Baptisé
du Saint-Esprit et de feu
Luc 3.15-22
Le peuple était dans l'attente et tous se demandaient en
eux-mêmes si Jean n'était pas le Messie. Alors il leur dit : « Moi, je vous
baptise d'eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne
suis pas digne de détacher la courroie de ses sandales. Lui, il vous baptisera
du Saint-Esprit et de feu. Il a sa pelle à la main ; il nettoiera son aire de
battage et il amassera le blé dans son grenier, mais il brûlera la paille dans
un feu qui ne s'éteint pas. »
C'est ainsi, avec encore beaucoup d'autres encouragements,
que Jean annonçait la bonne nouvelle au peuple. Cependant, Hérode le tétrarque,
à qui Jean faisait des reproches au sujet d’Hérodiade, la femme de son frère
[Philippe], et de toutes les mauvaises actions qu'il avait commises, ajouta
encore à toutes les autres celle d'enfermer Jean en prison.
Comme tout le peuple était baptisé, Jésus aussi fut baptisé.
Pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit et le Saint-Esprit descendit sur lui
sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel
ces paroles : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute mon approbation. »
Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la
communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Dans la lecture de l’Evangile, il y a une déclaration qui attire
notre attention et peut même nous intriguer. Jean déclare, « Moi, je vous baptise d'eau
; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, … Lui, il vous baptisera
du Saint-Esprit et de feu. » Un baptême d’eau nous paraît assez
ordinaire, mais qu'est-ce qu'un baptême du Saint-Esprit et de feu ? Et puis, il
semble un peu bizarre que Jésus se fasse baptiser par Jean. Jean prêchait et
administrait un baptême
de repentance pour le pardon des péchés. Pourquoi, Jésus, avait-il
besoin de cela ?
A vrai dire, Jésus n’avait pas besoin de se repentir et de se
faire baptiser pour le pardon de ses péchés. Ce que nous voyons ici, c’est que
Jésus s’est fait baptiser par Jean pour être habilité à son ministère. A son
baptême, Jésus a reçu le Saint-Esprit de manière extraordinaire afin de nous
baptiser du Saint-Esprit. Et il a reçu le titre de Fils afin d’exécuter le
jugement de Dieu, c’est-à-dire, afin de nous baptiser de feu. A son baptême
donc, Dieu a habilité Jésus à nous baptiser du Saint-Esprit et de feu !
Comme
tout le peuple était baptisé, Jésus aussi fut baptisé. Pendant qu'il priait, le
ciel s'ouvrit et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle,
comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles : « Tu es mon
Fils bien-aimé, tu as toute mon approbation. »
Luc ne décrit pas comment Jean a baptisé Jésus. Ce qui
l’intéresse ce sont les trois actions de Dieu : le ciel s’est ouvert ; le
Saint-Esprit est descendu sur Jésus ; et une voix venu du ciel dit, « Tu es mon Fils
bien-aimé, tu as toute mon approbation. » Luc voudrait attirer notre
attention à ces trois actions.
La première action est que le ciel s’est ouvert. Sa signification
est très simple. Le Baptême de Jésus a été l’action de Dieu. Ce n’est pas Jean
qui a ouvert le ciel et a fait descendre le Saint-Esprit sur Jésus. C’est Dieu
le Père qui a ouvert le ciel, a fait descendre le Saint-Esprit sur Jésus et
puis a fait cette déclaration à son sujet.
C’est un point très important mais facile à manquer. Plus tard
dans l’Evangile nous apprenons que la plupart des chefs religieux juifs ont
rejeté le baptême de Jean. Jésus leur a demandé des comptes pour cela. Il leur
a demandé d’où était venu le baptême de Jean, des hommes ou bien de Dieu. La
réponse était cruciale. Si son baptême était d’origine humaine, s’il était un
rite que les hommes avaient conçu et mis en pratique, il avait peut-être
quelque valeur culturelle ou sentimentale, mais aucune valeur salutaire. Un tel
baptême ne pouvait aucunement procurer la faveur de Dieu et nous faire aller au
ciel. Mais si le baptême de Jean était d’origine divine, s’il était une action
de Dieu par les mains de Jean, alors il avait une vraie valeur.
Vous connaissez la réponse à la question. Les chefs religieux se
sont faits prendre au piège. Ils savaient bien que le baptême de Jean était
d’origine divine, mais l’avaient néanmoins rejeté, et ainsi se sont condamnés.
Nous devons donc comprendre que quand Jésus s’est présenté à
Jean pour le baptême, il ne l’a pas fait pour accomplir une tradition humaine.
Il l’a fait afin de recevoir quelque chose du Dieu tout-puissant. C’est Dieu
qui a envoyé Jean pour baptiser et qui a appelé Jésus à ce baptême. Dieu y a
opéré quelque chose.
Ce fait touche au fond de notre propre baptême. Lui aussi n’est
pas qu’une tradition ou qu’un rite de notre peuple. Il est l’action de Dieu.
Toutes les fois qu’une personne est baptisée, Dieu ouvre en effet le ciel et
opère quelque chose en elle, en toi et en moi. Et si nous n’arrivons pas à
discerner cela, nous avons tout manqué, car aucune de nos traditions ne peut
jamais sauver du péché et de la mort. Comprenons donc que les évènements au
baptême de Jésus ont été les actions de Dieu. Le ciel s’est ouvert pour nous
montrer Dieu en action !
La deuxième action est que le Saint-Esprit est descendu sur
Jésus. Et cela afin que Jésus nous baptise du Saint-Esprit.
Nous ne savons pratiquement rien de la vie de Jésus avant son
baptême. Mais quelle que sa situation ait été avant son baptême, elle a changé
ce jour-là. Il n’était plus un simple charpentier. Il avait dès lors la mission
de convaincre les gens qu’il était le Messie promis qui les sauverait, et de
les appeler à croire en lui. Pour accomplir cette mission, Jésus avait une
puissance particulière, la puissance du Saint-Esprit. Tout de suite après son
baptême, il se rend dans un lieu désert pour y être mis à l’épreuve par le
diable. Mais il y va rempli
du Saint-Esprit et conduit
par l’Esprit. Et par cette puissance il écrase le diable.
Ensuite, revêtu
de la puissance de l’Esprit, Jésus retourne en Galilée et se rend à
Nazareth, la ville où il avait été élevé. Là les gens sont étonnés et
scandalisés quand Jésus leur dit que la parole d’Esaïe, « L’Esprit du Seigneur est
sur moi », était alors accomplie en sa personne. De la même façon Jésus
accomplie tout son ministère revêtu
de la puissance de l’Esprit.
Et Jésus a tout fait pour nous sauver. Il est le nouvel homme,
le second Adam. Il a remplacé le premier Adam en qui nous sommes tous devenus
pécheurs et par qui la mort nous a tous atteints. A son baptême, Jésus a offert
un nouveau commencement à toute l’humanité. En lui, nous sommes une nouvelle
création. C’est un acte de grâce, une faveur imméritée.
Jésus a bien reçu le Saint-Esprit, mais quand nous a-t-il
baptisés du Saint-Esprit ? Notre baptême du Saint-Esprit a commencé le jour de
la Pentecôte quand les premiers disciples ont reçu le Saint-Esprit. Ils avaient
déjà été baptisés d’eau par Jean, mais pas encore du Saint-Esprit par Jésus.
Avant son ascension au ciel, Jésus leur avait ordonnés de rester à
Jérusalem en attendant ce que le Père avait
promis… « car Jean a baptisé d'eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez
baptisés du Saint-Esprit. » Ac 1.4-5.
Vous savez ce qui s’est passé le jour de la Pentecôte. Les
disciples ont été remplis du Saint-Esprit et ont parlé en les nombreuses
langues étrangères des peuples qui étaient venus à Jérusalem pour la fête.
Puis, Pierre a expliqué ce phénomène. C’était un miracle qui a définitivement
établi que Jésus était le Christ. Pierre dit, « Elevé
à la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis et
il l'a déversé, comme vous le voyez et l'entendez… Que toute la communauté
d'Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Messie ce Jésus
que vous avez crucifié. » Ac 2.33, 36. Et puis Pierre dit, « Changez d'attitude et que
chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés,
et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » Ac 2.38.
Au jour de la Pentecôte, le baptême de Jean a cédé la place au
baptême chrétien, c’est-à-dire, au baptême au nom de Jésus. Désormais, le
baptême était plus qu’un baptême d’eau pour la rémission des péchés ; il est
devenu aussi un baptême du Saint-Esprit pour la puissance d’être disciple de
Jésus-Christ. Le baptême au nom de Jésus, c’est-à-dire, au nom du Père, du Fils
et du Saint-Esprit, a réuni l’eau et l’Esprit. Il réalise ce que Jésus a dit à
Nicodème, « à moins
de naître d’eau et d’Esprit, on ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
» Jn
3.5. Voilà ce que Jésus nous fait par le baptême chrétien ! Il nous fait
naître d’eau et d’Esprit et entrer dans le royaume de Dieu.
La troisième action au moment du baptême de Jésus, c’est que
Jésus a reçu le titre de « Fils » afin de nous baptiser de feu, c’est-à-dire,
afin de nous juger. Et
une voix fit entendre du ciel ces paroles : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as
toute mon approbation. »
Cette parole, « Tu
es mon Fils. » vient du deuxième Psaume. Ce psaume est un chant pour
l’intronisation du roi d’Israël, comme David. Il déclare que c’est Dieu qui
établi son roi pour exécuter sa justice sur la terre. Le chant fait
recommandation aux autres peuples et rois de la terre : « Et maintenant, rois,
conduisez-vous avec sagesse ! Juges de la terre, laissez-vous instruire !
Rendez hommage au fils, de peur qu'il ne s'irrite et que vous n'alliez à votre
perte, car sa colère s'enflamme rapidement. Heureux tous ceux qui se confient
en lui ! » Ps 2.10-12.
Ce psaume désigne le roi d’Israël comme « fils de Dieu ». Cela
impliquait que le roi régnait par droit divin. Mais comme bien d’autres
psaumes, celui-ci présentait un roi idéal et parfait, un rang qu’aucun roi n’a
jamais atteint. Ainsi les Juifs ont-ils compris que ce psaume faisait référence
au Messie, le descendant de David qui serait le parfait Fils de Dieu.
Quand donc Dieu a parlé du ciel et appelé Jésus son Fils
bien-aimé, il a voulu dire que Jésus était le Fils dont le psaume parle.
C’était lui qui régnerait sur les nations avec un sceptre de fer et les
briserait comme le vase d’un potier. C’était lui qui exécuterait le jugement de
Dieu sur les nations, un jugement que la Bible qualifie souvent comme un feu.
Par exemple, l’Epître aux Hébreux dit, « En effet, si nous péchons volontairement
après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice
pour les péchés, mais une terrible attente du jugement et l'ardeur du feu qui
dévorera les adversaires de Dieu… Oui, c'est une chose terrible que de tomber
entre les mains du Dieu vivant. » Hé 10.26-27, 31. Au baptême
de Jésus, Dieu le Père l’a couronné Fils de Dieu pour qu’il nous baptise de
feu. Du coup, Jésus reviendra pour séparer les brebis des boucs, pour juger les
vivants et les morts.
Mais encore faut-il dire que Jésus a été baptisé pour nous
sauver. Peu de temps après son baptême, pour achever sa mission sur terre, il
est mort sur la croix pour nous. Il a souffert tout le jugement de Dieu pour
notre péché. Dieu a déversé le feu de sa colère sur Jésus pour que nous
échappions au jugement.
A notre propre baptême, nous avons reçu aussi le baptême de feu.
A ce moment-là, notre ancienne nature a été mise à mort et ensevelie avec
Jésus. « Ignorez-vous
que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c'est en sa mort que nous
avons été baptisés ? Par le baptême en sa mort nous avons donc été ensevelis
avec lui afin que, comme Christ est ressuscité par la gloire du Père, de même
nous aussi nous menions une vie nouvelle. » dit l’Apôtre Paul. Rm 6.3-4.
Toutes les fois que les Ecritures parlent d’une nouvelle
créature ou personne, d’un nouveau cœur ou esprit, et d’être né de nouveau,
cela veut dire que l’ancien a été enlevé, mis à mort. Un tel changement n’est
ni facile ni sans douleur. C’est quelque chose de violent, un baptême de feu !
Et ce feu, une fois allumé en nous, continue à bruler. Par son Esprit, Jésus
continue à nous purifier, à juger, à tuer et enlever tout ce qui est en nous
qui n’est pas conforme à la sainteté de Dieu. Il nous transforme à son image.
Dieu t’aime comme tu es, mais il ne te laissera pas comme tu es, parce qu’il
t’aime.
Alors, en nous baptisant du Saint-Esprit et de feu, Jésus fait
de nous son peuple, son corps, et nous habilite à notre mission dans le monde.
Tout ce que Jésus a fait sur terre, il l’a fait revêtu
de la puissance de l’Esprit. De même, tout ce nous faisons dans cette
vie, nous le faisons revêtus de la puissance de l’Esprit que nous avons reçu à
notre baptême.
Quand l’Apôtre Paul nous recommande d’abandonner nos mauvaises
habitudes et de mener une vie sainte, il fait appel à notre baptême. Dans la
lecture de l’Epître, il dit que nous ne pouvons pas continuer à pécher.
Pourquoi ? Parce que nous avons été baptisés ! Et par ce baptême, nous sommes
morts et ressuscités pour mener une vie nouvelle. Nous devons donc nous
considérer comme morts pour le péché et comme vivants pour Dieu en
Jésus-Christ. En Galates, Paul dit, « Vous
êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; en effet, vous tous qui
avez été baptisés en Christ, vous vous êtes revêtus de Christ. » Ga 3.26-27.
Le baptême effectue un changement de vie en nous, car par le baptême Jésus nous
donne la nouvelle naissance en nous baptisant du Saint-Esprit et de feu !
Revêtus de la puissance du Saint-Esprit et purifiés de feu, nous
sommes porteurs de cette Evangile au monde. Jésus veut que le monde entier
vienne à lui pour être baptisé. Il veut donner son Esprit à toute personne et
transformer sa vie maintenant afin de ne pas devoir la juger du feu de l’enfer
plus tard. Pour cette mission au monde, toi et moi, nous devons nous rappeler
tous les jours les effets de notre baptême qui découlent du baptême de Jésus.
Je conclue donc en citant le Catéchisme à cet égard.
Qu'implique le Baptême dans
notre vie de chrétiens ?
Le Baptême
implique que le vieil homme, qui est en nous, doit être noyé dans une
contrition et une repentance de tous les jours, qu'il doit mourir avec tous ses
péchés et ses convoitises, et que, tous les jours aussi, doit renaître en nous
un homme nouveau, qui vive à jamais dans la justice et la pureté devant Dieu.
Où cela est-il écrit ?
Saint Paul écrit
aux Romains, au sixième chapitre : « Nous avons été ensevelis avec Christ par
le Baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la
gloire du Père, de même nous aussi nous marchions dans une vie nouvelle. »
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre,
garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett