dimanche 28 octobre 2012

Sermon du dimanche 28 Octobre 2012


21ème dimanche après la Trinité
Fête de la Réforme

Jean 8.31à36
Jésus dit alors aux Juifs qui avaient cru en lui : « Si vous restez fidèles à mes paroles, vous êtes vraiment mes disciples ; 32 ainsi vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. » 33 Ils lui répondirent : « Nous sommes les descendants d'Abraham et nous n'avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu nous dire : ‘Vous deviendrez libres’ ? » 34 Jésus leur répondit : « Oui, je vous le déclare, c'est la vérité : tout homme qui pèche est un esclave du péché. 35 Un esclave ne fait pas pour toujours partie de la famille, mais un fils en fait partie pour toujours. 36 Si le Fils vous libère, vous serez alors vraiment libres. » BFC
Liberté !

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
« Le petit Jean a bu, mais il ne boira plus ; car ce qu’il prit pour H2O fut H2SO4. » Ce petit dicton drôle me rappelle l’importance de la vérité, de pouvoir faire le point, de savoir la réalité des choses. Et tout comme l’eau et l’acide sulfurique ont la même apparence—les deux sont un liquide sans couleur—cela me rappelle aussi qu’il est parfois difficile de faire un distinction entre la vérité et le mensonge.
La nature de la vérité—ce qu’elle est, ce qu’elle n’est pas, où la trouver—est au fond de cette lecture de l’Evangile de Jean et même de notre commémoration de la Réforme. Je crois bien que nous voudrions toujours connaître la vérité. Nous n’aimons pas toujours la vérité et certainement nous ne disons pas toujours la vérité, mais nous voulons toujours la connaître.
Mais, même si nous connaissons la vérité, nous y tenir n’est pas facile. Car depuis la création du monde il y a un complot pour nous tromper. Adam et Eve, devaient-ils croire à Dieu ou au serpent ? Dieu leur avait dit de ne pas manger du fruit de l’arbre qui donnait la connaissance du bien et du mal. Sinon, ils mourraient. Le serpent lui, leur disait qu’ils ne mourraient pas du tout ; en fait ils auraient les yeux ouverts et seraient comme Dieu lui-même. Et qui n’aimerait pas cela ? Dieu, nous le savons, a dit la vérité ; le serpent a menti ; et Adam et Eve sont morts.
Leur échec au sujet de la vérité nous a fait subir la mort ; mais il y a bien plus que cela. Depuis lors il nous est difficile même de connaître la vérité, surtout la vérité qui nous affranchit de la mort. Alors, pour un bref moment dans le temps, « Celui qui est la Parole est devenu un homme et a vécu parmi nous. » Jn 1.14. Il a été une lumière brillant dans l’obscurité qui nous a révélé la grâce et la vérité, la vérité qui nous affranchit de la mort. Celui-là nous dit, « Si vous restez fidèles à mes paroles, vous êtes vraiment mes disciples ; ainsi vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. »
Mais à maintes reprises, l’ancien serpent a levé sa tête et a dit qu’on n’a pas besoin d’être disciple de Jésus-Christ. Il y a d’autres vérités qui pourraient nous rendre libres. Et à l’instar d’Adam et Eve, nous y avons cru. En conséquence, la vérité reste obscure et notre lutte pour la vérité continue. La Réforme en est un exemple.
Le 31 octobre 1517, Martin Luther a affiché un document à la porte de la chapelle du château de Wittenberg. Nous l’appelons les 95 Thèses mais il l’a intitulé Disputation de Martin Luther sur la puissance des indulgences. C’était une invitation aux théologiens à débattre la vente des indulgences.
Une indulgence est la remise des peines méritées par les péchés. L’idée est la suivante. Lorsqu’on confesse son péché, on est pardonné ; cependant il faut en faire pénitence. C'est-à-dire, on devait subir quelque punition ou faire une bonne action qui pourrait compenser son péché. Pour tous les péchés non compensés dans cette vie il y avait le purgatoire, un lieu imaginaire ou l’on était purgé des ses péchés avant d’accéder au paradis. Et cela, parait-il, pouvait durer des siècles !
Alors l’Eglise offrait un moyen d’y échapper : l’indulgence. Dans des circonstances particulières—dans ce cas, pour un don d’argent—on recevait une remise des peines que méritaient ses péchés. On n’avait ainsi plus besoin de compenser ses péchés. On pouvait se les payer !
Luther voulait débattre cette pratique car il savait qu’elle était néfaste. La vente des indulgences était un mensonge cupide qui trompait les gens et les détournait de la vérité. Qui plus est, ce mensonge plongeait les gens davantage dans l’esclavage. Comme quelqu’un qui gaspille son salaire pour les billets de loto au lieu de pourvoir aux besoins de sa famille, les gens gaspillaient le peu qu’ils avaient pour un bout de papier complètement inutile. Au lieu de se payer la liberté du purgatoire et de ses péchés, on se payait plus de misère.
Luther cherchait la vérité, la vérité de l’Evangile. Ainsi introduit-il ses 95 thèses par ces mots : « Par amour pour la vérité et pour la préciser, les thèses suivantes seront soutenues à Wittenberg… » Dans ce document, la question fondamentale est celle-ci : sur quoi fondons-nous notre foi et pratique Chrétienne ? Sur les traditions des hommes ou bien sur la Parole de Dieu ?
La Bible ne dit rien du sujet des indulgences ni du purgatoire. Elle parle de la rémission des péchés par égard pour Christ. La vérité est que nous sommes libérés de la punition que méritent nos péchés et de tout besoin de les compenser par la miséricorde de Dieu. Nous sommes uniquement et totalement justifiés par la mort et la résurrection du Christ. Jésus a compensé nos péchés. En revanche, ce que Dieu cherche chez nous, c’est que nous mettions notre entière confiance en cette bonne nouvelle. Il nous appelle à rester fidèles à ses paroles et à être ses disciples.
L’appel de Luther à ce débat a déclenché la Réforme, une grande lutte pour la vérité dans l’église occidentale. Il y avait des persécutions. Luther lui-même comme vous le savez a été déclaré un hors-la-loi. Mais la parole de Jésus s’est montré juste : « Si vous restez fidèles à mes paroles, vous êtes vraiment mes disciples ; ainsi vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. » En se tenant ferme à la Parole de Dieu Luther et des autres ont prévalu et ont été libérés de l’erreur et de l’esclavage au péché.
Nous sommes héritiers de cette lutte pour la vérité. Nous avons hérité non seulement des Saintes Ecritures, la véritable parole de Dieu, mais des choses telle que nos Confessions Luthériennes. Ces Confessions nous disent clairement que la foi qui sauve vient de l’écoute de la Parole de Dieu. Nous avons tous appris que l’unique source et norme de la foi et de la pratique Chrétienne est la Parole de Dieu. Du coup, la question qui reste, c’est si nous prendrons à cœur cette parole de Jésus : « Si vous restez fidèles à mes paroles, vous êtes vraiment mes disciples ; ainsi vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. »
Pourquoi est-ce la parole de Jésus qui nous rend libres ? Pourquoi pas la parole de Confucius ou Bouddha ou Mohammed ? Pourquoi pas celle de Darwin ou Dawkins ou Gould ? Parce que, à la différence de tous ceux-là, Jésus n’a pas prononcé sa parole à lui. Durant son ministère il disait, « L'enseignement que je donne ne vient pas de moi, mais de Dieu qui m'a envoyé. » Jn 7.16. Jésus n’a pas donné son opinion, le monde selon Jésus, un charpentier de Nazareth. Ses paroles n’étaient pas le résultat de ses expériences ni de sa recherche scientifique. Il n’était pas un philosophe juif qui enseignait la mathématique, la physique et la logique. Au lieu de cela, il enseignait une vérité qui est au vrai fond de toutes ces disciplines. Il révélait Dieu. Il transmettait et expliquait les véritables pensées et dessins du Créateur.
En conséquence, comprendre et faire confiance aux paroles de Jésus, c’est connaître la vérité qui donne la compréhension de toute la science. Les hommes ont découvert tant de réalités dans le monde. Mais tout comme celui qui manque la forêt pour les arbres, nous avons souvent du mal à rejoindre toutes ces réalités pour voir la vue d’ensemble. Dieu a crée l’ensemble. Lui seul peut nous le faire comprendre. Lui seul tient la clé de la compréhension de toute la vie parce qu’il sait ce que nous ne savons pas et ne pouvons pas savoir à moins qu’il ne nous le dise. Et cette clé est Christ. Car par lui toutes choses ont été faites et sont soutenues. Lui seule donne l’ordre et la raison à toute la nature et à l’histoire.
Sans Christ donc, nous n’avons qu’une masse de faits et de mensonges désordonnés et dépourvus de sens. Sans Christ nous suivrons une fausse explication de la vie comme l’évolution ou quelque philosophie, ou bien, nous errerons sans but parce que nous n’avons pas d’explication. Alors Jésus dit, « Si vous restez fidèles à mes paroles, vous êtes vraiment mes disciples ; ainsi vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. »
A ce point on tirerait peut-être la conclusion que la liberté dont Jésus parle n’est qu’une question de connaissance, une sorte de liberté de l’ignorance ou des superstitions. Mais elle est beaucoup plus que cela. Les juifs ont répondu à Jésus, « Nous sommes les descendants d'Abraham et nous n'avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu nous dire : ‘Vous deviendrez libres’ ? » Jésus leur répondit : « Oui, je vous le déclare, c'est la vérité : tout homme qui pèche est un esclave du péché. Un esclave ne fait pas pour toujours partie de la famille, mais un fils en fait partie pour toujours. Si le Fils vous libère, vous serez alors vraiment libres. »
Exactement comme Adam et Eve, nous avons désobéi à la vérité que nous connaissons. Nous sommes normalement conscients du bien et du mal car Dieu nous a ainsi crées. Nous avons une connaissance naturelle du bien et du mal et donc, quand nous faisons du mal, nous le faisons sciemment.
Comme Adam, nous mentons et cherchons à cacher nos péchés. Comme Caïn nous tuons nos frères par jalousie. Comme David nous faisons l’adultère. Comme Pierre nous renions notre foi de peur de persécution.
Nous avons péché et nous pécherons encore. Nous ne pouvons pas cesser. Nous ne pouvons pas être parfaits. Nous sommes manifestement esclaves du péché. Nous obéissons à ce que nous reconnaissons pour mauvais. Nous avons besoin d’un sauveur !
Eh bien, le Sauveur est venu dans le monde, et à ceux qui l’ont reçu et ont cru en lui, il leur a donné le droit de devenir enfants de Dieu. (Jn 1.12)
Le Sauveur nous dit, « Oui, je vous le déclare, c'est la vérité : quiconque écoute mes paroles, et croit en celui qui m'a envoyé, possède la vie éternelle. Il ne sera pas condamné, mais il est déjà passé de la mort à la vie. » Jn 5.24.
Le Sauveur dit, « Prenez et mangez ceci, c'est mon corps. » « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang qui garantit l'alliance de Dieu et qui est versé pour une multitude de gens, pour le pardon des péchés. » Mt 26.27-27.
Le Sauveur dit, « Si vous restez fidèles à mes paroles, vous êtes vraiment mes disciples ; ainsi vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. »
Voilà la vérité qui nous libère de tout mensonge, de toute erreur, de toute imagination humaine, et surtout de la corruption profonde de notre for intérieur que Dieu appelle le péché.  Voilà la vérité qui nous libère de l’esclavage et fait de nous les enfants de Dieu. Et pour bénéficier de cette liberté nous n’avons pas à acheter des indulgences ou à faire aucune autre chose que les hommes s’imaginent dans leurs rêveries. Tout ce que nous avons à faire c’est de toujours écouter et mettre en pratique la parole de Jésus.
Un cantique de notre héritage de la Réforme résume bien l’affaire :
Ce mot, c’est du grand Roi des rois
La Parole immortelle :
Le monde et l’enfer à la fois
Ne peuvent rien contre elle.
Prenez corps et biens,
Femmes, enfants, soutiens :
Efforts superflus !
Ton royaume, ô Jésus !
Reste au chrétien fidèle.

Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
 Pasteur David Maffett

samedi 27 octobre 2012

Sermon du dimanche 21 Octobre 2012


20ème dimanche après la Trinité

Deux Grands Obstacles à la Vie Eternelle

Marc 10.17à27
Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut et se jeta à genoux devant lui : « Bon maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? » 18 Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, si ce n'est Dieu seul. 19 Tu connais les commandements : Tu ne commettras pas d'adultère ; tu ne commettras pas de meurtre ; tu ne commettras pas de vol ; tu ne porteras pas de faux témoignage ; tu ne feras de tort à personne ; honore ton père et ta mère. » 20 Il lui répondit : « Maître, j'ai respecté tous ces commandements dès ma jeunesse. » 21 L'ayant regardé, Jésus l'aima, et il lui dit : « Il te manque une chose : va vendre tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, [charge-toi de la croix] et suis-moi. » 22 Mais l'homme s'assombrit à cette parole et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens. 23 Regardant autour de lui, Jésus dit à ses disciples : « Qu'il est difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! » 24 Les disciples furent effrayés de ce que Jésus parlait ainsi. Il reprit : « Mes enfants, qu'il est difficile [à ceux qui se confient dans les richesses] d'entrer dans le royaume de Dieu ! 25 Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. » 26 Les disciples furent encore plus étonnés et se dirent les uns aux autres : « Qui donc peut être sauvé ? » 27 Jésus les regarda et dit : « Aux hommes cela est impossible, mais non à Dieu, car tout est possible à Dieu. »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Dans l’élection présidentielle cette année en France, 80 % des votants de la population se sont exprimés. C’est un taux de participation de beaucoup supérieur à ce qu’on voie dans quelques autres pays. Aux Etats-Unis par exemple, où il y aura une élection présidentielle dans trois semaines, le taux de participation n’est historiquement que de 50-60 %. Avant l’élection américaine de 2004 les analystes prévoyaient une participation des votants inférieure à 50 % de la population. Cela veut dire que 110 millions de personnes n’allaient pas voter cette année-là. C’est plus que la population de toute la France !
Naturellement les analystes proposaient des raisons pour cela, pourquoi tant de personnes ne votent pas. Avant l’élection de 2004, un analyste américain a dit qu’une raison importante était que les jeunes votants avaient adopté l’attitude que la richesse est la vraie source du bien-être et du bonheur. La poursuite de la richesse est donc la préoccupation au centre de la vie. Les autres questions sont moins importantes. Si cet analyste avait raison, alors la poursuite de la richesse était un obstacle à la vie politique, et l’est peut-être toujours. Nous verrons dans trois semaines.
Il y a une situation semblable dans notre lecture de l’Evangile. Jésus nous met en garde contre deux obstacles très subtils et dangereux à la vie éternelle : le mérite et la richesse. Car, comme beaucoup d’américains qui auraient tourné le dos aux élections en faveur de la poursuite de leur vie et richesse, ainsi beaucoup, comme l’homme riche de notre lecture, tournent le dos à Jésus à cause de leur richesse et de leur mérite.
Le premier obstacle dangereux est le mérite. Je n’ai aucun doute sur le fait que l’homme qui s’est mis à genoux devant Jésus était absolument sincère quand il a demandé ce qu’il fallait faire pour hériter de la vie éternelle. Et je ne trouve pas ridicule sa déclaration d’avoir respecté tous les commandements depuis sa jeunesse. Il y a des gens vraiment pieux et bons. Je suppose que la plupart de nous, à sa place, aurait répondu de la même façon. Nous n’avons jamais tué, commis l’adultère, escroqué quelqu’un ou porté faux témoignage dans un procès. En général, nous avons respecté les commandements de Dieu ; surtout si nous n’y passons qu’un regard superficiel.
Mais Dieu lui, ne fait pas de regard superficiel. Il nous scrute jusqu’au fond. « En effet, la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante que toute épée à deux tranchants, pénétrante jusqu'à séparer âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. Aucune créature n'est cachée devant lui : tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. » Hé 4.12-13.
On était souvent mal à l'aise en présence de Jésus car sa parole dévoilait les pensées du cœur. C’est ce qu’il fait à cet homme riche. « Il te manque une chose : va vendre tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. » Bien que cet homme soit un gars bien, juste aux yeux de tout le monde, devant Dieu il ne l’était pas. En vérité, il n’aimait pas Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée et de toute sa force. Non, il aimait plus ses grands biens.
Sans doute qu’il était prêt à faire beaucoup de choses. Si Jésus lui avait dit de faire un pèlerinage au mont Sinaï et d’y aller à pied, ou de jeuner pendant deux semaines ou de faire quelque autre chose de difficile, l’homme l’aurait fait avec joie afin de gagner la vie éternelle. Mais il ne pouvait pas se séparer de sa richesse car il l’aimait par dessus toute chose. Jésus voulait que cet homme se rende compte du désir de son cœur. Voilà pourquoi Jésus à fait une demande qui nous parait si peu raisonnable : va vendre tout ce que tu as et donne-le aux pauvres.
Au début de cette  rencontre l’homme a appelé Jésus « Bon maître. » Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, si ce n'est Dieu seul. » Jésus veut dire « bon » dans un sens absolu, parfait. Dieu l’est. A la création, toute chose était très bonne. L’homme, ayant été crée à l’image de Dieu, était bon comme Dieu. Mais le péché nous a corrompus nous privant de toute possibilité de devenir bon de nouveau. Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. Il nous est même difficile de regarder Dieu de façon favorable, de le considérer bon, de le craindre et de l’aimer par dessus toutes choses et mettre en lui seul notre entière confiance. Ne voyant pas Dieu de nos yeux, nos biens que nous voyons nous sont beaucoup plus chers. Jésus a demandé à cet homme de vendre tout ce qu’il avait et de le donner aux pauvres pour le réduire au désespoir, afin qu’il comprenne qu’il ne pouvait pas mériter la vie éternelle. Son obéissance aux commandements depuis sa jeunesse ne suffisait pas. Car au fond de son cœur il aimait ses grands biens plus que Dieu.
La question, « Que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? » n’est pas la bonne. La bonne question est celle de l’apôtre Paul quand il a ressenti le désespoir : « Malheureux être humain que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? » Rm 7.24. Si je ne peux pas faire ce que Dieu exige, qui me sauvera pour que j’entre dans le royaume et hérite de la vie éternelle ? Voilà la bonne question, d’autant plus que la réponse est facile !
Jésus te sauvera. Ce qui t’est impossible est possible à Dieu. Jésus t’a sauvé comme il a sauvé l’homme riche. Il t’a aimé et a entièrement accompli la volonté de Dieu à ta place, pour toi. Etant Dieu, Jésus est bon dans le sens absolu ; et uni à lui par la foi, Dieu t’accorde sa bonté. Jésus t’a aimé malgré tes biens et tout ce que tu as fait. Ne demande donc pas, « Que dois-je faire ? », mais « Qui me délivrera ? »
Le deuxième obstacle ici est la richesse. Regardant autour de lui, Jésus dit à ses disciples : « Qu'il est difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples furent effrayés de ce que Jésus parlait ainsi. Il reprit : « Mes enfants, qu'il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. » 
Pourquoi cela a-t-il si choqué les disciples ? Parce que les juifs avaient tendance à assimiler la richesse et la bénédiction de Dieu. Et ils sont loin d’être les seuls à le faire. Il est naturel de penser que les riches doivent plaire à Dieu parce qu’ils ont tant de richesse, n’est-ce pas ? Cela peut être vrai. Dieu avait toujours promis aux Israélites de les bénir, de les combler de bénédictions s’ils gardaient son alliance. Mais la bénédiction ne doit pas remplacer ou nous faire oublier Dieu qui la donne !
Mon pasteur, surveillant de mon vicariat, m’a raconté une histoire avec un paroissien. C’était un homme fidèle qui a tout à coup commencé à manquer le culte et puis a cessé d’y assister. Après un temps le pasteur a appris qu’il avait acheté un bateau et passait désormais chaque weekend en bateau. Du coup le pasteur est allé un jour voir l’homme à la marina et l’a trouvé travaillant à bord de son bateau. Le pasteur l’a salué. Puis l’homme, étant content de voir son pasteur, l’a invité à bord pour visiter. Mais le pasteur a refusé en disant qu’il ne voulait pas piétiner son dieu. Tout est devenu très sombre mais l’homme a bien compris et est retourné à l’église le dimanche suivant. 
Vous et moi nous savons les choses et les activités qui nous tentent à faire de même. A la place du bateau, mettons une maison de campagne ou un sport et cette histoire pourrait être celle de nos voisins ou de nous-mêmes. Notre prospérité nous éloigne facilement de Dieu.
Jésus explique cela dans sa parabole du semeur et les terrains. Une partie de la semence est tombé parmi les ronces ; les ronces ont poussé et l'ont étouffée, et la semence n’a pas donné de fruit. La semence est la Parole de Dieu qui crée la foi en nous. Les ronces sont les préoccupations de ce monde, l'attrait trompeur des richesses et les passions en tout genre qui pénètrent en nous, étouffent la parole et la rendent infructueuse. La foi meure. Nous savons combien vite et facilement les mauvaises herbes poussent dans le jardin et dans la pelouse ; nous devons donc comprendre combien il est facile pour l'attrait trompeur des richesses de pousser dans notre cœur.
Paul comprenait bien l'attrait trompeur et mortel des richesses et a écrit au jeune homme Timothée : « Quant à ceux qui veulent s'enrichir, ils tombent dans la tentation, dans un piège et dans une foule de désirs stupides et nuisibles qui plongent les hommes dans la ruine et provoquent leur perte. L'amour de l'argent est en effet à la racine de tous les maux. En s'y livrant, certains se sont égarés loin de la foi et se sont infligé eux-mêmes bien des tourments. » 1 Ti 6.9-10. Aïe ! « Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. »
Puisque la richesse peut-être si dangereuse, nous devons tenir bien compte de l’avertissement de Jésus et prendre garde à l’amour de l’argent. Nous devons garder la richesse à sa place. Elle ne peut ni nous sauver l’âme ni nous payer un bel appartement au ciel. Mais elle peut être une bénédiction pour nous et pour les autres quand nous en faisons un usage légitime. La richesse comme nous, doit être un serviteur. Elle doit pourvoir nos besoins et servir notre prochain. Elle doit nous aider à accomplir le devoir que Luther dit dans l’explication du 5ème Commandement : « Nous devons craindre et aimer Dieu afin de ne pas porter atteinte à la vie ou à la santé de notre prochain, mais de le secourir dans le péril et dans le besoin. » La richesse nous aide à secourir notre prochain dans tout besoin. Voilà ce qui fait de la richesse une bénédiction.
Et cela nous pouvons le faire parce que Jésus nous a préparé une place au ciel et nous en donne l’accès. Nous avons donc un trésor au ciel ; et cela n’est pas une espèce de souhait mais une garantie parce que Jésus est ressuscité des morts. Qui plus est, en attendant la fin de cet âge, et en mettant notre confiance en Jésus, nous pouvons être libres de l'attrait trompeur des richesses parce que la richesse n’a rien à faire avec notre vie éternelle. Jésus est notre vie. « Aux hommes cela est impossible, mais non à Dieu, car tout est possible à Dieu. »
Chers frères et sœurs en Christ, des millions de personnes n’auraient pas voté parce qu’ils étaient trop occupé avec leur richesse. Encore des millions vont perdre leur foi en Christ ou vont refuser même de l’écouter parce que l’amour de la richesse les éloigne de Jésus. Mais nous, nous connaissons la vérité : mets donc ta confiance en Jésus et garde-toi de l'attrait trompeur des richesses. Amen.
Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
 Pasteur David Maffett

mardi 16 octobre 2012

Sermon du dimanche 14 Octobre 2012


19ème dimanche après la trinité

La Cardio-sclérose

Marc 10.2à12 
Les pharisiens l'abordèrent et, pour lui tendre un piège, ils lui demandèrent s'il est permis à un homme de divorcer de sa femme. Il leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » « Moïse, dirent-ils, nous a permis d'écrire une lettre de divorce et de renvoyer notre femme. » Jésus leur dit : « C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné cette règle.  Mais au commencement de la création, Dieu a fait l'homme et la femme ; c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère [et s'attachera à sa femme], et les deux ne feront qu'un. Ainsi, ils ne sont plus deux mais ne font qu'un. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. »
Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples l'interrogèrent encore là-dessus. Il leur dit : « Celui qui renvoie sa femme et qui en épouse une autre commet un adultère envers elle, et si une femme divorce de son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère. »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Il y a une maladie dont nous sommes tous atteints : la cardio-sclérose. Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de cette maladie, mais sans doute vous avez entendu parler d’artériosclérose, le durcissement des artères. 
La sclérose est le durcissement d’un tissu tel qu’il ne fonctionne plus normalement. « Cardio » indique une relation avec le cœur ; cardio-sclérose veut donc dire, un durcissement du cœur. En fait, cela existe, un durcissement des muscles du cœur avec des conséquences pathologiques.
Ce n’est pas de cela que Jésus parle. Néanmoins, il parle d’une dureté de cœur, d’une cardio-sclérose si je peux le dire. A cause de notre nature pécheresse, nous souffrons tous de cette maladie, d’un cœur dur, insensible, têtu. Le divorce, dont il est question dans notre lecture de l’Evangile, est un symptôme de cette maladie spirituelle. Et la seule façon de guérir de cette cardio-sclérose, c’est de se tourner vers Jésus dans la repentance pour recevoir le pardon et le don du Saint-Esprit qui crée en nous un nouveau cœur.
Marc dit que des Pharisiens sont venu voir Jésus pour lui tendre un piège, c’est-à-dire, pour tacher de trouver une parole qu’ils pourraient utiliser pour le dénoncer. Ils lui demandent donc « s'il est permis à un homme de divorcer de sa femme. Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » « Moïse, dirent-ils, nous a permis d'écrire une lettre de divorce et de renvoyer notre femme. » Jésus leur dit : « C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné cette règle.  Mais au commencement de la création, Dieu a fait l'homme et la femme ; c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère [et s'attachera à sa femme], et les deux ne feront qu'un. Ainsi, ils ne sont plus deux mais ne font qu'un. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. »
Ces hommes connaissaient Jésus et pensaient qu’il serait contre le divorce. Pouvait-on donc le faire contredire Moïse et la Bible ? Ils s'appuyaient sur un passage dans Deutéronome 24 qui dit que si un homme renvoie sa femme et elle se remarie avec un autre homme, et si le deuxième la renvoie aussi à son tour, alors le premier mari ne peut pas la reprendre pour femme. Alors la loi que Moïse a établie n’était vraiment pas une loi autorisant le divorce. C’était plutôt une loi qui voudrait freiner la pratique abominable de passer une femme d’un homme à un autre. L’AT n’autorise expressément pas le divorce. C’est que la loi de Moïse reconnaissait que les hommes renvoyaient leurs femmes et cherchaient à limiter cette pratique.
La réponse de Jésus aurait dû fâcher ces Pharisiens pour deux raisons. Premièrement, il dit, C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné cette règle. Comment Jésus sait-il que Moïse ne voulait pas permettre le divorce mais a été contraint à le tolérer parce que les hommes étaient si têtus qu’ils ne pouvaient pas se passer de cette pratique ? On ne peut pas lire cela dans la Bible. Jésus le savait parce qu’il est le Fils de Dieu. C’est comme sa déclaration dans l’Evangile de Jean, qu’il existait avant la naissance d’Abraham (Jn 8.58). Jésus parlait toujours avec une autorité supérieure à celle de Moïse ou d’Abraham ou de toute autre autorité juive, car il parlait en tant que Fils de Dieu. Cela dérangeait les Pharisiens et pourrait nous déranger aussi parce qu’on ne peut pas lui donner tort ni le contredire.
La seconde raison pour laquelle Jésus aurait dû fâcher ces Pharisiens, c’est qu’il les réprouve pour la pratique du divorce. Moïse a dû permettre le divorce à cause de leur cardio-sclérose à eux, à cause de leur dureté de cœur ! Et cela était contraire à la volonté de Dieu. Moïse a également écrit le livre de la Genèse que Jésus cite. Mais au commencement de la création, Dieu a fait l'homme et la femme ; c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère [et s'attachera à sa femme], et les deux ne feront qu'un. Voilà la volonté de Dieu.
Dieu n’a jamais voulu le divorce. Le prophète Malachi dit, « Veillez sur votre esprit : que personne ne trahisse la femme de sa jeunesse, car je déteste le divorce, dit l'Eternel, le Dieu d'Israël. » Jésus le répète, « Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. » On ne peut pas blâmer ni Dieu ni Moïse pour le divorce. On ne peut blâmer que notre cardio-sclérose, notre cœur dur et têtu.
Le divorce est un problème ; l’alcoolisme est un problème ; le meurtre, l’adultère, le mensonge, la convoitise, ce sont tous des problèmes, mais ils ne sont pas le problème. Le problème c’est la dureté de cœur. Le cœur est le siège de sa volonté, de sa foi et de son caractère moral. Un cœur endurci est un cœur qui rejette constamment la volonté de Dieu. C’est un cœur têtu, un cœur qui comprend mais refuse d’obéir et se soumettre à Dieu. La cardio-sclérose est la maladie de toute personne séparée de Dieu.
Voilà comment l’apôtre Paul la qualifie : « Vous ne devez plus vous conduire comme les non-croyants, qui se laissent guider par la sottise de leurs pensées. Ils ont l'intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu à cause de l'ignorance qui est en eux, à cause de l'endurcissement de leur cœur. Ils ont perdu tout sens moral et se sont livrés à la débauche pour commettre avec avidité toutes sortes d'impuretés. » (Ep 4.17-19). Si nous ne pouvons pas nous maitriser vis-à-vis du divorce ou de n’importe quel autre péché, c’est dû à notre dureté de cœur.
Que faire donc ? D’abord, nous devons comprendre la volonté de Dieu. Une façon de s’attaquer à un problème c’est de changer les règles. Dans ce cas ce serait de permettre le divorce. Moïse a dû faire des concessions aux Israélites comme nos gouvernements aujourd’hui. Mais Dieu n’accepte pas ces compromis. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. Point. Jésus va même plus loin : Celui qui renvoie sa femme et qui en épouse une autre commet un adultère envers elle, et si une femme divorce de son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère.
Le point est donc que le divorce n’est pas acceptable seulement parce que les humains le pratiquent et parce que Dieu semble le tolérer. Dieu supporte beaucoup de maux dans le temps présent mais n’y donne pas pour autant son approbation. Le divorce est contre sa volonté et porte des conséquences dans notre vie. Nous ne devons pas imaginer que « les deux ne feront qu'un » est un idéal démodé, un rêve de l’antiquité que nous ne devons pas chercher à pratiquer aujourd’hui. C’est bien ce que le diable aimerait nous faire croire.
Mais attention. La grande question ici n’est pas le divorce. La grande question est beaucoup plus fondamentale : la dureté du cœur. Tu ne dois pas te féliciter si tu n’es pas divorcé. Le divorce n’est qu’un symptôme de la cardio-sclérose dont nous parlons. Le divorce ne cause pas la dureté de cœur ; c’est la dureté de cœur que cause le divorce et tout autre péché. Chacun de nous souffre de beaucoup de symptômes de cette maladie. Notre cardio-sclérose nous a rendus incapables d’accomplir la volonté de Dieu, chose qui a bien vexé l’apôtre Paul. « Je ne comprends pas ce que je fais : je ne fais pas ce que je veux et je fais ce que je déteste… Malheureux être humain que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Rm 7.15 et 24) Mais Jésus bien sûr !
La seconde chose à faire est donc de nous repentir et nous tourner vers Jésus pour le pardon. Nous ne lui demandons pas de nous tolérer et de nous supporter tels que nous sommes. Non, nous lui demandons de nous pardonner et de nous donner un nouveau cœur. Par le prophète Ezéchiel Dieu a déclaré, « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau. Je retirerai de votre corps le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. C'est mon Esprit que je mettrai en vous. Ainsi, je vous ferai suivre mes prescriptions, garder et respecter mes règles. » (Ez 36.26-27)
Dieu nous a fait cela en Christ. Jésus, par sa vie juste, sa mort innocente et sa résurrection glorieuse nous a gagné un entier pardon de Dieu. Dieu le Père n’a pas fermé les yeux sur notre péché, y compris le divorce. Il s’en est occupé. Jésus a payé cher notre pardon par sa vie. Ton péché est effacé devant Dieu. Il n’existe plus, ne compte plus contre toi. Puis Jésus a mis son Saint-Esprit sur toi à ton baptême. Non, tu n’as rien senti, pas de sensation d’être possédé d’un esprit. Néanmoins, tu l’as reçu et ce Saint-Esprit agit pour te guider et te transformer. C’est lui la voix de ta conscience qui te dit, « Fais ceci et non cela. » Il enlève ton cœur de pierre et le remplace par un cœur de chair. C’est la puissance et la présence de l’Esprit qui te transforme et te pousse à accomplir la sainte volonté de ton Créateur. Et c’est bien cette volonté qui t’apporte le bonheur et le bien-être.
Jésus nous a enseigné à prier, « Que ton règne vienne. » Dans son Petit Catéchisme Luther explique que le règne de Dieu vient en nous quand « le Père céleste nous donne son Saint-Esprit, pour croire par sa grâce à sa Parole, et pour vivre saintement dans le temps et dans l’éternité. »
Ton Créateur ne veut pas que tu cèdes à la cardio-sclérose. Il veut que tu la combattes. Oui, nous y avons tous échoué de bien de façons. Pour quelques-uns celà a été le divorce. Pour nous autres, d’autres fautes —en pensées, en paroles et en actes— dévoilées par la loi de Dieu. N’empêche. Dieu ne veut pas que tu regarde le péché comme inévitable. Il faut le combattre ; sinon ton cardio-sclérose va éclater en de nouveaux symptômes, garantis.
Ainsi, y a-t-il une troisième chose à faire. Nous devons adopter pour règlement de vie celui de Dieu et non celui du monde. Par exemple, si ta fille voulait se marier, lui dirais-tu que le mariage est difficile, qu’il vaut peut-être mieux cohabiter avec un homme pour tester la vie commune ou du moins faire un contrat de mariage pour faciliter un éventuel divorce. Est-ce là le modèle de vie à proposer à nos enfants ?
Tenons nous en au règlement de Dieu : le mariage à vie entre un homme et une femme où « les deux ne feront qu'un ». Si ta fille veut se marier, dis-lui de ne pas s’y précipiter mais d’être sûre qu’elle est prête à devenir une seule chair avec cet homme et lui être fidèle à vie comme elle l’est à Christ. Dis à ton fils de se consacrer à sa femme et l’aimer comme Christ à aimé l'Eglise et s'est donné lui-même pour elle. Et quand il y aura des enfants, des factures à payer et des temps difficiles, rappelle-leur l’importance de leur union et aide-les à fortifier leur mariage et à résoudre les problèmes.
Le mariage n’est pas facile. Nous n’attendrons peut-être pas un mariage parfait. Quand même, nous devons nous y efforcer. Quelques-uns de nous serons victimes de la dureté de cœur d’un époux ou d’une épouse qui ne veut pas s’y efforcer. Pour ces raisons nous devons nous accrocher fermement au Christ pour avoir l’assurance du pardon et le Saint-Esprit qui peut guérir notre cœur brisé.
Chers frères et sœurs en Christ, nous souffrons tous de la cardio-sclérose, de la dureté du cœur. Les symptômes de cette condition sont les nombreuses choses que nous pensons, disons et faisons contre Dieu et notre prochain. La seule cure pour cette maladie mortelle est la foi en Christ. Il te pardonnera et te donnera un cœur nouveau. Confie-toi donc à Jésus.
Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
 Pasteur David Maffett

mercredi 10 octobre 2012

Sermon du dimanche 7 Octobre 2012


18ème dimanche après la trinité

Nombres 11.4à34
Ne doute pas de Dieu !

Moïse dit : « Le peuple au milieu duquel je me trouve compte 600000 fantassins et toi, tu dis : “Je leur donnerai de la viande et ils en mangeront un mois tout entier !” » L'Eternel répondit à Moïse :
 « Le bras de l'Eternel serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je t'ai dit arrivera ou non. » Nombres 11.21-22

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
J’aime la franchise des Ecritures. Voilà Moïse, sans doute après Jésus-Christ le personnage le plus important de toute l’histoire d’Israël, en pleine crise de foi ! Le voilà abattu : il a peur du peuple, ne sais pas que faire et ne peut pas croire à Dieu. Et cela n’est pas caché à nos yeux, mais mis en pleine lumière pour nous parler. Dieu veut nous dire de ne pas nous laisser désespérer ou abattre par les moments difficiles de la vie. Au contraire, comme Luther l’a expliqué dans le deuxième Commandement, nous devons invoquer le nom de Dieu dans tous nos besoins. 
En Psaume 50, Dieu dit, « Fais appel à moi quand tu es dans la détresse : je te délivrerai, et tu m'honoreras. » Dieu dit la même chose à Moïse : « Le bras de l'Eternel serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je t'ai dit arrivera ou non. »
Les moments de souci, de peur, de détresse, ce sont des moments de crise de foi. En ce  moment nous ne sommes pas certains que Dieu peut ou veut pourvoir nos besoins, peut ou veut nous délivrer de quelque détresse. C’est peut-être un moment où nous ne voulons vraiment pas que la volonté de Dieu soit faite, n’étant pas convaincus « que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan. » Rm 8.28. Ou bien, c’est peut-être l’ultime crise de foi, la peur de la mort parce que l'on n’est pas sûr que Jésus va le ressusciter. Nous passons tous par ces crises de foi, troublés par les incertitudes à l’école, au travail ou de notre situation économique ou de santé.
Et voilà, le Saint-Esprit nous parle par les Ecritures et dit : « Le bras de l'Eternel serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je t'ai dit arrivera ou non. » L’Esprit nous montre comment Dieu a traité avec Moïse pour prouver que nous pouvons « craindre et aimer Dieu par dessus toute chose et mettre en lui seul notre entière confiance. »
Nous ne pensons souvent pas que Moïse avait des crises de foi. Nous le regardons le plus souvent comme un roc plein de foi et d’autorité. Après sa mort la Bible dit, « Il n'a plus surgi en Israël de prophète semblable à Moïse, que l'Eternel connaissait face à face. Personne ne peut lui être comparé pour tous les signes et les miracles que Dieu l'a envoyé faire en Egypte contre le pharaon, contre ses serviteurs et contre tout son pays, et pour tous les actes terrifiants que Moïse a accomplis avec puissance sous les yeux de tout Israël. » Dt 34.10-12.
Mais Moïse était humain comme toi et moi. Il a eu des crises de foi et des moments de désespoir. En voilà un. Israël venait de passer une année au mont Sinaï et était de nouveau en route pour le pays de Canaan. Comme ils l’avaient fait en sortant d’Egypte, une partie du peuple récriminait.
« Qui nous donnera de la viande à manger ? Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Egypte et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des gousses d'ail. Maintenant, notre gosier est desséché : plus rien ! Nos yeux ne voient que de la manne. »
Ils pleurnichaient. Vous parents, vous connaissez cela et ce que cela vous fait. Moïse savait que cela mettait Dieu en colère. Dieu avait déjà discipliné le peuple, sévèrement, à cause de leur pleurnicherie. Moïse avait également peur du peuple car avant d’arriver au mont Sinaï, le peuple se plaignait d’un manque d’eau et était prêt à lui jeter des pierres. Moïse faisait donc face à une crise. Il devait diriger à travers le désert une immense foule infidèle et ingrate.
Moïse était dépassé mais pas Dieu. Dieu allait délivrer Moïse en deux étapes. D’abord il mettrait de son esprit sur 70 anciens qui porteraient la charge du peuple avec Moïse. Et puis il allait fournir de la viande pour tout le peuple chose que Moïse ne pouvait guère croire. Alors Dieu lui dit, « Le bras de l'Eternel serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je t'ai dit arrivera ou non. »
Premièrement, « L'Eternel descendit dans la nuée et parla à Moïse. Il prit de l'Esprit qui était sur lui et le mit sur les 70 anciens. Dès que l'Esprit reposa sur eux, ceux-ci prophétisèrent, mais ce ne fut que momentané. » Cela est très semblable à ce qui est arrivé aux disciples de Jésus le jour de la Pentecôte. Pour ces anciens, cet acte de prophétiser une seule fois a été le signe qu'ils avaient reçu l’Esprit de Dieu. Et cet Esprit les a rendus aptes à porter la charge du peuple avec Moïse.
Ensuite, pour la deuxième fois, Dieu a nourrit le peuple de cailles. « L'Eternel fit souffler de la mer un vent qui amena des cailles et les dispersa sur le camp, sur environ une journée de marche de chaque côté tout autour du camp. Il y en avait près d'un mètre au-dessus du sol. » Le mot hébreu qui se traduit par « vent » veut aussi dire « esprit » ou « souffle ». Il est donc possible que nous devions comprendre qu'un esprit est sorti du Seigneur et a fait venir les cailles. De cette façon nous voyons que, comme l’Esprit de Dieu avait habilité les 70 anciens à porter la charge du peuple avec Moïse, aussi a-t-il apporté de la viande au peuple. Le bras de l’Eternel n’a pas été trop court ! Il était bien capable de sauver Moïse et Israël.
Ces deux actes ont eu un double résultat : ils ont fortifié la foi des uns et ont puni l’incrédulité des autres. Cela a fortifié la foi de Moïse. Lorsqu'il fait face au défi suivant, la jalousie d'Aaron et de Miriam, il ne se plaint pas à l'Eternel. Il reste calme. Et, bien que rien de plus ne soit dit des 70 anciens, nous pouvons être sûrs qu'ils ont été changés et recevaient le respect de tous.
Par contre, la provision des cailles a été un jugement. Le miracle a bien convaincu le peuple de la puissance de Dieu mais il est également devenu le châtiment de leur incrédulité. « Tu diras au peuple : ‘Consacrez-vous pour demain. Vous mangerez de la viande, puisque vous avez pleuré aux oreilles de l'Eternel en disant : Qui nous fera manger de la viande ? Nous étions bien en Egypte ! L'Eternel vous donnera de la viande et vous en mangerez. Vous en mangerez non pas un jour, ni 2 jours, ni 5 jours, ni 10 jours, ni 20 jours, mais un mois tout entier, jusqu'à ce qu'elle vous sorte par les narines et que vous en soyez dégoûtés. Cela arrivera parce que vous avez rejeté l'Eternel qui est au milieu de vous et parce que vous avez pleuré devant lui en disant : Pourquoi donc sommes-nous sortis d'Egypte ?’ » … La viande était encore entre leurs dents et n'avait même pas encore été mâchée lorsque la colère de l'Eternel s'enflamma contre le peuple. L'Eternel frappa le peuple d'un très grand fléau. On appela cet endroit Kibroth-Hattaava parce qu'on y enterra les membres du peuple qui avaient éprouvé de la convoitise. »
Mes chers frères et sœurs, le récit de cette crise a été préservé pour notre instruction, pour notre bien. Il fortifie notre foi et nous met en garde contre la convoitise. Il nous enseigne que les plaintes et l’incrédulité ne peuvent jamais nous faire sortir de nos propres crises. Au contraire, adresser nos prières à l’Eternel, mettre notre confiance en sa parole, en Christ, la Parole incarné, voilà la solution à tout défi de la vie.
Franchement, nous ne sommes pas supérieurs aux Israélites. Quand les problèmes arrivent, notre vieille nature aime mettre Dieu en cause. Notre vieille nature se demande ce qu'elle a fait pour mériter le malheur. Elle nous pousse à ramasser des trésors ici sur la terre au lieu que dans le ciel. En résultat, quand nos trésors sont détruits -que ce soit la richesse, la santé ou notre réputation- nous menaçons d’abandonner la foi et quitter l’Eglise. Si seulement nous croyions Dieu et, comme Luther le dit, accordions au Saint-Esprit l’honneur de savoir mieux que nous. Alors nous pourrions éviter pas mal de souci, de colère et de honte.
Après l’Exode, les Israélites auraient dû avoir l’entière confiance que Dieu réaliserait sa promesse de les faire entrer dans ce pays où coulaient le lait et le miel. Mais à la place de cette confiance, ils se lamentaient constamment de soif, de faim et des directives de Moïse. Le comble a été leur refus d’entrer en Canaan. Si seulement ils avaient prié Dieu pour avoir courage et confiance au lieu d’avoir pleurniché ! Certes, cela  n’a pas été du gâteau de traverser le désert et y passer une année, mais ils n’avaient qu'à le supporter encore quelques semaines avant d’entrer dans le pays où coulaient le lait et le miel. Dommage, leur rébellion leur a coûté 40 ans au désert !
Pareillement, puisque Jésus est ressuscité des morts et nous a donné son Esprit, nous devons comprendre qu’il vise notre salut. Il ne s’amuse pas avec nous. Comme il a pourvu aux besoins de Moïse et d’Israël, il pourvoit aux nôtres. Cela ne veut pas pour autant dire que Jésus satisfait immédiatement tout désir. Le monde poursuit une satisfaction immédiate de tout désir. Mais c’est une habitude qui nous rend faibles et prompts à pleurnicher à la moindre gêne. Pire, elle nous détourne de l’espoir de la vie éternelle aux plaisirs passagers de ce monde.
Nous avons donc besoin d’une autre pensée, celle que décrit l'apôtre Paul : « Ainsi donc, déclarés justes sur la base de la foi, nous avons la paix avec Dieu par l'intermédiaire de notre Seigneur Jésus-Christ ; c'est aussi par son intermédiaire que nous avons accès par la foi à cette grâce, dans laquelle nous tenons ferme, et nous plaçons notre fierté dans l'espérance de prendre part à la gloire de Dieu. Bien plus, nous sommes fiers même de nos détresses, sachant que la détresse produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l'épreuve, et la victoire dans l'épreuve l'espérance. Or cette espérance ne trompe pas, parce que l'amour de Dieu est déversé dans notre cœur par le Saint-Esprit qui nous a été donné. » Rm 5.1-5.
La parole que l’Eternel dit à Moïse est toujours juste : « Le bras de l'Eternel serait-il trop court ? Tu vas voir maintenant si ce que je t'ai dit arrivera ou non. » La résurrection du Christ est une preuve que Dieu a un bras très long ! Au moment voulu il nous fera entrer dans la terre promise, non pas le pays de Canaan, mais dans le ciel, dans la véritable présence de Dieu. Il nous a prouvé qu'il en est capable et donc digne de notre confiance.
Comme les Israélites, nous passerons par des moments difficiles dans la vie. Mais soyons clairs, Dieu tient à ses promesses, à toute sa parole. Quelle que soit donc la crise par laquelle tu passes, ne doute pas de Dieu ! Invoque le nom de Dieu. Invoque le Christ qui nous a donné son Esprit. Et au moment voulu tu verras que le bras de l’Eternel n’est pas trop court. Sa promesse se réalisera.
Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett

mardi 2 octobre 2012

Sermon du dimanche 30 Septembre 2012

17ème dimanche après la Trinité
Fête des Récoltes et d'Action de grâces


Rappeler et Remercier

Deutéronome 8.1à20
« Souviens-toi de tout le chemin que l'Eternel, ton Dieu, t'a fait faire pendant ces 40 années dans le désert. Il voulait t'humilier et te mettre à l'épreuve pour connaître les dispositions de ton cœur et savoir si tu respecterais ou non ses commandements.
3 Il t'a humilié, il t'a fait connaître la faim et il t'a nourri de la manne, que tu ne connaissais pas et que tes ancêtres non plus n'avaient pas connue, afin de t'apprendre que l'homme ne vit pas de pain seulement, mais de tout ce qui sort de la bouche de l'Eternel… 5 Reconnais dans ton cœur que l'Eternel, ton Dieu, t'éduque comme un homme éduque son enfant.
6 » Tu respecteras les commandements de l'Eternel, ton Dieu, pour marcher dans ses voies et pour le craindre. 7 En effet, l'Eternel, ton Dieu, va te faire entrer dans un bon pays… 10 Lorsque tu mangeras à satiété, tu béniras l'Eternel, ton Dieu, pour le bon pays qu'il t'a donné. 11 Veille bien à ne pas oublier l'Eternel, ton Dieu, au point de ne pas respecter ses commandements, ses règles et ses prescriptions, que je te donne aujourd'hui. 12 Lorsque tu mangeras à satiété, lorsque tu construiras et habiteras de belles maisons, 13 lorsque tu verras ton gros et ton petit bétail se multiplier, ton argent et ton or augmenter et tout ce qui est à toi se développer,
14 attention ! Ne laisse pas ton cœur s'enorgueillir et n'oublie pas l'Eternel, ton Dieu. C'est lui qui t'a fait sortir d'Egypte, de la maison d'esclavage… 17 Fais bien attention à ne pas dire dans ton cœur: 'C'est ma force et la puissance de ma main qui m'ont permis d'acquérir ces richesses.' 18 Souviens-toi de l'Eternel, ton Dieu, car c'est lui qui te donnera de la force pour les acquérir afin de confirmer, comme il le fait aujourd'hui, son alliance qu'il a conclue avec tes ancêtres en prêtant serment. »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Rappeler et remercier ; ce sont des actions réservées au jour de la fête des récoltes et d’actions de grâces n’est-ce pas ? Rappeler tout le bien que Dieu nous a fait, tous les biens qu’il nous a donnés et puis le remercier pour tout. En fait, les actions de rappeler et remercier jouent un rôle vital dans la Bible et dans la vie chrétienne. Je souhaite donc, surtout aujourd’hui, que nous nous rappelions tous les biens que nous avons reçus de Dieu et lui rendions grâces.
Etant chrétiens nous sommes censé mener une vie de gratitude et de remerciement envers Dieu. Cela veut dire d’obéir aux Dix Commandements, d’aimer Dieu par dessus toute chose, et notre prochain comme nous-mêmes ; et de faire cela non pas juste pour recevoir quelque chose de plus de la part de Dieu, mais de gratitude pour ses bénédictions déjà reçues. C’est pourquoi il nous faut nous rendre compte de ce qu’il nous a déjà fait. C’est justement le point que Moïse veut faire comprendre à Israël dans ce texte de Deutéronome. Il leur recommande de se rappeler tout le bien que Dieu leur a fait afin que, par gratitude, ils gardent ses commandements et lui soient reconnaissants.
Qu’est-ce qu’Israël devait se rappeler ? Que Dieu les a sauvés de l’esclavage en Egypte ! Ils n’étaient que des esclaves qui bâtissaient des cités pour le Pharaon, le roi d’Egypte. Le Pharaon avait ordonné aux siens de tuer les bébés mâles des Israélites et ses contres-maitre battaient les esclaves pour les faire travailler plus dur. Les Israélites n’avaient pas de droits. Ils ne pouvaient pas débattre des conditions de travail et faire appel aux droits de l’homme. Ils n’étaient que des bêtes qui existaient uniquement pour servir leur maitre, le Pharaon.
C’est de quoi Dieu les a libérés ! D’abord il a fait naître Moïse et l’a fait élever et éduquer dans la famille du Pharaon. Plus tard Dieu l’envoie pour faire sortir les enfants d’Israël. Mais ce n’est vraiment pas Moïse qui a libéré Israël. Moïse avait trop peur de retourner en Egypte. Et quand enfin il y est allé, ce n’était pas à la tête de la Légion étrangère avec des armes modernes. Il n’avait qu'un bâton. C’est plutôt Dieu qui a libéré Israël par ses fléaux. C’est bien le Seigneur qui a obligé Pharaon à plier le genou.
Après Israël a été ingrat. Ils ont fabriqué le veau d’or ; puis les 12 espions les ont tellement découragés qu’ils n’avaient plus l’énergie pour entrer dans la terre promise. A vrai dire, tout ce qu’ils ont réussi à faire, c’est de mettre Dieu tellement en colère qu’ils ont dû passer 40 ans errant dans le désert.  Néanmoins, au bout des 40 ans, ils faisaient un peuple nombreux, libre, et pouvaient prendre possession d’un pays où coulaient le lait et le miel.
Voilà les faits qu’Israël devait se rappeler. Et cela non pas parce qu’ils étaient le sujet de bonnes histoires autour de la table familiale, mais parce qu’ils étaient les évènements qui ont formé le caractère du peuple en manifestant la gloire et la grâce de Dieu. 
Or, toute cette histoire s’est passée il y a très longtemps. Néanmoins, c’est aussi notre histoire ! C’est que tout cela est arrivé pour nous aussi. Dieu a appelé Abraham, a établi Joseph souverain en Egypte, a fait habiter la famille de Jacob dans la meilleure région d’Egypte, les a fait devenir un peuple au nombre d’environs deux millions de personnes, les a libérés de l’esclavage et les a installés en Canaan selon un plan. Dieu a fait tout cela afin que, au moment voulu, le Sauveur promis vienne, celui qui nous libérerait tous de l’esclavage au péché. Toute l’histoire de l’Exode veut nous faire mieux comprendre la vie, la mort et la résurrection de Jésus. Car Jésus est la pleine réalisation de la faveur imméritée de Dieu. Voilà ce que nous devons nous rappeler.
En effet, Dieu n’est pas obligé de nous pardonner nos péchés. Il a tout droit de nous condamner à l’enfer. Vous et moi, nous faisons le mal que nous savons ne pas devoir faire. En plus nous négligeons le bien que nous savons devoir accomplir. Nous ne pouvons faire autrement. Toi seul, moi seul, nous sommes des esclaves du péché. Nous ne pouvons pas cesser de pécher !
Voilà la raison pour laquelle Dieu a donné son Fils pour toi, et moi. Il a souffert des conséquences de tes péchés volontaires, du mal que tu as fait et du bien que tu as négligé. Puis il t’a déclaré juste, acceptable à Dieu, et t’a donné son Saint-Esprit. Ainsi t’a-t-il libéré du péché, et t’a donné une vie nouvelle.
Et tout ce qu’il demande en revanche, c’est que tu t’en souviennes. Comme Israël, Dieu veut tu comprennes que tu as besoin de sa provision, de sa protection et de son pardon. Car on ne peut montrer sa gratitude que lorsqu’on reconnait la grâce de Dieu. Nous remercions Dieu de sa grâce. 
Que veut dire remercier Dieu ou montrer sa gratitude ? Ce n’est pas de lever les bras et crier « Béni soit Dieu ! » C’est que tu gardes les commandements de Dieu. Moïse dit, « Souviens-toi de tout le chemin que l'Eternel, ton Dieu, t'a fait faire pendant ces 40 années dans le désert… Tu respecteras les commandements de l'Eternel, ton Dieu, pour marcher dans ses voies et pour le craindre. »
Jésus dit, « Si vous m’aimez, respectez mes commandements. » Jn 14.15. L’apôtre Jean le répète en disant, « En effet, l’amour envers Dieu consiste à respecter ses commandements. Or ses commandements ne représentent pas un fardeau. » 1 Jn 5.3.
Un cœur reconnaissant veut se faire voir. Si tu es vraiment reconnaissant envers quelqu’un tu le lui dis et tu cherches à lui être agréable. De même, pour montrer notre reconnaissance envers Dieu, nous cherchons à faire ce qui lui plait. Voilà pourquoi Jésus nous dit de respecter ses commandements. De cette façon, par notre confiance et obéissance, nous exprimons notre gratitude à Dieu.
Si par contre nous ne sommes pas reconnaissants, nous tomberons dans de graves péchés ; car l’ingratitude est un grave péché enraciné dans le cœur de l’homme. En Romains, l’apôtre Paul décrit l’homme naturel ainsi : « Tout en connaissant Dieu, ils ne lui ont pas donné la gloire qu’il méritait en tant que Dieu et ne lui ont pas montré de reconnaissance ; au contraire, ils se sont égarés dans leurs raisonnements et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. » Rm 1.21.
Encore il nous met en garde en disant, « Sache que dans les derniers jours il y aura des temps difficiles, car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, vantards, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, impies, insensibles, implacables, calomniateurs, violents, cruels, ennemis du bien… » et,  il continue ! (2 Tim 3.1-3) Notez qu’il inclue les ingrats au beau milieu de cette mauvaise liste. Devant Dieu, l’ingratitude est sérieuse ; nous aussi devons la prendre au sérieux et la déraciner de notre cœur.
Pour ce faire, pour déraciner l’ingratitude de notre cœur, nous avons besoin de nous souvenir des bénédictions de Dieu. Mais, d’un coté, quand nous somme comblés de problèmes et de difficultés, nous pouvons douter de l’amour et de la bénédiction de Dieu. Ainsi Moïse dit-il : « Souviens-toi de tout le chemin que l'Eternel, ton Dieu, t'a fait faire pendant ces 40 années dans le désert. Il voulait t'humilier et te mettre à l'épreuve pour connaître les dispositions de ton cœur et savoir si tu respecterais ou non ses commandements. Il t'a humilié, il t'a fait connaître la faim et il t'a nourri de la manne, que tu ne connaissais pas et que tes ancêtres non plus n'avaient pas connue, afin de t'apprendre que l'homme ne vit pas de pain seulement, mais de tout ce qui sort de la bouche de l'Eternel… Reconnais dans ton cœur que l'Eternel, ton Dieu, t'éduque comme un homme éduque son enfant. » Alors, Dieu nous laisse passer par des épreuves dans la vie comme une sorte de discipline, afin que nous comprenions que nous avons besoin de Dieu et qu’il pourvoit à nos besoins.
De l’autre coté, quand tout va bien, nous sommes souvent la proie de la prospérité. « Veille bien à ne pas oublier l'Eternel, ton Dieu, au point de ne pas respecter ses commandements, ses règles et ses prescriptions, que je te donne aujourd'hui. Lorsque tu mangeras à satiété, lorsque tu construiras et habiteras de belles maisons, lorsque tu verras ton gros et ton petit bétail se multiplier, ton argent et ton or augmenter et tout ce qui est à toi se développer, attention ! Ne laisse pas ton cœur s'enorgueillir et n'oublie pas l'Eternel, ton Dieu. C'est lui qui t'a fait sortir d'Egypte, de la maison d'esclavage… Fais bien attention à ne pas dire dans ton cœur: ‘C'est ma force et la puissance de ma main qui m'ont permis d'acquérir ces richesses.’ »
La prospérité nous rend orgueilleux. Elle nous fait oublier Dieu et ses bénédictions. Elle nous fait imaginer que notre richesse est le fruit de notre propre intelligence et puissance. La prospérité peut nous faire oublier notre besoin de Christ et de son pardon. Cela se fait lorsque nous sommes trop occupés des affaires de ce monde pour penser à Jésus comme il l’a bien dit : « Celui qui a reçu la semence parmi les ronces, c'est celui qui entend la parole, mais les préoccupations de ce monde et l'attrait trompeur des richesses étouffent cette parole et la rendent infructueuse. » Mt 13.22.
Nous avons beaucoup de richesse ici en France. Peu de nous avons vécu les dures épreuves d’une guerre. Peu de nous sommes des immigrants récents des pays dévastés par les sécheresses et autres sinistres. Il nous faut nous rappeler de telles choses ; car quand nous oublions, nous devenons ingrats ; quand nous devenons ingrats nous risquons de perdre confiance en Christ. Et si nous perdons  notre foi, nous mourrons éternellement.
Que faire donc ? Rappeler et remercier ! Rappelle-toi que Christ est mort pour toi, t’a donné son Esprit, t’a préparé une place au ciel, et intercède en ta faveur maintenait devant Dieu le Père. Pour nous rappeler tout cela, nous nous réunissons ici pour écouter la Parole de Dieu ; nous étudions et méditons sa Parole chez nous et dans d’autres groupes. Pour nous rappeler, nous venons à la Cène du Seigneur où nous recevons son corps et son sang en mémoire de lui. Voilà la valeur de notre tradition et de nos rites. Cela nous rappelle Christ et son amour. Nous rappeler Christ nous rend reconnaissants et nous fait l’aimer et obéir à ses commandements. Son amour et fidélité suscitent notre amour et gratitude.
La Fête des Récoltes et d’Actions de Grâces est donc un moment pour nous rappeler les grands actes de Dieu. Rappelle-toi que c’est Dieu qui te donne la force d’acquérir la richesse. Et quand donc tu auras mangé à satiété, remercie le Seigneur ton Dieu pour le beau pays qu’il t’a donné. Amen.
Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.

Pasteur David Maffett