9ème Dim. après la Trinité Mt 7.24-27
Chants proposés :
Qui sous la garde du grand Dieu LlS 241 : 1-5
Sur le roc éternel assise LlS 181 : 1-4
Jamais Dieu ne délaisse LlS 233 : 1-5
Venez, enfants de Dieu, LlS 170 : 1-6
24 « C’est pourquoi, toute personne qui entend ces paroles que je dis et les met en pratique, je la comparerai à un homme prudent qui a construit sa maison sur le rocher.
25 La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison : elle ne s’est pas écroulée, parce qu’elle était fondée sur le rocher.
26 Mais toute personne qui entend ces paroles que je dis et ne les met pas en pratique ressemblera à un fou qui a construit sa maison sur le sable.
27 La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; elle s’est abattue et sa ruine a été grande. »
(Segond 21, 2007)
Essayez, d’abord, de trouver les réponses par vous-mêmes. Puis consultez les réponses en deuxième partie.
Chers frères et sœurs en Christ, qui fondez « avec discernement » votre vie « sur le Roc » !
A
1 . L’un d’entre vous a-t-il déjà construit une maison ? ou a-t-il vu ses parents ou des voisins en construire une ?
2 . Quand on veut construire une maison, par quoi commence-t-on ?
3. De quoi dépend l’obtention du permis de construire ?
4. Une fois ce permis de construire obtenu, est-on sûr que l’endroit choisi est bon ?
5. Dans notre texte, Jésus se fait spécialiste en bâtiment, et plus particulièrement spécialiste des fondations d’une maison. Peut-on lui faire confiance ?
6. Mais Jésus est-il venu pour nous enseigner l’architecture ?
7. Pourquoi Jésus parle-t-il alors de « fonder sa maison sur le rocher » (v. 24) ?
B
8. Quelle est la comparaison ou quelles sont les comparaisons qu’il fait dans notre texte ?
9. Commençons par « la pluie […], les torrents […] [et] les vents […] [qui] se sont déchaînés contre » et « abattus sur » les « maisons » (v. 25+27). – A quoi Jésus fait-il allusion ? De quoi veut-il parler ?
10. Pouvez-vous en citer quelques-uns ?
11. Comment Martin Luther les résume et les décrit-il dans son « Petit Catéchisme » ?
12. Pourquoi ces tempêtes de la vie menacent-elles de nous déstabiliser ?
13. Cela ne peut-il pas aller plus profond encore ?
14. Là encore, Luther a des mots justes dans son « Petit Catéchisme », cette fois-ci dans son explication de la 6ème Demande : « Ne nous soumets pas à la tentation ! » (Mt 6.13)
C
15. Dans notre texte, Jésus nous décrit la différence entre celui qui sombre au milieu des tempêtes de la vie et celui qui tient bon.
16. En fait, la différence n’est pas dans la maison, mais dans ses fondations. Ce sont les fondations qui tiennent ou qui lâchent. Il est important de construire sa vie sur du solide, sur du roc. La question vitale est donc : C’est qui, ce « rocher » dont parle Jésus ?
17. Et comment fait-on pour « construire sur ce rocher » si particulier, si extraordinaire, si salvateur ?
D
18. Et là je voudrais vous rendre attentifs à un mot qui vous a sans doute échappé, un petit mot de trois lettre en grec – οὖν (oun) – , avec lequel Jésus commence notre texte. En français : « donc », ou : « c’est pourquoi ». « C’est pourquoi, toute personne qui […], je la comparerai à […] » Autrement dit, notre texte est la leçon que Jésus tire de ce qu’il vient de dire précédemment.
Voici ce qu’il vient de dire juste avant : « Ceux qui me disent : "Seigneur, Seigneur !" n’entreront pas tous dans le Royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père dans les cieux. » (Mt 7.21)
C’est quoi, « faire la volonté de son Père dans les cieux » ?
19. Pouvez-vous décrire ce qu’est la repentance biblique ? De quels deux éléments essentiels est-elle constituée ?
20. Selon notre Seigneur, il y a des gens qui, extérieurement, ressemblent aux croyants, mais dans leur cœur ils ne le sont pas. Pour reprendre la comparaison de Jésus : leur maison qu’on voit est semblable à celle d’un croyant, mais leur sous-sol, ce qu’on ne voit pas, est différent de celui des croyants.
De quoi Jésus veut-il parler ? Comment le diriez-vous en langage spirituel ?
21. « C’est pourquoi, toute personne qui entend ces paroles que je dis et les met en pratique, je la comparerai à un homme prudent » – ou : « intelligent », « qui a du discernement » – « qui a construit sa maison sur le rocher. » (v. 24)
« Mettre ces paroles » de Jésus « en pratique », n’est-ce pas le salut par les œuvres ? N’est-ce pas une invitation à nous mériter le salut par ce que nous faisons ?
22. En pensant plus particulièrement à la « comparaison » de « la maison sur le rocher » qui tient bon au milieu des cataclysmes, « mettre les paroles » de Jésus « en pratique », ancrer fortement sa vie sur Jésus et la laisser déterminer par lui, n’est-ce pas aussi une attitude pleine de promesses ?
Prions Dieu de faire agir son Saint-Esprit en nous de manière à nous attacher toujours plus fermement dans la foi à son Fils et de « nous garder » ainsi « au moyen de la foi pour le salut » ! (1 P 1.5)
Amen.
Réponses
A
1. ?
2. De longs mois – sans doute des années – de préparation sont nécessaires :
a) Il faut réunir suffisamment d’argent pour se lancer ;
b) on demande à un architecte de faire un plan,
c) puis on fait une demande de permis de construire.
2. En France, ce permis est délivré par la mairie et des services préfectoraux, mais il faut, entre autre, respecter le plan d’urbanisme et tenir compte des renseignements techniques sur le sous-sol.
3. Malheureusement, l’actualité nous montre que les services de la Mairie et de la Préfecture ne sont pas une garantie qu’on a fait le bon choix, soit qu’ils sont faillibles, soit qu’ils ont fait passer d’autres considérations avant celle de la sécurité de ceux qui allaient habiter cette maison : il suffit de voir combien de morts il y a en France parce qu’on a construit dans des zones inondables.
4. Bien entendu. Un jour, les disciples dirent à Jésus : « Tu sais tout ; […] tu es sorti de Dieu. » (Jn 16.30) Et l’apôtre Paul écrit aux Colossiens : « En lui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Col 2.3), y compris les connaissances sur la construction de maisons.
5. Evidemment que non. Il a dit à Ponce Pilate : « Si je suis venu dans le monde, c’est pour rendre témoignage à la vérité » (Jn 18.37). Et toute l’Ecriture – Paul entre autre – montre qu’il s’agit de « la vérité de l’Evangile » (Ga 2.5), la vérité sur la seule manière dont les pécheurs que nous sommes pouvons être sauvés de la colère de Dieu et de la damnation.
6. Jésus savait parler un langage concret. Il utilisait souvent des images pour rendre son message plus parlant. Ici il fait une comparaison. Il dit bien : « je comparerai à » (v. 24).
B
7. On peut en voir deux :
a) « La pluie […], les torrents […] [et] les vents […] [qui] se sont déchaînés contre » et « abattus sur » les « maisons » (v. 25+27) ;
b) « l’homme prudent qui a construit sa maison sur le rocher. » (v. 24) et « le fou qui a construit sa maison sur le sable » (v. 26)
8. Sans aucun doute des épreuves, souffrances et autres malheurs qui « s’abattent sur » nous dans la vie et qui « se déchainent contre » nous.
9. Les maladies, les problèmes de couple ou entre générations, les problèmes d’emploi ou d’argent, la méchanceté de quelqu’un, la perte d’un être cher, la guerre, les cataclysmes naturels, etc.
10. Dans son explication de la septième Demande – « Délivre-nous du mal ! » (Mt 6.13) – il décrit ce « mal » ainsi : « tous les maux qui peuvent nous atteindre dans notre corps et dans notre âme, dans nos biens et dans notre honneur. »
11. De façon générale, cela fragilise notre existence, parfois la met dangereusement en péril. D’où l’éventualité du découragement, voire de la déprime.
12. En effet, cela peut en amener certains à douter de la bonté et de la fidélité de Dieu, voire à lui retirer sa confiance, de tomber dans l’incrédulité.
13. Luther explique ainsi ces dangers : « Le diable, le monde et notre chair » tendent à « nous entraîner, par leurs mensonges et par leurs séductions, à l'incrédulité, au désespoir, et à quelque autre scandale et vice. » (P.C., 6ème Demande)
C
14. Le premier « a construit sa maison sur le rocher » (v. 24) ; le second « a construit sa maison sur le sable » (v. 26).
15. Dès l’Ancien Testament, les croyants, entre autres les psalmistes inspirés par Dieu, l’invoquaient comme « le rocher de leur refuge » (Ps 94.22), « le rocher de leur salut » (Ps 89.27), leur « rocher protecteur » (Ps 31.3), leur « rocher et libérateur » (Ps 19.15), face aux tempêtes de la vie comme face à la mort. Et l’apôtre Paul dit clairement : « Ce rocher était Christ. » (1 Co 10.4)
16. En se réfugiant avec confiance auprès de lui ; en plaçant sa foi en lui pour être mis en sécurité.
D
17. L’apôtre Pierre l’énonce clairement : « Le Seigneur veut qu’aucun ne périsse mais que tous parviennent à la repentance. » (2 P 3.9)
18. Quand Jésus – ou Jean-Baptiste avant lui – appelle à la repentance, il nous appelle à regretter nos péchés et à vivre avec humilité, foi et joie de son pardon, à placer notre foi dans le pardon qu’il nous a obtenu en payant pour nos fautes.
19. Ils écoutent et lisent l’Evangile, mais au lieu de faire de Jésus le fondement de leur vie, leur boussole et leur force, ils le remplacent par autre chose.
20. « Mettre les paroles » de Jésus « en pratique », c’est avant tout vivre de l’énergie de ces paroles, s’appliquer les promesses de l’Evangile, être mu, poussé par les paroles d’Evangile. Bien entendu que cela se traduira aussi par une vie qui fait honneur à Jésus, par un effort de suivre sa Loi, car la foi ne reste pas sans fruits.
21. En effet, celui qui laisse Jésus être le fondement, la boussole et l’énergie de sa vie, celui-là reste soudé au Vainqueur de la vie et de la mort et ne peut que résister à tous les déboires, en attendant d’être mis à l’abri auprès de lui dans la félicité éternelle.
Jean Thiébaut Haessig