vendredi 9 décembre 2011

Sermon du Dimanche 20 Novembre 2011

Dernier Dimanche après la Trinité

1 Co 15.20-28

Chants proposés :

Oh ! prends mon âme, Prends-la, Seigneur, AeC 602 : 1-3

Seigneur, mon Dieu, je crie vers toi, AeC 620 : 1-3

Il est pour le fidèle, Au-delà du tombeau, AeC 640 : 1-4

20 « Mais en réalité, Christ est ressuscité des morts, précédant ainsi ceux qui sont morts.

21 En effet, puisque la mort est venue à travers un homme, c’est aussi à travers un homme qu’est venue la résurrection des morts.

22 Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ,

23 mais chacun à son propre rang : Christ en premier, puis ceux qui appartiennent à Christ lors de son retour.

24 Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir anéanti toute domination, toute autorité et toute puissance.

25 En effet, il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds.

26 Le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort.

27 Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsque Dieu dit que tout lui a été soumis, il est évident que c’est à l’exception de celui qui lui a soumis toute chose.

28 Lorsque tout lui aura été soumis, alors le Fils lui-même se soumettra à celui qui lui a soumis toute chose, afin que Dieu soit tout en tous. »

Prions !

Seigneur Jésus,

toi qui pardonnes le péché et sauves de la mort,

nous te prions :

Par ton Esprit fortifie notre foi en ta grâce

et rends-nous confiants et certains

de ne pas rester dans la mort,

mais de nous réveiller au Dernier Jour

pour la vie éternelle.

Bénis en ce sens la méditation de ta sainte Parole !

Amen.

Chers frères et sœurs,

entraînés par notre Roi dans le triomphe !

Il est vrai, nous n’y sommes pas encore tout à fait. Nous n’en voyons pas encore tout à fait le bout. Pour l’instant nous « bataillons » encore. La pleine jouissance du triomphe est encore devant nous.

Il suffit de regarder autour de nous : que ce soit sur le plan social, économique ou politique, dans le domaine de la justice, de la sécurité ou de l’éducation, au niveau national ou international, si l’on a déjà gagné des batailles pour plus de fraternité, de justice et de paix, la lutte se poursuit et se poursuivra jusqu’à la fin des temps.

Quant à la morale dans le monde, si certains se battent pour triompher du mal, d’autres ne songent pas du tout à se battre, ils s’accommodent très bien de la victoire de l’immoralité.

Et que nous dit notre propre expérience ? Que voyons-nous quand nous regardons l’image que nous renvoie le miroir de la sainte Loi de Dieu ? … – Chacun de nous peut répondre pour lui-même.

C’est vrai, si nous ne faisons pas la politique de l’autruche, si nous ne nions pas les évidences, nous ne pouvons que reconnaître que nous nous trouvons encore dans un monde de lutte et de péché, de défaillances et de souffrances.

Mais le temps viendra où cela fera partie du passé, d’un passé révolu dont nous serons définitivement débarrassés.

Oh oui ! notre foi, notre espérance et notre vie chrétienne ont un fondement sûr :

NOTRE ROI

PARACHEVERA SON œuvre

1. Il nous en a donné la garantie,

2. Ce sera chose faite lorsqu’il aura définitivement supprimé la mort.

X X X 1 X X X

Notre roi nous a donné la garantie

que l’œuvre commencée,

il la parachèvera.

Son œuvre, ce qu’il a fait, ce n’est pas n’importe quoi. Son œuvre consiste à nous libérer de la mort, de la mort spirituelle comme des souffrances éternelles en enfer.

Face à la mort, détachés de Dieu, la source de toute vie, nous étions sans armes, sans défense. Par nature nous étions plongés dans la mort spirituelle de l’incrédulité et voués à la damnation éternelle.

Cela, nous le devons à la chute de nos premiers parents dans le péché. Ils ont ainsi contaminé et gangréné tous leurs descendants, toute l’humanité. « La mort est venue à travers un homme » (v. 21), Adam. « Tous meurent en Adam » (v. 22), nous tous, descendants d’Adam, nous sommes mortels comme Adam.

Ailleurs, Paul écrit : « Par un seul homme » – Adam – « le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort ; de même la mort a atteint tous les hommes, parce que tous ont péché. » (Rm 5.12).

Cela aurait pu être le point final de l’histoire. Heureusement pour nous, ça ne l’a pas été et ça ne l’est toujours pas, car Jésus est entré en scène : il a bouleversé les choses, il a brisé le nœud gordien : par sa vie sainte et parfaite, par ses souffrances et sa mort innocentes, par sa résurrection glorieuse, lui, le Fils de Dieu devenu homme, nous a arrachés à notre captivité dans la mort. Il a payé pour nous. Il a fait porter sa sainteté à notre crédit. Il a brisé les chaînes de la mort qui nous retenaient.

Et à ceux qui lui font confiance, à ceux qui s’appuient avec foi sur lui, il offre la délivrance, il leur offre de vivre dans sa communion de vie, il les reçoit et les reconnaît comme siens, « ils appartiennent à Christ » (v. 23) comme Paul l’écrit ici.

Peut-être que nous sommes tellement habitués à l’entendre que ça ne nous fait plus que l’effet d’une petite musique de fond, rien qui ne nous soulève d’étonnement et d’admiration. Un peu comme quelqu’un qui est habitué à la bonne cuisine chez lui et qui ne sait plus l’apprécier à sa juste valeur. C’est une habitude, c’est normal, la routine, quoi ! C’est quand il en est privé qu’il se rend enfin compte de ce qu’il a perdu.

Voyez-vous, ce n’est vraiment pas rien non plus que de pouvoir « appartenir » à celui qui a montré qu’il était plus fort que la mort, car « Christ est ressuscité des morts » (v. 20) comme il l’avait annoncé à l’avance !

Cela, Paul l’écrit aux Corinthiens, non pas comme une vérité abstraite, mais comme quelque chose qui les concerne personnellement, qui transforme leur existence du tout au tout. Paul le leur écrit pour qu’ils y puisent le réconfort, la consolation et la paix qui leur manquaient, pour qu’ils exultent d’une joie exubérante.

Jésus ressuscité des morts, ce n’est pas l’histoire de quelqu’un d’autre, c’est notre histoire, cela nous concerne directement, car c’est notre mort qu’il a vaincue. Lui n’avait vraiment pas besoin de se livrer aux souffrances de la mort en enfer pour la mater, pour lui la mort n’était pas une menace puisqu’il n’avait pas de péchés à lui. Il a passé par là – des souffrances de l’enfer à la victoire sur la mort – pour toi, pour moi, pour le monde entier, « parce que [nous] tous [avons] péché » (Rm 5.12).

Aussi réjouissons-nous de notre intime communion avec Jésus, le vainqueur de la mort, et par-delà lui, de notre communion intime avec Dieu. « Ceux qui appartiennent à Christ », nous qui lui appartenons par la foi que nous lui portons, nous faisons partie de son Royaume, nous formons ensemble le peuple sur lequel il « règne » (v. 25).

Et son « règne » n’est pas un vain mot, c’est une réalité de tous les jours. « Il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. » (v. 25)

Ainsi, en temps de détresse, ou quand nous souffrons de l’hostilité de quelqu’un, mais aussi face à la mort, notre Sauveur ressuscité vient se mettre à nos côtés pour nous assister. Quand nous sentons le sol se dérober sous nos pieds – comme Pierre s’est enfoncé dans les flots (Mt 14.28-31) – n’oublions pas : Jésus est là pour nous retenir.

Nous pouvons confesser avec David : « Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire. Le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu. En tout temps, peuples, confiez-vous en lui, épanchez votre cœur devant lui ! Dieu est notre refuge. » (Ps 62.8-9

« Tous ses ennemis » n’ont pas encore été « mis sous ses pieds », mais rien ni personne, aucune adversité et aucune personne hostile ne peut nous arracher au « règne » du Christ victorieux tant que nous nous appuyons sur lui avec confiance, tant que nous nous accrochons à lui par la foi.

Notre roi parachèvera cette œuvre qu’il a commencée. Sa résurrection nous en est la garantie, car elle n’est que « le premier » chaînon attaché à toute une suite d’autres chaînons. Paul l’appelle « les prémices », le premier fruit qui annonce la récolte qui suit (v. 23).

Nous avons déjà reçu le verdict d’acquittement. Nous sommes déjà en possession du pardon. Grâce à Jésus qui a échangé sa sainteté contre nos péchés, nous pouvons nous présenter devant Dieu sans crainte. Il n’y a donc aucun doute, c’est une certitude : nous vivrons des choses bien plus merveilleuses encore !

X X X 2 X X X

Notre roi nous a donné la garantie

que son œuvre sera achevée,

lorsqu’il aura définitivement supprimé la mort.

Pour l'instant, la mort assombrit encore nos vies. Chaque fois que la mort nous arrache quelqu’un, cette déchirure nous fait souffrir. Nous avons tous déjà versé des larmes à cette occasion. Jésus, vrai Dieu, mais aussi vrai homme, en a aussi versées à la mort de son ami Lazare.

Il est vrai : lorsque des frères et sœurs dans la foi, donc des personnes « qui appartiennent à Christ », nous sont arrachés par la mort, « nous ne sommes pas dans la tristesse comme les autres qui n’ont pas d’espérance. » (1 Th 4.13) Nous sommes aussi affectés, le cas échéant même profondément ébranlés, mais nous ne touchons pas les mêmes fonds que ceux qui n’ont pas l’espérance de la résurrection et de la vie éternelle.

Pourquoi ? – Parce que « l’aiguillon » (1 Co 15.55-56), le côté terrible et dramatique, a été retiré de notre mort ; notre mort physique, corporelle, n’est plus qu’un « sommeil » dont Jésus nous réveillera pour la vie éternelle.

Lors de ce grand et terrible Dernier Jour, « le dernier ennemi sera anéanti : la mort » (v. 26), « la mort » et tous ses symptômes précurseurs, « la mort » et tous ses signes avant-coureurs, « la mort » ainsi que le péché, la cause de la mort.

« Lors de son retour, » « ceux qui appartiennent à Christ » « revivront en Christ. » « Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir anéanti toute domination, toute autorité et toute puissance. » (v. 22-24)

Tout ce qui nous effraye encore aujourd’hui sera « anéanti ». Tout ce qui veut nous arracher à notre Roi et à son royaume éternel sera « anéanti ». Tout ce qui veut nous nuire sera « anéanti ».

« Dieu » sera alors « tout en tous » (v. 28). Nous qui aurons retenu jusqu’à la fin dans la foi ce que Jésus nous a obtenu, nous nous trouverons tous, dans la félicité éternelle, en parfait accord, en parfaite harmonie avec Dieu. L’amour et la gloire de Dieu nous envelopperont et nous habiteront pleinement, et notre amour pour lui sera sans ombre.

Alors le moment sera venu où Jésus, notre Roi, aura parachevé son œuvre. Nous, ses rachetés, nous partagerons alors la gloire de Dieu, en parfaite communion avec Dieu, pour l’éternité !

Alors, tout ce que le péché – le nôtre et celui du monde qui nous entoure – tout ce que le péché nous aura apporté dans cette vie comme imperfections, comme insensibilités, comme méchancetés, comme difficultés à vivre, comme découragements, maladies, souffrances, et même la mort, tout cela aura été définitivement écarté de nos vies.

Nous connaîtrons exclusivement et éternellement la félicité en présence de Dieu.

A l’apôtre Jean, « une voix forte venant du ciel » a décrit notre félicité éternelle de cette façon :

« Voici le tabernacle de Dieu parmi les hommes ! Il habitera avec eux, il sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux ; la mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car ce qui existait avant a disparu ! » (Ap 21.3-4)

Soli Deo gloria ! Dieu en soit loué !

Amen.

Jean Thiébaut Haessig

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