lundi 2 avril 2012

Sermon du Dimanche 1er Avril 2012

1er AVRIL 1 Co 4.10a

Chants proposés :

Hosanna ! Hosanna ! la foule LlS 84 : 1-4

Ô mon Dieu, Père tout-puissant, LlS 134 : 5-9+11

Mon cœur joyeux, plein d’espérance, LlS 249 : 1-5

« Nous sommes fous à cause de Christ,

mais vous, vous êtes sages en Christ. »

Bien chère bande de fous

– comme beaucoup le pensent –

mais en fait,

chers amis bénis de la plus haute sagesse qui soit !

Il est permis de rire dans l’Eglise. Il faut même espérer que nous, les chrétiens, en raison de notre communion avec Dieu, nous savons mieux rire que les autres. Ce n’est pas notre « sagesse à salut » (Rm 1.16) qui doit nous en empêcher, bien au contraire !

Alors, profitons de ce que le 1er avril tombe cette année un dimanche pour commencer par rire un peu.

Pourquoi le 1er avril ?

Dans le royaume de France, jusqu'en 1564, l'année commençait le 1er avril. Cette année là, le roi Charles IX décida de modifier le calendrier pour faire commencer l'année le 1er janvier, comme l’empereur Charles-Quint l’avait fait dans ses territoires quelques décennies plus tôt.

Donc, le 1er janvier 1565 tout le monde, en France, se souhaita "bonne année", se fit des cadeaux, se donna des étrennes, tout comme à un début d'année.

Mais beaucoup de gens eurent du mal à s'habituer à ce nouveau calendrier et certains n'étaient même pas au courant que la date de la nouvelle année avait changé ! Ils continuèrent donc à s'offrir des cadeaux et des étrennes le 1er avril.

Pour se moquer d'eux, quelques petits malins ont eu l'idée de leur offrir des faux cadeaux, des cadeaux pour rire, bref des blagues !

À partir de ce jour là, raconte-t-on, chaque année, au 1er avril, tout le monde, grands et petits, prit l'habitude de se faire des blagues et des farces.

Et pourquoi un poisson ?

Voici une des explications. Le 1er avril tombe dans le temps du carême. A l’époque, et jusqu’à récemment, on s’interdisait de manger de la viande durant ces semaines avant Pâques. Durant ce temps on s’offrait du poisson. La blague consistait à offrir de faux poissons, des reproductions de poisson.

Pas de quoi faire un sermon ! me direz-vous. Voire.

Le poisson d’avril devrait surtout nous rappeler, à nous chrétiens, que le poisson était l’emblème des premiers chrétiens. Pourquoi ? – Rappelez-vous : A l’époque on parlait grec. Dans cette langue poisson se dit et s’écrit ἰχθύς (ichtus). Ces 5 lettres prises séparément commencent les mots suivants :

Jésus-Christ, de Dieu le Fils, Sauveur.

(iota) : ησοῦς (Ièsous), Jésus

Χ (chi) : χριστὸς (Christos), Christ

Θ (thèta) : θεοῦ (théou), de Dieu

Υ (upsilon) : υἱὸς (uios), le Fils,

Σ (sigma) : σωτήρ (sooter), Sauveur



Avec le symbole du poisson, ils confessaient que « Jésus-Christ » était « le Fils de Dieu, » leur « Sauveur ». C’est encore aujourd’hui notre confession de foi réduite à sa plus simple expression.

Question :

SOMMES-NOUS « FOUS » OU SOMMES-NOUS « SAGES »


DE CONFESSER :




« Jésus-Christ, de Dieu le Fils, Sauveur » ?

X X X 1 X X X

Nous confessons que

Ἰησοῦς χριστὸς θεοῦ υἱὸς

(Ièsous Christos Théou Uios)

« Jésus-Christ est le fils de dieu » !

Tenez, nous allons faire une partie de ce sermon ensemble. Vous vous rappelez de cette question du catéchisme : « Pourquoi crois-tu que Jésus-Christ est vrai Dieu ? » La réponse dit : « Parce que l’Ecriture lui attribue

1°) des noms divins,

2°) des qualités, des œuvres et la gloire divine. »

(Essayer de trouver ces passages avant de consulter les réponses en fin de prédication)

Pouvez-vous citer un passage où Jésus est appelé Dieu ? – Jn 20.28 et 1 Jn 5.20

Des passages qui attribuent à Jésus des qualités que seul Dieu possède :

ð l’éternité : Hé 13.8

ð l’omniprésence : Mt 28.20

ð l’omniscience : Jn 21.17

ð la toute-puissance : Mt 28.18

Des passages qui lui attribuent des œuvres que seul Dieu peut accomplir :

ð la création du monde : Col 1.16

ð la conservation du monde : Hé 1.3

ð le pouvoir de pardonner : Mt 9.5

ð le jugement dernier : Rm 14.10

Un passage qui lui attribue les honneurs réservés à Dieu : Jn 5.23

C’est en nous basant sur de telles paroles de l’Ecriture que nous confessons que Ἰησοῦς χριστὸς θεοῦ υἱὸς (Ièsous Christos Théou Uios) Jésus-Christ est le Fils de Dieu !

X X X 2 X X X

Nous confessons que

Ἰησοῦς χριστὸς σωτήρ

(Ièsous Christos Sooter)

« Jésus-Christ est NOTRE SAUVEUR » !

Il n’y a guère moyen de résumer davantage notre foi en Jésus-Christ. Mais si vous parlez à quelqu’un qui ne connaît pas l’Evangile, la Bonne Nouvelle, de Jésus-Christ, ça ne lui dira rien que d’entendre que Jésus-Christ est « Sauveur ». « Sauveur » de quoi ? « Sauveur » de qui ? « Sauveur » comment ?

Nous, quand nous confessons avec le symbole du poisson que « Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est Sauveur », nous pensons à tout cela, et c’est un grand soulagement pour nous que de le savoir.

Coller un poisson sur sa voiture, c’est bien, mais ça ne parle qu’aux chrétiens qui connaissent l’Evangile. Tout au plus cela peut-il provoquer le dialogue avec des non croyants, mais le poisson sur la voiture doit être accompagné du témoignage en paroles, sinon les gens risquent de faire fausse route.

Tenez, nous entrons aujourd’hui dans la Semaine Sainte qui débouche sur la merveilleuse Fête de Pâques. Mais malgré le miracle de la résurrection du Christ, les disciples d’Emmaüs n’étaient pas soulagés et heureux. Au contraire, ils étaient déçus : « Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël ! » (Lc 24.21) Ils avaient effectivement vu en Jésus un « sauveur », mais un « libérateur » politique et guerrier. Il a fallu que le divin Ressuscité leur explique le vrai sens du mot « Sauveur » quand il s’agit de lui.

Combien ne se trompent pas, aujourd’hui encore, sur la véritable nature de notre Sauveur, sur le péril dont il sauve, sur le genre de perdus qu’il sauve, sur la façon dont il sauve. Combien ne voient en lui qu’un donneur de leçons, un moralisateur supérieur, qui essaye tout au plus de sauver quelque peu la morale en déroute.

Non, « Jésus-Christ, le Fils de Dieu » est notre « Sauveur » de façon beaucoup plus radicale, beaucoup plus fondamentale, beaucoup plus géniale, énorme et phénoménale.

Il nous a sauvés des conséquences éternelles de notre péché ; il nous a sauvés de la colère de Dieu et de la damnation éternelle. Il nous a mis en sécurité auprès d’un Dieu réconcilié, prévenant, aimant, fidèle, puissant.

Et il nous a sauvés au prix de sa vie. Nous aurons l’occasion d’en parler plus longuement lors du culte du Vendredi Saint.

Résumons simplement notre foi en Jésus-Christ par cette parole bien connue qu’il a dite lui-même : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. » (Jn 3.16)

Alors,

X X X 3 X X X

En confessant que

« Jésus-Christ, le Fils de Dieu, »

est notre « Sauveur, »

SOMMES-NOUS « FOUS »

OU EMINEMMENT « SAGES » ?

« Être fou », c’est avoir perdu la raison, avoir perdu le contact avec la réalité. Nous n’avons pas perdu la raison, mais nous lui demandons de donner la priorité à la révélation divine là où la raison n’arrive plus à suivre.

« Etre fou », c’est être stupide. Est-ce si stupide que de faire confiance au Dieu d’amour et de grâce ?

Il est vrai que « le message de la croix est une folie pour ceux qui périssent » dans leur incrédulité (1 Co 1.18). Que Dieu se sacrifie lui-même pour ses créatures qui se sont rebellées contre lui en préférant le péché à la sainteté, c’est tout bonnement insensé pour celui qui n’a pas été éclairé par le Saint-Esprit. C’est pour cela que Paul écrit ici : « Nous sommes fous à cause de Christ, » on nous prend pour des fous parce que nous plaçons notre foi dans un crucifié, parce que nous menons une vie de repentance et de foi de tous les jours, parce que le Christ est le centre, le pivot, le fondement et la lumière de notre vie.

Mais nous savons, avec l’apôtre Paul, que « celui qui croit en lui » – celui qui s’en remet à Jésus et à son salut – « ne sera pas couvert de honte » (Rm 9.33), n’aura pas à le regretter.

Au contraire, si vous placez votre foi en Jésus-Christ, « vous êtes sages en Christ ». En plaçant votre foi en Christ vous êtes sur la fréquence de « la sagesse de Dieu » (1 Co 2.7), « sagesse » révélée dans « les saintes Ecritures ». Ce sont elles qui nous ont « rendu sages en vue du salut par la foi en Jésus-Christ » (2 Tm 3.15).

« Nous sommes fous à cause de Christ, » nous dit Paul ; tous ceux qui croient en Jésus sont considérés comme fous par les incroyants, « mais [en fait] vous, vous êtes sages en Christ. », la folie se trouve du côté de ceux qui refusent que Jésus soit leur Sauveur. Ne nous en faisons pas, si on se moque de nous. C’est toujours ainsi : les fous traitent les sensés de fous. Ils n’ont pas raison pour autant.

Quant à nous, nous pouvons avoir l’esprit tranquille, même, nous pouvons nous amuser dans cette vie, car le grand danger qui nous menaçait a été détourné par Jésus-Christ. Oui, « réjouissons-nous toujours dans le Seigneur » (Ph 4.4) et ne craignons pas de faire quelques blagues en ce 1er avril.

Amen.

Jean Thiébaut Haessig







Passages bibliques du point 1 :

Pouvez-vous citer un passage où Jésus est appelé Dieu ?

« Thomas lui répondit : "Mon Seigneur et mon Dieu !" » (Jn 20.28)

« C’est lui qui est le vrai Dieu et la vie éternelle. » (1 Jn 5.20)

Des passages qui attribuent à Jésus des qualités que seul Dieu possède :

ð l’éternité : « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité. » (Hé 13.8)

ð l’omniprésence : « Moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28.20)

ð l’omniscience : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que j’ai de l’amour pour toi ! » (Jn 21.17)

ð la toute-puissance : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. » (Mt 28.18)

Des passages qui lui attribuent des œuvres que seul Dieu peut accomplir :

ð la création du monde : « Tout a été créé par lui et pour lui. » (Col 1.16)

ð la conservation du monde : « Le Fils soutient tout par sa parole puissante. » (Hé 1.3)

ð le pouvoir de pardonner : « Le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés. » (Mt 9.5)

ð le jugement dernier : « Nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Christ. » (Rm 14.10)

Un passage qui lui attribue les honneurs réservés à Dieu : « Que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui l’a envoyé. » (Jn 5.23)