. L’officier n’avait pas de foi aveugle. Il était convaincu que Jésus avait une autorité divine. Ce qu’il ordonnait se passait. Que l’officier comprenne comment Jésus pouvait opérer ces merveilles ou non n’avait aucune importance. Ce qui importait, c’était de convaincre Jésus de se servir de son autorité en faveur du serviteur mourant.
Aussi, l’officier envoie-t-il cette délégation des anciens des juifs auprès de Jésus. Il envoyait ces autres parce qu’il était non-juif et romain. Les juifs ne frayaient pas avec les non-juifs et avaient en grippe toute personne qui soutenait l’armée romaine envahisseuse. L’officier romain n’avait pas donc le profil d’un ami ! Portant il aimait le Dieu d’Israël et respectait les Juifs. Alors les anciens des juifs disent à Jésus : « Il mérite que tu lui accordes cela, car il aime notre nation et c'est lui qui a fait construire notre synagogue. » Je suppose que cela implique que ses Juifs croyaient eux aussi, en l’autorité de Jésus, qu’il pouvait exaucer la demande de l’officier s’il voulait. Jésus a voulu et est parti avec eux.
En s’approchant de la maison de l’officier,  celui-ci envoie d’autres personnes pour dire à Jésus qu’il n’avait pas besoin d’entrer dans sa maison. Car si un juif entrait dans la maison d’un non-juif il devenait impur et avait besoin de se faire purifier par un rite qui lui coûterait quelque chose. L’officier était humble ! Puis survient cette grande confession de foi qui interpelle Jésus : Mais dis un mot et mon serviteur sera guéri. En effet, moi aussi je suis un homme soumis à des supérieurs et j'ai des soldats sous mes ordres ; je dis à l'un : 'Pars !' et il part, à un autre : 'Viens !' et il vient, et à mon esclave : 'Fais ceci !' et il le fait. » Lorsque Jésus entendit ces paroles, il admira l'officier et, se tournant vers la foule qui le suivait, il dit : « Je vous le dis, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi. » De retour à la maison, les personnes envoyées par l'officier trouvèrent l'esclave [qui avait été malade] en bonne santé.
La grande question pour tous ceux qui ont vu Jésus était très claire : qui était cet homme ? Ils ont vu ses miracles ; ils ont compris qu’il avait l’autorité de guérir, de commander les forces de la nature, de chasser les démons et même de ressusciter les morts. Qui donc était-il ? Le Sauveur ? Dieu ? S’ils le suivaient, les ressusciterait-il et leur accorderait-il la vie éternelle ? Justement ! C’est justement le message que Jésus proclamait. Il était le Christ qui a restauré la bonne relation entre les hommes et Dieu.
Et c’est toujours là la question qui nous confronte. Jésus, est-il le Fils de Dieu qui nous sauve de nos péchés et nous donne la promesse de la vie éternelle ? Le témoignage de la Bible que l’Eglise répand depuis 2000 ans est clair et net : « Oui ! » Et nous sommes ici ce matin probablement parce que nous y croyons et l’espérons de quelque façon.
Pourtant, je pense que le sujet est plus profond. Je trouve qu’il ne nous est pas très difficile de croire et d’espérer que Jésus est le Fils de Dieu qui nous donne la vie éternelle. Cela concerne essentiellement l’avenir. Cette foi-là n’exige pas de miracle au présent et ne nous fait souci normalement que si la mort nous approche. Mais pouvons-nous aller plus loin dans notre foi ? Pouvons-nous croire non seulement que Jésus nous pardonne le péché, mais qu’il a toujours l’autorité de guérir et d’intervenir dans notre vie quotidienne ?
Lequel est plus difficile, ressusciter tous les morts au dernier jour ou d’exaucer une prière de guérison maintenant ? Si Jésus peut ressusciter tous les morts au dernier jour, alors il doit pouvoir exaucer nos prières maintenant. Sinon, pourquoi croire qu’il pourra ressusciter tous les morts ? Jésus a dit que tout pouvoir lui a été donné dans le ciel et sur la terre. Si nous ne le croyons pas, quelle est l’utilité d’être chrétien ? Soit nous croyons comme l’officier romain que Jésus a toute autorité, et donc celle de guérir, soit non. Sinon, ne mettons-nous pas en cause Jésus et son message ?
En nous racontant cette rencontre de Jésus et l’officier romain, Dieu nous affirme que Jésus a l’autorité de Dieu, que vraiment, tout pouvoir lui a été donné dans le ciel et sur la terre. Bien que beaucoup de gens aujourd’hui n’acceptent plus l'existence de Dieu, la Bible tient pour certain que Dieu existe et qu’il fait des merveilles. Le pouvoir existe ; il n’est question que de celui qui a l’autorité de s’en servir. Et le point de ce récit c’est que c’est Jésus qui détient cette autorité. Il a donc guéri le serviteur de l’officier parce qu’il avait l’autorité et le pouvoir de le faire.
C’est pourquoi nous somme invités et commandés d’invoquer le nom de Jésus dans la prière. « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera même de plus grandes, parce que je vais vers mon Père. Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai afin que la gloire du Père soit révélée dans le Fils. Si vous [me] demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. » Jn 14.12-14.
Nous pouvons compter sur l’autorité de Jésus tout comme l’officier romain. Etant militaire, il avait une nette compréhension du concept et de l’emploi de l’autorité. Alors, une fois convaincu que Jésus avait l’autorité de guérir son serviteur, il ne s’est pas ménagé pour faire la demande. Et ce qui a interpellé Jésus, ce n’a pas été que la demande était irraisonnable, mais la confiance extraordinaire de cet homme. Même les juifs n’avaient pas une telle confiance en son autorité. Cet homme n’était pas naïf mais avait la foi d’un enfant dans le bon sens. Il a fait appel à l’autorité de Jésus comme un enfant demande quelque chose à son père ou à sa mère. Pouvons-nous faire de même ? Croyons-nous que Jésus a cette autorité ?
Il est vrai que Dieu n’a pas promis de mettre fin à tout problème ni à toute souffrance de cette époque. Nous devons supporter un monde que Dieu a soumis à l’inconsistance comme jugement pour le péché. Nous devons, dans cet âge, porter des conséquences de notre rébellion. Néanmoins, Dieu est prêt à agir en notre faveur si seulement nous le lui demandons avec confiance en Jésus. Comme il a fait une distinction entre Egypte et Israël au moment de l’Exode, de même il continue à distinguer son peuple aujourd’hui de ceux qui ne le connaissent pas. Il nous invite à l’invoquer dans la prière comme le roi Salomon l’a demander dans sa prière. Et Jaques nous dit que parfois nous ne recevons pas ce que nous demandons dans la prière, non parce que Dieu ne peut ou ne veut pas exaucer la demande, mais parce que « vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions. » Jc 4.3.
Alors nous pouvons vraiment compter sur l’autorité de Jésus et mettre en pratique le 2e Commandement : Tu ne prendras point le nom de l'Eternel ton Dieu en vain. Quel est le sens de ces paroles ? Nous devons craindre et aimer Dieu, afin de ne pas profaner son nom par jurements, blasphèmes, sortilèges, mensonges, hypocrisie ; mais de le prononcer avec respect, de l'invoquer dans tous nos besoins, l'adorer, le bénir et lui rendre grâces.
Allons-nous faire cela ? Je demande à chacun de nous de réfléchir à ses habitudes de prière. En vérité, combien de temps passons-nous en prière ? Si ce n’est que quelques minutes par semaine, nous devons changer nos habitudes. Prenons le temps de prier individuellement et ensemble. Par exemple, dans notre paroisse, nous n’avons pas de réunion consacrée à la prière. Peut-être que nous devrions le faire. Ou chez nous, nous n’avons peut-être pas de moments réguliers de prière comme suggérés dans le Catéchisme. Peut-être que nous devrions faire ça aussi. Parlons-en. Ce n’est que logique et raisonnable parce que Jésus a l’autorité, non seulement pour pardonner et agir à l’avenir, mais de nous guérir et faire beaucoup d’autre choses dans le temps présent. Nous pouvons compter sur son autorité, et nous pouvons invoquer son nom dans la prière. Alors, faisons-le.


Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett