lundi 21 mai 2012

Sermon du Dimanche 20 Mai 2012




Eglise Evangélique Luthérienne – Synode de France
Assemblée Générale Synodale
CULTE SYNODAL                     Ep 3.14-21

14    « Voilà pourquoi je plie les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ,
15        de qui toute famille dans le ciel et sur la terre tient son nom.
16     Je prie qu’il vous donne, conformément à la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans votre être intérieur,
17     de sorte que le Christ habite dans votre cœur par la foi. Je prie que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour
18     pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de l’amour de Christ,
19        et de connaître cet amour qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu.
20     A celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons,
21     à lui soit la gloire dans l’Eglise et en Jésus-Christ, pour toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen ! »

Seigneur, Dieu éternel,
C’est par pure grâce que tu préserves ton Eglise.
Nous te remercions d’avoir accompagné la nôtre jusqu’à présent.
Demeure aussi à l’avenir parmi nous avec ta Parole et tes sacrements.
Bénis en particulier ta Parole que nous allons méditer maintenant.
Par Jésus-Christ. Amen.
Chers frères et sœur en Christ,
et tout particulièrement, chers délégués synodaux de nos paroisses, pasteurs et laïcs !
Il nous arrive à tous, à certains moments de notre vie, de devoir tourner une page. Nous sommes 
« étrangers et voyageurs sur la terre » (Hé 11.13) Nous ne faisons que passer, mais, grâce à Dieu, nous avons un but merveilleux devant nous, comme nous l’avons amplement entendu ces derniers jours avec le thème de notre Assemblée Générale Synodale : « Tenez vos lampes allumées ! »
Nous ne faisons que passer, mais le Seigneur attend de nous qu’à tout moment de notre traversée de la vie nous accomplissions notre tâche, nous exercions nos responsabilités.
Celles-ci changent continuellement. D’enfants nous devenons adultes, puis vieillards. La plupart passent aussi de l’état d’enfant célibataire à celui de parents mariés, puis de grands-parents, voire de veufs. D’écoliers et étudiants ou apprentis nous devenons actifs puis retraités.
Et à chaque étape correspondent des devoirs spécifiques. Même la personne âgée, le retraité, a encore des responsabilités, même si elles sont nécessairement différentes de celles d’avant.
Après 36 années ininterrompues dans le Conseil Synodal, dont douze comme président synodal, je passe le relais. Cela va me faire tout drôle, c’est sûr, mais je ne me désintéresserai pas pour autant de mon Eglise et de l’avancement du Règne de Dieu dans les cœurs.
Je vais, avant tout, faire ce que chacun de vous et chaque croyant peut faire, ce en quoi l’apôtre Paul nous donne ici un exemple : Prier !
PRIER
1.  pour remercier le Seigneur pour la grande famille de son Eglise
2.  pour lui demander pour notre Eglise
a.  qu’elle comprenne l’immensité de l’amour de Christ
b.  qu’elle soit fortifiée par son Esprit et
c.  qu’elle œuvre en toute confiance en l’accompagnement de Dieu.
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Comme Paul, prions
POUR REMERCIER LE SEIGNEUR
POUR LA GRANDE FAMILLE DE SON EGLISE
Est-ce parce que nous avons le syndrome de Thomas et avons du mal à croire ce que nous ne pouvons voir, ou est-ce parce que nous avons l’œil si près de l’arbre que celui-ci nous cache la forêt, mais nous avons parfois du mal à être conscients de la grande « famille » qu’est l’Eglise (v. 15).
Nous voyons nos petites paroisses. Quand nous ne voyons qu’elles, rien d’étonnant que cela puisse nous décourager à l’occasion. Mais voyez Paul ! Lui aussi, au début, ne se trouvait qu’en présence d’églises de maisons, de communautés si petites qu’elles pouvaient se réunir chez des particuliers. Pourtant cela ne l’empêche pas de voir toute la grande, la nombreuse, l’immense « famille » de l’Eglise.
« Voilà pourquoi je plie les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, de qui toute famille dans le ciel et sur la terre tient son nom. » (v. 14-15)
Je prie pareillement que nos paroisses, quand elles prennent des décisions, ne raisonnent pas de façon étroite, en ne tenant compte que d’elles-mêmes, comme si le peuple de Dieu se résumait à elle. Non, il faut raisonner en regardant par-delà les murs de la paroisse ; il faut prendre des informations et voir ce que d’autres font dans une situation analogue.
Représentez-vous toujours cette merveilleuse réalité : en plaçant notre foi en Jésus et en son salut, nous nous trouvons au milieu de la nombreuse « famille » de « tous les saints » (v. 18), de tous ceux qui ont été « revêtus de Christ » (Ga 3.27) et de sa sainteté.
La « famille » de Dieu ne se résume pas à une paroisse ni à notre Eglise ; elle se trouve partout « sur la terre » « où l’Evangile est prêché purement et les saints sacrements administrés conformément à l’Evangile ». (C.A., Art. VII)
Une grande partie de la « famille » de l’Eglise se trouve même déjà « dans le ciel ».
C’est d’ailleurs vers là que nous sommes tous en mouvement. Nous ne sommes pas destinés à rester Eglise « sur la terre », mais à devenir « Eglise dans le ciel ».
Voyez toujours votre Eglise, même votre paroisse ou votre petit poste missionnaire, comme intégrés, fermement insérés dans la « famille qui tient son nom de Jésus-Christ, » l’Eglise chrétienne, la communauté de tous les croyants « sur la terre » et « dans le ciel » !
C’est là la grandiose destinée que nous devons au Seigneur de l’Eglise, à notre Sauveur mort et ressuscité pour nous. C’est à lui que nous devons d’être cette innombrable « famille » de Dieu qui n’a « d’autre fondement que celui qui a été posé, à savoir Jésus-Christ » (1 Co 3.11).
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Comme Paul, prions le Seigneur
POUR QUE NOTRE EGLISE COMPRENNE
L’IMMENSITE DE L’AMOUR DE CHRIST
Peut-être que la vie d’Eglise se déroulerait de façon plus sereine et plus épanouie si chacun se représentait la vie de l’Eglise comme baignant dans la lumière de l’amour du Christ.
Certes, l’Eglise – ni aucune de nos paroisses – n’est parfaite en amour et exempte de critiques. Les paroisses fondées par l’apôtre Paul ne l’étaient pas davantage. Ce qu’il prie pour elle, n’oublions pas non plus de le demander pour nos paroisses et leur vie : « Je prie que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour. » (v. 17)
Je sais, l’amour a bon dos. Moi aussi, une certaine façon de parler de l’amour m’exaspère. Surtout quand il s’agit de faire avaler des couleuvres au nom d’un prétendu amour.
Mais ici il ne s’agit pas de l’un de ces nombreux travestissements de l’amour. « L’amour » dans lequel nous prions Dieu de nous « enraciner », c’est « l’amour de Christ », « l’amour » qui tend à « accomplir la Loi » de Dieu (Rm 13.10), un « amour » qui se « fonde » sur la vérité de Dieu et qui s’oriente à cette vérité révélée dans la Bible ; c’est « l’amour » dont notre Seigneur est la sublime personnification.
« Je prie que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de l’amour de Christ, et de connaître cet amour qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu. » (v. 17b-19)
Les dimensions – « la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur », pour parler comme Paul – « de l’amour de Christ » devraient complètement nous irradier. Certes, « cet amour surpasse toute connaissance » : plus nous la méditons et y plongeons nos regards, et plus nous en sommes subjugués par son insondable profondeur et sa vertigineuse grandeur.
Justement, que cet amour sauveur de notre Seigneur soit le moteur et le mobile de notre vie d’Eglise et de paroisse ! Que cet amour sauveur oriente et canalise les activités de notre Eglise ! Qu’il nous porte et nous pousse, nous les uns vers les autres, et tous ensemble vers les autres !
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Comme Paul, prions le Seigneur
POUR QUE NOTRE EGLISE
SOIT FORTIFIEE PAR SON ESPRIT
Là aussi, ne faisons pas n’importe quoi pour obtenir l’Esprit de Dieu. Jésus nous a clairement indiqué que nous le rencontrons dans l’Evangile. C’est là que l’Esprit œuvre.
Notre Eglise veut être « fortifiée par son Esprit » ? Il faut pour cela que chacun d’entre nous soit « fortifié par [cet] Esprit ».
Il faut donc que chacun de nous aille se placer sous son influence. Où ça ? Là où « il rend témoignage de Jésus » (Jn 15.26), là où nous sommes au contact de l’Evangile : dans notre méditation personnelle de la Bible, dans nos cultes de famille, dans nos cultes, études bibliques et réunions de jeunes.
C’est là que le Saint-Esprit fait « habiter Christ dans votre cœur par la foi » ! Cessez la lecture personnelle de la Bible, négligez les études bibliques, évitez les cultes, ou les cultes de famille, et vous espérez en vain que le Saint-Esprit fasse « habiter le Christ dans votre cœur par la foi ».
Négligez tout cela, et vos réunions de conseil presbytéral et vos assemblées paroissiales ne serviront à rien, même les décisions en Assemblée Générale Synodale. Le Saint-Esprit ne se laisse pas forcer la main. Il nous donne rendez-vous dans l’Evangile, rien que dans l’Evangile de Jésus-Christ : c’est là qu’il veut nous « fortifier », nous « fonder », nous épanouir dans la foi, c’est là qu’il veut resserrer les liens entre nous et notre Sauveur.
Certes, nos réunions, assemblées et décisions ont leur raison d’être : elles doivent favoriser nos rencontres avec le Saint-Esprit dans l’Evangile, ou favoriser l’évangélisation, nous aider à amener des gens au contact du salutaire Evangile (Rm 1.16). Toute décision qui freine ou empêche cela est inutile, voire nuisible à notre salut.
Aussi, écrit Paul, « je prie qu’il vous donne, conformément à la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans votre être intérieur, de sorte que le Christ habite dans votre cœur par la foi. » (v. 16-17a)
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Comme Paul, prions le Seigneur
POUR QUE NOTRE EGLISE
ŒUVRE EN TOUTE CONFIANCE EN
L’ACCOMPAGNEMENT DE DIEU
Quand nous voyons la masse des incroyants et indifférents autour de nous, et le petit nombre d’adorateurs dans les églises, le vieil homme en nous voudrait nous pousser à abandonner : « A quoi bon tous nos efforts ? Tout le monde s’en fout ! »
Céder à ces tentations du Mauvais – car c’est là le propre de Satan : essayer de nous décourager ! – ce serait un manque de confiance en notre Seigneur. Lui, a-t-il abandonné, a-t-il renoncé à se sacrifier « pour le monde entier » (1 Jn 2.2) quand il a vu tout le monde se liguer contre lui, quand il a vu que bien peu de ceux pour qui il mourrait allaient en profiter ?
Non ! Et il n’abandonne pas non plus aujourd’hui. Il ne retire pas les promesses qu’il a faites, malgré l’ingratitude et le rejet que lui oppose la grande majorité des gens.
Au contraire, il nous encourage, il nous exhorte et, surtout, il nous accompagne de ses promesses.
Nous nous trouvons si peu nombreux ? Si impuissants ? Certes, si nous étions confrontés seuls à la tâche de l’Eglise, il y aurait de quoi se décourager. Mais nous ne le sommes pas. Notre Seigneur, nous dit Paul ici, « peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons » (v. 20) !
Recourons à « la puissance qui agit en nous », vivons de « l’Evangile, puissance de salut pour quiconque croit » (Rm 1.16), fortifions-nous à cette source d’eau vive, et notre Eglise en sera vivifiée et fortifiée.
Ne nous laissons pas décourager par l’immensité de la tâche, mais ayons confiance en ses promesses. Si nous nous branchons sur son Evangile de grâce et de vie, notre Seigneur « peut faire […] infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons ». Ne l’a-t-il pas déjà prouvé dans la vie de chacun d’entre nous, dans la vie aussi de chacune de nos paroisses, dans la vie aussi de notre Eglise ?
Et soyez-en certains, un jour il nous le prouvera de façon bien plus magistrale encore, comme les exposés de cette Assemblée Générale Synodale nous l’ont rappelé : alors nous serons « remplis de la plénitude de Dieu » (v. 19) !
En attendant – et dans la confiance en ses promesses et sa puissance – dirigeons-nous ensemble vers ce but, mais en nous laissant fortifier par l’amour de notre Seigneur et en faisant bénéficier nos paroisses et notre Eglise de la foi dont il nous remplit.
« A lui soit la gloire dans l’Eglise et en Jésus-Christ, pour toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen ! » (v. 21)
Jean Thiébaut Haessig, pasteur


Chants proposés :
                   Prélude
C’est un rempart que notre Dieu                        AL 37-03
                   Liturgie
Je crois en Dieu le Créateur                               AL 61-81
                   Prédication
                   Interlude
                   Prière Générale
Jésus, ton règne sans pareil                               AL 36-14
                   Installation des Conseillers Synodaux
                   Sainte Cène
Seigneur, tu nous partages ton corps et ton sang     
                                                                                  AL 24-12
Oh ! viens, Seigneur, demeure parmi nous     AL 24-17
Enfants de la lumière                                           AL 36-16
                   Liturgie de post-communion

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