lundi 2 mars 2009

Sermon du dimanche 1er mars 2009 - Invocavit

INVOCAVIT

Texte : Mt 16.21-26

Chants proposés :

C’est un rempart que notre Dieu LlS 139 : 1-4

Ta Parole, Seigneur, LlS 151 : 1-5

Ecoutez tous une bonne nouvelle LlS 213 : 1-5

Jésus-Christ, dans sa grâce, LlS 164 : 1-13

21 « Dès ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu'il devait aller à Jérusalem, beaucoup souffrir de la part des anciens, des chefs des prêtres et des spécialistes de la loi, être mis à mort et ressusciter le troisième jour.

22 Alors Pierre le prit à part et se mit à le reprendre en disant : "Que Dieu t'en garde, Seigneur ! Cela ne t'arrivera pas."

23 Mais Jésus se retourna et dit à Pierre : "Arrière, Satan, tu es un piège pour moi, car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes."

24 Alors Jésus dit à ses disciples : "Si quelqu'un veut être mon disciple, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive !

25 En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la retrouvera.

26 Que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s'il perd son âme? Ou que pourra donner un homme en échange de son âme ?" »

Chers amis frères et sœurs à cause de Jésus-Christ crucifié !

« Pour ma part, frères et soeurs, lorsque je suis venu chez vous, ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis venu vous annoncer le témoignage de Dieu, car j'avais décidé de ne connaître parmi vous rien d'autre que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. » (1 Co 2.1-2) Ainsi parle le plus savant, le plus érudit de tous les apôtres, l’apôtre Paul.

Il était né à Tarse en Asie Mineure, et citoyen romain de cette ville universitaire grecque. Il y avait entendu de grands philosophes. Et il avait étudié à Jérusalem auprès du professeur juif le plus célèbre de l’époque, Gamaliel.

L’apôtre Paul était donc un homme versé dans les connaissances de deux cultures, la grecque et la juive. C’était un homme au grand savoir.

Pourtant, ce n’est ni à Tarse ni aux pieds de Gamaliel qu’il a appris la science la plus élevée et la plus importante. Pour l’érudit et savant de son temps qu’est Saul de Tarse devenu l’apôtre Paul,

LA SCIENCE – c.à.d. LE SAVOIR –

LE PLUS IMPORTANT

consiste à connaître « Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié ».

Aussi voulons-nous considérer, nous aussi, comme le plus important de connaître Jésus, son œuvre et sa croix. Les autres connaissances, les autres savoirs, les autres sciences ont, certes, leur importance et peuvent apporter leur bénédiction dans des domaines très variés, mais aucune ne peut nous obtenir notre salut.

Justement, notre texte – un texte proposé pour ce premier dimanche de la Passion du Christ – veut souligner les grands bienfaits, les bénédictions exclusives qui résident dans le fait de connaître le Christ.

C’est en effet là la science

1. la plus nécessaire,

2. la plus mystérieuse, et

3. la plus salutaire.

X X X X X X X X X X X X

CONNAÎTRE LE CHRIST EST

LA SCIENCE LA PLUS IMPORTANTE

CAR

X X X 1 X X X

LA PLUS NECESSAIRE DE TOUTES

Connaître Jésus-Christ crucifié, c’est non seulement la science, le savoir le plus important, mais aussi le seul savoir nécessaire pour être sauvé. Voilà pourquoi Jésus se donne tant de peine pour transmettre cette connaissance à ses disciples.

« Dès ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu'il devait aller à Jérusalem, beaucoup souffrir de la part des anciens, des chefs des prêtres et des spécialistes de la loi, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. » (v. 21)

C’est ici la première fois que nous voyons Jésus annoncer à ses disciples ses souffrances, sa mort et sa résurrection imminentes. En quelques traits vigoureux il leur trace les grandes lignes de son ultime combat pour sauver l’humanité des conséquences du péché.

Les disciples devaient être préparés au drame dans lequel ils allaient être entraînés, pour que, le moment venu, ils ne succombent pas à la tentation et ne se mettent pas à douter de l’identité et de la mission de Jésus de Nazareth. Jésus leur montre que tout se déroulera selon le plan dressé par Dieu lui-même : souffrances, mise à mort, puis résurrection. Il indique aussi qui seront les exécutants du plan de Dieu, sans le savoir – « des anciens, des chefs des prêtres et des spécialistes de la loi. » – et l’endroit où cela se passera : à « Jérusalem » où ils étaient en train de se rendre.

Simon Pierre venait juste de confesser : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » (Mt 16.16) On pourrait penser que, maintenant, les disciples ont tout compris. Le Seigneur, lui, sait qu’il n’en est rien, qu’ils se faisaient encore de fausses idées de son Royaume et de ses fondements. Il savait qu’ils étaient encore influencés par leurs désirs naturels, même par … « Satan » (v. 23). Ils espéraient toujours un royaume de ce monde où ils auraient des places d’honneur.

Combien la réalité allait être différente de leurs rêves ! Ils allaient devoir les rectifier de 180° ! Non pas des honneurs, mais la honte les attendait à Jérusalem. Non pas l’admiration, mais le rejet, le mépris, la haine. Non pas des acclamations – sinon celles trompeuses de l’entrée à Jérusalem (Mt 21.8-10) – mais la persécution, l’arrestation et l’ignoble exécution de leur Maître.

Pour les réveiller de leur rêve, Jésus a souvent répété ce qui allait se passer. Dès son premier passage à Jérusalem, il avait déclaré aux chefs du peuple : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai ! » A l’époque, personne ne l’avait compris. Ce n’est qu’après le miracle de Pâques que les disciples comprirent : « Il parlait du temple de son corps. » (Jn 2.19-22)

Une autre fois, il parla en parabole des nombreuses âmes qui allaient être sauvées par sa résurrection : « L'heure où le Fils de l'homme va être élevé dans sa gloire est venue. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. » (Jn 12.23-24)

Une autre fois il s’est comparé à Jonas : « De même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d'un grand poisson, de même le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans la terre. » (Mt 12.40)

Devant Nicodème, il se compare au serpent d’airain : « Tout comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut aussi que le Fils de l'homme soit élevé afin que quiconque croit en lui [ne périsse pas mais qu'il] ait la vie éternelle. » (Jn 3.14-15)

C’est en ces termes et en y revenant souvent que Jésus s’est efforcé de transmettre à ses disciples la connaissance fondamentale de sa Passion et de sa mort. Il ne s’est pas toujours servi d’images, parfois il en a parlé ouvertement, comme dans notre texte, ou plus tard encore, quand « Jésus prit les douze avec lui et leur dit : "Nous montons à Jérusalem et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l'homme va s'accomplir. En effet, il sera livré aux non-Juifs, on se moquera de lui, on l'insultera, on crachera sur lui et, après l'avoir fouetté, on le fera mourir ; le troisième jour il ressuscitera." » (Lc 18.31-33)

Si Jésus est revenu si souvent sur cette annonce, c’est qu’il était primordial et fondamental pour les disciples d’acquérir cette connaissance. Il fallait qu’ils comprennent le sens profond, mais aussi merveilleux pour eux, de ses souffrances, de sa mort et de sa résurrection. Et cette connaissance est tout aussi fondamentale pour nous.

Il ne suffit pas de voir qu’il a été un homme juste, admirable, bon, exceptionnel, il faut aussi savoir et confesser qu’il est venu dans ce monde pécheur et mortel pour nous délivrer de la mortalité et de la damnation liées à notre péché. Pour y arriver il a mené une vie sans péché à notre place et a expié nos péchés en souffrant et mourant et ressuscitant pour nous.

C’est là le fondement de notre foi, de l’Eglise et de notre salut. Sans cette vérité fondamentale il n’y aurait pas de foi chrétienne ; cette vérité en est le fondement, le centre et la moelle. Aussi ne pourra-t-on jamais assez enseigner ce savoir essentiel : « qu'il devait aller à Jérusalem, beaucoup souffrir de la part des anciens, des chefs des prêtres et des spécialistes de la loi, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. »

« Il le fallait » si nous devions être réconciliés avec Dieu, si nous devions pouvoir vivre sous le regard bienveillant de Dieu au lieu de le faire sous sa colère, si nous devions avoir accès à la vie éternelle. Aussi réjouissons-nous de savoir cela : « Jésus, notre Seigneur, a été donné à cause de nos fautes et est ressuscité à cause de notre justification, » pour que nous soyons pardonnés (Rm 4.25).

Ne perdons jamais cette connaissance de vue : c’est là la science ou connaissance nécessaire à notre salut éternel. Mais

CONNAÎTRE LE CHRIST EST AUSSI

LA SCIENCE LA PLUS IMPORTANTE

CAR

X X X 2 X X X

la plus mysterieuse de toutes

La science des vérités de l’Evangile du Christ est une somme de connaissances « mystérieuses » : la raison humaine n’a pu les concevoir ; il a fallu que Dieu lui-même nous les révèle (1 Co 2.6-11). Les connaissances spirituelles résumées dans l’Evangile prennent la raison humaine à rebrousse-poil. Voyez notre histoire !

Les disciples ne comprennent rien à ce que Jésus leur dit. Pierre essaye même de le détourner de sa mission : agir pour notre salut ! « Pierre le prit à part et se mit à le reprendre en disant : "Que Dieu t'en garde, Seigneur ! Cela ne t'arrivera pas." » (v. 23)

« L’enfer est pavé de bonnes intentions » dit un proverbe. Pierre aimait vraiment le Maître. Mais dans son aveuglement, il a essayé de détourner Jésus de la mission pour laquelle il s’était incarné : nous réconcilier avec Dieu et nous sauver ainsi de la perdition.

Curieux de la part de quelqu’un qui, quelques instants plus tôt, avait confessé : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » (Mt 16.16) : voilà qu’il s’oppose à ce que le Christ accomplisse sa mission de Sauveur !

Lorsqu’on n’est pas au courant de la volonté de Dieu – ou lorsqu’on ne s’en rappelle pas, ou lorsqu’on fait passer ses émotions avant la Parole de Dieu – on va à l’encontre de cette bonne et miséricordieuse volonté, et on peut le faire avec … la meilleure volonté du monde, mais justement, du monde et pas de Dieu.

Même si on est alors convaincu être animé par les meilleures intentions – comme Pierre dans notre texte – si ce n’est pas conforme à la connaissance divine, pas conforme à l’Evangile du Christ, on se fait rabrouer par le Seigneur, comme Pierre l’a été. Pauvre Pierre ! Il n’a pas dû en croire ses oreilles quand Jésus lui a lancé : « Arrière, Satan, […], car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. » (v. 23)

Pierre avait parlé selon la logique de ce monde, selon ses craintes aussi. Et quand on fait abstraction de la volonté de Dieu, on en arrive toujours à cette malheureuse conclusion : « Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! » (Mt 27.40) Pierre a dit : « N’y monte pas ! », ce qui revient au même. La raison non éclairée par la Parole de Dieu ne voit pas la nécessité de la mort et de la résurrection de Jésus, tant cette vérité divine va à l’encontre du raisonnement humain.

Chers amis, aujourd’hui encore l’Evangile du Christ, « le message de la croix, est une folie » aux yeux de ceux qui n’ont pas assimilé la science ou connaissance du Christ Sauveur. Ils ne sont pas éclairés par le Saint-Esprit à travers l’Evangile ; aussi butent-ils contre ce qui leur est incompréhensible, contre ce qui leur semble contradictoire, voire carrément « insensé » (1 Co 1.18).

Paul explique aux chrétiens de Corinthe : « L’homme naturel n’accepte pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu, car c’est une folie pour lui ; il est même incapable de le comprendre, parce que c’est spirituellement qu’on en juge, » c’est éclairé par l’Esprit saint qu’on l’assimile et y croit (1 Co 2.14).

Même nous, nous avons parfois du mal à nous familiariser avec l’idée de la mort du Fils de Dieu. Il nous arrive de penser – ce qui est humain… ici dans le mauvais sens du terme – : Dieu ne pouvait-il pas se réconcilier avec nous autrement qu’en sacrifiant son Fils ? Pourquoi a-t-il passé par là puisque « rien n’est impossible à Dieu » ? (Lc 1.37)

Pour que cette raison rétive en nous ne prenne pas le dessus devant le mystère insondable de la rédemption du monde, il faut que nous nous mettions constamment à l’école de ce savoir. Comme Jésus a dû répéter à maintes reprises à ses disciples ce qui « devait » se passer, par quoi lui il « devait » passer, il faut que nous donnions aussi à Jésus l’occasion de nous faire croître dans cette science divine, dans ce savoir étranger à la raison humaine, dans cette connaissance si « mystérieuse » pour l’homme non régénéré.

Laissons-nous donc guider par le Saint-Esprit ! Donnons-lui l’occasion de nous illuminer par son Evangile de grâce ! Alors nous intégrerons toujours mieux cette connaissance des souffrances, de la mort et de la résurrection du Christ, nous comprendrons toujours mieux qu’il « devait » passer par là, comme il le dit lui-même.


CONNAÎTRE LE CHRIST EST

LA SCIENCE LA PLUS IMPORTANTE

parce qu’elle est nécessaire et mystérieuse,

mais surtout

PARCE QU’ELLE EST AUSSI

X X X 3 X X X

LA PLUS – EN FAIT, LA SEULE –

SALUTAIRE DE TOUTES

Revenons un instant à cette cinglante réplique de Jésus à Pierre : « Arrière, Satan, tu es un piège pour moi, car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. » Pour abasourdi, Pierre devait être abasourdi ! S’il s’attendait à cela ! … Qu’est-ce qui a pu amener Celui qui est l’Amour et la Bonté en personne à s’en prendre ainsi à Pierre ?

C’est que Jésus avait vu poindre le nez de « Satan » derrière cette tentation, derrière ce « piège » que Pierre, inconscient, lui tendait ainsi. Et pourquoi « Satan » se servait-il ainsi de Pierre ? Pour la même raison qui l’a amené à tenter Jésus précédemment dans le désert (Mt 4.1-11). Il veut le détourner de sa mission, l’empêcher de sauver l’humanité. Si Satan réussissait son coup, c’en serait fait de nous, les humains, car « il n’y a de salut en aucun autre » qu’en Jésus, « car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Ac 4.12).

Satan n’est pas bête. Lui il possède la science de l’Evangile, lui il sait exactement ce qui est nécessaire pour que nous soyons sauvés de la colère de Dieu : une vie d’obéissance parfaite de la part de Jésus et l’expiation de nos péchés par ce même Jésus. D’où cette réplique cinglante : « Arrière, Satan, tu es un piège pour moi ! » Tu voudrais me faire abandonner ma ligne de conduite décidée en commun au sein de la Très Sainte Trinité.

Pierre avait des intentions humaines au moins partiellement inspirées par Satan, Jésus avait des projets divins. Là était toute la différence. A ce moment, c’était même tout un abîme entre eux. Et un tel abîme menace de se creuser entre nous et notre Sauveur chaque fois que nous nous laissons entraîner par mégarde ou par légèreté à l’écart de la Parole et des dispositions de Dieu.

Pierre était le jouet de ses pensées et souhaits humains. Jésus était tout consacré au conseil éternel de Dieu : nous sauver des griffes de Satan et de la damnation éternelle. Cela ne pouvait se faire que s’il souffrait, mourait et ressuscitait pour nous. C’est ainsi qu’il « devait » expier notre péché ; c’est ainsi qu’il « devait » nous racheter de la malédiction de la Loi de Dieu qui pesait sur nous. C’était absolument nécessaire.

Et la connaissance de ces faits est, elle aussi, absolument nécessaire. Comment voulez-vous placer votre foi dans l’œuvre de sauvetage du Christ si vous ne savez pas ce qu’il a fait pour vous ?

Mais combien cette science est aussi merveilleuse : savoir que ce qui était absolument nécessaire pour notre salut a été pleinement accompli par Jésus ! N’est-ce pas un grand soulagement que d’apprendre que Jésus a expié mon péché, qu’il a accompli à la perfection la Loi divine pour moi, qu’il a ainsi vaincu la mort et l’enfer pour mon compte ?

N’est-ce pas un grand soulagement que de savoir que j’ai un Seigneur qui m’a aimé plus que sa quiétude au ciel, même plus que sa vie ?

N’est-ce pas un grand réconfort quand un sentiment de culpabilité pèse sur moi que de savoir : « Si [j’ai] péché, [j’ai] un défenseur auprès du Père, Jésus-Christ le juste » ? – Comment cela ? – Mais parce qu’« il est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. » (1 Jn 2.1-2)

Ses souffrances et sa mort sont les fondements de notre acquittement et de notre réconciliation avec Dieu ! Avec sa résurrection elles sont la garantie de notre espérance.

Et elles sont le fondement dans lequel nous puisons la volonté de vivre chrétiennement et la force de le faire. Nous voulons ainsi lui montrer notre gratitude pour ses bénédictions si chèrement acquises, notre amour pour nous avoir aimés en premier !

Amen.

Jean Thiébaut Haessig

*

Sermon d'anniversaire de la paroisse de Lembach (67)

Texte: 1 P 1.23 – 2.10

85ème ANNIVERSAIRE (1924-2009)

DE LA DEDICACE

DE LA CHAPELLE

DE L’EGLISE EVANG. LUTHERIENNE

ST-PAUL

DE LEMBACH (Bas-Rhin)


Chers membres et amis de « St-Paul / Lembach »,

Permettez-moi de vous saluer de la part

des membres de toute notre Eglise,

particulièrement

de ceux de « St-Pierre / Châtenay-Le Plessis »

où mon ministère pastoral cessera sans doute,

alors qu’il a commencé parmi vous il y a 37 ans !

Ma paroisse actuelle porte le nom de Pierre. J’ai donc choisi de vous parler avec un texte tiré d’une de ses deux épîtres, et non – comme vous auriez pu vous y attendre – d’une des 13 épîtres de l’apôtre Paul. De toute manière, le même Esprit Saint a inspiré les écrits des deux apôtres, et il arrive à chacun des deux d’évoquer les écrits de l’autre.

23 « Vous avez été régénérés, non pas par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, grâce à la parole vivante et permanente de Dieu,

24 car toute créature est comme l'herbe, et toute sa gloire comme la fleur des champs. L'herbe sèche et la fleur tombe,

25 mais la parole du Seigneur subsiste éternellement. Cette parole est justement celle qui vous a été annoncée par l'Evangile.

1 Débarrassez-vous donc de toute méchanceté et toute ruse, de l'hypocrisie, l'envie et toute médisance,

2 et comme des enfants nouveau-nés désirez le lait pur de la parole. Ainsi, grâce à lui vous grandirez pour le salut,

3 si du moins vous avez goûté que le Seigneur est bon.

4 Approchez-vous de Christ, la pierre vivante rejetée par les hommes mais choisie et précieuse devant Dieu,

5 et vous-mêmes, en tant que pierres vivantes, laissez-vous édifier pour former une maison spirituelle, un groupe de prêtres saints, afin d'offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus-Christ.

6 En effet, il est dit dans l'Ecriture : "Je mets dans Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse. Celui qui croit en elle n'en aura jamais honte."

7 Elle est donc précieuse pour vous qui croyez. Quant à ceux qui désobéissent, la pierre rejetée par ceux qui construisaient est devenue la pierre angulaire.

8 Elle est aussi une pierre qui fait obstacle et un rocher propre à faire trébucher. Ils s'y heurtent parce qu'ils désobéissent à la parole, et c'est à cela qu'ils ont été destinés.

9 Vous, au contraire, vous êtes un peuple choisi, des prêtres royaux, une nation sainte, un peuple racheté afin de proclamer les louanges de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière.

10 Vous qui autrefois n'étiez pas un peuple, vous êtes maintenant le peuple de Dieu. »

Seigneur Dieu, Père céleste, tu as laissé régner durant 85 ans dans ces murs ta Parole salutaire et tes sacrements pour l’affermissement de notre union avec ton Fils, notre Sauveur.

Donne‑nous ton Saint‑Esprit, pour que l'Evangile qui y retentit aussi aujourd’hui répande dans nos coeurs la lumière du salut, qu'il nous guide et nous éclaire, et nous conduise sur le chemin de la vie éternelle. Exauce‑nous pour l'amour de Jésus‑Christ, notre Sauveur. Amen.

Il y a de ces coïncidences dans la vie – je ne dis pas hasard, car il n’y a pas de hasard pour ceux qui connaissent la sagesse et la bonté toute-puissante de Dieu. Je disais donc : il y a de ces coïncidences… Que s’est-il passé un 22 février ?

Tenez, Martin Luther a été enterré le 22 février 1546. Toujours un 22 février, il est vrai un chouia plus tard, c’est le Pasteur Jean-Louis Schaeffer qui est né, mon successeur dans votre paroisse ; c’était en 1951.

Plus étonnant comme coïncidence : figurez-vous que ma belle-mère a exactement l’âge de votre chapelle : 85 ans aujourd’hui !

Nous pourrions ainsi continuer de chercher des coïncidences. Nous mêlerions ainsi informations et amusements, mais ce n’est pas pour cela que nous sommes réunis. Certes, nous ne voulons pas oublier de remercier le Seigneur pour les dons qu’il nous a faits avec les réformateurs, avec les pasteurs, avec nos belles-mères et autres membres de nos familles.

Mais aujourd’hui, nous voulons concentrer nos actions de grâces sur ce qui a poussé des familles à construire cette chapelle à Lembach il y a 85 ans. En fait, c’est la même raison qui les avait déjà poussées 15 ans plus tôt à former cette paroisse. Dimanche prochain cela fera 100 ans.

Et cette raison, c’est que, pour reprendre les termes de Pierre dans notre texte,

EN TANT QUE PIERRES VIVANTES,

ILS VOULAIENT êTRE EDIFIES

POUR FORMER

UNE MAISON SPIRITUELLE

AFIN D’OFFRIR

DES SACRIFICES AGREABLES A DIEU

X X X 1 X X X

Comme il y a 85 – même 100 ans ! –

nous aussi nous sommes,

grâce à Dieu

des « pierres vivantes »

Curieuse appellation : « pierres vivantes » ! Des pierres ne sont pas vivantes. Tout au plus s’effritent-elles sous l’effet de l’érosion et de l’âge. On n’a jamais vu des pierres se mettre à bouger, si ce n’est pour s’écrouler. Qu’au début e notre textee, Jésus ait utilisé « la semence » comme métaphore, comme image, pour « la Parole vivante et permanente de Dieu » (1 P 1.23), cela nous paraît plus logique, plus compréhensibles. Mais qu’il nous compare à des pierres ?

S’il avait utilisé la pierre comme illustration de la nature humaine corrompue, comme illustration de la « mort » spirituelle innée à l’être humain (Ep 2.1), de l’état spirituellement inerte de la nature humaine, on aurait compris tout de suite.

Si Pierre avait écrit : « Votre cœur est dur comme de la pierre, vous êtes inertes comme de la pierre », l’image serait plus parlante.

Le serait-elle vraiment ? Et puis, n’est-ce pas justement le point de départ de la vérité exprimée par l’apôtre Pierre ? Il veut susciter notre étonnement en parlant de choses qui, normalement, n’existent pas : « des pierres vivantes » ! Effectivement, d’habitude, les pierres ne sont pas vivantes. Eh bien, nous non plus, et ceux qui ont construit cette église pas davantage.

A nous tous, comme aux Ephésiens de son temps, l’apôtre Paul, dont votre paroisse porte le nom, dit sans ambages : « Vous étiez morts » – vous étiez spirituellement inertes comme des pierres – « vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés » (Ep 2.1), du fait de votre état pécheur, du fait du péché originel ; vous étiez complètement « pétrifiés », spirituellement parlant.

Et puis – ô miracle ! – de « pétrifiés », vous voilà « pierres vivantes » ! De pierres dont le destin était de tomber plus ou moins rapidement en ruine – même dans la ruine éternelle – vous voilà des « pierres » habitées par la vie, des « pierres vivantes » !

Avant de voir comment un tel miracle a pu se produire – ou, plutôt, pour mieux comprendre ce qui s’est passé – posons-nous d’abord la question : Comment se fait-il qu’en un jour de jubilé d’une construction en pierres comme ce lieu de culte, nous parlions non pas de l’édifice mais de vous qui vous réunissez dedans ?

Ou posons-nous une autre question qui rejoint un peu la précédente : Comment se fait-il que le texte d’Evangile traditionnel pour un jubilé de lieu de culte soit l’histoire de Zachée où il n’est question d’aucune église ou temple, ni, d’ailleurs, de synagogue ? – La réponse se trouve dans cette parole de Jésus, au centre de cette histoire : « Le salut est entré aujourd’hui dans cette maison ! » (Lc 19.9)

Là-bas, il s’agissait de la maison de Zachée, pas du tout d’une synagogue ou d’une église. La même chose est vraie de toute maison dans laquelle le Christ et sa Parole font partie de la vie quotidienne. Ça l’est tout particulièrement aussi de tout édifice cultuel où les croyants se réunissent autour de l’annonce fidèle de la Parole de Dieu et de l’administration des sacrements.

Et si on appelle ces lieux « église », ce n’est pas au sens propre. Dans le Nouveau Testament, le mot « église » désigne toujours les croyants, jamais un édifice. Si au cours des siècles on en est arrivé à appeler ces édifices cultuels « églises », c’est au sens figuré : parce que « l’église » s’y réunit, parce que ceux qui ont été « appelés des ténèbres à l’admirable lumière » du Christ (v. 9) y viennent rencontrer et adorer leur Sauveur, « la Lumière du monde » (Jn 8.12 ; 9.5).

Ou, pour le dire avec Pierre dans notre texte : parce qu’en ce lieu « nous nous approchons de Christ, la pierre vivante » (v. 4), « précieuse pour nous qui croyons » (v. 7), « précieuse pour nous » car elle nous a transmis sa vie, elle a fait de nous des « pierres vivantes », des pierres qui vivent de sa vie à lui, de la communion apaisée avec Dieu, de la communion éternelle avec Dieu.

C’est pour avoir été amenés par le Saint-Esprit à « édifier » leur existence, leur vie, sur Jésus, « la pierre angulaire », à placer leur foi en lui, seul « fondement » de vie et de salut (1 Co 3.11), c’est parce qu’ils ont été amenés à « croire » en lui, que les croyants de tous les temps ont trouvé un terrain ferme, « de bonnes fondations » (1 Tm 6.19) qui tiennent solidement au milieu d’une existence mouvementée et bouleversée par le péché et la mort.

« En effet, il est dit : "Je mets dans Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse. Celui qui croit en elle n’en aura jamais honte." » (v. 6), « ne sera jamais pris de honte » (NBS). L’autre apôtre, celui dont votre paroisse porte le nom, l’apôtre Paul, dit la même chose quand il confesse : « Je n’ai pas honte de l’Evangile, c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Rm 1.16).

Ce que Jésus a fait pour nous sauver, et son annonce, l’Evangile, cela dégage une puissance telle que, de pierres spirituellement inertes que nous étions, il a fait de nous des « pierres » animées d’une vie « spirituelle » (v. 5), animées de foi, d’amour pour Dieu et d’espérance, des « pierres » animées de « la vie véritable » (1 Tm 6.19), celle qui découle de l’œuvre du Christ et nous entraîne jusqu’en éternité.

C’est là aussi la merveilleuse expérience qu’ont faite ceux et celles qui ont construit cette église il y a 85 ans, après avoir fondé cette paroisse 15 ans plus tôt. Cet édifice n’était – et n’est toujours pas – un but en soi, cet édifice était un moyen matériel, un outil, pour mieux pouvoir vivre leur réalité spirituelle :

X X X 2 X X X

ils voulaient être edifies

pour former

une maison spirituelle,

… et c’est aussi ce qui vous réunit aujourd’hui. Si c’étaient les pierres qui vous attiraient, vous vous trouveriez maintenant dans un édifice plus prestigieux que votre chapelle, vous seriez maintenant dans une église dont l’intérêt artistique surpasse votre humble lieu de culte.

Mais, quand vos prédécesseurs ont construit cette chapelle, leur intention n’était pas de rivaliser avec les grands et beaux édifices qui recouvrent notre belle province, ils voulaient tout simplement avoir un cadre où ils pouvaient « être édifiés pour former une maison spirituelle ». Ils tenaient à avoir un lieu de culte où on leur offrirait « le lait pur de la parole » qui leur permettrait de « grandir pour le salut ».

Ils savaient : cela n’est possible que s’ils étaient « édifiés » sur « la pierre angulaire » que Dieu a « mise en Sion », dans l’Eglise : Jésus-Christ.

Or, déjà du temps de l’apôtre Pierre, il y en avait qui « rejetaient » la pierre angulaire, Jésus-Christ. Au lieu d’avoir foi en lui et de se fonder sur lui et sa Parole sans rien en altérer, ils avaient des choses à redire à ce fondement. Telle qu’elle était, cette « pierre angulaire » – Jésus-Christ – était devenue pour eux « une pierre d’achoppement » (v. 8, NBS) sur laquelle ils ont « trébuché ».

Les uns auraient voulu un fondement qui mette leurs propres mérites en valeur (pour eux, la Parole de la croix était un « scandale »). D’autres auraient voulu qu’on écarte de ce fondement tout ce qui semble impossible à la raison humaine (pour ceux-là, l’Evangile du Christ était une « folie » [1 Co 1.23]). D’autres encore auraient voulu que Jésus-Christ soit davantage prêt à entrer dans des compromis avec le monde culturel, politique et social de son temps. Tous ceux-là, Jésus-Christ les a gênés, ils ont « trébuché » sur lui, au lieu de construire solidement sur lui.

Ce n’était guère différent il y a un siècle. D’où la décision de certains de se donner un cadre où l’on construirait sur le seul fondement Jésus-Christ : sur sa Parole enseignée fidèlement, et sur ses sacrements administrés tels qu’il les a institués.

Ils voulaient mener une vie d’église « agréée de Dieu ». Oh, ils savaient qu’eux aussi étaient pécheurs et que tout ce qu’ils entreprenaient n’était pas de nature à leur mériter quoi que ce soit. Que Dieu n’agréait leur vie d’église que « par Jésus-Christ ».

« Christ » est la seule « pierre […] précieuse » aux yeux de « Dieu » (v. 4). Lui seul resplendit dans sa sainteté et sa perfection au point de satisfaire les critères de Dieu. Et ce n’est que dans la foi en lui que nous devenons à notre tour « pierres vivantes » ; ce n’est que dans la communion de foi avec lui que Dieu nous fait la grâce de nous « agréer », de nous reconnaître « précieux » à notre tour « par Jésus-Christ » (v. 5).

Nos anciens de St-Paul/Lembach avaient « goûté [cette] bonté du Seigneur » dans « le lait non frelaté de la Parole » (1 P 2.2-3) qu’ils avaient pu découvrir en d’autres lieux. Ils ne voulaient pas en être privés, une fois revenus chez eux ; ils ne voulaient pas qu’on leur serve maintenant cette Parole « frelatée », diluée, avariée, gâtée ou trafiquée.

Ils ne voulaient pas mettre en danger leur nouvel état de « pierres vivantes » en n’étant plus « édifiés » sur Jésus-Christ, « la pierre angulaire », que de façon bancale et dangereuse.

C’est encore pour ne pas mettre en danger notre état de « maison spirituelle » que nous continuons à veiller à ce que l’Evangile du Christ nous soit annoncé avec fidélité.

N’oublions pas ce que l’image de la « maison spirituelle » recouvre. N’oublions pas la sublime réalité illustrée par cette image ! Pierre le résume ainsi : « Vous êtes un peuple choisi, des prêtres royaux, une nation sainte, un peuple racheté » ! (v. 9). Nous avons été acquis par Dieu au prix fort, au prix de son Fils et avons été élevés par pure grâce au rang de « peuple », de « nation » et de « prêtrise » tout à fait à part.

Et cet état ne peut être consolidé que par « le lait non frelaté de la Parole ». C’est pour cela que cette chapelle a été construite avec beaucoup de sacrifices, c’est pour cela que cette paroisse a été fondée il y a 100 ans.

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TOUT CELA POUR OFFRIR

DES SACRIFICES AGREABLES A DIEU

Dans l’Ancien Testament, pour préfigurer et symboliser l’œuvre du futur Messie-Sauveur, certains parmi le peuple étaient chargés d’apporter des sacrifices en animaux, denrées ou en argent dans le cadre du culte du Temple de Jérusalem.

Le Messie-Sauveur étant venu et ayant apporté le grand sacrifice pour racheter l’humanité pécheresse de la damnation, les « sacrifices agréables à Dieu » sont maintenant d’un autre ordre. Et ce n’est plus une catégorie à part qui fait fonction de prêtres. Nous le sommes tous.

Pierre écrit : « Vous êtes des prêtres royaux », « des prêtres saints » (v. 9 et 5). Jean écrit de même : « Jésus-Christ a fait de nous un royaume, des prêtres » (Ap 1.6). Ce sont là la qualité, l’honneur et la fonction du « peuple choisi », de la « nation sainte » que « vous êtes », nous dit Pierre.

C’est ce que vous êtes devenus quand vous êtes devenus « pierres vivantes » édifiées par la foi sur « la pierre angulaire », Jésus-Christ, pour former sa « maison spirituelle ».

Mais être « prêtre », ce n’est pas un état inactif et oisif. En faisant de nous tous des « prêtres », Dieu nous a confié une fonction. Et les deux fois où Pierre parle dans notre texte de notre état de « prêtres » du Nouveau Testament, il indique chaque fois la tâche qui y est liée : « afin d'offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus-Christ » (v. 5), « afin de proclamer les louanges de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (v. 9)

C’est cela qui a poussé les St-Pauliniens de Lembach à construire cette chapelle en 1924. Ils voulaient avoir un cadre adéquat pour « proclamer les louanges de celui qui les a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière ».

Ils voulaient avoir un lieu pour faire retentir « la Parole vivante et permanente de Dieu », la seule « semence incorruptible » capable de « régénérer » (v. 5) des personnes pétrifiées en les incorporant en tant que « pierres vivantes » dans « la maison spirituelle » du Christ. (

Ils voulaient avoir un lieu de culte où ils pouvaient « offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus-Christ ».

Une première chose « agréable à Dieu », c’est d’enseigner sa Parole sans la « frelater », avec fidélité, et de célébrer les sacrements conformément à leur institution par le Seigneur Jésus-Christ.

Il s’agissait ensuite d’essayer de répandre cette « semence vivante et permanente de Dieu » autour de soi, d’annoncer le Seigneur, « Lumière du monde », dans les « ténèbres » de ce monde. Cela a-t-il toujours été le cas ? Cette chapelle est-elle un foyer à partir duquel rayonne l’Evangile du Christ dans les ténèbres environnants, ou sert-elle de cache pour la perle précieuse confiée par le Seigneur ?

En 1924, cette chapelle a été un bel exemple de « sacrifice spirituel » pour le service divin. Sommes-nous encore capables d’offrir des sacrifices d’une telle ampleur ? Certes, l’histoire de la « pauvre veuve qui mit deux petites pièces, une toute petite somme, » dans le tronc, montre que Dieu évalue les dons autrement. Ne dit-il pas qu’elle a « donné plus que tous » ? (Mc 12.41-44) Parce que Jésus regarde non pas la somme, mais le taux par rapport aux possibilités.

Dieu fasse que cette chapelle demeure le cadre de « sacrifices spirituels », et ne devienne pas celui d’aumônes chichement calculées à un Dieu qui, lui, pourtant, a donné sans compter, a donné le prix fort, son propre Fils, pour notre salut !

Laissons à l’auteur de l’Epître aux Hébreux le mot pour conclure : « Par Christ, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui reconnaissent publiquement son nom. Et n’oubliez pas de faire le bien et de vous entraider, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. » (Hé 13.15-16)

Amen.

Jean Thiébaut Haessig