lundi 16 septembre 2013

Sermon du dimanche 15 Septembre 2013

16ème  Dimanche après la Trinité (C)


Comment appeler et sauver des pécheurs ?

1 Timothée 1.12-17
Je suis reconnaissant envers celui qui m'a fortifié, Jésus-Christ notre Seigneur, car il m'a jugé digne de confiance en m'établissant à son service, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Cependant, il m’a été fait grâce parce que j'agissais par ignorance, dans mon incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l'amour qui sont en Jésus-Christ.
Cette parole est certaine et digne d’être acceptée sans réserve: Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Je suis moi-même le premier d’entre eux, mais il m’a été fait grâce afin que Jésus-Christ montre en moi le premier toute sa patience et que je serve ainsi d'exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle. Au roi des siècles, au Dieu immortel, invisible et seul [sage] soient honneur et gloire aux siècles des siècles! Amen!

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Vraiment, Dieu veut sauver toute personne. Rien n’est plus clair que cela d’après ce que Jésus dit dans l’Evangile de ce matin : Je vous le dit, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de changer d’attitude. Lc 15.7. Sauver les pécheurs ; c’est pour cela que Jésus est venu dans le monde. Et c’est toujours la grande mission de l’église : aller faire des disciples de toutes les nations ; appeler les pécheurs à la repentance pour qu’ils soient sauvés.
Comment pouvons nous faire cela ? Ce serait génial si nous pouvions faire des miracles et d’autres prodiges. Cela attirerait sans doute l’attention des gens sur Jésus. Mais il y en a peu parmi nous qui paraissent avoir une telle autorité. Alors, que pouvons nous faire pour continuer la mission de Jésus de sauver des pécheurs ?
Dans la lecture de l’Epître, Paul écrit au jeune Timothée. Autant que nous sachions, Timothée n’a pas fait de miracles. Pourtant, suivant les instructions de Paul, il a été un évangéliste efficace. Voici une des choses que Paul lui a écrites.
Je suis reconnaissant envers celui qui m’a fortifié, Jésus-Christ notre Seigneur, car il m’a jugé digne de confiance en m’établissant à son service,  moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Cependant, il m’a été fait grâce parce que j’agissais par ignorance, dans mon incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l’amour qui sont en Jésus-Christ.
Cette parole est certaine et digne d’être acceptée sans réserve : Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Je suis moi-même le premier d’entre eux, mais il m’a été fait grâce afin que Jésus-Christ montre en moi le premier toute sa patience et que je serve ainsi d’exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle. Au roi des siècles, au Dieu immortel, invisible et seul [sage] soient honneur et gloire aux siècles des siècles ! Amen !
Je ne dirai pas que nous avons là un programme d’évangélisation. Mais si nous réfléchissons à ce que Paul a vécu, il y a là une approche fondamentale pour rechercher et sauver des pécheurs. C’est une approche à trois étapes.
La première étape, c’est que nous devons comprendre la situation des pécheurs perdus. Paul dit qu’avant sa conversion, il avait agi par l’ignorance et par l’incrédulité. Tout pécheur, c’est-à-dire, toute personne qui est aliénée de Dieu, vit dans l’ignorance et dans l’incrédulité. Etre ignorant ne veut pas dire forcément, que l’on ne connaît rien de Jésus. Paul, ou bien Saul, connaissait quelque chose de Jésus. Mais il n’avait pas de foi en Christ et ne lui obéissait surtout pas. Il était une des personnes contre lesquelles Jésus avait mis en garde ses disciples : On vous exclura des synagogues, et même l’heure vient où tous ceux qui vous feront mourir croiront offrir un culte à Dieu. Ils agiront ainsi parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi. Jn 16.2-3. C’était justement Paul ! Il ne connaissait pas le vrai Jésus et ne croyait pas qu’il soit le Messie. Le Jésus qu’il connaissait contredisait les autres choses que Paul croyait vraies. Du coup, dans cette ignorance, Paul persécutait les chrétiens.
Telle est souvent la situation de nos amis et de nos voisins. Ils ne connaissent pas le vrai Jésus et n’ont jamais lu sa parole ! Ils ne savent que des opinions des autres à son sujet, ce qui est trop souvent une caricature de Jésus. Peut-être qu’ils ont entendu que Jésus est un juge sévère qui n’approuve pas leur style de vie. Ou bien que Jésus n’est qu’un autre prophète, ou prétendu prophète. Sans doute qu’ils ont entendu  que nous en  savons très peu du Jésus historique. Nous ne savons que ce que les premiers chrétiens croyaient à son sujet. Quand les gens vivent dans une telle ignorance, la foi en Christ est hors de question !
L’ignorance fait souvent obstacle dans l’église aussi, parmi les croyants fidèles. Nous aussi, nous en savons trop souvent plus que ce que les autres ont dit de Jésus ou de la Bible, que ce que Jésus a vraiment dit dans la Bible. Combien de fois m’a-t-on dit, « La Bible dit ceci ou cela. » Seulement, la Bible ne dit pas du tout ceci ou cela ! Par exemple : « Dieu aide ceux qui s’aident eux-mêmes. » C’est Benjamin Franklin qui a dit cela ! La Bible dit : « Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, gardera votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ. » Ph 4.6-7. En confondant ces paroles, on a une conception déformée de Jesus, et en conséquence, une foi faussée. Comme Saul, avant sa conversion, on ne peut pas se fier à ce Jésus artificiel, ne peut pas le servir ni lui obéir.
Que faire donc ? Nous devons écouter et parler avec ceux qui ne croient pas ou qui ont une foi fragile, pour découvrir, si possible, l’image déformée qu’ils auraient de Jésus, ou le faux enseignement qu’ils auraient cru. Comme cela nous pourrons démentir, enseigner, convaincre, corriger et instruire dans la vérité.
Je sais, par exemple, qu’autrefois, beaucoup de mes voisins fréquentaient l’église, mais pas plus. Je ne sais pas pourquoi ils sont partis. Ils ne vont pas me le dire si je tape à la porte et leur demande pourquoi. Pour cela, il me faut faire leur connaissance, peut-être manger avec eux, comme Jésus l’a fait, afin de gagner leur confiance et pouvoir discuter les vraies raisons pour lesquelles ils ont abandonné l’église, ou n’y ont jamais mis les pieds. Jésus pouvait connaître les pensées des gens et donc les motifs de leurs actions sans qu’ils en parlent. Mais pas moi. J’ai à découvrir la vérité en faisant la connaissance de mon voisin. Et cela ne se fait pas de soi ; je dois l’initier.
La deuxième étape est de leur enseigner le vrai Evangile. C’est par le moyen de la parole de Christ que le Saint-Esprit implante la foi en nous et nous garde dans cette foi. Cette vérité est au cœur de cette parole à Timothée. Je suis reconnaissant envers celui qui m’a fortifié, Jésus-Christ notre Seigneur, car il m’a jugé digne de confiance en m’établissant à son service, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Cependant, il m’a été fait grâce parce que j’agissais par ignorance, dans mon incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l’amour qui sont en Jésus-Christ.
Vous connaissez l’histoire de la conversion de Saul. Un jour, en allant à Damas pour arrêter des chrétiens, Jésus l’a abattu et l’a aveuglé en chemin. Aussitôt que Jésus s’est identifié, Saul a compris qu’il s’était entièrement trompé et avait fait une grosse bêtise ! Du coup Jésus ne lui a pas passé un savon magistral. Au contraire, il a usé de miséricorde. C’était un acte de grâce, une faveur imméritée, pure et simple. Cette grâce a transformé Paul.
Il y a là une vérité que nous devons saisir. Ni des fausses doctrines, ni des mythes, ni des spéculations ne peuvent amener une personne à la connaissance de la vérité et la sauver. Il faut qu’elle connaisse le vrai Jésus et écoute sa bonne nouvelle.
Ce que nous appelons la loi, fait aussi partie de la parole que nous devons écouter et faire partager aux autres. Mais il faut en faire le bon usage. Juste avant notre texte Paul dit : Nous savons que la loi est bonne, pourvu qu’on en fasse un usage légitime, en sachant bien qu’elle n’est pas faite pour les justes mais pour les malfaiteurs et les rebelles, les impies et les pécheurs, les sacrilèges et les profanateurs, ceux qui tueraient père et mère, les meurtriers, ceux qui vivent dans l’immoralité sexuelle, les homosexuels, les trafiquants d’esclaves, les menteurs, les parjures et tout ce qui est contraire à la saine doctrine. Voilà ce qui est conforme au glorieux Evangile du Dieu bienheureux tel qu’il m’a été confié. 1Ti 1.8-11.
C’est-à-dire que la loi découvre et condamne le péché qui est en nous. Elle nous menace ; elle nous empêche peut-être de faire certaines choses, mais elle ne peut pas nous libérer du jugement de Dieu. Et c’est justement la crainte du jugement et la haine envers Dieu que cela provoque en nous, qui font que beaucoup de monde abandonne la foi en Christ. Ils n’ont compris que la loi ; Christ n’est qu’un juge.
Nous devons absolument comprendre que nous sommes sous le jugement de Dieu, mais ce n’est pas la fin du conte. Car la loi nous prépare à recevoir la bonne nouvelle qui nous transforme. Cette parole est certaine et digne d’être acceptée sans réserve : Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Je suis moi-même le premier d’entre eux, mais il m’a été fait grâce afin que Jésus-Christ montre en moi le premier toute sa patience et que je serve ainsi d’exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle.
Avons-nous compris cela ? Es-tu convaincu que cette parole est certaine et digne d’être acceptée sans réserve : Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Es-tu convaincu que cette parole certaine s’applique à toi, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour te sauver toi ? Sais-tu qu’il t’a fait grâce, t’a pardonné toutes tes fautes, tout comme il l’a fait à Paul ? Si oui, tu es heureux, car tu as compris la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Sinon, tu as toujours besoin de connaitre le vrai Jésus, celui qui est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Cela est absolument nécessaire, car nous ne pouvons pas transmettre la Bonne Nouvelle aux autres si nous ne l’avons pas comprise nous-mêmes.
Si, ne serait-ce que par hasard, nous communiquons aux autres que l’essentiel de la foi et de la vie chrétienne est une bonne conduite, ils ne vont pas se donner de peine. Ils savent déjà qu’ils ne peuvent pas mener une vie parfaite, et d’ailleurs, n’ont pas envie d’essayer. Mais s’ils comprennent que Jésus pardonne les pécheurs et les sauve du jugement de Dieu ; s’ils comprennent qu’une nouvelle vie est possible ; s’ils apprennent l’exemple de Paul, cela peut faire une différence. Souvenez-vous de ce que nous avons appris dans le Catéchisme : « Je crois que je ne puis, par ma raison et mes propres forces, croire en Jésus-Christ, mon Seigneur, ni aller à lui. Mais c’est le Saint-Esprit qui m’a appelé par l’Evangile, éclairé de ses dons, sanctifié et maintenu dans la vraie foi. » Nous pouvons menacer les autres — ou nous-mêmes ! — par la loi, mais ce n’est que lorsque nous savons que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs, et que nous sommes inclus, que nous pouvons croire.
Tout cela paraît très simple, mais ce doit être très difficile. Car en écoutant les gens qui rejettent la foi en Christ, nous trouvons trop souvent qu’ils ne rejettent pas le vrai Evangile, mais plutôt quelque corruption de l’Evangile, quelque mythe moderne qu’ils prennent pour la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Ils ne connaissent pas le Jésus que nous confessons dans notre Credo. Non, ils ne connaissent qu’une caricature créée par un théologien sceptique qui lui-même rejette la parole de Dieu. En conséquence, ils ne peuvent pas avoir confiance en Christ. Ils sont coincés dans l’ignorance et l’incrédulité !
Après avoir communiqué le vrai Evangile, la troisième étape est d’intégrer les gens dans l’Eglise. Bien que Paul avait été auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent, Jésus l’a jugé digne de confiance et l’a établi à son service. Après quelques jours, Paul, le persécuteur des chrétiens, est devenu leur enseignant !
Il est parfois difficile d’intégrer les autres dans l’église locale. Ils ont été parfois des gens peu recommandables. Je trouve que mes pensées portent souvent sur ce que Paul a écrit aux Corinthiens : Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront pas du royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni ceux qui vivent dans l’immoralité sexuelle, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les travestis, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les hommes toujours désireux de posséder plus, ni les ivrognes, ni les calomniateurs, ni les exploiteurs n’hériteront du royaume de Dieu. Et c’est là ce que vous étiez, certains d’entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été déclarés saints, mais vous avez été déclarés justes au nom du Seigneur Jésus[-Christ] et par l’Esprit de notre Dieu. 1Co 6.9-11.
Avez-vous bien entendu la phrase au milieu ? Et c’est là ce que vous étiez, certains d’entre vous. Certains des Corinthiens avaient été des personnes viles. Pourtant ils sont devenus des membres de l’église, des saints ! Paul n’a pas suggéré que les anciens voleurs et avares soient les trésoriers de la paroisse, ni que les anciens pédérastes aient charge de la garderie. Mais il attendait bien que ces personnes fassent partie de l’église locale !
C’est parce que Jésus pardonne sans condition. Et puis, il nous transforme. Et cette transformation a lieu dans l’église, dans le corps de Christ. Si donc nous donnons l’Evangile aux autres, mais omettons de les intégrer dans la vie de l’église, ils sont presque voués à l’échec, à perdre la foi et à retourner à leur ancienne vie. C’est comme un toxicomane qui sort de réhabilitation. S’il ne trouve pas une nouvelle situation avec de nouveaux amis, il va vite reprendre ses anciennes connaissances et habitudes. Et cette condition risque d’être pire que la première.
Jésus a établi Paul à son service comme apôtre. Il veut nous établir tous à quelque service dans son Eglise. Aussi, si nous voulons sauver les pécheurs, — et il ne faut pas nous oublier nous-mêmes — nous devons les aider à s’intégrer dans l’Eglise. Car, Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. 2Co 5.17.
Cette étape me sera difficile si, moi-même, je ne suis pas bien intégré dans l’Eglise. Je risque de m’égarer moi-même. Si donc tu sais que tu as besoin de t’intégrer davantage dans le corps de Christ, fais-le ! N’attends pas qu’un autre te trouve la voie ; recherche-la toi-même ! Demande l’avis des autres et prie que Dieu te la révèle. Tu trouveras alors plus facile d’établir les nouveaux croyants au service de Jésus.
Voilà un peu comment nous pouvons appeler et sauver les pécheurs. C’est n’est pas un programme d’évangélisation, mais ce sont là trois étapes que nous devons suivre pour être efficaces. Nous devons comprendre la situation des autres ; leur communiquer le vrai Evangile ; et les intégrer dans le corps de Christ. Que Dieu nous en rende capables.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett