mardi 5 février 2013

Sermon du dimanche 3 Février 2013

4ème Dimanche après l’Epiphanie

La plus grande puissance spirituelle, c’est l’amour

 1 Corinthiens 13
Si je parle les langues des hommes, et même celles des anges, mais que je n'ai pas l'amour, je suis un cuivre qui résonne ou une cymbale qui retentit. Si j'ai le don de prophétie, la compréhension de tous les mystères et toute la connaissance, si j'ai même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, mais que je n'ai pas l'amour, je ne suis rien. Et si je distribue tous mes biens aux pauvres, si même je livre mon corps aux flammes, mais que je n'ai pas l'amour, cela ne me sert à rien.
L'amour est patient, il est plein de bonté ; l'amour n'est pas envieux ; l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il ne soupçonne pas le mal, il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il se réjouit de la vérité ; il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.
L'amour ne meurt jamais. Les prophéties disparaîtront, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. En effet, nous connaissons partiellement et nous prophétisons partiellement, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra. Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu un homme, j'ai mis fin à ce qui était de l'enfant. Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, de manière peu claire, mais alors nous verrons face à face ; aujourd'hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai complètement, tout comme j'ai été connu. Maintenant donc ces trois choses restent : la foi, l'espérance, l'amour ; mais la plus grande des trois, c'est l'amour. Segond 21

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Nous avons tous entendu une histoire ou vu un film où un génie, le diable ou Dieu, donne à quelqu’un des vœux. Par exemple, le film Bruce Tout-Puissant. Dans ces histoires, il est généralement question d’une personne qui découvre qu’il y certaines choses qui sont beaucoup plus importantes que d’autres. Très souvent, on reconnaît que c’est l’amour qui est le plus important. Des richesses, des pouvoirs, du sex-appeal, le monde cherche tout cela, mais si personne ne t’aime, que vaut le reste ?
Supposons que Dieu te propose d’exaucer un de tes vœux aujourd’hui. De tous les pouvoirs ou dons du Saint-Esprit tu peux en choisir un. Que choisirais-tu ? Tu aimerais peut-être changer de l’eau en vin et accomplir d’autres miracles ! Ou bien, préférerais-tu pouvoir ressusciter les morts ? Etre prophète comme Moïse ? Guérir les gens comme Jésus ? Parler dans beaucoup d’autres langues comme les disciples le jour de la Pentecôte ? Que choisirais-tu ?
Dans la lecture de 1 Corinthiens dimanche passé, Paul nous a dit d’aspirer aux meilleurs dons de l’Esprit. Il laisse entendre que certains dons ont plus de valeur dans l’Eglise que d’autres. Mais en dehors de ces dons de l’Esprit, il y a quelque chose d’encore plus important. Il y a une qualité ou une puissance sans laquelle tous les autres dons de l’Esprit sont inutiles et peuvent même nuire à l’Eglise. Cette puissance, c’est l’amour. Du coup, si tu devais choisir de recevoir un seul don de l’Esprit, le meilleur à choisir serait l’amour. Car, en matière spirituelle, l’amour est le plus grand pouvoir. Paul explique cela.
D’abord, l’amour est nécessaire. Si je parle les langues des hommes, et même celles des anges, mais que je n'ai pas l'amour, je suis un cuivre qui résonne ou une cymbale qui retentit. Si j'ai le don de prophétie, la compréhension de tous les mystères et toute la connaissance, si j'ai même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, mais que je n'ai pas l'amour, je ne suis rien. Et si je distribue tous mes biens aux pauvres, si même je livre mon corps aux flammes, mais que je n'ai pas l'amour, cela ne me sert à rien.
Si tu avais le don de guérisons et pouvais imposer tes mains à volonté sur les malades pour les guérir, ce serait formidable ! Nous nous en réjouirons tous ! Mais si l’on venait te solliciter chaque fois qu’on toussait, avait une douleur, ou le nez qui coule ? Ne serions-nous pas, après un temps, énervants et envahissants ? Imagine qu’on t’appelle au milieu de la nuit parce qu’un enfant — oui le galopin morveux qui a renversé ton verre sur toi ! — a besoin que tu le guérisses parce qu’il a mal aux oreilles. Imagine que tu en aies tellement assez de nos sollicitations que tu déménages. A quoi bon alors ton don ? Tu pourrais même le regarder comme une malédiction !
Ou bien, imagine que tu chantes vraiment bien et que nous aimions t’écouter chanter. Puis, une autre personne arrive dans la paroisse qui, elle aussi, chante très bien et nous aimons l’écouter autant que toi. Du coup, tu deviens jaloux et ne veux plus chanter tant que cette autre personne restera ici. Alors, bien que tu aies ce don extraordinaire, il ne sert plus à nous édifier. En fait, il nous décourage.
Sont-ce là des scénarios impossibles ? Pas du tout. De telles situations se produisent tous les jours. Et c’est pour cela que Paul dit que quoi qu’il puisse faire, s’il n’a pas l’amour pour les autres, il est néant.
Rappelez-vous que nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former le corps de Christ. Nous faisons partie d’une unité. Aucun de nous n’est autosuffisant. Nous avons besoin des autres membres du corps et ne pouvons pas exclure certains membres ni nous isoler des autres. Rappelez-vous aussi que le Saint-Esprit nous offre ses dons de grâce pour le bien-être du corps entier.
Toutefois, ce ne sont pas nos dons qui nous unissent. La nature pécheresse qui est en nous sait très bien se servir aussi des dons de l’Esprit pour causer des divisions parmi nous, exactement comme à Corinthe. C’est plutôt l’amour qui nous unit et nous fais grandir comme Paul l’explique aux Ephésiens. Mais en disant la vérité dans l'amour, nous grandirons à tout point de vue vers celui qui est la tête, Christ. C'est de lui que le corps tout entier, bien coordonné et solidement uni grâce aux articulations dont il est muni, tire sa croissance en fonction de l'activité qui convient à chacune de ses parties et s'édifie lui-même dans l'amour. Ep 4.15-16.
C’est l’amour qui me permet de me servir de mes dons afin de ne pas me vanter ni mépriser ni irriter les autres. C’est l’amour qui me garde de la jalousie envers les autres et leurs dons. L’amour est donc indispensable.
Nous pouvons vivre sans guérisons miraculeuses, mais non pas sans amour. Nous pouvons vivre sans grande chanteuse, mais non pas sans amour. Pourquoi ? Parce que l’amour est une force qui agit en nous. L'amour est patient, il est plein de bonté ; l'amour n'est pas envieux ; l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il ne soupçonne pas le mal, il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il se réjouit de la vérité ; il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.
Paul se sert de 15 verbes pour nous décrire l’amour. L’amour est une force qui agit, qui opère des choses. Dans la Bible, l’amour n’est principalement pas une émotion, ce bon sentiment que nous avons envers une autre personne qui nous plaît. C’est plutôt un acte de volonté, un engagement de fidélité envers Dieu et envers son peuple à cause de la grâce, de la fidélité et de l’amour de Dieu pour nous.
L’amour est une qualité de Dieu lui-même. La Bible ne dit pas que Dieu est miséricorde ou grâce bien qu’il soit manifestement miséricordieux et gracieux. Pourtant la Bible dit que Dieu est amour, pas seulement qu’il nous aime, mais qu’il est amour et que nous avons connu l’amour parce que Christ a donné sa vie pour nous (1 Jn 3.16). L’amour est donc une puissance de Dieu.
Si nous avons l’amour pour les autres, c’est parce que le Saint-Esprit habite en nous et le produit, comme la foi. Cet amour fait ce que notre nature pécheresse ne veut pas faire. Tandis que nous sommes souvent impatients envers les autres, l’amour est patient. Nous pouvons être méchants mais l’amour est plein de bonté. Nous sommes souvent jaloux, envieux, orgueilleux, et malhonnêtes ; mais pas l’amour. Nous pouvons en avoir marre des autres ou leur en vouloir ; mais pas l’amour. Nous aimons même parfois nous réjouir des mauvais actes de certains, les commenter, et attendre sans rien faire pour savoir jusqu’où ils peuvent aller. Mais pas l’amour ; il s’accroche à la vérité. Nous pouvons dire que les problèmes des autres ne nous regardent pas ; mais l’amour supporte aussi ces fardeaux car il va de pair avec la confiance que nous appelons l’espoir.
George Crane, un pasteur et journaliste, raconte l’histoire d’une femme qui était pleine de haine pour son mari. « Je ne pas veux seulement le renvoyer, je veux me venger de lui. Avant de divorcer avec lui, je veux lui faire autant de mal qu’il m’en a fait. »
Le Dr Crane lui a suggéré un plan ingénieux. « Rentrez et faites semblant d’aimer vraiment votre mari. Dites lui combien il vous est cher ; faites lui des compléments pour tous ses bons traits de caractère. Soyez gentille, sympathique et généreuse. Faites votre possible pour lui plaire et pour vous réjouir de sa présence. Faites le croire que vous l’aimez. Quand vous l’aurez convaincu de votre amour éternel et que vous ne pourrez pas vivre sans lui, dites-lui alors que vous allez divorcer avec lui. Cela l'abattra. »
Avec un air de vengeance, elle a souri et s’est exclamée, « Oui, oui, comme il sera surpris ! » Et puis elle a suivi le plan avec enthousiasme. Elle a fait semblant de l’aimer pendant deux mois. Elle s’est montrée gentille et généreuse envers son mari ; elle l’écoutait, le soutenait et l’encourageait.
Comme elle n’est pas revenue voir le Dr Crane, il lui a téléphoné. « Etes-vous prête pour le divorce ? » « Divorce ? », s’est-elle exclamée, « Jamais ! J’ai découvert que je l’aime vraiment. » Ses actions ont transformé ses sentiments. Les actes d’amour ont produit l’émotion de l’amour.
L’amour est une puissance de Dieu qui agit et qui change les choses. C’est son amour qui a poussé Dieu à nous offrir son Fils en sacrifice pour nos péchés. Ce n’est pas qu’il ait éprouvé un agréable sentiment à notre égard. Au contraire ! La rébellion d’Adam, et notre péché depuis, ont suscité la colère de Dieu. Nous méritons sa colère et non pas son amour. Pourtant, à cause de son amour, Dieu a agi et a effectué notre salut. En effet, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle.
C’est par amour que Dieu nous a appelés à être son peuple. Par amour il nous a régénérés par le baptême et le don du Saint-Esprit. Par amour Dieu est patient envers nous et nous transforme dans le corps de Christ. Laisse donc agir son amour dans ta vie pour découvrir ce qu’il peut faire. Use de l’amour envers la personne qui t’a fait du mal et t’a offensé. La vengeance ne peut que détruire l’autre personne. L’amour peut la restaurer.
Paul ajoute une autre pensée sur l’amour : l’amour n’a pas de fin. L'amour ne meurt jamais. Les prophéties disparaîtront, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. En effet, nous connaissons partiellement et nous prophétisons partiellement, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra. Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu un homme, j'ai mis fin à ce qui était de l'enfant. Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, de manière peu claire, mais alors nous verrons face à face ; aujourd'hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai complètement, tout comme j'ai été connu. Maintenant donc ces trois choses restent : la foi, l'espérance, l'amour ; mais la plus grande des trois, c'est l'amour.
Les dons de l’Esprit sont impressionnants et désirables. Mais il faut reconnaitre qu’ils sont temporaires et partiels. Dieu a révélé beaucoup de choses par ses prophètes et ses apôtres, mais pas toutes choses. Du coup, nous savons beaucoup de choses au sujet de Dieu, tout ce qu’il nous faut savoir pour le présent, mais bien entendu pas tout ce que nous aimerions savoir.
Les dons énumérés ici, et encore d’autres dons de l’Esprit sont des outils dont le Saint-Esprit munit le corps de Christ selon sa sagesse. Il sait quand nous en avons besoin. Quand ces dons ne seront plus nécessaires, ils cesseront. Il est donc possible que plusieurs de ces dons aient déjà pris fin ici chez nous, non pas parce que Dieu ne peut plus les produire, ou parce que nous manquons de la foi nécessaire, mais parce que le Saint-Esprit ne les juge pas utiles pour le présent. Comme un enfant devient adulte et abandonne les pensées et les habitudes de sa jeunesse, de même avec le temps, les dons de l’Esprit disparaitront. A cet égard, nous devons avoir confiance en Dieu.
Mais l’amour, voila quelque chose d’utile pour toujours et pour tous. Aussi l’amour ne prendra pas fin. Il continuera dans l’âge à venir. Au ciel, nous n’aurons plus besoin de prophètes ou de guérisseurs, ni de parler dans d’autres langues. Nous n’aurons même pas besoin de foi ou d’espérance parce que nous aurons tout ce que nous avons espéré et serons dans la présence de celui en qui nous avons mis notre confiance ! Cependant, nous continuerons à aimer. En fait, nous pourrons alors aimer parfaitement.
C’est pourquoi Paul exalte l’amour. C’est la plus importante puissance spirituelle, dans le temps et dans l’éternité. L’amour est la force pour vivre dans le corps de Christ. Par dessus toute chose, nous avons besoin de l’amour.
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett


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