mardi 20 novembre 2012

Sermon du dimanche 18 Novembre 2012


Avant dernier dimanche de l'année liturgique

Encourageons-nous mutuellement

Hébreux 10.19à25
Ainsi, frères et sœurs, nous avons par le sang de Jésus l'assurance d'un libre accès au sanctuaire. 20 Cette route nouvelle et vivante, il l'a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire de son propre corps. 21 De plus, nous avons un souverain prêtre établi sur la maison de Dieu. 22 Approchons-nous donc avec un cœur sincère, une foi inébranlable, le cœur purifié d'une mauvaise conscience et le corps lavé d'une eau pure. 23 Retenons fermement l'espérance que nous proclamons, car celui qui a fait la promesse est fidèle. 24 Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l'amour et à de belles œuvres. 25 N'abandonnons pas notre assemblée, comme certains en ont l'habitude, mais encourageons-nous mutuellement. Faites cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous !
Quand tu lis le journal ou le suis à la télé, est-ce que, normalement, il t’encourage ? Ou est-ce qu’il te décourage ? Quand tu assistes des réunions à l’école ou au travail, est-ce qu’elles t’encouragent ? Qu’en est-il quand tu parles aux voisins ou quand tu rends visite à la belle-famille ? Ou bien, venir ici à l’église, est-ce que cela t’encourage ? Passer du temps avec ces autres personnes, cela te fait-il du bien ou te fait-il te demander si cela vaut la peine de les voir ?
Malheureusement, tout ne se passe pas comme il faut dans l’église. C’est parce que nous sommes toujours sur la terre et non au ciel ! Nous nous décourageons souvent les uns les autres par nos paroles et par nos actions. Nous venons à l’église en nous attendant à trouver des gens saints, des disciples de Jésus-Christ dont il est dit, « Comme ils ont de l’amour les uns pour les autres ! » Mais parfois nous trouvons les personnes qui se disputent et qui s’offensent les uns les autres. Je connais par exemple, un couple qui a quitté la paroisse où il a été membre pendant des décennies parce qu’on a remplacé la croix simple au-dessus de l’autel par un crucifix. Parfois l’église ressemble à une clique ou à un cercle exclusif. Déçus et découragés quelques-uns partent.
La lettre aux Hébreux a été envoyée aux églises où du moins quelques personnes abandonnaient Jésus et son église. Les causes de cela n’ont peut-être pas été insignifiantes, mais ces personnes étaient déçues et découragées, et risquaient de reprendre les pratiques du judaïsme. Du coup l’auteur de cette épître leur a écrit pour les encourager.
Aujourd’hui cette parole de Dieu nous déclare le même message d’encouragement. Elle nous rappelle qu’à cause de Jésus, nous avons un libre accès à Dieu. Et cette assurance a pour fruit de nous inciter à nous encourager mutuellement.
Il faut l’admettre, nous n’aimons pas chaque personne. Nous sommes différents et avons des intérêts différents et des capacités différentes. Nous avons parfois des habitudes ennuyeuses. Néanmoins, malgré nos diversités d’apparence, de manger et de boire, de vêtement et d’intérêts, nous avons un terrain d’entente important : Jésus !
L’auteur de cette épître résume en quelques mots une grande partie de ce qu’il vient d’expliquer en détail. Ainsi, frères et sœurs, nous avons par le sang de Jésus l'assurance d'un libre accès au sanctuaire. Cette route nouvelle et vivante, il l'a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire de son propre corps. De plus, nous avons un souverain prêtre établi sur la maison de Dieu. Approchons-nous donc avec un cœur sincère, une foi inébranlable, le cœur purifié d'une mauvaise conscience et le corps lavé d'une eau pure. Retenons fermement l'espérance que nous proclamons, car celui qui a fait la promesse est fidèle.
Ce langage du temple juif ne nous est pas familier. Pourtant ce n’est pas difficile. Nous étions autrefois bannis de la maison de Dieu et de sa présence, mais actuellement nous sommes les bienvenus à cause de Jésus. C’est une bonne nouvelle ! Car suite à leur rébellion et leur désobéissance, Adam et Eve ont dû quitter la présence de Dieu. Leur péché a rendu impossible qu’ils y restent. Ainsi ils n’étaient plus les bienvenus dans la maison de Dieu et n’avaient plus d’accès libre à Dieu. Qui plus est, hors de la présence de Dieu il y a une sorte de prison avec toutes les formes de souffrance et de malheur, et aussi la mort.
Voilà la situation et la position devant Dieu dont nous avons héritées d’eux. C’est comme si nous avions commis un crime pour lequel nous sommes condamnés à vie.
Mais —et c’est un grand mais— Dieu est miséricordieux et veut pardonner. Il a envoyé son fils pour nous faire entrer dans la présence de Dieu. Et cela n’a pas été une petite chose car le seul chemin pour entrer chez Dieu est la mort et la résurrection. Nous ne pouvons simplement pas passer d’ici à là-bas. Nous devons d’abord nous débarrasser de notre forme et de notre nature corrompues, actions qui se font uniquement par la mort.
Alors, Jésus est venu, est mort et a été ressuscité à notre place. Par sa mort et sa résurrection il est entré dans le sanctuaire, dans la présence de Dieu, où il est actuellement notre prêtre qui plaide notre cas. Ainsi, par son sang, nous a-t-il mérité le droit d’entrer chez Dieu. Et il nous recevra chacun quand notre temps arrivera.
Nous avons donc une assurance, une garantie, la confiance certaine qu’à notre mort nous serons reçus chez Dieu. Il n’y a plus de voile qui barre l’accès à Dieu comme dans le temple juif. Plus aucune barrière ne nous sépare d’avec Dieu car par le corps de Christ nous avons un libre accès à Dieu, une porte ouverte.
A cause de cette confiance, on nous encourage donc à nous approcher de Dieu. Dieu lui-même nous invite et nous encourage à l’invoquer dans tous nos besoins. Dans les paroles de Luther, « Dieu nous convie à croire qu’il est vraiment notre Père, et que nous sommes vraiment ses enfants, afin qu’avec une confiance d’enfant nous lui adressions nos prières comme à notre Père bien-aimé. » PC, Notre Père, Intro.
A cause de Jésus, les Ecriture nous disent, « Approchons-nous donc avec un cœur sincère, une foi inébranlable, le cœur purifié d'une mauvaise conscience et le corps lavé d'une eau pure. » Ce langage aussi nous est difficile car, sauf quelques rares exceptions, nous n’avons jamais offert un animal en sacrifice comme le faisaient Moïse et les Israélites jusqu’au temps de Jésus. Mais ce que l’Esprit nous dit, c’est que Dieu a conclu une alliance avec nous. C’est-à-dire, Dieu s’est librement lié à une promesse à laquelle il ne peut pas faillir.
Or on faisait une alliance par moyen d’un sacrifice. On aspergeait le sang de l’animal sur l’autel. Dans le cas de l’alliance que Dieu a conclut avec Israël au mont Sinaï, « Après avoir prononcé devant le peuple entier tous les commandements conformément à la loi, Moïse a pris le sang des jeunes taureaux et des boucs ainsi que de l'eau, de la laine écarlate et de l'hysope, et il a aspergé le livre lui-même et tout le peuple en disant : Voici le sang de l'alliance que Dieu a prescrite pour vous. » Héb 9.19-20.
Maintenant, il y a une nouvelle alliance. Et pour la conclure, le sang de Jésus a été aspergé sur nos cœurs et nous avons été lavés de l’eau pure du Baptême. Cela veut dire que nous sommes inclus dans cette alliance et sommes acceptable à Dieu. Dieu lui-même le jure sur le sang de son fils ! Nous pouvons ainsi nous débarrasser d’une mauvaise conscience à cause de notre péché. A sa place nous avons l’espérance de la vie éternelle. Cette espérance n’est pas un souhait. C’est plutôt une confiance fondée sur Jésus et sur le serment que Dieu a prêté. Nous devons donc retenir fermement cette espérance, et ne laisser personne nous l’ôter ni la compromettre. Retenons fermement l'espérance que nous proclamons, car celui qui a fait la promesse est fidèle.
Voilà le terrain d’entente que nous partageons. Quoi que soient nos différences dans cette vie terrestre, elles importent peu par rapport à ce que nous avons en commun par la foi en Christ. Considère ceci : quand tu es sur la terre et que tu regardes les montagnes, elles sont immenses. Mais quand tu les regardes de l’espace et que tu vois la moitié de la surface de la planète, il est difficile même de discerner les hauts et les bas de la terre. En fait, il y a une différence de relief de moins de 20 kilomètres entre le point le plus haut et celui le plus bas de la terre. Par rapport à son diamètre de 12.760 km, 20 km n’est guère perceptible. Christ est comme le globe entier et nous comme la croûte terrestre. Nos différences sont insignifiantes ; le Christ que nous partageons est on ne peut plus important.
Ainsi, « Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l'amour et à de belles œuvres. N'abandonnons pas notre assemblée, comme certains en ont l'habitude, mais encourageons-nous mutuellement. Faites cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour. »
Le 8e Commandement dit, « Tu ne diras point de faux témoignage contre ton prochain. » Luther l’explique de cette façon-ci : « Nous devons craindre et aimer Dieu, afin de ne pas mentir à notre prochain, le trahir, calomnier ou diffamer ; mais de l'excuser, de dire du bien de lui et de juger charitablement sa conduite. » C’est justement ce que dit ce texte de l’Epître aux Hébreux. Nous devons nous encourager mutuellement au lieu de nous décourager. Nous devons cacher les imperfections de nos frères et sœurs au lieu d’en faire un plat. Nous devons souligner ce que nous faisons bien.
Dieu nous dit de veiller pour inciter les autres à l’amour et à de belles œuvres. Cela veut dire de cesser de penser uniquement à ses propres désirs. Regarde Jésus, par qui tu restes ferme, et alors regarde ton prochain qui aussi reste ferme par Jésus. Comment peux-tu inciter cette personne à l’amour et à de belles œuvres ?
Pour ce faire, je dois te connaitre et savoir ce que tu peux faire dans le corps de Christ. Je dois passer du temps avec toi et t’écouter. Alors je peux savoir comment t’encourager. Je dois garder ma langue afin de ne pas critiquer une action ou une parole avant de la comprendre. Et puis, ma parole doit être constructive pour améliorer la situation. C’est-à-dire, je ne dois seulement pas montrer ce qui ne va pas ; je devrais offrir une solution au problème.
Quand nous nous décourageons, on se retire de nous. On quitte l’église. Et cela ne doit pas se faire. L’église est la maison de Dieu ; nous sommes cette maison ! Jésus en est le prêtre et le maitre. Dieu nous rassemble pour nous édifier, pour nous nourrir de sa parole et de ses sacrements. Si nous quittons sa maison, cela ne peut pas se faire. C’est semblable à la sortie d’Adam et Eve d’Eden. La vie était belle dedans et pénible dehors.
Non, quitter la maison de Dieu ne résout rien. La Parole de Dieu nous dit de ne pas abandonner notre assemblée. Si nous nous retirons de la maison de Dieu quelle que soit la raison, le diable gagne. Je comprends qu’il y a des conflits très difficiles à résoudre, et que les personnes doivent parfois se séparer. Paul et Barnabas ont dû se séparer l’un de l’autre à cause d’un différend au sujet de Marc. Mais ni l’un ni l’autre n’ont abandonné la mission ! Ils ont choisi tous les deux un nouveau partenaire et voilà il y avait deux missions au lieu d’une ! Ils ont trouvé un moyen de surmonter le problème au bénéfice de tous. Que Dieu nous donne la sagesse de faire pareil !
Dieu ajoute encore un encouragement : « Faites cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour. » Le jour dont il parle est bien sûr le jour du Seigneur, le retour du Christ, et le jour de jugement et de récompense. Pour nous qui serons dans la maison de Dieu, c’est le moment de rédemption, de récompense, de résurrection et de gloire. Mais pour ceux qui seront hors de l’église, c’est le jour du jugement. Nous ignorons la date de ce jour, mais nous savons bien qu’il s’approche. Chaque jour, nous sommes plus proches de notre entrée chez Dieu. Du coup, je suis amené à encourager les autres, à les inciter à l’amour et à de belles œuvres car le jour peut être aujourd’hui !
Quelqu’un a dit, « Si tu me flattes, je ne te croirai peut-être pas. Si tu me critiques, je ne t’aimerai peut-être pas. Si tu m’ignores, je ne te pardonnerai peut-être pas. Mais si tu m’encourages, je ne t’oublierai pas. » Mes amis, il y a très peu que nous pouvons faire de plus important que de nous encourager mutuellement dans la foi. Nous avons tant en commun en Christ. Nous ne formons qu’un seul peuple dans la maison de Dieu. Nos différences sont insignifiantes. Ce qui importe, c’est d’écouter et faire la Parole de Dieu. Nous devons donc nous tenir ferme au Christ et nous encourager mutuellement.
Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett

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