lundi 28 mars 2011

Sermon du dimanche 20 mars 2011

Dimanche Reminiscere

Texte : Mt 12.38-42

Chants proposés :

Nous te célébrons, Dieu de vérité, AeC 252 : 1-3

Tu es là au cœur de nos vies AeC614 : 1-3

Mon Rédempteur est vivant AeC 475 : 1-3

38 « Alors quelques-uns des spécialistes de la loi et des pharisiens prirent la parole et dirent : "Maître, nous voudrions voir un signe miraculeux de ta part !"

39 Il leur répondit : "Une génération mauvaise et adultère réclame un signe miraculeux. Il ne lui sera pas donné d’autre signe que celui du prophète Jonas.

40 En effet, de même que „Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson“ [Jon 2.1], de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans la terre.

41 Lors du jugement, les habitants de Ninive se lèveront avec cette génération et la condamneront, parce qu’ils ont changé d’attitude [« parce qu’ils se sont repentis »] à la prédication de Jonas. Or, il y a ici plus que Jonas.

42 Lors du jugement, la reine du Midi se lèvera avec cette génération et la condamnera, parce qu’elle est venue des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon. Or, il y a ici plus que Salomon." »

Chers frères et sœurs environnés par les « signes » donnés par notre Seigneur !

Incroyables, ces « spécialistes de la loi et ces pharisiens » ! Ils ont le nez sur des « signes », … et en demandent. Il y a vraiment des gens qui regardent sans voir et qui entendent sans enregistrer !

Notre texte commence par « alors » : « Alors quelques-uns des spécialistes de la loi et des pharisiens prirent la parole et dirent : "Maître, nous voudrions voir un signe miraculeux de ta part !" » (v. 38)

« Alors » : cela signifie que cela fait suite à un événement qui vient d’avoir lieu. Il s’agit même de deux événements. Et quels événements ! Jésus vient de guérir « un homme qui avait la main paralysée » (Mt 12.9-13) et « un démoniaque aveugle et muet » (Mt 12.22). Et les pharisiens demandent un signe ! C’est à n’y rien comprendre.

Quand quelqu’un se bute au point de refuser de voir ce qu’il voit, il n’y a pas grand-chose à faire. « Toute la foule, étonnée, » avait reconnu en Jésus « le Fils de David », le Messie annoncé par les prophètes (Mt 12.23). Et ceux qui connaissaient le mieux ces prophéties, « les spécialistes de la loi », « les spécialistes » de l’Ancien Testament, eux, se sont bouché les yeux et les oreilles, ont nié l’évidence !

Et nous, savons-nous reconnaître les « signes » que Jésus nous donne ? Savons-nous être ouverts pour les admirer en adoration ? Savons-nous nous en contenter ? Savons-nous en profiter et en tirer les leçons ? Ou en demandons-nous aussi toujours d’autres ?

C’EST QUE JESUS NOUS DONNE DES SIGNES !

1 Certains ne sont pas toujours évidents à reconnaître.

2 D’autres sont flagrants :

a. sa « prédication »,

b. sa « sagesse »,

c. sa résurrection.

3 N’attendons pas « le Jugement » dernier pour nous convaincre, car alors ce sera trop tard.

X X X 1 X X X

Certains des « signes »

que Jésus nous donne

ne sont pas toujours évidents à reconnaître

Vous savez, il y a signes et signes. Et tous ne sont pas des délivrances comme les guérisons opérées par Jésus. Certains signes sont tout le contraire : traumatisants.

Nous préférons tous, bien entendu, assister à d’heureux dénouements, à une guérison, à une embauche, à une augmentation de salaire, à une réussite aux examens, au « oui » de l’âme sœur, à l’acceptation de l’appel par un nouveau pasteur.

Y voyons-nous alors des signes, des interventions de la bonne et miséricordieuse volonté de Dieu ? Ou, comme « quelques-uns des spécialistes de la loi et des pharisiens » de notre texte, refusons-nous d’y voir l’intervention et la bénédiction de Dieu ?

Parfois les signes sont difficiles à interpréter. On a du mal à discerner la bonté prévenante de Dieu quand nous tombons malades, perdons un emploi, quand nous sommes vraiment à l’étroit financièrement, quand la vie ne prend pas la tournure que nous avions espérée, voire programmée, quand de gros problèmes relationnels avec quelqu’un nous pourrissent la vie, quand des guerres ethniques ou civiles déciment un peuple (comme en ce moment en Côte d’Ivoire ou en Libye), ou quand une catastrophe naturelle s’abat sur un pays comme à Haïti l’an passé ou au Japon en ce moment.

Comment interpréter ces signes ? L’incroyant ne voit, ici, que les fruits du hasard dans la nature, là, que les conséquences de la bêtise, de l’égoïsme matérialiste ou de la méchanceté humaine.

Pour sûr, la nature, marquée du caractère éphémère et chaotique du péché, connaît des soubresauts dangereux, et l’homme est responsable et coupable dans les dysfonctionnements et les crimes qui sévissent sur terre. Mais tout cela fait aussi partie de ce que Jésus appelle « les signes des temps » qu’il s’agit de bien « discerner » (Mt 16.3).

Que faisons-nous face à ces signes, les réjouissants comme les attristants ? Ne nous engageons-nous que dans des discussions portant sur la nature, l’écologie, la psychologie, l’économie et la politique, ou nous plaçons-nous devant la face de Dieu, ici pour lui rendre grâces pour un « signe » exaltant, là pour nous humilier devant sa face quand il parle à notre conscience par un événement angoissant ?

Dans les deux cas il recherche notre bonheur. Les deux sortes de « signes », il les utilise « pour notre bien » (Rm 8.28), pour nous faire progresser dans une vie de repentance et de foi de tous les jours.

X X X 2/a X X X

D’autres « signes » que Jésus nous donne

sont flagrants,

par exemple, sa « prédication ».

La Parole de Dieu est prêchée dans le monde, mais superbement ignorée par beaucoup. Comme du temps de Jésus.

Jésus dit à ses opposants : « Lors du jugement, les habitants de Ninive se lèveront avec cette génération et la condamneront, parce qu’ils ont changé d’attitude [« parce qu’ils se sont repentis »] à la prédication de Jonas. Or, il y a ici plus que Jonas. » (v. 41)

« La méchanceté » des « habitants de Ninive » était criante (Jon 1.1). Dans sa grande bonté, Dieu leur a cependant donné un « signe » pour qu’ils se repentent, « reviennent de leur mauvaise conduite » et échappent à sa colère (Jon 3.8-9).

Quel « signe » ? Des phénomènes impressionnants dans le ciel ? Non, sa « prédication » par ce petit bonhomme de Jonas. « Pour un "signe", c’en était un ! » diront certains. Eh oui ! c’était un « signe » puissant, le seul qui pouvait les émouvoir et les pousser à la repentance : c’était « la prédication » de « la Parole vivante et permanente de Dieu » (1 P 1.23), « la prédication » de « l’Evangile, puissance de salut pour quiconque croit » (Rm 1.16).

Une « puissance » qu’on peut, cependant écarter d’un revers de la main, si l’on veut. C’est ce que beaucoup de contemporains de Jésus ont fait. Pourtant, « il y avait plus que Jonas » face à eux : celui qui leur parlait était le Sauveur de l’humanité en personne !

Et c’est, pour leur grand malheur, ce que beaucoup de nos contemporains font toujours. Pourtant, là aussi, aujourd’hui, depuis la venue du Christ, « il y a plus que Jonas », il y a le Nouveau Testament en plus de l’Ancien.

Ce « signe » du miraculeux accomplissement des prophéties messianiques, ce « signe » éclatant de l’amour de Dieu qui nous éclaire depuis la croix de Golgotha et du tombeau vide de Pâques, ce « signe » de la prédication de Jésus-Christ, voilà ce que Jésus nous a donné pour notre bonheur et notre épanouissement.

Cela devient d’autant plus flagrant quand nous nous penchons sur « la sagesse » que notre Seigneur déploie dans cette « prédication » car

X X X 2/b X X X

Parmi les « signes » flagrants

que Jésus nous donne

il y a ensuite sa « sagesse ».

Jésus continue : « Lors du jugement, la reine du Midi se lèvera avec cette génération et la condamnera, parce qu’elle est venue des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon. Or, il y a ici plus que Salomon. » (v. 42)

« La sagesse de Salomon » est devenue proverbiale. Elle l’était déjà de son vivant, et cela était même connu au niveau international. Au point que la reine de Saba est venue chercher conseil auprès de lui.

Le roi Salomon déploie sa sagesse entre autre dans le livre des Proverbes. Et là, au chapitre 8, il met en scène la Sagesse personnifiée, le Fils de Dieu, un peu comme il apparaît au début de l’Evangile de Jean.

C’est la foi dans le Dieu sauveur, dans le Messie promis, qui a donné son rayonnement à « la sagesse de Salomon ». C’est de la source de sa foi qu’elle coulait et parvenait à impressionner.

« Or il y a ici plus que Salomon », dit Jésus à ses interlocuteurs. Oui, ils ont le Fils de Dieu en personne devant eux, et lui, comme l’écrit Paul, il est « la sagesse de Dieu » elle-même ! (1 Co 1.24)

C’est là un « signe » fort. Il vous est sans doute déjà arrivé, à vous aussi, de devoir affermir quelqu’un dans la foi, quelqu’un qui n’était plus si sûr dans sa foi.

Ne vous perdez pas alors dans des démonstrations compliquées. Rendez attentif à « la sagesse de Dieu ». Montrez qu’elle n’existe nulle part ailleurs. Toutes les religions inventées par la réflexion des hommes sont des religions où l’individu doit se hisser vers Dieu par des œuvres méritoires ou des actes pour expier ses fautes. Ce sont des religions de la Loi.

A personne l’idée n’est venue que Dieu pourrait s’abaisser et se mettre à notre niveau pour nous élever vers lui « par pure grâce » (Ep 2.7-8). Cette idée est étrangère à l’homme. Ce n’est « pas une sagesse de ce temps », de ce monde. Cela n’est jamais « monté au cœur de l’homme ». Il a fallu que « Dieu le révèle par son Esprit » (1 Co 2.8-10).

La particularité de cette « sagesse mystérieuse et cachée » (1 Co 2.7) révélée par Dieu dans l’Evangile de Jésus-Christ, voilà un « signe » puissant qui devrait amener les gens à réfléchir à la singularité de la foi chrétienne, à son origine divine.

Mais

X X X 2/c X X X

Le « signe » par excellence

que Jésus nous donne

c’est finalement sa résurrection.

A ceux qui lui demandaient « un signe miraculeux », Jésus répondit : « Une génération mauvaise et adultère réclame un signe miraculeux. Il ne lui sera pas donné d’autre signe que celui du prophète Jonas.

En effet, de même que „Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson“ [Jon 2.1], de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans la terre. » (v. 39-40)

L’histoire de Jésus ne se termine pas dans sa tombe. Vous pouvez aller sur la tombe qui renferme les restes de Mahomet ou de Bouddha ou d’innombrables autres fondateurs de religion, mais la tombe de Jésus est vide. La mort n’a su le retenir.

Depuis 2000 ans, des théories ont été avancées pour réfuter la résurrection de Jésus.

La théorie de l’erreur quant à la tombe. – On oublie que Jésus a été enterré dans un jardin privé. Les femmes, puis les disciples, n’ont pas pu se tromper de tombe. Les autorités juives et Joseph d’Arimathée, propriétaire de la tombe, étaient bien placés pour le savoir. Les rumeurs de la résurrection de Jésus auraient été immédiatement éteintes si les femmes s’étaient trompées de tombe.

La théorie du déplacement du corps dans une autre tombe. – Si quelqu’un l’avait fait, il ne se serait pas privé de le dire par après pour réfuter les rumeurs de résurrection. Il aurait été grassement payé par les autorités juives.

La théorie de l’hallucination. – Cela ne tient pas, car, pendant 40 jours, Jésus est apparu à des personnes différentes à différents endroits, parfois pour des rencontres prolongées avec entretien. D’ailleurs, si les apparitions de Jésus avaient été dues à des hallucinations, la tombe vide était bien réelle, elle.

La théorie du coma. – Jésus ne serait que tombé dans un coma en croix. Mais les soldats romains ont constaté sa mort. C’était des bourreaux professionnels qui ne se laissaient pas berner. D’ailleurs,

· Comment ce grand blessé aurait-il pu survivre 36 heures durant dans une tombe froide, sans eau ni nourriture ni autres soins ?

· Comment cet homme affaibli à l’extrême aurait-il pu rouler la pierre qui bloquait l’ouverture du tombeau ?

· Comment Jésus aurait-il pu se faufiler hors de la tombe sans être vu des gardiens ?

· Comment, dans son piteux état, aurait-il pu convaincre ses disciples qu’il venait de remporter une victoire sur la mort ?

· Comment aurait-il pu trouver la force de faire, ce même jour, la douzaine de kilomètres pour se rendre à Emmaüs puis de revenir à Jérusalem, toujours ce même jour ?

La théorie du vol du corps. – La déconfiture et la panique des disciples plaident déjà contre cette théorie. Et comment auraient-ils pu avoir raison de gardes bien entraînés ? Même si les soldats s’étaient endormis (ce qui est bien peu probable), ils se seraient réveillés en entendant la grosse pierre être roulée de devant l’entrée de la tombe.

Ce qui plaide le plus contre cette théorie, c’est le changement produit par la résurrection de Jésus dans les disciples : ils sont morts en martyrs. On ne meurt pas pour quelque chose qu’on sait ne pas être vrai.

Dans notre histoire, Jésus a annoncé sa résurrection le troisième jour : « De même que „Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson“ [Jon 2.1], de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans la terre. »

C’est là le « signe » que Jésus a donné à ses contemporains. C’est là le miracle qui est encore aujourd’hui au centre de notre foi en lui.

X X X 3 X X X

N’attendons pas « le Jugement » dernier

pour nous convaincre,

car alors ce sera trop tard.

« Lors du jugement, les habitants de Ninive se lèveront avec cette génération et la condamneront []. Lors du jugement, la reine du Midi se lèvera avec cette génération et la condamnera []." »

« Lors du jugement » dernier, il n’y aura plus possibilité de se repentir, de reconnaître ses erreurs, ses péchés, et de se tourner vers Jésus pour obtenir le pardon. « Lors du jugement » dernier, « le Fils de l’homme […] séparera » immédiatement « les uns des autres » (Mt 25.31-32).

A ceux – et seulement à ceux – qui se seront « repenti » de leur vivant, comme « les habitants de Ninive », à ceux qui, comme « la reine de Saba » (1 R 10) auront cru de leur vivant en « la sagesse » divine manifestée en Jésus-Christ, à ceux-là il dira : « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, prenez possession du Royaume qui vous a été préparé ! » (Mt 25.34)

Seigneur, n’arrête pas de nous donner les « signes » de ta gloire et de notre salut ! A l’aide de tes « signes » autour de nous, dans ta prédication, avec ta sagesse qui sauve, maintiens-nous sur le chemin de la repentance et de la foi et dirige-nous inlassablement vers l’entrée dans le Royaume des cieux !

Amen.

Jean Thiébaut Haessig

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